
- Au jour le jour, janvier 1982
Royal-Roussillon
A la demande des autorités municipales de La Prairie, une quinzaine de membres de la Société Historique de La Prairie de La Magdeleine se sont réunis en septembre dernier afin de proposer un nom pour la future municipalité régionale de comté qui doit regrouper 11 municipalités de la région. A l’unanimité, ces derniers ont retenu une suggestion de la S.H.L.M., soit le vocable de “Roussillon”.
C’est pour mieux faire connaître la pertinence de ce choix que la S.H.L.M. a organisé une conférence sur le sujet. Présentée par Gaétan Bourdages, elle eut lieu le 16 décembre dernier et remporta un vif succès.
En effet, grâce à un esprit de synthèse remarquable et dans un style clair et concis, Gaétan, en présentant l’historique du Royal Roussillon, a pu dégager le contexte économique, politique et militaire de l’époque. Il a aussi donné un aperçu des armes d’époque et des moyens de transport des troupes.
Mais surtout chacun a pu apprécier la façon dont Gaétan a fait revivre ces personnages. En se basant sur une correspondance abondante et en s’appuyant sur des images de qualité, il a dégagé les forces et les faiblesses de ces bâtisseurs, nous présentant tantôt leur quotidien, tantôt leurs réflexions.
Nous avons pu admirer également un fusil de chasse “Tulle” en usage chez les Canadiens en 1690 et qu’ont sans doute utilisé à l’occasion les soldats du Roussillon. C’est grâce à M. Jacques Denault, collectionneur de Boucherville, que nous avons pu apprécier ce rare bijou.

Il a aussi apporté un exemplaire d’un livre paru en 1809 et fort lu par les officiers de l’époque et qui rend hommage à la gloire et à l’honneur.
M. Denault s’est dit intéressé à présenter une conférence sur les armes anciennes dans un proche avenir.
Soulignons en terminant la présence des maires des onze municipalités ou de leurs représentant(e)s. Les députés des deux circonscriptions se sont également fait représenter.
La soirée s’est terminée autour d’une table bien garnie grâcieusment offerte par le Conseil de Ville de La Prairie. Chacun aura remarqué que la Ville n’aura pas ménagé ses efforts. En effet nous avons dégusté un “Cote du Roussillon” qui, ma foi, est un vin qui se défend fort bien.

Voici un bref résumé de la conférence au profit de ceux n’ont pu y assister :
Mentionnons d’abord que Roussillon est relié au nom d’un régiment français qui s’est illustré pendant la guerre de Sept Ans (1756-63), Le Royal Roussillon, et dont le 2ième Bataillon s’est battu ici en Nouvelle-France.
Gaétan a d’abord bien cerné le contexte politique et militaire qui prévalait au milieu du XVIIIe S. en Europe et en Amérique du Nord. Même si l’empire colonial français s’étendait à l’ouest jusqu’aux Grands-Lacs et au sud jusqu’en Louisianne, il était bien fragile parce que trop étendu et mal défendu. La population française était alors de quelque 75,000 habitants alors que près de 1,300,000 Anglais étaient concentrés le long de la côte est entre le Maine et la Floride. Il était donc illusoire d’espérer conserver un tel empire avec si peu de gens.
Les difficultés internes n’étaient pas négligeables. Les rapports entre militaires Français et Canadiens étaient difficiles. La mentalité de colonisateur et de dominateur des premiers plus empressés à retourner en France qu’à rester ici, rendait laborieuses les plus honnêtes tentatives de collaboration. De plus, la vie quotidienne des troupes n’était pas de tout repos. Leurs effectifs limités les forçaient à se déplacer rapidement d’une région à l’autre et ainsi à parcourir souvent à pied de grandes distances en peu de temps, ce qui exigeait un grand effort physique. Elles n’étaient pas toujours bien nourries non plus. C’est dans ce contexte et dans ces conditions que devait opérer le Royal-Roussillon qui était surtout chargé de la défense du sud du Québec actuel. Ses quartiers d’hiver étaient d’ailleurs installés à LaPrairie pendant quelques hivers. Ses soldats et officiers se sont illustrés à la plupart des batailles qui ont eu lieu entre 1756 et 1760. Mentionnons entre autres les victoires de Carillon et de Ste-Foy et la défaite des Plaines d’Abraham. Bon régiment ? c’est celui en tout cas dont le pourcentage des soldats tués fut le plus faible.
Enfin, après s’être illustré en Europe dans de nombreuses batailles, le Régiment fut dissous après la défaite française de 1940.

