Bulletins

Au jour le jour, avril 2023

Inondation printanière rue du Boulevard à La Prairie

Capitulation de George Washington devant les troupes de la Marine et les « Canadiens de Montréal »
En rĂ©alitĂ©, c’est suite Ă  la bataille qui marqua l’ouverture des hostilitĂ©s opposant la France Ă  l’Angleterre dans leurs colonies nord-amĂ©ricaines que, le 3 juillet 1754 vers 20 heures, Louis Coulon sieur de Villiers, capitaine canadien d’une compagnie franche de la Marine, obtient l’acte de capitulation signĂ©, entre autres, par un certain George Washington, jeune lieutenant-colonel dans la troupe coloniale de Virginie et, futur prĂ©sident des États-Unis. Cette bataille au Fort Necessity (Pennsylvanie) aussi connu sous le nom de bataille de Great Meadows fit suite Ă  une tentative en 1753 par le lieutenant-gouverneur de l’État de Virginie, Robert Dinwiddie, de contester la lĂ©gitimitĂ© des rĂ©clamations territoriales françaises dans la vallĂ©e de l’Ohio et de s’accaparer d’un endroit stratĂ©gique Ă  l’embranchement des rivières Ohio, Allegany et Monongahela oĂą se trouve aujourd’hui Pittsburgh, importante ville de l’État de Pennsylvanie. Fort Necessity, Pennsylvanie La rĂ©action du gouverneur de la Nouvelle-France a Ă©tĂ© immĂ©diate. Duquesne dĂ©pĂŞcha l’équivalent d’un bataillon de soldats de la Marine[1] et d’une centaine de miliciens canadiens[2] ; commandĂ© par le capitaine canadien Claude-Pierre PĂ©caudy de ContrecĹ“ur, pour dĂ©loger les Anglais et occuper Ă  son tour cet endroit qui lui assurait la suprĂ©matie militaire sur la rĂ©gion de l’Ohio. Quittant au printemps 1754 la grande rĂ©gion de MontrĂ©al ; les seigneuries de Varennes, Boucherville, Longueuil, Chambly et La Prairie, ces hommes courageux et robustes[3] parcouraient rapidement en canots les 675 km jusqu’au fort Niagara et ensuite les 460 km jusqu’au fort Duquesne. Ils arrivent Ă  destination au dĂ©but mai, trois semaines après leur dĂ©part et une fois sur place, les Canadiens trouvent l’endroit dĂ©sertĂ© par les Anglais. Par la suite, un nouveau fort y fut complĂ©tĂ© et baptisĂ© officiellement Fort Duquesne en l’honneur du nouveau gouverneur de la Nouvelle-France. Les Anglais avaient, semble-t-il, prestement quittĂ© les lieux le 18 avril, aussitĂ´t informĂ©s par leurs alliĂ©s autochtones de l’arrivĂ©e prochaine des Canadiens dans le haut de la vallĂ©e de l’Ohio. Mais les Anglais restèrent Ă  plusieurs dizaines de kilomètres au sud-est du petit fort pour dĂ©fricher une piste Ă  chariots dans la forĂŞt tel que leur avait intimĂ© le gouverneur de la Virginie. Le 23 mai 1754, la France et l’Angleterre n’étant pas encore officiellement en guerre, le commandant PĂ©caudy de ContrecĹ“ur, sans intentions belliqueuses, envoya en ambassade un dĂ©tachement d’une trentaine d’hommes commandĂ© par l’officier de Marine, Joseph Coulon de Villiers de Jumonville[4] pour informer Washington qu’il Ă©tait en territoire français et le sommer formellement de quitter les lieux. Lors de cette expĂ©dition plĂ©nipotentiaire, le 28 mai au lever du jour, Jumonville ayant nĂ©gligĂ© de poster des sentinelles la nuit pour faire le guet autour de son campement, eut pour consĂ©quence que lui et ses hommes furent sauvagement attaquĂ©s au lever du jour par la troupe de Washington ainsi que Tanaghrisson et ses guerriers iroquois. Jumonville fut tuĂ© ainsi que neuf de ses hommes tandis que le reste de son peloton est capturĂ©. Quelques jours plus tard, un Canadien rĂ©ussit Ă  s’enfuir vers le fort Duquesne et raconta tous les dĂ©tails de cette trahison. Les Ă©vĂ©nements se prĂ©cipitèrent dans l’Ohio et le pays des Illinois, car le 26 juin 1754 arrivèrent au fort Duquesne d’importants renforts militaires canadiens[5]. Parmi ceux-ci se trouvait le capitaine de la Marine Louis Coulon de Villiers, le frère aĂ®nĂ© de Jumonville, qui se porta volontaire et reçut le commandement d’un important dĂ©tachement de cinq Ă  six cents membres de la garnison afin de venger cette attaque sournoise et de chasser les Anglais de ce territoire rĂ©clamĂ© par la France. Ă€ la poursuite des Anglais, après quelques jours de marche de Villiers, un officier d’expĂ©rience[6], et sa troupe composĂ©e de soldats de la Marine et de miliciens (les Canadiens de MontrĂ©al) passèrent Ă  l’endroit oĂą le petit dĂ©tachement de Jumonville Ă©tait tombĂ© dans l’embuscade. Ignominie totale ; Washington y avait, un mois plus tĂ´t, abandonnĂ© sans sĂ©pulture les cadavres scalpĂ©s des Canadiens qui servaient depuis lors de proie aux loups et aux corneilles. Rejoignant les coupables quelques jours plus tard (le 3 juillet) le capitaine de Villiers constate que le jeune officier de 22 ans, George Washington et ses hommes s’étaient rĂ©fugiĂ©s dans une grossière redoute de rondins, baptisĂ©e Ă  juste titre fort Necessity. Le moral et la discipline de Washington et des Anglais Ă©taient au plus bas, car leurs braves alliĂ©s Mingos les avaient abandonnĂ©s aussitĂ´t que l’arrivĂ©e en force de la Marine et des Canadiens fut confirmĂ©e. Sous une forte pluie, sans relâche pendant neuf heures, la Marine et les Canadiens accablèrent l’ennemi d’un feu nourri, leur infligeant une centaine de pertes, soit environ le tiers de leurs effectifs. Ă€ la tombĂ©e de la nuit, les pertes de Coulon de Villiers ne s’élevaient qu’à trois morts et 17 blessĂ©s, mais ses hommes Ă©taient Ă©puisĂ©s, la poudre et les projectiles commençaient Ă  manquer, et il y avait des raisons de craindre l’arrivĂ©e prochaine de renforts britanniques. Vers 20 heures, un Washington vaincu se manifesta et exigea de connaĂ®tre les conditions de sa reddition. Le capitaine de Villiers, ne pouvant prendre Ă  sa charge autant de prisonniers (250), dĂ©cide alors de parlementer avec le jeune officier de milice George Washington qui accède, sans hĂ©sitation, Ă  toutes les conditions de l’officier canadien. Le capitaine Coulon de Villiers rĂ©dige donc les sept articles de la capitulation offrant, Ă  certaines conditions, les honneurs de la guerre Ă  Washington et ses hommes. Au bas de ce document se trouvent les fac-similĂ©s des signatures de James Mackay, capitaine de l’armĂ©e britannique, de George Washington, lieutenant-colonel de la Milice de Virginie et de l’officier canadien victorieux, Louis Coulon de Villiers, capitaine de la Marine. La signature de ces derniers apparaĂ®t au bas du document.   