Bulletins

Au jour le jour, avril 2010

Le 211, rue Sainte-Marie, ancienne pharmacie du Dr Léotable Dubuc

Gardien de barrière
Quand mes grands-parents Desrosiers sont arrivés de la côte Sainte-Catherine pour s’installer près du village de La Prairie leur famille comptait cinq enfants. On était au début de l’été. Le plus jeune des enfants était un bébé et les autres avaient de deux à sept ans. Grand-père avait déjà une bonne expérience comme cultivateur, mais il n’avait pas les moyens d’acquérir une terre. Il en loue une, dite terre des syndics. Ces derniers sont les administrateurs des affaires de la commune de La Prairie. La terre longe la limite sud-ouest de la commune dont elle fait partie. D’une largeur de deux arpents, elle s’étend du fleuve, sur 25 arpents, jusqu’au rang San José. Elle est pourvue d’une grange et à son extrémité ouest, sur une partie située entre le Chemin du bord de l’eau et le fleuve, d’une modeste habitation réservée au gardien de la barrière. Comme son nom le dit, la commune est à l’usage de la communauté des censitaires d’une seigneurie (les Jésuites) qui, sous certaines conditions, sont autorisés à y récolter du bois et à y faire paître les animaux. Les parties en prairie de la commune où le pâturage est possible sont clôturées pour éviter que les animaux n’aillent errer et se perdre aux alentours. Non loin de la maison du gardien, une barrière permet de livrer passage aux vaches lorsque leurs propriétaires les mènent au pré et les ramènent chez eux pour la traite. Cette entrée accommode surtout les premiers cultivateurs dont les terres débutent près de la limite de la commune. Ceux qui ont des taures les laissent s’y nourrir du printemps à l’automne. En aménageant dans la modeste demeure du gardien la famille devient connue comme Les Desrosiers de la barrière. Dans son rôle de gardien grand-père veille à ce que la barrière soit en bon état et qu’elle soit bien fermée lorsqu’il le faut. Il a aussi l’obligation d’approvisionner en eau les abreuvoirs où les bêtes viennent se désaltérer, près de la barrière. Aussi souvent que cela est nécessaire, il remplit un gros tonneau d’eau puisée dans le fleuve et que son cheval tire sur un stone bob, un traîneau utilisé lors de l’épierrage d’un champ. Elysée Choquet résume bien l’avantage du système des gardiens de barrière. Conçu pour éviter d’onéreux débours il doit être avantageux tant pour l’administration des syndics que pour le gardien de barrière pour être durable. À son avantage, le gardien se voit accorder par bail le droit de cultiver à son profit une certaine partie de terre de la commune aux conditions ordinaires de 1 $ l’arpent (en 1903). Il a une maison à sa disposition, grand-père l’améliorera passablement, à ses frais, pendant son séjour. En contrepartie, il devra, la première année de son bail, défricher la terre de ses aulnaies, arbustes et buissons. L’année précédant la fin de son bail, après l’avoir cultivé à son gré, il s’oblige à semer l’étendue cultivée en mil et en trèfle. Il laissera ainsi un beau pré de grasses pâtures aux usagers de la commune. Si le gardien cultive la terre assez longtemps et travaille bien il y trouve aussi son compte. Sans avoir à s’endetter et pour un loyer modeste, il peut en tirer de bons revenus tout en bénéficiant d’un logis. À l’automne de 1922, dix-neuf ans après la signature de son premier bail et après trois reconductions, Arthur Desrosiers s’engage pour un dernier terme de cinq ans. Le 11 octobre 1922, le cahier des délibérations des syndics fait état de ce que suit : 50 arp, Boulevard Salaberry, à Arthur Desrosiers: 5 ans, $2 l’arpent, donc $100 année – Semé 3 ans, 2 ans en prairie après mil et trèfle: broussailles et cloture aux frais du loca. Au cours de son séjour sur la terre des syndics, la famille Desrosiers s’est consacrée à la culture maraîchère. On produisait de la tomate en grande quantité. Par contrat, la plus grande partie était livrée au village à la conserverie De Gruchy. On écoulait aussi au marché Bonsecours, où on se rendait en voiture, des cargaisons de boites de tomates, de poches de patates, d’oignons et de haricots jaunes. En bonne partie pour l’usage de la famille, on cultivait aussi du maïs, des pois, de l’ail, des navets, carottes, betteraves, choux… Les légumes qui pouvaient se conserver étaient entreposés dans la cave de la maison. Grand-mère apprêtait aussi certains légumes pour la conservation : betteraves dans le vinaigre, cornichons salés, ketchup et autres. Six ou sept vaches permettaient de répondre amplement aux besoins de la famille en lait, crème et beurre. Le beurre non requis pour la consommation familiale était vendu au village au magasin Rother de la rue Saint-Louis. Un poulailler comptait une quarantaine de volailles dont quelques pintades et une oie destinée au plat de résistance du jour de l’An. On engraissait aussi quelques cochons dont on fumait les cuisses et les épaules. En somme, on vivait plutôt bien sur la terre des syndics, à peu de distance du village avec son église, ses écoles, ses magasins bien garnis, quelques parents et amis et même, au cours des années vingt, durant la saison estivale son cinéma en plein air dans la cour de Paul Hébert sur la rue Saint-Ignace. En 1927, vingt-quatre ans après qu’on se soit rapproché du village, on vint y vivre. Animaux, équipement agricole et tout ce qui serait désormais inutile furent vendus à l’encan. Comme pour plusieurs cultivateurs qui avaient trimé dur dans la force de l’âge le temps était venu de s’adonner à des tâches physiquement moins exigeantes tout en pouvant se permettre une vie sociale enrichie. Références Choquet, Elysée, Les communes de La Prairie, Imprimerie du Sacré-Coeur, 1935 ...
