
- Au jour le jour, mai 2025
Brunch annuel
Le dimanche 4 mai dernier avait lieu au Centre multifonctionnel Guy-Dupré le brunch annuel des membres de la SHLM. Un peu moins de 40 personnes s’étaient réunies pour l’occasion.
La rencontre débuta par le mot du président ou plutôt de l’ex-président puisque M. Stéphane Tremblay nous fit part d’un important changement au sein du conseil d’administration. M. Tremblay cédait sa place comme président pour devenir secrétaire, laissant ainsi à M. Antoine Simonato l’occasion de s’exercer à son nouveau rôle de président de la SHLM. Félicitations et bon succès au nouvel élu. Ce dernier y alla d’un bref discours n’étant pas encore tout à fait imprégné de ses nouvelles fonctions.

Une table bien garnie nous attendait : fèves au lard, fromages variés, terrines, confitures et pains pour tous les goûts. Il nous fallait patienter encore avant de nous lancer vers ces délices, car M. Tremblay devait nous présenter celle qui avait été choisie bénévole de l’année 2024. Bien qu’elle ait semblé surprise de cette nomination, madame Maryse Ingenito méritait largement cet honneur.

Après les estomacs bien remplis et les palabres autour des tables vint l’heure de tout ramasser et de laver la vaisselle en groupe. Une activité nettement plus agréable lorsqu’elle est partagée.
Bref, une rencontre très réussie due en très grande partie au travail de madame Caroline Laberge, notre archiviste et directrice générale.

- Au jour le jour, mai 2025
Remaniement au sein du conseil d’administration
Remaniement au sein du conseil d’administration
À la suite de l’assemblée générale annuelle de la SHLM, les membres du conseil d’administration se sont réunis le 7 avril dernier et ont unanimement décidé d’apporter un changement lors de l’attribution des postes. Voici donc la nouvelle composition du conseil d’administration de la SHLM pour 2025-2026 :
Président : Antoine Simonato
1er vice-président : Samuel Castonguay
2e vice-président : Jonathan Trottier
Secrétaire exécutif : Stéphane Tremblay
Trésorier : Jean-Pierre Labelle
Congrès de la FHQ
La Fédération Histoire Québec tiendra son congrès annuel (et son assemblée générale annuelle) au pavillon communautaire Espace Citoyen de Montmagny du 30 mai au 1er juin prochains. C’est madame Caroline Laberge, notre archiviste et directrice générale, qui représentera la SHLM à cet événement.
Journée nationale des Patriotes
Le 19 mai prochain, Journée nationale des Patriotes, nos locaux seront fermés pour la journée (relâche du club de généalogie en soirée).
Stéphane Tremblay, secrétaire exécutif de la SHLM

- Au jour le jour, avril 2025
Brunch annuel et Avis de recherche
La photographie de l’invitation provient du fonds de Mme Lucie Lamarre Doré (P43,S8,P081).
Il s’agit d’un pique-nique des membres de la chorale paroissiale de La Prairie.
AVIS DE RECHERCHE
Un petit jeu pour agrémenter votre sortie.
Lors de l’événement du 4 mai prochain, la SHLM présentera différentes photographies tirées de ses archives. Ces images, montrant diverses personnalités, ne comportent aucun indice permettant d’identifier les personnes.
Aidez-nous à résoudre le mystère et à mettre un nom sur les visages?
C’est peut-être un membre de votre famille ou une connaissance.
On a besoin de vos lumières!
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À titre d’exemple, la photo de l’invitation montre 25 personnes au pique-nique des membres de la chorale paroissiale de La Prairie.
Saurez-vous les reconnaître?
La solution dans le prochain numéro.

- Au jour le jour, avril 2025
Conférence
Mon arrière-grand-père dans une boîte et une valise
Un jour, Nadyne Bédard a découvert dans les archives du Musée canadien de l’histoire et de l’Université Laval que son arrière-grand-père Philias Bédard, agriculteur très impliqué dans la vie politique et culturelle de Saint-Rémi-de-Napierville, aussi chanteur et conteur, avait collaboré avec l’ethnologue Marius Barbeau et l’archiviste Édouard-Zotique Massicotte dans les années 1920-1940. Il leur a partagé ses chansons et ses contes, contribuant ainsi à un renouveau du folklore de l’époque !
Après des années de dépouillage d’archives et plusieurs rencontres, la conférencière souhaite partager ses découvertes. Elle souhaite ainsi sensibiliser à l’importance du patrimoine familial et collectif.
Cette conférence à saveur ethnologique et historique montre que le croisement des données permet de faire parler le passé…
Diplômée en littérature, en éducation et en ethnologie, sensible aux notions de patrimoine, de mémoire et d’identité, Nadyne Bédard propose avec simplicité, depuis 2005, des contes et des chansons puisés dans le répertoire contemporain et traditionnel, dont celui de son arrière-grand-père, Philias Bédard.
Mardi 15 avril 2025 à 19h
Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie à La Prairie
Membres SHLM : GRATUIT. Non-membres : 8 $
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393

