Au jour le jour, janvier 2024
La villa des abeilles chez les Frères de l’instruction chrétienne. À l’arrière-plan, les briqueteries de La Prairie.
En 1886, Les Frères de l’instruction chrétienne arrivent à Montréal et à Chambly. Désigné par le Supérieur général, le frère Ulysse y fonde la nouvelle mission au Canada. En 1889, le village de La Prairie leur fait don d’une grande étendue de terrain pour qu’ils puissent établir leur administration et fonder un noviciat. La construction de la Maison mère, longtemps appelée le Noviciat, débute à l’été 1889 et les premiers occupants en prennent possession en 1890, dont le frère Ulysse en juin de la même année. Selon une lettre du frère Ambrosio Lucas, le Noviciat était la seule bâtisse dans la vaste Commune de La Prairie sans aucun arbre. Dès le premier été, les Frères plantent des arbres provenant des bois du chemin de la Bataille, tels que des ormes, des mélèzes et des trembles. Or, la majorité des ormes périssent rapidement et la restauration fut sans succès. Ils sont donc remplacés par des érables et des peupliers. Ces arbres deviennent les premiers arbres de la pépinière. Ainsi, pendant les premières décennies, la majorité du terrain était en culture.[1]
Cet engouement pour les plantes, la verdure et la nature est très commun chez les Frères de l’instruction chrétienne. En effet, les Frères se sont toujours intéressés à la botanique et la Congrégation a donné naissance à de nombreux spécialistes de la discipline.[2] Dans la majorité de leur propriété, il était commun d’y trouver un jardin, petit ou grand, soit à visée éducationnelle ou simplement ornementale.
Les origines du jardin
En avril 1891, les Frères débutent une opération de nivellement des abords de la maison : on y plante des arbres, on cultive un potager, on désigne un parterre. « Chacun voyait déjà en esprit la verdoyante oasis que deviendrait un jour ce misérable coin de savane, et les supérieurs eux-mêmes donnaient l’exemple de l’endurance et de l’entrain ».[3] Entre 1895 et 1900, derrière la maison, la propriété devient progressivement un véritable jardin botanique, grâce au travail acharné du frère Euphrosin-Joseph. En effet, en 1890, après quatre ans d’expérimentation et de culture botanique à Ploërmel en France, cet éducateur, fervent botaniste et précurseur des jardins botaniques, quitte le pays pour venir au Canada et s’établit à La Prairie. En 1900, sans argent et armé de sa volonté d’éclairer et d’instruire, sa connaissance des plantes et sa ténacité, il met sur pied, un jardin botanique privé qui deviendra un modèle à travers la province. Il n’est pas seul à réaliser ce projet puisqu’il est assisté de trois autres frères qui faisaient partie des plus brillants élèves de l’Institut botanique de l’Université de Montréal. Dans une lettre qu’il écrit à M. Jacques Rousseau, il explique le but et le développement du jardin. Les buts du frère Euphrosin-Joseph étaient multiples, soit de suivre chaque jour le développement des plantes lors de la saison végétative, de procurer aux jeunes élèves un moyen facile d’étudier sur place une foule de végétaux et de procurer à ceux qui n’étudient pas la botanique l’occasion d’apprendre le nom des plantes qu’ils rencontrent tous les jours. C’est donc en 1900 que le frère Euphrosin-Joseph débute la classification des plantes de la région de Montréal dans le carré du jardin que les FIC ont mis à sa disposition. Ces tentatives durent environ quatre ans, mais un changement d’obédience ne lui permet pas de continuer. Heureusement, une seconde tentative est faite en 1915 et perdure. Or, les plantes annuelles et bisannuelles leur donnent du tracas pour la transplantation, surtout les plantes venant d’Europe qui ne résistent pas au froid de l’hiver.[4]
Le jardin botanique
Ainsi, à partir de 1900, la propriété des FIC devient un véritable jardin botanique divisé en plusieurs sections. La première est la section taxonomique dans laquelle les plantes étaient classées et identifiées scientifiquement.[5] Elle comprend plusieurs plates-bandes circulaires concentriques et chaque famille y a son espace réservé. Leurs sujets sont désignés par leurs noms en français, anglais et latin. [6] La partie ornementale regroupait les arbustes et les fleurs, dont la roseraie. Elle était un véritable paradis pour les oiseaux. Partout couraient des ruisseaux coupés de bassins pour la culture des plantes aquatiques. Plusieurs sentiers parcouraient le terrain pour permettre aux visiteurs de parcourir le jardin, arbres, fleurs et ornement de toute sorte.[7] De plus, trois types d’habitats se retrouvent dans le jardin ; hydrophiles avec les plantes qui vivent dans l’eau ; mésophiles, soit les plantes vivant en terrains humides ; finalement, le milieu xérophile, celles qui vivent en terrains secs. Cela démontre bien l’effet de la lumière, température et humidité sur la vie de plantes. Ainsi, il y a plus d’un millier de plantes du pays dans les jardins botaniques de La Prairie. On y retrouve aussi d’innombrables oiseaux, soit plus d’une cinquantaine d’espèces différentes, puisque tout favorise ici la vie naturelle des oiseaux, insectes et plantes.[8]
En 1923, le frère Cléonique-Joseph soumet au frère Joas le plan d’un jardin botanique écologique qui occuperait une longue partie des bandes de terrain adjacentes au cimetière. Ce projet scientifique et décoratif comporte un système d’allées, droites ou sinueuses, avec roseraie, massifs de verdures et de fleurs, monticules boisés, bassins, rocailles, tourbière et sous-bois, aboutissant à la grotte de Lourdes. Le plan est approuvé et les travaux débutent sans tarder, avec l’aide des jeunes et de quelques frères. Le jardin écologique complète donc le jardin taxonomique créé par le frère Euphrosin-Joseph dans lequel se trouve maintenant un kiosque à 14 côtés au centre, entouré de plates-bandes concentriques qui servaient au classement systématique des centaines de plantes de la flore canadienne.[9]
En 1936, le jardin de taxonomie comprenait plus de 800 plantes qui étaient classées par famille. Le kiosque, bordé d’une ceinture d’iris et de fougères, est recouvert de vignes et autres plantes grimpantes, servant de cachette aux pinsons et hirondelles noires. Le jardin écologique, un vrai bijou selon les experts, se déroule en bordure de l’enclos, environ 17 verges de large et 300 verges de long. Il présente donc une grande variété et fournit un habitat naturel aux diverses plantes. Un viaduc jeté entre deux monticules permet aux visiteurs de dominer du regard la tourbière, l’un des plus beaux endroits du jardin.[10]
Jusque dans les années 1950, le jardin botanique subit plusieurs transformations et agrandissements. En 1951, le frère Cléonique-Joseph Bablée effectue la dernière mutation d’envergure lorsqu’il reconfigure les étangs, les îlots de plantes et les sentiers de la partie ornementale du jardin. Grâce à la briqueterie, le frère Cléonique pave aussi plusieurs allées et avec les rejets, il fait construire des bordures pour les îlots d’arbustes et de fleurs.[11]
