
- Au jour le jour, mai 2016
Les rouages de la reconstitution historique au Québec
À la fin de l’été 2015, afin de souligner les 40 ans d’existence du site patrimonial déclaré du Vieux-La Prairie, la SHLM, grâce à une subvention du Ministère de la Culture et des Communications du Québec et en collaboration avec la ville de La Prairie et le collectif Prism’Art, a organisé un événement de reconstitution historique dans le parc du Sentier du Vieux Fort. Sous l’appellation « Week-end d’autrefois », une vingtaine de reconstituteurs, militaires et civils, ont fait revivre le fort de La Prairie pendant deux jours.
Le public a ainsi pu, le temps d’un week-end, s’imprégner de l’ambiance de la fin du 17e siècle en Nouvelle-France, époque où la vie des colons était dure et le sentiment de sécurité inexistant à cause de fréquentes incursions des Agniers (nation amérindienne alliée des Hollandais et des Anglais de l’état de New York) à l’intérieur des seigneuries. Parades militaires, exercices de tir au mousquet et vie dans un camp militaire composaient le tableau offert par les reconstituteurs au public. Deux Sociétés de reconstitution avaient été engagées pour cet événement : la compagnie des Méloizes (soldats des Compagnies franches de la Marine 1685-1760) et les Habitants du fort (familles de civils et miliciens des 17e-18e siècles).
Les premiers contacts de la SHLM avec des Sociétés de reconstitution remontent à l’automne 2009. Lors du lancement de l’ouvrage « 1691, la bataille de La Prairie », nous avions invité quelques membres de la compagnie de Lacorne, Société de reconstitution fondée en 2001 dont la mission est de faire revivre les soldats des Compagnies franches de la Marine du 18e siècle. Ils avaient accueilli les invités à l’extérieur du complexe St-Laurent au son du tambour et du fifre et avaient effectué des tirs de mousquets protocolaires. À l’intérieur, ils avaient servi de garde d’honneur pour les auteurs et les dignitaires.
En 2013, j’ai fait partie du comité organi-sateur de la commémoration des 175 ans de l’insurrection patriote de 1838. Avec plusieurs organismes et Sociétés d’histoire des MRC de Roussillon, des Jardins de Napierville et du Haut-Richelieu, nous avions organisé une foire patrimoniale au centre communautaire de Napierville à la fin du mois d’octobre. Conférences, kiosques et reconstitution historique ont été au menu durant deux jours.
Durant cet événement, j’ai fait la connaissance des membres de la Société de reconstitution du Bas-Canada (SRBC). L’objectif de cet organisme est de faire connaître l’époque des rébellions et des insurrections patriotes de 1837-38. Les reconstituteurs jouent le rôle de soldats britanniques (24th regiment of foot), de volontaires loyaux, de patriotes et de civils. Le dernier jour de la foire, j’ai revêtu mon désormais célèbre habit de curé et j’ai pris des photos avec les membres de la SRBC à leur campement. En discutant avec eux, nous avons soulevé la problématique de la présence d’un curé dans un camp de patriotes en 1837-38 alors que l’évêque de Montréal (Mgr Lartigue) avait interdit à ses ouailles toutes formes de rébellions. De retour chez moi, j’ai approfondi le sujet par quelques lectures et, à ma grande surprise, il existait bel et bien quelques curés sympathiques à la cause patriote, dont messire Étienne Chartier, curé de Saint-Benoît, qui a dû s’exiler aux États-Unis en 1837 pour ses opinions et ses propos patriotiques en chaire.

L’été suivant (2014), quelques membres de la SRBC m’invitèrent à un week-end de reconstitution au Village québécois d’antan à Drummondville (VQA). Pendant deux jours, patriotes, loyaux et soldats britanniques occupent le site du VQA et jouent plusieurs scénarios historiques avec les acteurs permanents du village. J’ai pu ainsi jouer le rôle du curé Étienne Chartier, tâche plus difficile que prévue, car il n’y a pas de personnage de curé au VQA, et ma présence fut très sollicitée à l’extérieur des scénarios de la SRBC. Durant cette fin de semaine, j’ai pu expérimenter toutes les facettes d’un scénario de reconstitution.

