- Au jour le jour, octobre 2001
 
Le Comptoir du livre
La Société édite et publie occasionnellement des ouvrages divers se rapportant à l’histoire de La Prairie. Elle tient et vend également des volumes provenant d’autres auteurs et éditeurs.
Ces livres et fascicules sont exposés dans la vitrine située à l’entrée, près du cahier de signatures.
  
Nos publications
1. Le train des retrouvailles (1836 à 1840)
162p., 2 cartes 22 $
2. Liste des habitants de la Seigneurie de La Prairie de la Magdeleine (1860 à 1870)
50 pages, 1 carte 10 $
3. Inventaire du Fonds Élisée Choquet
129 p. 20 $
4. Le Bastion, bulletin de la SHLM
8 fascicules de de à 45 p. chacun 2,50 $
5. Cartes diverses de 2,50 $ à 10 $
6. Construction du Fort de La Prairie 2$
7. Parcours historique (pour écoliers) 2$
8. La Prairie d’hier à aujourd’hui
(cahier d’activités pour écoliers) 2$
9. Recensements de La Prairie de la Magdeleine
(1681-1733), 1787, 1832, 1882
L’ensemble 60 $
10. Moulin à vent et meuniers à La Prairie
SIROIS Élaine 8 $
11. Concession d’emplacements dans le village de La Prairie au XVIIe s.
LAMARCHE Michel 10 $
12. ARCHI-LOG Logiciel de gestion d’archives
         Prix de base                                      350 $
  
Autres publications
1. La Nativité de La Prairie, 1667-1991
BOURDAGE G., RACINE P., LÉTOURNEAU M.
12 $
2. La Prairie images d’hier
BOURDAGES G., YELLE J.-P., BATTERSHILL N.
20 $
3. La Prairie en Nouvelle-France 1647-1760
LAVALLÉE Louis 35 $
4. Les notaires de La Prairie
GUÉNETTE Michel 20 $
5. Saint-Philippe Souvenirs 1744-1994
PARENT-BABIN Élodie 55 $
6. Paroisse du Christ-Roi (La Prairie)
Album souvenir 20 $
7. Ville de Sainte-Catherine
Trois siècles d’histoire au pied des rapides
MARTIN Jean 20 $
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Autres nouvelles
Acquisitions
-Nous avons reçu en don anonyme partagé par la Ville de La Prairie trois séries de microfilms du Fonds Drouin, soit ceux des registres de paroisse déposée à l’état civil pour Saint-Rémi, Saint-Philippe et Saint-Constant.
Ces microfilms sont dorénavant à la disposition des chercheurs sur les heures habituelles d’ouverture
-Le Cégep Bois-de-Boulogne a offert à la SHLM plusieurs caisses de livres résultant d’un ménage fait dans leur collection Canadiana. Nos bibliothécaires sont en train de les répertorier.
Deux collections intéressantes sur l’histoire du Canada, en anglais, sont déjà cataloguées et sur les étagères dans la salle de consultation :
1.The Makers of Canada, Parkman Edition, 21 volumes publiés de 1906 à 1911.
2. Francis Parkman’s Works, The Frontenac Edition, 16 volumes publiés en 1900. Une collection limitée à 1000 exemplaires dont celle-ci est authentifiée par le certificat N°714.
  