Copie d’une partie du texte Ă©tablissant par l’officier français Louis Coulon de Villiers, les conditions de la capitulation de George Washington et ses troupes au Fort Necessity le 3 juillet 1754. Signature de Coulon de Villiers Washington et ses hommes sont libĂ©rĂ©s avec les honneurs de la guerre en emportant tout ce qui leur appartient. Au dĂ©part des troupes anglaises, un dĂ©tachement français prendra possession du fort. Afin de s’assurer du retour de deux prisonniers français, deux officiers anglais seront retenus en otages. BAnQ 03Q, P1000,S3, D2088 ______________________________ L’original du document de trois pages, Ă©crit sur papier parchemin, se trouve au Canada dans les archives de la BAnQ du District de MontrĂ©al … /voir ci-jointe la copie signature/. La nuit fut courte et le lendemain matin, 4 juillet 1754[7], les Anglais s’enfuirent si rapidement que Washington laissa son journal parmi les bagages abandonnĂ©s. Le gouvernement de la France utilisa abondamment son contenu, ainsi que celui des articles de la capitulation, pour taxer les Britanniques d’assassins et d’agresseurs avouĂ©s. Quoique le gouverneur Duquesne entretenait de sĂ©rieuses rĂ©serves concernant la clause numĂ©ro 6 de l’acte de capitulation qui interdisait la vallĂ©e de l’Ohio aux Britanniques que pour une pĂ©riode d’un an, il Ă©tait quand mĂŞme satisfait de la tournure des Ă©vĂ©nements. Les compagnies franches de la Marine et les valeureux « Canadiens de MontrĂ©al » avaient vengĂ© l’honneur de la France et provisoirement supprimĂ© la menace britannique contre la position française dans le sud-ouest de la colonie. Dans son rapport Ă  François Marie Peyrenc de Moras, ministre de la Marine, Duquesne loua non seulement l’hĂ©roĂŻsme de Louis Coulon de Villiers et de ses hommes, mais aussi la retenue dont il avait fait preuve en Ă©pargnant la vie du jeune officier George Washington et ses miliciens, malgrĂ© l’amer ressentiment qu’il avait dĂ» Ă©prouver Ă  la suite du lâche assassinat de son frère Jumonville. En 1757, quelques mois avant sa mort, le « Chevalier » Louis Coulon de Villiers reçut la Croix de Saint-Louis, le plus prestigieux honneur que le roi de France accordait Ă  ses hommes de guerre. C’était une gloire que de Villiers aurait sĂ»rement partagĂ©e avec ses troupes victorieuses. Six ans après les Ă©vĂ©nements du fort Necessity, soit le 28 avril 1760 Ă  Sainte-Foy près de QuĂ©bec, les « Canadiens de MontrĂ©al » auront encore l’occasion de se signaler au centre du champ de bataille. En effet, lors de cette dernière grande bataille de la guerre, les valeureux « Canadiens de MontrĂ©al » venus au secours de la ville de QuĂ©bec avec les troupes du gĂ©nĂ©ral de LĂ©vis seront mĂŞme victorieux en ce jour, face aux « Rangers de New York »[8]. Ceux-ci Ă©taient les miliciens commandĂ©s par le capitaine amĂ©ricain Moses Hazen faisant partie de l’armĂ©e britannique du brigadier-gĂ©nĂ©ral James Murray. Cette glorieuse prestation lors de la première ainsi que la dernière grande bataille de cette guerre est sans aucun doute Ă  l’origine de l’expression … « Vive les Canadiens de MontrĂ©al » ! ______________________________ [1] Selon les recherches de Marcel Fournier auteur de « Les officiers de la Marine au Canada 1683-1760 » une moyenne de 75 % Ă  80 % des officiers et soldats de la Marine en 1754 Ă©tait des gens du pays … des Canadiens. [2] L’élite de la milice Ă©tait composĂ©e Ă  100 % de gens du pays, ayant souvent une grande expĂ©rience comme « voyageurs » ou comme coureur des bois ; et au service du Roi depuis l’âge de 16 ans. [3] Exemple : Louis HervĂ© (b.1702) de La Prairie (mĂ©tier-voyageur) signe un contrat pour se rendre au DĂ©troit le 5/5/1752 (Notaire François Simonet de MontrĂ©al). Ce difficile mĂ©tier aura raison de lui, car mĂŞme s’il Ă©tait exemptĂ© du grand portage de Niagara Louis rend l’âme le 14/7/1752, deux mois après son dĂ©part. [4] Joseph Coulon de Villiers de Jumonville, nĂ© Ă  Verchères le 8 septembre 1718. [5] Jean-Louis LeBeau, un ancĂŞtre canadien natif de Boucherville signe un contrat de « voyageur » le 4 mars, 1753 (Notaire DanrĂ© de Blanzy) et se rend au pays des Illinois pour une pĂ©riode de deux ans. Il Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sent dans cette rĂ©gion lors de ces dangereux Ă©vĂ©nements. Parmi les 11 frères LeBeau… Jean-Baptiste, François et Antoine Ă©taient Ă©galement « voyageurs » et des habituĂ©s de cette rĂ©gion oĂą d’ailleurs, François se maria, Ă  Sainte-Geneviève sur le Mississippi. [6] Louis Coulon de Villiers (1710-1757) avait Ă©tĂ© commandant au fort St-Joseph-des-Illinois de 1750 Ă  1753. [7]Ă€ remarquer que cette journĂ©e ne fait pas partie des cĂ©lĂ©brations annuelles du « 4th of July » aux États-Unis.   [8] Milice faisant partie des « American Rangers » et/ou des « Rogers’ Rangers » du major de la milice Robert Rogers. ...
Élections 2023
Élections 2023 Conformément aux règlements de la SHLM, deux postes étaient en élection au conseil d’administration pour l’année 2023. Seules deux mises en candidature ont été reçues dans les délais prescrits. En conséquence, lors de l’assemblée générale annuelle du 21 mars dernier, messieurs Antoine Simonato et Samuel Castonguay ont été réélus au CA pour les deux prochaines années. ...
Mot du président
Toujours fidèle à sa mission, la SHLM organisera plusieurs activités au cours de la saison printanière. Voici quelques dates à inscrire à votre agenda : 18 avril : Conférence au Vieux-Théâtre : Madame Mona-Andrée Rainville « Les aviatrices militaires canadiennes de la Seconde Guerre mondiale ». 20 avril : Soirée « 5 à 7 » au complexe Guy-Dupré pour les membres et les bénévoles de la SHLM pour souligner la Semaine nationale de l’action bénévole et fêter les 100 ans de M. René Barbeau. 16 mai : Conférence au Vieux-Théâtre : Laurence Provencher-Saint-Pierre « La collection Robert-Lionel Séguin » 22 mai : La SHLM participera à l’organisation de la Journée nationale des Patriotes dans le Vieux-La Prairie. 6 juin : Conférence au Vieux-Théâtre : en reprise « Les archives à voix haute » avec Hélène Élément, Caroline Laberge et Josée Sarrazin. 24 juin : La SHLM participera à l’organisation de la Fête nationale dans le Vieux-La Prairie. Au plaisir d’échanger avec vous lors de l’une de ces activités! Stéphane Tremblay Président de la SHLM ...
18 Apr 2023
Les aviatrices militaires canadiennes de la 2e guerre mondiale

Au jour le jour, mars 2023

La Prairie, mai 1933 : réplique de la grotte de Lourdes construite par les Frères de l’instruction chrétienne.

