- Au jour le jour, juin 2016
La Prairie : l’opération militaire de l’été 1691 (Partie 2)
Un bel exemple de micro-espionnage : à l’été 1690, le baron de Saint-Castin, qui était la bête noire des Anglais, fut mis au courant, par ses espions qu’il entretenait en Nouvelle-Angleterre, du vaste armement et des préparatifs navals de l’amiral Phips contre Québec. Aussitôt, Saint- Castin, par une longue marche forcée au travers des bois de quelques-uns de ses alliés abénaquis, put faire avertir à temps le gouverneur de la Nouvelle-France. Frontenac était, à ce moment-là, avec la majorité de ses troupes en mission militaire à La Prairie et à Montréal et, ainsi prévenu de cette attaque imminente, le gouverneur était retourné à temps pour répondre à son adversaire par « la bouche de ses canons », assurant ainsi une victorieuse défense de la ville de Québec.
Incontestablement, la plus importante source de renseignements pour la sécurité de la Nouvelle-France passait par les nids d’espions qu’étaient La Prairie-de-la-Magdeleine et le fort Chambly. D’ailleurs, à ce sujet, un jeune contemporain de ces événements, l’historien Pierre-François-Xavier de Charlevoix affirmait : « Ce qui fait la sureté de Montréal, ce sont les deux villages d’Iroquois chrétiens (le Sault–Saint-Louis à La Prairie et la mission de la Montagne à Montréal) et le fort de Chambly ».
Depuis le début de la concession des terres de la seigneurie de La Prairie en 1673 jusqu’à son décès en 1690, le géant du Sault–Saint-Louis, Athasa:tà (aussi surnommé le « Grand Agnier » ou « Togouiroui ») avait agi pour ralentir les ardeurs guerrières de ses anciens frères païens des environs d’Albany, N. Y.. Également, c’était à partir de ses nombreuses expéditions de reconnaissance et de ses raids dans le haut de la rivière Hudson, tout comme de ses nombreux espions ou informateurs au pays des Mohawks, qu’Athasa:tà avait pu relayer avec succès autant d’informations utiles au sujet des préparatifs de guerre des Anglais et Mohawks au commandant du fort Chambly et au gouverneur de Montréal.
À la suite de sa mort tragique en juin 1690 Athasa:tàLe Grand Agnier, ce magnifique guerrier est mort le 4 juin, 1690 alors qu’il était en mission au lac Champlain. De ce héros Charlevoix nous affirme : « qu’il ne fut guéres moins pleuré des François, que de ses compatriotes ». Au pays mohawk où il est né, ce guerrier légendaire était aussi connu sous le nom de « Kryn the Great Mohawk ». fut remplacé par son neveu, le dénommé La Plaque, qui détenait le grade de lieutenant des guides dans la Marine. Un autre exemple de micro-espionnage : c’était ce même La Plaque qui, à l’été 1690, revint d’une longue et dangereuse mission de reconnaissance et d’espionnage aux lacs Champlain et Saint-Sacrement avec une bonne nouvelle pour le gouverneur Frontenac, qui attendait avec ses troupes à La Prairie-de-la-Magdeleine. Il lui annonça que le général John-Fitz Winthrop et son armée de 2000 soldats et Iroquois allaient renoncer à poursuivre son projet d’invasion du Canada, ceci à cause d’un sérieux problème de santé dans sa troupe : la petite vérole chez les Iroquois ainsi qu’une sanglante dysenterie causée par le porc avarié chez ses soldats. Également, le brave La Plaque annonça à Frontenac que les troupes du général Winthrop avaient aussi de graves problèmes de transport et d’approvisionnement et donc, qu’il abandonnait son projet. (NB : Quelques jours plus tard arrivèrent de l’est les Abénaquis du baron de Saint- Castin avec de moins bonnes nouvelles au sujet d’une flotte de 34 navires qui s’organisait à Boston et à New York.)
Comme récompense pour sa bravoure et pour garantir sa loyauté future, Frontenac et Callières offrirent à La Plaque un voyage en France à l’automne 1690. Ce fut Atavia:tà, son frère Agnier du Sault– Saint-Louis, qui prit la relève à ce moment des plus critiques de cette interminable guerre franco-iroquoise, où déferlerait sur la colonie une cascade d’événements des plus fertiles en espionnage.
