Bulletins

Au jour le jour, septembre 2000

Fouilles archéologiques
C’est maintenant devenu une habitude, des archéologues viennent à chaque été mettre au jour les archives de notre sous-sol dans le Vieux-La Prairie. La campagne de fouilles du mois d’août présente cependant un intérêt particulier. Elle était dirigée par le département d’Histoire de l’Université Laval dans le cadre du cours de techniques de fouilles dispensé par Hélène Côté. Cette dernière dirigeait les fouilles aidée de deux assistantes (du niveau de la maîtrise). L’équipe comprenait aussi 9 fouilleurs, des étudiants (tes) inscrits (tes) au cours de techniques de fouilles. Ils terminaient ainsi leur apprentissage par un stage pratique qui fait partie intégrante de la formation des étudiants en archéologie québécoise. Un stage de terrain mené par une université permet d’effectuer des recherches plus approfondies que de simples fouilles de sauvetage comme plusieurs de celles qui ont été menées à La Prairie au cours des dernières années. Déjà, nous savons que les stagiaires du niveau de la maîtrise travailleront à l’interprétation des résultats. De plus, selon Marcel Moussette, responsable du programme d’archéologie, la campagne de fouilles est prévue pour se poursuivre encore au moins deux autres années. Les recherches permettront entre autres d’identifier les vestiges de l’époque française (1667-1760) et la période de la mission. C’est pourquoi le secteur choisi se trouve le long de la rue Saint-Ignace, là où les premiers lots ont été concédés dans le village. Les fouilles qui viennent à peine d’être terminées ont permis d’identifier des structures datant de cette époque (fondations de maisons) et la cueillette de nombreux objets du 18e et du 17e siècle vient confirmer le potentiel du secteur. La découverte la plus importante est une médaille sur laquelle on retrouve une pietà sur une face et une effigie du Christ sur l’autre. Mais, ce qu’il y a de plus significatif, ce sont les inscriptions en langue algonquienne (algonquin, montagnais) autour de la tête du Christ. Il s’agit là sans l’ombre d’un doute d’un témoignage de la mission des jésuites. On sait que ces derniers adaptaient leurs instruments liturgiques (livres de prières, images saintes, médailles) pour qu’ils soient plus accessibles aux Amérindiens. Les images du père Chauchetière que nous connaissons bien en sont un bon exemple. De plus, de nombreux objets de traite ont été découverts. Bien qu’il soit trop tôt pour dresse un bilan complet des recherches, nous pouvons dire que la campagne de cet été a été fort satisfaisante et que l’an prochain les fouilles se poursuivront dans le même secteur. La Ville de La Prairie est favorable au projet et continuera de s’impliquer comme elle le fait depuis plusieurs années. La prochaine conférence, qui aura lieu le 20 septembre prochain, portera d’ailleurs sur ces fouilles ainsi que sur l’archéologie à La Prairie. Je pourrai à cette occasion vous livrer plus de détails sur les recherches de cet été. C’est donc une invitation que je lance à tous. ...
Le fort de La Prairie : un réduit pour se défendre
Sur la maquette représentant le village fortifié de La Prairie en 1704, nous retrouvons deux longs bâtiments qui nous ont toujours posé un problème d'interprétation. Le plan dessiné par Gédéon de Catalogne ou Levasseur de Néré (nous ne sommes pas certains de l'auteur) ne donne que les dimensions des bâtiments se trouvant à l'intérieur du fort sans en indiquer la fonction. Comme les deux structures sont trop longues pour représenter des maisons de l'époque, certains y ont vu des granges, d'autres des constructions militaires (casernes?). Toutefois, il faut préciser qu'au 17e et même au 18e siècle, les granges n'avaient pas les dimensions de celles d'aujourd'hui et souvent étaient même plus petites que les maisons. Alors de quoi s'agit-il? La réponse réside peut-être dans la correspondance de Marie de L'Incarnation. Rappelons que la seigneurie de la Prairie, bien que concédée en 1647, n'a pu se développer qu'à partir de 1667 grâce à la paix qui a suivi les interventions du régiment de Carignan-Salières dans le pays des Agniers ou Mohawks, une des cinq nations de la Confédération iroquoise. À cette époque, La Prairie n'avait pas de palissade. Elle ne sera construite qu'en 1687 alors que les hostilités reprennent. La Nouvelle-France était vulnérable aux incursions iroquoises principalement à cause de l'étalement de la population. Les colons se retrouvaient souvent isolés, séparés de leurs voisins par des forêts vierges où l'ennemi pouvait facilement s'embusquer. Après la bataille du Long Sault en 1660, le gouverneur d'Argenson prend des mesures pour mieux défendre la Nouvelle-France. Marie de l'Incarnation révèle dans une lettre du 17 septembre 1660 le moyen envisagé par le gouverneur : « Et pour le dehors, M. le gouverneur a puissamment travaillé à faire des réduits ou villages fermés, où il oblige chacun de bâtir une maison pour sa famille, et contribuer à faire des granges communes pour assurer les moissons, faute de quoi il fera mettre le feu dans les maisons de ceux qui ne voudront pas obéir. C'est une sage politique, et nécessaire pour le temps, autrement les particuliers se mettent en danger de périr avec leurs familles. De la sorte, il se trouvera neuf ou dix réduits bien peuplés et capables de se défendre. » Selon Léo-Paul Desrosiers, auteur du monumental ouvrage intitulé lroquoisie : « Ces “réduits” sont de vastes enceintes palissadées où les habitants se réfugient et vivent, avec leurs troupeaux, en temps de guerre. De ces postes, ils partent en groupes armés pour les travaux des champs; ils y ramènent leurs récoltes. » Les successeurs de M. d'Argenson développeront cette formule sur une large échelle, notamment sur l'île de Montréal et la Rive-Sud entre 1680 et 1700. Le village fortifié de La Prairie est un de ces « réduits » servant à la défense des habitants en cas de conflit. Les longs bâtiments qu'on retrouve sur le plan de 1704 pourraient fort bien être les granges communes dont parle Marie de L'Incarnation dans sa lettre de 1660. Elles auraient alors pu facilement contenir le fourrage et les animaux des censitaires qui avaient leur terre à l'extérieur de l'enceinte fortifiée. La campagne de fouilles archéologiques entreprise par l'Université Laval cette année nous donnera peut-être des indications en ce sens. Le secteur des recherches se trouve dans le stationnement de l'hôtel Touriste entre les rues Sainte-Marie et Saint-Ignace, là où on devrait normalement retrouver les traces de ces bâtiments. ...