Les FIC offraient aussi des visites de leurs jardins, surtout aux étudiants, renforçant ainsi la mission d’éducation du frère Euphrosin-Joseph. Par exemple, en 1930, les étudiants du Summer School de l’École normale de Plattsburgh, accompagnés de leur professeur, ont visité le jardin botanique de La Prairie. Selon eux, cette visite fut des plus instructives. Selon le rapport publié par les étudiants, « un ordre parfait préside à la distribution des différentes plantes, et chacune d’elles s’y développe dans les conditions propres à sa variété. »[12] Le frère Julien, qui leur a offert cette visite, leur a fourni des explications savantes quant aux habitudes de certaines plantes. Les étudiants sont fascinés par sa présence, qu’ils décrivent comme étant « un homme d’une science peu commune et d’une haute intelligence, un maître pour qui la botanique n’a guère de secret ».[13] Depuis la publication de ce rapport, le jardin, qui était peu connu de l’extérieur, reçoit plusieurs autres visites, et commence à être découvert par le grand public, aux plaisirs des nombreux visiteur. e. s. [14]
En plus du jardin botanique, les FIC avaient aussi une serre qui servait principalement à la culture des fleurs pour la décoration des autels. Au départ, elle était une serre domestique, qui avait été montée par les Frères avec des panneaux d’anciennes fenêtres, dont le frère Cyprius-Célestin Tregret, un grand artisan. Des générations de frères et de jeunes y travaillent pour préparer des fleurs pour embellir la maison. En 1942, la famille McLaren de Buckingham leur fait don d’une serre « industrielle », qui est transportée et remontée à La Prairie.[15]
Les jardins étaient chose commune pour les Frères de l’instruction chrétienne. Par exemple, un superbe jardin se trouvait aussi dans le Juvénat de la Pointe-du-Lac, rempli de lilas et propice à l’agriculture. Contrairement à La Prairie, où il fallut créer de toute pièce le jardin sur le terrain désertique, il fut beaucoup plus facile à démarrer puisque la Pointe-du-Lac nécessitait seulement de dominer la nature luxuriante. En 1927, le frère Euphrosin-Joseph, 80 ans, fait la route jusqu’à Pointe-du-Lac pour aider à la création du jardin botanique de la place et transmettre ses savoirs.[16] La situation n’était pas différente à La Prairie. Comme mentionné plus haut, la nature et les plantes étaient très importantes pour les FIC. Par exemple, en 1974, un comité est formé pour faire un plan de rajeunissement du terrain, puisque, selon eux, « il faut assurer la relève de nos arbres ; les ormes disparaissent l’un après l’autre, victime de la maladie incurable qui les a tous atteints. L’allée Saint-Jean-Baptiste compte déjà une nouvelle rangée de petits érables ; une autre rangée est prévue derrière les ormes actuels. »[17] De plus, ils tiennent des registres détaillés des arbres de leur propriété. Par exemple, en 1996, en comptant ceux de la Commune et sur la propriété, leurs terres contenaient 1073 arbres, avec plus de 35 variétés, tels que des érables et des arbres fruitiers.[18]
La faune est aussi très importante pour les Frères, car elle complète leurs abondants jardins. En 1948, ils construisent une petite ruche. En 1957, ils déménagent la ruche pour y construire la « Villa des abeilles », aménagée à côté du poulailler. Le frère Campeau, apiculteur de 1942 à 1970, est chargé de l’exploitation et l’entretien de la ruche. Les récoltes deviennent de plus en plus prolifiques. Elle tournait autour de 5 000 livres de miel, des années on a même dépassé 10 000 livres. Par exemple, l’année 1963 fut un succès avec 15 375 livres de miel.[19] En 1969, la récolte atteignit des sommets avec 16 327 livres de miel.[20]
Le déclin
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le déclin et la disparition d’une majorité des installations du jardin des Frères de l’instruction chrétienne, soit la construction du Scolasticat-école, la fin des écoles normales et le manque de main-d’œuvre. En effet, en 1959, la construction du Scolasticat-école normale change l’aspect de la propriété. On sépare les parterres des cours de récréation, on creuse une piscine extérieure qui devient un endroit intéressant lors de la saison estivale. Mais bientôt, l’école normale accueille des étudiants extérieurs. À la fin de l’année 1969, les écoles normales sont supprimées et la formation pédagogique est confiée à l’université. Exceptionnellement, l’école normale du Sacré-Cœur peut continuer ses cours pendant l’année scolaire 1969-1970, comme le témoigne une lettre du ministère de l’Éducation du 12 juillet 1969.[21] Lorsque l’école normale est fermée, les Frères souhaitent former une école secondaire privée et au printemps 1972, ils débutent les démarches formelles pour l’incorporation de l’école. Ainsi, le 6 septembre 1972, le collège ouvre officiellement ses portes. La construction d’un gymnase est une priorité et à l’été, on démolit la « salle des séances », la maison des sœurs et la serre pour y construire le Pavillon des sports.
Heureusement, les fleurs et les arbres continuent d’occuper une place de choix à travers la propriété. De 1995 à 2000, le frère Oscar Gagné fait office d’horticulteur. En 1996, il propose d’enjoliver les petites collines. Avec d’autres compatriotes, ils construisent quelques petites terrasses. De plus, le frère Gagné continue d’alimenter les relations entre les Frères et les différentes sociétés d’horticulture au Québec, dont celle de Repentigny qui leur fait un don de plus de 100 variétés de plantes vivaces. La même année, le frère Jean-E. Thibault, directeur général de la maison principale, et plusieurs autres amis contribuent aussi à garnir le nouveau secteur, augmentant le compte à plus de 150 variétés de vivaces. Finalement, ils reçoivent un généreux don de 85 variétés de dahlias de la part de la Société québécoise du dahlia, ce qui permet de redonner un éclat au jardin.[22]
Malheureusement, les endroits pittoresques comme la colline deviennent très rares dans la propriété puisque la majorité du terrain actuel est maintenant un vaste terrain gazonné, mais toujours rempli d’arbres, honorant l’une des premières missions des Frères à leur arrivée sur leur propriété.
Conclusion
Véritable patrimoine centenaire, la propriété des Frères de l’instruction chrétienne à La Prairie servit d’exemple pour les autres congrégations des Frères qui se développèrent à travers la province au cours du 20e siècle. Ce qui débuta comme une tentative de « cultiver et embellir la propriété stérile et nue qui formait l’enclos du noviciat »[23] devint un jardin botanique à multiples fonctions, principalement éducatives et décoratives. En 2011, une entente est signée entre les Frères de l’instruction chrétienne et le collège privé Jean-de-la-Mennais stipulant que le 1er juillet 2025, les religieux légueront au collège le bâtiment et le terrain. Encore aujourd’hui, les Frères résident au dernier étage de l’école jusqu’à cette date butoir.[24]
BIBLIOGRAPHIE
Sources
Frères de l’Instruction chrétienne, Un cinquantenaire, 1886-1936 : la branche canadienne des Frères de l’Instruction chrétienne, La Prairie, Frères de l’Instruction chrétienne, 1937, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], 607 p.
ROY, Gaston, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne, 1997, Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Collection frère Gaston Roy, cote P62, P01.
ROY, Gaston, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, La Prairie, Archives FIC La Prairie (Québec), 2017, 2e mise à jour, 143 p.
Journaux et revues
Journal Le Devoir, 1930 et 1941, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne].
Revue L’abeille, revue mensuelle illustrée pour la jeunesse, no 61, juin 1931, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne].
