- Au jour le jour, mars 1996
Conférence : « Jean-Jacques Lefebvre, sa carrière et son œuvre »
Mercredi, le 20 mars 1996 à 20 heures aura lieu une présentation sur un pionnier de l’histoire régionale et de la généalogie au Québec : JEAN-JACQUES LEFEBVRE, 1905-1992, archiviste de carrière. Gilles Laberge, historien-archiviste, s’intéressera à l’homme, à sa carrière et son œuvre, bien méconnue, pour nous dévoiler de larges pans de ses travaux biographiques et généalogiques.
Il faut signaler qu’il est l’auteur de plusieurs portraits de familles anciennes de Montréal, du Richelieu, de la rive sud et aussi de La Prairie qui font toujours l’objet de références chez les généalogistes. Autres initiatives, J.-J. LEFEBVRE a aussi produit plusieurs manuels de référence sur le passé du Québec. C’est un homme à découvrir!
Au sujet du conférencier Gilles Laberge, il poursuit toujours une carrière professionnelle dans la grande région du Sud-ouest de Montréal avec des publications, des recherches, de l’animation thématique, un rôle de ressource-conseil, de concert avec maints organismes gouvernementaux et locaux.
Parmi ses dernières recherches, Gilles Laberge a produit une vaste étude, avec l’aide financière du Ministère de la culture et des communications (Québec) et de la Société historique de La Prairie, sur l’œuvre considérable à recenser du généalogiste, JEAN-JACQUES LEFEBVRE, originaire de Saint-Constant. Il a entre autres remarqué que les publications de ce pionnier nous livrent de larges portions de l’histoire des hommes et des femmes de La Prairie toujours à découvrir!
Gilles Laberge
La conférence aura lieu dans les locaux de la Société historique, au 249 de la rue Sainte-Marie. Bienvenue à tous. L’entrée est gratuite.
Le 20 mars à 20 heures.
- Au jour le jour, mars 1996
Les salles de cinéma à La Prairie
Cette année, le cinéma fête son centenaire : 1896-1996.
Qu'en est-il de la projection de films à La Prairie depuis le début du siècle? Une dame âgée a vécu les étapes de la progression du cinéma. Elle nous livre ce qu'a conservé sa mémoire alerte et fidèle. Adolescente, elle allait « aux vues » avec son père, fin des années 1910 et années 1920, à la « salle » de cinéma tenue par Paul Hébert, propriétaire, dans le village, rue Saint-Ignace, lot # 26. M. Hébert avait bâti un ajout à sa maison, par l'arrière. Cette « salle », couverte de tôle ondulée avait une particularité unique : un arbre y poussait et les branches s'élançaient vers la lumière par un trou pratiqué dans le toit.
La caissière, madame Purissima Dubois, habitait le lot # 27, la maison s'y trouve encore. On était à l'époque du film muet et Harold Ste-Marie, talentueux pianiste qui jouait « par oreille », adaptait ses performances à l'action du film.
Notre aînée se souvient de deux films qu'elle a bien appréciés. La sœur Blanche, avec Liliane Gish, et Le Bossu de Notre-Dame avec Lon Chancy. En 1927 les inventeurs ont mis au point le cinéma parlant. A La Prairie, cette amélioration viendra dans les années 30.
La 2ème salle de cinéma logera, chemin de Saint-Jean, dans l'ancienne église protestante désaffectée. Ce bâtiment, solidement construit, existe encore; il deviendra le garage Deneault, puis l'atelier Désilets (324 Chemin de Saint-Jean) près de la rue Notre-Dame.
Les résidents de La Prairie, surtout les jeunes, auront les « vues » de la Molson, debout, en plein air. Rue Saint-Ignace dans les années 30 et 40 se trouvait la « cour d'école » des garçons qui fréquentaient l'Académie St-Joseph, angle Saint-Jean et Saint-Ignace.
À la fin du printemps et à l'été, on dressait un grand écran, près du rempart. Lorsque le jour tombant permettait une visibilité convenable, la projection du film commençait. C'était gratuit et la foule des jeunes s'amusaient ferme supportés par la musique à forts décibels. Une pluie importante était cause de désappointement pour tous.
La 3ème salle de cinéma : 1941-1982. Monsieur Armand Auclair achète en 1941 l'édifice portant le numéro civique 286, chemin de Saint-Jean à La Prairie. Dans ce bâtiment logeait dans les années 30 messieurs Brossard et Crépin, concessionnaires d'automobiles Ford. Armand Auclair aménage une confortable salle de cinéma, plancher incliné et sièges rembourrés.
À La Prairie on disait : je vais au théâtre, voulant dire cinéma. Nous sommes évidemment à l'époque du cinéma parlant et la salle était très achalandée. On présentait des programmes intéressants et variés qui plaisaient à la clientèle de La Prairie et des villages environnants. Jean-Paul Auclair prend la relève de son père et réussit à 1enir le cinéma jusqu'en 1982.
