Sélection d'une édition

    Portrait d’archives protectrices du patrimoine

    Les premières installations jésuites à La Prairie remontent à 1667, il y a 355 ans, soit 25 années après les premières installations de Montréal (« L’organisme », 2022).

    Alice Fournier
    Alice Fournier

    Durant cette longue période, la municipalité a évolué d’un village entouré d’une palissade de bois à la banlieue montréalaise qu’elle est aujourd’hui. Les traces du passé sont particulièrement visibles dans le quartier historique du Vieux-La Prairie où des dalles représentant des pieux de bois marquent l’emplacement initial de la palissade, et où l’architecture des maisons colorées diverge des nouvelles constructions de la ville.

    En 1972, le caractère unique et historique du Vieux-La Prairie est menacé par la compagnie immobilière Gulf. Afin de protéger l’histoire de la ville, la Société d’histoire de La Prairie (SHLM) est fondée (Bourdages, 2015).

    Cinquante  ans plus tard, on peut toujours lire sur leur site Internet leur mission principale : « Sauvegarder le caractère historique unique du Vieux-La Prairie » (La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2022).

    Ce texte est divisé en deux parties. En premier lieu, il sera question de l’histoire de la Société, de ses missions, leurs importances et des exemples de leurs réussites. La deuxième partie portera sur l’activité du 50e anniversaire de la fondation de la SHLM, les archives à voix haute et leur pertinence comme outils de diffusion des archives.

     

    Première partie : Naissance d’une société protectrice

    Le 19 octobre 1971 se réunissent les membres fondateurs de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (Houde, 1997a). Leur but est de protéger le Vieux-La Prairie en obtenant une reconnaissance de la valeur patrimoniale du quartier situé à La Prairie sur la Rive-Sud de Montréal.

    À l’aube de la fondation, il est demandé au notaire François Lamarre, d’effectuer les démarches juridiques afin que la Société puisse être reconnue par le gouvernement. Ainsi, presque un an plus tard, soit le 18 septembre 1972, sept membres signeront la requête accordant à la SHLM le statut de société à but non lucratif.

    Grâce à cela, la SHLM a dorénavant accès à des subventions gouvernementales provenant du fédéral et du provincial (Houde, 1997a).

    À l’aide de ces dernières, la Société s’active à rapatrier des documents provenant de différents fonds d’archives (Houde, 1997a). Le but de ce travail archivistique est d’accumuler un nombre élevé de documents afin de prouver la valeur patrimoniale du Vieux-La Prairie et de sauvegarder ces dits documents. Également, une équipe d’étudiant.es en architecture dirigée par le professeur Laszlo Demeter a contribué à démontrer la valeur patrimoniale des bâtiments du Vieux-La Prairie pour les protéger des développements immobiliers de la compagnie Gulf (Bourdages, 2015).

    Ainsi, en 1975, on déclare officiellement « la valeur patrimoniale des édifices dans le secteur » (Houde, 1997a). La superficie protégée est de 96 hectares (Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019).Ce statut octroie à la ville le pouvoir de protéger les bâtiments du Vieux-La Prairie.

    Par exemple, les fils électriques sont enfouis dans le quartier historique du Vieux-La Prairie pour ne pas nuire au paysage historique (Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019) et les citoyens ne peuvent construire ou rénover des bâtiments sans autorisations de la part du ministère de la Culture et des Communications dans la zone patrimoniale en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel (Demande de permis, 2019).

    Par la suite, la SHLM commence son acquisition de fonds privés afin de constituer les archives de la SHLM. La majorité des documents trouvés dans les archives de la SHLM proviennent d’un des trois fonds suivants (Houde, 1997b) :

     

    1. Les biens des jésuites de 1647-1798 : Cette source contient de l’information de première main concernant les concessions de terres dans la seigneurie de La Prairie. Ce fonds d’archives contient 20 000 documents et est, selon Claudette Houde, l’une des membres fondateurs ayant signé la requête de 1972, « la source maîtresse » des archives de La Prairie.