René Jolicoeur quitte la présidence
Bonjour chers membres. Après sept années extraordinaires à la présidence de la SHLM, j’ai décidé de passer le flambeau afin de me consacrer à d’autres activités mais tout en restant impliqué au sein de notre organisme. Tout d’abord, je tiens à remercier ceux qui ont cru en moi ainsi que tous les membres des différents conseils d’administration qui m’ont constamment appuyé. J’aimerais faire un petit recul et vous énumérer les grandes lignes du cheminement de notre Société d’histoire. En 2003, préparation d’un plan d’action pour se donner des outils et des objectifs à atteindre, réaménagement du local de généalogie et de la salle d’ordinateurs, participation à une levée de fonds (plaques commémoratives) avec la Fondation Histoire et Patrimoine de La Prairie et fondation du club de généalogie. En 2004, formation d’un comité pour notre site web, remplacement partiel de notre parc informatique, calendrier de conservation de nos archives avec Archi-Log, le pow-wow de deux jours avec la collaboration de l’école de la Magdeleine et la participation des conférenciers et danseurs de Kanawake à l’occasion du 400e anniversaire de l’arrivée de Champlain, le premier déjeuner du président pour les bénévoles et l’achèvement de la numérisation du Fonds des Jésuites. À cela s’ajoutèrent de nombreuses publications. En 2005, la participation de la SHLM au bien cuit de M. Guy Dupré, notre nomination au grand prix d’entrepreneuriat de la MRC de Roussillon et notre activité « Marcher dans l’ombre du passé » avec nos guides étudiants. En 2006, acquisition de nombreux répertoires et CD en généalogie, notre vente de livres usagés et, à la demande des membres, la préparation d’un code d’éthique, notre premier souper qui remplaçait le traditionnel brunch annuel au cours duquel la SHLM rendait un hommage à M. Guy Dupré. À l’automne de la même année nous recevions le congrès annuel de l’APMAQ (Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec). En 2007, le renouvellement complet de notre parc informatique, le 35e anniversaire de la SHLM souligné de façon mémorable en présence de plusieurs anciens présidents, acquisition de fonds d’archives et installation de plaques commémoratives sur des bâtiments de l’arrondissement. En 2008, la publication en couleur du Au jour le jour, notre premier souper bénéfice, vente de livres usagés, Gala Méritas à l’école de la Magdeleine et participation aux journées de la culture. En 2009, réorganisation et implication des responsables des différents comités : informatique, généalogie, archives, bibliothèque, publications et conférences. Le lancement du livre 1691 La Bataille de La Prairie a connu un immense succès. Enfin la mise à jour de nos règlements généraux allait permettre de redonner à l’assemblée générale des membres tous les pouvoirs qui lui incombent. Et pour 2010, nous prévoyons publier les répertoires des baptêmes, mariages et sépultures de la Nativité de La Prairie, réaliser la seconde phase de numérisation et de description des photos d’architecture de l’arrondissement historique et présenter au public une exposition sur les tramways de Montréal dans la première moitié du 20e siècle. Bien entendu, il y a des choses qui se répètent annuellement tels que le plan d’action, notre participation à la fête de la Saint-Jean, notre vente de livres usagés, nos visites guidées, notre participation au Gala Méritas, les journées de la culture et bien d’autres. Tout ceci s’est réalisé grâce à la très grande participation de nos bénévoles et au financement de la ville de La Prairie, de Desjardins Caisse La Prairie, de la Fondation Guy Dupré ainsi que de tous nos commanditaires, ce qui a permis d’étendre la visibilité de notre organisme en Montérégie. Encore une fois, merci à vous tous. ...
Mot du nouveau président
Suite à l’assemblée générale annuelle du 16 mars dernier, je suis devenu le nouveau président de la SHLM. Compte tenu du travail accompli et des défis qui s’annoncent, je considère cette nomination à la fois comme une marque de confiance et comme une importante responsabilité. Nous serons jugés sur nos résultats et sur notre habileté à nous entourer de bénévoles dévoués et compétents. En cours de mandat je pourrai heureusement compter sur l’appui et les conseils d’une solide équipe : Robert Mailhot, premier vice-président et responsable du réseau informatique. René Jolicoeur, second vice-président, qui saura nous faire profiter de son expérience. Stéphane Tremblay, secrétaire et coresponsable du Club de généalogie. Marie-Hélène Bourdeau, trésorière et responsable de l’animation auprès des enfants. Enfin, je salue le grand dévouement des responsables des divers dossiers, les nombreux bénévoles, nos partenaires et tous nos membres qui, fidèles année après année, nous accordent leur appui sans réserve. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: L'évolution de l'activité commerciale et industrielle à La Prairie
Nouvelles SHLM
Augmentation des cotisations pour l’année 2011 Compte tenu que la cotisation annuelle n’a pas varié depuis près de quinze ans et en raison de l’augmentation constante de nos frais d’exploitation : lors d’une assemblée ordinaire du C.A. tenue le 17 décembre 2009, M. Jean-Marc Garant, trésorier, a proposé d’augmenter, à partir de l’année 2011, le coût de la cotisation annuelle à 30 $ pour un abonnement individuel et à 50 $ pour un abonnement familial s’adressant à deux adultes et aux enfants mineurs habitant à la même adresse. La proposition a été adoptée à l’unanimité. Cette proposition fut par la suite soumise à l’approbation de l’assemblée générale du 16 mars 2010 et entérinée de façon unanime.   Vente annuelle de livres usagés Chers membres, La vente de livres 2010 s’annonce un événement exceptionnel pour tous les bouquineurs ! En tant que membres, vous recevez aujourd’hui votre invitation à la prévente qui aura lieu le 28 mai. Ouvrez vite l’invitation et signifiez rapidement votre participation à cette rencontre ! Ainsi, vous aiderez les membres du comité dans l’organisation de cette prévente. Vous recevez également quelques petites affiches expliquant la vente de livres qui se tiendra du 29 mai au 6 juin. Nous vous demandons de les distribuer à vos parents et amis. Plus il y aura de publicité, plus cette activité de financement sera un succès ! Merci et au plaisir de vous recevoir le 28 mai. Hélène Létourneau, directrice du comité de la vente de livres. ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Laurent Houde René Jolicoeur Hélène Létourneau Révision Jean-Pierre Yelle Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec) J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.laprairie-shlm.com Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur. La Caisse populaire de La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, mars 2010

Ancien magasin général Demers et McGee

La grande vente de livres usagés de la SHLM
Du 29 mai au 6 juin 2010 ...
