Bulletins

Au jour le jour, octobre 2013

Musée d'archéologie de Roussillon

Musée d'archéologie de Roussillon
Situé au 214, rue Saint-Ignace à l’intérieur du site patrimonial déclaré, le musée sera ouvert les samedis et dimanches de 9 h 30 à 16 h30, jusqu’au 23 juin 2014. Du lundi au vendredi, le musée accueille des groupes sur réservation au 450-984-1066. ...
Souper annuel
Souper annuel le 26 octobre à 18 h au Complexe Saint-Laurent 500, rue Saint-Laurent, La Prairie Au menu : méchoui de porc à volonté et vin Organisez votre table de 8 personnes Prix : 40 $ par personne Les billets sont disponibles auprès de notre coordonnatrice Mme Johanne Doyle. Tél : 450-659-1393 ...
Visite au Musée d'archéologie de Roussillon
Sis au 214, rue Saint-Ignace à La Prairie, le musée d’archéologie de Roussillon a ouvert ses portes au grand public le 14 septembre dernier. Le musée est sous la responsabilité de M. Simon Saint-Michel. Celui-ci est secondé par madame Andréa Leclerc, une jeune diplômée en muséologie chargée de guider les visiteurs, ainsi que par Frédéric Hottin, archéologue. Dès l’entrée, le visiteur se retrouve devant une mosaïque de onze photographies, chacune représentant un élément caractéristique d’une des municipalités de la MRC de Roussillon. Bien qu’on y reconnaisse aisément le moulin de l’île Saint-Bernard à Châteauguay, la maison Melançon de Candiac ou encore les vieilles locomotives de chez Exporail, on ne saurait en dire autant pour les municipalités de Delson, Saint-Mathieu, Mercier ou Saint-Philippe qui sont représentées par des maisons anciennes inconnues de la majorité des visiteurs. Bref, ces photos ne sont pas toutes pertinentes et le visiteur apprécierait sans doute qu’on identifie et qu’on situe avec précision les maisons censées représenter chacune des municipalités. L’espace consacré aux expositions est bien aéré et très éclairé. L’étalage est partagé entre une exposition permanente unilingue, qui occupe les deux tiers de la surface, et une exposition temporaire bilingue destinée aux jeunes familles. L’exposition permanente est entièrement consacrée à la présentation d’artefacts caractéristiques de six grandes périodes historiques : La première période, intitulée Témoins importants de la préhistoire, s’étend de 11950 B.P. (Before Present, c’est-à-dire avant 1950 ; sur la ligne du temps on a traduit BP par AA, c’est-à-dire avant aujourd’hui) jusqu’à l’an 950 de notre ère et témoigne de la présence amérindienne dans la région de La Prairie. On y apprend que les Amérindiens se déplaçaient autrefois grâce aux nombreuses voies d’eau, exploitant les ressources naturelles (pierres, gibiers, poissons, coquillages etc.) et abandonnant des restes qui témoignent aujourd’hui de leur régime alimentaire, de leur ingéniosité et de leur adaptation au milieu. La seconde période va de 1534 (premier voyage de Jacques Cartier) à 1687, année de la construction du fort de La Prairie. Elle met en lumière l’arrivée des Européens et propose des éléments de la culture domestique des Français qui allaient graduellement faire souche sur les rives du Saint-Laurent. Nous sommes d’avis que l’ajout de schémas situant les tessons de poterie dans l’ensemble du vase faciliterait la compréhension. La troisième période, La Nouvelle-France s’enracine, débute en 1691 au moment de l’attaque du fort de La Prairie par Peter Schuyler et s’achève avec la Conquête de 1759. À travers la colonisation, l’agriculture, le développement du commerce et l’arrivée d’habiles artisans une nouvelle société s’organise : moulins à farine et à scier, chantiers navals etc. L’importance du fort de La Prairie est soulignée par la présence de onze segments de pieux de l’ancienne palissade. Près de la moitié de ces pièces de bois qui datent de la première moitié du 18e siècle, sont de cèdre blanc et les autres d’épinette. Nous regrettons l’absence de plan du périmètre ou encore d’un dessin de ce à quoi ressemblait le fort de La Prairie. La quatrième période intitulée La Conquête : changement de régime, tensions politiques et modernité, couvre la phase qui va du Traité de Paris (1763) jusqu’à l’Acte d’Union de 1840. Une époque caractérisée par l’arrivée des bateaux à vapeur, la construction du premier chemin de fer, l’abolition du régime