Au jour le jour, juin 2008
par Éliane Labastrou de la Société patrimoine et histoire de l’île Bizard et Sainte-Geneviève
Ces navigateurs intrépides qui, au XIXe siècle, sillonnaient fleuve, lacs et rivières sur d’immenses radeaux pour aller livrer de grosses billes de bois équarri au port de Québec.
L'exposition a lieu du 15 juin au 30 septembre du mardi au dimanche de 10 h à 17 h (fermé sur l'heure du diner).
Les visites guidées du Vieux La Prairie seront disponibles à 10 h et à 14 h entre le 17 juin et le 16 août.
On est porté à remarquer ceux qu'on perçoit comme très différents de soi. Dans les années 1930, vivaient au Vieux Fort quelques citoyens adultes que des jeunes de dix ans jugeaient hors de l'ordinaire. Bien plus que le curé ou le maire nous les considérions comme des personnages. Que ce soit par leur apparence ou leur comportement, ils nous apparaissaient comme des êtres hors du commun. Les uns piquaient la curiosité, les autres suscitaient des sentiments allant de l'incertitude à la crainte.
Parmi eux, celui que nous appelions le Petit Nain. Le pléonasme était peu à propos, car, si le sujet était de petite taille, il était loin d'être mince. Néanmoins, sa stature ne l'empêchait pas d'imposer le respect. Il avait un cercle d'amis qui l'estimaient. Habile à réparer des objets divers, il avait un petit atelier sur la rue Sainte-Marie.
L'hiver, je me souviens de lui alors qu'il opérait le monte-charge qui hissait les blocs de glace récoltés du fleuve pour les entreposer dans la glacière des Vézeau, rue Saint-Laurent. En le regardant agir, alors qu'à dix ans nous avions sa taille, que nous aurions aimé être à sa place et manipuler le levier qui contrôlait l'appareil!
Le Chinois avait précédé le nain dans le local de la rue Sainte-Marie. Il y tenait une buanderie. On portait chez lui les chemises du paternel pour les faire laver et en empeser le col et les poignets. Il identifiait les vêtements apportés, par des caractères chinois, sur un carré de papier brun. Il en remettait la moitié, à utiliser lors de la réclamation. Il ne parlait pas, sauf pour dire d'un mot quel jour ce serait prêt. Il nous paraissait mystérieux. Il représentait l'étranger énigmatique venu des antipodes, celui dont on ne peut savoir ce qu'il pense ou ressent. Tout ce que nous savions de la Chine lointaine, c'était que beaucoup de parents y étaient si pauvres et misérables qu'ils en venaient à abandonner leurs enfants. C'est ce qu'on nous racontait à l'école en nous incitant à donner nos sous à l'œuvre de la Sainte Enfance pour contribuer au rachat de ces petits malheureux et, ainsi, leur sauver la vie.
S'il nous impressionnait, nous n'imaginons pas de méchanceté chez ce Chinois énigmatique. Une fois l'an, quand on reprenait ses effets, ne nous donnait-il pas de savoureux litchis!
« Eh, les gars! il y a un nègre qui s'en vient sur le Chemin de Saint-Jean! » On abandonne le jeu en cours pour aller à la rencontre de ce nouveau venu. Si les humains de race noire nous étaient alors connus par des photographies, à dix ans, la plupart d'entre nous n'en avions pas encore vu un en chair et en os.
De grande stature, le personnage, qui n'était pas de La Prairie, marchait lentement dans la rue, entouré de quelques enfants qui l'examinaient, sans se soucier de le gêner. Lui, ne paraissait pas se formaliser d'être ainsi examiné dans ses moindres détails. Au contraire, il semblait y prendre intérêt, sinon plaisir. Il parlait, souriait et, même, riait. Ce qui nous le rendait très sympathique. Même s'il faisait chaud, il portait un haut chapeau noir. Il ne fut de passage que quelques heures et nous laissa une forte impression; d'autant plus qu'aucun de ses pareils ne fut aperçu ensuite dans nos parages pour un bon bout de temps.
Ti-Quenne était le simple d'esprit du village. Il devait être dans la trentaine. Quelques marchands et restaurateurs lui confiaient des tâches simples, comme le lavage des planchers. À ces endroits, il rencontrait des adultes qui adoptaient à son égard une certaine attitude protectrice, mais qui, à l'occasion, s'amusaient un peu en profitant de sa naïveté. On se moquait en lui faisant croire des faits plus ou moins vraisemblables. Il les rapportait à d'autres pour montrer qu'il était au courant de ce qui se passait. Devant leur scepticisme, il persistait, étayant la véracité de ses dires en citant ses sources d'information. Il n'arrivait pas toujours à se rendre à l'évidence du brin de malice avec lequel on l'avait induit en erreur.
Ces « amis » ne faisaient pas que profiter de sa crédulité. Ils lui prodiguaient aussi quelques conseils sur l'usage de formules de salutation à l'égard des dames. C'est ainsi que, d'une voix assurée, il leur adressait des « Bonjour mam'zelle! » ou, « Comment ça va mam'zelle? » Plus audacieux ou mieux instruit, il y allait d'un « À qui le p'tit cœur après neuf heures? »
Ti-Quenne était bien connu des jeunes qui le croisaient de temps à autre. Il ne faisait généralement pas cas d'eux, mais ceux qui avaient été témoins de ses saluts à la gent féminine en avisèrent des copains. On s'arrangea pour l'accompagner alors qu'il se rendait travailler à un restaurant du Fort Neuf. On entama avec lui une conversation à laquelle il manifesta peu d'intérêt. Il fallut plus d'un accompagnement avant que la rencontre espérée se produise. Quand elle eut lieu, on se contenta de rire tout bas de peur qu'il ne se fâche et nous poursuive.
Sauf ceux qui demeuraient près de chez lui, les enfants connaissaient peu Ménouque, de la rue Saint-Ignace. À mon souvenir, il vivait avec sa mère. Nous ne lui connaissions pas d'emploi régulier, mais, en saison, il faisait la pêche qui lui procurait un peu d'argent.
Quand sa mère mourut, ce qu'on entendit dire de son comportement subséquent frappa nos âmes enfantines. Devenu seul, on racontait qu'il vécut alors dans la plus grande désolation. Cet hiver-là, ou le suivant, on rapporta un comportement de sa part qui fit une forte impression sur nous qui ne savions trop comment l'expliquer. Pour se chauffer, il commença à brûler ce qui était combustible de son mobilier; il en vint ensuite à utiliser à cette fin les portes intérieures de son logis et, enfin, les lambris des pièces de la maison, sauf ceux de sa chambre. « Pauvre Ménouque! » disait grand-mère en soupirant.
À nos yeux d'enfants, ces divers personnages représentaient un univers parfois drôle ou intriguant, parfois un peu inquiétant ou teinté des défauts de l'âge adulte, mais rarement menaçant. Un autre, par contre, nous inspirait une crainte vague même s'il n'avait jamais menacé ou tenté d'effrayer aucun d'entre nous.
On le surnommait Moineau et c'est à l'abattoir de la rue Saint-Laurent que cette crainte prit naissance. On ne pouvait entrer dans l'abattoir, mais, l'été, la porte en était grand ouverte et il était assez facile d'observer du dehors ce qui s'y passait. Une curiosité plus forte que la crainte poussait à assister à une mise à mort, au moins une fois, quand on atteignait un certain âge. Moineau assumait le rôle de tueur en ce lieu sinistre. Il opérait avec sang-froid, sans qu'on puisse percevoir de changement dans l'expression de son visage. Impossible de savoir s'il éprouvait quelque émotion dans son exécution des basses œuvres alors que, comme spectateurs, nous étions remués d'une gamme d'émotions où, mêlés à l'angoisse, pouvaient se retrouver la pitié, le dégoût, la culpabilité et, parfois, même un sentiment de triomphe sadique.
Nulle expression de dégoût, non plus, sur ce visage au moment où il éventrait et éviscérait ses victimes, une étape du processus où nous commencions à en avoir assez et où l'excitation faisait place à l'écœurement.
L'abattage d'une vache était simple. Elle était attachée par une corde au cou et on la forçait à baisser la tête en tirant sur cette corde passée dans un anneau fixé dans la dalle de béton du sol. L'exécution se faisait par un bon coup sur le crâne, asséné avec le plat d'une hache. Nous souhaitions qu'un coup suffise, car nous considérions cet animal sans malice et méritant un peu de sympathie. Nous n'éprouvions pas cette sympathie pour les taureaux réputés dangereux et considérés comme très agressifs et menaçants. Le spectacle de la mise à mort des veaux et autres animaux, plus proches de notre taille d'enfants, nous attirait beaucoup moins parce que plus facilement bouleversant à cause de l'identification inconsciente qui nous rapprochait d'eux.
De toute façon, la phase de l'abattoir dans notre évolution ne durait qu'une courte période. Une fois qu'on avait vu et qu'on savait, les sentiments remués par l'expérience reprenaient le chemin de l'oubli. Toutefois, tapis dans l'un des tiroirs de l'inconscient, ils se manifestaient sous forme d'un malaise quand le hasard mettait sur notre chemin la personne de Moineau. Nous craignions de croiser son regard et il nous semblait que sa présence évoquait un danger, cependant trop trouble pour être nommé.
De nos jours, l'autre, le jugé trop différent de soi, semble tracasser davantage les adultes que les enfants. L'autre, qui intrigue, attire, dérange ou inquiète, n'est plus le personnage de village, unique en son genre; il est devenu multiple et ses traits personnels sont amplifiés à l'excès par l'omniprésence du message médiatique. Seraient-ce les jugements instinctifs d'âmes d'enfants qui conditionnent les réactions actuelles à son égard?
En l’année 2000, le gouvernement américain frappe le « golden dollar », en prévision du deuxième centenaire de l’expédition de Lewis et Clark. À l’endos, figurent un bébé et sa mère amérindienne qui le porte sur son dos.
La mère est Sacagawea, originaire de la tribu des Shoshones; elle fut capturée dans les Rocheuses par les Indiens Hidatsas et ramenée loin des siens par ces derniers. Le bébé se nomme Jean-Baptiste; il est le fils de Sacagawea et de Toussaint Charbonneau.
Toussaint, né à Boucherville le 22 mars 1767 du mariage de Jean-Baptiste Charbonneau et de Marguerite Deniau, vivait avec les Hidatsas quand Lewis et Clark l’engagèrent comme membre de l’expédition, à titre de guide et interprète. Toussaint parlait plusieurs dialectes indiens; il avait déjà travaillé pour la Compagnie du Nord-Ouest et l’American Fur Company. Au moins deux membres de l’expédition notent dans leur journal que Toussaint avait trois femmes (squaws). Seule Sacagawea l’accompagne dans le voyage.