- Au jour le jour, avril 2025
Afin qu’ils reposent en paix !
Les citoyens de La Prairie ont un devoir de mémoire envers ceux qui perdirent la vie en combattant au cours de la journée du 11 août 1691. Leur bravoure a permis de sauver le fort de La Prairie de la seule attaque qu’il n’ait jamais eu à subir.[1]
Un bilan incertain
De nombreux documents d’époque attestent que le fort de La Prairie a bien été attaqué à l’aube du 11 août 1691. Les pertes ont été considérables parmi les défenseurs du fort, tandis que les assaillants originaires d’Albany (moins de 250 hommes selon Peter Schuyler) auraient subi moins de dommages.
Or, le nombre de morts déclaré au cours du premier affrontement varie beaucoup selon l’auteur. Admettons qu’il y eut moins de cinquante morts parmi les troupes locales. Cependant, peu de dépouilles ont eu droit à un enterrement dans un cimetière.
« Ce Jourdhuy onsiesme du mois daoust de l’année mi six cent quatre-vingt onses je ptre soussigné certifie avoir enterré Mrs StCirque capit en pied Dosta cap. Réformé et domergue lieutenant reformé tués dans le combat qui s’est donné ici le dit jour avec 14 soldast et habitants tués aussi sur la place qu’on a pas reconnu en foy de quoy Jay signé. »
L. Geoffroy – Curé de La Prairie
Pourtant, le bilan du curé Geoffroy n’atteint pas les vingt-cinq morts. Ajoutons à cette courte liste les noms de ceux dont les cadavres furent ramenés à Montréal.
Paroisse Notre-Dame de Montréal : Le 11 août… nicolas barbier louis ducharme pierre cabassier ont été tués par les anglais au combat de laprairie de la magdelaine dans le bois ou les corps sont demeurés.
E. Guyotte – Curé
Le 11 août 1691 a été enterré Pierre Desquerat (Depeiras ?) capitaine d’un détachement de la Marine après avoir recu tous les sacrements agé d’environ 40 ans.
E. Guyotte – Curé
Le 11 d’aout 1691 a été enterré Gabriel Fredin agé d’environ 18 ans après avoir recu tous les sacrements.
E. Guyotte – Curé
Le 11 d’aout 1691 Nicolas Barbier Louis Ducharme Pierre Cabasier ont été tués par les anglois au Comba de la prairie de la magdelaine dans le bois ou les corps sont demeures.
E. Guyotte – Curé
Le 13 aout a été enterré Jean LeBer du chaine après avoir recu les sacrements blessé par les anglois agé d’environ 29 ans.
E. Guyotte Curé
Le 11 aout 1691 a été tue par les anglois françois Cibardin Cordonnier.
E. Guyotte – Curé
Le meme Jour pierre pinguet […] Tué par les anglois.
E. Guyotte – Curé
On arrive donc à un total de près de trente sépultures, en supposant qu’ils aient tous été tués devant le fort et que les registres soient conformes à la réalité. Il faut aussi prendre en compte que ces données n’incluent pas les pertes chez les Autochtones.
Quelques heures après l’attaque du fort de La Prairie, en chemin vers la rivière Richelieu, le major Peter Schuyler et ses hommes (majoritairement des membres des Premières Nations) furent défaits au chemin de la Bataille par les troupes françaises et autochtones alliées venues de Chambly et que commandait le capitaine de Valrennes.
Selon les chroniqueurs de l’époque, les pertes enregistrées sur le chemin de la Bataille furent nettement supérieures à celles subies à l’aube devant le fort. Mais là encore, il demeure difficile de fournir des chiffres précis.
Malgré des données disparates avancées par de nombreux auteurs de la fin du 17e siècle, nous pouvons sans méprises affirmer qu’il y eut à la Bataille largement plus qu’une centaine de tués au total des deux côtés. Comme c’était la coutume à l’époque sur les champs de bataille, pour des raisons d’hygiène évidentes (typhus et choléra), on a dû disposer des cadavres en les enterrant dans des fosses communes d’environ 80 cm de profondeur. Une tâche considérable en ce 11 août, compte tenu du sol argileux gonflé par les pluies des journées précédentes.
À la suite des deux événements (la première et la seconde bataille), nous ignorons ce qu’il est advenu des dépouilles des combattants des Premières Nations. Comment ces derniers traitaient-ils leurs dépouilles après les combats ? Nous ignorons également s’il existe quelque part un décompte précis des soldats tombés au combat au matin du 11 août 1691. Si tant soit peu qu’elle existe, la réponse se trouve peut-être du côté des archives de la Marine en France.
Premières démarches
La question demeure ; où donc a eu lieu le second affrontement du 11 août 1691 ? Les combattants morts sur le champ de bataille ont-ils été ensevelis à proximité du lieu des combats ? Notons que le cairn actuel n’indique pas l’endroit où les hommes de Peter Schuyler ont combattu les troupes de Valrennes.
« À la suite d’un patient et minutieux travail sur les chaînes de titres et les récits de voyageurs, M. Jean Joly[2] a réussi à situer avec précision l’emplacement de l’ancien embranchement du chemin de Saint-Jean et du chemin menant au fort de Chambly. Cette intersection est un repère important pour suivre le trajet emprunté par les troupes ennemies et pour éventuellement situer le lieu précis du second affrontement alors que le Hollandais Schuyler et ses hommes fuyaient vers le Richelieu. »[3]
Au cours d’une étude des chaînes de titres, M. Joly a émis l’hypothèse que la seconde bataille aurait eu lieu près de l’ancien embranchement du chemin de Saint-Jean et du rang de la Bataille, soit sur la terre actuelle de M. A. Bisson. « Cette intersection est un repère important pour suivre le trajet emprunté par les troupes de Schuyler et pour éventuellement situer le lieu précis du second affrontement alors que le Hollandais et ses hommes fuient vers le Richelieu. »[4]
En novembre 2011, un petit groupe de chercheurs a entrepris d’explorer en surface le périmètre désigné par M. Joly, avec pour résultat la découverte de plus de vingt-trois balles de plomb pour fusils à silex. Après examen, ces balles datent de l’époque dont il est ici question et se partagent entre balles françaises et balles anglaises. Intéressante trouvaille, mais qui ne prouve rien.