Le curé Florent Bourgeault de La Prairie
L’abbé Florent Bourgeault, curé de La Prairie de 1877 à 1892, est connu pour avoir participé aux grandes réalisations suivantes : l’ouverture du nouveau cimetière, l’établissement du noviciat des Frères de l’Instruction chrétienne, l’érection du monument à Kathéri Tekakwitha et l’érection de la croix du rang de La Bataille. Il a laissé un journal historique qui a déjà fait l’objet d’articles dans notre bulletin Au jour le jour. Mais que savons-nous de lui avant son arrivée à La Prairie et après son départ ? Florent Bourgeault est né le 23 février 1828 à Lavaltrie. Il est le fils de Victor Bourgeault et de Marie-Josephe Bourque. Il a entre autres cousins le célèbre Victor Bourgeau, menuisier, charpentier, sculpteur et architecte, lequel a signé la façade et la décoration de l’église actuelle de La Prairie. À la suite d’études classiques et théologiques à l’Assomption, il est ordonné prêtre à Lavaltrie en 1851. Il enseigne ensuite la philosophie et la théologie au collège de l’endroit jusqu’en 1855. Il devient alors vicaire à Saint-Polycarpe puis, la même année, le premier curé de Saint-Joseph-du- Lac et ce, jusqu’en 1859. Il est ensuite nommé curé de la Pointe-Claire où il remplace Mgr Fabre durant 18 ans, soit de 1859 à 1877, puis curé de La Prairie durant 15 ans, soit de 1877 à 1892. Devenu chanoine honoraire puis titulaire de la cathédrale de Montréal, il quitte la cure de La Prairie à la fin de septembre 1892, tout juste après avoir été désigné vicaire général à l’archevêché de Montréal. À la mort de Mgr Fabre, il occupe l’important poste de vicaire capitulaire et administrateur de l’archidiocèse de Montréal. Il fait à cette occasion la première page du journal Le Monde illustré du samedi 16 janvier 1897, sur laquelle apparaît la photo ci-contre. Il s’agit plus précisément d’une gravure faite à partir d’une photographie signée L.-E. Desmarais, l’une des rares que nous connaissions de lui. Le journal souligne que Mgr Fabre avait souhaité, avant sa mort, voir son vicaire général, Monsieur le chanoine Florent Bourgeault, devenir vicaire capitulaire et administrateur de l’archidiocèse. Le Monde illustré se dit « heureux de lui payer un juste et public tribut d’hommage, de respect et de gratitude », à la suite de sa nomination. À l’intérieur de l’édition du 17 juillet du même journal, la même photo réapparaît, cette fois malheureusement pour annoncer son décès survenu le 9 juillet 1897, en soirée. On affirme alors que M. le chanoine Florent Bourgeault remplaçait dignement le regretté Mgr Fabre. Il serait décédé des suites d’une congestion cérébrale. Dans le dictionnaire biographique du clergé canadien-français, on le qualifie de conseiller prudent, profondément pieux, confident discret, doux et ferme à la fois, d’ami complaisant et de patriote ardent. Sa science théologique, ajoute-t-on, lui permettait de répondre sur-le-champ aux consultations les plus difficiles et les plus variées. Notons aussi que Florent Bourgeault a fait partie du bureau de direction du journal catholique de Montréal, le Nouveau-Monde. Ainsi, après son départ de La Prairie à l’âge de 64 ans, loin de prendre une retraite paisible, notre curé connaît une vie fort active et assume d’importantes responsabilités.   Références Allaire, J.-B.-A., Dictionnaire biographique du clergé canadien-français, St-Hyacinthe, 1908 Au jour le jour, décembre 1998, SHLM Dictionnaire biographique du Canada en ligne Journal d’un curé de campagne, SHLM Le Monde illustré, 1897, BANQ, sur microfilm Registres de la paroisse St-Antoine-de-Lavaltrie, 1809, 1867, Family Search en ligne Registres de la paroisse St-Charles-sur- Richelieu, 1818, Family Search en ligne ...