Collection Saint-Anne-de-Beaupré
Le Conseil a récemment décidé de commander la collection complète (30 volumes) de cette collection qui rapporte l’histoire de plus de 1000 familles de pionniers de la Nouvelle-France.
Ces volumes seront disponibles pour consultation à la bibliothèque. Un programme d’achat est en voie d’organisation pour vous permettre de vous les procurer par l’intermédiaire de la Société. Vous serez tenus au courant par le bulletin.
Merci!
À la Fondation de la Société historique qui a organisé le méchoui du 7 septembre dernier (souper bénéfice). Tenue au Complexe Saint-Laurent, cette activité a été grandement appréciée par les participants. Merci également aux membres et supporteurs qui étaient présents.
La Fondation a pour mission d’organiser des activités de collecte de fonds au bénéfice de la Société.
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Les Acadiades
Le territoire actuel de L’Acadie appartenait pour les deux-tiers aux seigneurs Jésuites de Laprairie, c’est pourquoi nous vous invitons à revivre quelques événements de la riche histoire de ce coin de notre seigneurie. Le Théâtre de Grand-Pré viendra nous présenter – avec des musiques qui font partie de notre héritage culturel – neuf tableaux situant les temps forts du développement de cette paroisse qui ont marqué profondément toute notre région.
Pour débuter, deux seigneurs s’adresseront à vous : le Père René Floquet, seigneur de La Prairie et David-Alexandre Grant, baron de Longueuil.
Marie-Josette Lanoue vous racontera avec beaucoup d’émotion le drame de la Déportation des Acadiens qu’elle a vécu à la Grande Praye.
La petite Élodie Paradie qui deviendra par la suite, la Vénérable Mère Léonie Paradis vous rappellera sa petite enfance au moulin de La Tortue.
Vous rencontrerez Marguerite Decoigne dont le mari et la fille succombèrent au choléra, ainsi que le meunier et son compère qui vous raconteront les ragots du village, leurs problèmes de ménage et ceux du… curé!
Batisse vous parlera fièrement des charivaris et des exercices militaires des Patriotes. Il sera suivi d’une pauvre réfugiée de la répression de Colborne qui en a perdu la raison.
Le Sieur Brownrigg vous remémorera la Grande famine de pommes de terre qui l’a forcé à quitter son Irlande natale, mais vous aurez de la plus grande visite encore. Imaginez : Chiniquy, le révérendissme et grandissime Chiniquy, viendra vous sermonner et vous inciter à la tempérance. Ce qui ne prisera guère le pauvre ivrogne qui doit subir son sermon car… le bon père parle beaucoup trop fort!
Deux musiciens et une dizaine de comédiens chevronnés vous feront passer une soirée très agréable!
  
Le 17 octobre à 19h30.
100 places disponibles. Réservations fortement suggérées.
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Saviez-vous que…
La présente église La Nativité de La Prairie :
- Est le 3e édifice, érigé en 1840?
 - Le 2e, également en pierre, a été bâti en 1705?
 - La 1ere église, en bois, a été inaugurée en 1687?
 - Les luminaires actuels datent de l’installation électrique en 1910?
 - La façade (rosace et portes) a été rénovée en 1923?
 - Que l’orgue Casavant, présumément un orgue usagé et reconstruit, date de la même année?
 - Qu’en 1960, la façade a de nouveau été rénovée, « à la moderne » cette fois?
 - Qu’elle a été restaurée adéquatement en 1980?
 
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Notre bulletin… c’est votre bulletin!
Le bulletin périodique de la SHLM est l’outil de communication avec les membres, entre les membres et avec d’autres organismes.
C’est beaucoup l’image que nous projetons de notre Société, son reflet.
Un comité du bulletin est en voie de formation et d’organisation. Son objectif est de vous présenter, dans le cadre des possibilités des membres bénévoles participants, un ouvrage informatif, diversifié et intéressant, qu’il vous sera agréable de lire, de partager et de conserver.
Dans le dernier numéro, un appel aux membres était fait pour l’obtention d’anecdotes, d’histoires, de souvenirs, d’éléments de recherche ou de découvertes en généalogie de votre famille, etc.
  