Lewis et Clark sachant bien qu’ils auraient à traverser le pays des Shoshones comptaient sur la présence de Sacagawea pour leur faciliter la tâche. Aussi, la présence d’une femme et d’un enfant allait-elle donner un caractère pacifique à leur expédition avant tout militaire.
Ainsi donc, Toussaint et sa femme joignent l’expédition aux villages des Mandanes. Le convoi était parti le 14 mai 1804, non loin de Saint-Louis; il avait atteint ces villages le 26 août 1804. Les deux capitaines décidèrent de construire un fort pour y passer l’hiver. L’endroit se situe de nos jours non loin de Bismarck, ville du Dakota Nord.
Le 11 février 1805, à cet endroit, le journal du capitaine Lewis mentionne la naissance de Jean-Baptiste, le premier enfant de Sacagawea que Toussaint avait épousée officiellement, trois jours avant. Le 7 avril 1805, l’expédition part vers les pays inconnus du Nord; les villages des Mandanes représentaient en effet la limite ouest de l’exploration du continent par les Blancs. La troupe comprend alors les capitaines Meriwether Lewis et William Clark, 26 soldats, Toussaint Charbonneau et Georges Drouillard, engagés, Sacagawea et le petit Jean-Baptiste, York l’esclave noir de Clark et Seaman le chien de Lewis.
Le petit Jean-Baptiste voyagera 17 mois sur le dos de sa mère jusqu’à son retour en août 1806, âgé de 19 mois. Il aura franchi les Rocheuses, puis navigué sur le fleuve Columbia jusqu’au Pacifique et hiverné à 15 miles des rives de l’Océan.
Lewis l’appelle le papoose de l’expédition. Clark s’y attache particulièrement; il le surnomme son « little dancing boy » et aussi « Pomp ». Il donnera le nom de Pompey’s Tower à une formation rocheuse située sur le bord de la rivière Yellowstone, en l’honneur du petit Baptiste. On y trouve aujourd’hui le site national historique de Pompey’s Pillar. C’est Clark qui réussit à guérir le bébé, âgé alors de 15 mois, d’une enflure à la mâchoire, au cou et à la gorge en lui appliquant des cataplasmes de pelures d’oignons et de crème de tartre.
À la fin de l’expédition, Willian Clark habite Saint-Louis; il offre aux parents du jeune Baptiste de le prendre en charge chez lui afin de voir à son éducation. La ville, alors capitale des pelleteries, est prospère et francophone à 90 %. Clark paie les frais rattachés à l’instruction de son protégé et le jeune apprend à lire, à écrire et à calculer; il étudie ensuite l’histoire romaine et les auteurs classiques à l’Académie de Saint-Louis, fondée en 1818, devenue une université en 1838.
À l’âge de 18 ans, Jean-Baptiste rencontre le prince Paul Wilheml de Württember que son père Toussaint a guidé dans un voyage d’exploration dans la région du Missouri. Les aristocrates européens de l’époque sont fascinés par l’Ouest américain. Le prince Paul apprécie la personnalité et le vécu de Jean-Baptiste. Il devient son ami si bien qu’il rentre en Europe avec lui, en 1823.
Paul et Jean-Baptiste fréquentent les palais princiers et voyagent en France, en Angleterre, en Allemagne et même en Afrique, souvent dans des excursions de chasse. Après six ans de cette vie, Jean-Baptiste décide de rentrer dans son pays natal (1829).
Il travaille alors comme guide, interprète et « mountain man »; il parle français, anglais, allemand, espagnol, et aussi shoshone. On dit qu’il récite Shakespeare, le soir auprès du feu de camp. Jean-Baptiste se montre habile à choisir les routes, à trouver de l’eau et à estimer les distances. Il conduit un bataillon de Mormons du Nouveau-Mexique jusqu’en Californie, durant la guerre contre le Mexique en 1846-47. Il fait connaissance avec des hommes qui deviendront ensuite célèbres dont, entres autres, le fameux Kit Carson.
Le gouverneur de la Californie le nomme Alcade (fonctionnaire d’État) du district de San Diego en 1847. Il prend aussi part à la ruée vers l’or de 1848.
Jean-Baptiste travaille comme commis dans un hôtel d’Auburn en Californie (1861) puis part pour le Montana, toujours en quête d’or. Chemin faisant, il attrape une pneumonie et meurt à Inskip’s Ranche en 1866, âgé de 61 ans. Une plaque rappelle son souvenir près du village de Jordan Valley, dans le sud-est de l’Orégon.
Quelques biographies de Jean-Baptiste ont été rédigées par des auteurs américains dont au moins une à l’intention des jeunes. La fondation « Lewis and Clark Trail Heritage Foundation » a même organisé un « Pomp Party » à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Radio-Canada lui a consacré l’an dernier une émission de la série De remarquables oubliés. Fabuleuse, cette grande épopée du petit Jean-Baptiste!
Les sources :
Chaloult, Michel, « Les Canadiens de l’expédition Lewis et Clark », Septentrion, Québec. 2003.
Godbout, Archange, O.F.M., Les passagers du Saint-André, La Recrue de 1659, SGCF, Montré 1964.
PRDH Programme de recherche en démographie historique : www.genealogie.umontreal.ca
Société Radio-Canada : www.radio-canada.ca/radio
The Lewis and Clark Trail Heritage Foundation : www.lewisandclark.org
The Unites State Mint : www.usmint.gov
Image du golden coin : http://centercoin.com
Il faut garder à l’esprit que l’histoire de La Prairie s’inscrit dans le vaste contexte de l’histoire internationale. Il est intéressant de lire l’histoire de notre ville avec l’histoire de la France et de l’Angleterre en arrière-plan. La seule grande période de guerre que La Prairie a connu sur son territoire fut celle qui va de 1689 à 1697. Ce n’est pas dû aux sautes d’humeur des Iroquois ou des habitants d’Albany, loin de là. Pour en comprendre les causes, il faut remonter à Louis XIV. En 1667, le jeune Louis déclare la guerre à l’Espagne parce qu’il considère que certaines terres lui sont dues, à cause de son épouse espagnole (Marie Thérèse d’Autriche fille de Philippe IV roi d’Espagne). Les Néerlandais n’approuvent pas et interviennent. Pour se venger, Louis s’attaque ensuite aux Provinces Unies des Pays-Bas (1672-1678), faisant ainsi l’acquisition de nouvelles terres. En 1685, ce roi très catholique, révoque l’édit de Nantes qui donnait le droit aux Protestants de pratiquer leur religion, de sorte que les protestants français (qu’on appelle Huguenots) fuient le pays en emportant avec eux beaucoup d’argent et de savoir-faire.
Pendant ce temps, l’Angleterre, qui est une nation à majorité protestante et qui a vécu plus d’un conflit religieux interne, voit accéder à son trône un roi catholique, Jacques II (James II) qui fut couronné le 6 février 1685. À cette époque, la France et l’Angleterre sont en paix, mais Jacques II est vu par plusieurs protestants de la Grande-Bretagne comme un tyran et un agent actif à la solde de la politique expansionniste du roi catholique de France Louis XIV. Grolier Encyclopedia 1994, James II, King of England, Scotland, and Ireland. Cela n’augure rien de bon et la tension monte. Le 9 juillet 1686, la Ligue d’Augsbourg se forme pour faire bloc contre la France. Cette ligue est formée par des pouvoirs protestants européens : l’Allemagne, l’Espagne et la Suède. Pendant ce temps, chez nous, le gouverneur Denonville, ordonne de fortifier La Prairie. Quelques années auparavant, le gouverneur La Barre avait dit de notre village qu’il était à la frontière des Anglais et des Iroquois. Cahiers D'histoire des Jésuites, Numéro 4 : Les Origines de La Prairie (1667-1697), Yvon Lacroix, Éditions Bellarmin, Montréal, 1981. p. 68. Durant l’été 1687, il y a une expédition guerrière contre les Agniers (ou Mohawks), la nation iroquoise la plus fidèle aux Anglais.
Retour en Angleterre, Jacques II devient père en juin 1688. C’est alors que face à la perspective d’une succession catholique, l’opposition protestante a invité le gendre et neveu de James II, le protestant danois Guillaume d’Orange, à venir en Angleterre Grolier Encyclopedia 1994, The war of the Grand Alliance. pour prendre le trône. En septembre 1688, alors que le fort est en pleine construction à La Prairie, Louis XIV envoie des troupes dans une région de l’Allemagne, appelée le Palatinat, dans le but de briser la Ligue d’Augsbourg.
Alors que Jacques II décide de fuir en France au début de 1689, on offre le trône à Guillaume d’Orange, mais seulement sous les conditions décrites dans la Déclaration des Droits (ou Bill of Rights). Il vaut la peine ici, de faire une parenthèse pour parler un peu plus longuement de cette déclaration puisque c’est pour les Anglais l’équivalent de la Révolution Française de 1789, et parce qu’à partir de 1760, les habitants de la Nouvelle-France vont vivre sous la gouverne britannique. La Déclaration des Droits britanniques est composée par une convention formée de pairs du Royaume, de membres des Communes et de magistrats de Londres, et est constituée de nouveaux règlements qui donnent plus de pouvoir au peuple et en enlèvent aux monarques. Elle interdit au roi de tenter de dominer le Parlement. Elle déclare que l’élection des membres du Parlement doit être libre, que la liberté de parole et de débats au Parlement ne doit pas être remise en question par le pouvoir royal. Elle déclare notamment que le prétendu pouvoir de suspendre des lois ou d’exécuter des lois, par autorité royale sans le consentement du Parlement est illégal. Grolier Encyclopedia 1994, English Bill of Rights. Il est même interdit au pouvoir royal de lever ou de garder une armée en temps de paix sans le consentement du Parlement. Une section sur la perversion de la justice est particulièrement importante, elle a même servi de modèle un siècle plus tard à la Déclaration des Droits des États-Unis d’Amérique. Elle stipule entre autre qu’un montant de caution excessif ne doit pas être demandé, que des amendes excessives ne doivent pas être imposées, que des punitions cruelles ne doivent pas être infligées. Tout ceci fut créé en réaction à un roi trop autoritaire et par la peur de ne pas pouvoir exercer sa religion librement.