     

    1. Le fonds Elisée Choquet : Il est le vicaire de La Prairie de 1929 à 1936. Il a beaucoup écrit sur La Prairie et construit les premières cartes identifiant la seigneurie de La Prairie (McGee-Fontaine, 1983). Les écrits de cet homme de foi offrent un regard plus social sur le passé de La Prairie et traitent notamment de la généalogie des habitants. Ces deux derniers fonds sont entreposés sous forme de photocopies, les originaux étant conservés à la BAnQ (Caroline Laberge, 2022).

     

    1. Les fonds privés donnés à la SHLM : Certains habitants de la ville font don de leurs archives surtout textuelles et iconographiques. Parfois, ce sont même des gens venant d’autres régions du Québec et d’ailleurs, allant jusqu’à la Californie. Le tout permet à la SHLM de documenter le passé de La Prairie.
    Fouilles archéologiques

     

    La SHLM a quatre missions principales. Nous pouvons les retrouver dans le document reconnaissant légalement la SHLM en 1972 (Houde, 1997a) :

    1. « Faire avancer l’étude de l’histoire locale et régionale » : La SHLM accomplit sa mission en publiant chaque mois depuis 1982 (avant appelé Le Bastion) des rubriques sur l’histoire de la ville et de ses familles fondatrices à l’aide du bulletin Au jour le jour (« Bulletins », 2022).

     

    1. « S’intéresser aux monuments historiques, les sauver de la destruction, les conserver à l’admiration […] » : La SHLM accomplit sa mission en offrant des visites guidées du quartier historique durant la période estivale sur une base régulière et sur rendez-vous le reste de l’année (« rallyes numériques au cœur du Vieux-La Prairie », s. d.).

     

    1. « Faire l’étude des sols et des sous-sols, l’étude des vieilles familles [généalogie] » : La SHLM accueille également un club de généalogie tous les lundis en soirée.

     

    1. « Diffuser toutes publications pour les fins [ci-haut] et établir une bibliothèque […] » : Cette mission donne du sens aux trois précédentes, mais ne pourrait exister sans ces dernières.

     

    Le 20 décembre 2022 avait lieu, à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation, une activité d’archives à voix haute ayant pour but de rendre accessibles les archives à un large public. Ne pouvant y assister avant la rédaction de ce billet, l’archiviste-directrice générale de la SHLM, Caroline Laberge, a eu la considération de m’inviter à l’une des répétitions.

     

    Deuxième partie : Les archives à voix haute; donner une voix au patrimoine

    Archives à voix haute : Hélène Élément, Caroline Laberge et Josée Sarrazin.

    La lecture d’archives à voix haute trouve son origine en France, mais a su trouver un public au Québec. Le but est de rendre les archives accessibles en enlevant les barrières syntaxiques ou l’apprentissage de paléographies (Ursch, 2006).

    Il est important de lire le texte comme il est pour garder l’authenticité du document (Ursch, 2006). Lorsque je me suis assise à la table en bois de la SHLM et qu’Hélène Élément et Caroline Laberge ont commencé à pratiquer leur lecture avec un document légitimant l’existence de l’Assistance maternelle de La Prairie de 1933, Élément a insisté sur deux choses.

    Premièrement, c’est une lecture d’archives. Le but est de donner le goût des archives au public, pas a priori l’histoire.

    Deuxièmement, elle m’a dit qu’il fallait lire avec intonation, mais qu’il ne fallait pas jouer. Après tout, ce n’est pas du théâtre. Il ne faut pas parodier les sources. J’ai retrouvé ce propos dans le texte de Jacqueline Ursch  (2006) : « Lire, dire, mais ne pas jouer ». En mettant l’accent sur le document d’archives en tant que tel, une simple lecture serait inadéquate.

    Il est de mise de projeter les documents à l’écran afin que l’auditeur puisse avoir accès visuellement audit document. Néanmoins, cet aspect visuel ne doit pas distraire le public de la lecture. Le but est vraiment de montrer la source, mettre de l’avant sa valeur en tant que document d’archives et ajouter de l’information (Élément, 2014).