Portrait d’archives protectrices du patrimoine
Les premières installations jĂ©suites Ă  La Prairie remontent Ă  1667, il y a 355 ans, soit 25 annĂ©es après les premières installations de MontrĂ©al (« L’organisme », 2022). Alice Fournier Durant cette longue pĂ©riode, la municipalitĂ© a Ă©voluĂ© d’un village entourĂ© d’une palissade de bois Ă  la banlieue montrĂ©alaise qu’elle est aujourd’hui. Les traces du passĂ© sont particulièrement visibles dans le quartier historique du Vieux-La Prairie oĂą des dalles reprĂ©sentant des pieux de bois marquent l’emplacement initial de la palissade, et oĂą l’architecture des maisons colorĂ©es diverge des nouvelles constructions de la ville. En 1972, le caractère unique et historique du Vieux-La Prairie est menacĂ© par la compagnie immobilière Gulf. Afin de protĂ©ger l’histoire de la ville, la SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie (SHLM) est fondĂ©e (Bourdages, 2015). Cinquante  ans plus tard, on peut toujours lire sur leur site Internet leur mission principale : « Sauvegarder le caractère historique unique du Vieux-La Prairie » (La SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2022). Ce texte est divisĂ© en deux parties. En premier lieu, il sera question de l’histoire de la SociĂ©tĂ©, de ses missions, leurs importances et des exemples de leurs rĂ©ussites. La deuxième partie portera sur l’activitĂ© du 50e anniversaire de la fondation de la SHLM, les archives Ă  voix haute et leur pertinence comme outils de diffusion des archives.   Première partie : Naissance d’une sociĂ©tĂ© protectrice Le 19 octobre 1971 se rĂ©unissent les membres fondateurs de la SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (Houde, 1997a). Leur but est de protĂ©ger le Vieux-La Prairie en obtenant une reconnaissance de la valeur patrimoniale du quartier situĂ© Ă  La Prairie sur la Rive-Sud de MontrĂ©al. Ă€ l’aube de la fondation, il est demandĂ© au notaire François Lamarre, d’effectuer les dĂ©marches juridiques afin que la SociĂ©tĂ© puisse ĂŞtre reconnue par le gouvernement. Ainsi, presque un an plus tard, soit le 18 septembre 1972, sept membres signeront la requĂŞte accordant Ă  la SHLM le statut de sociĂ©tĂ© Ă  but non lucratif. Grâce Ă  cela, la SHLM a dorĂ©navant accès Ă  des subventions gouvernementales provenant du fĂ©dĂ©ral et du provincial (Houde, 1997a). Ă€ l’aide de ces dernières, la SociĂ©tĂ© s’active Ă  rapatrier des documents provenant de diffĂ©rents fonds d’archives (Houde, 1997a). Le but de ce travail archivistique est d’accumuler un nombre Ă©levĂ© de documents afin de prouver la valeur patrimoniale du Vieux-La Prairie et de sauvegarder ces dits documents. Également, une Ă©quipe d’étudiant.es en architecture dirigĂ©e par le professeur Laszlo Demeter a contribuĂ© Ă  dĂ©montrer la valeur patrimoniale des bâtiments du Vieux-La Prairie pour les protĂ©ger des dĂ©veloppements immobiliers de la compagnie Gulf (Bourdages, 2015). Ainsi, en 1975, on dĂ©clare officiellement « la valeur patrimoniale des Ă©difices dans le secteur » (Houde, 1997a). La superficie protĂ©gĂ©e est de 96 hectares (SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019).Ce statut octroie Ă  la ville le pouvoir de protĂ©ger les bâtiments du Vieux-La Prairie. Par exemple, les fils Ă©lectriques sont enfouis dans le quartier historique du Vieux-La Prairie pour ne pas nuire au paysage historique (SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019) et les citoyens ne peuvent construire ou rĂ©nover des bâtiments sans autorisations de la part du ministère de la Culture et des Communications dans la zone patrimoniale en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel (Demande de permis, 2019). Par la suite, la SHLM commence son acquisition de fonds privĂ©s afin de constituer les archives de la SHLM. La majoritĂ© des documents trouvĂ©s dans les archives de la SHLM proviennent d’un des trois fonds suivants (Houde, 1997b) :   Les biens des jĂ©suites de 1647-1798 : Cette source contient de l’information de première main concernant les concessions de terres dans la seigneurie de La Prairie. Ce fonds d’archives contient 20 000 documents et est, selon Claudette Houde, l’une des membres fondateurs ayant signĂ© la requĂŞte de 1972, « la source maĂ®tresse » des archives de La Prairie.   Le fonds ElisĂ©e Choquet : Il est le vicaire de La Prairie de 1929 Ă  1936. Il a beaucoup Ă©crit sur La Prairie et construit les premières cartes identifiant la seigneurie de La Prairie (McGee-Fontaine, 1983). Les Ă©crits de cet homme de foi offrent un regard plus social sur le passĂ© de La Prairie et traitent notamment de la gĂ©nĂ©alogie des habitants. Ces deux derniers fonds sont entreposĂ©s sous forme de photocopies, les originaux Ă©tant conservĂ©s Ă  la BAnQ (Caroline Laberge, 2022).   Les fonds privĂ©s donnĂ©s Ă  la SHLM : Certains habitants de la ville font don de leurs archives surtout textuelles et iconographiques. Parfois, ce sont mĂŞme des gens venant d’autres rĂ©gions du QuĂ©bec et d’ailleurs, allant jusqu’à la Californie. Le tout permet Ă  la SHLM de documenter le passĂ© de La Prairie. Fouilles archĂ©ologiques   La SHLM a quatre missions principales. Nous pouvons les retrouver dans le document reconnaissant lĂ©galement la SHLM en 1972 (Houde, 1997a) : « Faire avancer l’étude de l’histoire locale et rĂ©gionale » : La SHLM accomplit sa mission en publiant chaque mois depuis 1982 (avant appelĂ© Le Bastion) des rubriques sur l’histoire de la ville et de ses familles fondatrices Ă  l’aide du bulletin Au jour le jour (« Bulletins », 2022).   « S’intĂ©resser aux monuments historiques, les sauver de la destruction, les conserver Ă  l’admiration […] » : La SHLM accomplit sa mission en offrant des visites guidĂ©es du quartier historique durant la pĂ©riode estivale sur une base rĂ©gulière et sur rendez-vous le reste de l’annĂ©e (« rallyes numĂ©riques au cĹ“ur du Vieux-La Prairie », s. d.).   « Faire l’étude des sols et des sous-sols, l’étude des vieilles familles [gĂ©nĂ©alogie] » : La SHLM accueille Ă©galement un club de gĂ©nĂ©alogie tous les lundis en soirĂ©e.   « Diffuser toutes publications pour les fins [ci-haut] et Ă©tablir une bibliothèque […] » : Cette mission donne du sens aux trois prĂ©cĂ©dentes, mais ne pourrait exister sans ces dernières.   Le 20 dĂ©cembre 2022 avait lieu, Ă  l’occasion du 50e anniversaire de la fondation, une activitĂ© d’archives Ă  voix haute ayant pour but de rendre accessibles les archives Ă  un large public. Ne pouvant y assister avant la rĂ©daction de ce billet, l’archiviste-directrice gĂ©nĂ©rale de la SHLM, Caroline Laberge, a eu la considĂ©ration de m’inviter Ă  l’une des rĂ©pĂ©titions.   Deuxième partie : Les archives Ă  voix haute ; donner une voix au patrimoine Archives Ă  voix haute : HĂ©lène ÉlĂ©ment, Caroline Laberge et JosĂ©e Sarrazin. La lecture d’archives Ă  voix haute trouve son origine en France, mais a su trouver un public au QuĂ©bec. Le but est de rendre les archives accessibles en enlevant les barrières syntaxiques ou l’apprentissage de palĂ©ographies (Ursch, 2006). Il est important de lire le texte comme il est pour garder l’authenticitĂ© du document (Ursch, 2006). Lorsque je me suis assise Ă  la table en bois de la SHLM et qu’HĂ©lène ÉlĂ©ment et Caroline Laberge ont commencĂ© Ă  pratiquer leur lecture avec un document lĂ©gitimant l’existence de l’Assistance maternelle de La Prairie de 1933, ÉlĂ©ment a insistĂ© sur deux choses. Premièrement, c’est une lecture d’archives. Le but est de donner le goĂ»t des archives au public, pas a priori l’histoire. Deuxièmement, elle m’a dit qu’il fallait lire avec intonation, mais qu’il ne fallait pas jouer. Après tout, ce n’est pas du théâtre. Il ne faut pas parodier les sources. J’ai retrouvĂ© ce propos dans le texte de Jacqueline Ursch  (2006) : « Lire, dire, mais ne pas jouer ». En mettant l’accent sur le document d’archives en tant que tel, une simple lecture serait inadĂ©quate. Il est de mise de projeter les documents Ă  l’écran afin que l’auditeur puisse avoir accès visuellement audit document. NĂ©anmoins, cet aspect visuel ne doit pas distraire le public de la lecture. Le but est vraiment de montrer la source, mettre de l’avant sa valeur en tant que document d’archives et ajouter de l’information (ÉlĂ©ment, 2014). Tout au long de la rĂ©pĂ©tition, Mme JosĂ©e Sarrazin prenait des notes dans un cahier de scène afin de prĂ©senter les documents sous forme de PowerPoint, mais aussi afin de trouver des images et autres sources archivistiques dans le but de bonifier le support visuel. Les archives Ă  voix haute ont trois objectifs ;   Mettre en valeur l’archive (d’oĂą la fonction de projection). Changer les perceptions « […] bousculer les stĂ©rĂ©otypes et les images poussiĂ©reuses subsistant encore sur les archives » (Ursch, 2006, p. 283). DĂ©mocratiser les archives en les rendant accessibles comme mentionnĂ© plus haut (ÉlĂ©ment, 2014).   