La première raison d’être dans une troupe de reconstitution sur un lieu historique est d’en assurer l’animation. Plusieurs scénarios doivent être développés et joués tous les jours devant public. Comme il y a maniement d’armes à feu d’époque (poudre noire), il faut prévoir un minimum de mesures de sécurité (éloigner la foule des reconstituteurs, tirer en l’air plutôt qu’horizontalement…). Au VQA, les scénarios sont variés et ils ne se répètent pas tous les jours : escarmouche entre les patriotes et les Britanniques près du pont du moulin, lecture du mandat de recherche contre le député patriote local, assermentation d’un Frère Chasseur de 1838…
Durant les temps morts et les repas, les reconstituteurs retournent à leur campement sur le site et répondent aux questions des visiteurs sur la composition des costumes, le maniement des armes à feu (silex et poudre noire), les métiers et les habitudes de vie de l’époque. L’élaboration des repas doit refléter les coutumes alimentaires de l’époque et la disponibilité des produits selon la saison (si la reconstitution se déroule en juin, on mangera des fraises ; si c’est en août, des bleuets ; etc.). Tous les ustensiles, la vaisselle, les nappes et les tasses doivent être authentiques. Un reconstituteur averti se doit donc de fréquenter les marchés aux puces ou les boutiques d’antiquaires.
Les participants d’une reconstitution historique doivent porter une attention très particulière à la confection des costumes. Ces derniers doivent être fabriqués avec des tissus disponibles à l’époque et selon un modèle dont l’exactitude devra se vérifier selon des sources historiques. La plupart des reconstituteurs font affaire avec des artisans spécialisés dans le costume d’époque. Le même souci d’exactitude est présent dans l’élaboration des scénarios historiques, dans la recherche et la fabrication des drapeaux, dans la musique et les chansons d’époque.
Au printemps 2015, j’étais à la recherche de plusieurs Sociétés de reconstitution susceptibles d’animer le Week-end d’autrefois à La Prairie à la fin du mois d’août de la même année. C’est en me rendant aux Seigneuriales de Vaudreuil au mois de juin que j’ai pu trouver les reconstituteurs pour l’événement de La Prairie. Les Seigneuriales sont l’un des plus anciens événements de reconstitution historique au Québec. En 2015, ce festival en était à sa 23e édition.

En gros, plusieurs artisans, commerçants et reconstituteurs historiques s’installent dans le Vieux-Vaudreuil et font revivre un village de la Nouvelle-France vers 1750. Il y a un marché public, une auberge, une aire pour les artisans, un camp de soldats et de leurs alliés amérindiens. Plusieurs activités d’animations sont également prévues : un concours de mensonges, une soirée gastronomique du 18e siècle, des parades militaires avec démonstration de tirs au mousquet et une cérémonie de plantation du mai le dimanche (le clou de l’événement). J’ai assisté à une journée complète d’activités (le samedi) et j’en ai profité pour me faire des contacts au sein des Habitants du fort et de la Compagnie des Méloizes, qui seront finalement engagés pour animer le Week-End d’autrefois à La Prairie.
En conclusion, faire de la reconstitution historique est un passe-temps exigeant. Le reconstituteur doit faire des lectures et se documenter sur l’époque qu’il va représenter et il va aussi débourser de fortes sommes afin d’avoir un costume authentique. Si la reconstitution est d’ordre militaire, il devra également s’équiper d’une arme à feu (fusil à silex, fonctionnant avec de la poudre noire). Au total, ce seront plusieurs centaines de dollars qui devront être investis par le reconstituteur afin d’être prêt pour la saison (d’avril à novembre, habituellement).
Le 11 juin prochain, la Société des soldats de Carignan-Salières tiendra son camp de soldats (entraînement des nouvelles recrues au métier de reconstituteur) à La Prairie dans le parc du Sentier du Vieux Fort. Le 7 août, lors de la commémoration des 325 ans de la bataille de La Prairie, ce sera la Garnison de Montréal (soldats des Compagnies Franches de la Marine) qui aura un campement au même endroit. Ainsi, la table sera mise pour les Fêtes des 350 ans de la seigneurie de La Prairie. Bonne saison estivale à tous les organis-mes de reconstitution du Québec !


- Au jour le jour, mai 2016
Vente de livres usagés 2016
Au cours du week-end des 28, 29, 30 avril et 1er mai dernier, la SHLM tenait, dans ses locaux du 249, rue Sainte-Marie, sa vente annuelle de livres usagés. L’événement a encore une fois connu un immense succès et l’objectif de vendre plus de 4 000 livres a été atteint.
Nos plus sincères remerciements aux nombreux bénévoles du comité de la vente de livres pour les sept mois de travaux préparatoires et la tenue de la vente durant quatre jours.