Généralement, un tel appel ne suscite pas beaucoup de réponses pour deux raison principales :
- Un grand nombre de lecteurs-membres estiment qu’ils ne savent pas écrire, qu’ils font trop de fautes, etc.
 - Ceux qui sont conscients de savoir écrire au moins raisonnablement affirment qu’ils n’ont pas le temps…
 
Pour 99% de ces personnes, ces deux raisons sont plutôt l’expression de leurs craintes de ne pas être à la hauteur.
Alors voilà : nous allons réduire des craintes à néant.
Avez-vous remarqué que, dans les réunions familiales ou sociales, vous n’avez aucune difficulté à raconter un événement survenu au bureau ou en vacances? Que vos auditeurs appréciaient ce que vous racontiez et étaient encouragés à contribuer avec l’ajout d’informations supplémentaires ou d’une histoire du même ordre?
N’avez-vous pas souvent entendu vos parents raconter un événement ou une façon de faire de leur époque?
Ce sont des récits qui peuvent être rapportés, sauvant ainsi la mémoire des temps et des modes de vie passés.
Vous faites la généalogie ou recherchez l’histoire de vos ancêtres? Vous avez découvert des faits intéressants, cocasses peut-être? Faites-nous en part. Vos ancêtres ne vous en tiendront pas rigueur. Et ça peut aider un autre membre qui recherche de l’information sur un ancêtre commun.
Vous lisez un livre, une revue, un bulletin d’une autre société ou association et y trouvez un texte ou un passage qui pourrait intéresser d’autres membres? Photocopiez-le ou venez le faire photocopier au siège social en n’oubliant pas de bien identifier la référence.
Vous possédez des vieux documents familiaux – des factures d’achats ou de ventes de votre grand-père ou même arrière grand-père, une lettre écrite par votre oncle suite au débarquement en Normandie : c’est un document intéressant à copier et publier, du moins en partie sans doute. C’est de l’histoire.
Il apparaît donc que la matière, les sujets possibles d’un article ou même d’un articulet ne devraient pas créer de problèmes pour personne, sauf peut-être pour une carmélite ou un trappiste, et encore!
La difficulté semble plutôt orientée sur le comment. Pourtant c’est très simple.
–Vous écrivez dans vos mots. Vous avez peur de commettre des fautes? Votre texte sera révisé et corrigé et vous n’en aurez pas honte. Une partie n’est pas claire : on vous téléphonera pour des précisions. Vous n’avez ni ordinateur, ni dactylo, c’est pas grave : à moins d’écrire en gaélique, avec des runes ou en grec ancien on va réussir à vous lire.
Vous hésitez toujours à écrire? Vous avez accès à un magnétophone : partez-le et enregistrez votre histoire ou votre anecdote comme si vous étiez en famille ou avec un ami. On vous remettra votre cassette après transcription.
L’important c’est de vous identifier correctement pour que le crédit vous revienne.
L’Histoire avec un grand H c’est les faits et les personnages marquants de l’évolution des peuples dans le temps. Sans la petite histoire – la vie quotidienne des gens ordinaires, la façon de vivre un événement, d’exécuter un métier, etc. -, il n’y aurait pas d’Histoire.
Membres d’une société d’histoire, vous pouvez ainsi contribuer bien plus que vous ne pensez à la préservation du passé.
Vos objections étant bel et bien balayées, prenez quelques minutes dès maintenant pour faire une petite liste des éléments que vous pourriez prochainement nous communiquer.
Vos contributions vont faire double emploi : elles alimenteront la banque de textes qui se crée pour le bulletin et constitueront la base d’un fonds d’archives communautaire.
Quoi, nous n’avons pas encore reçu votre texte?
P.S. Toutes longueurs de texte sont acceptées et bienvenues.
															- Au jour le jour, octobre 2001
 
C’est la vie… de la SHLM
N’oubliez pas …
Les Acadiades, une fresque présentée le mercredi 17 octobre prochain en lieu et place de la conférence mensuelle. Voir détails en page 2 et 6.
  
La tragédie du World Trade Center…
Des milliers de personnes sont décédées suite à la commission de cet acte terroriste inouï jusqu’à ce jour. Parmi elles, quelques canadiens et sans doute un certain nombre de descendants d’émigrés francophones de Nouvelle-France et du Québec. Ces descendants forment un groupe d’environ 14 millions de personnes aujourd’hui.
À toutes les familles éprouvées, nous ne pouvons que nous joindre à elles en pensée et en prières pour qu’elles trouvent la paix et la sérénité.
  