Deux départs au conseil d'administration
Je suis devenu membre du conseil, en mars 2003, à la suite de la démission de la secrétaire, Mme Manon Charbonneau, en novembre 2002. Je fus immédiatement promu secrétaire du conseil, accepté à la réunion générale de juin suivant, et y est demeuré jusqu’en 2007. Les grands dossiers d’alors concernaient l’enfouissement des fils électriques dans le Vieux La Prairie ainsi que les plaques historiques que la Société voyait à faire placer ici et là dans la ville. Les Jean L’Heureux, Serge Langevin, Céline Lussier, René Jolicoeur, Lucie Longtin, Gaétan Bourdages et Stéphane Tremblay sont venus, avec les années, m’aider dans les tâches administratives qui incombent à un conseil d’administration. Chacun y a apporté son expertise et son dévouement à la cause de l’histoire locale et régionale et à la généalogie des familles de La Prairie. Les discussions ont été quelques fois houleuses, mais jamais acrimonieuses et se sont toujours terminées sur un consensus sans une seule note discordante. La révision des règlements de la Société a occupé plusieurs soirées et propositions aux réunions annuelles. Encore en 2010 les règlements sont amendés afin de toujours les rendre plus conformes aux réalités de la Société. Les règles d’éthiques nous ont demandé aussi plusieurs réunions importantes. Aujourd’hui, nos règles d’éthiques sont copiées par d’autres sociétés d’histoire. Je fus très heureux de pouvoir donner de mon temps au conseil d’administration de la SHLM. Ce sont des conditions de santé qui font que je quitte mes fonctions au sein du conseil. Tant que je le pourrai, je vais continuer à m’occuper des archives de la Société ainsi qu’à la vente du logiciel Archi-Log. Si d’autres tâches me sont offertes et que je puisse les accomplir, cela me fera un plaisir de le faire. Je remercie tous ceux et celles qui ont été à mes côtés pour le bon déroulement de la Société. Jean-Marc Garant   Bien chers amis c’est avec plaisir que je m’adresse à vous. Au cours des années qui ont précédé ma venue au C.A., la passion des membres pour les buts de la SHLM est devenue mienne quand je suis devenu membre actif. Mes différents postes au C.A. m’ont permis d’observer la progression ferme et constante de la Société. Je pense par exemple à la protection du Vieux-La Praire, le classement du fonds Élisée-Choquet, l’analyse de la propriété foncière de la seigneurie au cours des siècles par Mme Patricia McGee et son équipe de bénévoles. « Le Bastion » et le « Au Jour le Jour » qui a permis à de nombreux membres de faire connaître leurs travaux de recherche. C’est avec amitié que je me souviens de M. Viateur Robert, qui m’a initié à la généalogie, au point de me voir confier par le C.A. la responsabilité du comité de généalogie. À ce titre, j’ai à mon tour initié un grand nombre de nouveaux membres à la généalogie. Au début des années quatre-vingt-dix, j’ai procédé à la compilation des baptêmes, mariages et sépultures avec l’aide d’employés et de bénévoles. Une publication est à prévoir bientôt à ce sujet. En collaboration avec M. André Kahlé, informaticien, la Société a réalisé un programme spécialisé en gestion des archives selon les règles RDDA. Au-delà de 90 clients ; sociétés d’histoire, centres d’archives, maisons d’enseignements et autres ont déjà acheté ce logiciel. Je m’en voudrais d’oublier nos publications faites par nos membres et notre vente de livres usagés à laquelle je participe avec de nombreux autres bénévoles, ce qui contribue à rendre notre organisme plus autonome sur le plan financier. Au cours des années la Société a largement financé ses activités par des programmes d’aide des gouvernements fédéraux et provinciaux ainsi que de commanditaires privés trop nombreux pour tous les nommer ici. Cela sans oublier l’appui indéfectible de la Caisse populaire de La Prairie. Notons également l’aide généreuse des deux derniers maires de la ville de La Prairie, M. Guy Dupré et Mme Lucie Roussel, ainsi que leurs conseillers sans qui nous n’aurions pu avoir les moyens de nos ambitions, comme c’est le cas malheureusement pour de nombreuses sociétés d’histoire au Québec. Il arrive trop souvent que les organismes à but non lucratif aient de la difficulté à assurer la relève. Heureusement cette année plusieurs personnes de talent ont accepté de relever le défi. Connaissant ces personnes je demeure convaincu que la SHLM va poursuivre sa croissance. Acceptez mes remerciements pour votre amitié et votre appui durant toute la durée de mes nombreux mandats au conseil d’administration.  Jean L’Heureux ...
Assemblée générale
Tous nos membres sont invités à l’assemblée générale annuelle du 16 mars prochain à 19 h 30. De nombreux changements sont en vue dans la composition actuelle du conseil d’administration ainsi que dans l’ensemble de nos règlements. Votre présence est un reflet de la vitalité de notre organisme. ...
Nouvelles SHLM
Acquisitions récentes dans notre bibliothèque   Depuis plus de deux ans Mme Geneviève Dumouchel, bibliothécaire, a procédé à l’élagage et refait tout le classement de notre bibliothèque : un travail colossal. Elle vous livre ici les titres de quelques-unes des acquisitions les plus récentes.   Album souvenir : Candiac, une fleur en fête, 1957-2007 Monique Bilodeau. Alfred Fournier dit Préfontaine [suivi de] : les écoles de rang de la Paroisse Saint-Antoine-de-Longueuil / [par] Josée Poirier Gaétan Bourdages, Jean Joly et Stéphane Tremblay. 