D'autres inventions de notre XXe siècle sonneront le glas pour les salles de cinéma tenues par des particuliers. La télévision, les clubs Vidéo changent radicalement les habitudes des amateurs de films.
Les compagnies américaines telles « Famous Players », « Odéon » et autres, détiennent aujourd'hui le monopole de la présentation de films; ce sont elles maintenant qui décident ce que la clientèle devra voir et apprécier.
Dans une grande ville comme Montréal existent des « salles de répertoire », subventionnées ou non, qui offrent des films que choisissent ceux qui refusent de suivre la mode imposée.
On est loin de la fascination qu'exerçait l'image du film muet du début du siècle à La Prairie. Au cours de ce siècle d'existence du cinéma on est passé de l'image qui bouge, à l'ordinateur et à l'homme qui marche sur la lune!
- Au jour le jour, mars 1996
Généalogie de Robert Gagné
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Robert Gagné France Gervais |
P. de J. de Longueuil 24 novembre 1990 |
Hermas Gervais Léa Choquet |
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Fernand Gagné Jeanne-d’Arc Poirier |
Saint-Henri de Montréal 28 octobre 1950 |
Isidore Poirier Eulalie Montpetit |
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Alphonse Gagné Aglaé Imbeau |
Saint-François, Île d’Orléans 28 septembre 1920 |
Célestin Imbeau Geneviève Picard |
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Gaudiose Gagné Marie Lacouline |
Saint-Roch de Québec 13 octobre 1884 |
Gaudias Lacouline Marie Thibault |
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Fabien-Ferdinand Gagné Adélaïde-Victoire Thivierge |
Saint-François, Île d’Orléans 28 août 1855 |
Louis Thivierge Marthe Lacroix |
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Louis Gagné Marguerite Verret |
Saint-Jean, Île d’Orléans 16 janvier 1815 |
Jean Verret Marie-Anne Charlan |
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Louis dit Raphaël Gagné Marie-Geneviève Guyon dit Dion |
Saint-Jean, Île d’Orléans 20 février 1792 |
Augustin Guyon dit Dion Marie-Thérèse Delisle |
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Louis Gagnier Isabelle Guérard dit Legras |
Saint-François, Île d’Orléans 19 novembre 1764 |
Charles Guérard Marie-Madeleine Lepage |
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Raphaël Gagné Marie-Josephte Allaire |
Saint-François, Île d’Orléans 4 juillet 1729 |
Louis Allaire Anne Asselin |
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Ignace Gagné Louise Tremblay |
L’Ange-Gardien, Montmorency 6 novembre 1689 |
Pierre Tremblay
Anne Achon |
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Louis Gasnier Marie Michel |
Saint-Martin, Igé, Orne Notaire Régnard, Perche, France, 11 juin 1638 |
Pierre Michel Louise Gosri |
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Louis Gasnier Marie Launay |
De Saint-Martin du Vieux-Bellême, arrondissement Mortagne, évêché de Chartres, Perche (Orne) |
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Robert Gagné, archiviste de l'Association Gagné-Bellavance
Né à Montréal en 1952, Robert Gagné habite Brossard depuis quelques années. Sa passion de l'histoire l'entraîne à suivre des cours de généalogie avec M. Claude Perrot et à obtenir un diplôme en instrumentation historique de généalogie à l’UQAM. Membre de l'Association de famille Gagné-Bellavance, il est nommé archiviste. Il a écrit un essai intitulé « Instrument de recherche concernant Pierre Ganier fils de Pierre Ganier et Marguerite Rosée ».
Le patronyme Gagné a subi plusieurs transformations au cours des siècles. À l'origine il s'écrit Gasnier et prend lentement les formes populaires de Gagné et Gagnier.
Louis Gasnier, né le 13 septembre 1612, est le cadet d'une famille de quatre enfants : Noël, Jacques, Pierre et Louis. Seul Louis et Pierre viendront au Canada. Fils de Louis Gasnier et Marie Launay, Louis travaille avec son père comme meunier à Guémansais, puis au moulin de Courtoulin dans la province du Perche. Il épouse en 1638 Marie Michel à l'église Saint-Martin, à Igé dans le département de l'Orne.
Louis et Marie vivent à Igé et rêvent du Nouveau monde. Ils ont eu deux enfants lorsque la famille Gasnier traverse l'océan et fait baptiser à Québec, le 20 septembre 1644, une fille qu'elle nomme Marie. Deux ans plus tard, les Gasnier s'installent à la ferme Saint-Charles du Cap-Tourmente, où Louis exerce le métier de laboureur pour le compte de la Compagnie des Cent Associés.