Effectivement, au printemps 1691, Atavia:tà, qui était revenu d’une mission de reconnaissance près d’Albany, rapporta qu’il « eut avis par quelques-uns des ennemis, qu’ils faisaient un gros mouvement pour venir fondre sur la colonie ». Cette importante information sera confirmée quelques semaines plus tard par un prisonnier anglais que Schuyler, le maire d’Albany, identifia par la suite comme étant un certain « Cornelius Clatie » ; un milicien-cultivateur de Canastagione, N.Y., amené à Montréal par Atavia:tà à la mi-juillet 1691Un témoignage sur l’efficacité du micro-espionnage d’Atavia:tà et des siens ; « … l’Ennemi savait notre mot de passe (*) (et nos plans)… ils en profitèrent grandement à leur avantage… Les français savaient que nous venions 14 jours auparavant et qu’un indien, un Mohawk (espion Agnier) ayant déserté son groupe de 15 Mohawks de la rivière Shamblie leur a dit notre nombre, nos forces, le nom des officiers etc. Ils avaient aussi fait prisonnier, un dénommé Cornelius Clatie à Canastaguijone (sic), un lieu situé à 12 milles d’Albany, qui les informa de notre venu, étant au Canada deux semaines avant nous… » — Major Pieter Schuyler’s Journal of his Expedition to Canada. (*) « Courage Isopus ! ». . Sentant que la détermination des Anglais à aller de l’avant et à attaquer la Nouvelle- France pouvait facilement vaciller et ainsi contrecarrer ses plans d’encerclement, Monsieur de Callières fit appel à une autre arme très efficace de son arsenal de micro-espionnage : la déception ou l’« induction en erreur ». Afin d’assurer la réussite de sa stratégie, qui consistait à attirer l’ennemi dans un grand « guet-apens », Callières privilégia donc le contre-espionnage et la désinformation… et l’occasion s’y prêtait bien !
De prime abord, il faut bien comprendre que les raids et les massacres de la population civile, comme celui survenu au mois d’août 1689 à Lachine près de Montréal, n’étaient pas des incidents à sens unique. Le 11 juillet 1691, Henry Sloughter, le nouveau gouverneur de la Province of New Yorke, se désolait entre autres au sujet des 150 fermes abandonnées aux environs d’Albany, « J’ai trouvé ce coin de pays en grand désordre, les fermes des environs, et Schenectady presque en ruine et détruites par les Ennemis ».
En effet, comme représailles pour le massacre de Lachine survenu 6 mois plus tôt, il y eut effectivement un important raid français dans la nuit du 8 au 9 février 1690, au coeur de l’hiver septentrional. La principale victime de cette « petite guerre » et de ses cruautés avait été le village palissadé de Schenectady, N.Y., qui, lui aussi, fut systématiquement mis à feu et à sang. En plus, une vingtaine de personnes furent ramenées à Montréal, captives des Français et des Agniers du Sault, et parmi ceux-ci se trouvaient les cinq fils d’un notable de la place, un certain Symon Groot, qui était à Albany pour un baptême lors de cette nuit fatidiqueRapport officiel de l’incident: “60 killed and 27 prisonners … of which … all five sonnes (sic) of Symon Groot…”. Les cinq fils de Symon Groot ; Abraham, Claes, Dyrck, Phillip et l’ainé Symon Jr. sont ramenés à Montréal comme captifs des Agniers du Sault et des Français. .
Au début de juin 1691, étant informé que deux présumés agents mohawks, « Taonnochrio et Tahonsiwago »À Albany, le 20 juin 1691 deux Mohawks ; Taonnochrio et Tahonsiwago, présumément leurs espions, seront interrogés séparément par Pieter Schuyler et Robert Livingston suite à leur dernière « visite » au Sault– Saint-Louis et à La Prairie. Deux jours plus tard, ce sera au tour de Symon Groot Jr. de subir son « examination ». , étaient en « visite » au Sault, Callières profita de l’occasion pour retourner chez les siens un prisonnier du nom de Symon Groot Jr. Auparavant, Symon fut amené du Sault au fort Rémy (Montréal), où il fut discrètement désinformé ou induit en erreur sur la situation militaire de la région de Montréal. Alors, dès son arrivé à Albany, le 22 juin 1691, Symon Jr. fut interrogé par le maire Pieter Schuyler et son secrétaire Robert Livingston le « Recorder » de la Commission des Affaires indiennes d’Albany, pour ensuite être présenté au gouverneur Henry SlaughterNew York Colonial Manuscripts; London Documents VIII, Robert Livingston to Governor Slaughter, Albany, 22 June,1691. —Present: the Mayor and Recorder (Interrogation of Symon Groot Jr.). .
