- Au jour le jour, février 2002
 
Prochaines conférences
19 mars
Les Chansonnières, 1960-1976
Mme Cécile TREMBLAY-MATTE
16 avril
Atlas géographique de Longueuil
M. Michel PRATTE
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Conférence : résultat des fouilles archéologiques 2000-2001 à La Prairie
Notre conférence du 19 février
Résultat des fouilles archéologiques 2000-2001 à La Prairie
par : Mme Hélène CÔTÉ, archéologue chargée de projet
Nous avons tous observé avec intérêt à un moment ou à un autre les fouilles archéologiques effectuées par les stagiaires en archéologie de l’Université Laval sur la rue Saint-Ignace l’an dernier et l’année précédente.
L’été 2001 a été particulièrement fructueux en découvertes de vestiges anciens, objets et pièces de bâtiments.
Mme Hélène CÔTÉ, qui dirige ce projet, viendra nous faire part de ces trouvailles et nous en démontrer toute l’importance pour la compréhension de l’histoire de La Prairie et des modes de vie de ses habitants.
La conférence aura lieu dans la salle du théâtre au-dessus de notre local (entrée par le 247, à l’extrémité du bâtiment).
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N’oubliez pas…
Nos conférences mensuelles ont maintenant lieu :
– le 3e mardi du mois
– au-dessus de notre local (entrée par le 247)
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Message du président
Le 22 janvier dernier, la Fondation de la Société historique de La Prairie tenait sa première assemblée générale au siège social de la SHLM. En réponse à l’invitation lancée dans le bulletin de janvier, quelques-uns de nos membres ont assisté à cette assemblée.
C’est avec un grand intérêt que nous avons écouté le rapport des activités de la Fondation tenues depuis deux ans, que le président, M. Jean-Eudes GAGNON, a présenté. Nous avons également pris connaissance du rapport financier.
M. GAGNON, après une brève revue des objectifs de la Fondation et l’analyse des activités réalisées à ce jour, a annoncé les projets mis de l’avant par le conseil. Il s’agit d’abord, pour être plus conforme à la mission de l’organisme qui est de faire la promotion du patrimoine de La Prairie, de procéder à un changement de dénomination (raison sociale). Dans le même esprit de calquer de plus près la réalité des objectifs généraux, la Fondation va également élargir ses mandats.
Afin de conserver les possibilités d’implication de ses membres et d’en recruter de nouveaux, la Fondation a décidé de se restreindre – en partenariat avec des organismes comme La Prairie en fête – à l’organisation d’événements-bénéfices majeurs dont la rentabilité a été prouvée.
Deux projets reconnus sont déjà en préparation, soit le Souper aux homards, marqué au calendrier en date du 31 mai prochain et le Souper moules et frites pour septembre (date précise à venir).
À la fin de la réunion, les membres de la Fondation, président et exécutif en tête, ont remis à la Société un chèque appréciable pour le développement de ses activités.
Au nom de nos membres, j’ai remercié Monsieur le président et les membres du conseil pour leur dévouement.
Jean L’HEUREUX, président
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Méthodes éducatives d’outremer
Cela se passait en 1933 à l'Académie Saint-Joseph de La Prairie, à l’angle de la rue Saint-Ignace et du Chemin Saint-Jean, en classe de deuxième année. Les écoliers utilisaient le sobriquet Ti-Gris quand ils parlaient entre eux du religieux qui leur enseignait. Ti-Gris, de fait, était grisonnant et de petite stature. D'origine bretonne, il avait dû aimer, durant son enfance, hurler de toutes ses forces en affrontant vents et marées de l'Atlantique en jouant sur les plages de son pays natal. On était porté à formuler cette hypothèse du fait qu'il enseignait plus en criant qu'en parlant.
Sa propension au verbe à haute sonorité n'était pas remarquée que par ses élèves. Ceux d'entre eux dont de jeunes sœurs fréquentaient le couvent des Dames de la Congrégation, à un pâté de maisons de l'Académie, savaient fort bien que la voix du maître s'y rendait facilement quand les fenêtres des deux établissements scolaires étaient ouvertes. Certains jours, la puissance vocale de Ti-Gris était telle que l'enseignante des filles devait fermer les fenêtres de sa classe pour bloquer le flot sonore qui les empêchait d'entendre ce qu'elle leur disait.