N.D.L.R. Dans le bulletin Au jour le jour de janvier 2013, nous avions noté qu’au cours d’une visite à La Prairie, le frère Marie-Victorin avait rappelé que c’est le frère Euphrosin-Joseph qui, en 1897, fut le premier à remarquer sur les grèves de La Prairie une belle plante d’origine européenne, semi aquatique, qui commençait alors la conquête des rivages du Saint-Laurent, il s’agissait du butomus umbellatus ou butome à ombelle.
______________________________
[1] Gaston Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, La Prairie, Archives FIC La Prairie (Québec), 2017 [1997], pp. I-IV.
[2] Ibid., p. 33.
[3] Ibid., pp. 19 et 23.
[4] Frère Marie-Victorin, « Un précurseur des jardins botaniques à Montréal, Le Frère Euphrosin-Joseph, F.I.C » Le Devoir, samedi le 8 février 1941, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p. 12.
[5] Ibid.
[6] [Auteur inconnu], « Les étudiants du “Summer School” sont émerveillés », Le Devoir, mercredi le 1er octobre 1930, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p. 4.
[7] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op.cit., 2017 [1997], p. V.
[8] [Auteur inconnu], « Les étudiants du “Summer School” sont émerveillés », loc.cit., p. 4.
[9] Frères de l’Instruction chrétienne, Un cinquantenaire, 1886-1936 : la branche canadienne des Frères de l’Instruction chrétienne, La Prairie, Frères de l’Instruction chrétienne, 1937, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], pp. 111-112.
[10] Ibid. p. 146.
[11] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op. cit., 2017 [1997], p. 111.
[12] [Auteur inconnu], « Les étudiants du “Summer School” sont émerveillés », loc.cit., p. 4.
[13] Ibid.
[14] Les Frères de l’Instruction chrétienne, « La Prairie—Le jardin botanique », L’abeille, revue mensuelle illustrée pour la jeunesse, no 61, juin 1931, Bibliothèque et Archives nationales du Québec [en ligne], p. 440.
[15] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op. cit., 2017 [1997], p. 71
[16] Frères de l’Instruction chrétienne, Un cinquantenaire, 1886-1936…, op. cit., pp. 69 et 193.
[17] Gaston Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne, 1997, Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Collection frère Gaston Roy, cote P62, P01, pp. 70 et 83.
[18] Ibid.
[19] Ibid, p. 60.
[20] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op. cit., 2017 [1997], p. 85.
[21] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne, 1997, op. cit., p.63.
[22] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op. cit., 2017 [1997], pp. 111-112.
[23] G. Roy, La Propriété des Frères de l’Instruction chrétienne, 1997…, p. 19.
[24] G. Roy, La propriété des Frères de l’Instruction chrétienne à La Prairie, op. cit., 2017 [1997], p. 132.
Le 21 décembre dernier, le ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Jeunesse et ministre responsable de la région de l’Outaouais, M. Mathieu Lacombe, annonçait une aide financière de 50 000 $ pour soutenir les interventions archéologiques sur le parvis de l’église de La-Nativité-de-la-Sainte-Vierge du site patrimonial de La Prairie. Le ministre Lacombe lui-même donnera
1 000$ de son fonds discrétionnaire.
La Ville de La Prairie a déjà assuré la fabrique d’une aide de 10 000 $ et la Société d’histoire contribue pour 5 000 $. De plus, le bureau de M. Christian Dubé a déjà garanti une contribution de 10 000 $ répartie sur deux années. Deux citoyens font des dons personnels totalisant 5 000$. Le bureau de M. Alain Therrien aussi pour 1 000$ sur deux ans.
Sans oublier l’Assemblée de la fabrique de La Nativité qui contribuera généreusement avec 25 000$.
Nous en sommes donc à 107 000 $ sur un budget global estimé à 192 000 $.
CONCERT BÉNÉFICE AU PROFIT DE LA
PAROISSE DE LA NATIVITÉ DE LA SAINTE-VIERGE
Sous la lueur romantique de plus de 400 chandelles, Hymne à l’Amour est un concert exceptionnel mettant en scène un quatuor à cordes de talent.
À travers ce voyage musical l’Amour sera célébré sous toutes ses nuances.
Cette soirée se veut une déclaration musicale d’affection, rendant hommage à la puissance et à la beauté des émotions qui unissent les âmes.
Avec plus de 800 concerts à leur actif depuis 20 ans, Concert sous les chandelles offre un concept musical unique en son genre.
C’est un rendez-vous à venir vivre avec nous ce moment privilégié.
Samedi le 10 février 2024 à 19h30
Église La Nativité de la Sainte-Vierge
145, chemin de Saint-Jean, La Prairie
Admission générale : 50,00$
Pour l’achat de billets:
Par virement bancaire à [email protected] (pour info. 514-245-3834).
N’oubliez pas d’inscrire le nombre de billets demandés, votre nom, adresse courriel ainsi que votre numéro de téléphone dans la section commentaires. Vous recevrez vos billets par courriel une fois le paiement effectué.
Merci!
Billets également disponibles au secrétariat de la paroisse (450) 659-1133 et, sur place le soir de la représentation (selon la disponibilité).
Vœux de la nouvelle année
En ce début d’année 2024, je souhaite santé, prospérité et succès à tous nos amis, bénévoles, employées, membres et partenaires.
Depuis plus de 50 ans, nous sommes les défenseurs de l’histoire, de la généalogie et du patrimoine local et nous avons besoin de votre soutien afin de pouvoir offrir nos activités à toute la population. Vous pouvez soutenir la SHLM dans la réalisation de ses projets en posant un ou plusieurs de ces gestes :
Bonne année 2024 !
Stéphane Tremblay, président de la SHLM
Quel chemin le Québec a-t-il parcouru en matière de patrimoine depuis l’adoption de la loi de protection du patrimoine en 1922 ?
Première loi de protection au Canada, ce texte a permis de procéder à l’inventaire et au classement des monuments historiques. 100 ans plus tard, l’heure est venue de dresser un bilan de l’impact de cette loi dans l’ordre juridique québécois.
À l’heure où le Vérificateur général du Québec a signalé d’importantes lacunes dans la protection du patrimoine bâti en 2020, de nouveaux pouvoirs ont été conférés aux municipalités par le projet de loi 69, adopté en 2021. Ces nouveaux pouvoirs permettent-ils de mieux protéger le patrimoine?
C’est à ces questions que propose de répondre la conférence, dans une perspective à la fois historique et pratique.
Charles Breton-Demeule est avocat et candidat au doctorat en droit à l’Université Laval et à l’ENS Paris-Saclay.
En 2020, il a complété une maîtrise en droit portant sur les pouvoirs des municipalités en matière de vétusté immobilière. Son mémoire a été primé d’une médaille de l’Assemblée nationale du Québec à titre de finaliste du Prix de la Fondation-Jean-Charles-Bonenfant.
Il a témoigné à titre d’expert lors des consultations relatives à l’étude du projet de loi n°69 et enseigne à la Faculté de droit de l’Université Laval. Ses recherches, financées par le CRSH et le FRQSC, portent sur la protection juridique des biens du patrimoine culturel et sur le droit de l’aménagement du territoire.
Mardi 16 janvier 2024 à 19h
Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie à La Prairie
Membres SHLM : GRATUIT. Non-membres : 8 $
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393
Au jour le jour, décembre 2023
Depuis 1975, le périmètre du Vieux-La Prairie a été le site de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques. Au fil des ans, ces travaux en archéologie ont permis la mise au jour de milliers d’artefacts de toutes dimensions : bases des pieux de l’ancienne palissade, structures de pierre, sépultures européennes et amérindiennes, objets d’origine amérindienne, etc.