1691, la bataille de La Prairie, Guilberte C. Bouvier. Kateri Tekakwitha : la plus belle fleur épanouie au bord du Saint-Laurent Pierre Brault. Album-souvenir, 1782-1982, L’Acadie Rémi Caradot. Aéroport, de Saint-Hubert, 1927-1941 Code civil du Québec John Demos. Une captive heureuse chez les Iroquois : histoire d’une famille de Nouvelle- Angleterre au début du XVIIIe siècle Yvon Desloges. À table en Nouvelle-France : alimentation populaire, gastronomie et traditions alimentaires dans la vallée laurentienne avant l’avènement des restaurants Emmanuel Desrosiers. Billets de Emmanuel Desrosiers, mars 1927 à août 1930 Emmanuel Desrosiers. Contes et nouvelles de guerre, 1941-1942 Emmanuel Desrosiers. Écrits parus dans « le Pharmacien », 1935-1942 Emmanuel Desrosiers. Emmanuel Desrosiers, 1897-1945 : recueil de ses écrits parus dans « Mon Magazine » d’octobre 1930 à juin 1932 Emmanuel Desrosiers. Romans et écrits divers Jean-Charles Fortin. La Montérégie Lionel Fortin. Histoire d’une paroisse : Saint-Pierre-Apôtre de Longueuil, 1950-1980 Édouard Hamon. Les Canadiens-français de la Nouvelle-Angleterre Claudette Houde. Écrits sur l’histoire de La Prairie Laurent Houde. De Antoine Desrosiers et Anne Du Hérisson à la famille de Arthur Desrosiers et Pacifique Demontigny Jean-Marie Lepage. Album souvenir sport-loisir, Michel Pratt. Brossard, 1958-2008 : un pont entre hier et demain Marcel Trudel. Mythes et réalités de l’histoire du Québec, t. 2, 3, 4 P. Roy Wilson. Les belles vieilles demeures du Québec   Message du comité de la vente de livres usagés Par Hélène Létourneau, responsable de la vente de livres La cueillette de livres bat son plein et nos bénévoles peuvent déjà vous dire qu’il y aura des milliers de livres neufs et usagés en bon état mis en vente. Des trésors de lecture, pour tous et pour tous les goûts, seront proposés lors de la prévente réservée aux membres le 28 mai et ensuite pour tous du 29 mai au 6 juin. Afin que cette activité de financement soit un réel succès, nous continuons à ramasser des livres ! Passez le message à vos connaissances ! On apporte les livres au local de la SHLM pendant les heures d’ouverture. Merci pour cette collaboration. ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Geneviève Dumouchel Jean-Marc Garant Jean Joly Hélène Létourneau Jean L’Heureux Révision Jean-Pierre Yelle Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec) J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.laprairie-shlm.com Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur. La Caisse populaire de La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, février 2010

Pavage de la rue Saint-Georges

Quand on reconnaissait une belle écriture par un diplôme
Au temps où Viviane Desrosiers a étudié au Couvent de La Prairie, de 1917 à 1926, on accordait une attention particulière à l’enseignement de l’écriture. Le Couvent, établissement scolaire privé pour filles, était une institution des religieuses enseignantes de la Congrégation de Notre-Dame. À l’époque, l’enseignement y était prodigué de la première à la neuvième année. Si l’enseignement de l’écriture y était bien soigné, cela tenait en partie au fait qu’une religieuse de la congrégation, Soeur Sainte-Marie-Archange, avait publié, en 1911, une Méthode d’enseignement du système éclectique d’écriture, un ouvrage réédité à quelques reprises. Dans une édition de 1921, l’auteur indique que le système « réunit tout ce qu’offrent de meilleur les différents systèmes répandus un peu partout depuis quelques années. » Le système éclectique met l’accent sur deux aspects fondamentaux d’un bon apprentissage : des techniques d’ordre physique et un climat d’apprentissage encourageant. Au plan technique se retrouvent d’une part, par exemple, l’utilisation de feuilles détachées à réglure spéciale et, d’autre part, le développement de gestes précis favorisant la maîtrise de l’acte d’écrire : position du corps, tenue du papier, tenue et qualité de la plume ou du crayon, mouvements du bras permettant de maîtriser ceux de la main et des doigts et le rythme des exercices dans un temps déterminé. « Pour stimuler la motivation de ses élèves, la maîtresse doit donc, avant tout, se mettre à leur portée et proportionner les premiers exercices à leur âge et à leur intelligence. » Là où il y a un défaut d’exécution, l’enfant doit être aidé à en voir clairement la cause et les moyens de le corriger. Cela s’avérera plus facile aux élèves d’une classe où le climat entourant les premières leçons aura fait aimer les exercices d’écriture. Le développement de la qualité de l’écriture se poursuivait au couvent tout au long de la durée des études des élèves. « Afin d’exciter leur émulation et de stimuler leur ardeur au travail, des diplômes étaient décernés à la fin de chaque cours à celles qui avaient subi avec succès un examen de capacité. » Ces diplômes étaient les suivants : Diplôme élémentaire 1 et 2 et final. Le DIPLÔME FINAL était octroyé aux élèves ayant terminé le Cours complémentaire du Système Éclectique d’Écriture et ayant acquis une écriture expédiée (un genre d’écriture courante) non seulement lisible, mais rapide et élégante. Les prétendantes à ces diplômes devaient constituer un dossier de leur travail et le faire parvenir avec une formule de demande à la Directrice générale des Études de la Congrégation de Notre-Dame, à Montréal. Les diplômes étaient payables d’avance. Probablement fait pour être encadré, l’original du diplôme reproduit ici mesure 53 X 43 cm et porte, sur cire rouge, le sceau de la Congrégation de Notre-Dame. Dans les années 1970, le Québec fut entraîné par un courant nouveau. On délaissa l’écriture cursive pour l’écriture scripte. « Depuis, la majorité des enfants apprennent encore à écrire en lettres détachées en première année avant d’apprendre à écrire en lettres attachées, en 2e et 3e années. La majorité revient cependant à l’écriture scripte en 4e année. (Infobourg) « De plus, à l’exception de l’Université Laval, aucune faculté des sciences de l’éducation n’enseigne la tenue du crayon, la gestion de l’espace graphique et les principes élémentaires du geste d’écriture… Les enseignants n’ont donc aucune notion de graphomotricité lorsqu’ils arrivent en classe. » À notre époque où la rédaction de textes et la correspondance entre individus se font de plus en plus à partir du clavier d’un ordinateur, une belle écriture conserve-t-elle encore sa valeur ? Pourrait-t-on encore dire en parlant de l’écriture d’une personne : « Quelle belle main ! » Références Soeur Sainte-Marie-Archange, CND. Méthode d’enseignement du système éclectique d’écriture, Congrégation de Notre-Dame, Montréal, 1921. Martine Rioux. Le plaisir de bien écrire, www.infobourg,com/editorial, 23 avril 2008. ...