Le 20 octobre 1650, on lui concède une terre de cinq arpents non loin du futur site Sainte-Anne de Beaupré. Au printemps 1661, Louis disparaît soudain avec un de ses voisins, Louis Guimond. Un manuscrit conservé au Séminaire de Québec révèle qu'à huit heures du matin commença le massacre de plusieurs personnes à Beaupré. Les Relations des jésuites mentionnent une lettre du captif J. François Hertel : « connaissez-vous Louis Guimond pris cet été?… » Il est très probable que Louis Gasnier fut pris par les indiens à cette occasion. Finalement, l'inventaire des biens de Louis Gasnier et Louis Guimond fut rédigé le même jour, soit le 14 juillet 1661.
Au mystère de la disparition des deux Louis s'ajoute une certaine confusion. Lequel des deux fut le premier miraculé de Sainte-Anne de Beaupré en 1658? L'abbé Morel mentionne le nom de Louis Guimond dans sa première liste des « Miracles arrivés en l'église de Sainte-Anne… », mais dans sa seconde liste rédigée en 1687 et plus complète, le nom de Louis Gasnier remplace celui de Louis Guimond. Le mystère reste entier.
COMPLÉMENT
Trois souches de Gagné se partagent la descendance de ce nom au Canada. François Gagné dit Poitevin, fils de Jean et d'Andrée Roussette. Il épouse à Trois-Rivières Jeanne Vanasse le 3 novembre 1695. Les deux autres, deux frères, sont parmi les pionniers du Régime français : Pierre et Louis Gasnier. Fils de Louis Gasnier et Marie Launay, Pierre épouse Marguerite Rosée vers 1639, à Saint-Côme de Vair. Le couple se retrouve Québec à l'été 1653.
Cet ancêtre décède sur la côte de Beaupré en 1656. Suite à sa mort, sa veuve Marguerite Rosée ira s'installer à Montréal avec trois de ses enfants : Pierre, Nicolas et Marguerite. Seul son fils Louis demeure sur la côte de Beaupré. Louis, surnommé Bellavance, fut gratifié par Jean Talon en 1672 d'une seigneurie au Cap St-Ignace, qu'il partage avec Nicolas Gamache. Plusieurs de ses descendants portent aujourd’hui le nom de Bellavance.
Pierre, le second enfant de Marguerite Rosée, s'installe à La Prairie. Il épouse Catherine Daubigeon le 19 novembre 1670, à l'église de la Nativité de La Prairie. Ce mariage est d'ailleurs le premier inscrit au registre paroissial. Pierre, grâce à son courage, sera le premier capitaine de Milice à La Prairie. Il décède le 26 mars 1726 à l'âge de 81 ans.
- Au jour le jour, février 1996
Quelques mots de notre vocabulaire
Tiré de : Le Glossaire acadien, Pascal Poirier
Éditions d'Acadie, 1993
Flasque : subst. macs. Flacon. Nous avons pris ce mot directement de l'anglais flash. C'est tout de même un vieux mot de France : « En son sage plus de vingt et six bouettes et flasques toujours pleines ». (Pantagruel).
C'est le même mot que flacon : qui s'est écrit flasche d'abord, puis flasque, puis flascon. On trouve, modifié de forme dans toutes les langues de l'Europe : « Duo ligne a vasculo, quae, vulgo flascones vocantur » (GRÉGOIRE DE TOURS).
Exprès : (Par). Exprès, volontairement : Je ne l'ai pas fait par exprès.
L'expression est condamnée par les maîtres de la langue qui veulent qu'on dise exprès tout seul : Je ne l'ai pas fait exprès. En dépit des grammairiens, le peuple de France dit comme nous, par exprès. C'est un archaïsme, c.-à-d., un bon mot de la vieille langue : « Comme tout un qui par exprès, l'eschauffe petit à petit » (Rapporté par Littré).
- Au jour le jour, février 1996
Don
Don de Paul Saint-Marie :
Histoire ancienne, EM. Lefranc, Paris, Jacques Lecoffre, 1851, 512 pages.
Fait intéressant à noter : ce volume a échappé à la dilapidation des livres de la bibliothèque de La Société Littéraire du Village de La Prairie, et porte le numéro 179. Il provient de Fabre et Gravel, librairie, rue Saint-Vincent, Montréal.
- Au jour le jour, février 1996
Nouvelles
Décès
Le Père Jules Romme nous a quittés le 19 janvier dernier. Ce prêtre d'une personnalité attachante, tout dévoué à son ministère sacerdotal, était un passionné de l'histoire. Il a écrit plusieurs monographies de la région : Saint-Constant, Beaujeu et Delson, etc. La Société historique de la Prairie lui doit une quantité de documents et d'informations qui sont venus enrichir nos archives. Il a su décrire de sa plume alerte les maisons de l'arrondissement historique de La Prairie dans une brochure mise à la disposition du public. Nous avons perdu un érudit, un précieux collaborateur et un ami.
Prompt rétablissement
À Mme Adélard Demers qui est présentement à l'hôpital, elle est la mère de Mme Lucille Demers-Lamarre; nous lui offrons nos meilleurs vœux de prompt rétablissement et de bonne santé.