- Au jour le jour, avril 2016
La vie exceptionnelle de Jeanne Lefebvre (Partie 2)
MERCREDI 8 JUIN
Aujourd’hui nous nous reposons ou plutôt nous fatiguons par l’irrégularité des repas. – Nous déjeunons à 9 ½ hrs dinons 3 h et soupons à 7 hrs au son de la musique. – Ne pas travailler et beaucoup manger nous rend paresseux. Mais ce soir nous aspirons le bon air frais dans la tour en écoutant la fanfare – Et la causerie donc c’est vraiment poëtique (sic). Vive la lune de miel.
JEUDI 9 JUIN
Là nous sommes plus disposés, Georges est gai et chante comme un rossignol. Moi j’ai le goût de sauter. Notre toilette finie nous allons visiter Québec voir les principales rues et établissements. Nous dinons et prenons des photographies. Ensuite vers 2 hrs nous sommes allés visiter Montmorency, avons monter (sic) l’élévateur sommes allés au-dessus des chutes. C’est très joli – Nous avons continués à Ste Anne de Beaupré où j’ai trouvé cette petite place bien propre, la principale rue est remarquable par la suite de ses hôtels. — Nous revenons contents au Château pour nous reposer – la musique est assez belle qu’on ne pense pas à se coucher. Bonne nuit il est minuit passé –
VENDREDI 10 JUIN –
Que c’est bon de se lever bien disposés – après avoir pris un bon bain nous allons prendre notre diner en dehors pour varier – ne prenant pas de déjeûner (sic) nous sommes mieux. Nous avons visité le port avons fait une visite à la Basilique. Un repos pris sur le parc en haut de la terrasse Dufferin au frais nous fait passer le temps agréablement.
Il faut faire nos adieux au Château Frontenac préparons les malles – Georges se repose et moi j’écris ces quelques pensées. Je suis dans le meilleur des mondes, pas une seule inquiétude ou contrariété vient assombrir, le temps voudrait nous attrister mais il n’ose il nous sait courageux et heureux de notre sort – D’ailleurs mon cher mari que j’aime de tout mon coeur est là et il est la cause de mon bonheur.
Nous allons prendre notre bateau pour Montréal.
MAD. G. ROCHON
Les voyages de noces au château Frontenac étaient exceptionnels dans le Québec rural des années 1920. C’est que Jeanne Lefebvre avait eu le bonheur de marier l’unique garçon d’une famille très à l’aise. Lui-même commerçant, il avait établi sa fortune dans le commerce des langues marinées. Hélas, le bonheur fut de courte durée puisqu’en 1937, à l’âge de 47 ans, Georges Rochon décédait d’un infarctus, laissant sa jeune épouse seule avait onze enfants (6 garçons et 5 filles) dont Michel, le petit dernier qui n’avait que neuf mois.
L’entreprise de M. Rochon était logée dans un bâtiment situé dans la cour arrière du 4575, rue Brébeuf à Montréal. N’ayant d’autre choix que de vendre le commerce de son époux, grâce surtout aux revenus tirés de la location des logements situés au-dessus, la jeune veuve a continué d’habiter le logis familial jusque vers 1960.
Comme c’était le cas à l’époque dans les nombreuses familles, et davantage dans le cas d’une mère sans époux, les enfants les plus âgés durent cesser leurs études et trouver du travail pour aider à subvenir aux besoins de leurs frères et soeurs. C’est ainsi que les plus jeunes purent poursuivre des études.
Au volant de sa Graham Page dans laquelle s’entassait sa marmaille Rochon, elle venait fréquemment visiter les Lefebvre à La Prairie. « On devait arrêter un moment sur le pont Victoria, et le percepteur me demandait si c’était à moi tout ce monde. Mais bien sûr que oui mon cher monsieur ! » répondait-elle avec fierté.
Ne s’étant jamais remariée, et malgré les difficultés liées à sa situation de mère seule avec onze enfants, Jeanne Lefebvre est toujours demeurée attachée à la vie. Ce qu’il a dû falloir d’amour, d’intelligence et d’organisation à cette femme pour élever seule une telle famille ! Amoureuse de la nature, elle a toujours aimé les voyages et elle s’intéressait vivement aux événements de l’actualité. Un jour, en visite au centre d’accueil de La Prairie, elle croisa une personne en fauteuil roulant et la salua. Alors qu’on lui demandait qui était cette dame, elle qui, à plus de cent ans se tenait solidement debout, de répondre : « Ah ! c’était une de mes élèves. »
Curieuse, à l’âge de 102, elle demandait qu’on lui explique comment fonctionnaient les courriels. Bien qu’elle ait toujours eu une bonne santé, c’est à partir de cet âge que sa vue a commencé à décliner. Elle aimait toujours faire des marches et assister à de nombreux soupers qu’elle ne voulait jamais manquer. Victime de problèmes pulmonaires, elle n’aurait été malade que durant le mois précédant sa mort. Intellectuellement très forte et d’un courage exemplaire, elle avait conservé une excellente mémoire et est demeurée lucide jusqu’aux derniers moments.
Jeanne Lefebvre-Rochon est décédée le 11 décembre 2001 à l’âge de 105 ans. Huit de ses enfants et quarante-sept petits-enfants et arrière-petits-enfants lui survivent encore.