Décès
Erratum
Le dernier bulletin annonçait par erreur le décès de M. Armand Belval au lieu de celui de M. Germain Belval N°27. Nos excuses à la famille.
  
Nouveaux membres
La SHLM accueille régulièrement de nouveaux membres. Il nous fait plaisir de souligner l’adhésion des dernières personnes à joindre nos rangs et de leur souhaiter la bienvenue :
Mme Lucille Houde, N° 390, Saint-Constant
Mme Maria-Theresa Perez-Hudon, N° 391, Brossard
Mme Gertrude Tremblay, N° 392, La Prairie
Mme Floriane Vanasse, N° 393, La Prairie
M. Gérard Bleau, N° 394, La Prairie
Mme Jocelyne Lavoie, N° 395,
M. Jean-Fçs Bédard, N° 397, La Prairie
M. Sylvain Fournier, N° 398, Candiac
M. Claude Chouinard, N° 399, Saint-Phil.
  
Nouvelles brèves
Des visiteurs
La SHLM reçoit souvent des groupes de membres de familles-souches qui viennent consulter ou visiter le La Prairie historique, berceau ou période importante dans l’histoire de leur famille.
Le dernier groupe en date (6 oct. 2001) : des descendants de Pierre Roy et Catherine Ducharme – mariés à Montréal le 12 janvier 1672 – dont le fils Pierre épousa Angélique Faye dit Lafayette à La Prairie le 20 avril 1705.
Conférence d’octobre
Désolé pour les adeptes de nos conférences mensuelles : il n’y a pas de conférence ce mois-ci.
En lieu et place, vous êtes invités – en grand nombre – à assister à une représentation théâtrale relative à l’histoire de nos cousins et voisins de l’Acadie. Une merveilleuse occasion de nous instruire tout en jouissant d’un excellent spectacle portant sur 240 ans d’histoire locale et régionale.
La représentation aura lieu, le 17 octobre, à l’étage – Théâtre du Vieux-La-Prairie – 247, rue Sainte-Marie (au-dessus du local de la SHLM). Attention ! Aux habitués des conférences : cette fois-ci, le spectacle durant environ 2 heures, le rendez-vous est pour 19h30. Également, contrairement aux habitudes de la SHLM, des frais minimes seront imposés :
- 2$ pour les membres et
 - 5$ pour les non-membres.
 
Les sommes recueillies seront entièrement versées au fonds de rénovation de l’église de L’Acadie, qui date de 1782.
La salle de théâtre ne contenant que 100 places, il est fortement recommandé de réserver aussi tôt que possible au 659-1393.
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Message du président
Au premier coup d’œil, vous avez constaté une nouvelle allure à notre bulletin.
Le bulletin est l’outil primordial et essentiel de communication entre la Société et ses membres, entre la Société et d’autres organismes. C’est un outil qui a pour objectif de créer des liens entre ceux qui partagent un même intérêt.
C’est l’outil qui permet de créer un sentiment d’appartenance à l’organisme que nous avons décidé de joindre. C’est un outil idéal pour favoriser l’échange et l’établissement de liens entre les membres.
Comme pour la majorité des organismes sans but lucratif à budget restreint, la SHLM compte sur la participation bénévole de ses membres pour la réalisation de ses activités.
C’est donc dire que les résultats dépendent des disponibilités et des compétences des membres qui s’impliquent.
C’est grâce à l’appui et aux initiatives de l’équipe du bulletin en voie de formation que vous pouvez prendre connaissance des présents changements.
Plusieurs projets de chroniques et d’articles sont sur la table de travail pour réalisation prochaine. Nous espérons que vous trouverez les résultats vivants et intéressants.
Je remercie, en votre nom, tous les collaborateurs qui ont participé à la parution du bulletin jusqu’à ce jour, dont certains continuent avec dévouement depuis plusieurs années.
Votre appréciation et votre participation sont, il va de soi, toujours les bienvenues.
															- Au jour le jour, octobre 2001
 