L'église de la Nativité de la Sainte-Vierge de La Prairie, Québec, Héritage 1995
Les membres du Conseil Général se sont cotisés pour offrir un don de 100 $ à la Fabrique. Pour ce don nous avons reçu une « relique » du plancher du chœur datant de 1865. La plaque est authentifiée No. 36/150 par Père Jean-Guy Gagnon, c.s.c., prêtre modérateur, curé de La Prairie.
Félicitations
Félicitations à Mme Claire Quesnel, membre de la SHLM, à qui la Fondation des maladies du cœur du Québec a rendu hommage dernièrement. Le lieutenant-gouverneur du Québec, M. Martial Asselin, lui a remis le « cœur d'argent » pour souligner son dévouement à la cause.
Souper annuel
Date à inscrire à votre agenda samedi, le 27 avril 1996.
- Au jour le jour, février 1996
Conférence : le moulin à vent de La Prairie de 1670 à 1760
Chers amis,
Ce mois-ci, notre conférence portera sur le moulin à vent de La Prairie de 1670 à 1760.
Cette conférence sera donnée par Élaine Sirois et elle la présente ainsi : « J’ai découvert la Société historique de La Prairie parce que j’y ai travaillé durant l’été 1994 dans le cadre du programme DÉFI. C’est à ce moment que j’ai pris connaissance de la richesse des archives sur la seigneurie de La Prairie, ce qui m’a donné le goût de faire des recherches historiques.
L’histoire est un domaine qui me passionne depuis longtemps. Je poursuis actuellement des études de maîtrise en histoire à l’Université de Montréal. Je travaille sur un aspect de l’histoire religieuse de la Suisse, pays que j’ai eu la chance de découvrir pour y avoir vécu et étudié pendant l’année 1994-1995.
À l’époque de la Nouvelle-France, la colonie ne peut se développer sans les moulins. Ce sont eux qui nourrissent les colons grâce à la farine de blé qui constitue la plus grande part de leur alimentation.
Après avoir présenté brièvement La Prairie à l’époque du Régime français et le moulin comme l’élément clef du régime seigneurial, j’aborderai plus spécifiquement le moulin à vent de La Prairie. Je parlerai entre autres des problèmes de situation géographique du moulin et de son rôle militaire à la fin du XVIIe siècle. Je parlerai aussi des meuniers de La Prairie à travers les deux sources de documents notariés que nous avons : les baux de location et les inventaires des biens du moulin. Une dernière partie sera accordée aux relations entre les meuniers et les seigneurs.
C’est donc un rendez-vous le 21 février à 20 heures au local de la SHLM, 249 rue Sainte-Marie. Comme toujours, l’entrée est gratuite.
- Au jour le jour, février 1996
Le Noël de Pierriche, par Emmanuel Desrosiers
Un conteur de La Prairie
Emmanuel Desrosiers (1897-1945).
Né à La Prairie, Emmanuel Desrosiers a collaboré à plusieurs revues et magazines, ainsi qu'aux journaux La Presse et La Patrie. Il aimait profondément La Prairie, sa ville natale et patrie de ses ancêtres. Il a collaboré étroitement avec l'abbé Élysée Choquet à la recherche de notre histoire locale et régionale (Fonds d'archives É. Choquet).
Les extraits du Noël de Pierriche que nous publions aujourd'hui sont de 1931. Emmanuel avait connu, dans son enfance, un « quêteux » surnommé « Prophète » qui arpentait les campagnes de la Côte Sainte-Catherine et autres, 2 fois l'an. Dans la famille Desrosiers, Prophète, était toujours bien reçu, la « mère » en profitait pour laver tous ses vêtements et la nuit il pouvait dormir dans un lit douillet et confortable. Prophète, de son vrai nom Steven Simmon, Irlandais, catholique, avait une façon bien particulière de faire son signe de croix. La famille l'entendait dire à haute voix : j'aime Dieu, je me donne à Dieu, j'ai un grand regret d'avoir offensé Dieu.
Pierriche arrive chez Sévère Lefort, cultivateur· de la Coste Sainte-Catherine, la veille de Noël. Il doit lutter contre le froid, et est reçu dans la maison confortable plus longtemps qu'il ne pensait. Le printemps et sa douceur deviennent pour lui irrésistibles…
Le Noël de Pierriche, Mon Magazine, décembre 1931 (Emmanuel Desrosiers).
LE NOEL DE PIERRICHE
Pierriche marchait sous la rafale.
La tempête de neige tourbillonnait et accrochait partout, aux branches dénudées, ses lambeaux blancs. Près des granges, des bancs immaculés se formaient. Les bâtiments étaient clos, la campagne déserte. Seules, de loin en loin, les maisons dressaient leurs masses grises, et aux abords de la route les peupliers décharnés, s'élançaient vers le sombre firmament.