Acceptant ces conditions, Guillaume d’Orange fut couronné roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III (William III) le 11 avril 1689 mettant ainsi fin à la Révolution Anglaise (the Glorious Revolution) sans victime, ni coup de feu. En mai, Guillaume amena le Parlement Anglais à se joindre à une alliance contre la France. Cette alliance était constituée de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Angleterre, de l’Espagne et de la Savoie. La Guerre de la Ligue d’Augsbourg, ou guerre de Neuf Ans, éclate officiellement le 17 mai. À l’été 1689, le fort de La Prairie est terminé. Comme on le sait, il s’agit d’une palissade constituée de pieux de 20 à 25 cm (8 à 10 po) de diamètre, et faisant environ 5 mètres de haut (16 pieds). Un fort a également été construit pour les habitants de la Côte St-Lambert.
Jacques II, le roi déchu, réfugié en France, s’était constitué une armée de Français et d’Irlandais pour reprendre le trône, mais il fut vaincu par Guillaume d’Orange en essayant d’envahir l’Irlande en 1690.
La Prairie goûte vraiment à cette guerre le 4 septembre 1690, alors que des Iroquois attaquent par surprise les habitants et la garnison du fort qui sont dans les champs occupés à faire les blés. Vingt-et-un hommes (dont 10 soldats), trois femmes et une fille furent tués ou capturés. Les Français éliminèrent 6 iroquois, mais les autres eurent le temps de tuer quelques vaches et de mettre le feu aux maisons et à quelques tas de foin avant de disparaître dans les bois. Le 16 octobre 1690 les Anglais essaient de prendre Québec. Le général Phipps arrive en face de la ville avec une flotte de 30 navires et somme Frontenac de se rendre. C’est ce jour-là qu’il eut ces fameux mots : Je n’ai point de réponse à faire à votre Général que par la bouche de mes canons et à coups de fusils. Les Anglais n’arrivent pas à prendre Québec et s’en retournent.
En 1691, la chapelle de St-Lambert est démontée et remontée dans le fort de St-Lambert afin de la protéger des Iroquois. En août 1691, le major anglais Peter Schuyler commande une troupe de 400 Anglais et Iroquois, et avance vers La Prairie dans le but de prendre le fort. Le sieur de Callières en fut averti d’avance et ordonna à 800 hommes de camper à La Prairie. Le combat s’engagea, mais face au nombre des Français, Schuyler ordonna la retraite. Comme les Français avaient déjà perdu un lieutenant et deux capitaines, Callières décida de ne pas poursuivre l’ennemi. Après cet échec, les Iroquois ne feront plus qu’une guerre de guérilla contre La Prairie, attaquant par petites bandes pour tuer ou capturer des habitants isolés et mettre le feu à des maisons. Plusieurs familles devront temporairement trouver refuge dans le fort. Certains reçoivent même l’ordre d’y déménager leurs maisons afin d’éviter que les Iroquois ne les brûlent.
En Europe, en 1694, après 5 ans de guerre et sans qu’il soit possible de déterminer un vainqueur, le Parlement britannique refuse de supporter la coûteuse politique anti-française de Guillaume III, tant que les ambitions de Louis XIV ne sont pas mieux connues. Sans la Déclaration des Droits Anglais, mentionnée ci haut, cela n’aurait pas été possible : le roi aurait simplement ignoré le Parlement. Pour La Prairie, cela veut dire un apaisement des hostilités avec les Iroquois et une reprise de la colonisation dans la seigneurie. En 1697, Guillaume III signe un traité de paix qui lui est favorable avec la France. Ce traité assure que Louis XIV reconnaît son statut de roi, et qu’il laisse tomber la plupart des terres qu’il a conquises depuis 1679. C’est la fin de la Guerre de la Grande Alliance et cela signifie aussi la fin de la guérilla iroquoise contre La Prairie.
[Le comité de la bataille de la SHLM travaille actuellement à faire l’histoire détaillée de la bataille de 1691 à La Prairie.]
Sources des citations :
1– Grolier Encyclopedia 1994, James II, King of England, Scotland, and Ireland.
2 – Cahiers D'histoire des Jésuites, Numéro 4: Les Origines de La Prairie (1667-1697), Yvon Lacroix, Éditions Bellarmin, Montréal, 1981. p.68.
3 – Grolier Encyclopedia 1994, The war of the Grand Alliance.
4 – Grolier Encyclopedia 1994, English Bill of Rights.
Sources bibliographiques :
– Grolier Encyclopedia1994.
– Cahiers D'histoire des Jésuites, Numéro 4: Les Origines de La Prairie (1667-1697), Yvon Lacroix, Éditions Bellarmin, Montréal, 1981
– La Prairie en Nouvelle-France, 1647-1760, étude d’histoire sociale, Louis Lavallée, McGill-Queen’s University Press, Montréal, 1992.
– Histoire Populaire du Québec, Jacques Lacoursière, Septentrion, Québec, 1996.
La SHLM est heureuse de souhaiter la bienvenue à ses nouveaux membres :
312 Brosseau, Serge
313 Lachance, Kevin
314 Bergeron, Maxime
315 Aucoin, Gabriel
316 Boyer, Josianne
317 Woodbury, Annie
318 Viaud, Antoine
319 Faucher-Bégin, Marie-Pier
320 Pizza, Eileen L.
321 Forget Dolorès
322 Lemay Michelle
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
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Coordination : Jean-Pierre Yelle
Rédaction : Gaétan Bourdages, Jean Joly
Laurent Houde, Denis Pinsonnault
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Au jour le jour, mai 2008
Au milieu de la décennie 1820 le Vermont voit ses forêts complètement épuisées. On y a récolté trop d’arbres et il faut trouver une nouvelle façon d’approvisionner la Nouvelle- Angleterre en bois. C’est alors que l’on songe aux forêts du Québec. Ce fut l’un des nombreux facteurs qui motiva les promoteurs à construire un lien ferroviaire entre Montréal et la ville de Dorchester (St-Jean) sur le Richelieu.
Dans notre premier article sur L’Impartial nous avions indiqué que les deux propriétaires du journal étaient Jaumenne et Raymond. Il est fort probable qu’il s’agisse de Jean-Moïse Raymond. Ce dernier était associé avec son père, à La Prairie, en 1810, dans la cie Jean-Baptiste Raymond et Fils, spécialisée dans la production de la potasse et le commerce des produits manufacturés, il dirigea l'entreprise de 1825 à 1839.
Élu député de Huntingdon en 1824. Réélu en 1827. Élu dans Laprairie en 1830, il appuya le parti canadien, puis le parti patriote.
Raymond était le beau-père du notaire Jean-Baptiste Varin, il était également lié à Joseph Masson, son beau-frère et seigneur de Terrebonne. Masson fut l’un des principaux actionnaires du chemin de fer. Raymond exerça d’énormes pressions pour convaincre les habitants de La Prairie des bienfaits du projet; ils craignaient que cela nuise à l’agriculture et à leur quiétude champêtre. Et surtout à titre de député Raymond fit amender la chartre afin d’inclure le village de Laprairie comme terminus de la future voie ferrée.
À la lumière de ce qui précède on comprendra mieux le ton enthousiaste des trois textes publiés dans L’Impartial au sujet de ce projet.
Vol. 1 No. 3 11 décembre 1834
On sait que depus quelques tems il est question de faire une route de ce genre pour établir la communication entre Montreal et St. Jean. Le projet et sur le point de se réaliser et dans ce moment les Ingenieurs sont occupes a dresser le plan de la Route. L’état florissant de notre village, la communication déjà établie avec Montreal sont autans de considerations qui doivent les decider à faire aboutir la nouvelle route à Laprairie ; si cet Espoir se realise, nul doute que notre village ne prenne un accroissement rapide et qu’il ne parvienne promptement a un etat de Prosperite qui lui donnera l’apparence et la population d’une ville. Un comite s’est assemble samedi dernier à Montreal afin de donner cette decision nous n’en connaissons pas encore le resultat mais nous avons lieu de croire que l’interet prive des Entrepreneurs ainsi que celui du public les engagera à faire paser la nouvelle route par Laprairie.
CHEMIN DE FER
Nous eprouvons la plus grande satisfaction de pouvoir annoncer a nos lecteurs de Laprairie, qu’il est enfin decide que le chemin en fer du Lac Champlain au fleuve St. Laurent, aboutira a Laprairie.
Les considerations qui ont decide l’Ingenieur sont celles-ci : d’abord la diminution de la longueur de la route ; qui est d’environ cinq-milles, en second lieu l’avantage d’eviter de faire passer la route sur un terrein tres long plein de foudrieres et en outre celui d’eviter la construction d’un quai pour les Stem Boat d’une etendue considerable et expose a des grands dangers tous les printemps.
Cinq cents notions ayant déjà été obtenue la compagnie se reunira le 29 de ce mois pour nommer les directeurs charges des premiers operation de la societe, il parait decide qu’on mettra la main a l’oeuvre des le printemps nous Exortons tous les amis de la prosperite de leurs pays, et qu’ils possedent des capitaux de s’empresser a prendre des actions dans cette entreprise evidemment si utile et si profitable.
19 février 1835
C’est avec une vive satisfaction que nous annoncons à nos concitoyens que les entreprenneurs du chemin en lisses, qui doit établir une facile communication entre le lac Champlain et le St.Laurent, déployent la plus grande activité dans leurs préparatifs, déjà ils ont donné à l’entreprise l’énorme quantité de blocs qui doivent servir à la construction du chemin, et le choix de la personne qui doit faire cette livraison considérable est une garantie que les travaux ne souffriront pas de retard, à peine quelques jours se sont écoulés depuis l’adjudication et déjà de nombreux ouvriers sont partis pour aller abattre et préparer les arbres qui doivent être convertis en blocs, et tous les travailleurs ne quitteront leur chaume que pour amener au printems, les radeaux contenant le bois qu’ils auront préparé.
Puisse cette entreprise donner l’élan aux spéculateurs. Les moyens faciles de communication sont une source de prospérité pour le pays qui possèdent, car comme les artères et les veines portent la chaleur et la vie dans le corps humain, de même les canaux et les routes en fer font pénétrer le commerce et l’industrie dans les coins les plus reculés du pays qui les établit.
Suite du numéro de mars…
1. AUBIN, Georges et RHEAULT, Marcel, Médecins et patriotes 1837-1838, Septentrion, 2006, 354 pages. L’ouvrage nous renseigne sur l’évolution de l’organisation de la profession de médecin de la Conquête jusqu’à la Rébellion de 1837 en démontrant la grande influence de ces professionnels sur la politique de cette époque. L’étude trace également un portrait d’une centaine de médecins du Bas-Canada qui ont joué un rôle lors de la rébellion des Patriotes de 1837-1838 en soulignant leurs actions lors de cette période marquante de notre histoire.