- Au jour le jour, avril 2016
Projet de politique culturelle à La Prairie
Dans le numéro d’octobre 2015 du présent bulletin, nous vous faisions part de la mise sur pied d’un comité chargé d’élaborer un projet de politique culturelle pour notre municipalité.
Depuis l’automne dernier, les membres de ce comité ont consacré leurs énergies à dresser un diagnostic de l’offre des services culturels disponibles à La Prairie. Dans le cadre de ce diagnostic, et grâce à la collaboration de personnes impliquées dans différents volets de la culture, les éléments suivants ont été retenus afin d’en établir les forces, les faiblesses, les opportunités et les contraintes existantes. Il s’agit des arts visuels et des expositions, des métiers d’art, du théâtre, de la musique, de la danse, des événements spéciaux (ex. : la fête nationale), du patrimoine, de la bibliothèque, des écoles et de l’église de la Nativité.
Ce constat établi, le comité, à mi-parcours de son mandat, devait aller en consultation publique afin de valider et de bonifier les conclusions issues du diagnostic. Cette rencontre, à laquelle participèrent une cinquantaine de personnes, dont notre président Monsieur Stéphane Tremblay et Monsieur Jonathan Trottier, membre du CA, eut lieu le 24 mars dernier à l’étage du Vieux Marché. En plus de signifier leur accord ou leur divergence avec les résultats du diagnostic, les participants furent invités à valider les trois principaux enjeux ou défis à relever, à savoir : la mise en valeur de notre site patrimonial, l’élargissement et l’optimisation de l’offre culturelle ainsi que la promotion et la diffusion de cette offre. Des dix tables de discussion, chacune étant animée par un membre du comité, surgirent de multiples idées et suggestions très créatrices.
En fin de rencontre, les citoyens présents y allèrent de nombreux commentaires susceptibles d’améliorer l’offre et la coordination des services culturels ainsi que la diffusion de l’information auprès de la population. Nous retiendrons ici les idées les plus marquantes : création d’une maison de la culture, expositions permanentes, bottin et agenda culturel, collaboration avec d’autres municipalités et développement des activités culturelles auprès des jeunes. Somme toute, une soirée très réussie.

- Au jour le jour, avril 2016
La vie exceptionnelle de Jeanne Lefebvre
N.D.L.R. Le texte qui suit n’aurait pas pu être rédigé sans la précieuse collaboration de Madame Isabelle Barbeau.
Il est de ces vies si exceptionnelles et pourtant si discrètes qu’il vaut, à coup sûr, la peine d’en évoquer les principaux éléments. À l’époque des mariages par internet, du féminisme et des familles réduites, le récit qui suit fait bien sûr office d’anachronisme.