Pierriche avançait péniblement sur le chemin qui s'effaçait, il labourait la neige de ses chaussures trop grandes qui se glaçaient. La route était longue. Il la connaissait. Depuis vingt ans il y passait, mendiant son pain, couchant dans les granges à l'été. L'hiver il lui fallait frapper à coups redoublés aux portes closes et se garer des chiens qui n'avaient jamais voulu le reconnaître pour un ami.
Au loin, là-bas, au détour de la route, se laissait entrevoir la ferme de Sévère Lefort. Il y arrêterait. C'était du monde à l'aise. Il y serait peut-être reçu. Le cœur plein d'espérance à cette pensée, il hâta le pas. Il n’allait guère vite car la neige s'amoncelait davantage et comme le vent fléchissait, le duvet blanc tombait plus dru. Encore un effort, puis l'allée de frênes de la ferme se montra.
Il traversa la prairie blanche, s'arrêta pour respirer et se secouer puis frappa à la porte du « tambour ».
Gédéon Lefort, le plus vieux des fils, vint ouvrir.
Il fut bien reçu. On le fit asseoir près du Poêle. Le chien vint le flairer il ne grogna point : puisqu'on l'avait laissé entrer, c'est qu'il devait être un ami.
– Déshabille-toi, vieux bougre de quêteux.
C'était l'heure du dîner.
Tout le monde s'approcha de table sans rien dire. Le quêteux se fit menu et s'alla blottir dans le coin près des « entraits » sur le grand banc jaune.
Les Lefort mangeaient comme des brutes, sans presque respirer. Ils s'empiffraient de viandes lourdes avec une conviction de rite. Quand arrivèrent les tourtières, Pierriche avait déjà mangé à son saoul. Les Lefort continuaient de happer les croûtes grasses et les beignes sucrés.
– Vas-tu à la messe de minuit, vieux?
À confesse! Pierriche n'avait pas de péché ou si peu, mais enfin l'offre était bonne. Il resterait puisque madame Lefort le voulait.
Après le repas du soir pris à la clarté de la lampe brillante qui éclairait la belle nappe blanche et la jolie vaisselle bleue, tout le monde se « changea » y compris le bon quêteux. Il eut un peu de peine à chausser les bottines en cuir « patent » qu'avait laissées David, mais avec l'aide de Gédéon et l'encouragement de toute la famille, ce fut bientôt fait. Pierriche ne s'était jamais vu aussi bien vêtu, aussi faraud. Il en avait beaucoup d'orgueil, de vanité : péché qui ne l'aurait pas affleuré s'il avait continué de cheminer par les routes dont la monotonie le forçait au recueillement et à la méditation. Il réalisa dans sa pauvre cervelle, bien confusément, que la vie dans la société était pleine de danger. Ce fut bien pis quand le père Sévère Lefort « passa la traite à la ronde » d'un vieux cidre de pommes d'amour qui « piquait la luette » et réchauffait le cœur. Pierriche, toujours privé de bonnes choses et surtout d'alcool, sentit courir dans ses veines la liqueur bienfaisante qui lui tournait la tête. Il dut s'asseoir sur le pied d'un sofa et la tête dans les mains se mit à pleurer.
Il pleurait, il ne savait pas pourquoi. Il pleurait à cause de la douce sensation, de la griserie du cidre.
Vers neuf heures, Gédéon « attela ». C'était l'heure raisonnable pour aller à la messe de minuit et surtout pour les confessions.
D'ailleurs les Forest, les Ste-Marie, les Longtin étaient passés, même Virginie Faille qui était toujours en retard. La « sleigh à boîte » arrêta devant la maison et un formidable cri retentit :
– « Êtes-vous prêts? »
Comme il n'y avait pas beaucoup de place, Pierriche fut invité à se tenir debout sur la « palette » à l'arrière.
– Marche, Jess!
Et la grand’jument grise allongea le pas sur la neige que la nuit durcissait. Quand elle trottait, la bande de grelots égrenait avec entrain une cacophonie de sons clairs qui réjouissait le quêteux que la rafale enneigeait.
Personne ne parlait : c'était l'examen de conscience.
Les circonstances s'y prêtaient : le bercement de la carriole que la « grise » tirait par saccade; l'ombre presque dense qui enveloppait les choses; le bois de sapins que l'on côtoyait et où devait se cacher la meute des loups-garous ou tout au moins satan lui-même; le souvenir de David Lizotte. C'était l'heure de l'exploration intérieure.
Sévère Lefort, vieux bougre d'habitant, âpre au gain, pas très honnête dans les marchés, sacrant comme un bûcheron; madame Lefort qui avait deux « moulins à beurre » : un pour les gens de la ville et un pour « eux autres »; Gédéon qui souvent « brossait » battait la grise, « maganait » les animaux; Aglaé qui avait la langue longue et qui détestait à mort Luména Ste-Marie, sa voisine… et Pierriche qui n'avait pas de péché.