D’ailleurs, selon la firme Arkéos : « Le site de La Prairie est unique et inédit au Québec par l’état de préservation et de conservation exceptionnel ainsi que par la présence de tous les éléments architecturaux intouchés du cœur villageois et paroissial. »
Le nombre et la richesse des artefacts recueillis dans le sous-sol de La Prairie allaient mener à la création du Musée d’archéologie de Roussillon qui a ouvert ses portes au public en septembre 2013.
Les collections archéologiques du Musée comptent actuellement plus de 200 000 artéfacts et écofacts. Ces collections, qui ne cessent de s’enrichir, restaurées, elles sont soumises à l’interprétation des experts.
L’église de la Nativité, érigée en 1841, est un joyau du patrimoine bâti sis à l’intérieur du site patrimonial créé en 1975. L’église actuelle a été précédée en 1687 par une modeste église de bois, suivie en 1705 d’un temple en pierre dont la façade était orientée vers le fleuve. Les fondations de cette seconde église sont aujourd’hui en partie recouvertes par le parvis et la façade actuels.
Compte tenu de l’importance patrimoniale du bâtiment, le gouvernement du Québec a, depuis quelques années, subventionné d’importants travaux : fenestration, toiture et maçonnerie. C’est donc en toute logique qu’en septembre dernier, M. Christian Dubé, député de La Prairie, annonçait une aide financière de 315 000 $ pour la restauration complète du parvis de l’église de La Nativité.
Fouilles archéologiques
En octobre, concurremment aux travaux d’excavation, deux archéologues de la firme Arkéos ont assuré une surveillance qui a permis la mise au jour de nombreux vestiges dont les murs ouest et est de l’annexe de la seconde église, une section du dallage de l’ancienne place publique, une section du bas-côté sud de l’agrandissement de la deuxième église, divers artefacts des 18e et 19e siècles, des ossements humains épars, etc. Bref, le site est extrêmement riche et bien conservé.
Or, « C’est la première et probablement la seule fois que le secteur du parvis sera disponible pour une expertise archéologique. Des recherches approfondies et extensives permettraient de combler les connaissances, jusqu’à présent incomplètes du secteur, particulièrement en ce qui a trait au XVIIIe siècle, la construction et l’utilisation de la seconde église ainsi que du début l’occupation de la troisième. De plus, le potentiel d’occupation plus ancienne autochtone demeure présent […] ». Il faut absolument que les fouilles soient approfondies.
Voilà pourquoi, selon l’archéologue Marie-Claude Brien, « il est proposé de réaliser un inventaire archéologique d’une durée de dix jours afin de recueillir des données inédites sur la seconde église de La Prairie, l’ancienne place publique, mais également la continuité de la palissade et le premier cimetière. »
Une question d’argent
Or, la SHLM, en collaboration avec l’Assemblée de fabrique, a évalué qu’il en coûterait 192 000 $ pour réaliser cet inventaire archéologique. Une réunion de nombreux intervenants (la SHLM, l’Assemblée de fabrique, le MCC, Desjardins Caisse La Prairie, Arkéos, la Ville de La Prairie, la représentante du député Christian Dubé et le député fédéral Alain Therrien) a permis de constater que les sommes nécessaires à de tels travaux n’étaient pas actuellement disponibles.
On comprendra qu’il faille certains délais pour recueillir une telle somme. De plus, pour poursuivre les fouilles en novembre, la saison froide étant avancée, il aurait fallu couvrir le périmètre et installer des abris ainsi qu’un système de chauffage afin de retarder le gel du sol et de permettre aux archéologues de travailler dans des conditions acceptables. En ce sens, le report des travaux au printemps prochain permet donc d’économiser près de 25 000 $ de frais.
La mise en pause du chantier pour l’hiver fait également épargner des frais d’assurances.
Ainsi, ce délai obligé de quelques mois va permettre à l’Assemblée de fabrique ainsi qu’aux nombreux collaborateurs de poursuivre leur quête de financement. La Ville de La Prairie a déjà assuré la fabrique d’une aide de 10 000 $ et la Société d’histoire contribue pour 5 000$. Alors que l’assemblée de fabrique est en attente d’une somme de plusieurs milliers de dollars de la part du MCC, somme à laquelle elle devra contribuer à parts égales, le bureau de M. Christian Dubé assure une contribution de 10 000 $ répartie sur deux années.
Le terrain est prêt pour les travaux subséquents. Toute personne ou organisme intéressé peut collaborer financièrement au projet.
Quelques repères sur le plan ci-joint.
1. Inauguration de l’église de pierre (1705)
2. Ajout d’un choeur en hémicycle et de deux chapelles latérales (1725)
3. Élargissement de l’église par l’ouverture de deux bas-côtés en
arcades (1774)
4. Érection d’une nouvelle tour du clocher dont le périmètre est visible
face à la Maison à tout l’monde (1784)
5. Ajout d’une sacristie (1813)
Le non-paiement des cens et rentes en 1830 est-il attribuable au climat politique de l’époque ou encore aux difficultés financières?
Selon l’historien Fernand Ouellet, « Dans Laprairie en 1837 […] seulement 15% des propriétaires sont libres de toutes dettes à l’endroit du seigneur qui est le gouvernement. »
Le système seigneurial a été aboli en 1854.
Source BAnQ
Dans le numéro du Au jour le jour de mai 2014, nous avons raconté l’histoire de ce commerce de La Prairie de grande réputation.
Après 65 années d’activité, la Bijouterie Guy Serres fermera définitivement ses portes à la fin de décembre 2023.
Afin de bien terminer l’année, je vous invite à la dernière activité de notre calendrier 2023, La ville d’un rêve, long métrage documentaire et dernier volet d’une trilogie sur la vie de Jeanne Mance et la fondation de Montréal réalisé par la cinéaste Annabel Loyola.
Cette activité aura lieu le mardi 12 décembre 2023 à 19 h au Centre multifonctionnel Guy-Dupré (500, rue Saint-Laurent à La Prairie). Le coût d’entrée est de 10 $ pour tous.
Nos locaux seront fermés, pour la période des Fêtes, entre le 23 décembre 2023 et le 8 janvier 2024 inclusivement. Au nom du CA de la SHLM, de ses employées, de ses bénévoles et de ses membres, j’en profite pour vous souhaiter de très joyeuses Fêtes avec parents et amis.
Reposez-vous bien et au plaisir de tous vous revoir au retour du congé pour vous souhaiter une bonne année 2024.
Stéphane Tremblay, président
Montréal est née d’un rêve, celui de personnes qui croyaient en la possibilité de créer un monde meilleur en Nouvelle-France. Qui étaient ces gens ? Quel idéal poursuivaient-ils et pourquoi ? Les réponses se trouvent dans un manuscrit du XVIIe siècle qui, de toute évidence, serait les mémoires cachés de Jeanne Mance.
Avec un regard original et personnel, Annabel Loyola revisite ce récit où le passé entre en résonance avec une volonté toujours d’actualité de créer un monde plus près de valeurs humanistes.
La cinéaste nous présente son œuvre la plus récente. La projection de La ville d’un rêve sera précédée d’un mot d’introduction de la cinéaste et suivie d’un échange avec le public.