L’histoire débute à La Prairie le 17 septembre 1896 par la naissance de Jeanne Lefebvre au 280, rue Saint-JacquesCette maison existe toujours. à La Prairie. La petite Jeanne est née dans la maison de son grand-père, Olivier Lefebvre, un prospère entrepreneur en construction. Décédé en 1906, à l’âge de cinquante ans des suites de la fièvre typhoïde, Monsieur Lefebvre, un père de douze enfants, était un membre très apprécié du conseil municipal. C’est Oliva, son aîné, également entrepreneur, père de Jeanne et de quinze autres enfants dont dix atteignirent l’âge adulte, qui hérita de la maison paternelle.
Disciplinée et studieuse, Jeanne fit son école normale chez les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame pour ensuite enseigner durant quelques années dans une école de rang de Brosseau.Un hameau situé près du chemin des Prairies dans ce qui est aujourd’hui Brossard.Son destin prit une nouvelle orientation lorsqu’à l’âge de 25 ans elle fit la rencontre de son futur époux sur le perron de l’église de La Prairie.
C’est à partir de ce moment qu’elle commença à rédiger dans un petit carnet le récit de ses fréquentations avec Georges Rochon ainsi que la merveilleuse aventure de leur voyage de noces à Québec. Ce manuscrit, un document unique plein de finesse, de sensibilité et d’un grand sens de l’observation, demeura secret durant toute sa vie et ne fut découvert par l’une de ses filles que quelques semaines après son décès. Nous vous livrons ici la quasi-totalité de ses précieux souvenirs :
LAPRAIRIE 1921
9 février – rencontre de M. Rochon chez Esther – qui m’a laissé une bonne impression.
20 février – Dimanche après-midi j’allai à la clôture de notre retraite. Le bon Dieu a bien voulu écouter mes prières, après lui avoir demandé un bon mari modèle il m’en envoie un aussitôt après la cérémonie Esther m’arrive avec M. Rochon – Quel beau rêve se réalise, je ne puis croire. Quelle reconnaissance dois-je vous faire ô mon Dieu. Que c’est bon de goûter un bonheur venant de Dieu.
25 février – Vendredi M. Rochon vient veiller ce soir et m’apprend que ces visites ont un but sérieux.
5 mars – Samedi – Bonne surprise M. Rochon vient veiller et reste pour passer la journée de demain.
6 mars – J’irai à la Grand messe (sic) avec M. Rochon il reste à dîner chez moi et s’en est retourné à 5 h. Mon amour s’agrandit de plus en plus.
9 avril – Je suis à Montréal chez Esther où je vois M. Rochon.
10 avril – nous sommes allés M. Rochon Esther et moi à l’ImpérialLe théâtre Impérial est construit en 1913 sur la rue Bleury et présente au cours de ses vingt premières années d’existence des spectacles de vaudeville et des représentations de films muets. – je suis toujours enchantée de M. Rochon. Je suis allée veillée (sic) chez M. Rochon ce soir j’étais un peu timide ai-je laissée une bonne impression ? – je le désirerais. J’ai trouvé M. et Mad Rochon très affable (sic), ils me plaisent tous. Georges était un peu tranquille, songeur qu’a-t-il ? – j’aurais voulu pouvoir lui demander et l’encourager.
11 avril – Nous nous levons de bonne heure pour aller au mariage de mon cousin Émile – Georges revient le soir – Nous allons tous à la galerie des Beaux-Arts. Georges et Adrien Dupuy Esther Claire Régine Hélène et M. Pageau.
12 avril – On m’a prié de rester ce soir, j’ai consenti et nous sommes allés au Capitol.Le Capitol, un théâtre de 2 600 places appartenant à Famous Players, a ouvert ses portes sur la rue Sainte-Catherine en avril 1921. Je n’ai pas vu ce qui se passait dans les vuesC’est-à-dire le film présenté à l’écran. – j’étais un peu émotionnée de ce que M. Rochon me parlait.
17 avril – Georges m’a fiancée – quel grand événement – je suis fiancée c’est donc vrai que je vais me marier – je ne crains nullement le mariage. [À la demande de la famille nous avons omis ici quelques lignes du récit dans lesquelles Jeanne avoue son admiration et son amour pour son futur époux.]
QUÉBEC 7 JUIN 1921C’est le jour de leur mariage. – VOYAGE DE NOCE
Au Château Frontenac où nous nous retirons nous habitons une des plus belles chambres. Elle est située dans la TourLe château Frontenac a été construit en plusieurs étapes à partir de 1892. La tour principale a été érigée à partir de 1920. grise à l’ouest sur la terrasse Dufferin en face de la Citadelle.
Dans la fenêtre droite celle de la tour nous voyons tout près le trophée de Montcalm, plus haut la Citadelle quelques maisons, différents kiosques sur la terrasse. Le fleuve un peu étroit sur lequel il se fait beaucoup de navigation. De l’autre côté de la rive se trouve Lévis place très curieuse. Ce qui me frappe dans cette dernière ville et Québec, il n’a aucune symétrie pour la disposition des habitations. On y bâtit une maison, ce qui restera de terrain on en bâtira une autre sur la hauteur s’il n’y a pas assez de largeur.
En général on dirait des boites jetées par ci par là les unes droites les autres de côté ah – le site ne me plait pas du tout. Il en est de même pour tout le trajet que nous avons fait de St Lambert à Lévis. Le goût et la propreté semble (sic) manquer.