Et le silence continua plus profond. Chacun descendant au fond lui-même afin de scruter les cachettes secrètes qui existent dans chaque cœur humain. Seul Pierriche ne scrutait rien occupé qu'il était de se tenir sur la « palette » alors que la « sleigh » plongeait dans cahots.
Au bout d'une heure de voyage le village montra ses premières maisons illuminées et son clocher prometteur. La sacristie était pleine de monde : l'hôtelier Chéri Lanctôt, « Brinbale » Daignault, Jos-Paul Ayotte, Jérémie Cardinal et jusqu'à « Ménouque » Deschênes. Tout le monde était à confesse.
Son tour vint d'entrer dans le confessionnal. Madame Lefort l'avait précédé et avait prévenu l'abbé Bédard qui reçut Pierriche comme un père reçoit son enfant qu'il n'a pas vu depuis de longues années.
Et Pierriche sortit de là transformé.
Le quêteux était au comble de la joie. Souvent, dans le passé, à l'heure de la naissance du Christ il était passé par les chemins battus à la recherche d'un gîte qu'on lui refusait par crainte de la vermine; souvent il avait entendu l'appel lointain des cloches pendant qu'il s'enfonçait sous les mélèzes chargés de givre. Cette nuit, il était dans le banc des Lefort, un beau banc bourré de peluche rouge.
Pour le chemin de retour les Lefort se tassèrent et firent une place à Pierriche dans la carriole.
– Pierriche, tu ne resterais pas avec nous. L'hiver, il n'y a pas grand'chose à faire : le train, soigner les poules, rentrer du bois?
Pierriche ne répondait pas. Il était bon mais il était si paresseux. L'hiver était froid, il se faisait vieux, les routes étaient plus longues… Enfin il répondit oui.
À l'arrivée « Putiphar », le chien des Lefort ne se possédait pas de joie, il se roulait aux pieds du quêteux.
Les Lefort réveillonnaient.
Pierriche resta à rêver près du poêle avec « Putiphar » qui l'observa. Quand l'heure du train arriva, le vieux qui s'était « changé », alluma le fanal et sortit dans le vent qui soulevait la neige. À l'étable où le chien l'avait suivi, il trouva les bêtes encore somnolentes. Il y en avait, il n'achevait plus de les compter : une, deux, trois, six, onze, treize vaches; un, trois, cinq, neuf chevaux; six, onze, dix-neuf moutons; huit gorets et des poules.
Pierriche revit la route balayée par l'ouragan, les nuits sans lune, les granges inhospitalières et l'alternative de crever peut-être sous un pont, entouré du mugissement sans pitié de la tempête; il resta et fit le « train » pendant que les Lefort se reposaient bien au chaud avec la pensée douce de la « charité ».
Pierriche était pris.
Il ne pouvait partir.
Le chien le suivait partout.
Pierriche avait pourtant une idée, une idée de délivrance.
L'hiver passa et avec lui les neiges disparurent. Pierriche inlassablement faisait le « train » escorté de « Putiphar » pendant que les Lefort se prélassaient dans leurs couchettes ou se chauffaient près du poêle.
Le printemps arriva avec ses tièdes journées et les brumes chaudes qui montaient du sol quand le soir tombait.
Il fallut penser aux semences. Les instruments aratoires furent inspectés, réparés, graissés. Tout fut préparé pour le viol de la terre.
Quand le jour fut arrivé du véritable labeur des champs, Pierriche profita de la nuit, incapable d'affronter plus longtemps le travail de la ferme et la « charité » des Lefort… il s'enfuit… avec « Putiphar ».
- Au jour le jour, février 1996
Généalogie de Jérémie Robert
Jérémie Robert
Notre ami Jérémie est né le 2 juin 1913, il fit ses études à l'école de Saint-Mathieu. En 1927 il était déjà sur le marché du travail, engagé par la National Brick à Delson jusque vers 1931, puis il passa à la Canada Creosoting (Domtar), où il travailla durant trente-cinq ans. Il prit sa retraite en 1978. Mais quand on connaît monsieur Robert on sait qu'il n'a jamais pris vraiment de retraite. Dès l'âge de seize ans il devenait propriétaire d'un Ford 1914 pour trois cents dollars. Il a livré du bois, du charbon et de l'huile à chauffage jusqu'au pied du courant (Montréal) à cheval et en camion de 1932 à 1936.
Jérémie Robert « Bootlegger », de 1932 à 1936, fait du transport de contrebande entre New York–Montréal–Mont-Laurier, où il a réussi la plupart du temps à déjouer ses poursuivants. Il posséda cinq camions Réo. Mais le 18 juillet 1936 à Terrebonne, un dimanche, à une heure et demie du matin, pour éviter d'être coincé, il a passé à travers un barrage et une clôture pour finalement tomber à l'eau. Le malheur c'est qu'il ne savait pas nager. Il fut pris. Monsieur Robert a perdu ses cinq camions d'une valeur de 3 800 $ chacun et fut condamné à une amende de 250 $. Il lui restait soixante cents pour téléphoner. Si cette épopée lui a coûté cher, elle fut riche en histoires bouleversantes. Il y a eu des moments trépidants qui se sont ajoutés à une vie intensément active.