Il fallait donc aller plus loin et mettre sur pied une vraie campagne de prospection archéologique.
« C’est ainsi que le 17 septembre 2016, onze personnes se présentaient sur le site présumé du second affrontement du 11 août 1691. Cette troupe était composée de deux archéologues accompagnés de neuf chercheurs bénévoles de compétences diverses. Ces personnes, dont deux membres de la SHLM et un bénévole muni d’un détecteur de métaux, avaient été préalablement formées et étaient bien encadrées. »
« […] Au total, 89 objets ont été découverts, localisés puis prélevés pour analyse. Aucun d’entre eux ne semble préhistorique. En fait, la plupart dateraient du 19e et du début du 20e siècle. […] L’examen d’une lame de hachette a révélé qu’elle date de la période coloniale, probablement du 18e siècle. Il s’agit d’une arme courante à cette époque, utilisée autant par les Autochtones que par les colons européens. »

« [..] Hélas, malgré la découverte d’artefacts d’origine militaire, rien ne permet d’établir un lien avec le second affrontement du 11 août 1691 entre les troupes de monsieur de Valrennes et les hommes du Peter Schuyler. Il est donc impossible pour le moment de valider ou d’infirmer l’hypothèse de Jean Joly quant au lieu de la bataille. »[5]
Quoi qu’il en soit, il faudra bien un jour retrouver les restes de ces sépultures.

Un exemple américain
La guerre de Sécession fait rage depuis quelques années lorsqu’en janvier 1865, près de Simpsonville au Kentucky, près de quatre-vingts soldats afro-américains chargés de convoyer une harde de 900 bestiaux sont attaqués par-derrière par des rebelles armés. Avant même d’avoir eu l’occasion de se défendre[6], vingt-deux soldats perdent la vie au cours de l’embuscade et sont rapidement enterrés dans une fosse commune non identifiée. Ils furent donc privés de funérailles militaires dignes de ce nom.