Annabel Loyola a travaillé en cinéma et en télévision à Paris et à Montréal avant de se lancer dans la production et la réalisation de ses propres projets.
Son premier long métrage documentaire sur Jeanne Mance La folle entreprise, Sur les pas de Jeanne Mance (2010) lui a valu la médaille de la Société historique de Montréal et est devenu le point de départ d’un processus historique qui a permis la reconnaissance officielle de Jeanne Mance comme fondatrice de Montréal en 2012.
Son deuxième film documentaire Le dernier souffle, au cœur de l’Hôtel-Dieu de Montréal (2017) a rejoint un vaste public à travers le monde.
La ville d’un rêve (2022) est son troisième long métrage documentaire et constitue, avec La folle entreprise et Le dernier souffle, le dernier volet d’une trilogie sur la fondation de Montréal.
Mardi 12 décembre 2023 à 19h
Centre multifonctionnel Guy-Dupré
500, rue Saint-Laurent, La Prairie
Prix d’entrée général: 10 $
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393
Au jour le jour, novembre 2023
Gloriette dans l’ancien jardin botanique des Frères de l’instruction chrétienne à La Prairie. (SHLM P50,S19,P19)
Omer Brosseau de La Prairie s’est marié avec Colombe Cardinal de Saint-Philippe en 1907. Ce sont mes grands-parents paternels. Ils habitaient sur une terre à La Prairie, rang de la Bataille Nord. De cette union sont nés quatre enfants : Germain, Jeanne, Estelle et Jean.
Germain Brosseau a fait des études à Saint-Hyacinthe à l’école de laiterie où il a obtenu son diplôme en agronomie. Il était aussi professeur de tir pour l’armée durant la Seconde Guerre mondiale. C’est dans ce cadre qu’il rencontre Denise Hamel, fille d’Adélard Hamel et de Joséphine Laroche, puisque trois des frères de la future épouse étaient également dans l’armée.
Mes grands-parents maternels, Adélard Hamel et Joséphine Laroche, eurent 14 enfants. Ma grand-mère est décédée lorsque ma mère Denise avait seulement 10 ans. Mes frères et sœurs et moi n’avons connu que sept des quatorze enfants Hamel : Robert, Lucien, Gérard, Baptiste, Lucie, Benoit et Denise. Les autres étant décédés avant nous, dont ma tante Éva, qui s’est occupée de ses frères et sœurs à la suite du décès prématuré de grand-maman Joséphine.
Au début de leur mariage, survenu le 14 mai 1940, mes parents Germain Brosseau et Denise habitent à Saint-Hyacinthe où naissent : Thérèse, Jean-Jacques et Michel.
Vers 1946, mon père Germain décide de revenir à La Prairie et de démarrer une laiterie.
Il construit sa maison et son futur commerce à l’actuel 751, du chemin de Saint-Jean, près de la voie ferrée. Hélas, la guerre en Europe fit en sorte qu’il n’a pas réussi à obtenir tout le matériel nécessaire pour démarrer la laiterie. Il décide alors de se réorienter. La maison étant construite, il se résout à transformer son projet de laiterie en un restaurant. La laiterie de la Madeleine deviendra donc le Buffet de la Madeleine, auquel il ajoutera une salle de réception.
Trois filles naîtront à La Prairie : Pierrette, Louise et Céline. Le restaurant fonctionnait très bien. Précurseur, mon père a par la suite ouvert le premier comptoir de crème glacée de la Rive-Sud. Il avait obtenu des diplômes lors de sa formation d’agronome et connaissait bien la fabrication de la crème glacée. Il a même reçu une certification de « goûteur de crème glacée » ! Germain Brosseau sera aussi le premier à faire du poulet rôti sur le charbon (BBQ). Durant une certaine période, il a même engagé des cuisiniers chinois.
Mon père avait beaucoup d’idées et était très habile de ses mains. Il nous a construit une piscine, ainsi que des jeux avec des échelles, des barres fixes et une glissade.
L’hiver, il construisait une très haute glissade destinée aux clients en plus d’entretenir une patinoire. Il a aussi fait venir à La Prairie des lutteurs célèbres à l’époque, dont Little Beaver (un lutteur de petite taille) et Johnny Rougeau.
Puis le restaurant s’est transformé en salle de réception. De nombreux couples de La Prairie et des alentours y ont fêté leur mariage. Il y eut également les couronnements des miss carnaval et des soirées de danse.
Papa devenait alors animateur de foule. Nous, les enfants, nous occupions souvent de nettoyer la vaisselle. Parfois, Germain Brosseau louait une salle additionnelle afin de répondre à la demande et célébrer deux noces simultanément. Cela représentait le service pour plusieurs centaines de convives en même temps. Pour faciliter le travail, mon père avait mis au point une machine à laver la vaisselle et même une « éplucheuse » de pommes de terre avec une machine à laver.
Denise l’a toujours accompagné. Avec ses six enfants et le restaurant, elle ne chômait pas. Elle aussi très habile de ses mains, Denise était une artiste-peintre. Elle a fait les beaux-arts. Elle avait aussi une écriture impeccable, stylisée. En plus, ma mère était bonne couturière et cousait nos vêtements.
Avec tous les jeux dont nous profitions, nous avions évidemment beaucoup d’amis.
Ma mère préférait que nos amis viennent à la maison plutôt que de nous voir partir chez les autres. Nous avons conservé le souvenir d’avoir eu beaucoup de plaisir avec nos amis à la maison.
Mes parents ont aussi participé aux fêtes locales : carnaval d’hiver, procession pour le mois de Marie, fêtes-anniversaires de la ville, etc. Germain a même fabriqué plusieurs chars allégoriques. Nous avons aussi organisé un bercethon.
Ma mère Denise faisait partie des Filles d’Isabelle, association féminine catholique, qui organisait plusieurs parties de cartes pour financer des œuvres de charité. Elle était la responsable, à titre de « régente », de la section de La Prairie nommée « Cercle Marie Reine des Prairies ». Mon père, de son côté, était membre des Chevaliers de Colomb.
Puis sont apparus des compétiteurs, d’autres restaurateurs se sont mis à offrir du poulet BBQ et à organiser des mariages.
La popularité du Buffet de la Madeleine a alors commencé à diminuer.
Mon père décide donc de terminer les contrats déjà engagés et de revenir à sa formation en agronomie. Il obtient un poste de gérant à la laiterie Dalpé et Frères à Saint-Chrysostome. En conséquence, la maison du chemin de Saint-Jean est vendue au début des années 1960 et nous déménageons alors au 131 rue Léon-Bloy à La Prairie.
Germain travaille chez Dalpé et Frères jusqu’à ce que l’entreprise ferme ses portes. À cette époque, il n’y avait pas de sécurité d’emploi ni de pension. Mon père se tourne donc vers un de ses gendres qui possédait des magasins de chaussures à Montréal. Ce dernier présente mon père à plusieurs manufacturiers de sacs à main.
À partir de ce moment, Germain et Denise font les marchés aux puces pour vendre des sacs à main. Germain achète des lots de sacs avec des défauts, les répare puis le couple va les vendre. Cela fonctionne très bien, mes parents travaillent l’été ; en hiver ils partent en Floride pendant un mois visiter leur fils Jean-Jacques, qui vit là-bas.