Le coin du livre
Merci à nos donateurs depuis le début de l’année 2000. Nous tenons à remercier, de tout cœur, les donateurs et donatrices suivants qui nous ont donné généreusement des livres, photos ou autres objets. Mesdames : Yolande Cuillierrier, Claudette Houde, Nicole Martin-Vérenka, Debbie-Ann Philie Messieurs : Gilbert Beaulieu, Réal Cuillierrier, Sylvain Daigneault, Édouard Légaré, Réal Legault, Claude Thériault, Yvon Trudeau Appel à tous Les dons sont toujours appréciés, que ce soit de l’argent, des livres, surtout des livres d’histoire ou de généalogie, des photos, cartes postales ou des lettres, etc. Nous apprécierions beaucoup l’aide de bénévoles, au niveau de la bibliothèque, car il reste encore beaucoup de travail à faire et les ouvriers sont peu nombreux, comme on le disait dans l’Évangile. Les suggestions des usagers de la bibliothèque et des chercheurs sont toujours les bienvenues. Recension Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), Tome I, lettres A à C, Tome II, lettres D à I, 1999 et Tome III, lettres J à M, 2000, La maison des ancêtres, par Michel Langlois. Michel Langlois n’en est pas à ses premières armes dans le domaine de l’histoire et de la généalogie. Il est en effet l’auteur de plusieurs guides généalogiques, de plusieurs articles dans des livres spécialisés et prestigieux ainsi qu’un conférencier émérite et très en demande. Ces trois ouvrages, même s’ils comportent un certain nombre d’erreurs, sont un couronnement de 40 années de recherches en histoire et en généalogie. On y retrouve les biographies de plusieurs ancêtres connus comme Boyer, Beauvais, Monette, Bariteau, Cardinal, Brosseau, Boudreau etc. À la fin de chaque patronyme, on retrouve les références aux greffes des notaires, aux archives religieuses, aux archives nationales du Québec, aux sources imprimées, livres, revues organisées etc. Après chaque lettre, par exemple, les A, on liste des signatures des ancêtres qui savaient écrire et l'indication signature apparaît à la fin de l'article biographique. De même, à la fin de chaque tome, on peut consulter une table de concordance des noms. Bref, toute personne qui en est à ses débuts en généalogie, aurait grand intérêt à commencer ses recherches avec ces trois ouvrages. L'an prochain, on verra sûrement la suite de ces trois ouvrages. À la fin du Tome III, on retrouve des corrections faites aux Tomes I et II. Enfin l'auteur invite les lecteurs à lui fournir des corrections aux erreurs qu'ils ont su détecter. Bonne lecture et beaucoup de plaisir. ...
Quiz / Mot-mystère : « Un brin d'histoire »
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Vente de livres usagés
Il y aura vente de livres usagés le 20 septembre prochain. La vente débutera vers midi pour se poursuivre en soirée jusqu'après la conférence. Dites-le à vos parents et amis! ...
01 Jan 1970
Conférence : bilan des fouilles archéologiques de l'été
Un mot du président / A word from our Chairman
Chers membres Avec la saison estivale qui se termine, la Société historique est maintenant prête pour ses activités. Comme à chaque année, l'automne marque le moment du renouvellement de votre carte de membre. La Société tient à vous remercier pour votre appui soutenu. Grâce à vous, la Société est en mesure d'offrir des services dans différents champs d'activité, et ce, à un coût minime. Nous comptons donc sur vous cette année encore. Au plaisir de vous rencontrer au Musée, Jean L'Heureux, président *** Dear member Summer is gone and it's time now for the Société to prepare the coming season. As in the past year, Fall marks the time to renew you membership. Your annual contribution is highly appreciated and enables us to offer quality services in many fields at a very low cost. Therefore we still count on you this year and hope to receive your visit at the Museum. Jean L'Heureux, Chairman ...
Recrutement de bénévoles!
Recrutement de bénévoles! Nous avons besoin de vous… Contactez la SHLM du mardi au jeudi entre 9 h et 17 h. 450-659-1393 – Classement d’archives – Recherches en généalogie et en histoire – Cartographie – Bibliothèque – Secrétariat ...
Survol des activités : été 2000
Encore cette année, grâce à deux subventions (Placement-Carrière-Été et Jeunesse Canada au Travail), nous avons eu le plaisir d'accueillir cinq étudiant(e)s. Une des subventions nous a permis d'engager une coordonnatrice-superviseure en tourisme, ce qui a eu pour conséquence d'alléger la tâche de la bénévole responsable du volet tourisme. L'autre subvention a mené à l'embauche de trois guides touristiques ainsi que d'un infographiste. Ce dernier a fait la mise à jour de notre site Internet et aussi créé un site parallèle pour le projet « Dialogue avec l'histoire ». Il suffit d'accéder à notre site internet pour visionner ces nouveautés et apprécier le talent de notre jeune infographiste. Nos trois guides touristiques ont été occupées sans relâche durant toute la saison estivale. Malgré un temps parfois peu clément, nous avons accueilli 1431 visiteurs provenant du Québec et de l'étranger. En plus de mener des visites guidées, elles ont collaboré au classement et à la mise à jour de différents documents de la Société. Elles devaient également prendre en charge des rallyes avec les écoles et des camps de jour. Grâce à notre site internet, les demandes de recherches en généalogie augmentent sans cesse. Plusieurs ont cependant préféré effectuer leurs propres recherches en se présentant aux locaux de la Société où ils ont pu à loisir retracer le chemin de leur origine et de leurs ancêtres. Bon retour de vacances et au plaisir de vous voir très bientôt! Par Johanne McLean, secrétaire-coordonnatrice ...