Louis Robert dit Lafontaine dit Lapomeray
Louis Robert est né à Cognehors de La Rochelle le douze août 1638. Il vint en Nouvelle-France en qualité de soldat du Régiment de Carignan dans la Cie de monsieur Arnoult de Loubias; à l'été de 1665, les soldats s'embarquèrent à la Rochelle sur le Saint-Sébastien et arrivèrent à Québec le douze septembre en même temps que monsieur de Courcelle et Talon. Au mois de janvier 1666, il se dirige avec ses compagnons d'armes vers Trois-Rivières, lieu de leur cantonnement.
Le dix janvier 1666, il passait un contrat de mariage avec Marie Bourgery, devant le notaire Séverin Ameau. La jeune fiancée n'avait pas encore douze ans, âge requis pour le mariage, la cérémonie religieuse fut célébrée en novembre 1670. Pierre Boucher, gouverneur de Trois-Rivières, et Henri de Chastelard, marquis de Salières, furent témoins de leur union, de laquelle naquirent neuf fils et trois filles.
En 1668, lors de son licenciement de l'armée, Louis, désireux de s'établir à demeure en Nouvelle-France reçoit du Roi de France la somme de cent francs et les vivres d'une année; il s'établit définitivement à Boucherville comme agriculteur tout en exerçant le métier de cordonnier.
Louis Robert décéda le premier janvier 1711, et son épouse Marie suivit le dix-neuf septembre 1719. Ils furent inhumés dans le cimetière de Boucherville. Cinq de ses fils et une fille vinrent s'établir dans la Seigneurie de Laprairie de la Magdeleine. De son passage à l'armée, l'ancêtre Louis avait gardé le surnom de Lafontaine, qu'il porta toute sa vie.
Robert dit Lafontaine dit Lapomeray
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Jean-Guy, Yvon et Jean-Roch |
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Jérémie Robert Léocadie Robert dit Le Breton |
Saint-Mathieu 16 octobre 1937 |
Cyprien Robert dit Le Breton Marie-Rose Longtin |
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Omer Robert M.-Louise Robert dit Lapomeray |
Saint-Philippe de La Prairie 15 septembre 1908 |
Toussaint Robert dit Lapomeray Mathilda Foucreault |
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Olivier Robert Mathilde Lefort |
Saint-Constant 27 novembre 1860 |
Barthélémie Lefort dit Laprairie Marie Robert dit Lapomeray |
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Julien Robert Josephte Boyer |
Saint-Philippe de La Prairie 15 octobre 1829 |
Jean-Baptiste Boyer Marie Sédilot dit Montreuil |
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Henri Robert Marguerite Roy |
Saint-Philippe de La Prairie 2 octobre 1797 |
Ignace Roy dit La Pensée Marie-Josephte De Rainville |
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Pierre Robert Josephte Patenaude |
Saint-Philippe de La Prairie 26 novembre 1764 |
Joseph Patenaude Marie Deniau dit Destaillis |
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François Robert dit Lapomeray Charlotte Robin dit Lapointe |
Saint-Antoine de Longueuil 11 mai 1739 |
Michel Robin dit Lapointe Angélique Dupré dit Rochefort |
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François Robert dit Lapomeray Marie Lanctôt |
Saint-Antoine de Longueuil 26 juin 1712 |
François Lanctôt Marguerite Ménard dit Lafontaine |
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Louis Robert dit Lafontaine Marie Bourgery |
Notre-Dame des Trois-Rivières 25 novembre 1666 |
Jean-Baptiste Bourgery Marie Gendre |
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André Robert, marchand Catherine Bonin |
Sainte-Marguerite de La Rochelle 20 février 1629 |
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Pierre Robert, laboureur Léonne Rembault |
Louis Robert, baptisé le 12/08/1638 à Sainte-Marguerite, ville, arrondisement et évêché de La Rochelle, Aunis (Charente-Maritime), France. |
Il est venu en Nouvelle-France en qualité de soldat du Régiment de Carignan, Compagnie De Loubias. Agriculteur et cordonnier de métier. |
- Au jour le jour, janvier 1996
L’Odyssée du Rituel de 1703 (4)
Les DEVOIRS des chrétiens : la vie quotidienne à La Prairie
Dans son ETUDE D'HISTOIRE SOCIALE, La Prairie en Nouvelle-France, 1647-1760, Louis Lavallée signale la « pauvreté des rapports de visites de paroisses rédigés par les évêques », il ajoute « quand ils existent, ils ne livrent pas les informations nécessaires pour retrouver le chrétien quelconque et savoir comment il pratiquait sa religion et vivait sa foi ».