Les années passent et les souvenirs de ce massacre s’effacent de la mémoire collective jusqu’à ce qu’un trio d’historiens amateurs se mette en quête de faire revivre le souvenir de ces soldats et de retrouver le lieu de leur sépulture. Leurs recherches s’étendront sur une vingtaine d’années.
Mais comment repérer une fosse commune du milieu du 19e siècle ? Un plan de 1936 du département de la voirie de la région indiquant un ancien lieu de sépulture permet au trio d’historiens locaux de situer l’endroit de façon approximative. La superposition du plan avec des photos aériennes récentes précise l’emplacement.
Grâce à des fonds privés, on fit appel à des archéologues équipés d’un géoradar pénétrant jusqu’à deux mètres sous la surface afin de cartographier les variations de densité dans le sol à l’endroit désigné. Car lors d’un enterrement, on enlève de la terre que l’on doit remettre ensuite en place. Cette intervention crée une différence dans la densité du sol. L’ajout d’un sondage à l’aide d’un LIDAR permit d’établir une vue en trois dimensions de la fosse. Quant à la présence de balles, de boucles de ceinturons et de baïonnettes, elle peut facilement être confirmée par l’utilisation d’un magnétomètre.


Les sondages géophysiques ont l’avantage de permettre d’explorer de grandes surfaces et d’éviter qu’on détruise le site en creusant le sol.
Les résultats de ces travaux combinés à l’expérience des archéologues confirmèrent la présence des restes des 22 soldats afro-américains à l’endroit étudié. Cela permit d’en faire un lieu de commémoration où 22 stèles furent disposées en mémoire de chacun des morts.
La fosse commune de la seconde bataille
Dans le cas qui nous occupe, la situation est plus complexe. D’abord, malgré les recherches déjà effectuées, nous ignorons l’emplacement du charnier de la seconde bataille et, à ce jour, aucun plan ou carte de l’époque ne permet de le situer. Pourtant, les restes des combattants sont toujours là quelque part.

Notons que les anomalies ou indices les plus probants de la présence possible d’un charnier sont : une dépression au niveau du sol, une flore différente des environs, un amoncellement de pierres pour protéger les corps contre les animaux fouisseurs, ou des modifications dans les couches de sol. Parfois, chez les armées chrétiennes, les sépultures étaient orientées dans l’axe est-ouest.
Actuellement, plusieurs éléments compliquent la tâche des chercheurs : la division des terres, l’accès à certains endroits, plus de trois siècles d’activités agricoles, le fait que les Autochtones auraient récupéré plusieurs éléments métalliques sur les cadavres (boucle de ceinturon, boutons, monnaies, etc.), l’absence d’études plus poussées et surtout l’ignorance totale du ou des lieux exacts des sépultures.
Il faudra bien qu’un jour quelqu’un reprenne le flambeau afin de retrouver le lieu exact des sépultures et ainsi rendre un hommage posthume aux défenseurs de La Prairie comme ce fut le cas dans l’exemple américain cité plus haut.

______________________________
[1] Pour en apprendre davantage sur les événements du 11 août 1691, le lecteur est invité à consulter le livre suivant : Bourdages, Joly, Tremblay — 1691 La bataille de La Prairie aux Éditions Histoire Québec.
[2] Pour les détails de la démarche de M. Joly, l’un des 3 auteurs du livre, voir à ce sujet le chapitre « Géographie physique des lieux » dans le livre précité.
[3] Stéphane Tremblay, Au jour le jour, mars 2018.
[4] Ibidem
[5] Ibidem
[6] Rappelons-nous qu’à l’époque les longs fusils ne tirent qu’une balle à la fois et qu’il faut recharger après chaque tir.

- Au jour le jour, avril 2025
Mot du président
Toujours fidèle à sa mission, la SHLM organisera plusieurs activités durant la saison printanière. Voici quelques dates à inscrire à votre calendrier :
15 avril : Conférence à 19 h au Théâtre du Vieux-La Prairie. Madame Nadyne Bédard présente
« Mon arrière-grand-père dans une boîte et une valise ».
4 mai : Brunch offert aux bénévoles et aux membres de la SHLM au centre multifonctionnel Guy-Dupré pour souligner la Semaine nationale de l’action bénévole. Dévoilement du (de la) bénévole de l’année 2024.
20 mai : Conférence à 19 h au Théâtre du Vieux-La Prairie. Madame Suzanne Marchand présente « Partir pour la famille-1900-1950 ».
24 juin : Festivités de la fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste dans le Vieux-La Prairie. Le public pourra interagir avec les soldats de la Garnison de Montréal dans le parc du Sentier du Vieux-Fort (soldats des compagnies franches de la Marine-1750). Les locaux de la SHLM seront ouverts et nos guides étudiants offriront trois visites guidées gratuites durant la journée (10 h, 13 h et 15 h).
Au plaisir d’échanger avec vous lors d’une de ces activités.
Bon printemps.
Stéphane Tremblay, Président de la SHLM