Au jour le jour, mai 2000

Les abords du Vieux-La Prairie, 1950-2000
Le village de La Prairie est situé à l'endroit même où se sont établis en 1667, les premiers Français venus coloniser la rive-sud du fleuve, face à Montréal. Les fermes s'échelonnaient, jusque dans les années 1950, tout au long du Saint-Laurent. La « voie d'eau » bordait les fermes qui s'étendaient de l'actuel pont Victoria jusqu'à la réserve amérindienne de Caughnawaga. L'accroissement du peuplement se faisait en s'avançant dans les terres. Lorsqu'une entente se signe entre le Canada et les États-Unis, décision est arrêtée dans les années 1950 de construire la Voie maritime du Saint-Laurent. S'en suit l'érection du pont Champlain qui enjambe le fleuve. Des bouleversements majeurs, pour l'utilisation du sol de la campagne et du village de La Prairie, apparaissent avec les années. Les « anciens » encore vivants se souviennent et s'accordent pour dire que le La Prairie d'autrefois a disparu à tout jamais. Les riches terres maraîchères ont fait place à des villes neuves (Brossard et Candiac). Les banlieues ont surgi en un temps record. Grâce à la photographie ci-jointe, datant de 1948, on peut visualiser les changements autour du Vieux-La Prairie. Les dangers d'inondation ayant été éliminés, la construction domiciliaire s'implante dans ces terrains où l'on n'aura plus à craindre la crue des eaux lors de la débâcle du printemps. (photo no 1) Au Nord du Village, l'ancien domaine des Jésuites, cultivé par des fermiers, attire les développeurs. Baptisé « La Citière », rappel du nom donné à la Seigneurie des Jésuites en 1647, ce vaste espace vierge est drainé par les autorités municipales. On veut s'assurer que de fortes pluies ne viendront pas inonder les sous-sols des futures résidences et les égouts pluviaux du secteur viennent s'y déverser. Un lac creusé non loin de la route bordant le fleuve ajoute un élément de beauté qui constitue un attrait de grande valeur pour les résidents. Contrastant avec les bâtiments du Village, où styles et revêtements extérieurs offrent une grande variété, les résidences de « La Citière » sont d'allure moderne et les styles varient peu. Ces maisons de qualité, à l'extérieur de bois, offrent aux propriétaires des unifamiliales séparées et des maisons de ville. S'y ajoutent graduellement des multifamiliales, en briques, majoritairement bâties pour 6 logements. Deux tours d'habitations de 6 étages sont situées à proximité de la rivière Saint-Jacques. Celle-ci constitue depuis la création de Brossard la limite entre les 2 villes. Puisque le quartier nouveau s'implante à l'époque où se construisent les « centres d'achats », La Prairie y aura le sien. Les consommateurs du tout La Prairie sont en mesure d'y retrouver les principaux produits de consommation et les services de plusieurs professionnels. Les espaces libres le permettant, le Ministère de la Santé du Québec construit des résidences pour personnes âgées. Une coopérative érige des résidences pour aînés autonomes. L'ensemble devient un Campus pour aînés. La photographie ci-jointe permet de voir une partie de l'ancienne Commune de 1694, demeurée enclavée dans le Village et devenue partie de la Ville depuis le début du 20e siècle. Ce très vaste terrain, non bâti, est également convoité par les bâtisseurs. Les espaces qui longent le Boulevard Taschereau, artère principale de circulation traversant la ville du nord-est au sud-ouest, sont occupés par des édifices d'utilité publique. On y construit des écoles, une Caisse populaire, l'édifice de l'Hôtel de Ville où logent les pompiers et le bureau des postes. En direction sud-ouest, le long du Boulevard Salaberry, une nouvelle paroisse attire des résidences autour de l'église du Christ-Roi. Les maisons, de styles variés, sont majoritairement unifamiliales. La construction de bâtiments à logis multiples remplit, avec les années, les espaces encore vacants et gagne graduellement le Vieux-La Prairie. La Ville de La Prairie construit un centre communautaire doté d'une bibliothèque publique et réserve quelques espaces pour une piscine publique et des aires de loisirs plein-air. Le milieu transformé le plus radicalement sera, sans conteste, celui bordant le village. Le bassin du fleuve, sur les rives du Saint-Laurent, lieu privilégié où les citoyens nombreux, aimaient se retrouver pour diverses activités récréatives, change complètement. Pour assurer aux bateaux circulant dans la Voie maritime un niveau d'eau adéquat et contrôlé, on construit une digue. La terre excavée est transportée aux abords du Village et sert d'assise à une autoroute où circulent depuis automobiles et camions. Le rivage s'éloigne des habitations. Le mur de ciment, rempart contre les glaces qui se bousculaient lors de la débâcle, sert maintenant de mur de soutènement pour les terrains de l'ancien village. Autre importante conséquence de ces bouleversements, le « vrai fleuve » coule désormais au-delà de la digue. C'est là que le courant et son débit d'eau peuvent suivre leur cours normal. Dans l'ancienne baie, le niveau d'eau, maintenu relativement bas, ne permet plus l'eau courante, source de vie aquatique. À noter les quais qui s'avançaient dans le fleuve. Au Nord, celui où accostaient les bateaux-vapeur depuis 1810. Au Sud, celui par où arrivaient les voyageurs, à partir de 1836, pour se rendre à St-Jean-sur-Richelieu par le train circulant dans la commune. La Ville de La Prairie a vu surgir elle aussi ses nouveaux quartiers, venus s'ajouter à ceux qui bordent le Vieux-La Prairie. En l'an 2000, la population totale se chiffre aux environs de 18 500 résidents. La poussée des banlieusards a touché la ville, mais dans une proportion plus facilement assimilable que les villes neuves de Brossard et Candiac. Fort heureusement, le Vieux-La Prairie a été jalousement conservé. Officiellement reconnu « arrondissement historique », il demeure témoin d'un village tel que l'ont connu ses habitants des 19e et 20e siècles. (photo no 2)   Photo no 1 : le village de La Prairie le 6 août 1950. Vue vers Brossard.   Photo no 2 : La Prairie à la fin du 20e siècle. Vue vers Candiac et Sainte-Catherine.   ...
Arthur, le saloir est presque vide!