Hélas, le vieillissement amène des problèmes de santé. Lorsque mon père a commencé à être malade, ils ont cessé de se rendre dans les marchés aux puces.
Mon père Germain, après plusieurs années de maladie, est décédé le 24 mai 1990 à l’âge de 79 ans.
Ma mère Denise va vivre seule durant 17 ans. Elle s’organise bien et suit des cours de peinture à La Prairie. Elle vivra dans sa maison jusqu’à l’âge de 90 ans. Elle décède le 21 mars 2007.
À ce jour Thérèse, Michel, Pierrette et Louise sont vivants.
Jean-Jacques Brosseau nous a quittés le 20 décembre 2014 à l’âge de 71 ans.
Céline nous a quittés le 16 novembre 2022 à l’âge de 69 ans.
À l’automne nous faisions des soirées d’huîtres ou party d’huîtres et ces soirées étaient très populaires.
Huîtres à volonté et il y avait beaucoup de monde.
Étaient aussi offertes lors de ces soirées, la soupe aux huîtres et une soupe d’esturgeon.
Mon père pratiquait la pêche à l’esturgeon.
Je ne sais pas s’il faisait la soupe à partir de ses pêches, mais il en prenait de très gros.
Fascicule produit par les Frères de l’Instruction chrétienne
de La Prairie en 1951. (SHLM cote P177)
Note de la rédaction:
Madame Louise Brosseau a fait don de certaines archives se rapportant à sa famille, ainsi que l’album de photographies des mariages célébrés au Buffet de la Madeleine.
Les couples de mariés qui y apparaissent n’ont pu être identifiés. Si vous avez de la famille ou des amis dont la réception a eu lieu au Buffet de la Madeleine, communiquez avec nous !
Rassurez-vous, aucune fusillade ni autodafé de livres n’a eu lieu dans le Vieux-La Prairie !
Le titre fait référence à la fin de semaine du 29 septembre au 1er octobre durant laquelle le site patrimonial de La Prairie a fourmillé d’activités gratuites dans le cadre des Journées de la Culture.
Ainsi, une soixantaine de personnes a participé aux visites guidées offertes gratuitement par la SHLM.
Ces visiteurs ont d’ailleurs pu assister à la démonstration de tirs de mousquet au Parc du Rempart organisée par le Musée d’archéologie de Roussillon.
Ces salves qui ont eu lieu à trois reprises et le camp des reconstitueurs de la Garnison de Montréal faisaient échos à l’exposition sur l’histoire de la poudre noire qu’il était possible de visiter gratuitement, tout comme l’exposition permanente.
Parallèlement à ces activités gratuites, se déroulait à un jet de pierre du site patrimonial, l’activité majeure de financement et essentielle au fonctionnement de la SHLM :
la vente annuelle de livres d’occasion.
Et bonne nouvelle : un nouveau record de vente a été fracassé cette année dans les ventes. (Plus de 700 personnes sont venues bouquiner !)
Merci aux bénévoles qui ont travaillé durant toute l’année et plus intensivement durant la semaine précédent la vente. Bravo, votre travail est apprécié et indispensable !
Merci aussi à tous ceux et celles qui ont fait des achats, vous aidez deux fois plutôt qu’une : vos sous servent à financer la SHLM tout en offrant une seconde vie aux livres et aux casse-tête !
Douzième édition de la Semaine nationale de la généalogie
Afin d’accommoder nos membres et les chercheurs, la SHLM dispose de nombreux répertoires généalogiques ainsi que des abonnements à des sites de généalogie, dont Ancestry et Mes Aïeux.
À tous les ans en novembre, la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG) organise la Semaine nationale de la généalogie.
Du 18 au 25 novembre, les sociétés membres mettront sur pied diverses activités reliées à la pratique de la généalogie.
Cette année, la FQSG vous invite à faire connaître les publications des auteurs et autrices de votre région et à encourager ceux et celles qui ne l’ont pas encore fait, à plonger dans l’écriture de leurs histoires familiales.
Le lundi 20 novembre, la SHLM organisera une journée portes ouvertes afin d’initier les citoyens à la pratique de la généalogie. Pour plus d’infos, voir : https://www.federationgenealogie.com/fr/sng2023.
Bonne Semaine nationale de la généalogie !
Stéphane Tremblay, GFA
Président
L’histoire ornithologique du Québec: en direct du passé
par Réal Boulet
Inspiré de son ouvrage paru en 2022, le conférencier vous fera voyager dans le temps afin de retracer l’histoire de l’observation des oiseaux à travers les écrits d’une multitude de personnages.
Le projet vise d’abord à présenter les citations des personnages qui ont été des témoins privilégiés du territoire, puis à transporter l’auditoire dans un voyage ornithologique inédit à l’époque de la Nouvelle-France, du Bas-Canada et du Québec depuis la Confédération.
Réal Boulet est un ornithologue amateur de longue date. Ses connaissances sont le fruit d’années d’observation, d’expériences de terrain et d’une multitude de lectures.
Il se passionne également pour la photographie. Avec son épouse Ghislaine, il cumule une banque de plusieurs milliers de clichés représentant plus de 500 espèces ailées à travers le monde.
Avec en poche un baccalauréat en histoire générale et un cours d’ornithologie de l’Université Cornell, Réal Boulet a publié en 2022, aux éditions Crescendo!, l’ouvrage «L’histoire ornithologique du Québec en direct du passé ».
Le mardi 21 novembre à 19h00 au Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie, La Prairie
Membres SHLM : GRATUIT. Non-membres : 8,00$
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393
Au jour le jour, octobre 2023
1933 : Jardin d’expérimentation agricole chez les Frères de l’instruction chrétienne à La Prairie. (SHLM cote P50,S19,P36)
Indispensables au développement économique de l’Amérique du Nord britannique puis du jeune Dominion du Canada, les gens de cages sont à la base de la navigation et des échanges extérieurs en bois équarri, cette ressource imparable des chantiers navals. Alors que les eaux majestueuses du fleuve Saint-Laurent façonnent au XIXe siècle les corps des cageux (raftsmen) et les rendent agiles et robustes, Aimé Guérin se démarque superbement en tant que maître de cage.
Le monde maritime insolite des cages
Bien avant que les bateaux n’existent, le radeau primitif a constitué un moyen pour se déplacer sur l’eau. Même si le radeau archaïque des temps anciens n’a pas livré tous ses secrets, nous pouvons en revanche formuler certaines hypothèses basées sur nos observations actuelles en manœuvrant le radeau d’une tonne Le Saint-Laurent détenu par la Maison des Cageux. Il glisse docilement sur les eaux courantes continentales, il se navigue au vent avec une voile déployée, il répond aux rames et il imite la fonction d’une quille quand on exerce une pression sur ses flancs pour contrarier le vent latéral. Son touage est toutefois nécessaire pour accélérer la course, remonter au vent ou avancer à contre-courant.