2. POUCHOT, Pierre, Mémoires sur la dernière guerre de l’Amérique septentrionale (1781). Sillery, Septentrion, 2003, 322 p. Les Mémoires de l’officier français Pierre Pouchot sont méconnus du public, et aussi d’un bon nombre d’historiens. Ce texte de près de 300 pages, écrit par un officier qui a pris part à la guerre de la Conquête en Nouvelle-France, est un document exceptionnel par sa richesse historique et son style vivant.
3. MCKAY, Julien, Notaires et patriotes. Septentrion, 2006, 256 pages. Les notaires jouent un rôle primordial dans la société canadienne-française du XIXe siècle. Ces intellectuels adhéraient aux idéaux de démocratie et de liberté. Sur la scène politique, ils se font les critiques, grâce au parlementarisme, d’une constitution qui, à leurs yeux, fonctionne mal. Nombre d’entre eux participent aux événements qui mèneront aux Rébellions de 1837 et 1838, de la Chambre d’assemblée à l’insurrection armée.
4. DECHÊNE, Louise. Le partage des subsistances au Canada sous le régime français. Montréal, Boréal, 1994. 283 p. À mi-chemin entre le social et le politique, cette étude cherche à saisir la manière de penser et d'agir des gouvernements et des gouvernés, à comprendre l'ensemble culturel spécifique qui est le leur.
5. LAMBERT, Pierre. Les Patriotes de Beloeil, Le mouvement patriote, les insurrections de 1837-1838 et les paroissiens de Beloeil. Septentrion, 1994, 192 pages. En 1987, on a redécouvert l’acte de sépultures de cinq patriotes de Beloeil tués à Saint-Charles. L'ampleur du mouvement patriote dans cette paroisse restait encore à cerner et les questions affluaient, nombreuses… Qui étaient les patriotes de Beloeil? Quels étaient leurs chefs?
À suivre dans le prochain numéro…
Autrefois, les lois régissant le financement des partis politiques, telles que nous les connaissons aujourd'hui, n'existaient pas. La cotisation pour obtenir une carte de membre en règle et le droit de voter pour le chef et autres responsables de son parti, selon un processus démocratique défini, ne faisaient pas encore partie du paysage de l'organisation et du fonctionnement des partis.
À La Prairie, ville et municipalité rurale, certains habitants étaient reconnus pour leur allégeance politique, comme bleus de l'Union Nationale ou rouges du Parti Libéral. La plupart des gens, cependant, faisaient peu montre de leurs penchants politiques. Par contre, les partisans plus engagés se connaissaient et connaissaient leurs adversaires. En dehors des périodes électorales, s'ils pouvaient s'unir et collaborer à certaines causes communes, ils évitaient, autant que possible, les transactions de la vie courantes avec les gens du « mauvais bord ».
En période électorale, comme maintenant, l'organisation de la campagne de chaque parti gravitait autour du candidat au poste de député. Il incombait à des responsables locaux de faciliter l'organisation d'assemblées électorales pour faire connaître leur candidat son programme et celui de son parti.
Mais, on savait aussi qu'une élection ne se gagne pas que par des discours. Des avantages tangibles sont parfois nécessaires pour orienter les votes dans la bonne direction et passer de l'intention à l'acte, le jour du scrutin. Des travailleurs d'élection qui avaient une certaine connaissance de l'âme humaine, ou, du moins, de l'âme de certains humains, savaient qu'un appui à leur cause avait chance d'être effective suite à un acte palpable de générosité ou à la possibilité entrouverte d'un emploi dans un service publique.
Pour faire face aux dépenses locales en vue de l'élection, quelqu'un disposait d'une caisse. Elle était apparemment garnie par une source montréalaise. On y puisait, en partie, pour orienter ou soutenir les intentions de vote de certains. Je me souviens avoir entendu par inadvertance un bout de conversation entre travailleurs d'élection où on s'offusquait de la somme offerte par le parti adverse à une famille de cultivateurs dans le but d'en obtenir le vote. On en concluait que ce parti devait avoir « toute une caisse ».
Je n'ai jamais oublié un autre fait folklorique particulièrement inusité. C'était le jour précédant le scrutin. Un parti distribuait à certains domiciles des caisses de bière, comme encouragement à aller voter le lendemain et, du « bon bord ». Dans le temps, le fait de cette distribution n'était pas, en soi, ahurissant; ce qui le rendait particulièrement cocasse, c'est que le véhicule utilisé pour le faire était… un corbillard!
Pour entretenir et récompenser la collaboration de partisans influents dans leur entourage, quoi de mieux que de leur procurer, personnellement ou à un des leurs, un poste, un emploi ou un contrat dans un service public relevant du gouvernement provincial. À cette époque, ce genre d'emploi était aléatoire et dépendant du parti au pouvoir. Le parti qui aspirait à remplacer le gouvernement sortant, davantage que l'autre, se constituait une liste de positions (postes, emplois, fonctions) à pourvoir par remplacement dans un éventail de services, advenant sa prise du pouvoir.
Une telle liste, jaunie par le temps, a été retrouvée parmi de vieux documents. Sans date ni nom d'auteur, elle a vraisemblablement été dressée dans les années 1940 ou 1950. Sous le titre de « POSITIONS À LA-PRAIRIE : VILLE ET PAROISSE » elle désigne les noms de personnes susceptibles de « remplir » des postes précis dans un ensemble de services, surtout à La Prairie et dans le comté, mais même à Montréal. Sauf pour une « garde-malade », il s'agit de positions pour hommes.
L'éventail où des changements de personnel sont envisagés est large et, à quelques occasions, le changement est accompagné du qualitatif de sans délai, extra rush ou, important rush. Le nom du candidat à placer est parfois suivi de fils de…
Un premier groupe de POSITIONS A REMPLIR comprend des postes dans les services suivants :
Commission des Liqueurs de Laprairie : Gérant à remplacer « sans délai » par La. et attribution d'un deuxième poste éventuel de commis à F.
Commission des Liqueurs à Montréal (Pied du Courant). Un employé, T, est à remplacer par l'un de trois à placer.
Police provinciale: trois postes à remplir par B., F. et F. et un substitut, L.
Bicycles (sic) : Ici un titulaire « reste », l'autre à « remplacer absolument sans délai » par Bl,
Inspecteurs : pensions de vieillesse, mères nécessiteuses, aveugles, etc. : La. et Fa.
Registrateur (sic) : À Laprairie, le notaire L.
Crédit agricole : Trois postes à remplir. Réviseur ou inspecteur régional, L., évaluateur local, M. et un notaire pour la préparation des prêts.
Sous le titre de Contrats du Ministère de la Voirie, on retrouve :
Garde-pêche et chasse : « Laisser G.; annuler « licenses » et renouveler sur recommandation du maire.
Inspecteur des marchés : S. à remplacer par C.
Voirie : « Transférer bureau ingénieurs de Napierville à Laprairie ». Si agréé, nommer un cantonnier en chef pour le comté (T.) Cantonniers no 1 et no 2 à remplacer par G. et A. Quatre adjoints sont proposés.
Grattes : Sept rangs de la municipalité rurale sont énumérés. On suggère de garder deux opérateurs, d'en remplacer quatre et « on avisera » pour l'autre.
On recommande deux noms pour Camions pour voirie et deux « helpers » de camion.
On trouve ce qui suit dans un autre groupe hétérogène de services.
« Licenses » autos : L. pour remplacer B. (extra rush)
Dépots de bière : (en magasin) Enlever à L. et à B.
Faire mettre X sur la liste des orateurs; District de Montréal.
Nommer G. inspecteur des Conserves
Camion Commission des Liqueurs à Montréal: à V.
Avoir à Laprairie : deux charrues, un souffleur. Trouver six chauffeurs pour charrue.
Palais de Justice : Le fils de J, ou V.
Unité sanitaire : Avoir la garde-malade P, en remplacement de J.
Hôtels : Retrancher les « licenses » du Vieux Prince et de l'Hôtel de la Source, « Règlement prohibition paroisse Laprairie ».
Et, en fin de liste : « C., position chez cultivateur anglais pour apprendre l'anglais. »
Les mœurs électorales ont évolué, le patronage politique a pris d'autres visages. Les employés des services publics sont protégés par des lois et des syndicats. Le peuple est renseigné par des médias omniprésents. Quelle que soit l'époque, certaines pratiques peuvent être plus ou moins acceptées, tolérées ou rejetées par une population donnée. Les us se transforment en même temps que les valeurs. Ce qui, hier, était inacceptable, est aujourd'hui acceptable et vice versa. L'homme est toujours l'homme, avec ses vertus et ses défauts. Et, comme le dit le dicton : Où il a de l'homme il y aura toujours de l'hommerie.
Sur ce CD de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, vous trouverez en format PDF (Acrobat Reader) les premiers bulletins de la SHLM qui s’appelaient « Le Bastion » de 1982 à 1984 ainsi que l’ensemble des parutions du bulletin « Au jour le jour » depuis 1993 jusqu’à la fin de 2007. Un index par auteur et par thème rendra votre recherche plus simple.
Ce CD est en prévente à la SHLM pour la modique somme de 35$.
Depuis quelques années déjà, la Société organise une vente annuelle de livres. Cette vente aura lieu les 7 et 8 juin prochains. Étant donné la qualité et la quantité des livres qui seront mis en vente, le comité a pensé organiser une prévente réservée à nos membres le vendredi 6 juin entre 16 h et 20 h au local de la Société.
Mme Hélène Létourneau, responsable de l'évènement, m'a avisé qu'il y aura une grande quantité de livres sur l'histoire et la généalogie et ce à des prix vraiment abordables. Des centaines de livres sont aussi disponibles sur des sujets très variés. Pour joindre l'utile à l'agréable, cette prévente se déroulera sous le thème : BOUQUINAGE et sera agrémentée de vins et fromages ainsi que de prix de présence.
Je vous demanderais de confirmer votre présence auprès de Mme Gagnon au 450-659-1393 quelques jours avant la prévente et de publiciser la vente des 7 et 8 juin auprès de vos parents et amis.
Je tiens à remercier tous les membres pour leur grande générosité ainsi que tous ceux et celles qui ont collaboré à la préparation de cet évènement spécial.
Au plaisir de vous rencontrer.