Nous sommes dans les années 1910-1925 et l’histoire se situe en août, alors que la cueillette des tomates bat son plein. Arthur, fermier-maraîcher, cultive à contrat pour Thomas Degruchy de la rue Ste-Rose à La Prairie. Ce dernier opère une importante conserverie de légumes. Lorsqu’arrive le temps des tomates, il exige qu’on lui livre des fruits mûrs à point, frais et d’excellente qualité! Arthur qui a préparé ses plants en « couches chaudes » bénéficie de l’aide de ses fils lorsqu’arrive le temps de la cueillette. Cette main-d’œuvre est cependant insuffisante et il emploie des aides afin de ne rien perdre de la précieuse récolte. Pour livrer ses 40 boîtes de tomates, empilées dans sa voiture « l’express » tirée par sa valeureuse jument « Corneille », il doit se rendre avant le jour. Assez souvent, d’autres cultivateurs sont déjà en ligne et chacun attend patiemment son tour pour décharger les tomates qui de cette façon n’auront pas à subir la grande chaleur du jour. Pacifique, son épouse devient alors cuisinière pour une grosse tablée d’hommes en appétit. Habituellement, on fait boucherie à l’automne, mais les circonstances exigent le sacrifice d’un porc, car le saloir est presque vide. Arthur passe en revue les porcs à l’engraissement. « On tuera le grand cochon rouge, je le pense assez gras. » Le plus vieux des fils commente « Assez gras, mais oui, engraissé au blé d’Inde, il fera un bon p’tit lard ». On s’organise pour le lendemain matin et tout le monde se lève avec le jour. Le cochon rouge « dormait dans un coin de la soue, rêvant aux seaux remplis d’excellente moulée ». Pour le réveiller, Arthur lui assène un solide coup sur l’échine. Le pauvre porc « s’ameute et son groin proteste ». Tout se fait rapidement, Arthur est un « sensible » et n’aime pas faire souffrir. Une patte de derrière solidement attachée, la bête est soulevée par les bras robustes d’Arthur et de ses fils. On l’apporte sur la paille humide devant le bâtiment. Pacifique s’amène, revêtue d’un gilet des hommes pour couvrir sa robe d’indienne. « Pour ramasser le sang elle s’approche avec une chaudière à vache, une poêle et une poignée de gros sel. » Arthur « passe un peu d’eau sur le “gorgoton” du goret et plonge rapidement son couteau dans la gorge ». Les farçons tiennent nerveusement le pauvre animal qui « crie de toute la force de sa voix aiguë ». Le tout se déroule rapidement et la mort ne tarde pas. Pour débarrasser le porc de ses soies salies on met le feu à la paille puis on gratte la peau en tous sens. Sous prétexte que les oreilles et la queue font pousser la barbe, les garçons se les partagent. Arthur, expérimenté et adroit, ouvre la bête, la dépèce, la nettoie et la met à refroidir sous la remise. Avec fermeté il « écarte les chiens qui ce matin-là, multiplient les mamours ». La « forçure* » accrochée à un gros clou, laisse égoutter son sang. Pacifique ne perd pas de temps et prépare le boudin. Elle dégraisse les pannes, nettoie les tripes, etc. Le saloir se remplit de lard. S'y ajoutent l'échine, la tête, et les pattes. Avant d'être fumés, les jambons trempent dans la saumure où l'on ajoute la cannelle et le clou de girofle. La maisonnée et les cueilleurs de tomates avalent goulûment « à l'heure du midi, la pleine poilée de maigrerie, de dur et de boudin ». « Le grand cochon rouge n'était plus. Le porc de la soue était solitaire et muet comme le désert de Mongolie. Plus rien du goret qui se dressait si fièrement à l'heure des repas. Sa chair lourde et indigeste remplissait maintenant le cercueil des porcs qu'est le “saloir familial” ». Sources : Fonds É. Choquet, Emmanuel Desrosiers, Souvenirs d'enfance, Billet hebdomadaire. *Forçure : mot usuel utilisé à l’époque pour désigner le foie de l’animal. ...
Nouvelles
Au cours du mois de mai, les activités sont nombreuses au local de la SHLM. Une rencontre est organisée le 9 mai afin de donner aux gens d’affaires de La Prairie une idée générale de notre association. Il s’agit de sensibiliser ces décideurs économiques aux nombreux services offerts à la population de La Prairie et d’ailleurs. La SHLM procure à la Ville de La Prairie une visibilité qui est tout à son avantage. À l’occasion du Congrès annuel de la Fédération des Sociétés d’histoire du Québec qui a lieu à Longueuil, les 19, 20 et 21 mai, un groupe de congressistes viendra à cette occasion visiter les locaux de la Société historique du Vieux-La Prairie. Tous nos membres et leurs amis sont cordialement invités à notre exposition « Une fenêtre sur le passé ». Vous apprécierez le montage des photographies de Victor et Jean-Baptiste Lamarre de La Prairie. Certains aspects de la vie d’autrefois sont illustrés par des images qui témoignent de la culture, du transport, des hôtels, du camp militaire, etc. Bienvenue! Veuillez noter à votre agenda l’assemblée générale annuelle qui se tiendra le mercredi 21 juin, en soirée. De plus amples renseignements vous seront communiqués dans le courrier de juin. ...
Requests regarding genealogy
Dear members, We receive many requests regarding genealogy. As you may know, many families living now in the U.S. originally came from the province of Quebec (many from the La Prairie area). To this day, we have received many requests regarding ancestors and I am pleased to say that we were able to find a few of them. There is a cost associated with this research (very low compared to other research groups). All the information regarding our society is on the net. You can reach us by mail at : C.P. 250005, La Citière, La Prairie (Québec) J4R 2857. E-mail : [email protected] Internet : http://pages.infinit.net/shlm If you have any questions please feel free to contact us. We will be more than pleased to answer any question you might have. Johanne McLean ...

Au jour le jour, avril 2000

À La Prairie, l'église et sa clôture
Dans la correspondance de M. Jean-Baptiste Boucher dit Belleville, curé à La Prairie de 1789 à 1839, on peut connaître maints événements concernant l’histoire, tels que relatés à son évêque de Québec. Les relations entre le pasteur et ses paroissiens sont, dans l’ensemble, plutôt agréables. À l’occasion, les marguilliers préfèrent prendre en main certaines tâches matérielles et choisissent d’en décharger complètement le curé; ils négligent même de le tenir au courant des projets entrepris. L’affaire des clôtures le prouve bien. En retournant dans le contexte des années 1820, il faut essayer d’imaginer un petit village situé à proximité de la commune qui long le fleuve au sud-ouest de l’espace habité. Les troupeaux de bêtes à cornes sont nombreux et il arrive que des vaches s’échappent assez souvent de leur territoire. Les petits potagers, situés à l’arrière des maisons, sont délaissés par les ruminants. C’est autour de l’église que l’herbe verte est attirante. Le jardin du curé situé tout près l’est également. Le curé Boucher reçoit en 1824 une lettre de son évêque donnant ordre de réparer les clôtures de bois pour protéger les terrains de l’église. Concernés eux aussi, les marguilliers tracent un plan et décident d’effectuer une quête spéciale pour assumer les frais exigés. M. Boucher apprend ce qui se passe par des tierces personnes. Or, il arrive que le montant de la quête spéciale est insuffisant. Les Marguilliers pressent leur pasteur pour qu’il obtienne de l’évêque de pouvoir puiser dans le caisse de l’église. Quelque temps après, dans sa lettre du 13 septembre, M. Boucher « déplore que, malgré ses ordres et ayant été déchargés par l’Assemblée des paroissiens, les marguilliers emploient nombre d’ouvriers pour piocher et replanter la clôture ». Cette clôture de 1824 n’a pas été de longue durée puisqu’une autre réparation s’impose déjà en 1826. L’évêque donne ordre par courrier qu’une clôture légère et à treillis soit faite pour entourer l’église et la mettre à l’abri des animaux et de tout immondice ». Cette fois encore, les marguilliers vont prendre les travaux en main et « négligent » de consulter le curé. M. Boucher, dans une lettre à son évêque, déplore « qu’ils veulent embarrasser le terrain de manière à nuire à toute communication. Les Sœurs en jettent les hauts cris, Monsieur Raymond, le voisin, en est alarmé »… Dans les lettres qui suivirent, le curé Boucher ne reparle pas de la clôture. Serait-ce que tout a fini par s’arranger? Pour terminer, on pourrait souligner que les problèmes de clôtures sont tenaces et ont su traverser le temps! ...