- Au jour le jour, mars 2025
Conférence – Report de la conférence prévue le 18 février 2025
Charnier et mausolée, deuil et mode féminine, crémation, exhumation et autres sujets tout aussi joyeux ! (2e partie)
Denyse Beaugrand-Champagne est une passionnée des cimetières. Elle y étudie l’organisation des lieux, les divisions par groupe ethnique ou par occupation; la forme des pierres tombales, les patronymes; tout la fascine : le charnier, la fosse commune, la mode féminine du deuil, les exhumations, et bien d’autres choses.
Que reste-t-il de la vie d’une personne, de sa carrière : une croix de bois, une peluche, un mausolée, ou un simple patronyme et quelques dates …
Cette présentation fait suite à « Corbillard, croquemort et funérailles, vol de dépouilles et quoi encore? » présentée en février 2024.
Denyse Beaugrand-Champagne est historienne de formation et a été archiviste à BAnQ. Membre de l’équipe ProGenealogists chez Ancestry, elle travaille aussi comme généalogiste professionnelle pour des firmes d’avocats à l’international et pour les curatelles publiques.
Son expertise en recherche est aussi reconnue à la télévision dans Qui êtes-vous?; Le Dernier soir; Deuxième Chance, etc.
Récemment, elle a conduit des recherches sur les ancêtres de François Morency pour l’émission Discussions avec mes parents, ainsi que sur la lignée matrilinéaire de Dominique Michel et des ancêtres esclaves de la chanteuse Kim Richardson, présentée lors de l’émission En direct de l’univers.
Mardi 11 mars 2025 à 19h
Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie à La Prairie
Membres SHLM : GRATUIT. Non-membres : 8 $
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393

- Au jour le jour, mars 2025
Bibliothèque – Nouvelles acquisitions
André Marsil dit Lespagnol (1642-1725), Marie Lefebvre (vers 1650-vers 1704) et leurs enfants: les ancêtres des Marcil et Mercille d’Amérique
/ Association des Descendants d’André Marcil
Éditeur : Association des descendants d’André Marsil, Saint-Hyacinthe
2024
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Les artisans traditionnels de l’est du Québec
/ Genest, Bernard
Éditeur : Québec; Direction générale du patrimoine, Centre de documentation
1979
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Historique de la brasserie Dow, 1790-1955
Éditeur : Montréal, Brasserie Dow
1955
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Dictionnaire généalogique des familles de Saint-Constant
/ Paquette, Pierre
Éditeur : Saint-Constant, Pierre Paquette
2024
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Centenaire de St-Magloire, 1872-1972
/ Comité exécutif du centenaire
Éditeur : s.n., s.l., Imprimerie Dorchester, Lac-Etchemin
1972
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La famille parisienne et varennoise de Jacques L’huissier / Lussier
/ Tétreault, Josée et Lussier, Marcel
Éditeur : Montréal, Éditions Histoire Québec
2024

- Au jour le jour, mars 2025
Les notaires du XXe siècle: Paul Boucher, notaire à La Prairie
Les notaires sont très importants dans la société canadienne-française et leur rôle historique est indéniable, particulièrement dans une société analphabète où le notaire se démarque par sa scolarité. Les nombreux documents qu’ils produisent, tels que contrat de mariage, acte de concession, acte de vente, obligation, engagement, acte de partage, testament, inventaire après décès et donations, ne sont que de nombreux exemples des documents notariés qui témoignent des moments les plus importants dans la vie des Canadiens français, permettant une reconstitution de l’histoire intime, personnelle, familiale, communautaire et sociale.[1]

