- Au jour le jour, février 2003
Mot du président
Décembre fût un mois avec des températures agréables. On ne peut en dire autant de janvier avec des températures sibériennes. Malgré cela, ce froid n’a pas empêché les membres bénévoles et chercheurs de venir à la SHLM pour poursuivre leurs activités et ce, depuis l’acquisition de nombreuses collections de volumes, archives et autres. Grâce au travail de nos bibliothécaires, M. Raymond Monette et son épouse Mme Lucille Beauvais-Monette, l’intérêt que ces acquisitions ont suscité fait que la SHLM connaît un achalandage à ses locaux qui fait chaud au coeur et nous stimule à continuer notre travail. Merci à vous tous. Nous sommes toujours très heureux de vous rencontrer.
Dans un tout autre ordre d’idée; l’automne dernier plus de 26 personnes ont suivi un cours en généalogie. À leur demande une visite fût organisée aux Archives Nationales de Montréal le 16 janvier 2003 afin de leur faire découvrir la richesse des volumes et documents disponibles à la population. Compte tenu du succès de cette visite, nous désirons en organiser une autre. Pour ceux et celles qui seraient intéressés à découvrir cet endroit méconnu de beaucoup d’entre-nous, vous pouvez communiquer dès maintenant avec la SHLM. Nous sommes présentement à recueillir les noms afin d’organiser une autre visite. En terminant, je souhaite à tous une bonne Saint-Valentin.
- Au jour le jour, février 2003
L’année de la grande noirceur
La SHLM possède une importante collection de volumes anciens datant du début du siècle dernier et même du siècle précédent, dont plusieurs bulletins de sociétés d’histoire ou d’archivistes.
Ces livres sont bondés de textes très intéressants sur l’histoire générale, sur des événements et des individus. Ils méritent d’être consultés lorsqu’on fait des recherches en généalogie, surtout lorsqu’on veut y greffer des notions d’histoire.
« Le 15 octobre 1785, à une heure de l’après-midi, d’épaisses ténèbres, accompagnées de violents coups de tonnerre, changèrent tout à coup le jour en nuit.
Le lendemain, qui était un dimanche, le phénomène se renouvela. Vers le milieu du jour, l’obscurité devint aussi intense qu’au milieu de la nuit. Les éclairs sillonnèrent la nue, et les coups de tonnerre se répercutèrent avec un fracas épouvantable.
À Montréal, croyant la fin du monde sur le point d’arriver, le peuple se précipita dans les églises. La foule se porta surtout à l’église Notre-Dame de Bonsecours. Cependant les ténèbres continuaient toujours et le tonnerre se faisait entendre de minute en minute. Alors une pensée vint aux fidèles affolés :— allons chercher Madame d’Eschambault, s’écria-t-on de touts parts. Madame d’Eschambault était une octogénaire qui vivait comme une véritable religieuse dans sa maison située à l’endroit où a été bâti depuis le marché Bonsecours.
“Quelques dames se rendent donc à son domicile, et la conjurent de venir. Cédant à leurs instances, madame d’Eschambault se rend à la chapelle, appuyée sur leurs bras. Arrivée dans l’antique sanctuaire, elle commence des prières auxquelles toute l’assistance répond. La confiance ne fut pas vaine. Ces prières n’étaient pas encore achevées, que le soleil reparut à l’horizon, faisant renaître la joie dans tous les coeurs.”
À Québec, la frayeur ne fut pas moins grande. Une lettre de la mère Saint-Louis de Gonzague, religieuse ursuline, en date du 24 octobre 1785, nous apprend que ce phénomène fut l’occasion d’un grand nombre de conversions remarquables.
C’est cette obscurité qui se renouvela par tout le pays à trois différentes reprises qui fit appeler l’année1785 l’année de la grande noirceur.»
Extrait de Bulletins de Recherches historiques, 1898,Vol. 4, pp.83-84
- Au jour le jour, janvier 2003
Offre d’emploi
Concepteur d’exposition
Nous sommes à la recherche d’une personne avec une expertise en conception et réalisation d’exposition thématique pour la saison estivale.
Durée du projet : 12 semaines (17 février au 9 mai)
Horaire : 35 heures semaine.
Qualifications recherchées : Sens et habilités artistiques Connaissances en histoire militaire du 18e siècle un atout.