Les radeaux utilisés au XIXe siècle sur notre grand fleuve sont à plusieurs points de vue remarquablement conçus, car ils permettent de transporter d’énormes quantités de bois. Les bois équarris, autrement dit « plançons » ou « bois carrés », sont ordonnancés dans un plan d’eau pour bâtir les radeaux. Ces radeaux qu’on appelle « cribes » dans la région de l’Outaouais ou « drames » dans la région des Mille-Îles, sont adaptés pour être efficacement assemblés afin de devenir une plateforme navigable de 8000 tonnes. Le pin est crucial dans sa construction, puisque cette essence fait flotter le bâtiment oblong. Sur les 500 à 1000 nautiques (925 à 1850 km) que chaque train de bois ou « cage » devra franchir pour atteindre le port de Québec, les obstacles fluviaux sont nombreux et redoutables. Ils accoutument les cageux à la fatigue, à l’endurance, à la ténacité, sans oublier qu’ils peuvent les mutiler ou les briser. Les formes brillantes et emportées des eaux camouflent les rochers et les hauts-fonds, imprimant leurs caprices à ceux qui le naviguent. Dans ce théâtre des excès et des extrêmes, les cageux divisent méthodiquement le train de bois en radeaux, ou en sections de radeaux, pour passer au travers des rapides ou des chutes sous l’œil avisé du maître de cage. Les radeaux tournillent, plongent et disparaissent sous l’écume froide alors qu’à bord les cageux s’agrippent à un mât ou se lient à un plançon gorgé de résine.
La cage du nord, comme on la désigne, provient de l’Outaouais. Elle couvre une superficie de 22 piscines olympiques ! Sa construction se distingue par l’usage de grosses chevilles de bois franc qui bloquent la structure de chaque radeau mesurant 40 ou 60 pi (12 ou 18 m) de long. En un tour de main, on couple les radeaux en brochant des chevilles de coin, en paire, au moyen de dosses à doubles trous. On les désunit en ôtant simplement ces pièces rustiques recouvertes d’écorce. Pour franchir sécuritairement les 686 nautiques (1271 km) de la rivière des Outaouais, une dizaine de glissoirs offrant une ouverture de 25 pi (7,6 m) sont aménagés pour laisser passer un cribe de 24 pi (7,3 m) de large. Dans la course effrénée du courant, le glissoir avale un à un les 200 cribes qui composent la cage et les crache plus loin en aval, à l’écart de la cascade. Les cageux déboucheront ultimement au lac des Deux-Montagnes après trois ou cinq semaines d’efforts prodigieux et ce, avant de savourer une halte à L’Abord-à-Plouffe qui borde la rivière des Prairies. Le train de bois sera avant peu sur le fleuve où les cageux du nord ont hâte de hisser pour une première fois les voiles afin de profiter d’un bon vent d’ouest, et ce, à l’égal des cageux du Haut-Saint-Laurent pour hâter la route des bois carrés jusqu’aux anses de Québec. Ce corps d’hommes, autant admiré que craint, est décrit à l’époque comme « les os et les tendons du Canada ».
Ces marins atypiques n’échappent pas aux stéréotypes ambiants. On les décrit fiers, arrogants et difficiles à mener. Au fur et à mesure que progressent leurs radeaux en saison, cette microsociété turbulente apporte aux communautés littorales des marginalités inquiétantes et des émotions imprévisibles. Serait-ce l’austérité de la nature entrelacée à la précarité de l’instant qui prédispose les cageux à la versatilité et à la jouissance immédiate ? Les esprits religieux et lettrés en vogue se montrent préoccupés de leur salut, mais les cageux sont une réalité nécessaire. Car les grands arbres de la forêt canadienne fournissent les mâts des men o’war constituant la colonne vertébrale de la flotte de guerre britannique.
Sur l’horizon de l’histoire, la silhouette musclée du maître de cage Jos Montferrand (1802-1864) se dresse en mât de beaupré à la proue de l’immense train de bois sorti des forêts profondes de l’Outaouais où se trouve le siège du plus grand chantier de bois au monde. Plus grande que nature, la légende de Montferrand marque à jamais l’épopée maritime des cageux tout comme le récit de la Chasse-galerie popularisé par Honoré Beaugrand (1848-1906) où les bûcherons — aussi sauteux de cages — voyagent bon train, par les airs, vers leur blonde. Encordé à la superstition du diable, le voyage surnaturel en chasse-galerie se calque typiquement sur le parcours des cages du nord connu en ce temps-là. Cinquante lieues courues en quelques heures grâce à une formule cabalistique, alors qu’il en prend autrement plus d’un mois vers 1823 !
Le Vieux Prince, maître de cage inégalé dans les rapides
Rien n’est laissé au hasard, tant pour les radeaux du nord que du sud. Découvrons maintenant cette route du sud qui a ses particularités hydrographiques ouvrant le champ à une autre méthode ingénieuse de fabrication des cages. La cage du sud, d’une longueur n’excédant pas 1000 pi (305 m), comporte généralement huit drames détachables répartis sur deux colonnes dans l’axe proue-poupe.
Le drame, lui-même, est composé d’un groupe de plus petits radeaux indivisibles dont l’ensemble mesure 60 pi x 250 pi (18 m x 76 m). Chacun de ces petits radeaux est formé d’une rangée de plançons disposés côte à côte, puis reliés entre eux à l’aide de traverses en rondin et de harts souples en cornouiller. Lorsque les billes ont une longueur de 60 pi (18 m), on peut compter jusqu’à 8 petits radeaux par drame, mais lorsque les billes ont 40 pi (12 m) il y a plutôt 12 petits radeaux par drame. Le drame peut comporter jusqu’à trois niveaux de bois, où le centre est placé perpendiculairement aux autres. Le niveau supérieur, hors de l’eau et exempt de harts, accueille les cabines des cageux. Dans les couches inférieures au pont, un espace d’environ 2 pi (61 cm) est prévu entre les extrémités des plançons conférant une certaine élasticité à cette terrasse de bois qui suit l’ondulation de l’eau.
Il faut savoir que la cage du sud doit résister à un extraordinaire dénivelé de quelque 200 pi (61 m) dans le corridor maritime Kingston-Montréal, sans possibilité de recourir à des chenaux de navigation. Ce voyage de 175 nautiques (325 km), effectué sous les commandements du chef de la cage, est une expédition casse-gueule de plusieurs jours.
Dans l’essaim des maîtres et pilotes qui font route sur les radeaux géants — tels Claude, Berthiaume, Brisebois, Plouffe, Jasmin, Lagacé dit Néro, Taillefer, Bélanger, Meilleur, Trudeau, Clermont, Gérard, Bourdeau, Leblanc, Vézeau, Boucher, Ailleboust, Lalonde, Leroux, Moïse, Duquette, Landrigg, Giroux, Menard — le maître de cage Aimé Guérin se distingue à la manière de Jos Montferrand.
D’aussi loin qu’on se souvienne, Aimé Guérin est surnommé Le Vieux Prince. Louangé autant qu’apprécié, ce nautonier hors pair est qualifié comme « l’as des rapides », « un vrai maître », « chief raftsman », « intrépide voyageur », « l’amiral de cette flotte étrange », « a great character, of the very best type of French-Canadian riverman », « le maître incontesté du Saint-Laurent », « le meilleur navigateur », « contremaître unique », « doyen des cageux », « célébrité comme guide de cages ».
Ce voyageur infatigable, à l’emploi de la compagnie D. D. Calvin, passera toute sa vie à bord des immenses trains de bois du sud qui lèvent les amarres à Garden Island près de Kingston. Sous l’autorité de ce vieux marin, la cage arrive toujours à destination et surtout, « il n’a jamais perdu un homme durant ses 500 voyages ». C’est donc dire que pendant trente-quatre ans, de 1875 à 1909, il fait florès ! Le petit-fils de Dileno Dexter Calvin décrira le Vieux Prince, en 1945, comme un homme aux grandes qualités qui cultive ses relations avec charisme et diplomatie.