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Arrivée des guides étudiants à la SHLM
Grâce à une généreuse subvention du programme fédéral « Emplois d’été Canada », nous avons procédé à l’embauche de trois guides étudiants pour assurer l’animation de la saison estivale 2016 à la SHLM. Ils ont commencé leurs activités le 7 juin dernier et nous quitteront pour retourner aux études le 28 août. Cette année, ils seront disponibles pour des visites guidées du site patrimonial déclaré du Vieux La Prairie tous les jours de la semaine à 10 h, à 13 h et à 15 h. Ils participeront également à « Marchez dans l’ombre du passé », notre activité de théâtre de rue qui aura lieu les 5, 12, 19 et 26 août à 19 h.
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Un membre de la SHLM honoré par le Lieutenant gouverneur du Québec
Toutes nos félicitations à Monsieur Gaétan Bourdages qui a reçu, le 15 mai dernier à l’auditorium du cégep de Granby, la médaille d’argent des aînés, remise par le Lieutenant-gouverneur du Québec en reconnaissance de l’engagement bénévole, de la détermination et du dépassement de soi. Monsieur Bourdages oeuvre à la SHLM depuis 40 ans et il a déjà été président (et membre du CA) de notre organisme. Auteur prolifique (une centaine d’articles et une dizaine d’ouvrages historiques), sa rigueur intellectuelle et ses grandes connaissances historiques font de lui l’historien le plus connu (et le plus fiable) du territoire de la MRC de Roussillon et de ses environs. Merci à la municipalité de La Prairie pour la mise en candidature de Monsieur Bourdages.
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Des nouvelles de nos deux fédérations : FQSG et FHQ
FQSG.
Monsieur Stéphane Tremblay, président de la SHLM, a participé au Conseil de généalogie de la Fédération québécoise des Sociétés de généalogie (FQSG) qui s’est à tenu à Montréal au local de la Société généalogique canadienne-française le 14 mai en avant-midi. Monsieur Guy Parent, président de la Société de généalogie de Québec, était le conférencier et il a expliqué aux représentants des Sociétés de généalogie l’évolution de l’accès aux registres religieux et civils à travers l’histoire du Québec et du Canada.
Monsieur Stéphane Tremblay a par la suite représenté la SHLM lors de l’assemblée générale annuelle des membres de la FQSG, qui s’est tenue au même endroit en après-midi. Lors des élections pour choisir les membres du CA pour l’année 2016- 2017, il a été élu par acclamation au poste de secrétaire du conseil d’administration de la FQSG pour un mandat de deux ans.
FHQ.
Cette année, le congrès de la Fédération Histoire Québec, dont notre Société d’histoire est membre, avait lieu à l’hôtel Relais Gouverneur de Saint-Jean-sur- Richelieu les 21, 22 et 23 mai derniers. La tenue de ce congrès coïncidait également avec les 350 années de fondation de la ville hôte. Ce congrès avait pour thème « Le Richelieu : un survol historique ». Madame Marie Gagné ainsi que Messieurs Bernard Billon, Jean l’Heureux, Jonathan Trottier et Gilles Blanchard ont participé à ce congrès, tandis que Monsieur Stéphane Tremblay était responsable du kiosque de la SHLM au salon des exposants et a donné une conférence sur l’histoire du premier chemin de fer du Canada (1836).
Le 21 mai au matin, une formation sur la gestion des banques d’images et des droits d’auteur a été offerte gratuitement aux participants. La même journée, les membres de la FHQ ont assisté à leur assemblée générale annuelle. Lors des élections pour choisir les membres du conseil d’administration de la FHQ pour l’année 2016-2017, Monsieur Stéphane Tremblay, président de la SHLM, a été élu au poste d’administrateur de la FHQ pour un mandat de deux ans.