René Jolicoeur, président
Prochaine conférence
Le 20 mai 2008 à 19h 30 une conférence de Claude Deslandes, vétérinaire :
« L’arrivée des animaux domestiques en Nouvelle-France »
On connaît beaucoup de choses sur les voyages des premiers Européens à avoir foulé le sol du nouveau continent, mais qu’en était-il des animaux que les explorateurs ont apportés avec eux aux XVIe et XVIIe siècles? Quelles furent les premières utilités du porc et du bœuf? Mis à part son existence bénéfique sur les navires infestés de vermine, le chat faisait-il vraiment partie de la famille de nos ancêtres? Un Iroquois sur un cheval, est-ce possible?
De quelle façon les races canadiennes de bovins, de chevaux et de poules pondeuses ont-elles vu le jour, et d’où proviennent ces chevaux laissés à eux-mêmes sur l’île de Sable au large de la Nouvelle-Écosse ou encore sur les bancs sablonneux de la Caroline du Nord?
Autant de questions, autant de réponses.
Nouveaux membres
La SHLM est heureuse de souhaiter la bienvenue à ses nouveaux membres :
308 Robert Moreau
309 Luminik Chouinard
310 Cynthia Couture (Ville de Brossard)
Archéologie
Dans le cadre des travaux d’enfouissement des fils dans l’arrondissement historique la firme Arkéos a été chargée de la surveillance archéologique sur plus d’un kilomètre de tranchées. Les travaux des archéologues sous la direction de M. Brian Ross s’étaleront sur une période de sept semaines. On compte déjà de nombreuses découvertes intéressantes : pipe en céramique, puits en pierre, dallage de l’ancienne place du marché face à l’église, pieux de l’ancienne palissade et tessons de poterie amérindienne de tradition « Meadowood? » datant du sylvicole moyen.
Outre les travaux de surveillance, les archéologues effectueront également quelques sondages à des endroits spécifiques. Malgré une trentaine de campagnes de fouilles réalisées depuis 1975, les découvertes récentes confirment que le potentiel archéologique du Vieux La Prairie est toujours appréciable.
Nouveau secrétaire au c.a. de la SHLM
Suite à l’assemblée générale du 18 mars 2008 M. Stéphane Tremblay a été élu au c.a. et nommé secrétaire de la SHLM.
Né en 1967, année de l’Expo, M. Tremblay est originaire de l’Outaouais. Il est diplômé en sciences pures et histoire, matière qu’il enseigne avec passion au secondaire depuis près de 17 ans. Notre nouveau secrétaire est également fervent de généalogie et à ce titre il collabore au club de généalogie de la SHLM. De plus il a récemment accepté la responsabilité du comité d’étude sur les batailles du 11 août 1691 à La Prairie. Nous lui souhaitons un long et heureux séjour au sein de l’équipe de la SHLM.
L’énigme du clocher
Récemment un peintre « araignée » travaillait à repeindre le clocher de l’église de La Nativité. Comme la photo ci-jointe le démontre, c’est en fixant un câble à la croix qui surmonte le clocher qu’il a réussi à se suspendre pour effectuer les travaux. Nombreux sont ceux qui se demandent comment il a réussi à aller nouer cette corde à la croix. Si vous connaissez la réponse, prière de nous le faire savoir.
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination : Jean-Pierre Yelle
Rédaction : Gaétan Bourdages, Laurent Houde,
Révision : Jean-Pierre Yelle
Infographie : SHLM
Impression : Imprimerie Moderne La Prairie inc.
Siège social :
249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec) J5R 1G1
Tél. : 450-659-1393
Courriel : [email protected]
Site Web : www.laprairie-shlm.com
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur.
Au jour le jour, avril 2008
L’église de pierre de 1705 étant devenue vétuste et trop étroite pour accommoder les paroissiens, dès 1832 il est question de construire une nouvelle église. Vite abandonné, le projet reprendra vie en 1835. La nouvelle église devra être nettement plus grande afin d’augmenter le nombre de places. Les premiers plans voient le jour en 1836 et leur réalisation exige des sommes considérables. En conséquence les syndics procèdent à l’imposition d’une taxe parmi la population. L’ajout imprévu de nouveaux matériaux provoque une hausse des coûts et donc l’imposition d’une seconde taxe sans consultation auprès des paroissiens. Ces derniers s’en plaignent et un procès s’ensuit dont le verdict rendu en juillet 1838 leur donne raison. Un climat d’amertume règne dans la paroisse et les plans d’origine sont abandonnés. Il faut attendre 1839 pour que les syndics confient la réalisation des plans de l’église actuelle à Pierre-Louis Morin.
Les extraits de L’Impartial qui suivent témoignent avec justesse du climat de l’époque.
15 janvier 1835
Depuis trois a quatre ans le village de Laprairie a Considérablement augmenté par les nouvelles Batisses qui ont été faits surtout sur le terrein concédé pour agrandir l’ancien Village. D’après cette augmentation il est devenu necessaire de faire des règlements pour le police intérieure de l’endroit, et a cet égard l’on a qu’a se louer de ceux eui ont été chargés de les faire exécuter. mais quoique les rues soient maintenant en bonne état et qu’il règne partout des trottoirs il reste encore bien des ameliorations a désirer, la principal est celle d’agrandir et rectofier la place du Marché, ce qui pourrait très aisément se faire en faisant un autre amélioration bien plus considérable. Nous voulons dire la Batisse d’une nouvelle église, il est en effet surprenant que dans un Village aussi considérable que le notre, centre d’une paroisse aussi riche, passage aussi fréquenté par les Etrangers, notre vielle Eglise soit un objets de surprise pour l’œil du passant d’un autre côté la nécessité la plus impérieuse exige qu’on s’occupe de la réparer ou d’en batire une nouvelle à moins qu’on ne veuille prier Dieu en pleine air, ce qui ne serait pas si agréable que dans le midi de l’Italie. Nous pouvons heureusement avancer qu’il y a quelque tems, des personnes bien intentionnées ont tenté les moyens de parvenir à cette fin soit la pénurie d’argent soit la crainte que les intéressés eurent d’être entrainés dans de trop grandes dépences, ses bonnes intentions ne peuvent réussir et le projet fut ajourné. Qu’il nous soit permis de suggérer un plan, qui pourrait amener l’affaire a bonne fin sans exiger de grand déboursés de la part des habitans supposons que la Batisse couta entre £4500 5000 la fabrique possède en caisse au de la de £2009 . D’après les informations que nous avons prises nous savons que Monseigneur notre Evêque a permis, que cette somme fut appliquée pour l’intérieur de la nouvelle Eglise, et si cette somme était plus que suffisante pour l’intérieur, d’appliquer le surplus à l’extérieur, or pour parvenir a exécuter facilement cette entreprise il faudrait établir un devis exacte des ouvrages à faire pour l’intérieur accompagné d’une estimation approximative de la somme qu’ils couteraient, en ayant soin de ne point estimer les choses trop bas. Cela fait, on saura la somme dont on pourra disposer pour le dehors. En second lieu comme l’expérience a déjà démontré qu’il est presque impossible d’obtenir en argent une cotisation de chaque habitant propriétaire de terre ou emplacement nous serions d’avis que des souscriptions fussent ouvertes pour obtenir des journées de travail manuel et des journées de chariage; par ce moyen il ne restera plus que la maçonnerie et partie de la charpente, nous disons partie parce qu’en la donnant à l’entreprise on pourrait fournir une certaine quantité de bras qui auraient souscrit.
D’après ce calcul il resterait encore une forte somme d’argent à payer ce que d’après notre opinion, pourrait se faire au moyen des revenus de l’ancienne Eglise qui continuerait d’exister jusqu'à ce que l’autre fut achevée, de manière que l’entrepreneur aurait toute espece de garantie pour la sureté de ces payements. Et en supposant même que l’ancienne Eglise ne fournirait pas pour payer le tout, la nouvelle pourrait aisément y suppléer pourvu que l’entrepreneur donna un délai nécessaire ce qui serait aisé de trouver en payant un peu plus chère ce qui équivodrait a un emprunt avec intérêst et aurait ensuite l’avantage d’éviter beaucoup de démarches et peut-être de désagrémens.
Nous soumettons l’opinion que nous venons d’émètre aux jugements de nos lecteurs.
Il est certainement dans la Paroisse des gens d’une grande expérience et bien plus capable que nous de porter un jugement sur cette affaire importante. Mais comme par la profession que nous venons d’embrasser nous somme engagés a travailler au bien public, nous espérons que si nos lecteurs n’adoptent pas notre plan en entier ils pourront, nous aimons à le croire, y trouver quelques idées pour parvenir au résultat désiré.
Le 29 janvier 1835
D’apres une convocation faite par Messire notre Curé Dimanche le 25 de ce mois, une assemblée de tenancier a eu lieu aujourd’hui dans la sacristie de notre Eglise a l’effet d’approuver et de signe rune requête adressée à Mrgr. L’Evêque de Québec pour obtenir la permission de bâtir une Nouvelle Eglise. Messire Boucher, ayant fait lecture d’un projet de requête, il fut généralement aprouvé et la plupart des personnes présentes le signèrent. Nous félicitons les habitans de la paroisse de ce résultat et nous engageons fortement au nom du bien public, toutes les personnes qui n’étaient pas à la l’assemblée, à s’empresser de venir signer la requète. Personne ne peut douter de la nécessité, de l’urgence même de bâtir un nouvel édifice pour l’exercice de notre culte. L’ancienne église tombe de vétusté, elle trop petite et nullement en rapport avec la population, enfin exposé comme elle est sur la route des Etats-Unis, elle fait souvent naître un sourire sardonique sur les lèvres du voyageur qui vient de traverser un pays où on ne néglige rien pour donner de l’apparence aux temples. Un autre argument en faveur de la nouvelle construction c’est, comme nous l’avons déjà dit la régularité qu’acquerra notre marché, lorsque la nouvelle Eglise étant bâtie, on abattra l’ancienne. On doit convenir qu’alors cette place, maintenant si étroite et si irréguliere présentra un tout autre coup d’œil.
Que si quelques personnes sachant que ce nouvel édifice reposera en partie sur le cimetière craignant que cela ne dévienne trop petit, nous leur réponderont que par rapport à la salubrité publique il serait à désirer qu’on imitat ce qui à été fiat à Montréal et dans bien d’autre endroits; c’est-à-dire, qu’on transferat le cimetière hors du Village dans un terrein qui ne couterait rien à la Fabrique.