    Tout au long de la répétition, Mme Josée Sarrazin prenait des notes dans un cahier de scène afin de présenter les documents sous forme de PowerPoint, mais aussi afin de trouver des images et autres sources archivistiques dans le but de bonifier le support visuel.

    Les archives à voix haute ont trois objectifs ;

     

    • Mettre en valeur l’archive (d’où la fonction de projection).
    • Changer les perceptions « […] bousculer les stéréotypes et les images poussiéreuses subsistant encore sur les archives » (Ursch, 2006, p. 283).
    • Démocratiser les archives en les rendant accessibles comme mentionné plus haut (Élément, 2014).

     

    Également, les textes choisis doivent être lisibles à voix haute, doivent convenir au public cible et avoir une thématique et une durée adaptées (Élément, 2014).

    Conséquemment, les textes choisis pour le 50e anniversaire de la société d’histoire reflètent la riche histoire de la région, un lien direct avec la raison d’existence de la SHLM, ils sont courts et variés, et lisibles à voix haute.

    Ainsi, la lecture d’archives à voix haute est une brillante idée pour fêter la SHLM. Cette société s’est faite gardienne du patrimoine d’une des plus vieilles villes du Canada. Qui sait à quoi ressemblerait le quartier historique qui accueille maintenant les spectacles et les fêtes de la ville si la SHLM n’existait pas ? L’histoire de plusieurs familles aurait peut-être été perdue.

    En effectuant mes recherches, j’ai découvert un lieu de savoirs où le passé est au cœur du présent. Caroline Laberge m’a parlé de plusieurs citoyens qui font des dons de fonds d’archives, ou de visiteurs venant de loin se retrouvant à La Prairie après avoir suivi le chemin de leurs ancêtres.

    De manière plus générale, il est clair que les archives municipales ont leur importance afin qu’on se souvienne du patrimoine du territoire et qu’on s’intéresse à sa sauvegarde.

    Les Archives à voix haute du 20 décembre 2022 ont été l’occasion de souligner le beau travail de protection du patrimoine qu’effectue la SHLM depuis 50 ans, et sont une belle occasion de se remémorer de beaux souvenirs et de mettre de l’avant les archives accumulées depuis la fondation de la SHLM en 1972.

    Un merci spécial à Caroline Laberge, directrice générale et archiviste à la SHLM pour ses disponibilités, son aide, ses réponses à mes questions et son invitation à assister à leur répétition.

    Ce travail a été réalisé à l’EBSI, Université de Montréal, dans le cadre du cours ARV1050 — Introduction à l’archivistique donnée au trimestre d’automne 2022 par Virginie Wenglenski.

    ______________________________

    Bibliographie

    Bourdages, G. (2015, septembre. Au jour le jour. Septembre 2015. Vol. XXVII, Numéro 7.

    Bulletins. (2022). La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/bulletin/

    Demande de permis. (2019). Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/services/services-aux-citoyens/demande-de-permis/

    Élément, H. (2014, 16 mai). Préparation d’une activité : Archives à voix haute [PowerPoint]. PowerPoint communication présentée à la 3e Journée des archives religieuses. http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/20http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/2014/Powerpoint/Helene_Element_PPT.pdf

    Houde, C. (1997a, janvier). SHLM: un solide départ en 1972. Au jour le jour.

    Houde, C. (1997b, février). L’Histoire de la SHLM. Au jour le jour.