Le projet « Dialogue avec l'histoire »
Commencé en 1997, le projet « Dialogue avec l'histoire » entreprend maintenant sa troisième année. Les deux premières années ont servi à expérimenter cette approche pédagogique nouvelle qui utilise les ressources du réseau Internet. On peut tracer dès lors un bilan positif de ces deux saisons. Plus d'une cinquantaine d'élèves des secondaires 4 et 5 ont pu découvrir une vingtaine de personnages de notre histoire grâce aux échanges effectués par le courrier électronique. Des débuts de la mission de La Prairie jusqu'aux années 50, c'est une véritable fresque historique qui leur a été révélée par les personnages de notre passé. Ils ont pu vivre les grands moments de notre histoire autant que la vie quotidienne de nos ancêtres. La correspondance de ces deux années, composée de lettres et d'images, remplit facilement un gros cartable et constitue d'ores et déjà une source d'informations pertinentes sur notre histoire. De même l'hiver passé, un historien a été engagé par la Société historique de La Prairie de la Magdeleine afin d'élaborer des banques de données qui serviront pour la suite du projet. Ces banques de données regroupent plusieurs thèmes (agriculture, loisirs, guerre, transport, etc.) et différents personnages types (meunier, notaire, soldat, sage-femme, institutrice, forgeron, etc.). Étant donné l'ampleur de la recherche, il faudra plusieurs années avant qu'elles ne soient complétées. Toutes ces données seront gravées sur des disques compacts et seront fort utiles pour les futurs correspondants qui joueront les personnages historiques. La SHLM a donc mis au point une nouvelle formule pour rendre l'histoire accessible aux jeunes. Lentement, l'expérience commence à être connue. Cette année en plus de l'école secondaire La Magdeleine, l'école primaire Champlain de Candiac s'est jointe au projet. Une classe de 5e année participe à l'aventure en explorant le volet amérindien et les débuts de la colonisation de notre territoire par les Français. Ces thématiques s'inscrivent dans le programme du ministère de l'Éducation. De plus, Dialogue avec l'histoire permet aux élèves de Candiac d'expérimenter la pédagogie par projet. La correspondance échangée avec la SHLM par l'intermédiaire des personnages de Pierre Tonsahoten et de Catherine Gandeakteua leur a servi pour le cours de sciences humaines ainsi que pour le cours de français. La classe s'est regroupée en équipes qui chacune explore une thématique précise : des informations transmises pour en faire une présentation orale. Enfin, le Musée McCord a collaboré au projet en nous prêtant des objets amérindiens qui ont servi lors d'une présentation que j'ai effectuée en classe afin de sensibiliser les élèves aux cultures amérindiennes. L'activité a été suivie d'une visite dans la salle d'exposition du musée. Quant à l'école La Magdeleine, elle poursuit toujours l'expérience. Les élèves du cours multimédia produiront encore des pages Web qui se retrouveront sur le site de la SHLM au cours de l'été. Une nouvelle expérience sera tentée cette année. En effet, les élèves présenteront un diaporama électronique lors du spectacle de fin d'année dans la salle de l'auditorium. Le diaporama montrera en image et en musique les grands moments de notre historie tel que racontés par nos ancêtres. Lentement le projet Dialogue avec l'histoire fait son chemin et progresse. Plusieurs commentaires entendus nous permettent de croire en son avenir. Nous avons l'intention de le proposer au niveau de toute la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries. Déjà la Société de généalogie de Châteauguay semble très intéressée. Il n'est pas impossible qu'un jour cette nouvelle méthode pédagogique élaborée à La Prairie se retrouve au programme des écoles du Québec. Lorsque j'ai commencé à travailler à ce projet à l'automne de 1997, j'étais loin de me douter où cette aventure nous conduirait. Grâce aux richesses humaines, archivistiques et informatiques de la Société historique de La Prairie, je comprends mieux maintenant pourquoi nous en sommes rendus là. ...