Rue Ernest-Rochette
  Le Frère Ernest Rochette (Frère Damase) était le 7e enfant né du mariage de Joseph-Misaël Rochette et de Marie-Jessée Dussault. Il a vu le jour le 25 janvier 1895 à Pointeaux- Trembles, aujourd’hui Neuville, dans le comté de Portneuf. La rue qui porte son nom a été inaugurée en 1983 dans le quartier situé en bordure du terrain de golf de La Prairie. Le jeune Ernest entre au juvénat des Frères de l’instruction chrétienne à La Prairie en 1912. Après deux brèves années de formation, les besoins de l’époque étant pressants, il amorce sa carrière d’enseignant à l’Académie Saint-Paul. De retour à La Prairie en 1920, il y laissera sa marque dans les classes de garçons jusqu’en 1927. Ses qualités d’animateur et son influence stimulante le mènent ensuite pendant sept ans à la direction de plusieurs écoles jusqu’à ce qu’en 1934 il inaugure sa carrière de Directeur des Études pour la communauté. Son rôle consistait alors à surveiller et à stimuler les jeunes frères enseignants dans leurs études menant à l’obtention de diplômes universitaires reliés à leur enseignement. De 1952 à 1962, les supérieurs de la communauté lui confient la responsabilité du « Comité des livres » dont le travail consiste à soumettre au Département de l’Instruction publique les nouveaux manuels scolaires pour approbation. Grâce à son habileté et à sa vaste expérience de divers comités, le Frère Damase a su à maintes reprises convaincre les membres du Département d’approuver les manuels préparés par l’équipe de pédagogues de la communauté. Ces approbations eurent un effet majeur sur les activités et la rentabilité de l’imprimerie des Frères de l’instruction chrétienne à La Prairie ; d’où la création de plusieurs emplois locaux. Grâce à sa vaste culture, il fut par la suite sollicité pour siéger sur divers sous-comités du Département de l’Instruction publique afin d’examiner et d’approuver les volumes qui leur étaient soumis. Ernest Rochette oeuvra aussi comme directeur au Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke, enseigna à l’Université de Montréal, en plus de préparer le Bulletin de la Société de Pédagogie de Montréal dont il fut le président. Après sa retraite en 1965, en plus de rendre de nombreux services à ses confrères, il s’intéressa activement à la musique, à l’astronomie, à la météorologie, aux sports et à la rédaction de nombreux articles de revues. Pour ceux qui l’ont connu, le Frère Damase était un personnage. Lorsqu’en 1972 un groupe d’amateurs d’histoire décida de fonder une société d’histoire à La Prairie, on s’empressa de faire appel à ses compétences. Leur action mena en 1975 à la création de l’arrondissement historique de La Prairie. Malgré son âge avancé, Ernest Rochette travailla jusqu’à la dernière journée de sa vie. Il est décédé le 8 juillet 1983 à l’âge de 88 ans, dont 70 de vie religieuse. Merci à M. François Boutin, archiviste des Frères de l’instruction chrétienne, pour sa collaboration. ...
Les enfants pauvres de La Prairie
Depuis six mois, il n’existe plus dans notre village d’école pour les enfans pauvres et nous croyons bien, vu les apparances, qu’il sera longtems avant qu’il y en ait une. Le gouvernement alloue 20 louis par an pour les enfans indigens, mais si le maitre doit employer une partie de cette somme pour payer son logement, il est clair qu’il ne peut vivre, c’est pourquoi, l’automne dernier on avait résolu de bâtir une maison d’école dans le local désigné à cet effet ; ont fit même une souscription pour obtenir les fonds nécessaires. Nous apprenons aujourd’hui qu’ils sont insuffisans et qu’il n’est pas probable qu’on bâtisse la maison cette année. On ne saurait trop regretter ce retard ; les enfans qui devaient profiter du bienfait de la législature, s’élèvent dans l’ignorance et courent les rues, au scandale de tous les honnetes gens. Y a-t-il remède à ce mal? […] Extrait du journal L’Impartial, Village de Laprairie, jeudi soir, 7 mai 1835 ...
Mot du conseil d'administration
Nous amorçons l’année 2010 avec enthousiasme. La ville de La Prairie a reconduit son aide financière à la Société d’histoire et nous a accordé un budget pour l’achat de nouveaux livres. M. Jean L’Heureux prépare fébrilement la publication des répertoires BMS de la Nativité, le livre « 1691 : la bataille de La Prairie » s’est si bien vendu qu’il a fallu produire une seconde édition, de nombreux bénévoles travaillent déjà à préparer la vente de livres usagés de juin alors que nos conférences mensuelles connaissent un succès inégalé. De plus votre conseil d’administration est en pleine mutation, ces changements vous seront communiqués lors de l’assemblée générale annuelle de mars. Il y sera également question du budget et de nombreuses modifications à nos règlements. Nous comptons sur votre présence en grand nombre car votre appui est un signe de la vitalité de notre organisme. ...