    La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2022). https://shlm.info/

    L’organisme. (s. d.). La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/l-organisme/

    McGee-Fontaine, P. (1983, juin). Fonds Élisée-Choquet. Au jour le jour. https://shlm.info/articles/fonds-elisee-choquet-2/

    RALLYES NUMÉRIQUES AU COEUR DU VIEUX-LA PRAIRIE. (2022). MRC de Roussillon. https://roussillon.ca/activite/visites-guidees-du-vieux-la-prairie/

    Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2019). Histoire — Découvrir La Prairie. Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/ville/decouvrir/histoire/

    Ursch, J. (2006). Les archives à voix haute. La Gazette des archives, 4(204), 277‑283. https://doi.org/10.3406/gazar.2006.3840

    Les premières installations jésuites à La Prairie remontent à 1667, il y a 355 ans, soit 25 années après les premières installations de Montréal (« L’organisme », 2022). Alice Fournier Durant cette longue période, la municipalité a évolué d’un village entouré d’une palissade de bois à la banlieue montréalaise qu’elle est aujourd’hui. Les traces du passé sont particulièrement visibles dans le quartier historique du Vieux-La Prairie où des dalles représentant des pieux de bois marquent l’emplacement initial de la palissade, et où l’architecture des maisons colorées diverge des nouvelles constructions de la ville. En 1972, le caractère unique et historique du Vieux-La Prairie est menacé par la compagnie immobilière Gulf. Afin de protéger l’histoire de la ville, la Société d’histoire de La Prairie (SHLM) est fondée (Bourdages, 2015). Cinquante  ans plus tard, on peut toujours lire sur leur site Internet leur mission principale : « Sauvegarder le caractère historique unique du Vieux-La Prairie » (La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2022). Ce texte est divisé en deux parties. En premier lieu, il sera question de l’histoire de la Société, de ses missions, leurs importances et des exemples de leurs réussites. La deuxième partie portera sur l’activité du 50e anniversaire de la fondation de la SHLM, les archives à voix haute et leur pertinence comme outils de diffusion des archives.   Première partie : Naissance d’une société protectrice Le 19 octobre 1971 se réunissent les membres fondateurs de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (Houde, 1997a). Leur but est de protéger le Vieux-La Prairie en obtenant une reconnaissance de la valeur patrimoniale du quartier situé à La Prairie sur la Rive-Sud de Montréal. À l’aube de la fondation, il est demandé au notaire François Lamarre, d’effectuer les démarches juridiques afin que la Société puisse être reconnue par le gouvernement. Ainsi, presque un an plus tard, soit le 18 septembre 1972, sept membres signeront la requête accordant à la SHLM le statut de société à but non lucratif. Grâce à cela, la SHLM a dorénavant accès à des subventions gouvernementales provenant du fédéral et du provincial (Houde, 1997a). À l’aide de ces dernières, la Société s’active à rapatrier des documents provenant de différents fonds d’archives (Houde, 1997a). Le but de ce travail archivistique est d’accumuler un nombre élevé de documents afin de prouver la valeur patrimoniale du Vieux-La Prairie et de sauvegarder ces dits documents. Également, une équipe d’étudiant.es en architecture dirigée par le professeur Laszlo Demeter a contribué à démontrer la valeur patrimoniale des bâtiments du Vieux-La Prairie pour les protéger des développements immobiliers de la compagnie Gulf (Bourdages, 2015). Ainsi, en 1975, on déclare officiellement « la valeur patrimoniale des édifices dans le secteur » (Houde, 1997a). La superficie protégée est de 96 hectares (Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019).Ce statut octroie à la ville le pouvoir de protéger les bâtiments du Vieux-La Prairie. Par exemple, les fils électriques sont enfouis dans le quartier historique du Vieux-La Prairie pour ne pas nuire au paysage historique (Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 2019) et les citoyens ne peuvent construire ou rénover des bâtiments sans autorisations de la part du ministère de la Culture et des Communications dans la zone patrimoniale en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel (Demande de permis, 2019). Par la suite, la SHLM commence son acquisition de fonds privés afin de constituer les archives de la SHLM. La majorité des documents trouvés dans les archives de la SHLM proviennent d’un des trois fonds suivants (Houde, 1997b) :   Les biens des jésuites de 1647-1798 : Cette source contient de l’information de première main concernant les concessions de terres dans la seigneurie de La Prairie. Ce fonds d’archives contient 20 000 documents et est, selon Claudette Houde, l’une des membres fondateurs ayant signé la requête de 1972, « la source maîtresse » des archives de La Prairie.   