Un grand deuil chez les De Montigny de La Prairie
Ida, fille unique de l’hôtelier Domina De Montigny, est décédée à l’âge de 29 ans, le 9 novembre 1917. Rien ne laissait prévoir un départ si prématuré. Son décès est dû à un accident qui aurait pu s’avérer des plus banals. Partie en train, le matin, de la gare de La prairie, elle revient en fin de journée. En descendant sur le quai, suite à un faux mouvement elle s’entrave dans sa longue robe et chute. Violemment, sa tête frappe la dernière marche de métal du wagon. Son père, prévenu, l’amène à un hôpital de Montréal. Elle y décède quelques heures plus tard. Selon les coutumes de l’époque, sa dépouille mortelle est exposée à la résidence de ses parents, rue Sainte-Marie. Le jour des funérailles, le convoi funèbre se rend à pied à l’église paroissiale située à une courte distance. Le départ est fixé à 9 h 30. Avis est publié dans les journaux que les funérailles seront célébrées après l’arrivée des trains de Montréal et de Saint-Rémi. Amis, connaissances et parenté emplissent la nef. Les notables du village : médecins, notaires, l’avocat ainsi que les maires des villes et villages des environs, dont celui de Longueuil, sont présents. La messe solennelle est célébrée par le curé, assisté d’un diacre et sous-diacre, Très nombreux, le chœur de chant exécute la messe de Lorenzo Perosi. La cérémonie se termine par les adieux de Schubert. Domina De Montigny : un personnage Domina vit ses années de jeunesse sur la terre paternelle dont les limites touchent Caughnawake et bordent les Rapides du Sault Saint-Louis. La maison paternelle, plus que centenaire à l’époque, est bâtie de pierre et rappelle les résidences secondaires, assez cossues, bâties sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Elle sera malheureusement démolie dans les années 1950 pour laisser place aux aménagements de la Voie maritime. Il épouse la fille d’Aimé Guérin, Albina, qui demeure sur les rives du fleuve, non loin de la terre des De Montigny. Ils seront les parents d’une seule fille, Ida, et de trois garçons. Le couple De Montigny : l’attrait du Klondike Dans les rivières du lointain Yukon, des voyageurs avaient vu briller des paillettes d’or mêlées au sable de l’eau peu profonde; c’était en 1896. Les journaux en font largement écho. Domina s’y rend tenter sa chance. Après quelques mois de séparation, son épouse Albina décide d’aller le rejoindre au Klondike. Le long et difficile voyage ne la rebute pas. Après avoir traversé les Prairies en train, elle franchit les Rocheuses, loue un traineau et demande au maître-chien de la conduire au Nord, dans le camp des prospecteurs. Domina n’aurait pas été d’accord, alors elle ne l’en avait pas avisé. Il fait encore jour et les hommes se reposent après leur dure journée. L’un d’eux aperçoit un point noir sur la neige, quelqu’un vient! Lorsque Domina reconnaît son épouse, il lâche un tourieu bien sonné; quelle aventure! Albina entoure chaudement son fils Euclide et est toute rayonnante. Seule femme à loger avec tous ces hommes, elle s’offre comme cuisinière. Les prospecteurs apprécient ses bons mets. À la fin de l’été suivant, ils cueillent les canneberges sauvages qui poussent en abondance dans les terrains marécageux. Albina met à cuire des tartes fort délicieuses. Le retour à La Prairie Muni d’un pécule plutôt intéressant, Domina décide de mettre en valeur l’hôtel Martin qu’il achète en 1907. Mentionnons ici qu’un autre résident de La prairie, Hilaire Robert, faisait partie, à la même époque, du groupe de chercheurs d’or du Klondike. Revenu à La Prairie, Hilaire se marie et réside d’abord sur le chemin de Saint-Jean, puis s’installe rue Saint-Jacques, dans le vieux village. Le couple Robert a deux filles, Marthe et Claire. Cette dernière, décédée fin mars 2000, deviendra titulaire de l’orgue paroissial pendant quelques décennies. Elle enseignera aux jeunes toute sa vie, surtout le piano. Domina de Montigny, hôtelier Domina rénove et enjolive l’hôtel qui date déjà de quelques années. Afin d’être en mesure de loger confortablement les voyageurs, il dote toutes les chambres d’eau courante. Albina organise les cuisines où ses talents sauront attirer la clientèle. Un bar bien garni et une salle confortable munie de bons fauteuils reçoivent ceux qui viennent « prendre un verre ». Les De Montigny offrent gîte et couvert aux touristes des États-Unis et aux marchands ambulants qui sillonnent les campagnes. L’hôtel opère selon le plan américain. Parmi la clientèle, Domina reçoit les fermiers de La Prairie et des environs. En semaine, ceux-ci viennent y prendre une consommation après avoir effectué leurs emplettes chez les marchands du village. Le dimanche, tout particulièrement en hiver, ses abris spécialement aménagés à cet effet reçoivent voitures et chevaux. Les hommes dégustent un petit whisky blanc et à l’heure de la grande messe, Domina vide le bar. Catholique pratiquant, l’hôtelier ne souhaite pas s’attirer les foudres des épouses, ni du curé… Le couple De Montigny décide de vendre l’hôtel à Onésime Chouinard en 1923. Au cours des années, l’usage de l’édifice est considérablement modifié. Le bâtiment subit graduellement des changements pour le « pire » et l’intérieur devient, entre autres, une taverne et une maison de chambres. Aujourd’hui, encore debout, l’ancien hôtel De Montigny pourra-t-il retrouver quelque peu de son élégance d’antan? Espérons que, restauré, il pourra redevenir un édifice intéressant parmi le patrimoine bâti du Vieux-La Prairie, dans « l’Arrondissement historique ». Sources : Fonds É. Choquet; Fonds E. Desrosiers – La Presse 1917; Cadastre du village, no 89. Source orale : souvenirs d’une cousine d’Ida De Montigny encore vivante en l’an 2000. ...
Merci à nos donateurs
Il nous fait plaisir de remercier nos généreux donateurs et donatrices. En effet, ceux-ci nous ont fait le cadeau de magnifiques volumes et documents à ajouter à notre bibliothèque qui est constamment en expansion. Un gros merci à vous tous : Mme Yolande Cuillierrier et M. Réal Cuillierrier, Messieurs Alexandre et Paul Page, Mme Suzanne Côté et M. René Côté. Monsieur et Madame Cuillierrier nous ont fait don de nombreux volumes et documents historiques de La Prairie. Messieurs Page nous ont remis des photographies et des documents de famille. Quant à Monsieur et Madame Côté, ils nous ont remis des documents historiques et une collection intitulée : « Journal Lustucru », Société historique des Îles Percées, Boucherville, 8 volumes, automne 1974 à 1981. ...
01 Jan 1970
Conférence : bilan des fouilles archéologiques des deux dernières années
Décès d’une de nos membres
Le 29 mars 2000 est décédée Madame Claire Robert. Musicienne de grand talent, Claire Robert fut l'organiste attitrée de la paroisse de la Nativité à La Prairie, pendant plusieurs décennies. Dans les grandes cérémonies on sollicitait son concours à titre de soliste. La beauté de sa voix de soprano impressionnait les fidèles. Claire Robert était enjouée, cultivée, ouverte et sociable. Elle se rendait fréquemment à Montréal pour assister aux concerts dont elle était une abonnée assidue, particulièrement à la Place des Arts. Tout au long de sa vie, elle enseigna aux jeunes. Elle recevait chez elle garçons et filles qui venaient s'initier au piano. Avant même la création officielle des maternelles elle recevait dans son local les jeunes d'âge préscolaire. Ceux-ci, guidés par cette pédagogue avertie, faisaient l'apprentissage de l'art d'apprendre. Claire Robert a formé des milliers de jeunes tout au long de sa vie d'enseignante. La Société historique, dont elle fut membre, souligne sa contribution à la vie culturelle de La Prairie. ...
Brunch annuel
Dimanche le 7 mai à midi Au Vieux Fort, 2e étage 120 Ch. St-Jean, La Prairie Coût : 22 $ par personne, incluant taxes et service Info : SHLM au 659-1393 Amenez vos parents et amis! ...