Outre l'usage d'une expression orale de forte tonalité pour aider la matière enseignée à franchir les barrières de l'ignorance, notre maître breton pratiquait aussi d'autres méthodes pédagogiques qui lui semblaient propres. Ainsi, il paraissait convaincu qu'on apprend à lire autant par les mains que par les yeux. La méthode était la suivante. Chaque matin, le test de lecture s'effectuait par groupes d'une dizaine d'élèves, placés les uns à côté des autres en une rangée, face au tableau noir. À tour de rôle, chacun devait lire une ou deux phrases écrites au tableau.
On commençait par l'élève à l'extrémité gauche de la rangée. Ti-Gris se plaçait à la gauche de cet élève, une strappeStrappe : déformation du mot anglais strap, courroie. Désigne ici cet instrument en cuir épais copié ou emprunté aux barbiers qui l’utilisaient pour affûter leur rasoir droit. NDLR à la main. Si l'élève passait bien le test de lecture, il retournait à son pupitre sans plus. En cas d'échec, il était de mise de tendre la main pour que Ti-Gris la réchauffe avec son instrument pédagogique. Certains demeuraient réticents à s'offrir spontanément au rituel. Mal leur en prenait car le révérend frère leur saisissait alors le poignet et les gratifiait d'une double ration de coups.
Certains élèves qui se trouvaient trop privilégiés par cette mesure éducative décidèrent d'agir. On planifia l'enlèvement de la strappe et c'est Ti-Zoune qui accomplit l'exploit. Il fut en effet assez courageux pour s'introduire dans la classe, sans être vu, à un moment où l'école était vide de tous ses élèves. La strappe fut brûlée au pied des remparts, près du fleuve, non loin de l'école et en présence de plusieurs témoins. Le plus beau de cette histoire, c'est que personne ne vendit jamais la mèche et que, malgré ses recherches, Ti-Gris ne parvint jamais à savoir ce qu'il était advenu de son instrument. Comme quoi, même des jeunes peuvent faire preuve d'une grande solidarité lorsque la nécessité l'impose.
Mais Ti-Gris n'avait pas dit son dernier mot et attendait son heure. Par un curieux hasard de circonstances, cette heure ne tarda malheureusement pas à venir. Se trouvait dans cette classe Grégoire (nom fictif), à qui son père, un homme habile au bricolage, avait fabriqué une magnifique règle de bois franc, bien droite et lignée aux pouces.
Grégoire était bien fier de montrer sa règle aux autres élèves quand, pour la première fois, il l'apporta en classe. Les élèves ne furent pas les seuls à voir cette merveille. Ti-Gris eut l'idée de l'examiner de plus près. Il lui manifesta un grand intérêt, la soupesa, en éprouva la résistance dans ses mains solides. Prenant un air engageant, il présenta sa propre règle à Grégoire en lui faisant valoir les avantages qu'elle présentait avec ses lignes imprimées avec grande exactitude, non seulement à tous les pouces, mais à tous les huitièmes de pouce. Cette règle, expliqua-t-il, pourrait s'avérer beaucoup plus utile à Grégoire pour des travaux de précision qui ne manqueraient pas de venir.
Grégoire finit par se laisser convaincre, un peu hésitant à abandonner l'œuvre paternelle mais, d'autre part, ne pouvant écarter le sentiment du prestige attaché à la possession de la règle du frère. Le jour où l'échange eut lieu, Grégoire fut comme gonflé d'un sentiment d'exubérance fort difficile à contenir, l'amenant à bouger plus que d'habitude et même à se permettre de parler à ses voisins de pupitre alors qu'il ne l'aurait pas fallu. Il dut certainement dépasser les bornes car le bon frère Ti-Gris, qui venait par l'échange de lui témoigner une attention toute particulière, crut utile d'intervenir de façon non équivoque pour le calmer. Ce jour-là, Grégoire fut obligé de tendre la main pour se la faire réchauffer. Il fut ainsi le premier à expérimenter le rôle disciplinaire auquel sa règle devenait dorénavant assignée.