- Au jour le jour, avril 2016
Vente de livres usagés
Il nous fait plaisir de vous inviter à notre vente de livres usagés qui se tiendra dans les locaux de la SHLM au 249 rue Sainte-Marie, à La Prairie :
Jeudi 28 avril de 16 h à 20 h
Vendredi 29 avril de 9 h à 20 h
Samedi 30 avril de 9 h à 16 h
Dimanche 1er mai de 10 h à 14 h
Nous avons recueilli des centaines de livres qui traitent de différents sujets qui sauront captiver vos intérêts et combler vos moments de loisirs.
Samedi le 30 avril, de 14 à 16 h, Georges Brossard sera sur place afin de faire la promotion de son nouveau livre MAUDITE PASSION ! Il sera accompagné de Barbara Kahle, co-auteur.
Au plaisir de vous y accueillir en grand nombre.
Comité de la vente de livres usagés.

- Au jour le jour, mars 2016
Visite de la Société de généalogie de Lanaudière
Grâce à une entente conclue il y a quelques années avec la bibliothèque municipale Léo-Lecavalier, la SHLM dispose annuellement d’un budget de 5 000 $ pour faire l’acquisition de répertoires généalogiques. Ces répertoires sont catalogués dans la collection de la bibliothèque municipale, mais ils sont physiquement disponibles sur les tablettes de notre bibliothèque à la SHLM.
Chaque année, le comité de généalogie de la SHLM, sous la direction de Monsieur Gilles Blanchard, examine la liste des publications des différents organismes de généalogie et tente de faire l’acquisition de tous les répertoires d’une même région qui ne sont pas dans notre collection. Comme nous possédons déjà la plupart des répertoires des mariages du Québec, nous ciblons de plus en plus les répertoires BMS (baptêmes-mariages-sépultures).
En décembre dernier, nous avons fait l’acquisition de plusieurs dizaines de répertoires BMS de la région de Lanaudière. Pour éviter de coûteux frais de transport, Messieurs Jean L’Heureux et Stéphane Tremblay se sont rendus à la Société de généalogie de Lanaudière pour prendre possession de notre commande. Ils ont été accueillis par Messieurs Jacques Gauthier (président) et Éloi St-Pierre (bénévole en généalogie) qui ont fait visiter les lieux aux deux visiteurs.
Les locaux de la Société de généalogie de Lanaudière sont situés à Joliette. Lors de sa fondation en 1981, la SGL s’est donné la mission de regrouper les personnes intéressées à la généalogie et de favoriser la recherche généalogique et historique des ancêtres de la région de Lanaudière. Les locaux de la SGL ont été détruits par un incendie en mars 2000 et les administrateurs de l’époque ont décidé de déménager l’organisme dans un nouveau local.
L’actuel local de la SGL a été inauguré en février 2001. Fait rare pour une Société d’histoire ou de généalogie : la SGL est propriétaire de ses locaux. Grâce à une aide financière de la municipalité de Joliette (la SGL a une exemption de taxes municipales), à l’appui de la population locale (plus de 400 membres) et à la vente des répertoires BMS des paroisses locales, la SGL a pu s’équiper en neuf et possède actuellement un local qui fait l’envie de plusieurs centres de recherches historiques ou généalogiques.

- Au jour le jour, mars 2016
Les patriotes: mythes et réalités
Plus de cent soixante-quinze ans après les événements et malgré l’abondance des publications et de la documentation sur ce sujet, il demeure toujours difficile d’éviter le piège de l’émotivité et des passions. Dans l’espoir d’y distinguer la vérité historique des fausses croyances et du folklore, nous vous proposons d’aborder les rébellions de 1837-1838 sous un angle critique. Nous soumettrons également un portrait sommaire de l’héritage laissé par les patriotes.
Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-dela- Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30.
Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres.
Renseignements au 450-659-1393.