Beau temps ou mauvais temps, Guérin mène avec habilité les cageux, alors que la navigation des cages est indissociable des grands risques associés à ces opérations gigantesques. Par exemple, aux rapides de Lachine, on majore l’équipage de la cage à 125 cageux. Il faut plus de bras, car les drames évolueront séparément. Durant ce passage fiévreux, les longues rames s’emballent dans les eaux impétueuses du fleuve. Les nerfs sont à fleur de peau au sein de cette Charybde et Scylla. Lorsque l’ensemble des drames sortent enfin des rapides endiablés, la cage minorée est rassemblée pour filer vers l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent. Des scènes nouvelles, belles et toujours changeantes s’offrent jour après jour à la vue des Voyageurs, dont les chants se propagent sur les eaux.
Sir Adolphe-Basile Routhier, auteur du chant patriotique Ô Canada en 1880, immortalise sa rencontre avec les cageux dans Souvenirs d’enfance : « Chaque cage avait son escouade de rameurs qui obéissaient aux cris cadencés du guide. Du rivage, on entendait leurs chants (…) Je ne pouvais me lasser d’écouter les voix robustes et souvent très belles de ces infatigables chanteurs. » Non moins interminable que le paquebot transatlantique Queen Mary, le train de bois fuselé descend le fleuve avec son équipage qui anime gaiement ce village flottant composé de maisonnettes, mâts, voiles, rames, grappins ou ancres, drapeaux, etc.
C’est un spectacle pittoresque apprécié des riverains qui contemplent aux aguets Aimé Guérin diriger ce tapis de bois ondulant au gré des eaux du Haut-Saint-Laurent, annoncer des rapides violents (Galop, Plat, Farran’s Point, Long Sault, Coteau, Cèdres, Cascades) ou là-bas un récif, sauter les rapides près de l’île au Diable, bondir à l’avant de la cage pour éviter un pilier d’un pont ou coordonner le travail titanesque de désassemblage et d’assemblage de la cage en huit drames avec l’aide des remorqueurs, commander les pilotes des drames, corriger les mauvaises manœuvres des cageux en abattant parfois sa colère avec des épithètes colorées « Crapaud » ou « Bout d’enfer », distribuer aussi des mots d’encouragement, porter la voix au-dessus du fracas des eaux et des bateaux à vapeur, renouveler aux étapes l’équipage de cette île agitée et bien sûr, payer les hommes.
Moment saisi à la photographie argentique, Aimé Guérin s’agenouille parfois dans une prière pour protéger ce village vacillant et sur grâce exaucée, il se rendra une fois de plus à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Tout près, c’est à l’hôtel Riendeau de Montréal qu’il expédie fidèlement ses télégrammes à l’office de Garden Island pour transmettre son bulletin de nouvelles et être informé de son convoi ultérieur. C’est l’appel d’une prochaine aventure. Son excellente réputation comme maître de cages irradie tous les cercles, francophones et anglophones, attirant les plus audacieux à vivre sous sa protection une descente du fleuve sur une cage. Il recueillera de nombreux hommages durant sa longue carrière de voyageur.
Alors que le caractère du personnage est immortalisé de son vivant dans ce classique littéraire québécois Marie Calumet, nombreux sont les journaux, les revues et les livres qui dépeignent sa hardiesse, son humour et sa bravoure. Pensons notamment à A Corner of Empire, A Saga of the St. Lawrence, Lights on the St. Lawrence, Patterns of Canada, Les cageux, Le Vieux Prince, The Raftsmen, The Story of Garden Island, L’empire maritime Garden Island, Wolfe Island. Ils vous raconteront que c’est un homme d’une trempe exceptionnelle ! Ils ont fixé à l’encre la singularité de ce monde maritime.
Saviez-vous que la Maison des Cageux du fleuve Saint-Laurent, avec l’appui de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine et de surcroît quinze autres partenaires, a initié la démarche officielle pour faire reconnaître Aimé Guérin à titre de grand personnage historique du Québec ? Esquissons-le à grands traits. Mieux connu sous le prénom d’Aimé, Pierre Aimé Guérin est le fils du cultivateur Jean-Baptiste Guérin (1808-1862) et de Florence Trudeau (1814-1839) dont la destinée est unie à la paroisse de La Prairie le 2 mars 1829. Seul enfant issu de cette union, Aimé naît le 29 juin 1832 dans la maison familiale de la côte Sainte-Catherine. À l’âge de 7 ans, Aimé perd sa mère qui décède le 17 octobre 1839. Six ans plus tard, son père Jean-Baptiste Guérin marie en seconde noces Adélaïde McNeil (1828-1874) qui lui donnera en 1853 un deuxième fils, Édouard, frère consanguin d’Aimé. Aimé Guérin épouse le 21 septembre 1852 Léocadie Beauvais (1832-1902), tous deux à l’aube de leur vingtaine. Cette famille sainte-catherinoise aura neuf enfants entre 1855 et 1870 dont la téméraire Albina Guérin. Le prince des cageux devient veuf le 13 décembre 1902 et, à l’âge de 77 ans, s’éteint le 6 août 1909. Aimé Guérin repose au cimetière de La Prairie.
Les cageux honorés
Les exploits des cageux sont devenus le levain naturel d’un riche répertoire culturel. Les Octave Crémazie, Louis Fréchette, Gaëtane de Montreuil, Pamphile Le May, Nérée Beauchemin, Charles Gill, William Chapman, Alfred Desrochers, Charles Dickens, Jules Verne, Honoré Beaugrand font encore résonner cette épopée maritime jusqu’à nos jours et encore pour longtemps…
Isabelle Regout et Alexandre Pampalon
Experts de l’ère des cages
Co-fondateurs de la Maison des Cageux du fleuve Saint-Laurent
L’automne à la SHLM
L’automne est arrivé et nous vous invitons à noter dans vos agendas les principales activités à venir :
Un bel automne à tous.
Stéphane Tremblay, président
Généalogie et diversité des origines par Réal Houde
Dans cette conférence sera abordée la thématique de l’universalité de la généalogie et celle de l’importance de documenter sa propre histoire et son ascendance pour soi-même, pour les membres de sa famille et pour les générations à venir.
La discussion généalogique peut être une occasion de partage, de rencontres diverses et de comprendre que chaque être humain fait partie d’une histoire plus grande, plus complexe qu’on peut le penser.
Le conférencier partira de quelques expériences vécues pour, ensuite, diriger la discussion vers la dimension universelle et potentiellement rassembleuse de la généalogie.
Passionné de l’histoire des francophones d’Amérique et de l’immigration, Réal Houde est détenteur d’un doctorat interdisciplinaire en Études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke.
Il possède également la certification GFA (Généalogiste de filiation agréé) de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie. Professionnel de l’éducation à La Prairie depuis 1990. En plus d’être auteur d’ouvrages et d’articles, il est régulièrement invité à animer des conférences.
Cette conférence s’inscrit dans une démarche de recherche continue sur l’histoire de notre coin du monde, notamment par la reconnaissance de la diversité des origines.
Le mardi 17 octobre à 19h00 au Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie, La Prairie
Membres SHLM : GRATUIT. Non-membres : 8,00$
Pour information : www.shlm.info, 450-659-1393
Au jour le jour,
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