Au jour le jour, mars 2000

T. A. Brisson et le sirop d'érable
La Prairie, 5 avril 1892 Monsieur Wenceslas Doyon, cultivateur, Saint-Isidore. Cher ami, À part le couvent des sœurs de la Providence dont la supérieure est en retraite et ne reviendra que samedi, je suis en mesure de vous donner la commande pour la livraison de votre sirop. Le couvent de la Congrégation prendra 4 gallons et aussi une certaine quantité de sucre en pains si vous en avez à vendre; Mr le curé 3 gallons, moi-même aussi 3 gallons; Mr Ambroise Hébert 1 gallon. Je ne crois pas que vous ayez de difficulté à en placer davantage, si vous en avez quelques gallons de trop. Je me propose d’aller à Saint-Isidore jeudi avec quelques amis à moins que l’inondation qui nous menace ne m’en empêche. Je verrai, dans tous les cas, à vous faire parvenir au plus tôt ma cruche au sirop. Quant aux autres vous aurez à y voir, car je ne puis m’en charger. Vous souhaitant bonne récolte et excellente santé, je demeure cher Monsieur Votre bien dévoué, Dr T. A. Brisson Sources : L'Indien généreux, Côté, Tardivel, Vaugeois, Boréal, 1992. Dr. Thomas-Auguste Brisson, Correspondance, 1892. (Maire de la Prairie de 1885 à 1893) ...
La vannerie à La Prairie à la fin du 19e s.
À l’époque du premier train (1836), La Prairie connaît un vigoureux essor économique. Il compte une population de 4500 personnes. Lorsque s’ouvre le pont Victoria à la fin des années 1850 les trains de marchandises abandonnent la petite gare située près du fleuve. Les wagons traversent les campagnes jusqu’au nouveau point d’arrivée dans le port de Montréal. La vie économique de La Prairie subit un déclin important et la population chute à 2500 personnes vers 1870. L’emploi devient rare et le dynamisme d’Alfred Perron, qui offre du travail à 30 personnes à partir de 1870, est plus que bienvenu. Perron est âgé de 48 ans en 1871 et réside sur un terrain loti en 1822, à l’angle des rues St-Charles et Ste-Catherine. Ses bâtiments de la cour arrière deviennent des ateliers de vannerie. Grâce au récit d’Edmond Lefebvre, remis à l’abbé É. Choquet en 1931, nous sommes en mesure de suivre toutes les étapes de la petite entreprise. Les archives de la SHLM conservent ce document dont l’essentiel provient de la tradition orale transmise au 19e siècle par certains résidents de La Prairie. Perron achète un terrain assez vaste dans la Commune de La Prairie. Son intention consiste à planter une aulnaie dans un secteur particulièrement humide. D’autres citoyens achètent également des terrains de moindres dimensions. L’aulne ou saule affectionne un terrain humide, surtout au printemps. Perron choisit un emplacement situé à droit du chemin de St-Jean, non loin du Village et qui chevauchait l’actuelle autoroute 30.   Les documents d’époque ne signalent pas d’importants cours d’eau coulant en cet endroit. Comment expliquer alors l’humidité constante, année après année, indépendamment de l’abondance relative des chutes de neige de l’hiver? Élisée Choquet, dans son volume Les Communes de La Prairie, souligne un élément pouvant apporter une explication fort plausible. L’immense Commune, partagée par les censitaires depuis 1694, avait d’abord été dépouillée de ses arbres matures pour la construction de maisons et de dépendances. Cette Commune, pacage pour animaux, commençant à la limite sud-ouest du village, longeait à cet endroit les rives du fleuve. Or, pendant des siècles, les saisons exerceront une influence d’importance sur le niveau d’eau. À l’automne, lors de la prise des glaces, le frasil montait sur le rivage et s’étendait en montant dans les terres. Graduellement, l’eau pouvait s’étendre, direction sud-est, jusqu’au terrain où Perron envisageait de planter une aulnaie. Au printemps, le sol retenait l’eau dans les mares de profondeurs inégales. Un autre afflux pouvait se produire lors de la débâcle. En conséquence, l’eau pouvait monter sur les terres sans rencontrer d’obstacles puisque le chemin de fer, qui sera construit en 1881, sur une élévation de terrain en direction sud-est, n’existait pas encore. Perron, petit entrepreneur, plante donc son aulnaie et peut disposer dès le début du jeune saule déjà établi. La première étape, évidente, consiste à couper les branches à environ 4 pieds de hauteur. On fait la coupe en mai et juin alors qu’elles regorgent de sève. Ce bois humide est extraordinairement souple. Les fermiers, qui composaient l’essentiel de la main-d’œuvre, n’étaient pas livres avant la fin des moissons d’automne. En conséquence, on entrepose la précieuse matière première après lui avoir fait subir une préparation adéquate. Sur le terrain de coupe, on écorchait ou éclissait les branches. On choisit d’abord un solide morceau de bois franc, on y pratique une entaille en forme de biseau et on l’enfonce solidement dans le sol. Poussée manuellement et de force dans cet étau, la branche est dégarnie de son écorce. Le reste est enlevé à la main.   Vient ensuite le séchage des branches. Par temps ensoleillé, on plante solidement à quelques pieds dans le sol des perches-supports. Les branches dégarnies y sont mises à sécher. À la tombée du jour, ces branches liées en bottes sont couvertes de poches de jute. Entreposé dans un hangar, le saule attend l’automne. On peut facilement supposer que les employés avaient eu l’occasion d’observer le savoir-faire des Autochtones de Kahnawake, voisins de La Prairie. On calcule pour chaque ouvrier ½ botte pour chaque ½ journée de travail de tressage. On arrose les branches de saule qui sont couvertes d’une toile ou d’un linge mouillé. Chaque artisan travaille avec ses mains et utilise 2 branches qui « marchent » en se croisant. Pour égaliser le bois et l’écotonner, c’est-à-dire, enlever nœuds et chicots, on utilise un couteau. Le maître de chantier, Alfred Perron, désigne pour chacun les formes à donner. On fabrique des paniers en tenant compte des besoins de la clientèle : mannes à linge, paniers à couture, paniers à récoltes de fruits et légumes et minots pour pommes de terre. (C’est le Tiers-Monde qui inonde aujourd’hui nos marchés de paniers tressés ou objets divers pour besoins et agréments.) Selon Lefebvre, notre conteur, la vannerie était une activité fort lucrative. Quand et pourquoi son déclin à La Prairie? On peut supposer que les expropriations de la Commune, la venue des briqueteries, des constructions et d’autres activités ont imposé d’autres usages aux terrains où le nombre de bestiaux diminuait en importance.   Au saule abondant dans la commun se mêlaient des touffes d’alisier, arbustes encore présents et utilisés à Kahnawake. Les branches terminales de l’alisier sont rougeâtres. Le grain du bois est beau, fin et homogène. Facile à travailler et à polir, il absorbe bien la teinture dont le noir, imitant l’ébène. Cet arbuste produit l’alise, petit fruit d’un goût délicat fort apprécié. En l’an 2000, les touristes visitant la réserve amérindienne achètent des paniers d’alise tissés, à titre de souvenir. ...