Également, les textes choisis doivent ĂŞtre lisibles Ă  voix haute, doivent convenir au public cible et avoir une thĂ©matique et une durĂ©e adaptĂ©es (ÉlĂ©ment, 2014). ConsĂ©quemment, les textes choisis pour le 50e anniversaire de la sociĂ©tĂ© d’histoire reflètent la riche histoire de la rĂ©gion, un lien direct avec la raison d’existence de la SHLM, ils sont courts et variĂ©s, et lisibles Ă  voix haute. Ainsi, la lecture d’archives Ă  voix haute est une brillante idĂ©e pour fĂŞter la SHLM. Cette sociĂ©tĂ© s’est faite gardienne du patrimoine d’une des plus vieilles villes du Canada. Qui sait Ă  quoi ressemblerait le quartier historique qui accueille maintenant les spectacles et les fĂŞtes de la ville si la SHLM n’existait pas ? L’histoire de plusieurs familles aurait peut-ĂŞtre Ă©tĂ© perdue. En effectuant mes recherches, j’ai dĂ©couvert un lieu de savoirs oĂą le passĂ© est au cĹ“ur du prĂ©sent. Caroline Laberge m’a parlĂ© de plusieurs citoyens qui font des dons de fonds d’archives, ou de visiteurs venant de loin se retrouvant Ă  La Prairie après avoir suivi le chemin de leurs ancĂŞtres. De manière plus gĂ©nĂ©rale, il est clair que les archives municipales ont leur importance afin qu’on se souvienne du patrimoine du territoire et qu’on s’intĂ©resse Ă  sa sauvegarde. Les Archives Ă  voix haute du 20 dĂ©cembre 2022 ont Ă©tĂ© l’occasion de souligner le beau travail de protection du patrimoine qu’effectue la SHLM depuis 50 ans, et sont une belle occasion de se remĂ©morer de beaux souvenirs et de mettre de l’avant les archives accumulĂ©es depuis la fondation de la SHLM en 1972. Un merci spĂ©cial Ă  Caroline Laberge, directrice gĂ©nĂ©rale et archiviste Ă  la SHLM pour ses disponibilitĂ©s, son aide, ses rĂ©ponses Ă  mes questions et son invitation Ă  assister Ă  leur rĂ©pĂ©tition. Ce travail a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  l’EBSI, UniversitĂ© de MontrĂ©al, dans le cadre du cours ARV1050 — Introduction Ă  l’archivistique donnĂ©e au trimestre d’automne 2022 par Virginie Wenglenski. ______________________________ Bibliographie Bourdages, G. (2015, septembre. Au jour le jour. Septembre 2015. Vol. XXVII, NumĂ©ro 7. Bulletins. (2022). La SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/bulletin/ Demande de permis. (2019). Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/services/services-aux-citoyens/demande-de-permis/ ÉlĂ©ment, H. (2014, 16 mai). PrĂ©paration d’une activité : Archives Ă  voix haute [PowerPoint]. PowerPoint communication prĂ©sentĂ©e Ă  la 3e JournĂ©e des archives religieuses. http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/20http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/2014/Powerpoint/Helene_Element_PPT.pdf Houde, C. (1997a, janvier). SHLM: un solide dĂ©part en 1972. Au jour le jour. Houde, C. (1997b, fĂ©vrier). L’Histoire de la SHLM. Au jour le jour. La SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2022). https://shlm.info/ L’organisme. (s. d.). La SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/l-organisme/ McGee-Fontaine, P. (1983, juin). Fonds ÉlisĂ©e-Choquet. Au jour le jour. https://shlm.info/articles/fonds-elisee-choquet-2/ RALLYES NUMÉRIQUES AU COEUR DU VIEUX-LA PRAIRIE. (2022). MRC de Roussillon. https://roussillon.ca/activite/visites-guidees-du-vieux-la-prairie/ SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2019). Histoire — DĂ©couvrir La Prairie. Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/ville/decouvrir/histoire/ Ursch, J. (2006). Les archives Ă  voix haute. La Gazette des archives, 4(204), 277‑283. https://doi.org/10.3406/gazar.2006.3840 ...
Extraits des procès-verbaux du conseil municipal de La Prairie.
Des histoires de police 3 mai 1880 : Monsieur le Maire soumet Ă  ce Conseil que le vapeur Laprairie tiendra Ă  l’avenir une ligne rĂ©gulière entre MontrĂ©al et La Prairie les dimanches et fĂŞtes d’obligations. Et qu’il serait convenable de former un comitĂ© de police aux fins de nommer des constables, les faire habiller convenablement dans le but que le bon ordre soit maintenu en tout temps en cette municipalitĂ©. 7 juillet 1890 : Le comitĂ© de police est autorisĂ© Ă  faire des arrangements avec un constable pour faire maintenir l’ordre au carrĂ© public oĂą des gamins s’amusent parfois Ă  insulter les Frères de l’AcadĂ©mie. 18 mars 1924 : Il est dĂ©cidĂ© de faire l’achat de 2 pistolets et d’une garcette pour les hommes de police. 19 juillet 1926 : Le constable devra avoir Ă  porter continuellement son uniforme. Au sujet de l’ancien chemin de fer 28 fĂ©vrier 1887 : Sur motion de Monsieur DorĂ©. SecondĂ© par Monsieur HĂ©bert. Il est rĂ©solu unanimement que le secrĂ©taire-trĂ©sorier soit chargĂ© de faire les recherches nĂ©cessaires pour arriver Ă  connaĂ®tre les vĂ©ritables propriĂ©taires du terrassement de l’ancien chemin de fer et de s’enquĂ©rir Ă  quelles conditions ce terrassement pourrait ĂŞtre cĂ©dĂ© Ă  la Corporation (c’est-Ă -dire la municipalitĂ©) dans toute l’étendue des limites du village en vue de l’exaucer pour prĂ©venir les inondations. N.D.L.R.   C’est sans doute cette intervention qui a donnĂ© naissance Ă  la rue de la LevĂ©e (digue). Le prix de l’essence – 19 mars 1934 Rien de nouveau sous le soleil : Le Conseil municipal de La Prairie vote une rĂ©solution pour demander au gouvernement fĂ©dĂ©ral de combattre le trust de la gazoline. La compagnie Lallemand 21 janvier 1935 : Étude de la question de l’établissement de la manufacture de levain de Lallemand et Frère. Le CNR veut construire une voie d’évitement sur la rue de la LevĂ©e pour desservir la Cie Fred A.  Lallemand and Refining Company of Canada Limited. N.D.L.R. : Cette importante entreprise de sirops alimentaires fut plus tard remplacĂ©e par la Cie Rose & Laflamme. Elle occupait un immense terrain entre les rues Saint-Georges, Saint-Ignace et Saint-Jacques. Ce vaste pĂ©rimètre est aujourd’hui abandonnĂ© depuis plus de 40 ans.       ...
Bibliothèque - Nouvelles acquisitions
Les Filles du Roy, pionnières des seigneuries de la CĂ´te-du-Sud. Par la SociĂ©tĂ© d’histoire des Filles du Roy. Septentrion, 2022       ______________________________ Immigrants et soldats d’origine belge au QuĂ©bec de 1650 Ă  1901. Par Denis Racine Éditeur GID, 2022                 ______________________________ Les colonies du Haut et du Bas-Canada avant et Ă  l’époque des rĂ©bellions Par Yvan Lamonde Presses de l’UniversitĂ© Laval 2022   ...
Juin 2023 - À ne pas manquer
La sĂ©ance Archives Ă  voix haute du 50e anniversaire de la SHLM sera offerte Ă  nouveau ! Cet Ă©vĂ©nement sera prĂ©senté au Théâtre du Vieux-La Prairie, mardi le 6 juin 2023 Ă  19 h 30. Bienvenue Ă  tous!   ...