Les conférences ont eu lieu dans la journée du 22 mai et les participants pouvaient prendre leurs pauses au salon des exposants et en savoir plus sur l’histoire locale abordée dans les différents ateliers en discutant avec les conférenciers et les responsables des différents kiosques. En soirée, lors du banquet de clôture, la FHQ a dévoilé le nom des lauréats de ses différents prix d’excellence pour l’année 2015-2016 :
• Le prix Rodolphe-Fournier (prix de la Chambre des notaires du Québec pour la promotion de la recherche en histoire du notariat) a été remis à Monsieur Gaston Cadrin, de la Société d’histoire régionale de Lévis, pour son récit historique intitulé « Les excommuniés de Saint-Michel-de-Bellechasse au XVIIIe siècle ».
• Le prix Léonidas-Bélanger (prix soulignant la réalisation d’un ouvrage historique lors d’une année impaire ou l’organisation d’un événement à caractère historique lors d’une année paire) a été remis à Madame Louise Lefebvre de la Société du patrimoine, des arts et de la Culture de Saint-Just-de-Bretenières pour la publication de l’ouvrage sur l’histoire du village du même nom.
• Le prix Honorius-Provost (prix soulignant le travail et les réalisations des bénévoles oeuvrant au sein des Sociétés membres de la fédération) a été remis à Monsieur Réal Perron, président de la Corporation touristique de la seigneurie des Aulnaies.
Durant la journée du 23 mai, les participants ont pu faire une des trois visites guidées suivantes : le patrimoine religieux par le chemin des Patriotes, la route des forts de Saint-Jean à Chambly ou une excursion pédestre dans le Vieux-Saint-Jean.

Photo : Membres du CA de la FQSG pour 2016-2017
Dans l’ordre habituel : Georges Mailloux (administrateur, La Pocatière), Nicole Leblanc (administratrice, Sherbrooke), Michel Gladu (administrateur, Gatineau), Jacques Gagnon (administrateur, Chicoutimi), Jean-Claude Payette (administrateur, Saint-Eustache), Danielle Desjardins (trésorière, Victoriaville), Guy Parent (président, Québec), Stéphane Tremblay (secrétaire, La Prairie) et Richard Masson (Montréal)

Photo : Membres du CA de la FHQ pour 2016-2017 (photo prise par Jean Chevrette)
Assis (de gauche à droite) : Jean Therriault (1er vice-président, Sherbrooke), Michel Pratt (secrétaire, Longueuil), Richard M. Bégin (président, Gatineau), Serge Gravel (trésorier, Laval), Anne-Marie Charuest (2e vice-présidente, Beloeil–Mont-Saint-Hilaire) Debout (de gauche à droite) : les administrateurs : André Laniel (île Bizard et Sainte-Geneviève), Pierre Cécil (Trois-Rivières), Stéphane Tremblay (La Prairie), Charles Breton-Demeule (Québec) et Pierre-Louis Lapointe (Terrebonne)
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La Prairie : l’opération militaire de l’été 1691
Au temps du roi Louis XIV, la modernisation de la guerre et la révolution militariste apportée par l’armée française (la plus grande d’Europe) transformèrent la nature du renseignement militaire en France tout comme dans ses coloniesGiant of the “Grand Siècle”. The French Army, 1610 – 1715. John Lynn, Cambridge, USA, 1997. . Tous les choix politiques et militaires de la France et par ricochet, de la Nouvelle-France, s’enveloppaient donc de secrets.
Si la décision de faire la guerre appartenait en définitive au roi de France, les opérations militaires elles se faisaient par l’entremise du Ministère de la Guerre, des Affaires étrangères et de la Marine en concertation avec leurs exécutants : les gouverneurs et les principaux généraux.
Le renseignement et l’espionnage militaire au 17e siècle revêtaient surtout deux dimensions : le macro et le micro-espionnage. Sous Louis XIV, le macro-espionnage se jouait à l’échelle internationale : l’État cherchait, par l’entremise de ses ambassadeurs, espions et courtisans, à connaître les intentions et le potentiel militaire de l’adversaire ou du pays ennemi, les stratagèmes utilisés ou les manoeuvres adoptées. Le micro-espionnage se faisait, lui, sur le terrain, où « le talent d’un homme de guerre, du général au moindre commandant de place, tient aussi à la qualité de son information »Espions et ambassadeurs au temps de Louis XIV — Lucien Bély, Fayard, Paris, 1990. .