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Mythes et réalités dans l’histoire du Quebec de Marcel Trudel
Parmi les historiens québécois, Marcel Trudel est certainement l'un des plus audacieux. Depuis près de 60 ans, il a publié plus de 30 ouvrages sur l'histoire du Canada, dont son imposante Histoire de la Nouvelle-France en quatre volumes. Utilisant abondamment les sources manuscrites, il n'a pas craint de s'attaquer à des sujets tabous de notre histoire dont celui de l'esclavage. Il a aussi tenté de donner une image plus réaliste de nos « héros » tels, entre autres, Jean Talon et Madeleine de Verchères. La méthode de recherche de Trudel est simple, mais laborieuse. Contrairement à plusieurs historiens contemporains, lorsqu'il entreprend l'étude d'une époque, il essaie d'en consulter toutes les sources archivistiques disponibles. Ce qui amène souvent un nouvel éclairage sur notre passé.
Son dernier ouvrage intitulé Mythes et réalités dans l'histoire du Québec fait la synthèse des divers sujets abordés par Trudel au cours de sa carrière. À travers quinze articles bien documentés, il remet en question la vision traditionnelle de l'histoire du Québec qu'ont forgée nos historiens au cours du 20e siècle.
C'est ainsi qu'il situe Jacques Cartier dans le contexte de l'époque des grandes découvertes européennes en évaluant son apport au point de vue de la connaissance de l'intérieur du continent nord-américain. Il démontre aussi que la faveur qu'a obtenue Jean Talon auprès de nos historiens tient en bonne partie à son abondante correspondance qui a été préservée, contrairement à celles du vice-roi Tracy et du gouverneur Courcelle. Il propose donc une « réévaluation à la baisse » des réalisations de notre célèbre intendant.
En plus des personnages, Trudel n'a pas hésité à réévaluer les grands moments de notre histoire. C'est ainsi que le Régime militaire (1759-1764) qui suit la Conquête, période peu étudiée par nos historiens, révèle plusieurs surprises. Nous apprenons que les nouveaux dirigeants de la colonie du Saint-Laurent ont divisé celle-ci en trois entités administratives tellement distinctes qu'on pourrait les comparer à trois pays différents. Dans un autre article, il démontre que la Conquête de 1760 n'a pas eu que des désavantages. De plus, selon Trudel, les idées nouvelles du Siècle des lumières ne sont pas venues dans la vallée du Saint-Laurent uniquement de la France, mais aussi d'Angleterre.
Trudel pose aussi son regard sur la vie quotidienne et les comportements de nos ancêtres. Des sujets tels l'immigration, la noblesse en Nouvelle-France, la pratique religieuse, l'esclavage, la vie des collégiens au 19e siècle permettent d'apporter un éclairage nouveau sur le passé des gens d'ici.
Pour ceux et celles qui voudraient découvrir ou redécouvrir l'œuvre de Marcel Trudel, Mythes et réalités dans l'histoire du Québec publié chez Hurtubise HMH en 2001 constitue une occasion rêvée. D'autant plus que plusieurs de ses ouvrages ne sont plus disponibles en librairie. Le livre de Trudel se retrouvera bientôt sur les étagères de la bibliothèque de la Société d'histoire de la Prairie, à vous d'en profiter.
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Les Bostonnais à La Prairie
Plus d’un lecteur sera intrigué par le titre de ce bref historique. Rappelons que la campagne de La Prairie, depuis ses origines, servait de lien terrestre entre le fleuve St-Laurent et la rivière Richelieu (Montréal vers St-Jean).
Le général américain Montgomery qui assiège le Fort St-Jean à l’automne de 1775, compte, après sa victoire, occuper Montréal pour ensuite monter vers Trois-Rivières et Québec.
Dans l’ancienne Nouvelle-France, la population francophone, lasse des guerres de la conquête, aspire à la paix. Malgré les appels du gouverneur Carleton qui veut former une milice nombreuse, les hommes pratiquent majoritairement une attitude de neutralité.
Par contre, l’atmosphère est tout autre dans les 13 colonies anglaises du Sud (ce qui deviendra une partie des USA). Épris de liberté, ceux qui ont quitté volontairement la mère-patrie, s’associent pour secouer le joug de la métropole.
Londres, lourdement endettée par la guerre menée contre la France en pays d’Amérique, entend bien continuer sa politique tarifaire : toutes les marchandises qui entrent dans les ports de ses colonies, dont Boston, sont soumises à des coûts importants de douane.
Le célèbre « Boston Tea Party » de 1773 est un coup de force qui signifie un refus catégorique : déguisés en Indiens, les Bostonnais jettent à la mer toute la cargaison d’un navire anglais, surtout chargé de thé.