« Derrière le style cérémonieux et mesuré des notaires canadiens (…), se cache toute la trame des émotions humaines et les valeurs d’une époque. Voyant dans le notaire un consultant sûr et fidèle, les Canadiens se rendaient prendre l’avis du notaire à propos de tout et de rien. Mais le notaire canadien est avant tout le témoin des gestes importants posés par les hommes de ce pays. »[2]
Ces notaires sont des hommes d’affaires, d’administration et de culture. Ils se distinguent par une sorte d’omniprésence dans tous les secteurs socioprofessionnels. En effet, leurs interventions et leur présence se retrouvent sur les plans économique, politique, municipal et culturel. Ils sont donc vus comme des consultants recherchés, voire des mentors éclairés pour toutes les classes sociales. Ils sont des personnages de premier plan dans leur communauté. [3]
Leur rôle en tant qu’agent économique et social se concrétise à partir du XIXe siècle et devient intimement lié à la mise en valeur du territoire et de la communauté dans lequel il évolue. Or, peu de travaux sont faits sur les notaires eux-mêmes, particulièrement les notaires du XXe siècle. Selon Jean L. Laffont et Louis Lavallée, un dénominateur commun transcende l’abondance des travaux basés sur les archives notariales, soit l’occultation systématique du scripteur de ces précieux documents : le notaire. [4]
À La Prairie, plusieurs notaires se démarquent par leur implication sociale, économique et religieuse. Ainsi, cet article se penchera sur la vie d’un notaire important de La Prairie au XXe siècle, soit Paul Boucher. Du fait de ses 46 ans de notariat, son implication à l’administration de la Ville et à la Commission scolaire et dans plusieurs associations, le notaire Boucher se démarque au sein de sa communauté et devient une personne-ressource dans sa ville.
Paul Boucher est né à La Prairie le 26 janvier 1898 du mariage de Jean-Baptiste Boucher, cultivateur, et d’Adélina Brassard. Il fait ses études primaires à La Prairie, pour ensuite étudier au Collège de Longueuil. Il poursuit en études classiques au Collège de Montréal avant de terminer son éducation à l’Université Laval de Montréal (qui deviendra l’Université de Montréal) où il obtient son baccalauréat en droit. Il est par la suite commissionné notaire en juillet 1922.[5] Dès lors, il retourne s’établir à La Prairie. En 1925, il se marie avec Hermeline Zappa, qu’il « installe en reine, maîtresse du foyer » et qui restera toujours sa compagne et sa confidente.[6]
En septembre 1927, à la mort du notaire Joseph Anaclet Sicotte, Boucher se porte acquéreur de son étude, située au 11 rue Saint-Ignace (aujourd’hui le 240 Saint-Ignace). En effet, un avis est publié dans les journaux pour diffuser la nouvelle : le 2 septembre 1927, conformément aux dispositions du code du notariat, il envoie au Lieutenant-Gouverneur en Conseil un avis pour demander le transfert en sa faveur des minutes, répertoire et index du feu J. Anaclet Sicotte. [7] Ainsi, il revient officiellement dans sa ville natale, où il deviendra un personnage central de sa communauté.
Il restera à la même adresse (le 115 chemin de Saint-Jean) durant toute sa carrière et son fils, Jean, reprendra son étude à la même adresse jusqu’à sa mort en 2010. D’ailleurs, c’est sur ce même lot que Guillaume Barette, l’un des premiers notaires de La Prairie exerce ses fonctions, au début du 18e siècle. [8]
En plus d’une pratique intensive du notariat pendant plus de 46 ans, M. Boucher s’intéresse aussi aux mouvements sociaux, économiques et éducationnels de sa région ; il utilise sa formation en droit et notariat pour servir sa communauté. En effet, de 1923 à 1940, il est le secrétaire-trésorier de la paroisse de La Nativité. Il est tour à tour échevin de la municipalité et greffier des Syndics de la Commune de Laprairie. [9]
La Commission scolaire fait aussi appel à ses services pour être commissaire et il en occupa même la présidence pendant 15 ans. Il quitte ce rôle « par amour des citoyens ». Dans son éloge, on ajoute même que c’est une preuve de « vrai civisme », car il sacrifie ses intérêts pour ceux du public. Il est donc très respecté dans sa ville et a son métier à cœur. [10]
Non seulement il s’implique auprès de la Commission scolaire, mais il aide à l’élaboration et à l’exécution du programme de construction de l’école secondaire. Son engagement est souligné lors d’un éloge : « Vous avez mis le bien général, le bien des enfants de La Prairie, la question de l’éducation au-dessus des intérêts des particuliers, des intérêts des parties, des intérêts de groupes […] Seuls les vrais citoyens peuvent agir avec cet esprit civique. » [11]