Mot du président
L’édition 2023 de la Semaine de l’action bénévole au Québec aura lieu entre le 16 et le 22 avril prochains Elle aura pour thème « Bénévolons à l’unisson ». La SHLM profitera de cette semaine thématique pour souligner l’implication et le travail de ses membres et bénévoles lors d’une soirée « 5 à 7 » qui se déroulera le jeudi 20 avril prochain au Centre multifonctionnel Guy-Dupré, situé au 500, rue Saint-Laurent. Le nom du (ou de la) bénévole de la SHLM pour l’année 2022 sera dévoilé durant cette soirée. En terminant, nous vous rappelons qu’il n’est toujours pas trop tard pour devenir membre de la SHLM afin de pouvoir assister à notre assemblée générale qui aura lieu à 19 h 30 le mardi 21 mars prochain au théâtre du Vieux La Prairie. Bon printemps à toutes et à tous! Stéphane Tremblay Président de la SHLM ...

Au jour le jour, février 2023

Inondation, en 1945, de la maison de Julien Brisson. Cette maison, qui était située au 320, rue Saint-Georges, a été démolie en décembre 1986.

Contretemps et malheurs du patrimoine bâti
Introduction Afin de mieux saisir la situation actuelle des Ă©difices patrimoniaux au QuĂ©bec, nous avons cru pertinent de les partager en quatre catĂ©gories : Les Ă©glises et les lieux de culte des diffĂ©rentes traditions religieuses constituent le patrimoine religieux. Au QuĂ©bec, les lieux de culte sont des propriĂ©tĂ©s privĂ©es : ils appartiennent aux fabriques de paroisses. Or les Ă©glises, en particulier l’Église catholique, ne peuvent plus consacrer de ressources au maintien de ce patrimoineMalgrĂ© de nombreux efforts, au QuĂ©bec depuis 2003, 663 lieux de culte (sur 2751 bâtiments rĂ©pertoriĂ©s) soit le quart, ont Ă©tĂ© fermĂ©s, dĂ©molis ou recyclĂ©s. Les Ă©difices conventuels dont, dans certains cas, les propriĂ©taires sont encore des communautĂ©s religieuses. Les maisons privĂ©es. Les bâtiments commerciaux, industriels et agricoles (voir Ă  ce sujet l’Association quĂ©bĂ©coise pour le patrimoine industriel). De toute Ă©vidence, le patrimoine bâti au QuĂ©bec constitue un vaste chantier. Actuellement, pour quiconque souhaite prĂ©server un bâtiment ancien, la dĂ©marche s’avère le plus souvent ardue. En refondant, en 2012, la Loi sur le patrimoine culturel, le ministère de la Culture et des Communications a transfĂ©rĂ© aux municipalitĂ©s plusieurs obligations et pouvoirs en lien avec le patrimoine bâti. Or, dans la très grande majoritĂ© des cas, les municipalitĂ©s ne possèdent aucun inventaire du patrimoine bâti situĂ© Ă  l’intĂ©rieur de leur pĂ©rimètre. De plus, trop souvent, elles n’ont ni l’expertise ni les ressources financières et humaines pour assurer leur mandat, avec pour consĂ©quence que plusieurs bâtiments historiques sont abandonnĂ©s et finissent par disparaĂ®tre. La Prairie Ă€ La Prairie la situation est diffĂ©rente. En 1975, grâce Ă  la vigilance et aux efforts de la sociĂ©tĂ© d’histoire, le ministère de la Culture dĂ©signa arrondissement historique (site patrimonial) le pĂ©rimètre du vieux fort ou Vieux-La Prairie. Plus tard, en 2008, la MRC de Roussillon confia, Ă  l’architecte Michel LĂ©tourneau le mandat de dresser un inventaire du patrimoine bâti dans les onze municipalitĂ©s qui en font partie. Cette initiative a, depuis, Ă©tĂ© imitĂ©e par d’autres MRC.[1] Ces actions eurent de nombreux effets à l’intĂ©rieur et hors du site patrimonial : programme d’amĂ©lioration de quartier, fouilles archĂ©ologiques (55 sites archĂ©ologiques amĂ©rindiens et euro-quĂ©bĂ©cois), amĂ©lioration du mobilier urbain, aide financière municipale et provinciale, plan de conservation du site et crĂ©ation du MusĂ©e d’archĂ©ologie de Roussillon. Notons Ă©galement qu’à La Prairie, les conseils municipaux et les propriĂ©taires ont multipliĂ© les investissements pour faire du Vieux-La Prairie un quartier au cachet unique que la sociĂ©tĂ© d’histoire locale contribue, depuis plus de cinquante ans, Ă  enrichir par sa prĂ©sence dynamique et ses nombreuses activitĂ©s. Tous ces apports ont largement contribuĂ© Ă  l’embourgeoisement du quartier et en consĂ©quence Ă  l’augmentation de la valeur des propriĂ©tĂ©s. Un parcours difficile C’est bien beau de dire qu’on va conserver nos bâtiments, mais Ă  quel prix ? Si le bâtiment n’a pas de statut en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, il n’est pas du ressort du ministère de la Culture. Cela signifie que son propriĂ©taire est pratiquement laissĂ© Ă  lui-mĂŞme. Or protĂ©ger ou restaurer un bâtiment ancien exige de multiples atouts : de la passion, des ressources financières, des ouvriers spĂ©cialisĂ©s dans les structures anciennes, de l’expertise et de l’accompagnement, car tout doit ĂŞtre fait selon les règles de l’art. Avant de se lancer dans l’aventure de la restauration, tout propriĂ©taire d’une maison ancienne aura la prudence de faire procĂ©der Ă  une analyse du bâtiment afin de s’assurer que les travaux antĂ©rieurs ont Ă©tĂ© faits correctement et que rien n’aurait amenĂ© l’édifice Ă  se dĂ©sagrĂ©ger. Il importe d’éviter les mauvaises surprises. Cette analyse permettra Ă©galement d’Ă©tablir un ordre de prioritĂ© ainsi que les Ă©chĂ©ances et les coĂ»ts des travaux.   Dans le cas des bâtiments situĂ©s Ă  l’intĂ©rieur d’un site patrimonial ou encore protĂ©gĂ©s en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel (maison classĂ©e ou citĂ©e) il est possible d’obtenir des subventions pour amortir le coĂ»t des travaux. Cependant, pour obtenir une aide financière, on doit observer Ă  la lettre les conditions dictĂ©es par les spĂ©cialistes du ministère de la Culture, ce qui oblige parfois Ă  dĂ©penser de l’argent sur une pĂ©riode de plusieurs annĂ©es. Par exemple, des fenĂŞtres en bois dĂ©tĂ©riorĂ©es devront ĂŞtre remplacĂ©es par d’autres fenĂŞtres en bois. Cela impose de les maintenir en Ă©tat durant les annĂ©es qui suivent et donc Ă  dĂ©penser davantage d’argent que si elles avaient Ă©tĂ© remplacĂ©es par un matĂ©riau synthĂ©tique (pvc). Bref, les règles du MCC en matière de restauration occasionnent des dĂ©lais et des coĂ»ts supplĂ©mentaires, sans compter l’énorme paperasse nĂ©cessaire au respect des règles. La persĂ©vĂ©rance est de mise. Et les soutiens monĂ©taires sont parfois des pièges, car ils ne reprĂ©sentent qu’une faible partie de l’argent nĂ©cessaire. Assurer et vendre Les assureurs, prudents de nature, proposent aux propriĂ©taires de maisons anciennes d’apporter des modifications pour rĂ©duire les risques. RĂ©nover des Ă©lĂ©ments dĂ©suets comme le filage Ă©lectrique, le système de chauffage ou la plomberie, ou encore une vieille toiture, permettront de rĂ©duire la facture d’assurance. On dĂ©penserait sur les travaux pour rĂ©duire la prime des assurances… MalgrĂ© ces conseils, les assureurs hĂ©sitent de plus en plus Ă  assurer les maisons patrimoniales. Ou, quand ils acceptent, les primes rĂ©clamĂ©es sont prohibitives. Cela constitue une menace pour le patrimoine immobilier. D’ailleurs, impossible de vendre si la maison ne peut ĂŞtre assurĂ©e. Des pistes de solutions Nombreux sont ceux qui affirment, non sans raison, que le ministère de la Culture ne s’acquitte pas de son mandat de protection. Le gouvernement doit bouger et vite. Nous sommes aussi d’avis qu’une