Depuis quelques années déjà, ces sujets britanniques s’organisent. De nombreux volontaires forment une armée dont la direction sera confiée à Georges Washington en 1775. Les élus au Congrès des représentants déclarent solennellement l’INDÉPENDANCE en 1776. Une lettre officielle envoyée à la législature du Canada lance l’appel : « Joignez-vous à nous! »
Dans ce climat agité, on comprend facilement qu’une armée évaluée entre 1000 et 2000 Bostonnais pénètre au Canada en 1775. On veut gagner la population à la cause de la liberté!
Le Fort St-Jean, sur Richelieu, est assiégé le 18 Septembre et capitule le 2 Novembre. Le notaire Antoine Foucher, un des assiégés, en rédige toutes les péripéties. Nous reproduisons ci-dessous les extraits où La Prairie est citée.
28 octobre 1775
« Il est arrivé ce matin un sauvage du camp ennemi qui rapporte que (…) des Bostonnais qui sont retirés à La Prairie. » « Ce sauvage dit encore des Messieurs Rainville et Dupré au retour de Montréal (qu’ils) ont été fait prisonniers à La Prairie ».
« M. Rainville dit (…) que les Bostonnais sont dispersés par 30 ou 40 hommes au plus dans chaque maison. »Maison : comprend les constructions telles que grange, étable, etc.
« Les sauvages du Sault ont offert leurs services à M. le Général (américain), lequel leur a répondu, j’attends le reste des troupes qui sont en chemin par Terre et quand je serai à La Prairie avec eux. »
Des miliciens de Rivière-du-Loup, près de Trois-Rivières, sont venus combattre à Saint-Jean :
29 octobre 1775
« Messieurs Mackay, Monin, Mocquin, Lamagdeleine, Hervieux, (…) Augustin Houde et un nommé Plante (tous deux) de Rivière du Loup »
Dans une lettre adressée aux habitants de Montréal le général R. Montgomery les supplie de tout faire pour éviter qu’on les assiège, il ajoute :
« La Prairie le 9, novembre 1775
P.S : Je viens d’apprendre qu’on vous a malicieusement rapporté que nous vivions dans le dessein de mettre la ville au pillage. Pour réfuter une calomnie aussi odieuse, j’en appelle à la conduite que nous avons tenue jusqu’ici, et que vous ne sauriez ignorer, avez-vous ouï quelqu’un se plaindre d’un pareil procédé de notre part depuis notre entrée dans cette province? »
Source : Le journal du célèbre siège de Saint-Jean, Antoine Foucher, notaire, 1775, 32 pages.
Réédité en octobre 1975 par Les Éditions Le Canada français limitée, Saint-Jean, P. Québec.
Disponible à la bibliothèque de la SHLM.
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La vie… de nos ancêtres
Peu de documentation nous est parvenue sur la vie quotidienne des pionniers de la Nouvelle-France. La majorité des documents sont des échanges d’ordre administratif ou de la correspondance privée portant surtout sur les nouvelles des événements récents.
Nos premiers ancêtres, généralement peu ou pas instruits, avaient, force des choses, bien d’autres préoccupations que d’écrire et conter leur vie.
Grâce au régime notarial et autres prescriptions instaurées dans la colonie, nous profitons d’une manne exceptionnelle dans les nombreux actes qui ont été conservés. Ces actes – spécialement les inventaires après décès – nous aident à entrevoir certains aspects de la vie quotidienne de nos aïeux.
Une question universelle demeure : pourquoi notre ancêtre a-t-il choisi de quitter son pays natal pour venir s’établir dans la colonie?
Par l’étude de l’histoire générale, nous jonglons avec les notions de guerres, de surpopulation (?), de famines, de goût de l’aventure, etc. pour expliquer leur décision. Sans doute, tous ces facteurs tenaient-ils pour une bonne part dans leur choix.
Si nous connaissions les conditions de vie de la population française et le contexte économique et politique local à l’époque de la colonisation, nous pourrions entrevoir d’abord la réponse à notre question et surtout comprendre ce que les émigrants ont certainement importé de leurs habitudes vestimentaires ou agricoles, de leur mode de vie, de leur culture générale, de leurs connaissances techniques, etc.
Des chercheurs français ont exploré ce domaine en dépoussiérant des quantités de documents et actes anciens pendant des années.