Le fonds Elisée Choquet : Il est le vicaire de La Prairie de 1929 à 1936. Il a beaucoup écrit sur La Prairie et construit les premières cartes identifiant la seigneurie de La Prairie (McGee-Fontaine, 1983). Les écrits de cet homme de foi offrent un regard plus social sur le passé de La Prairie et traitent notamment de la généalogie des habitants. Ces deux derniers fonds sont entreposés sous forme de photocopies, les originaux étant conservés à la BAnQ (Caroline Laberge, 2022).   Les fonds privés donnés à la SHLM : Certains habitants de la ville font don de leurs archives surtout textuelles et iconographiques. Parfois, ce sont même des gens venant d’autres régions du Québec et d’ailleurs, allant jusqu’à la Californie. Le tout permet à la SHLM de documenter le passé de La Prairie. Fouilles archéologiques   La SHLM a quatre missions principales. Nous pouvons les retrouver dans le document reconnaissant légalement la SHLM en 1972 (Houde, 1997a) : « Faire avancer l’étude de l’histoire locale et régionale » : La SHLM accomplit sa mission en publiant chaque mois depuis 1982 (avant appelé Le Bastion) des rubriques sur l’histoire de la ville et de ses familles fondatrices à l’aide du bulletin Au jour le jour (« Bulletins », 2022).   « S’intéresser aux monuments historiques, les sauver de la destruction, les conserver à l’admiration […] » : La SHLM accomplit sa mission en offrant des visites guidées du quartier historique durant la période estivale sur une base régulière et sur rendez-vous le reste de l’année (« rallyes numériques au cœur du Vieux-La Prairie », s. d.).   « Faire l’étude des sols et des sous-sols, l’étude des vieilles familles [généalogie] » : La SHLM accueille également un club de généalogie tous les lundis en soirée.   « Diffuser toutes publications pour les fins [ci-haut] et établir une bibliothèque […] » : Cette mission donne du sens aux trois précédentes, mais ne pourrait exister sans ces dernières.   Le 20 décembre 2022 avait lieu, à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation, une activité d’archives à voix haute ayant pour but de rendre accessibles les archives à un large public. Ne pouvant y assister avant la rédaction de ce billet, l’archiviste-directrice générale de la SHLM, Caroline Laberge, a eu la considération de m’inviter à l’une des répétitions.   Deuxième partie : Les archives à voix haute ; donner une voix au patrimoine Archives à voix haute : Hélène Élément, Caroline Laberge et Josée Sarrazin. La lecture d’archives à voix haute trouve son origine en France, mais a su trouver un public au Québec. Le but est de rendre les archives accessibles en enlevant les barrières syntaxiques ou l’apprentissage de paléographies (Ursch, 2006). Il est important de lire le texte comme il est pour garder l’authenticité du document (Ursch, 2006). Lorsque je me suis assise à la table en bois de la SHLM et qu’Hélène Élément et Caroline Laberge ont commencé à pratiquer leur lecture avec un document légitimant l’existence de l’Assistance maternelle de La Prairie de 1933, Élément a insisté sur deux choses. Premièrement, c’est une lecture d’archives. Le but est de donner le goût des archives au public, pas a priori l’histoire. Deuxièmement, elle m’a dit qu’il fallait lire avec intonation, mais qu’il ne fallait pas jouer. Après tout, ce n’est pas du théâtre. Il ne faut pas parodier les sources. J’ai retrouvé ce propos dans le texte de Jacqueline Ursch  (2006) : « Lire, dire, mais ne pas jouer ». En mettant l’accent sur le document d’archives en tant que tel, une simple lecture serait inadéquate. Il est de mise de projeter les documents à l’écran afin que l’auditeur puisse avoir accès visuellement audit document. Néanmoins, cet aspect visuel ne doit pas distraire le public de la