difficultĂ© majeure face Ă  la protection du patrimoine rĂ©side dans l’indiffĂ©rence et dans l’ignorance de la population. Pourquoi ne pas mettre sur pied une vaste campagne de sensibilisation et d’éducation populaire ? La mise en Ĺ“uvre de cette conscientisation pourrait dĂ©buter dès l’école primaire. Puisque l’argent public fait dĂ©faut, en plus du maigre budget du MCC, une taxe spĂ©ciale, si minime soit-elle, pourrait ĂŞtre rĂ©servĂ©e au patrimoine. Le patrimoine n’est-ce pas l’affaire de tout le monde ? Afin de partager les acquis et d’augmenter le pouvoir de nĂ©gociation auprès du MCC, certains songent Ă  fĂ©dĂ©rer les principaux organismes vouĂ©s Ă  la dĂ©fense du bâti ancien. Une solution viable qui a ses limites. Des exemples Ă  suivre… Il existe Ă  l’intĂ©rieur du site patrimonial de La Prairie trois maisons dont les propriĂ©taires furent et sont des femmes, lesquelles ont consacrĂ© beaucoup de passion, de travail et d’argent Ă  leur demeure. Sans leurs efforts remarquables, ces maisons se seraient sans doute dĂ©tĂ©riorĂ©es. Nous tenons ici Ă  mettre en Ă©vidence leur apport exceptionnel (cela ressemblait parfois au parcours de la combattante) Ă  la prĂ©servation du patrimoine bâti de La Prairie. Dans les lignes qui suivent, nous Ă©numĂ©rerons les travaux effectuĂ©s par mesdames Line et Anne-Marie Chopin au 191, rue Saint-Henri. Dans un article ultĂ©rieur, il sera question de deux autres maisons qui en quelque sorte ont Ă©tĂ© sauvĂ©es par l’esprit d’entreprise de femmes rĂ©solues. Expansion du village en 1821 « Au dĂ©but du 19e siècle, le village de La Prairie Ă©touffe dans ses limites. Agrandir le village ne s’avère pas des plus facile. […] Il faut empiĂ©ter sur la Commune, propriĂ©tĂ© conjointe des JĂ©suites, seigneurs, et de colons, censitaires. » « Le plan d’arpentage de William Sax prĂ©sente l’image d’un terrain sans obstacle. […] Chacun des nouveaux lots mesure 60 pieds de front par 90 pieds de profondeur pour une superficie de 50 toises. […] Le Fort Neuf comprend 224 lots pour habitations, 12 lots sont rĂ©servĂ©s pour l’église et son cimetière. […] Les limites sont celles d’aujourd’hui: rue Saint-Henri, rue Sainte-Rose, chemin de Saint-Jean et rue Saint-Laurent. […] DĂ©jĂ  en 1821, 167 lots ont trouvĂ© acheteurs. Le bas niveau du sol du nouveau quartier fera que les habitations se construisent d’abord au sud-est de la rue Notre-Dame. […] De plus, ces terrains facilement inondables recevaient les eaux du fleuve lorsqu’à l’automne il y avait la « prise des glaces » ou inondation. […] Cette vulnĂ©rabilitĂ© retardera les constructions dans le quadrilatère des rues Saint-Laurent, Saint-Georges, Notre-Dame et Saint-Henri. »[2] Les nouveaux lots seront attribuĂ©s par le notaire Edme Henry, agent des JĂ©suites, lesquels sont les seigneurs de la seigneurie de La Prairie. Jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1950, ce nouveau quartier s’appellera le Fort Neuf (par opposition au Vieux Fort). C’est donc Ă  l’occasion de l’expansion du village qu’en juillet 1821, le lot no 7 est concĂ©dĂ© Ă  François-Marie Moquin. Ă€ peine un mois plus tard celui-ci le vend au maĂ®tre-menuisier François Plante. En cette mĂŞme annĂ©e, ce dernier y Ă©rigera une solide maison de pierres de 44 pieds (13,25 m) sur 32 pieds (10 m). Des 22 propriĂ©taires qui s’y sont depuis succĂ©dĂ©, Anne-Marie Chopin fut la 8e femme Ă  en prendre possession. Après l’avoir occupĂ©e de 2008 Ă  octobre 2020, la maison fut vendue Ă  Josiane Payeur. ______________________________ [1] Depuis avril 2021 la Loi sur le patrimoine culturel accorde aux MRC les outils lĂ©gislatifs pour citer un bien ou un site patrimonial. [2] Claudette Houde, L’occupation du sol Ă  La Prairie, Au jour le jour, avril et mai 1997. ...
Contretemps et malheurs du patrimoine bâti - Le 191, rue Saint-Henri
Pourquoi habiter et entretenir de vieilles maisons si ce n’est qu’on est habitĂ© par la passion, qui est chez certains presque une religion, car leur entretien reprĂ©sente un lot de dĂ©fis. Bien que solides parce qu’elles sont rĂ©alisĂ©es avec des matĂ©riaux qui vieillissent bien, comme la pierre, la brique et le bois, elles exigent des soins constants. Il faut y mettre du temps et de la patience et travailler avec des gens de confiance (maçon, plombier, Ă©lectricien, etc.), car tout cela peut vite devenir un gouffre financier. Si possible, on mettra la main Ă  la pâte pour que ce soit moins dispendieux. Dans l’exemple qui suit, nous tenons Ă  mettre en lumière l’apport de mesdames Lina et Anne-Marie Chopin aux travaux majeurs effectuĂ©s au 191, rue Saint-Henri, alors qu’elles y habitaient. Des interventions qui ne se firent pas sans difficultĂ©. Heureusement qu’Anne-Marie Ă©tait jeune et passionnĂ©e, car on Ă©tait loin de se douter que les travaux allaient s’étaler sur deux annĂ©es. Ă€ l’intĂ©rieur, retrait de l’ancienne cuisine qui donnait sur le salon. Remplacement du recouvrement de vinyle de cette cuisine par des planches faites sur mesure pour s’agencer au plancher dĂ©jĂ  en place. DĂ©molition de la salle de bain Ă  l’étage, et retrait du vieux bain de fonte. C’est Ă  ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de plancher dans cette pièce, il n’y avait que quelques lattes de bois sur lesquelles plusieurs Ă©paisseurs de vinyle avaient Ă©tĂ© installĂ©es au fil des ans. Retrait de la vieille tuyauterie et construction d’une grande salle de bain et d’une salle d’eau dans la pièce adjacente (le 2e logement). Enlèvement du gypse sur le mur de l’entrĂ©e arrière donnant sur le salon, c’est Ă  ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait plus de mortier entre les pierres. Ce mur ainsi que le linteau de la fenĂŞtre arrière donnant sur le grand balcon ont Ă©tĂ© refaits. Le pire Ă©tait Ă  venir. Toute l’électricitĂ© Ă©tait Ă  refaire. Il a fallu retirer d’anciens fils Ă©lectriques noirs qui couraient entre l’ancienne cuisine, la salle de bain et jusqu’au grenier. Plusieurs sections de ces fils n’avaient plus de gainage et, dans d’autres sections, ils Ă©taient transpercĂ©s par des clous de 6 Ă  8 pouces. L’électricien a dĂ» Ă©galement refaire toute l’électricitĂ© dans chacune des pièces de la maison et recalibrer les panneaux. Une mise Ă  la terre a Ă©tĂ© installĂ©e pour le hangar… il n’y en avait pas ! Il a fallu se dĂ©partir du système de chauffage biĂ©nergie (fournaise et rĂ©servoir d’huile), devenu dĂ©suet, avec pour consĂ©quence le retrait de tous les conduits d’air dans la maison. Le tout fut remplacĂ© par un chauffage par convecteurs dans chaque pièce. Les propriĂ©taires n’étaient pas au bout de leurs peines. Le bris de l’entrĂ©e d’eau inonde la cave en terre battue rouge. Le sol devient très instable en plus de se transformer en un terrain de boue. Intervention d’urgence faite par l’excavateur Serge Germain. Pendant la rĂ©fection du boulevard, de nombreux camions Ă  fort tonnage circulent sur la rue Saint-Henri, ce qui provoque des poussĂ©es latĂ©rales sur la maison et son entrĂ©e d’eau. De plus, la pression du nouveau système d’eau de la Ville est devenue trop forte. Ces deux facteurs combinĂ©s causent Ă  nouveau la rupture de la conduite d’eau, mais du cĂ´tĂ© de la maison cette