Renouvellement
N’oubliez pas de renouveler votre carte de membre avant le 28 février prochain. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence : Les députés du Bas-Canada à la défense des censitaires de La Salle
Nouveaux membres
La SHLM tient à souligner l’arrivée de ces nouveaux membres : 407 Notaires – Carrier, Bibeau et Associés 408 Laura Stephens 409 Hélène Bleau 410 Jonathan Trottier 411 Sébastien Jodoin 412 Françoise Lamarre 420 Jean Delisle 413 Paul Boulianne 414 Céline Boulianne ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Laurent Houde Révision Jean-Pierre Yelle Design graphique François-Bernard Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec) J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.laprairie-shlm.com Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur. La Caisse populaire de La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, janvier 2010

Vaste maison bourgeoise face à l'église

Marchands ambulants et gypsys
Cela se passait au début du vingtième siècle alors que mes grands-parents Desrosiers demeuraient à la campagne, là où se termine le boulevard Salaberry. Grand-mère le voyait arriver, au moins une fois par année, avec son gros sac à dos. En l’apercevant, elle protestait contre cette visite : « V’là le petit vendeur ; j’ai besoin de rien. » En fait, elle lui achetait toujours quelque chose. Il était poli; il frappait à la porte et demandait s’il pouvait entrer et montrer sa marchandise. C’était un immigré, probablement dans la quarantaine, portant moustache et barbiche. Le teint légèrement foncé, il s’exprimait assez bien en français, mais avec un fort accent. Il transportait sa marchandise dans une valise assez particulière, faite d’une toile grise cirée et munie de courroies de cuir qui lui permettaient de la porter commodément comme sac à dos. Il en dépliait les panneaux en plusieurs côtés sur la table de la cuisine, étalant ainsi un ensemble surprenant de marchandises. Grand-mère, économe, ne se laissait pas tenter par les objets dont elle n’avait pas besoin. Elle n’achetait que ce qu’elle jugeait utile : de bons chaussons à 25¢ la paire, parfois un grand mouchoir rouge avec pois blancs que grand-père s’attachait autour du cou quand il allait travailler aux champs et, à l’occasion, quelques mouchoirs blancs et des débarbouillettes. Quand il la voyait hésiter devant ce qu’il lui proposait, il lui disait : « Toé, madame, té capable de m’acheter ça ! » Puis, faisant appel à sa générosité, il ajoutait : « Moé, j’su pauvre. T’en a de l’argent dans ton portefeuille. » Ces marchands ambulants, on les appelait des peddlers (peddler = colporteur). Ils faisaient assez bien leur affaire et, en général, avaient des prix corrects. Voyageurs à pied en début de carrière, certains prospéraient assez pour revenir faire la tournée de la clientèle en voiture traînée par un cheval et avec un stock beaucoup plus diversifié. À l’époque où les garçons de la famille fréquentaient l’Académie Saint-Joseph passa l’un de ces marchands qui vendait des habits. Grand-mère en acheta pour deux de ses garçons. Ils étaient vert foncé. Les jeunes furent bien fiers de les étrenner pour aller à l’école. En fin d’après-midi, revenant chez eux par le chemin du bord de l’eau, ils furent surpris par une averse. Avec comme conséquence, que mouillés de la sorte, les pantalons qui, à l’aller leur descendaient à la cheville, rétrécirent et leur remontèrent aux genoux. Cet événement est resté mémorable et on se plaisait dans la famille à le rappeler quand on avait le goût de rigoler. Emmanuel, devenu adolescent, aimait déjà inventer des histoires à partir de faits vécus. Pour rendre celle-ci plus drôle, il la transformait en racontant que, sous l’effet de l’averse, le pantalon de l’un avait effectivement rétréci jusqu’au dessous du genou, mais que, par contre, celui de l’autre avait pris assez de longueur pour traîner sous ses talons. Et, à sa mère qui n’avait pas apprécié de se faire flouer par ce marchand, il énonçait comme conseil, dans le langage de l’adolescent qui veut s’affirmer comme un homme, « la mère, fais-toi pas amancher (rouler) par des ras-le-… ! » Ces derniers êtres étant, bien entendu, les colporteurs dont il faut se méfier. Une ou deux fois par an, au printemps et à l’automne, des gipsys s’arrêtaient pour quelques jours sur le bord de la grève, près du chemin d’en bas, à environ deux arpents de la demeure des Desrosiers. Ces itinérants étaient peut-être en route vers le sud, à l’automne, et devaient en revenir, au printemps. Leur groupe de sept à huit personnes voyageait dans une grande voiture couverte d’une bâche de toile que tiraient deux chevaux. Ils dressaient deux tentes où ils dormaient la nuit. Ils mangeaient assis dans l’herbe, à proximité du petit feu sur lequel ils faisaient cuire leurs repas. Quand la température le permettait, certains se baignaient dans le fleuve. Presque à chacun de leurs passages, ils venaient à la maison et demandaient à acheter une volaille. Grand-père les amenait avec lui au poulailler. Ils y choisissaient le volatile qui leur convenait et en payaient le prix demandé. Grandmère les recevait toujours civilement et conversait avec eux, mais, en son for intérieur, ne leur faisait pas trop confiance. Elle les soupçonnait de revenir à la dérobée, le soir venu, et de voler une autre volaille. La chose était envisageable, car le poulailler était de l’autre côté du chemin et il y avait là un tas de fumier derrière lequel on pouvait passer en se dissimulant. Son époux ne leur prêtait pas ces mauvaises intentions. « C’est des pauvres gens, disait-il, c’est du vrai monde ». Il entendait par cette remarque que même si ces nomades étaient des étrangers dont on ne connaissait pas l’origine, ils étaient des humains comme les autres et qu’il convenait de les considérer et traiter comme tel. Ces gipsys qui s’arrêtaient quelques jours près de chez grand-père ne montraient pas d’indice de leur gagne-pain. Habituellement, ces gens en avaient un. En fait, ils étaient assez souvent des maquignons, reconnus et attendus dans des villages où ils avaient l’habitude de faire des affaires. Dans ce cas, ils y venaient camper pour quelques jours avec quelques chevaux attachés derrière leur véhicule. Les intéressés se présentaient pour examiner les bêtes. On questionnait, on discutait, on s’entendait sur un prix. Parfois, on procédait à un échange ou on leur vendait une bête. D’autres de ces gitans parcouraient les campagnes pour vendre des objets qu’ils fabriquaient de façon artisanale ; souvent des objets en osier. Le commerce pouvait se faire sur le mode du troc : objets contre aliments tels que des oeufs, des légumes ou des fruits. ...