L’implication dans la vie civile et scolaire était coutume pour les notaires. En effet, ceux-ci ont participé à la naissance et au développement du système scolaire québécois laïque en militant pour son importance. Personnages de premier plan dans les paroisses et les villes, les notaires refusent à l’Église la responsabilité dans l’administration scolaire et s’immisceront à titre de syndics dans la gestion des écoles, et ce, depuis le milieu des années 1820.[12] Ainsi, M. Boucher n’est pas si différent des autres notaires, qui jouissent de ces importantes responsabilités sociales.
Non seulement le notaire Boucher s’implique dans la vie politique locale, mais il participe au bon fonctionnement de la politique fédérale et provinciale. En effet, à plusieurs reprises, il est officier réviseur et officier rapporteur pour le comté de Napierville-Laprairie. [13] Ces officiers sont nommés par la couronne et, après avoir prêté serment, ils sont responsables des listes électorales. Ce sont souvent des notaires qui sont nommés à ce titre, en raison de leur statut social et du fait qu’ils doivent souvent se promener de paroisse en paroisse pour ériger la liste. À l’approche des élections, des listes de vérificateurs se retrouvent dans divers journaux pour que les gens puissent s’y référer. Ainsi, être choisi pour ce poste était souvent un honneur. [14]

Paul Boucher affirme qu’il s’est toujours occupé d’affaires publiques comme un citoyen uniquement. [15]
Comme plusieurs autres notaires, il s’intéresse aussi au monde des affaires. Il s’implique dans plusieurs compagnies, telles que la Briqueterie Saint-Laurent et la société d’engrais chimiques William Houde ltée, dont il sera le vice-président.[16]
L’influence et le prestige social de M. Boucher rayonnent aussi dans d’autres sphères, dont la vie publique. En raison de ses dons généreux et répétés à l’Hôpital Notre-Dame, il est nommé gouverneur à vie de l’institution. Il s’implique aussi dans plusieurs associations et clubs de la région, notamment le Club de Saint-Denis de Montréal, le Club du Lac d’Argent et le Club Lemoyne.
Le Club Saint-Denis, fondé en 1874, est réservé normalement à l’élite d’affaires francophone, tout en considérant le prestige social.[17] Le Club Lemoyne, quant à lui, regroupe l’élite commerciale de Longueuil et des environs.[18] Finalement, le Club du Lac d’Argent est l’un des clubs de chasse et de pêche les plus prestigieux de la province.[19] Ainsi, ces groupes lui permettent de s’immiscer dans la vie économique et sociale des grands hommes d’affaires de la province, de développer et d’alimenter son réseau social et d’affaires.
De plus, Boucher s’implique aussi pour mettre en valeur sa profession. Il jouera un rôle de plus en plus important lors des réunions annuelles du notariat de la province et s’implique dans son développement. Il effectuera un voyage jusqu’à Rome pour représenter le notariat canadien au plus grand congrès des notaires en 1958.[20] Plus de 1500 congressistes étaient présents, venant de 24 pays, principalement de l’Europe et de l’Amérique. [21]
À la suite d’une courte maladie, Paul Boucher décède le 11 septembre 1968, à l’âge de 70 ans, laissant dans le deuil sa femme et ses deux enfants, Louise et Jean. [22]
Paul Boucher était un homme très respecté par sa communauté. Lors d’un éloge, on souligne que sa carrière a « quelque chose d’étonnant par certains côtés, mais admirable dans l’ensemble ». On ajoute que sa réputation dépasse de beaucoup La Prairie, comme nous avons pu le constater.[23] Et sa communauté reconnaît tous ses accomplissements et investissements : « La grande joie de La Prairie, la grande joie de ceux qui vous fêtent aujourd’hui, monsieur le notaire, c’est d’être convaincus que dans cette élite, vous faites figure de champion. »[24]
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[1] Hélène Lafortune et Normand Robert, Le notaire et la vie quotidienne des origines à 1870, ministère des Affaires culturelles, Québec, 1986, p. 68.
[2] H. Lafortune et N. Robert, Le notaire et la vie quotidienne…, op.cit., p. 16.