L’un de ceux-ci, Pierre GOUBERT, historien de l’Ancien Régime, a publié en 1982, aux Éditions Hachette, un volume intitulé La vie quotidienne des paysans français au XVIIe siècle. (Disponible dans notre bibliothèque sous la cote HIS FRA 009).
Épisodiquement, nous publierons des extraits très intéressants de ce volume. Nous espérons que vous les apprécierez autant que nous.
La maison du paysan de France
« … les maisons rurales du XVIIe siècle français reflétaient généralement – on s’en doute – la pauvreté, la médiocrité ou l’aisance de qui les habitait.
Au petit journalier, détenteur d’un jardin, d’un lopin, de deux brebis, travaillant en saison chez les autres, filant ou ouvrant le bois chez lui, la classique chaumière, la "chaumine enfumée" du précis Jean de la Fontaine, sans doute majoritaire dans l’ancienne France.
De pierre ou de torchis selon la région, avec tout de même une cheminée solide, de la pierre autour de la porte et de la fenêtre, une charpente simple de bois du pays, et pardessus, du roseau, de la paille de seigle, de la brande ou de la fougère, avec quelques gros cailloux pour protéger la toiture du vent.
Là-dessous, une seule pièce, trapue ou allongée (avec l’étable parfois dans un bout). Sous les pieds nus (on prend les sabots pour sortir), la terre battue avec parfois de la paille ou des branchages, le tout plus ou moins délavé de pluie, d’humidité descendue des murs, d’urine et de fientes de poule. Le "foyer", cœur de la maison, est habituellement garni d’une crémaillère et d’un pot; on s’y chauffe, quand la porte n’est pas ouverte pour assurer le tirage de la cheminée.
Le vent, la pluie, le petit bétail et tous les parasites de la création – rampants, gratteurs, sauteurs – y entrent familièrement. Outre le froid (mais on s’en protège par de vieux manteaux, des couvertures puceuses et des "poches" – nos sacs) – l’ennemi principal est l’arsin, l’incendie si fréquent alors, mais qui procure au moins des dispenses d’impôts. Incendies d’autant plus brutaux que le chaume brûle très vite, et que l’eau du puits et de la fontaine est située souvent loin, et qu’on ne dispose guère que d’un seau (de bois cerclé de fer) pour la transporter. »
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Le patrimoine bâti de La Prairie
« L’automne a été long et très bel, l’eau était si basse que le bateau de La Prairie a cessé de traverser vers le 20 octobre. Pendant l’automne, ils ont construit le rempart depuis le terrain de Dame A. Charlebois jusqu’au carré compris. De plus, ils ont creusé les fondations du bureau de poste. »
Extrait du journal du curé Florent BOURGAULT
La maison du député CHARLEBOIS, rue Saint-Ignace, construite entre 1875 et 1980, logea au rez-de-chaussée la Banque d’Hochelaga en 1904.
Fusionnée à cette dernière, la Banque Nationale occupa l’édifice en 1924. Cette maison de style victorien existe toujours.
Le carré dont il est question est le parc public situé en face de la résidence des Sœurs de la Providence. On y accueillait les personnes âgées et les orphelines.
Le rempart est un mur de béton servant à contenir les glaces lors des inondations occasionnées par la débâcle du printemps.
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La Saint- Valentin
L’histoire nous rapporte l’existence de sept (7) saints chrétiens prénommés Valentin.
Dans la Rome antique on fêtait, le 15 février, l’arrivée du printemps, occasion de réjouissances. Lors de ce renouveau de la nature, on organisait une sorte de loterie de l’AMOUR.
On tirait au hasard les noms des garçons et des filles inscrits, et les couples ainsi formés s’engageaient à sortir ensemble toute l’année. Un hasard qui se transformait quelques fois en union dans le mariage.
De nos jours, on inonde nos magasins de chocolat, de fleurs, etc. La tradition initiale s’est transformée en mercantilisme. Certains « amoureux » profitent de l’occasion pour témoigner leur amour à leur bien-aimée. Par contre, d’autres se croient obligés d’offrir un cadeau pour plaire ou se faire pardonner!
À tous nos membres, joyeuse Saint-Valentin!
NDLR Des centaines de villes et villages du Québec portant un nom issu du patrimoine religieux, un seul Saint-Valentin, près de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix en Montérégie.