fois. Il faut agir d’extrĂŞme urgence pour sauver la maison. Sans aide financière, la propriĂ©taire se voit obligĂ©e de mettre en vente le terrain adjacent Ă  l’arrière de la maison afin de disposer des fonds nĂ©cessaires pour effectuer les travaux. Un spĂ©cialiste en fondations procède au retrait de 500 tonnes de terre dans le but de permettre une pente adĂ©quate pour une nouvelle colonne d’égout. Comme si cela ne suffisait pas, les fondations montrant des signes inquiĂ©tants, on doit procĂ©der au remplacement de l’ancien mortier des murs de la cave. Robert Hill a ensuite solidifiĂ© les murs de la fondation les plus problĂ©matiques, ainsi que le cointage de toutes les poutres de la cave. Une ceinture de bĂ©ton a Ă©tĂ© ajoutĂ©e tout autour du mur de soutènement, puis un plancher de bĂ©ton a Ă©tĂ© coulĂ©. On a remplacĂ© l’ancien mortier des murs de la cave. Ensuite, Lina, la mère d’Anne-Marie a nettoyĂ© toutes les pierres de la fondation et Maxime Letendre a refait tout le mortier. « J’ai aussi nettoyĂ© Ă  fond les poutres (des troncs d’arbres d’origine)[1] avec du sel de bore pour Ă©liminer toute trace de moisissure possible, et j’ai appliquĂ© une huile haut de gamme pour nourrir le bois et arrĂŞter leur dĂ©gradation en raison de l’excès d’humiditĂ© pendant toutes ces annĂ©es. Finalement, j’ai poli et grattĂ© toutes les pierres pour qu’elles soient belles et apparentes. »   Le plancher est supportĂ© par les troncs d’arbres d’origine.                   Dans le but d’amĂ©liorer la ventilation de la cave, on a enlevĂ© la petite galerie en façade car elle cachait l’unique entrĂ©e d’air de la cave. On a pratiquĂ© un accès au sous-sol et coulĂ© un plancher de bĂ©ton. Enfin, il a fallu ouvrir le mur de fondation Ă  l’arrière afin d’y pratiquer un accès au sous-sol Ă  partir de l’extĂ©rieur. Cela pour Ă©viter que cet endroit soit une impasse sans qu’il ait d’issue comme c’était le cas depuis la construction de la maison. Ouf… un chantier colossal qui a heureusement pris fin sans catastrophe. Il aura fallu aux dames Chopin (Lina et Anne-Marie, mère et fille) beaucoup de foi, de chance et de cĹ“ur au ventre pour passer Ă  travers tout ça. « Il a fallu vendre le terrain adjacent Ă  l’arrière de la maison pour financer les travaux d’entretien et de rĂ©novation » Sources consultĂ©es : Jean-Louis Bordeleau, Reconvertir nos Ă©glises, un chemin de croix, Le Devoir,28 dĂ©cembre 2022. Louise-Maude Rioux Soucy, Pas de protection sans vision, Le Devoir, 29 dĂ©cembre 2022. Jean-François Nadeau, Un couvent trop cher pour Saint-GĂ©dĂ©on, Le Devoir,5 janvier 2023. ______________________________ [1] D’immenses troncs d’arbres supportent Ă©galement le plancher de l’église de La NativitĂ© construite en 1841. ...
Mot du président
L’annĂ©e 2023 commence Ă  peine, que nous devons dĂ©jĂ  planifier les mois Ă  venir. Les administrateurs, ainsi que notre directrice gĂ©nĂ©rale, sont dĂ©jĂ  Ă  la prĂ©paration de notre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle qui aura lieu le mardi 21 mars Ă  19 h 30 au théâtre du Vieux-La Prairie. Seuls les membres de la SHLM peuvent assister Ă  cette rencontre. Il est toujours temps d’ici lĂ  de renouveler votre adhĂ©sion ou de devenir membre de la SHLM. Il nous faut Ă©galement prĂ©voir l’embauche de nos Ă©tudiants pour la saison estivale 2023. Nous offrons des postes de guides touristiques et d’aides aux archives. Si l’aventure vous intĂ©resse, que vous ĂŞtes âgĂ© (Ă©) entre 15 et 30 ans et disponible Ă  temps plein au dĂ©but du mois de juin, envoyer votre CV Ă  l’intention de madame Caroline Laberge Ă  [email protected]. StĂ©phane Tremblay, prĂ©sident ...
21 Feb 2023
Ciné-conférence - Les rapides du Diable

Au jour le jour, janvier 2023

L’ancien Hôtel de la Source était situé à proximité de la gare à l’angle du chemin de Saint-Jean et de la rue du Maire.

Sur les traces de l'emprise du premier chemin de fer au Canada
Construit en 1836, le premier chemin de fer au Canada a reliĂ© La Prairie Ă  Saint-Jean. N’est-ce pas un Ă©vĂ©nement unique dans l’histoire de La Prairie? On en trouve des rappels dans les monuments qui ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s au fil du temps dont le plus important est sans doute celui situĂ© Ă  l’angle des rues Saint-Ignace et Saint-Henri. Mais, au-delĂ  de ces commĂ©morations, on peut se demander ce qu’il reste aujourd’hui du chemin de fer de 1836. Eh bien, sachons qu’il reste encore des traces très impressionnantes et si bien conservĂ©es qu’elles peuvent ĂŞtre mises en valeur. Les voies ferrĂ©es ont certes disparu, mais l’emprise sur laquelle elles ont Ă©tĂ© construites a laissĂ© des traces, et elles sont toujours lĂ . La première question qui vient Ă  l’esprit : mais oĂą donc passait ce premier chemin de fer ? On sait que dans le territoire de la ville de La Prairie il suivait une ligne droite Ă  partir du fleuve d’oĂą arrivaient les passagers et les marchandises en bateau Ă  vapeur. Il couvrait une distance de 8,3 km jusqu’à la jonction oĂą, en 1851, il sera remplacĂ© par une voie ferrĂ©e qui se rendra Ă  Saint-Lambert pour y enjamber plus tard le pont Victoria. Or, 6,8 km de ces 8,3 km sont toujours repĂ©rables sur le territoire de La Prairie, soit près de 80 %. On peut distinguer quatre tronçons. Le premier relie l’A-132 Ă  la rue du Maire sur une distance d’environ 1 km dans l’axe de la rue de la LevĂ©e. Le second prend le relai sur 1 km derrière le collège Jean de la Mennais en ligne droite avec la piste cyclable qui longe l’ancienne briqueterie. L’emprise disparaĂ®t malheureusement par la suite, effacĂ©e lors de l’amĂ©nagement des quartiers du Grand BoisĂ© et SymbiocitĂ©. Le troisième tronçon rĂ©apparaĂ®t au-delĂ  de l’A-30 sur 2,3 km, jusqu’à la limite de l’ancienne commune, dont 1,5 km bien conservĂ©. Le dernier tronçon, d’une longueur de 2,5 km, relie la frontière de l’ancienne commune Ă  l’intersection avec la voie ferrĂ©e actuelle menant au pont Victoria situĂ©e Ă  400 mètres au nord du chemin de la Bataille. Ă€ qui appartiennent ces tronçons ? La ville est le principal propriĂ©taire. Elle possède 51 % des 6,8 km de l’emprise repĂ©rable, suivi par Poirier, un entrepreneur immobilier, avec 34 %, et, finalement, le collège Jean de la Mennais et la SociĂ©tĂ© d’agriculture du cotĂ© de La Prairie qui, ensemble, totalisent 15 %. La carte ci-dessus et le tableau suivant rĂ©sument l’importance de chacun des tronçons repĂ©rables et prĂ©cisent le nom du propriĂ©taire. Tronçon Longueur km PropriĂ©taire Longueur % Du village 1,0 Ville de La Prairie   51 Chemin de la Bataille 2,5 Ville de La Prairie Fontarabie 2,3 Poirier (entrepreneur) 34 Jean de la Mennais 1,0 Collège Jean de la Mennais et SociĂ©tĂ© d’agriculture du comtĂ© de La Prairie   15 TOTAL EMPRISE 6,8 100 Le tronçon du village Cette partie de l’emprise comprend deux sections. La première, longue de plus de 300 mètres et se terminant Ă  la rue Notre-Dame, est de loin la plus importante puisqu’on y retrouvait en 1836 les infrastructures qui ont marquĂ© la rĂ©volution des transports du dĂ©but du XIXe siècle : le chemin de fer, la gare, le quai oĂą arrivaient et partaient les bateaux Ă  vapeur. Il faut y ajouter le moulin seigneurial des