La propriété foncière à La Prairie dans les années 1830-1840
La seigneurie établie en 1667 se peuple rapidement et, vers la fin du 18e siècle, les terres sont toutes concédées par les Seigneurs Jésuites. À partir de 1790, la population composée de 80% de fermiers, augmente rapidement et le pourcentage passe à 88% en 1825.
L’historien Fernand Ouellet a dépouillé et analysé deux sources majeures de données sur la Seigneurie de La Prairie couvrant les années 1830-1840 : le Recensement Nominal de 1831 et le Terrier dressé entre 1838 et 1841. Par le recensement on connaît les noms, étendue des terres et portion cultivée par les fermiers. Le Terrier donne une description détaillée des lieux – dimensions, voisins, etc. -, nomme le propriétaire, son occupation et ses dettes.
À cause de l’importante croissance démographique, l’espace disponible pour l’agriculture s’amenuise. La seigneurie est surpeuplée, 7% des propriétaires terriens bien nantis achètent des parcelles de terres pour culture ou spéculation. Ils agrandissent leur terre et peuvent ainsi cultiver le blé très en demande sur le marché montréalais, surtout pour l’exportation en Angleterre et pour l’alimentation dans les chantiers de coupe de bois.
Aux fils de fermiers à revenus modestes, les pères cèdent des parcelles de terre qui perdent en superficie avec les années lorsqu’on doit de nouveau subdiviser. Le recensement de 1831 permet de dresser un portrait très éloquent à cet égard. Entre l’élite, évaluée à 7% du nombre de fermiers, et une classe moyenne vivant plus ou moins convenablement, se détache le tiers des exploitants agricoles qui vivent pauvrement sur une parcelle exiguë. Ils sont les défavorisés de l’époque.
Les petits cultivateurs ont peine à payer les redevances au curé – 1/26 de la récolte -, à l’agent seigneurial – en nature ou en monnaie – plus leurs dettes aux marchands du village. Ils en sont venus à être acheteurs de blé. Bien plus, en 1831 la seigneurie de La Prairie importe du blé. Ce déclin dramatique contraste avec le siècle précédent alors que le blé comptait pour 60% des récoltes.
La situation difficile dans laquelle vit la majorité des agriculteurs suscite des changements importants dans le choix des cultures. Les chefs de famille doivent d’abord pourvoir la maisonnée d’une alimentation suffisante. On opte alors prioritairement pour les produits de première nécessité dont la culture de la pomme de terre. S’y ajoute l’avoine pour nourrir le cheval, animal de trait qui a remplacé depuis longtemps le bœuf pour les travaux de ferme. Des céréales, tels l’orge, le maïs et le seigle alimentent quelques bêtes à cornes, porcs et volailles. La commune sert de pâturage aux vaches et moutons tout au long de la belle saison.
Pendant cette période se présentent des travaux d’importance près de La Prairie : la construction du chemin de fer et le creusage du canal Chambly. La main-d’œuvre, très nombreuse, est fournie par les fils de cultivateurs.
Rappelons que, parmi les fermiers confinés sur des petites parcelles de terre suffisant à peine à faire vivre la famille, se trouvent des propriétaires et des locataires. Le village, établi en 1700 et agrandi en 1821L’agrandissement du village effectué en 1821 couvrait une superficie de 60 arpents., logeait un grand nombre d’artisans et journaliers. Ceux-ci étaient également soit propriétaires soit locataires du lot qu’ils occupaient. Ils y cultivaient quelques légumes, tels les pois, et suffisamment de pommes de terre pour se rendre à la prochaine récolte. Les journaliers pouvaient remplir plusieurs fonctions. Certains possédaient au moins un cheval et offraient leurs services pour le transport de personnes ou marchandises diverses.
Ce bref exposé de la répartition des terres à La Prairie, au cours de la décennie 1830-1840, illustre les changements sociaux survenus principalement dans la zone rurale. Alors qu’au 18e siècle les cultivateurs vivaient des produits de leur ferme, au siècle suivant s’installe un déclin graduel. En 1837, 51% des fermiers disposent d’un lopin de terre de moins de 50 arpentsEn mesures françaises de l’époque, l’arpent mesure 36802 pi² (191,8 pi. Par 191,8 pi.).. Un observateur de l’époque note que les « petits » manquent de bois sur leur terre, même pour construire leur clôture. Il n’est donc pas surprenant qu’un changement radical s’impose. On cultive pour nourrir sa famille, on élève quelques animaux. Le démembrement de la propriété foncière, et le manque d’espace qui en résulte, crée une classe de fermiers qui vit difficilement. Et les familles sont nombreuses!
  