Les c.v. devront être reçus à la SHLM au plus tard le 7 février 2003.
ARCHIVISTE
Pour la classification et la saisie de multiples documents d’archives.
Durée du projet : 3 février au 31 août 2003
Taux horaire : 13,50 $ de l’heure
Qualifications recherchées :
Certificat en archivistique ou équivalence
Connaissance en informatique
Connaissance du milieu communautaire
Faire parvenir son c.v. au plus tard le 10 janvier 2003
- Au jour le jour, janvier 2003
À propos du bulletin
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie de la Magdeleine
Internet : www.laprairie -shlm.com
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
Collaborateurs :
Coordination : Johanne McLean, secr.-coord.
Rédaction :
Gilbert Beaulieu
Odette Lemerise (408)
Jean L’Heureux (179)
Johanne McLean
Révision :
Gilbert Beaulieu (361)
Céline Lussier (177)
Infographie : Révisatech
Impression : Imprimerie Moderne La Prairie inc.
Siège social :
249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec) J5R 1G1
Tél. : 450-659-1393
Téléc. : 450-659-1393
Courriel : histoire@laprairie -shlm.com
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs
articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur.
- Au jour le jour, janvier 2003
Divers
Généalogie
Pourquoi chaque Canadien devrait avoir sa généalogie
(Extrait du compte rendu de la 22e assemblée plénière de la Société généalogique Canadienne-Française, tel que rapporté dans les Mémoires de janvier 1946)
« M. Émile Falardeau démontre que la généalogie nous rappellera que nous sommes attachés à la famille de la même manière que le sont les feuilles aux branches; les branches aux arbres; les arbres aux racines; et les racines à la terre. (Ceci expliquerait la tendance de produire des arbres généalogiques). C’est en accumulant les renseignements sur nos ancêtres qu’on trouvera l’utilité d’un livre familial ou généalogique. Chacun devrait y prendre une part de collaboration afin d’en transmettre le récit à ses descendants. C’est dans un tel livre que l’on pourra retracer les lieux où nos ancêtres ont vécu, ont aimé, et où ils dorment de leur dernier sommeil. »
Rappels
1.Il est encore temps de renouveler sa cotisation annuelle qui est très importante pour la Société. Cela lui permet de continuer à offrir ces services dont vous profitez et que vous appréciez : ouverture pour consultations, ce bulletin, les conférences mensuelles, l’accroissement et le maintien des archives, les expositions, etc.
2. Les locaux de la Société sont ouverts le 2e lundi du mois pour les recherches généalogiques et historiques. Il serait même possible bientôt d’ouvrir tous les lundi soirs. Tenez- vous au courant.
« La bénédiction de Dieu est sur les familles où l’on se souvient des aïeux. » F. Ozanam
Nouvelle publication
Mme Lise Duclos (326), membre et bénévole très impliquée de la Société, vient de publier, à titre d’auteur après plusieurs années de recherche et de travail, un livre sur la famille Bisaillon originaire de La Prairie : La descendance de Paul dit Hyppolite Bisaillon et de Virginie Brossard.
On y retrouve la généalogie d’une grande famille, plein d’informations et de photographies. Un index nominatif permet d’y identifier les ancêtres contenus dans le livre ainsi que leur descendance et donc d’établir des liens de parenté.
La SHLM dispose d’une copie qui a été remise à la bibliothèque.
C’est un très bel exemple d’un répertoire que chaque famille devrait posséder.
- Au jour le jour, janvier 2003
C’est la vie… de la SHLM
Nouveaux membres
La SHLM accueille régulièrement de nouveaux membres. Il nous fait plaisir de souligner l’adhésion des dernières personnes à joindre nos rangs et de leur souhaiter la bienvenue :
M. Michel Guérin, Saint-Luc (438)
M. Jean Lamarche, Saint-Grégoire (439)
Mme Lise Lavallée, Saint-Michel (440)
Nos prochaines conférences Voici la liste de nos conférences jusqu’en mai prochain. Conservez cette liste et faites- la connaître à vos amis et proches.