Nous terminerons notre article par une observation qui ne peut manquer d’exercer une chaude influence sur quelques personnes : On gêle dans le vieille Eglise! On se propose de construire quatre cheminées dans la nouvelle, où d’ailleurs un nombre de bancs, proportionné à son étendu, permettre non seulement à chaque Paroissien d’y avoir le sien, mais en fera probablement diminuer le prix de location.
Le 26 février 1835
Un vol a été commis dernièrement dans l’Eglise Episcopale de ce Village. Les Coussins, le surplis, la couverture de la table de communion et autre objets ont été emporté. Nous espérons que les voleurs seront découverts.
Le 30 avril 1835
Nous avons été témoins aujourd’hui d’une cérémonie toujours intéressante en elle-même, mais spécialement pour l’endroit où elle se passe. Messire Manseau Curé de Longueil par ordre de Monseigneur l’Evèque est venu, de concert avec les notables du Village, désigner l’emplacement de notre nouvelle Eglise. Depuis longtems on s’occupait de cet objet et nous avons plusieurs fois exprimé le voeux de voir remplacer notre vieille Eglise par un monument qui correspondit mieux aux besoins et à l’étendue de la population. Ce voeu est enfin réalisé et une croix, plantée en présence de M. le Curé de Longueil indique le lieu où ce nouveau Temple va s’élever. La situation en est bien choisie et cet édifice de 161 pieds de long sur 60 1/2 de large (à l’intérieur) et de 40 pieds d’élévation, avec une Sacristie de 36 pieds, mesure de France, donnera un aspect nouveau et élégant à notre marché. La nouvelle Eglise fera face au chemin de St. Jean et un portail élevé en rehaussera l’apparence.
Messire Manseau après avoir fait planter la croix, après lecture du procès verbal, adressa un petit discours aux habitans rassemblés, dans lequel il les félicita de l’accord et du zèle qu’ils avaient montrés.
Aussitôt que les préparatifs nécessaires seront terminés, on commencera la construction du nouvel édifice. Nous en félicitons nos concitoyens. L’Eglise actuelle n’était plus en rapport avec notre population : elle tombait d’ailleurs de vétusté et ne contribuait nullement à l’embellissement du Village.
Qu’ont en commun Jean-Baptiste Bertrand, Joseph Payant, Jean-Baptiste Guérain (sic) et Louis Martin, à part d’être résidents de La Prairie, en 1821, avoir une bonne santé et aimer voir du pays?
Non, ils n’ont pas répondu à une publicité de l’armée canadienne parce que nous sommes à l’époque des deux Canadas, le Bas et le Haut et que l’armée canadienne n’existe pas encore, du moins souveraine!
Ils sont Voyageurs. En effet, le 7 mars 1821, ils se rendent à Montréal pour conclure, avec William Wallace Matthews, un contrat notarié de « voyageurs et hyvernants » d’une durée de trois ans. BANQ Centre des Archives de Montréal, greffe du notaire Griffin, bobine #3617.La veille, Joseph Houle et Pierre Binette font la même chose et le lendemain, c’est au tour de Louis Dupuis. Enfin le 10 du même mois, François Bourdeau et Joseph Guénette joignent le groupe.
Rappelons que le voyageur est un homme embauché sous contrat par une compagnie de traite pour transporter de la marchandise en canot entre les postes de traite et les entrepôts. www4.tfo.org/television/emissions/ rendezvous voyageur
L’hyvernant passe de plus tout l’hiver dans la forêt, dans un petit poste de traite, avec les amérindiens locaux. www.thecanadianencyclopedia.com
Dans le cas de ces neuf Laprairiens, le contrat spécifie un engagement d’une durée de trois ans, pour un montant annuel de 500 livres de « vingt copres », soit 1500 livres ancien cours, au total. Cette somme payable « en argent des États-Unis » équivaut à 250 piastres. ibidem réf. #1
Plusieurs monnaies circulent au Bas-Canada à cette époque. On y trouve, entre autres, des devises anglaises, françaises et espagnoles. JOLY, Jean, La monnaie de François Plante, Au jour le jour, vol XIX, no 9, SHLM.
Les neuf contrats ont ceci de particulier, à savoir que William Wallace Matthews y agit comme agent ou commis, pour le compte de l’American Fur Company et que le lieu de travail de nos voyageurs se situe quelque part « dans les limites ou les dépendances des États-Unis et les Pays Sauvages, dans le Haut Canada ». http://webtext.library.yale.edu/beinflat/ western.voyageur.htmCette compagnie, une rivale de la Compagnie de la Baie d’Husdon, appartient à John Jacob Astor, un homme d’affaire de New-York. http://digital.library.mcgill.ca/nwc/french/ history/ 03b.htm
Les engagés devront « se nourrir en bled d’Inde ou autre aliment obtenue (sic) dans les Pays Sauvages », en plus, bien sûr, de prendre soin de tout le matériel qui leur est confié et de s’abstenir de faire, comme certains déjà, la traite des fourrures pour leur propre compte.
De plus, ils agiront toujours dans le meilleur intérêt de la Compagnie et promettent aussi d’obéir à leur « bourgeois ». On appelle ainsi un agent de la Compagnie ou un associé qui assume la responsabilité d’un convoi de canots de voyageurs. http://digital.library.mcgill.ca/nwc/french/ reference/gloss.htm
L’engagé reçoit 6 piastres lors de la signature du contrat, ou quand il y appose son « X », et 4 piastres, à son départ; le tout en acompte sur ses gages, évidemment. Joseph Houle, qui contracte plus tôt que les autres, le 6 mars, en touche 8, à la signature et 2, au départ.
N’oublions pas l’équipement fourni : « une couverte de trois points, une couverte de deux points et demi, deux chemises de coton, une paire de souliers de bœuf, et un collier. »
C’est une offre que nos Laprairiens ne peuvent refuser, en prenant soin de trouver quelqu’un pour les endosser ou se porter garant, comme l’exige le contrat.
Ainsi, Joseph Houle père signe pour son fils et Pierre Binette père pour le sien. De son côté, l’aubergiste de Laprairie, Amable Barbeau, endosse les sept autres engagés; le fait-il à titre de philanthrope, ou promoteur, ou agent recruteur? Impossible de préciser.
Le retour prévu, et par le fait même la fin du contrat, apparaît ainsi dans la marge : « dans le cours du mois d’août 1824 ».
Bon voyage!
* * *
1 BANQ Centre des Archives de Montréal, greffe du notaire Griffin, bobine #3617.
2 www4.tfo.org/television/emissions/rendezvous voyageur
3 www.thecanadianencyclopedia.com
4 ibidem réf. #1.
5 JOLY, Jean, La monnaie de François Plante, Au jour le jour, vol XIX, no 9, SHLM.
6 http://webtext.library.yale.edu/beinflat/western.voyageur.htm
7 http://digital.library.mcgill.ca/nwc/french/history/ 03b.htm
8 http://digital.library.mcgill.ca/nwc/french/reference/gloss.htm
Comme le printemps est à nos portes et qu’il est signe de renouveau, je profite de l’occasion pour vous présenter votre nouveau conseil d’administration pour l’année 2008 suite à l’assemblée générale annuelle qui a eu lieu le 18 mars dernier. À la trésorerie M. Jean-Marc Garant, au secrétariat M. Stéphane Tremblay, 2e vice-président M. Jean L’Heureux, 1er vice-président M. Gaétan Bourdages et à la présidence M. René Jolicoeur.
Merci à tous les membres qui ont pu assister à cette assemblée et qui nous ont fait part de commentaires pertinents ainsi qu’au comité de vérification des finances.
Je tiens à remercier Madame Lucie Longtin qui a agi comme trésorière lors des deux dernières années et qui a su réorganiser et structurer de façon remarquable les procédures pour la gestion de nos finances.
N’oubliez pas notre prochaine conférence mardi le 15 avril, donnée par M. Jean-Pierre Yelle (De Diel à Yelle). Pour ceux qui seraient intéressés à donner quelques heures de leur temps libre à la Société, appeler Mme Gagnon. Il y a toujours quelque chose à faire.
Au plaisir de vous rencontrer.
René Jolicoeur, président
Prochaine conférence
Le mardi 15 avril, à 19 h 30
De Diel à Yelle
Cette conférence présentera le lieu d’origine de Charles Diel, le village de Ste-Colombe en France. Nous ferons ensuite un survol des principaux lieux habités par Charles Diel et sa descendance depuis son arrivée jusqu’à aujourd’hui. Au cours de ce voyage, nous toucherons les différentes sources d’information accessibles dans la connaissance de nos ancêtres. Enfin nous examinerons la répartition actuelle des Diel ou Yelle en Amérique du Nord.
Nouveaux membres
La SHLM est heureuse de souhaiter la bienvenue à ses nouveaux membres :
299 Société de généalogie de Saint-Hubert
300 Marcel Yelle
301 Diane Yelle
302 Claudette Sicard
303 Bernard Billon
305 Geneviève Lagüe
306 Yvon Gosselin
307 Sébastien Robert
Froids intenses
Dans un article paru dans le numéro de mars sur le pont de glace de l’hiver 1835 à La Prairie nous faisions mention d’une température de moins 26 degrés au thermomètre de Réaumur (moins 32 C). Selon l’un de nos membres, M. Robert Mailhot, retraité de Environnement Canada, depuis 1970 les températures n’ont atteint les moins 32 C que 4 fois. Soit :
Le 25 décembre 1980 : -32,4 C
Le 3 et 4 janvier 1981 : -33,5 C et -35,2 C
Le 27 janvier 1994 : -31,8 C
Aide financière pour l’acquisition de livres
C’est avec grande déception que la SHLM a appris que le conseil de Ville de La Prairie avait réduit le budget 2008 de la bibliothèque Léo-Lecavalier et qu’en conséquence la provision de 5 000,00 $ prévue pour l’achat de livres et de répertoires BMS pour notre bibliothèque n’a pu être renouvelée. La SHLM devra donc travailler à trouver de nouvelles façons de financer ses achats de livres. Toute suggestion en ce sens est bienvenue.
Assemblée générale annuelle
Outre l’élection d’un nouveau venu au c.a. de la SHLM, l’assemblée générale annuelle du 18 mars dernier s’est prononcée sur les items suivants : elle donne un accord de principe unanime au c.a. pour organiser en 2008 un souper bénéfice à un coût qui permette de réaliser des profits intéressants pour la SHLM. L’assemblée a également reconduit dans leurs fonctions les trois vérificateurs des états financiers, soit : messieurs André Kahlé, André Montpetit et Jean-Guy Fafard.