Références
OUELLET Fernand, Éléments d’histoire sociale au Bas-Canada. Éditions Hurtubise HMH Ltée, Montréal, 1972, p. 113-149
HAMELIN Jean, PROVENCHER Jean, Brève histoire du Québec, Boréal, 1997, p. 52
															- Au jour le jour, octobre 2001
 
La vie… au quotidien vers 1955
Dans les années ’50, avant la construction de la Voie maritime, le fleuve se couvrait d’une épaisse couche de glace à la grandeur, mais particulièrement dans la baie qu’on appelle maintenant « le petit bassin ».
Les vents du large balayaient la neige sur les rives, laissant une immense surface de glace bleue ici et là incrustée de bancs de neige granuleux.
Un de mes plaisirs, partagé avec une demi-douzaine d’autres adolescents, consistait à patiner pendant des heures sur cette étendue invitante, de janvier – certaines années dès décembre – jusqu’à la fonte des glaces.
Parfois nous jouions une chasse à la rondelle, une sorte de partie de hockey linéaire qui nous amenait du quai de La Prairie (écrit alors Laprairie) jusqu’aux environs de Saint-Lambert. Des passes, courtes ou longues, en parallèle ou vers l’avant, des échappées et des poursuites renforçaient nos poumons et nos jambes.
Souvent, le retour face au vent était plus ardu que l’aller qui nous conduisait loin un peu inconsciemment.
D’autres fois, nous nous approchions et observions avec une certaine envie les 2 ou 3 propriétaires de voiliers sur glace qui pratiquaient ou coursaient en travers de la baie.
En plusieurs occasions, nous ne faisions que courser ou simplement patiner et batifoler sur la glace, essayer de sauter les bancs de neige les plus larges et autres « niaiseries » du genre.
Ces activités donnaient généralement chaud et alors, malgré le froid, les vestes de grosse laine ou les parkas s’ouvraient pour s’éventer, se rafraîchir, en les secouant énergiquement.
Une bonne fois, le vent se mit à souffler fortement pendant notre période de refroidissement. Surprise : il nous poussait – pas nécessairement dans la bonne direction – et nous glissions sans effort.
Après avoir vu tant de fois évoluer les voiliers à glace qui filaient, c’est le cas de le dire, comme le vent – une structure légère en bois, montée sur trois patins de fer et surmontée d’un mat supportant une voile triangulaire – nous n’avons pas tardé à expérimenter avec nos survêtements pour apprendre à contrôler nos mouvements dans la direction voulue.
Joie, et ravissement même, mais, comme tous les adolescents de quelque génération que ce soit, nous avons vite aspiré à des émotions plus fortes.
Un beau jour, l’un d’entre nous avait ramassé un grand carton en venant au fleuve. Le vent, évidemment, forçait le carton et le rendait difficile à maîtriser. De l’instant que deux de nous ont entrepris de le tenir chacun par une extrémité, ils se sont mis à glisser en prenant de plus en plus de vitesse.
Tous voulaient essayer, mais il ne fut pas long que le carton était tout plié et n’avait plus de corps. Déception. Ce fut la fin de la sortie de cet après-midi-là.
Les avantages du carton étaient indéniables, mais il fallait le rendre rigide. De simples baguettes de bois feraient l’affaire. D’autres difficultés techniques devaient toutefois être surmontées pour en faire un appareil très performant (rien de moins!) :
1. Il nous fallait un engin individuel; décider de la direction à prendre et gérer l’orientation efficace du carton à deux, c’était trop compliqué.
2. Nous avions besoin d’une surface assez grande pour une poussée intéressante.
3. On devait quand même voir où on allait pour éviter les « craques » ou la mauvaise glace.
La structure du cerf-volant classique nous apparut comme la solution idéale. Et ce fut le cas. Liberté, vitesse, distances accrues, c’était notre nouveau lot. Que de plaisir!
Mais…
La jeunesse, c’est la jeunesse : il nous fallait plus de performance, de poussée, même par un vent faible, de VITESSE…
Donc, les cerfs-volants grandissaient périodiquement – jusqu’à devenir 4 pieds par 8 pieds (122cm X 244cm) et devenaient plus sophistiqués, arborant même une fenêtre en mica pour aider à juger des distances, etc.
Finies, les chasses à la rondelle, les poursuites et autres « niaisages ». À nous les grandes équipées jusqu’à l’Île Sainte-Hélène ou à l’autre bout de la baie et même jusqu’à où la rivière Saint-Jacques, sur la Commune, après les pluies et les gels qui suivaient une première inondation des terres annonçant le printemps.
À nous la témérité toute « innocente » des acrobaties et des sauts par-dessus les bancs de neige et les grandes fissures de la glace lors des premiers réchauffements de température, ou le freinage inattendu, soudain et incontrôlé – parfois accompagné de chute – en pénétrant des flaques d’eau non identifiées à temps.
De belles années, un plaisir fou à très bas prix (carton, bois et clous de recyclage). Un plaisir détruit du jour au lendemain, ou presque, par la construction de la voie maritime.
Malgré une superficie maintenant considérablement réduite, le « petit bassin de La Prairie » offre souvent des conditions propices à ce type d’activité.
Les matériaux modernes comme l’aluminium tubulaire ou même le magnésium, et le voilage comme le kevlar ou autres tissus souples, légers et résistants, permettraient la fabrication d’appareils performants et facilement démontables qui généreraient des sensations incomparables chez les jeunes et moins jeunes en leur procurant des nouveaux plaisirs d’hiver à la prote de chez eux.
  