L'informatique, un outil à votre service
Il y a deux ans, votre C.A. a créé un nouveau comité, soit celui de l’informatique, dont j’assume la responsabilité depuis environ un an, après avoir succédé à Jean-Pierre Yelle. L’informatique est devenue un outil incontournable au fil des années non seulement dans la vie de tous les jours mais également dans les activités de recherche en généalogie et en histoire. Je suis heureux de vous présenter ici brièvement notre parc informatique et de faire un tour d’horizon des services et des applications informatiques mises à votre disposition. Notre parc informatique comprend un ordinateur central (le « serveur ») auquel sont rattachés les ordinateurs satellites (les « postes ») que vous utilisez dans le cadre de vos travaux. Notre serveur a été changé en janvier 2009 et sa capacité est suffisante pour répondre à nos besoins pendant de nombreuses années. Nous avons présentement huit postes auxquels s’en ajouteront deux autres d’ici au printemps. Ils permettront de mieux faire face à la demande lorsqu’à l’été arriveront nos guides étudiants. Le comité s’occupe de l’acquisition et du maintien en bon état de l’équipement, des mises à jour logicielles, de la sécurité informatique, de la sauvegarde des fichiers en plus de vous fournir de l’aide si besoin est. Les applications actuellement disponibles sur les différents postes ont été installées en réponse à des demandes spécifiques afin de répondre aux besoins de nos membres. Par défaut, toutes les applications sont disponibles sur tous les postes sauf si précisé autrement. Mentionnons : 1. L’accès au catalogue de la bibliothèque de la SHLM. 2. Le contenu du CD des textes de Benjamin Sulte. 3. Le contenu du CD du Dictionnaire généalogique Tanguay. 4. La banque de données contenant le répertoire des paroisses du Canada. 5. La banque de données contenant le répertoire des baptêmes, mariages et sépultures de St-Philippe de La Prairie. 8. La banque de données contenant le répertoire des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de La Nativité de La Prairie. 9. Le contenu du CD de St-Cyrille de Wendover (baptême, mariages sépultures). 10. Le Dictionnaire biographique du Canada. 11. Le Fonds des Jésuites. 12. La généalogie des Français d’Amérique du Nord ; disponible sur le poste 1 (P01) seulement. 13. La banque de données “Ancestry” disponible en français et en anglais sur internet (Ancestry.com) 14. Le RAB du PRDH (Registre des actes de baptême du Programme de recherche en démographie historique) ; disponible sur P02 seulement. 15. Le Dictionnaire généalogique du Québec ancien, des origines à 1765 ; sur P04 seulement. Vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires ? N’hésitez pas à me contacter. Au plaisir de mieux vous servir. [email protected] ...
Table de concertation des sociétés d’histoire de la Montérégie
N.D.L.R. Ce texte s’inspire du procès-verbal dressé par Mme Lyne Saint-Jacques de la FSHQ. Le 5 décembre dernier, la SHLM était l’hôte de la rencontre des sociétés membres de la Table de concertation des sociétés d’histoire de la Montérégie. Dix-sept sociétés d’histoire étaient représentées : messieurs Jean L’Heureux et Jean-Marc Garant siégeant au nom de la SHLM. De nombreux sujets étaient à l’ordre du jour. Plusieurs soulignèrent la nécessité de produire un bottin des conférenciers ayant déjà été invités par les différentes sociétés d’histoire. À ce titre, M. Michel Pratt recommande aux participants de vérifier auprès de l’Association des auteurs de la Montérégie la possibilité d’obtenir des subventions pouvant les aider à payer les cachets des conférenciers. On souleva par la suite de nombreuses questions au sujet de la protection et de la conservation des archives privées. Or, curieusement, les participants à l’ancienne Table des archives privées en Montérégie se posaient autrefois les mêmes questions. Malgré tout, on décide « qu’il y aurait lieu de tenir une journée de réflexion sur les archives privées en Montérégie en établissant des buts précis. » Tous se disent d’accord avec cette formule à la condition d’aboutir à des actions concrètes. Un participant rapportait que sa société d’histoire a réussi à conclure une entente avec leur ville afin d’utiliser l’équipement municipal haut de gamme pour numériser les archives historiques de la paroisse. Un bel exemple de collaboration. Enfin, il fut question des difficultés liées à la protection du patrimoine en Montérégie. Les sociétés d’histoire doivent faire preuve de prudence, car elles dépendent souvent de la municipalité pour le logement et de l’aide financière. Il arrive même que des fonctionnaires municipaux leur demandent de ne pas faire de vagues. D’ailleurs les conseils municipaux sont souvent frileux lorsqu’il est question d’adopter un PIIA (Plan d’implantation et d’intégration architecturale). Il faut donc savoir jouer son rôle d’information et de sensibilisation du public à l’importance de la conservation du patrimoine bâti tout en obtenant la collaboration des élus : un défi de taille. La prochaine rencontre est prévue à l’automne 2010. À suivre ! ...
Message du comité de la vente de livre
Des bénévoles ont commencé à préparer la vente de livres qui aura lieu en juin 2010. Nous recueillons des livres neufs ou usagés en bon état. Vous avez des livres en trop dans votre bibliothèque ? Donnez-les à la SHLM ! Tous les genres de livres sont acceptés, qu’ils soient pour enfants, adolescents ou adultes. Déposez-les au local de la Société durant les heures d’ouverture. Aidez-nous dans cette activité de financement en passant le message aux membres de votre famille, à vos amis, à vos voisins… Plus il y aura de livres, plus le bouquinage sera intéressant pour tous ! Merci pour votre collaboration ...
Renouvellement
N’oubliez pas de renouveler votre carte de membre avant le 28 février prochain. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: Votre nom et son histoire
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Laurent Houde Robert Mailhot Révision Jean-Pierre Yelle Design graphique François-Bernard Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec) J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.laprairie-shlm.com Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur. La Caisse populaire de La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

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