seigneurial et les rébellions de 1837 et 1838. La cinquième période, Des pas de géants, épisode centré sur l’industrialisation, s’étend de 1854 à 1940, année au cours de laquelle les femmes du Québec obtinrent le droit de vote. C’est l’âge d’or des chemins de fer et l’ère de la naissance de nombreuses industries. Enfin la période qui s’étend de 1950 jusqu’au début du 21e siècle est traitée de façon très sommaire et s’attarde presqu’essentiellement au développement des voies de communication (ponts et autoroutes) ainsi qu’au phénomène de l’urbanisation. Seule illustration de cette période, un reportage filmé sur l’inauguration, en 1959, de la voie maritime du Saint-Laurent par la reine Élizabeth. ...
Hommage à M. François-Bernard Tremblay
Peu de nos membres savent que, depuis octobre 2009, la qualité exceptionnelle de nos publications est due au travail de M. François-Bernard Tremblay. M. Tremblay, qui est également membre de notre conseil d’administration, est designer graphique de profession. En plus de la mise en page des 50 derniers numéros du Au jour le jour, M. Tremblay s’est chargé de la mise en page de deux livres publiés par la SHLM, ainsi que celle de nombreux documents reliés à nos activités estivales. Nous tenons, au nom des membres de la SHLM, à lui manifester toute notre appréciation et notre admiration. ...
Visite au Musée d'archéologie de Roussillon (suite)
Aux artefacts qui témoignent de ces différents périodes historiques, s’ajoutent deux grands bacs de sable destinés à faire découvrir aux enfants les principes de base des fouilles archéologiques. Quant à l’exposition temporaire, moins savante et plus ludique, elle invite le visiteur à parcourir les histoires fantastiques ainsi que les mythes et légendes de chez-nous. Les enfants peuvent y écouter les histoires de conteurs d’ici, prendre place dans le canot de la chasse-galerie ou encore s’installer dans une cabine téléphonique pour y enregistrer leur propre récit imaginaire. Les plus âgés s’attarderont sans doute devant la vitrine qui présente les différents outils du chasseur de créatures maléfiques. Le sous-sol de l’édifice abrite une réserve de plusieurs centaines d’artefacts tirés des nombreuses campagnes de fouilles archéologiques des trente-cinq dernières années. Ces objets sont réservés à l’étude par des étudiants en archéologie. Plusieurs de ces articles pourraient également servir à des conférences d’initiation à l’archéologie dans les écoles et les sociétés d’histoire de la MRC de Roussillon. Bref, malgré quelques lacunes, l’endroit est agréable et bien aménagé. Une explication sur le pourquoi de la présence d’un musée d’archéologie à La Prairie s’impose d’entrée de jeu, d’autant qu’une majorité des artefacts proviennent du sous-sol du site patrimonial déclaré. Pourtant les textes de présentation sont muets à ce sujet. De plus, il est clair que pour apprécier pleinement la valeur et les enseignements de l’exposition permanente (c’est-à-dire l’exposition archéologique), le visiteur gagnerait à opter pour une visite guidée. Difficile pour un non initié de s’y retrouver sans quelques explications supplémentaires. Notons également au passage que les inscriptions identifiant les divers artefacts gagneraient à être plus visibles et l’éclairage devra à certains endroits être réorienté à certains endroits de façon à ne pas éblouir les visiteurs lorsqu’on regarde les objets exposés dans les vitrines. Les textes de présentation sont de qualité inégale. Certains, d’ailleurs, recèlent quelques imprécisions et souffrent de la volonté évidente du rédacteur de nommer au moins une fois chacune des municipalités de la MRC. L’endroit mérite d’être visité pour l’accueil, la qualité et le contenu des expositions. La présence dans le Vieux La Prairie d’un musée régional marque un jalon dans le développement des activités culturelles de la MRC. Avec le temps et quelques ajustements, le Musée d’archéologie de Roussillon deviendra un arrêt incontournable pour toute personne manifestant quelque intérêt pour l’histoire et l’archéologie. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence : Les patriotes de 1837-1838 : manuscrits et imprimés - une collection commentée
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, septembre 2013