Sachant que Mgr de Saint-Vallier fut contesté par ceux qui eurent à souffrir de sa rigueur, nous savons tout de même qu'il se dévoua aux devoirs de sa charge avec zèle. Lorsqu'il envoie une ordonnance aux habitants de La Prairie de la Madeleine le 28 mai 1719, sa semonce utilise un langage maintes fois repris en France à l'époque :
« C'est avec douleur, écrit-il, que nous avons appris à notre retour de France le mauvais usage ou vous eties de paroistre contre la bienséance en simple chemise, sans caleçon et sans culotte, pendant l’été pour éviter la grande chaleur ce qui nous a d’autant plus surpris que nous voyons violer par là les règles de la modestie, que l’apôtre demande dans touts les chrétiens, une occasion si prochaine de péché à vous et aux autres personnes qui peuvent vous voir dans cet état nous mettant dans l’obligation de vous représentez le nombre innombrable de péchés dont vous trouverés coupable à l’heure de la mort non seulement des vôtres mais encore de ceux d’autruy (…) nous a déterminé à demander à monsieur le marquis de Vaudreuil, gouverneur général de tout le pays, à s’employer à nous ayder à déraciner dans votre paroisse une si détestable coutume qui seroit la cause assurée de la damnation d’un grand nombre de pères de familles aussy bien que des enfants. »
Le Père Tellier, qui écrit en 1844, (propos rapportés par Louis Lavallée, p. 111) passe ses commentaires sur la façon dont il voit la population catholique de La Prairie; on peut penser que les mêmes éléments se retrouvaient un siècle plus tôt. L'image idyllique que l'on se fait parfois de nos ancêtres se trouve pour le moins secouée. Mgr de Saint-Vallier, s'il avait vécu dans années 1840, aurait sans doute beaucoup souffert de l'écart entre la théologie qui l'inspirait et la vie quotidienne de nos ancêtres.
« Toute paroisse populeuse et centrale, où se trouve un peuple léger et fou du plaisir, un peuple commerçant et chicaneur, un peuple ignorant et routinier, un peuple voyageur et buveur […] a besoin d’être renouvelée de temps en temps. Or avant l’établissement des chemins de fer et des bateaux à vapeur, les charretiers et les bateliers formaient la moitié du village, et les auberges pullulaient sur tous les points de la paroisse. Une grande partie des jeunes gens se louaient aux agens des différentes compagnies qui exploitaient les pelleteries et voyageaient plusieurs années au milieu des sauvages […]. Or il est de notoriété publique dans le pays que la vie ordinaire de ces sortes de voyageurs est une vie d’affreux blasphèmes, d’ivrognerie continuelle, d’immoralité complète. Et c’était là l’importation la plus certaine dont ces nombreux voyageurs dotaient leur patrie […]. Un pareil ensemble de circonstances avait fait de Laprairie une paroisse mal famée dans les environs. Vols, fraudes, usures, procès, blasphèmes, ivrogneries, fêtes, orgies, batteries, dérèglements et scandales de tous les genres, tels étaient les excès qui forçaient les curés du voisinage à dire à leurs prônes : “Mes frères, gardez-vous bien d’aller tel jour à Laprairie… Mes frères, tenez vos enfants loin des scandales qui désolent certaines paroisses, etc., etc.” […]. Je suis porté à croire qu’eu égard au peu d’instruction religieuse de la masse du peuple, il y a peut-être trop de dévotions : car ces bonnes gens apprécient mal ce qu’ils entendent, confondent, défigurent bien des choses par leurs pratiques ridicules ou superstitieuses […]. Le peuple est ou peu instruit ou tout à fait ignorant; plein de foi et souvent de crédulité. Il croit devoir prendre toute espèce de dévotions pour l’âme comme toute espèce de médecine pour le corps; tâter de tous les confesseurs comme de tous les docteurs ou médecins; et ne manquer ni aucune indulgence ni aucune communion. S’il y a quelque part de feu sans lumière, c’est ici assurément; mais après tous c’est un moindre mal que la lumière sans chaleur. »
Paroisse de La Prairie dans :
diocèse de Québec 1667-1840
diocèse de Montréal 1840-1933
diocèse de St-Jean 1933-
Bibliographie
- Fonds E. Choquet, Archives de la Société historique de La Prairie.
- Lacroix, Yvon, Les origines de La Prairie (1667-1697), Bellarmin, 1981, p. 80.
- Lavallée, Louis, La Prairie en Nouvelle-France, 1647-1760, McGill-Queen's University Press, 1992, p. 109-111.
- Lefebvre, Jean-Jacques, Saint-Constant et Saint-Philippe-de-La-Prairie, Les Éditions L'Éclair, Hull 1947, p. 35 et s.
- St-Vallier, Monseigneur, évêque de Québec, Rituel, imprimé à Paris en 1703.