[3] Hélène Lafortune et Normand Robert, Le notaire, instrument de dynamisme et de culture de la société québécoise, Société de recherche historique Archiv-Histo Inc., Montréal, 1997, pp. 7-8.
[4] Louis Lavallée, « La vie et la pratique d’un notaire rural sous le régime français : le cas de Guillaume Barette, notaire à La Prairie entre 1709-1744 », Revue d’histoire de l’Amérique française, volume 47, numéro 4, 1994, p. 500. ;
Jean-Luc Lafont, Notaires, notariat et société sous l’Ancien Régime : Actes du colloque de Toulouse, 15 et 16 décembre 1989, Presse universitaire du Mirail, Toulouse, 1990, pp. 13-14.
[5] [Auteur inconnu], « In memoriam », volume 71, numéro 4, novembre 1968, Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Ernest Rochette, P57, S10.
[Auteur inconnu], « Nécrologie, Paul Boucher », La Presse, 12 septembre 1968, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p.74.
[6] [Auteur inconnu], « Éloge de M. Paul Boucher », [1960], Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Ernest Rochette, P57, S10.
[7] [Auteur inconnu], « Nécrologie, Paul Boucher », La Presse…, p.74. ;
[Auteur inconnu], « Minutes de notaires », La Gazette officielle du Québec, samedi le 17 septembre 1927, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p.2862.
[8] Michel Aubin, Inventaire des actes notariés du village de Laprairie 1670-1860, Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, 1977.
[9] [Auteur inconnu], « Nécrologie, Paul Boucher », La Presse…, p.74.
[10] [Auteur inconnu], « Éloge de M. Paul Boucher ».
[11] Ibid.
[12] H. Lafortune et N. Robert, Le notaire, instrument de dynamisme…, op.cit., p.61
[13] [Auteur inconnu], « In memoriam », volume 71, numéro 4, novembre 1968, Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Ernest Rochette, P57, S10.
[14] [Auteur inconnu], « Correspondance d’Ottawa », Le Courrier de St-Hyacinthe, mardi le 29 janvier 1884, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p.1. ;
[Auteur inconnu], « Les réviseurs », Le Courrier de St-Hyacinthe, jeudi le 6 septembre 1894, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p.1.
[15] Raphaël Ouimet, Biographies canadiennes-françaises, quatorzième édition, [Éditeur inconnu], Montréal, 1942, p.184.
[16] [Auteur inconnu], « Nécrologie, Paul Boucher », La Presse…, p.74. ;
[Auteur inconnu], « In memoriam ».
[17] Radio Canada, « La fin d’une époque », Ici Radio Canada, 17 juillet 2009. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/441478/club-st-denis, (consulté le 30 juillet 2024).
[18] Michel Pratte. Dictionnaire historique de Longueuil, de Jacques-Cartier et de Montréal-Sud. Société historique du Marigot, 1995 p. 112-113
[19]Le Club d’Argent, « Site », Site internet du Club d’Argent, 2020, https://fr.clubdulacdargent.com/ (consulté le 30 juillet 2024).
[20] [Auteur inconnu], « Éloge de M. Paul Boucher »,…
[21] [Auteur inconnu], « Le Ve congrès international du notariat latin », Annales du notariat et de l’enregistrement, 19 mai 1958, Bibliothèque de l’Université KU Leuven [en ligne], p. 225-252.
[22] [Auteur inconnu], « Nécrologie, Paul Boucher », La Presse,… p.74.
[23] [Auteur inconnu], « Éloge de M. Paul Boucher »
[24] Ibid.

- Au jour le jour, mars 2025
Mot du président
L’édition 2025 de la Semaine de l’action bénévole au Québec aura lieu entre le 27 avril et le 3 mai prochains et aura pour thème « En route vers le bénévolat ! ».
La SHLM profitera de cette semaine thématique pour souligner l’implication et le travail de ses membres et bénévoles lors d’un déjeuner qui se déroulera au Centre multifonctionnel Guy-Dupré, situé au 500 rue Saint-Laurent, le dimanche 4 mai prochain. Le nom du (ou de la) bénévole de la SHLM pour l’année 2024 sera dévoilé durant cet événement.
En terminant, nous vous rappelons qu’il n’est toujours pas trop tard pour devenir membre de la SHLM afin de pouvoir assister à notre assemblée générale annuelle qui se tiendra à 19 h le mardi 18 mars prochain au théâtre du Vieux-La Prairie (247, rue Sainte-Marie).
Bon printemps à toutes et à tous !
Stéphane Tremblay
Président de la SHLM