Enfin l’assemblée annuelle de mars 2009 devra adopter un amendement à nos règlements prévoyant la nomination annuelle d’un comité de vérification des états financiers.
Merci à Mme Lucie Longtin
Mme Lucie Longtin quitte son poste au conseil d’administration après deux années à titre de trésorière de la SHLM.
Mme Longtin a contribué à la réorganisation complète de la trésorerie de la SHLM, nous permettant ainsi de gérer nos avoirs avec grande efficacité.
Nous lui souhaitons tout le succès voulu dans ses nouvelles activités.
7 et 8 juin de 9 h à 16 h au local de la SHLM
Vous y trouverez des livres neufs et usagés en bon état répondant à tous les goûts et tous les âges y compris des livres sur notre histoire nationale et sur la généalogie.
Il y aura une prévente pour nos membres le vendredi 6 juin de 16 h à 20 h.
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination : Jean-Pierre Yelle
Rédaction : Gaétan Bourdages, Jean Joly
Révision Jean-Pierre Yelle
Infographie : SHLM
Impression : Imprimerie Moderne La Prairie inc.
Siège social :
249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec) J5R 1G1
Tél. : 450-659-1393
Courriel : [email protected]
Site Web : www.laprairie-shlm.com
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur.
Au jour le jour, mars 2008
Dr Joseph-Moïse Longtin habitait une grande maison de brique rouge donnant sur le Chemin-de-Saint-Jean, au coin de la rue Saint-Laurent. Sur le côté est, la demeure donnait sur un vaste espace gazonné planté d'arbres matures.
Le docteur, fils de médecin, était célibataire. Vivait avec lui, une sœur, également célibataire. Comme son père, le docteur fut maire de La Prairie pendant de longues années.
Médecin de famille, il se rendait à domicile pour les accouchements et des conditions graves nécessitant une présence médicale. Pour une consultation, on se rendait à son bureau occupant la partie avant de son domicile. Après avoir sonné, on entrait dans la salle d'attente occupant le hall d'entrée du bâtiment. Sans mot dire, on s'assoyait en présence d'autres patients. Avertie par la sonnerie d'entrée, la garde s'amenait en quelques minutes pour voir qui était le nouvel arrivant et le saluait brièvement. S'il s'agissait d'une première visite, elle demandait ce qu'on voulait et, quand on répondait que c'était pour voir le docteur, elle disait d'attendre et qu'elle l'avertirait.
Quand on venait pour un traitement déjà prescrit relevant de sa compétence, elle faisait généralement attendre un peu car elle paraissait toujours bien occupée. Il lui arrivait aussi d'inviter à passer dans une petite salle de soins adjacente.
À cette époque où les antibiotiques étaient inconnus, on devait recourir à d'autres moyens pour traiter les infections persistantes des voies respiratoires supérieures. Par exemple, des amygdalites récidivantes pouvaient nécessiter l'ablation de ces organes portés à s'infecter et qui, prenant de l'ampleur, en venaient à gêner la respiration des enfants. Le docteur se chargeait de l'opération s'il le jugeait à propos. Bien que bénigne, l'opération était crainte par les enfants. Pour les encourager à relever le défi, on leur faisait miroiter que pour atténuer la sensation de brûlure de la gorge, suite à l'opération, ils pourraient prendre de délicieuses boissons froides ou de la crème glacée. C'était là, si on peut dire, une façon de faire avaler la pilule.
Il y avait d'autres moyens de s'attaquer au problème. L'un d'eux consistait à balayer les amygdales, pendant un nombre déterminé de secondes, à l'aide d'un faisceau de rayons ultraviolets germicides produit par une sorte de lampe-fusil que la garde manipulait avec expertise. Il fallait, durant le traitement, garder la bouche grande ouverte et dire un long « aaaaaaa » pour bien exposer la zone à irradier. Ce traitement était suivi de la vaporisation, sur la zone infectée, d'un désinfectant réchauffé de goût plutôt agréable, mais qu'il ne fallait pas avaler. On s'en débarrassait en le rejetant dans le crachoir placé à proximité. Ce traitement inspirait confiance et était répété quotidiennement jusqu'à ce que le docteur, avisé par la garde, vienne constater l'état satisfaisant de la gorge.
Dans les cas de congestion nasopharyngienne sans amygdalite, la séance aux rayons ultraviolets était omise et remplacée par l'inspiration de vapeurs de menthol expulsées, d'une ampoule chauffée, par un orifice adapté aux narines. L'effet décongestionnant était presque immédiat sur la muqueuse nasale mais, parfois, un peu douloureux. Si le bénéfice anticipé du traitement était valable, il était considéré comme moins attrayant. Par contre, l'inspiration profonde de la même vapeur par la bouche procurait, en descendant dans les bronches, une voluptueuse sensation de bien-être dont la répétition désirée n'était jamais assez comblée.
À la salle d'attente, quand apparaissait le docteur, il saluait à la ronde, à peu près toujours avec la même formule. En hochant la tête et en se frottant les mains, il demandait, sans qu'on soit sûr vers qui se portait son regard : « Et puis, ça marche d'une façon raisonnable? » Chacun attendait qu'il fixe l'élu avec qui il était prêt à parler. Pendant qu'il scrutait les expressions, certains prenaient les devants. Untel exprimait nettement le désir de le voir dans son bureau, une autre, fréquente visiteuse, commençait à exposer ses maux avec le but évident de passer avant les autres. Un autre, jeune marié, lui demanda un jour d'un air apparemment détaché si une grossesse pouvait arriver à son terme avant neuf mois. Comprenant le motif caché de cette question, le docteur y répondit avec le plus grand sérieux professionnel : « Ça peut arriver pour une première grossesse mais, n'ayez crainte, les autres grossesses dureront neuf mois. »
Cette rencontre de quatre ou cinq patients en salle d'attente constituait une sorte d'évaluation préliminaire pouvant se régler par une prescription médicamenteuse, un examen de la gorge, dans une salle attenante, suivi d'un traitement par la garde ou par la décision d'un examen en bonne et due forme au bureau.
À cette époque d'avant la guerre de 1939-1945, la médecine était encore plus un art qu'une science solidement établie. À part sa capacité à réaliser un bon examen tant subjectif qu'objectif le médecin de famille d'un village ou d'une petite ville n'avait à sa disposition que peu d'examens de laboratoire susceptibles de confirmer et de préciser un diagnostic difficile à établir. Les enfants naissaient à la maison et les gens mouraient la plupart du temps chez eux. Ils ne se présentaient pas à l'hôpital d'eux-mêmes. Le docteur y dirigeait ceux de ses patients qui devaient être opérés ou dont la maladie requérait l'usage d'appareils particuliers ou l'application de techniques spécialisées.
Les maladies du vieil âge étaient généralement acceptées avec résignation ou fatalisme. On s'en remettait au médecin de famille pour tenter d'atténuer les douleurs des corps usés. On espérait également de lui des conseils ou des médicaments susceptibles d'atténuer la douleur de malades jugés incurables. On n'attendait cependant pas trop de miracles de sa part. Plus souvent que de nos jours, c'est en implorant ardemment Dieu et les saints du ciel qu'on se permettait d'espérer le miracle, surtout dans les cas où la maladie grave était apparue subitement ou rapidement.
Les aînés de La Prairie qui ont connu le Docteur Longtin se souviendront peut-être d'un certain trait extérieur de sa personnalité; son élégante démarche qu'on pouvait admirer quand, entre autres, il se rendait à l'église pour la grand-messe.
Bien qu'ayant le pied ferme, il utilisait une canne. Ce n'était pas qu'il en eût besoin comme appui. Il l'utilisait pour accompagner son pas auquel il conférait ainsi une certaine noblesse. Il était beau de le voir aller, bien droit, exécutant avec une aisance toute naturelle le geste rythmique entraînant le bout de la canne à toucher légèrement le sol, à s'élever dans une gracieuse courbe et se pointer, un peu en deçà de l'horizontale, pour revenir au sol et poursuivre la répétition de cette harmonieuse cadence.
En cette période de réchauffement climatique et au moment où s’achève un hiver exceptionnellement chargé de neige n’est-il pas intéressant de jeter un coup d’œil sur ce qu’était un hiver du « bon vieux temps » à La Prairie. Aujourd’hui encore on parle de ces hivers comme ayant été particulièrement longs et froids, et pourtant!
Rappelons-nous qu’au 19e siècle lorsque les glaces commencent à se former sur le fleuve, les steamboats cessent leurs activités et La Prairie demeure sans lien avec Montréal jusqu’à ce que les glaces soient suffisamment sûres pour baliser le pont de glace. Ce lien revêt une importance majeure tant sur le plan économique que social pour les habitants de La Prairie. La pratique du pont de glace se poursuivra bien au-delà de l’ouverture du pont Victoria en 1859. C’est cette aventure de la traverse en hiver que nous racontent ces extraits tirés du journal L’Impartial. Brève chronique d’une rude époque.
N.B. Le texte est cité tel qu’il est paru dans L’Impartial.
Les cabanes sont prêtes…
26 déc. 1834 – Les Propriétaires des Cabanes qui doivent prendre leur quartier d’hiver sur la glace dans le chemin qui doit nous conduire à Montréal sont tous prêts à les placer au lieu de leur destination cette précaution et le tems (sic) des derniers jours nous font esperer qu’une communication facile aura lieu sous peut (sic) entre nous et les Citoyens de Montreal. Les Chemins sont beaux et nos Marchés sont très garnis; La penurie d’argent fait que tous les objets sont à très bon marché.
Bientôt la traverse!
8 janvier 1835 – Le froid intense qui persiste depuis plusieurs semaine a solidifie la glace dans beaucoup d’endroits de la rivière, des dimanche dernier on a pu traverse a une demi lieu au dessus de Longueuil et tout fait esperer qu’avant huit jours nous n’aurons plus besoin de faire aucun detour pour aller visiter nos amis a Montreal sous ce rapport, la saison est tres avancee, car l’hyver dernier le chemin entre Laprairie et Montreal ne fut pratique qu’au milieu du mois de fevrier, neanmoins la riviere Le mot « rivière » désigne ici le fleuve Saint-Laurent. n’a pas beaucoup grossi et aucune rue de notre Village n’est inondee ainsi que cela a lieu ordinairement a cette epoque. Jusqu’en 1960 les inondations ont représenté un fléau majeur pour La Prairie.