Équipe de baseball de la Briqueterie Saint-Laurent

La belle histoire du patrimoine terrien de François Mailloux, alias Francis
En 1861, dans la côte Saint-François-de-Borgia ou rang de la Bataille, François Mailloux occupe les lots 23 et 27. Ils sont situés de part et d’autre du lot 24 marqué en rouge sur l’extrait de la carte de Joseph Rielle qui figure ci-dessus. Il avait acquis ces deux lots de John McIntosh, le 8 septembre 1860. On peut facilement supposer qu’il avait l’oeil sur le lot 24 qui, une fois en sa possession, lui aurait permis de réunir en un seul grand domaine les trois lots 23, 24 et 27. Chacun mesurait environ 3 arpents de front sur une trentaine de profondeur, sauf le lot 27. Ce dernier s’arrêtait au chemin de la Bataille, la partie située au nord-ouest du chemin formant les lots 25 et 26. Dans l’extrait de la carte de Rielle, la bordure noire indique les limites du rang. La ligne brisée verticale qui le traverse de bas en haut représente le chemin de Saint-Jean. Une ligne courbe va de gauche à droite, se redresse, coupe les lots dont les lots 23, 24 et 27 puis le chemin de Saint-Jean. Il s’agit du chemin de la Bataille. À gauche du chemin de Saint-Jean, il se nomme « chemin de la Bataille Nord » et à droite, « chemin de la Bataille Sud ». C’est finalement le 25 octobre 1875 que François Mailloux alias Francis, comme l’on retrouve dans certains actes notariés, a pu atteindre son objectif en achetant le lot 24 de Moïse Métras. À partir de ce moment, il possède les trois premières terres du rang de la Bataille Nord, à partir du chemin de Saint-Jean, à l’exception des lots 25 et 26, situés du côté nord-ouest du chemin de la Bataille. François Mailloux est né le 25 juin 1836 et baptisé le même jour à La Prairie. Il était le fils de Pierre Mailloux et de Monique Mercille. Il épouse Onésime Huberdeau à Longueuil le 11 février 1861. Il décédera le 11 juin 1913 et sera inhumé le 13 suivant à La Prairie à l’âge de 77 ans. Suite au décès de François, deux de ses fils, Hormidas et Armand, se partageront le domaine. Puis, Armand possédera seul les trois lots de 1922 à 1942. Enfin, deux des fils d’Armand, soit Lucien et Germain, partageront le domaine avec leur mère Rose-Alma Moquin, après le décès de leur père en 1950. En 1962 : coup de théâtre ! Le patrimoine de François passe aux mains d’un industriel italien. L’année suivante, ce dernier vend les trois terres à une société basée au Liechtenstein. Le patrimoine en entier devient alors la propriété d’une société étrangère à numéro. Mais, l’histoire des trois terres de François Mailloux ne se termine pas ainsi. En 1985, Adrien Bisson a l’oeil sur un des lots concernés. Problème: la société qui en est propriétaire ne veut vendre que l’ensemble des trois lots. Prenant son courage à deux mains devant un investissement considérable, Adrien décide finalement d’acheter le tout de ladite société étrangère. Ce faisant, il rapatrie en quelque sorte le patrimoine de François Mailloux. Adrien Bisson n’est nul autre que l’époux de Gaétane Mailloux, la fille de Lucien cité précédemment. Gaétane est l’arrière petite- fille de François, alias Francis, lequel comme nous tous est sans doute bien heureux du dénouement de la belle histoire de son patrimoine terrien.   SOURCES CONSULTÉES Registre de la paroisse La-Nativité-de-la-Sainte-Vierge de La Prairie (Fonds Drouin) Registre de la paroisse Saint-Antoine-de-Pade de Longueuil (Fonds Drouin) Chaîne des titres des lots #27 et #24 de la côte concernée, J. Joly, SHLM 2009 Registre foncier du Québec en ligne Commission de toponymie du Québec ...
Commémoration des 175 ans de l'insurrection des Patriotes de 1838
Afin de rappeler à la mémoire le soulèvement populaire de 1838, vous êtes invités à une foire patrimoniale qui aura lieu à Napierville les 19 et 20 octobre 2013. Pour l’occasion, une dizaine d’exposants et de conférenciers se donneront rendez-vous dans le village désigné à l’époque comme camp central par les Frères Chasseurs de 1838. Un nouveau circuit patrimonial sera également dévoilé dans la municipalité de Napierville. Dans la foulée de cet événement, on assistera en octobre et novembre 2013 à l’éclosion de plusieurs initiatives dans divers secteurs de la Montérégie : monument commémoratif, place des Patriotes, ballade, panneaux d’interprétation et autres. Tous les lieux dédiés à une meilleure connaissance de 1838 seront éventuellement reliés dans un circuit patrimonial chapeauté par le groupe Commémoration 1838. Une page Facebook permettra de faire connaître les dernières découvertes et initiatives du groupe. COORDONNÉES DE LA FOIRE : Centre communautaire de Napierville 262, rue de l’Église (entrée et stationnement via la rue Saint-Alexandre) Les 19 et 20 octobre 2013, de 9 h à 17 h, entrée libre. ...