18 février : La route de l’Atlantique, Charles Beaudry
18 mars : Fouilles 2002, Mme Hélène Côté
15 avril : Revenu de citoyenneté, Michel Chartrand
20 mai : Les Acadiens, Mme Nicole Martin-Verenka
Concours de photographie
La Société a été approchée par la MRC de Roussillon pour devenir partenaire du volet local d’un concours national et international de photographie s’adressant aux jeunes du secondaire sur le thème du patrimoine culturel et naturel.
Le volet québécois de ce concours est coordonné par le Conseil des monuments et sites du Québec (CMSQ), organisme qui oeuvre à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine bâti du Québec. La CMSQ est appuyée par le Groupe de responsables en sciences humaines (GRSH), la Société des professeurs d’histoire du Québec (SPHQ), la Société des professeurs de géographie du Québec (SPGQ) et la Société des professeurs d’économie du Québec (SPEQ).
Ce concours vise à :
— apporter aux jeunes une meilleure connaissance de leur environnement.
— leur permettre de s’initier au mode d’expression artistique qu’est la photographie,
— leur faire acquérir un plus fort sentiment d’appartenance et une fierté à l’égard de leur communauté à travers leur vision personnelle du patrimoine naturel et culturel de leur région,
— et enfin, rapprocher les milieux culturels, scolaires, communautaires et municipaux afin qu’émergent de véritables partenariats qui profiteront à tous et chacun.
Les élèves participants doivent fournir leur appareil photographique, obtenir une formation sur le patrimoine et sur la photographie, et produire un texte d’accompagnement pour la photographie qu’ils voudront soumettre au concours. Film, développement, transport et envois postaux sont aux frais du promoteur, la MRC.
Un jury du comité organisateur québécois choisira les soumissions les plus méritantes et les soumettra au jury national. Les photographies jugées exceptionnelles pour leur qualité artistique et la pertinence de leur sujet feront partie d’expositions organisées dans vingt pays et seront présentées au Québec à l’automne 2003.
La SHLM prévoit intégrer les photographies des élèves participants dans son programme d’exposition de 2003-2004.

- Au jour le jour, janvier 2003
Conférence: Comment retracer ses origines amérindiennes
Notre prochaine conférence aura lieu le 21 janvier à 20h00 au 247, rue Sainte-Marie au 2e étage.
Comment retracer ses origines amérindiennes
Le conférencier : M. Réjean Chauvette historien, Nation des Renards
- Au jour le jour, janvier 2003
Mot du président
J’espère que vous avez passé une bonne période des Fêtes et que vous en avez profité pour vous reposer et faire le plein d’énergie.
Il y a quelques semaines, nous avons été accueillis par le conseil municipal pour une discussion sur les possibilités de relève relative au kiosque d’information touristique qui existait depuis quelques années sur le site du Marché des Jardiniers et qui est maintenant fermé. La sensibilité de M. le Maire et des conseillers à la promotion touristique du Vieux-La Prairie a permis d’arriver à une entente de partenariat à cet effet. Ce partenariat entre la Ville et la SHLM ne peut qu’être bénéfique à la réalisation des objectifs communs.
Comme mentionné dans notre dernier bulletin, la Société a toujours besoin de bénévoles pour la réalisation de ses divers projets. Dans le cadre de l’élaboration de son plan d’action, une journée d’information est planifiée pour expliquer les projets et répondre aux questions des bénévoles potentiels et leur permettre de vérifier à quel projet leurs aptitudes et leur intérêt pourraient les identifier.
Pour participer à cette journée, donnez un simple coup de fil et vous serez avisés dès que la date sera fixée.
- Au jour le jour, janvier 2003
La croix du mont Robidoux, en Californie
Extrait de Le Bulletin des Recherches Historiques, Vol XXXI, Février 1925, pp. 47-49
« La croix de chemin la plus fameuse, à l'ouest des États-Unis, sinon de la république américaine toute entière, est celle qui s'élève à Riverside, en Californie.
Érigée sur le point culminant du mont Robidoux, à 50 pieds au-dessus de la vallée, cette croix a le privilège d'attirer annuellement et alternativement, des milliers de pèlerins, catholiques et protestants.
Quelques notes sur ce lieu de réunions dévotieuses devraient intéresser, puisque le nom d'un de nos compatriotes y est attaché.