- Au jour le jour, janvier 1982
Généalogie
Le Comité de Généalogie ayant travaillé dans l’ombre depuis sa fondation, est de ce fait très peu connu des autres membres de la Société Historique de La Prairie qui, sans aucun doute, ignorent le bien fondé de ce Comité et surtout ce que se membres ont produit depuis ce temps.
Tout d’abord, chacun de ses membres (environ dix) a fait la généalogie complète de sa propre famille, ce qui se traduit par un manuscrit d’environ 275 pages renfermant de trois à quatre mille noms ce qui représente en quelque sorte un travail très considérable.
Depuis quelques mois certains membres ont entrepris la tâche de produire la généalogie des familles les plus anciennes de La Prairie et ses environs, surtout les familles des premiers arrivants, en se basant sur les quarante premiers mariages qui ont eu lieu à La Prairie de 1670 à 1700.
A ce jour, vingt-cinq généalogies des premiers arrivants sont terminées (généalogie semi-détaillée) et environ soixante-quinze généalogies de familles arrivées après 1700 sont sur le point de l’être.
Dans quelque temps le Comité projette de tenir une exposition, probablement en avril, afin de, premièrement donner l’opportunité au public de venir voir ce que ses membres ont produit et surtout d’intéresser les membres et les non-membres de la Société de généalogie ; chaque membre du comité se fera un plaisir et un devoir d’assister chaque nouveau venu en l’initiant dans ce nouveau domaine et l’aidant dans ses recherches, ceci jusqu’à ce que ce nouveau chercheur soit en mesure de voler de ses propres ailes.
Le Comité a quelques autres projets en vue, mais il est encore trop tôt pour les rendre publics, étant encore au stade de l’étude.
Nous invitons tous les membres de la Société Historique de La Prairie à nous rendre visite lors de nos sessions de travail qui se tiennent le premier mercredi de chaque mois et les mardis des autres semaines, de 19 :50 hres à 22 :00 hres.

- Au jour le jour, janvier 1982
Finances
Dans le but d’assurer son indépendance financière et de faciliter la réalisation de plusieurs projets en attente, votre Société a mis sur pied un projet de financement. Il s’agit d’un déjeuner familial organisé avec la collaboration des Chevaliers de Colomb de La Prairie. Il en coûte 2,50$ par personne, et les enfants moins de 12 ans ne déboursent que la somme de 1,00$.
Le tout aura lieu :
Déjeuner familial “St-Valentin” de la Société Historique de LaPrairie (SHLM)
grâce à la collaboration des Chevaliers de Colomb (#4569)
Dimanche le 14 février 1982 de 7h A.M. à midi
Œufs – bacon – fèves au lard – rôties – crêpes – café – jus d’orange – à volonté –
École Notre-Dame
444, rue St-Charles
LaPrairie
En plus d’être une véritable aubaine et d’aider au financement de nos activités, ce déjeuner est l’occasion rêvée pour la Société Historique de se faire connaître auprès de plusieurs centaines de personnes. Afin d’assurer le succès d’une telle activité, nous avons besoin d’un coup de main. Si vous être prêts à “mettre la main à la pâte”, faites-le savoir au soussigné. Notre objectif de 800 déjeuners est réalisable si l’on se fie aux résultats obtenus par d’autres organismes précédemment.
Donc c’est un rendez-vous !
Venez bouffer avec vos amis et fêter la St-Valentin avec nous !

- Au jour le jour, janvier 1982
Prix T.A. Brisson
Soucieuse de stimuler la recherche et la diffusion de nouvelles connaissances sur l’histoire locale, la SHLM a créé le prix Thomas-Auguste Brisson.
Cette récompense, dont la forme n’est pas encore définie, sera décernée à la fin de chaque année, par un comité préalablement constitué.
Le ou la récipiendaire se sera particulièrement illustré(e) dans l’un des deux domaines ci-haut mentionnés.
Toute candidature devra être parrainée par au moins deux membres en règle de ka Société.
Et bien, au travail maintenant…

- Au jour le jour, janvier 1982
Architecture – Maison “Lavallée-Pommainville”
Maison “Lavallée-Pommainville”
336 à 342 rue St-Ignace, LaPrairie.