Froid intense…
15 janvier 1835 – Le froid a continue a regner avec une rigueur et une intensité peu communes jusqu’à lundi dernier les vieillards s’accordent à dire qu’ils ont vu fort peu d’hyvers aussi rigoureux, dans le commencement et surtout accompagnés d’une gelée aussi persistante, le thermomètre de réaumur Le thermomètre de Réaumur inventé en 1730 sera utilisé jusqu’à la fin du 19e siècle. est descendu plusieurs fois, la semaine dernière, à 26 degres au dessous de zero (-32 C), aussi la glace sur la rivière, a pris un degré de consistance et depaisseur (sic) extraordinaire pour la saison. On traverse avec sureté depuis huit jours, de Montreal a Laprairie la communication entre les deux endroits est tres active et le village postiche de cantiniers est range sur la route et la traverse est constamment couverte d’une grande quantite de carioles et traineaux.
Un règlement pour les cabanes?
5 février 1835 – Le procès qui vient d’être intenté à l’un des propriétaires des Cabanes établies sur la glace […] nous a suggéré quelques reflexions […].
Ces auberges en miniature, jusqu’à présent établies dans des vues d’intérêt particulier, nous paraissent susceptibles de servir à l’utilité publique, en soumettant les propriétaires à un règlement. On pourrait entr autres choses exiger que leur nombre ne déppasât pas trois ou quatre trois et qu’elles fussent placées à dix ou douze arpens (sic) l’une de l’autre. Par ce moyen et en obligeant chaque cantinier de placer un fanal au dessus de sa cabane, on préviendrait les accidens dans un des endroits les plus dangereux de la traverse. En second lieu il nous paraitrait convenable de défendre aux cantiniers, sous une forte amande (sic), de donner à boire à toute personne déjà ivre et surtout de permettre qu’aucun individu s’ennivre chez eux, attendu que tout homme voyageant dans un état d’inébriation (sic) et qui se trouve abandonné à lui-même sur la glace pendant l’obscurité, court le plus imminant danger de perdre la vie. La consommation d’alcool était un problème social préoccupant dans le Québec du 19e siècle. […] Nous pensons […] que soumis à un bon règlement, ils (ces cafés temporaires) peuvent être utiles; surtout en réfléchissant que bien souvent le pont de glace, sur lequel ils sont établis existe pendant un tiers de l’année.
Alors quand le voyageur est transi de froid dans sa cariole, malgré les fourrures dont il s’est enveloppé, avec quels délices ne s’arrête-t-il pas un moment à ces Cabanes pour rechauffer ses membres engourdis a la chaleur aimable d’un bon poële? […]
Accident et négligence.
26 février 1835 – Déjà plusieurs fois nous avons fait des observations sur la négligence coupable que les officiers publics apportent dans l’exercice de leurs devoir. Nous avons prédit le malheur qui vient d’arriver. C’est par une espèce de prodige que les accidens ne se soient pas multipliés par le mauvais tems qui a régné ces jours derniers. Comment dont se fait-il que des personnes en place chargée de veiller à la sureté publique, se jouent ainsi de la vie de leurs concitoyens. […]
Il est d’usage que la paroisse de St. Philippe et celle de Laprairie fasse baliser la traverse, non seulement d’un côté, mais de tous les deux avec de jeunes arbres, fixés dans la glace d’une manière solide, et telle que prescrit la loi. Cette année, on ne fait rien, et le malheureux qui est forcé à voyager pendant la nuit ou la ‘poudrerie’ est exposé à perir, quand il serait si facile de le sauver. Puisse cette note faire impression sur ceux que la chose regarde. […]
Le temps s’adoucit!
19 mars 1835 – L’Hyver tire à sa fin et parait vouloir, dans son dernier mois de règne, nous dédommager de lexcessive rigueur avec laquelle il pesé sur nous dans le commencement. Depuis huit à dix jours, nous jouissons d’une douce température; nous avons même eu plusieurs fois de la pluie, ce qui a gâté considérablement les chemins; en sorte que les communications sont devenues difficiles dans certains endroits. Tout fait presager que la navigation sera ouverte de bonne heure et que le vingt d’Avril ne se passera pas sans que nous voyons nos majestueux Steamboats sillonner les eaux du St. Laurent. […]
Frôler la mort sur le fleuve.
9 avril 1835 – Lundi dernier plusieurs traines se suivaient, en revenant de Montreal se dirigeant vers la Tortue. Arrivees à peuprès vis-à-vis de Laprairie tout-à-coup la glace s’enfonça sous les pieds des chevaux des deux premières traines et bientôt chevaux et traines disparues, entrainées par le courant. Les conducteurs qui venaient derrière, s’empressèrent de retenir leurs chevaux et coururent aux secours de leurs compagnons, qui se noyaient. Le beau frère d’un de ces derniers parvient à le saisir par le revers de la manche de sa capotte et il le souleva avec la plus grande peine attendu que son compagnon Dont on ne voyait plus le sommet de la tête, l’avait saisi par le cinture. Enfin, quoique la glace se rompit à chaque instant sous leurs pieds, ils parvinrent à se retirer du gouffre, qui devait les engloutir et ils arrivèrent à Laprairie transis de froid. […]
Récentes acquisitions :
1. GREER, Allan, Catherine Tekakwitha et les jésuites, Éditions du Boréal, 2007, 368 pages. Allan Greer trace ici la double biographie de Chauchetière et de Tekakwitha. Il fait l’inventaire de leur héritage culturel d’Amérique du Nord ou d’Europe. Il raconte les missions des Jésuites et leur prosélytisme, et comment celui-ci se marie aux convictions religieuses des Amérindiens.
2. Commission des biens culturels du Québec : Les chemins de la mémoire, Tome III : Biens mobiliers du Québec, Québec, Publications du Québec, 1999, ISBN 2-551-18161-5.
3. DESSUREAULT, Christian, John A. DICKINSON et Joseph GOY, dir., Famille et marché, XVIe-XXe siècles (Sillery, Septentrion, 2003), 384 p. Familles, Terre, Marchés regroupe les actes d’un colloque (France-Québec-Suisse) tenu à Paris en novembre 2002 s’inscrivant dans le prolongement des colloques d’histoire rurale comparée entrepris dans les années 1980.
4. VIAU, Roland, Femmes de personne. Sexes, genres et pouvoirs en Iroiquoisie ancienne. Montréal, Boréal, 2000, 324 p., schémas, illustr., tabl., bibliogr., index. Dans cet ouvrage l’auteur propose une nouvelle analyse sur le statut des femmes en Iroquoisie ancienne, c’est-à-dire avant la période des premiers contacts (1600-1650). La place des femmes dans ces sociétés indiennes constituait-elle un matriarcat? Ces sociétés étaient-elles « une sorte de paradis perdu pour les femmes »?
5. FORTIN, Réal, Le fort de Chambly, Les cahiers du Septentrion, 2007, 222 pages. Un gouverneur soupçonné de contrebande, une compagnie des pelleteries qui trafique avec les Anglais, voilà quelques-uns des petits événements qui vous seront révélés sur le fort de Chambly. Des situations tragiques? La localisation du cadavre d’un esclave noir, la capture d’un assaillant iroquois qu’on hisse au-dessus des pieux pour dissuader ses congénères ou encore la prise d’otages pour capturer le fort de pierre en 1760.
6. AUBIN, Georges et MARTIN-VERENKA, Nicole, Insurrection. Examens volontaires. Tome II : 1838-1839, Éditions Lux, 2007. Les patriotes emprisonnés au cours de la seconde insurrection, celle de 1838-1839, ont passé un « examen volontaire » consigné par un commissaire enquêteur. On apprend, en lisant Insurrection – Tome II, les noms de plusieurs des chefs patriotes, inconnus jusqu’à ce jour, qui ont administré le serment secret à Montréal, dans une arrière-boutique, mais surtout à Châteauguay et à Beauharnois. Certains de ces inspirés ont réussi à échapper à la justice en fuyant vers la terre de liberté.
7. LEPAILLEUR, François-Maurice, Journal d'un patriote exilé en Australie, 1839-1845, Éditions du Septentrion, 1996, 412 pages. Emprisonné à la suite de la rébellion de 1837-1838, François-Maurice Lepailleur devait être exécuté. Gracié à la dernière minute, il a plutôt pris le chemin de l'exil. Le journal que ce Canadien errant a rédigé en Australie de 1839 à 1845 est exceptionnel. Il décrit presque quotidiennement la vie des patriotes exilés et constitue l'un des témoignages les plus émouvants de cette époque troublée.
8. BOUCHER-BELLEVILLE, Jean-Philippe, Journal d'un patriote (1837 et 1838), Montréal, Guérin, 1992, 174 p. Au moment où j'écris ces lignes, 28 mars 1838, je suis encore confiné dans la prison neuve, et Dieu seul sait peut-être combien de temps j'y serai encore. C'est avec beaucoup de dureté que Monsieur de St-Ours, le shérif, nous demanda nos noms, nous fit mettre les fers à la vieille prison et ensuite enfermer dans les cabanons de celle-ci. Il me connaissait particulièrement, il avait été mon condisciple au collège, il m'avait visité chez moi, et je l'avais visité chez lui, cependant il feignit de ne me pas connaître et me demanda mon nom. […] N.B. Jean-Philippe était le neveu du curé Boucher de La Prairie.
Suite et fin dans la prochaine édition du Au jour le jour.
Disque CD contenant : 2 diaporamas, 67 photos du brunch du 35e, 10 bandes sonores où des aînés racontent l’histoire de La Prairie sur des thèmes choisis. Coût : 15$
Disque DVD du vidéo de tous les discours prononcés le 21 octobre 2007 à l’occasion du brunch du 35e anniversaire de la SHLM. Coût : 10$
Stylo bille de grande qualité marqué du nom de la SHLM Coût : 15 $
Informations : Mme Édith Gagnon au 450-659-1393
N’oubliez pas l’assemblée générale annuelle de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Au local de la Société
Le 18 mars 2008 à 19 h 30
Nous comptons sur votre présence.
La cueillette de livres va bon train. Plus il y aura de livres variés et de qualité plus la vente sera intéressante! Aidez-nous à faire connaître notre projet. Dites-le à vos enfants, à vos amis, à vos voisins, à vos collègues…
Nous offrons un service de cueillette à domicile. Téléphonez à la Société au besoin.
Merci pour votre collaboration.
Hélène Létourneau, responsable
Nos heures d’ouverture sont :
Lundi soir de 19 h à 21 h
Mardi, mercredi, jeudi de 10 h à 17 h
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination : Jean-Pierre Yelle
Rédaction : Gaétan Bourdages, Laurent Houde
Révision : Jean-Pierre Yelle
Infographie : SHLM
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