- Au jour le jour, mars 2016
Trois Laprairiennes accusées de rébellion contre un édit du roi
Le dimanche 7 mars 1728, à Laprairie, le notaire Guillaume Barrette s’apprête à lire un ordre du roi à la sortie de la messe sur le parvis de l’église, comme on le faisait à cette époque. Marie Bourassa s’approche de lui et s’empare du parchemin, Marie-Madeleine Denault le prend et le déchire, puis Marie-Louise Dumas le déchire encore. Les trois femmes sont arrêtées, emprisonnées et accusées de rébellion contre un édit du roi. Elles vont comparaître à leur procès le 15 mars suivant.
Pourquoi donc ces trois Laprairiennes ont-elles été ainsi poussées hors d’elles? L’édit royal portait sur l’interdiction de faire usage des étoffes des Indes.
Il faut préciser qu’au début du règne de Louis XIV, les tissus rapportés des Grandes Indes étaient fort à la mode en France. Dès 1686, Colbert émit un arrêt les interdisant parce que leur importation nuisait grandement à la production locale d’étoffes. À Rouen, l’arrivée d’un seul navire de toiles indiennes pouvait jeter des centaines d’ouvriers au chômage.
Celui de 1686 n’ayant pas eu de succès, un 2e arrêt fut promulgué en 1696 et il précise même des peines aux femmes qui oseraient porter des indiennes. Ce fut pire, car l’interdiction provoqua la passion, le délire chez les dames de bon ton. Des dépôts clandestins alimentaient les gens de la Cour, et on ne se gênait pas pour y arborer les étoffes interdites lors des spectacles. La bourgeoisie payait très cher pour obtenir ces pièces prohibées. On en recouvrait même les meubles, en plus d’en faire des vêtements pour les femmes et aussi pour les hommes. Molière s’en moque dans son Bourgeois gentilhomme MONSIEUR JOURDAIN. — Je me suis fait faire cette indienne-ci. MAÎTRE À DANSER. — Elle est fort belle. MONSIEUR JOURDAIN. — Mon tailleur m’a dit que les gens de qualité étaient comme cela le matin.. Les dames du commun, les domestiques, les pauvres même, tout le monde en veut La prohibition sur les toiles peintes ne sera levée qu’en 1759, après plus de soixante-dix ans, par Louis XV sous l’influence de la marquise de Pompadour.
La passion pour les étoffes indiennes s’était aussi propagée en Nouvelle-France. On en importait en contrebande depuis la province de New-York. Tout indique que les femmes de Laprairie n’étaient pas prêtes à se priver de ces étoffes interdites, pas plus que celles du reste de la colonie. Leur humble statut social ne les empêchait pas de les apprécier. Nos trois Laprairiennes, en effet, ne font pas figure de bourgeoises, mais bien de femmes d’habitants et mères de famille. Marie Bourassa, environ 33 ans, avait épousé Jacques Pinsonneault à Laprairie en 1712 et le couple avait six enfants. Marie-Louise Dumas de la côte Saint-Lambert était âgée de 43 ans ; elle était veuve de Jérôme Longtin, décédé en 1723, et elle devait prendre soin de ses sept enfants. Marie- Madeleine Denault, âgée de 40 ans, avait épousé René Rivet à Laprairie en 1710 et sa famille comptait alors huit enfants.
Lors de son témoignage à son procès, cette dernière s’est montrée fort habile. Elle a affirmé ignorer qu’elle avait affaire à un édit royal, croyant qu’il s’agissait d’un papier sans importance. Son action n’était ni préméditée ni concertée. Elle ne voulait aucunement faire de mal au notaire Barrette. Elle avoue regretter son geste et avoir de la peine pour ses 8 pauvres petits enfants dont elle devait prendre soin.
Nos trois Laprairiennes sont finalement libérées, sans amende ni pénalité.
SOURCES :
– Fonds Juridiction royale de Montréal,
– BAnQ, dossier 3407
– Les indiennes de Mounster (site Web)
– Les indiennes Musée impression.com
– London National Gallery
– PRDH, Université de Montréal

- Au jour le jour, mars 2016
Assemblée générale de la SHLM
Veuilles prendre note qu’il n’y a jamais de conférence au mois de mars à la SHLM. Nous profitons toujours de cette pause printanière pour tenir notre assemblée générale annuelle. Celle-ci aura lieu au 247, rue Sainte-Marie, à La Prairie, le mardi 15 mars 2016 à 19h30. Trois postes au conseil d’administration sont en élection cette année. Seuls les membres en règle de la SHLM pourront assister à la réunion.