lecture. Le but est vraiment de montrer la source, mettre de l’avant sa valeur en tant que document d’archives et ajouter de l’information (Élément, 2014). Tout au long de la répétition, Mme Josée Sarrazin prenait des notes dans un cahier de scène afin de présenter les documents sous forme de PowerPoint, mais aussi afin de trouver des images et autres sources archivistiques dans le but de bonifier le support visuel. Les archives à voix haute ont trois objectifs ;   Mettre en valeur l’archive (d’où la fonction de projection). Changer les perceptions « […] bousculer les stéréotypes et les images poussiéreuses subsistant encore sur les archives » (Ursch, 2006, p. 283). Démocratiser les archives en les rendant accessibles comme mentionné plus haut (Élément, 2014).   Également, les textes choisis doivent être lisibles à voix haute, doivent convenir au public cible et avoir une thématique et une durée adaptées (Élément, 2014). Conséquemment, les textes choisis pour le 50e anniversaire de la société d’histoire reflètent la riche histoire de la région, un lien direct avec la raison d’existence de la SHLM, ils sont courts et variés, et lisibles à voix haute. Ainsi, la lecture d’archives à voix haute est une brillante idée pour fêter la SHLM. Cette société s’est faite gardienne du patrimoine d’une des plus vieilles villes du Canada. Qui sait à quoi ressemblerait le quartier historique qui accueille maintenant les spectacles et les fêtes de la ville si la SHLM n’existait pas ? L’histoire de plusieurs familles aurait peut-être été perdue. En effectuant mes recherches, j’ai découvert un lieu de savoirs où le passé est au cœur du présent. Caroline Laberge m’a parlé de plusieurs citoyens qui font des dons de fonds d’archives, ou de visiteurs venant de loin se retrouvant à La Prairie après avoir suivi le chemin de leurs ancêtres. De manière plus générale, il est clair que les archives municipales ont leur importance afin qu’on se souvienne du patrimoine du territoire et qu’on s’intéresse à sa sauvegarde. Les Archives à voix haute du 20 décembre 2022 ont été l’occasion de souligner le beau travail de protection du patrimoine qu’effectue la SHLM depuis 50 ans, et sont une belle occasion de se remémorer de beaux souvenirs et de mettre de l’avant les archives accumulées depuis la fondation de la SHLM en 1972. Un merci spécial à Caroline Laberge, directrice générale et archiviste à la SHLM pour ses disponibilités, son aide, ses réponses à mes questions et son invitation à assister à leur répétition. Ce travail a été réalisé à l’EBSI, Université de Montréal, dans le cadre du cours ARV1050 — Introduction à l’archivistique donnée au trimestre d’automne 2022 par Virginie Wenglenski. ______________________________ Bibliographie Bourdages, G. (2015, septembre. Au jour le jour. Septembre 2015. Vol. XXVII, Numéro 7. Bulletins. (2022). La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/bulletin/ Demande de permis. (2019). Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/services/services-aux-citoyens/demande-de-permis/ Élément, H. (2014, 16 mai). Préparation d’une activité : Archives à voix haute [PowerPoint]. PowerPoint communication présentée à la 3e Journée des archives religieuses. http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/20http://mail.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/activites/conferences/pdf/2014/Powerpoint/Helene_Element_PPT.pdf Houde, C. (1997a, janvier). SHLM: un solide départ en 1972. Au jour le jour. Houde, C. (1997b, février). L’Histoire de la SHLM. Au jour le jour. La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2022). https://shlm.info/ L’organisme. (s. d.). La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. https://shlm.info/l-organisme/ McGee-Fontaine, P. (1983, juin). Fonds Élisée-Choquet. Au jour le jour. https://shlm.info/articles/fonds-elisee-choquet-2/ RALLYES NUMÉRIQUES AU COEUR DU VIEUX-LA PRAIRIE. (2022). MRC de Roussillon. https://roussillon.ca/activite/visites-guidees-du-vieux-la-prairie/ Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine. (2019). Histoire — Découvrir La Prairie. Ville de La Prairie. https://www.ville.laprairie.qc.ca/ville/decouvrir/histoire/ Ursch, J. (2006). Les archives à voix haute. La Gazette des archives, 4(204), 277‑283. https://doi.org/10.3406/gazar.2006.3840...