JĂ©suites. Bien qu’il ait Ă©tĂ© construit Ă  la fin du XVIIe siècle, il faisait partie de ce qui formait alors le pĂ´le d’activitĂ© le plus important de La Prairie. L’illustration ci-dessus montre l’emplacement vraisemblable de la gare et du moulin en 1836. La deuxième section se confond avec la rue de la LevĂ©e et relie la rue Notre-Dame Ă  la rue du Maire sur près de 700 mètres. Elle rappelle la renaissance du chemin de fer Ă  La Prairie après son interruption en 1851. Plus tard, en 1936, les Entreprises Lallemand de MontrĂ©al, encore aujourd’hui un leader mondial de la levure, implantent une usine dans la zone industrielle du village. Elle y restera jusqu’en 1971. Plusieurs citoyens de La Prairie qui ont vĂ©cu dans cette partie de la ville se rappellent avoir traversĂ© cette voie ferrĂ©e. Le tronçon Jean de la Mennais Le tronçon Jean de la Mennais (JDLM) fait le lien entre la rue du Maire et la limite sud du quartier du Grand BoisĂ©. Il se dĂ©ploie sur environ un kilomètre entre d’un cĂ´tĂ© la briqueterie et, de l’autre, le collège JDLM et des installations sportives de la ville de La Prairie. Une première section se confond avec une aire de conservation que le collège vient d’amĂ©nager (plantation d’arbres). Elle conduit Ă  une deuxième section oĂą elle prend la forme d’une piste cyclable menant vers le quartier du Grand BoisĂ©. Ici, l’emprise est en grande partie situĂ©e sur la propriĂ©tĂ© de la SociĂ©tĂ© d’agriculture du comtĂ© de La Prairie qui possède Ă©galement les terrains du MarchĂ© des jardiniers, du parc Lucie-Roussel et de Botanix. La ville dĂ©tient un bail Ă  long terme. Cette piste est reliĂ©e Ă  celle qui borde le chemin de Saint-Jean, puis bifurque Ă  droite en cĂ´toyant Botanix pour rejoindre finalement l’emprise.                 Le tronçon Fontarabie Ce tronçon est situĂ© entre la route 217 et la limite sud de l’ancienne commune. Il est traversĂ© par la rivière Saint-Jacques presque en son milieu. Ce tronçon comprend deux sections. La première relie la route 217 Ă  la rivière Saint-Jacques sur une distance de 770 mètres. Les traces de l’emprise et du pont qui enjambait la rivière sont Ă  peine perceptibles. Une photo du pont datant de 1971 montre que les piliers Ă©taient encore en bon Ă©tat Ă  cette Ă©poque. Photo saisissante datant de 1971 des vestiges du pont qui enjambait la rivière Saint-Jacques. Source: PELLETIER, Michel, Histoire des chemins de fer du QuĂ©bec, Les Éditions GID, 2014, page 35 (750 pages).   La deuxième section fait le lien entre la rivière Saint-Jacques et la limite sud de l’ancienne commune. C’est dans cette partie longue de 1,7 kilomètre que l’on peut admirer l’emprise dans l’état qui s’approche beaucoup sans doute de ce qu’elle Ă©tait Ă  l’origine. Elle est actuellement utilisĂ©e par des amateurs de VTT et de motoneiges qui en assurent l’entretien en vertu d’une entente avec le propriĂ©taire. On y accède par un sentier Ă  partir du chemin de Saint-Jean, vis-Ă -vis du chemin de Fontarabie. Cette photo montre les traces de l’emprise menant Ă  la rivière Saint-Jacques. Source: Albert Juneau Le tronçon chemin de la Bataille Long de 2,5 km, le tronçon du chemin de la Bataille relie la frontière de la commune Ă  la voie ferrĂ©e qui assure le lien entre Saint-Jean et Saint-Lambert. Il est unique en ce qu’il traverse des terres agricoles sur toute sa longueur. L’emprise est nettement visible sur un kilomètre dans sa partie surĂ©levĂ©e. La ville de La Prairie en est le propriĂ©taire. Ce tronçon est particulièrement riche sur le plan patrimonial, non seulement en raison de la qualitĂ© de la partie surĂ©levĂ©e de l’emprise, mais aussi parce qu’elle fait le lien entre le passĂ© et le prĂ©sent. En effet, le segment de 425 mètres entre le chemin de la Bataille et la voie ferrĂ©e actuelle impressionne par la surĂ©lĂ©vation très nette de l’emprise et le fait qu’elle ait Ă©tĂ© bien conservĂ©e. Il s’agit d’un hĂ©ritage exceptionnel. Une grande partie du corridor de l’emprise de 1836 a Ă©tĂ© protĂ©gĂ©e. Il reste maintenant Ă  mettre en valeur ce patrimoine unique.         ...
Carte interactive numérique de la seigneurie de La Prairie
Dans le cadre du 50e anniversaire de sa fondation, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine s’était donné comme projet la création d’une carte numérique interactive couvrant l’ensemble du territoire de la seigneurie de La Prairie. Une demande de financement avait été acheminée auprès de Desjardins Caisse de La Prairie afin d’éponger une partie des coûts associés à ce vaste projet. Au bonheur de tous, notre demande fut reçue avec enthousiasme par les dirigeants de la caisse. Nous tenons ici à offrir nos remerciements aux dirigeants de la Caisse, non seulement pour l’aide actuelle, mais également pour le soutien constant apporté au fil des années. La remise officielle du chèque de 5 000 $ a été faite le 28 novembre 2022 en présence de Mme Johane St-Onge, l’actuelle présidente du conseil d’administration de Desjardins Caisse populaire de La Prairie. Vous pouvez consulter la carte sur notre site Web à l’adresse suivante : https://shlm.info/cartes/carte-interactive/ ...
Comité de la vente de livres d’occasion
La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine souhaite remercier Mme Huguette Langlois pour son implication au cours des neuf dernières années à titre de directrice du Comité de la vente de livres d’occasion. Passionnée de lecture, madame Langlois s’est jointe au Comité de la vente de livres en 2012 à titre de bénévole. En 2014, suite au départ de Mme Élizabeth Dorman, jusqu’alors directrice, elle occupera cette fonction jusqu’au mois d’octobre 2022. Au cours de son mandat, les ventes annuelles de livres d’occasion ont connu des succès remarquables, permettant ainsi à la SHLM la réalisation de nombreux projets. Mme Langlois demeure néanmoins active au sein du comité dans un rôle de soutien au nouveau directeur, monsieur Michel Côté. Nous souhaitons beaucoup de succès à M. Côté ainsi qu’à toute l’équipe de bénévoles. ...
Mot du président
VĹ“ux de la nouvelle annĂ©e En ce dĂ©but d’annĂ©e 2023, je souhaite santĂ©, prospĂ©ritĂ© et succès Ă  tous nos amis, bĂ©nĂ©voles, employĂ©es, membres et partenaires. Nous sommes les dĂ©fenseurs du patrimoine culturel de la seigneurie de La Prairie depuis maintenant 50 ans et, plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien afin de pouvoir offrir nos activitĂ©s Ă  la population au cours du prochain demi-siècle. Vous pouvez soutenir la SHLM dans la rĂ©alisation de ses projets en posant un ou plusieurs de ces gestes : Renouveler votre carte de membre/devenir membre en janvier. Assister aux confĂ©rences mensuelles de la SHLM le 3e mardi de chaque mois. Lire rĂ©gulièrement le bulletin mensuel et peut-ĂŞtre mĂŞme collaborer Ă  sa rĂ©daction ? Assister Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle des membres de la SHLM le mardi 21 mars prochain. Faire l’acquisition d’une de nos publications. Enrichir nos archives en faisant don de photos ou de documents.   Bonne annĂ©e 2023 ! StĂ©phane Tremblay, prĂ©sident de la SHLM ...
17 Jan 2023
Alcool et débits de boisson à La Prairie

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