Verra-t-on cela un jour?
															- Au jour le jour, octobre 2001
 
L’ancien bureau de poste de La Prairie
En 1870, Thomas Seaton Scott devient le premier architecte du département des Travaux publics que le gouvernement du Canada vient d’établir.
En 1881, Thomas Fuller succède à Scott. Les États-Unis ont déjà abandonné le style Second Empire, qui favorisait T. Scott, pour adopter un style médiéval et des formes romanesques.
Thomas Fuller (1823-1898), anglais d’origine, avait conçu l’édifice central du parlement à Ottawa (1859-1860), les édifices de la capitale de l’état de New York à Albany (1867-1876) et l’hôtel de ville de San Francisco (1875).
Au moment où il devient le second architecte en chef du Dominion, les bureaux de poste sont peu nombreux.
Fuller construit quinze bureaux de poste au Québec, dont cinq subsistent encore : Coaticook, Rimouski, Sherbrooke, Saint-Hyacinthe et La Prairie.
Au début du 20e siècle, la direction des Travaux publics adopte dorénavant des plans standards pour les bureaux de poste. Celui de La Prairie, construit en 1892 donc avant la nouvelle norme administrative, adopte le style romanesque.
Cette structure imposante en pierre de taille Saint-Marc bossée adopte un plan irrégulier avec un avant-corps décentré. Les murs intérieurs sont faits de pierre dauphinais bleue brute.
François Brais a entrepris la restauration intégrale du bâtiment.
On peut admirer les candélabres en bronze à l’entrée, la grande porte d’entrée et les fenêtres en acajou, le verre de couleur plombé et le toit en cuivre.
Extrait et adapté de :
L’Arrondissement historique de La Prairie, Romme Jules, 1995