En Nouvelle-France, le macro-espionnage se résumait à un partage des informations les plus récentes et pertinentes obtenues par les espions français à la cour du roi d’Angleterre. Un exemple : la dépêche du ministre destinée au gouverneur de la Nouvelle-France au printemps 1691, reçue par Monsieur le Comte de Frontenac le 1er juillet suivant des mains de Monsieur du Tast, capitaine de la frégate royale Le Soleil d’Afrique. Cette dépêche informa Frontenac que, selon toutes les informations obtenues l’hiver précédent, il n’y aurait pas d’expédition navale prévue contre la ville de Québec en cette année 1691.
De son côté, Frontenac savait aussi, par son propre micro-espionnage, qu’il n’y aurait pas de tentative d’invasion navale en cette année ; par contre, dans sa réponse écrite au ministre, il affirmait savoir que « Leurs mesures ont manqué du côté de la mer (en 1690), mais ils (les Anglais) se sont mis en devoir (en 1691) d’exécuter en partie ce qu’ils avaient projeté de faire du côté de la terre ».
Son service d’espionnage ainsi que celui de Callières, le gouverneur militaire de Montréal, informèrent bien Frontenac que les Anglais planifiaient une importante attaque terrestre contre le gouvernement de Montréal, soit précisément à La Prairie-de-la-Magdeleine. Conséquemment, Frontenac fit sonner le rassemblement de la majorité de ses troupes de la Marine ayant hiverné dans la région de Québec pour les envoyer dans une opération militaire d’envergure au secours des Montréalistes« M. de Callière… avait ramassé toutes les troupes que je lui avait joints et était allé se poster au pied du fort de La Prairie… » – Frontenac
Quelles étaient les sources de renseignements pour les gouverneurs en Nouvelle- France ? De prime abord, il y avait les missionnaires jésuites qui, par leurs nombreuses observations et « Relations », informaient les autorités de la colonie de toutes activités suspectes chez les peuples autochtones, et surtout chez les cinq nations belliqueuses en Iroquoisie. Ensuite, il y avait le légendaire baron de Saint-Castin qui, à partir de son imposant poste de traite à Pentagouet (Portland, Maine) sur la côte atlantique, agissait comme seigneur et avait accès à tous ses marchands et informateurs autant à Boston qu’à New YorkJean-Vincent d’Abbadie, baron de Saint-Castin arriva en Nouvelle-France en 1665 comme jeune enseigne dans la compagnie du capitaine Jacques de Chambly au Régiment de Carignan. En moins de dix ans, il établira son poste de commerce indépendant sur la côte atlantique, où il épousera Pidiwamiska la fille de Madokawando, le grand chef des Abénaquis-Pentagouets et sera considéré comme un des leurs. .
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CA de la SHLM en 2016-2017
Votre CA vous souhaite un très bel été 2016 et vous invite à participer aux activités estivales de la SHLM et du service des loisirs de notre municipalité au sein du site patrimonial déclaré de La Prairie. Sur la photo, dans l’ordre habituel : Madame Monique Dorion-Beauchamp (secrétaire), Monsieur Jean-Pierre Labelle (trésorier), Monsieur Stéphane Tremblay (président), Monsieur Jonathan Trottier (2e vice-président) et Monsieur Gilles Blanchard (1er vice-président).
- Au jour le jour, mai 2016
Décès de Madame Jeannine Surprenant Lussier
Le 31 mars dernier est décédée, à l’âge de 90 ans, Madame Jeannine Surprenant Lussier. Elle laisse dans le deuil ses trois enfants, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants. Avec son époux, feu Monsieur Gilles Lussier, elle était membre de la SHLM depuis plusieurs décennies et était très impliquée socialement dans plusieurs causes comme l’association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS) à titre de présidente, de responsable des loisirs et comme maître d’œuvre du 325e anniversaire de La Prairie au complexe Saint-Laurent. Nous offrons nos plus sincères condoléances à toute sa famille ainsi qu’à ses amis.
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Conférence | Le Patriotisme en jupon
Conférencière: Madame Anne-Marie Sicotte
Au début du 19e siècle, le peuple canadien cherche à conquérir ses droits et à protéger ses libertés. Quelle place laissait-on aux femmes pour militer et même pour se battre contre le despotisme ? Anne-Marie Sicotte a trouvé moult traces des combattantes d’autrefois au fil de ses recherches pour sa fresque romanesque patriote en deux cycles, « Le pays insoumis » et « Les tuques bleues ».
Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.