Au surplus, cette notice peut servir à démontrer que la coutume de planter des croix gagne les Etats-Unis, où le « signe auguste » le long des voies publiques s'apercevait jadis si rarement. Et cette initiative de nos voisins encouragera peut-être les Canadiens à maintenir leur belle tradition, avec une ténacité plus ferme que jamais.
D'où vient le nom de mont Rubidoux, ainsi que l'on orthographie, chez les Yankees? Voici : Louis Robidoux, fils d'un marchand bien connu de Saint- Louis, Missouri, se rendit au Nouveau-Mexique vers I830 en qualité de trappeur et traitant nomade. Rompu à la vie d'aventures, il revint à Butte, Mo., en I840, rassembla environ 500 individus et les équipa dans le but de faire une randonnée dans les plaines, à partir de Sapling grove, Kansas. La troupe devait s'ébranler au mois de mai I841, mais un obstacle s'offrit et la randonnée n'eut pas lieu. Louis Robidoux partit seul. A New-Mexico, il rencontra un groupe de trappeurs de Santa-Fe et, avec eux, traversa la Californie en 1844. Peu après, il acheta le ranch Jurupa et devint le plus grand éleveur de son époque. Robidoux installa bientôt sa famille sur son domaine et comme les colons arrivaient, les autorités le nommèrent juge dès 1846. Ce pionnier notoire décéda en I868 et deux ans après la ville de Riverside prenait nomNotes fournies par la California Development Association.
A l'aide du Dictionnaire de Mgr Tanguay et des archives de Montréal essayons de retracer la lignée de ce citoyen américain, issu d’une famille dont les descendants sont encore nombreux dans le Canada français.
1°— Andre Robidou dit l'Espagnol était fils de Manuel Robidou et de Catherine Alue de Sainte-Marie de Galice, diocèse de Burgos, Espagne.
Il épousa à Québec, le 7 juin 1667, Jeanne Leduc, fille d’Antoine et de Catherille Denote de Saint-Germain d'Auxerre, diocèse de Paris.
Après la naissance d'un enfant à Québec, le colon Robidou vint s’établir à Laprairie et c’est dans la région de Montréal que ses autres enfants furent baptisés et mariés ainsi que leurs descendants.
2°— Guillaume Robidoux, né à Laprairie en 1675 et inhumé à Montréal en 1754 s'était marié en cette ville le 11 juin 1697.
3°— Joseph Robidoux, né en 170l à Laprairie se maria au même endroit, le 7 janvier I721, à Marie-Anne Fonteneau. Celle-ci mourut à Longueuil en 1735.
4°— Joseph Robidoux, né en 1722 à Laprairie, épousa le 3 février 1719 Marie-Anne Leblanc, au Sault-au- Récollet.
5°— Joseph Robidoux, né en 1750, épousa le 21 septembre 1782 Catherine Rolet à Saint-Louis, Missouri
6°— Joseph Robidoux, baptisé le 5 août 1784 à Saint- Louis, se maria au même endroit, le 13 août 1814 à Angélique Vaudry. De ce mariage naquirent Louis, le pionnier de Riverside, Joseph, le fondateur de St- Joseph, Mo, et Antoine, ce fameux guide et interprète de l'armée de Kearny qui fut blessé gravement au combat de San Pasqual, près de San Diego.
Ajoutons un mot sur l'origine de la croix qui surmonte le mont Robidoux.
C’est un nommé Frank Miller, de la mission Glenwood Inn, qui eut l'idée d’ériger cette croix. Lorsque ses plans furent mûris, il les soumit en 1907 à Mgr T.-J. Conaty, de Los Angeles, et le 26 avril, l’évêque bénit la croix qui se dressait en souvenir du R. P. Junipero Serra, l'un des premiers missionnaires de la région. Le premier office de Pâques eut lieu le dimanche 11 avril 1909, à 5.30 du matin. Depuis lors, le fait est devenu coutumier. Chaque année, dans la nuit de Pâques, les automobiles s'amènent de tous les points et gravissent le superbe chemin qui s’élève en spirale jusqu'au sommet du mont. Dès que le soleil flamboie à l'horizon, des trompettes saluent l'aurore et le programme des cantiques, des hymnes et des prières s'exécute.
Au jour de l'armistice, la fête commence au crépuscule et tour à tour, l'on rend hommage à l'une des nations alliées de la Grande guerre. Enfin, on manifeste de nouveau, la veille de Noël (1).