Le terrain est concédé par les Jésuites, en 1756, à A. Cusson, maître farinier et demeurant au moulin à vent. Vers 1772, le nouveau propriétaire, Jean-Baptiste Cardinal y bâtit : “…une maison de bois sur solage et cheminé de pierre, une écurie et un four.”
La maison aura ensuite plusieurs propriétaires dont :
1775- André Perras
1788- Jean-Baptiste Chabot
1796- François Bellefleur
1797- François Rolland, négoce
1800- Pierre Frolin
1813- Henry Polonceau, orfèvre
1836- Louis Hébert
A ce moment, la vieille maison “menace ruine”. L’année suivante, M. Hébert la démolira pour y construire la maison actuelle. On mentionne la maison en 1842 alors que Hébert la vend à M. Roy Portelance.
Cette superbe maison de deux étages est alors coiffée d’un comble éclairé par six lucarnes, le toit est couvert de bardeaux de cèdre, deux cheminées de pierre en chicane servent à chauffer cet imposant volume. La répartition des ouvertures est symétrique et le toit s’arrête à l’effleurement des murs. Les murs extérieurs sont lambrissés de planches verticales teintes ou chaulées. Son allure ressemblait à ce moment à une maison de la Nouvelle-Angleterre.
Vers le dernier quart du XIXe s. l’apparence de la maison sera passablement modifiée lorsque sa vocation change pour devenir une auberge, comme d’ailleurs beaucoup de maisons dans le village à cette époque. On construira alors les larmiers du toit afin de protéger les galeries finement décorées dans l’esprit victorien en vogue à l’époque. On présume aussi que tout le cloisonnement intérieur y a été modifié.
Avec les années, suite au déclin de la vie économique du vieux bourg, l’auberge sera transformée en un “quatre logements”, les galeries seront “modernisées”, les vieilles lucarnes disparaîtront ainsi que les cheminées de pierre. Les corniches pourries seront coupées…etc..
En 1978, Mme Lavallée alors propriétaire, l’ayant héritée de son père M. Pommainville, profite des programmes de restauration alors en vigueur pour redonner à ce patrimoine familial sa splendeur d’antan. Cette initiative fort louable vint enrichir notre arrondissement historique d’un de ses plus beaux éléments.

- Au jour le jour, janvier 1982
Nos églises…
Voici la liste des artisans de la première église de pierre construite à LaPrairie en 1705. Il s’agit ici d’un début, la suite paraîtra dans le prochain numéro de ce bulletin.
Agnier – menuisier (1692-1727)
Amiot – serrurier 1705
Amyot, Laurent – orfèvre (1793-1801)
Bau – menuisier (1704)
Beaudin – charpentier (1718-1743)
Beauregard – sculpteur ? 1723
Boucher, Antoine – forgeron ? 1824
Boucher, Michel – peintre et menuisier 1801-1804
Bourdon – menuisier 1816
Briard – menuisier 1743
Busson P. – potier 1689 (n’a pas travaillé à LaPrairie)
Cailliez – fondeur de cloche ? 1771
Champagne, Maître – charpentier 1704
Chevallier – menuisier 1750
Couagne, Mr de – peintre 1711
Crépeau – couvreur ou ferblantier 1783
Cruischank – orfèvre 1787
Denoyers – menuisier 1726
Duchâtel – maçon 1809
Dufrêne – vitre et peinture 1809
Dulongpré, Louis – peintre 1820
Dupuy, X. – menuisier 1796
Durouzeau – forgeron 1747
Faiseret – orfèvre 1691
Foren A. – maçon ? 1691
Frolin – menuisier 1801-02
Goyette, Joseph – sculpteur 1832
Haguenier (Aguenier) – sculpteur 1721-1748
Hyérosme – menuisier 1591-92
Jérome – menuisier 1719
LaBrosse, Paul Jourdain dit – sculpteur 1736