- Au jour le jour, mai 2016
Les rouages de la reconstitution historique au Québec
À la fin de l’été 2015, afin de souligner les 40 ans d’existence du site patrimonial déclaré du Vieux-La Prairie, la SHLM, grâce à une subvention du Ministère de la Culture et des Communications du Québec et en collaboration avec la ville de La Prairie et le collectif Prism’Art, a organisé un événement de reconstitution historique dans le parc du Sentier du Vieux Fort. Sous l’appellation « Week-end d’autrefois », une vingtaine de reconstituteurs, militaires et civils, ont fait revivre le fort de La Prairie pendant deux jours.
Le public a ainsi pu, le temps d’un week-end, s’imprégner de l’ambiance de la fin du 17e siècle en Nouvelle-France, époque où la vie des colons était dure et le sentiment de sécurité inexistant à cause de fréquentes incursions des Agniers (nation amérindienne alliée des Hollandais et des Anglais de l’état de New York) à l’intérieur des seigneuries. Parades militaires, exercices de tir au mousquet et vie dans un camp militaire composaient le tableau offert par les reconstituteurs au public. Deux Sociétés de reconstitution avaient été engagées pour cet événement : la compagnie des Méloizes (soldats des Compagnies franches de la Marine 1685-1760) et les Habitants du fort (familles de civils et miliciens des 17e-18e siècles).
Les premiers contacts de la SHLM avec des Sociétés de reconstitution remontent à l’automne 2009. Lors du lancement de l’ouvrage « 1691, la bataille de La Prairie », nous avions invité quelques membres de la compagnie de Lacorne, Société de reconstitution fondée en 2001 dont la mission est de faire revivre les soldats des Compagnies franches de la Marine du 18e siècle. Ils avaient accueilli les invités à l’extérieur du complexe St-Laurent au son du tambour et du fifre et avaient effectué des tirs de mousquets protocolaires. À l’intérieur, ils avaient servi de garde d’honneur pour les auteurs et les dignitaires.
En 2013, j’ai fait partie du comité organi-sateur de la commémoration des 175 ans de l’insurrection patriote de 1838. Avec plusieurs organismes et Sociétés d’histoire des MRC de Roussillon, des Jardins de Napierville et du Haut-Richelieu, nous avions organisé une foire patrimoniale au centre communautaire de Napierville à la fin du mois d’octobre. Conférences, kiosques et reconstitution historique ont été au menu durant deux jours.
Durant cet événement, j’ai fait la connaissance des membres de la Société de reconstitution du Bas-Canada (SRBC). L’objectif de cet organisme est de faire connaître l’époque des rébellions et des insurrections patriotes de 1837-38. Les reconstituteurs jouent le rôle de soldats britanniques (24th regiment of foot), de volontaires loyaux, de patriotes et de civils. Le dernier jour de la foire, j’ai revêtu mon désormais célèbre habit de curé et j’ai pris des photos avec les membres de la SRBC à leur campement. En discutant avec eux, nous avons soulevé la problématique de la présence d’un curé dans un camp de patriotes en 1837-38 alors que l’évêque de Montréal (Mgr Lartigue) avait interdit à ses ouailles toutes formes de rébellions. De retour chez moi, j’ai approfondi le sujet par quelques lectures et, à ma grande surprise, il existait bel et bien quelques curés sympathiques à la cause patriote, dont messire Étienne Chartier, curé de Saint-Benoît, qui a dû s’exiler aux États-Unis en 1837 pour ses opinions et ses propos patriotiques en chaire.

L’été suivant (2014), quelques membres de la SRBC m’invitèrent à un week-end de reconstitution au Village québécois d’antan à Drummondville (VQA). Pendant deux jours, patriotes, loyaux et soldats britanniques occupent le site du VQA et jouent plusieurs scénarios historiques avec les acteurs permanents du village. J’ai pu ainsi jouer le rôle du curé Étienne Chartier, tâche plus difficile que prévue, car il n’y a pas de personnage de curé au VQA, et ma présence fut très sollicitée à l’extérieur des scénarios de la SRBC. Durant cette fin de semaine, j’ai pu expérimenter toutes les facettes d’un scénario de reconstitution.