Le mont Robidoux domine une région fertile et pittoresque dont les habitants s’appliquent surtout à la culture des arbres produisant le citron et le pamplemousse. La ville de Riverside qui est au pied du mont est un chef-lieu qui compte aujourd'hui une population de 22,000 âmes. »
- Au jour le jour, janvier 2003
Enfant captif des Iroquois
En cette journée du 27 août 1726, Jean-Baptiste Adhémar rédige un contrat de vente entre un frère et sa soeur. Cela n’a rien d’inusité pour lui, à l’exception d’un détail : le frère, Jean-Baptiste Hébert, ne pouvait pas communiquer facilement avec sa soeur, Barbe. Pour effectuer la transaction, les services d’un interprète ont été requis. La raison : Jean-Baptiste ne parle que la langue iroquoise.
Jean-Baptiste HÉBERT dit LAROSE
Lors de cette transaction, on apprend que vers l’âge de sept ans, Jean-Baptiste s’est fait enlever, ainsi que d’autres Français, durant une agression surprise des Iroquois à Laprairie. Il fut amené dans leur village et y vécut comme l’un d’eux. Greffe du not. J.-B. ADHÉMAR, bob. 3600, min. 1937, vente de Jean HÉBERT à Barbe Hébert, Brossard, A.N.Q.M. ; LAPRAIRIE en Nouvelle–France, 1647-1760, L. Lavallée, éd. d’histoire sociale, p.21 et 22On peut penser qu’il y resta jusqu’en 1726 car son incapacité à s’exprimer en français devant le notaire laisse supposer que sa libération était récente.
Né à Laprairie le 23 octobre 1697, Jean-Baptiste se retrouva orphelin de père le 26 décembre de la même année. Dictionnaire de généalogie Jetté, vol. 1, pp 562 et 563 ; Dictionnaire généal. des familles canadiennes, C. Tanguay, vol. 1 p. 302 et vol. 4 p. 478Il était le 7e enfant de Barbe Benoist et Thomas Hébert dit Larose, un soldat du régiment de Carignan établi à Laprairie depuis 1672, censitaire sur la côte St-Jacques et St-Claude.5 Quant à Jean-Baptiste, il épousa Jeanne Jolive (ou Jolivet) à Montréal, le 2 septembre 1726P.R.D.H., vol. 13, p 314et ils s’établirent sur une terre de la Côte de Liesse à MontréalL’OCCUPATION DES TERRES DE LA VALLÉE DU ST-LAURENT,1723-1745, J. Matthieu, p 300où ils eurent 5 enfants. Il décéda le 23 juin 1758.Dictionnaire généal. des familles canadiennes, C. Tanguay, vol. 1 p 302 et vol. 4 p 478
La Grande Paix ?
Comme Jean-Baptiste est né en 1697 et qu’il dit avoir été enlevé vers l’âge de 7 ans, un petit calcul nous révèle que le rapt se serait déroulé autour de 1703-04. Et comme la Grande Paix avait été conclue en 1701, une question s’impose : Jean-Baptiste se trompait- il sur l’âge de sa capture ou les hostilités ont-elles continué malgré l’entente de 1701?
Sur son acte de mariage,P.R.D.H., vol. 13, p 314 Jean Baptiste dit être âgé de 29 ans (en fait, il était âgé de 28 ans en septembre et a eu 29 ans le mois suivant). Il semble donc se tenir au fait de son âge. Il serait étonnant qu’il ait surestimé son âge de capture car son souvenir de l’enlèvement et les détails qu’il en a donnés,Greffe du not. J.-B. ADHÉMAR, bob. 3600, min. 1937, vente de Jean HÉBERT à Barbe Hébert, Brossard, A.N.Q.M.aurait été plus restreints s’il avait été âgé de 3 ans par exemple.