Le coin du livre
1. Merci à nos donateurs Un oubli s'est glissé dans le dernier numéro de notre journal. En effet, nous avons omis le nom d'un de nos bénévoles, Bernard Legault, qui nous a fait don de livres en informatique. Merci Bernard et mille excuses. 2. Les dictionnaires Notre bibliothèque possède un éventail intéressant de dictionnaires, encyclopédies ou autres. Ceux-ci portent sur la langue française, anglaise, latine, sur les auteurs ou sur les artistes, sur l'histoire, sur les biographies, sur les œuvres littéraires du Québec, sur les noms propres canadiens, sur les métiers et professions et sur l'aspect visuel des mots, etc. Très prochainement, nous ferons l'acquisition de 2 autres dictionnaires très utiles : Dictionnaire des noms et lieux du Québec Dictionnaire d'Antoine Furetière, un fac-similé de l'original datant de 1690 Voici une liste incomplète de quelques dictionnaires qui retiennent notre attention : Mots bilingues par l'image, Étienne Blanchard, l'abbé, l'Imprimerie Marchands Limitée, 1920. Voilà un petit bijou de dictionnaire visuel et bilingue qui nous fait connaître la plupart des outils utilisés en agriculture, cuisine, cordonnerie, orfèvrerie, etc. C'est à notre avis l'ancêtre du dictionnaire visuel actuel. Dictionnaire général du Canada, tome 1, A à K, 862 p., tome 2, L à Z, 829 p., R.P.L. Le Jeune, o.m.i., Université d'Ottawa, 1931. C'est un ouvrage très détaillé qui traite de façon importante, de biographies, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie, arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques, scolaires et religieuses et de géographie. Le Père Le Jeune exploite toutes les formes de connaissance de l'époque afin de faire ressortir les personnages, les événements et les institutions qui ont marqué le Canada depuis la Nouvelle-France jusqu'en 1930. Cet ouvrage est illustré de 187 photos et de 56 gravures qui en font un travail attrayant et intéressant. L'auteur fournit des notes généalogiques dans la plupart de ses biographies de personnages importants. Le Nouveau Larousse illustré, sous la direction de Claude Augé, Librairie Larousse, 8 volumes, Paris. Larousse du XXe siècle en 6 volumes, sous la direction de Paul Augé, Librairie Larousse, Paris, 1928. Ces deux séries de dictionnaires universels encyclopédiques sont abondamment illustrées de gravures, tableaux et cartes. On y traite de tous les sujets connus à l'époque et de façon très professionnelle. Nous vous invitons donc, dans un futur prochain, à venir consulter nos deux nouveaux dictionnaires. On y traite de l'origine et des types de dictionnaires. Fait intéressant, le dictionnaire de Furetière fut publié en 1690, avant celui de l'Académie française. En terminant, n'oublions pas qu'il n'y a aucune gêne, ni honte, ni remords à utiliser les dictionnaires et qu'aucun code civil ou criminel n'en régit son utilisation même si elle est fréquente. ...
L’histoire des gens qui sont passés par La Prairie
Pendant longtemps, et surtout à l'époque où le commerce des fourrures était florissant en Nouvelle-France, La Prairie fut un endroit où cohabitaient des gens de multiples origines. Il en résulta un heureux mélange des différents groupes ethniques. Dès 1667 Indiens et Français cohabitaient dans la mission jésuite de La Prairie. Après le départ des Indiens en 1676 quelques familles indiennes continuèrent d'habiter aux portes de La Prairie. Durant plus de cinquante ans des relations étroites s'établirent entre les deux communautés et en conséquence quelques enfants en naquirent. Aussi des familles françaises adoptèrent de jeunes amérindiens. On sait également que des 1600 colons anglais de Nouvelle-Angleterre venus au Canada avant 1760 comme captifs, plusieurs femmes sont restées au Canada et ont épousé des Français ou des Canadiens. Elles se sont converties à la religion catholique et ont eu des enfants. Il y eut aussi des femmes de La Prairie qui voyageaient en Nouvelle-Angleterre et à New York. Ainsi Anne Leber, épouse d’Antoine Barrois, eut de ce mariage six enfants à La Prairie puis deux en Nouvelle-Angleterre. Suite au décès d'Antoine Barrois elle se remaria à Hillebrant Lotman à New York. Trois enfants naquirent de ce second mariage, dont deux revinrent à La Prairie avec leurs parents. À cause du commerce des fourrures des familles canadiennes complètes vécurent chez nos voisins du sud pendant des années, voire des décennies. Parfois ces familles revenaient plus tard vivre à La Prairie, important carrefour commercial et social, ramenant avec elles enfants et petits-enfants à qui il fallait tout apprendre de la culture française et de la religion catholique. C'était une époque où La Prairie ouvrait grandes ses portes aux gens de toutes origines. Ainsi Pierre Cosme de Belgique y épousa Élisabeth Faye, Jean Reid d'Ecosse se maria à Catherine Primot et l'espagnol Joseph Serran convola en justes noces avec Marguerite Viard. Résumé de la conférence de Linda Gray fait par Gaétan Bourdages. ...
16 Mar 2025
Conférence : le curé Boucher et la guerre de 1812
À l'agenda
Notre brunch annuel aura lieu dimanche le 7 mai prochain à midi au restaurant Le Vieux Fort. La Fondation de la Société historique de La Prairie annonce trois activités pour l’année 2000 : – Le 2 juin : souper de homard – Le 8 septembre : moules et frites – Le 4 novembre : bouillon de maillé ...
Lumineux printemps
Lumineux printemps, viens réveiller la sève de nos érables; qu’elle circule des racines à la cime des arbres. Nous pourrons, de nouveau, savourer le délicieux sirop d’érable! ...

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