La première raison d’être dans une troupe de reconstitution sur un lieu historique est d’en assurer l’animation. Plusieurs scénarios doivent être développés et joués tous les jours devant public. Comme il y a maniement d’armes à feu d’époque (poudre noire), il faut prévoir un minimum de mesures de sécurité (éloigner la foule des reconstituteurs, tirer en l’air plutôt qu’horizontalement…). Au VQA, les scénarios sont variés et ils ne se répètent pas tous les jours : escarmouche entre les patriotes et les Britanniques près du pont du moulin, lecture du mandat de recherche contre le député patriote local, assermentation d’un Frère Chasseur de 1838…
Durant les temps morts et les repas, les reconstituteurs retournent à leur campement sur le site et répondent aux questions des visiteurs sur la composition des costumes, le maniement des armes à feu (silex et poudre noire), les métiers et les habitudes de vie de l’époque. L’élaboration des repas doit refléter les coutumes alimentaires de l’époque et la disponibilité des produits selon la saison (si la reconstitution se déroule en juin, on mangera des fraises ; si c’est en août, des bleuets ; etc.). Tous les ustensiles, la vaisselle, les nappes et les tasses doivent être authentiques. Un reconstituteur averti se doit donc de fréquenter les marchés aux puces ou les boutiques d’antiquaires.
Les participants d’une reconstitution historique doivent porter une attention très particulière à la confection des costumes. Ces derniers doivent être fabriqués avec des tissus disponibles à l’époque et selon un modèle dont l’exactitude devra se vérifier selon des sources historiques. La plupart des reconstituteurs font affaire avec des artisans spécialisés dans le costume d’époque. Le même souci d’exactitude est présent dans l’élaboration des scénarios historiques, dans la recherche et la fabrication des drapeaux, dans la musique et les chansons d’époque.
Au printemps 2015, j’étais à la recherche de plusieurs Sociétés de reconstitution susceptibles d’animer le Week-end d’autrefois à La Prairie à la fin du mois d’août de la même année. C’est en me rendant aux Seigneuriales de Vaudreuil au mois de juin que j’ai pu trouver les reconstituteurs pour l’événement de La Prairie. Les Seigneuriales sont l’un des plus anciens événements de reconstitution historique au Québec. En 2015, ce festival en était à sa 23e édition.

En gros, plusieurs artisans, commerçants et reconstituteurs historiques s’installent dans le Vieux-Vaudreuil et font revivre un village de la Nouvelle-France vers 1750. Il y a un marché public, une auberge, une aire pour les artisans, un camp de soldats et de leurs alliés amérindiens. Plusieurs activités d’animations sont également prévues : un concours de mensonges, une soirée gastronomique du 18e siècle, des parades militaires avec démonstration de tirs au mousquet et une cérémonie de plantation du mai le dimanche (le clou de l’événement). J’ai assisté à une journée complète d’activités (le samedi) et j’en ai profité pour me faire des contacts au sein des Habitants du fort et de la Compagnie des Méloizes, qui seront finalement engagés pour animer le Week-End d’autrefois à La Prairie.
En conclusion, faire de la reconstitution historique est un passe-temps exigeant. Le reconstituteur doit faire des lectures et se documenter sur l’époque qu’il va représenter et il va aussi débourser de fortes sommes afin d’avoir un costume authentique. Si la reconstitution est d’ordre militaire, il devra également s’équiper d’une arme à feu (fusil à silex, fonctionnant avec de la poudre noire). Au total, ce seront plusieurs centaines de dollars qui devront être investis par le reconstituteur afin d’être prêt pour la saison (d’avril à novembre, habituellement).
Le 11 juin prochain, la Société des soldats de Carignan-Salières tiendra son camp de soldats (entraînement des nouvelles recrues au métier de reconstituteur) à La Prairie dans le parc du Sentier du Vieux Fort. Le 7 août, lors de la commémoration des 325 ans de la bataille de La Prairie, ce sera la Garnison de Montréal (soldats des Compagnies Franches de la Marine) qui aura un campement au même endroit. Ainsi, la table sera mise pour les Fêtes des 350 ans de la seigneurie de La Prairie. Bonne saison estivale à tous les organis-mes de reconstitution du Québec !

- Au jour le jour, mai 2016
Vente de livres usagés 2016
Au cours du week-end des 28, 29, 30 avril et 1er mai dernier, la SHLM tenait, dans ses locaux du 249, rue Sainte-Marie, sa vente annuelle de livres usagés. L’événement a encore une fois connu un immense succès et l’objectif de vendre plus de 4 000 livres a été atteint.
Nos plus sincères remerciements aux nombreux bénévoles du comité de la vente de livres pour les sept mois de travaux préparatoires et la tenue de la vente durant quatre jours.