Quant à la possibilité de la continuation des hostilités iroquoises après 1701, il y a peu de documents sur le sujet. Du côté du registre paroissial, aucun nouveau cas de décès dû aux massacres iroquois n’est répertorié après 1697. Toutefois, dans un article sur les forts de Laprairie paru dans le Bulletin des recherches historiques de décembre 1945,LE BULLETIN DES RECHERCHES HISTORIQUES, Lévis, vol. 51, pp 413 et 414Elisée Choquet écrit à la page 413 « que la paix de 1700, après l’ère sanglante et glorieuse, fut de brève durée. Le cauchemar iroquois renaissant, remettant sur le tapis la question des fortifications en 1702-1703 ». Il y a aussi ce mémoire du Roi aux Sieurs de Callières et de Beauharnais daté du 20 juin 1703Fonds. É.-Choquet, fiche 3.100, mémoire du Roi, 20 juin 1703qui approuve l’initiative du Sieur de Callières d’avoir fait cantonner des troupes afin de les faire travailler au rétablissement des forts de Chambly, de Sorel, de Laprairie et de St-François. D’ailleurs, Gédéon de Catalogne fut mandaté en 1704 pour dessiner les plans de la construction d’une nouvelle fortification à Laprairie.LE BULLETIN DES RECHERCHES HISTORIQUES, Lévis, vol. 51, pp 413 et 414Donc, on peut en déduire qu’il se produisait encore des escarmouches avec les Iroquois même après la Grande Paix, et que celles-ci se résumaient à des assauts avec enlèvement plutôt que des massacres sanglants.
La vie de captif
Les enfants détenus en captivité par les Iroquois étaient généralement bien traités car ils contribuaient à équilibrer la population iroquoise plutôt décimée par les guerres. Adopté par une Iroquoise, l’enfant était intégré au clan de celle-ci et recevait son propre nom. Pour souligner son adoption, les femmes le conduisaient à une rivière et le lavait selon un rituel : elles le dépouillaient ainsi de son ancienne vie. Puis, revêtu de son nouveau costume indien, l’enfant entreprenait le long processus de l’assimilation et oubliait graduellement sa culture, sa famille et sa langue. Il était intégré à part entière à la tribu et possédait les mêmes droits que les autres membres du clan. Les enfants captifs qui sont revenus dans la colonie ont apprécié les années passées en territoire indien et y ont développé des attaches affectives.LES INDIENS BLANCS, Philippe Jacquin, éd. Payot, pp 181 à 187; LA GRANDE PAIX, A. Beaulieu et R. Viau, éd. Libre Expression, pp 76 et 77 Aux adultes capturés, trois sorts étaient réservés : la mort après torture, l’esclavage ou dans de rares cas, l’adoption, comme ce fut le cas pour Pierre Radisson adopté par une veuve. LES INDIENS BLANCS, Philippe Jacquin, éd. Payot, pp 181 à 187; LA GRANDE PAIX, A. Beaulieu et R. Viau, éd. Libre Expression, pp 76 et 77
Il est fort à parier que le retour de Jean-Baptiste Hébert parmi les siens n’a pas dû être facile. Pendant toute sa captivité, sa famille le croyait mort. Disparu enfant, il revenait adulte, méconnaissable, avec une culture, une langue et une famille différente. Il dut s’intégrer à une société plus organisée et coercitive, et se forger une nouvelle identité.
Références :
1 Greffe du not. J.-B. ADHÉMAR, bob. 3600, min. 1937, vente de Jean HÉBERT à Barbe Hébert, Brossard, A.N.Q.M.
2 LAPRAIRIE en Nouvelle–France, 1647-1760, L. Lavallée, éd. d’histoire sociale, p.21 et 22
3 Dictionnaire de généalogie Jetté, vol. 1, pp 562 et 563
4 Dictionnaire généal. des familles canadiennes, C. Tanguay, vol. 1 p 302 et vol. 4 p 478,
5 LES ORIGINES DE LAPRAIRIE (1667-1697), Y. Lacroix, éd. Bellarmin, p 156 et appendice D
6 P.R.D.H., vol. 13, p 314
7 L’OCCUPATION DES TERRES DE LA VALLÉE DU ST-LAURENT,1723-1745, J. Matthieu, p 300
8 LE BULLETIN DES RECHERCHES HISTORIQUES, Lévis, vol. 51, pp 413 et 414
9 Fonds. É.-Choquet, fiche 3.100, mémoire du Roi, 20 juin 1703
10 LES INDIENS BLANCS, Philippe Jacquin, éd. Payot, pp 181 à 187
11 LA GRANDE PAIX, A. Beaulieu et R. Viau, éd. Libre Expression, pp 76 et 77