Nouvelle coordonnatrice à la SHLM
Après trois années de service à titre de coordonnatrice de la SHLM, madame Marie-Hélène Bourdeau nous a quitté pour occuper un poste à temps plein au Club des petits déjeuners. Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur dans ses nouvelles fonctions. C’est avec enthousiasme que nous accueillons notre nouvelle coordonnatrice, madame Johanne Doyle, une résidente de La Prairie. ...
La fin d'un été
Grâce à nos trois guides étudiants, Stéfanie Guérin, Marianne Bissonnette et Étienne Dionne-Pérusse, l’été 2013 s’est avéré aussi fructueux que par les années passées au niveau de l’achalandage. Le théâtre de rue, les visites guidées et le rallye GPS demeurent des activités convoitées par nos nombreux visiteurs. Notre saison estivale prend fin avec les journées de la culture à la fin de septembre. ...
Décès de M. Laurent Houde
Le 22 juin dernier décédait à Saint-Jean-sur-Richelieu le docteur Laurent Houde. Originaire de La Prairie et époux de Mme Françoise Lamarre, il était membre de la Société d’histoire depuis de nombreuses années. Depuis 2006, plusieurs textes de M. Houde ont été publiés dans notre bulletin mensuel. Le médecin devenu écrivain y racontait avec humour l’histoire et les travers de personnages de La Prairie qui avaient habité son enfance. La SHLM perd un fier et fidèle collaborateur. ...
La Revue française de Généalogie
Depuis janvier 2013, grâce à la bibliothèque Léo-Lecavalier, nous sommes abonnés à La Revue française de Généalogie. Cette publication, qui en est à sa 34e année d’existence, est diffusée dans l’ensemble de la francophonie. Les articles portent surtout sur la généalogie en France mais plusieurs articles sont universels. Une fois par année, on y publie un numéro spécial consacré à la recherche généalogique sur Internet. Ce numéro spécial est accompagné d’un CD-Rom qui permet d’accéder directement aux sites internet selon la région recherchée. Voici un aperçu des articles publiés cette année : – Crimes et délits : la violence ordinaire au village ; – Archives en ligne : encore du nouveau sur Internet ; – Détruire ou conserver ? Le tri sélectif des archives ; – Une religieuse parmi vos ancêtres ; – Belgique : l’état civil en ligne ; – Symbolique militaire : la méthode d’identification. Les numéros sont conservés dans la bibliothèque de la SHLM et le CD est disponible auprès de notre coordonnatrice. ...
Invitation
La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine est heureuse de vous inviter au lancement du livre intitulé La Prairie – Histoire d’une ville pionnière par Gaétan Bourdages. En préparation des fêtes qui marqueront, en 2017, le 350e anniversaire de l’endroit, ce livre raconte comment les résidents de La Prairie réussirent à triompher des nombreux défis auxquels ils furent confrontés. Le lancement aura lieu le 6 octobre 2013 à 14 h à la bibliothèque Léo-Lecavalier sise au 500, rue Saint-Laurent à La Prairie. Vos parents et amis sont également les bienvenus. ...
Souper annuel de la SHLM
Le souper annuel de la SHLM aura lieu samedi le 26 octobre à 18 h, à la salle Circé du complexe Saint-Laurent situé au 500, de la rue Saint-Laurent. Au menu : méchoui de porc à volonté. Billets : 40 $ par personne. Réservations au 450-659-1393. Nous vous attendons en grand nombre. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: L'histoire des moulins à vent
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Jean Joly Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, juin 2013

Joueurs de croquet rue Saint-Georges vers 1925. On aperçoit derrière l'ancienne église protestante.

Activités estivales
Si pour l’immense majorité de la population l’été est la saison des vacances, il en est tout autrement à la Société d’histoire. La belle saison est pour nous une période très achalandée durant laquelle les nombreux visiteurs se croisent à travers les différentes activités qui leur sont proposées. Nous suggérons à nos membres d’accompagner leurs parents et amis dans l’une ou plusieurs de ces animations : Exposition sur la façon dont la population du Haut-Richelieu a vécu la Seconde Guerre mondiale. Visites guidées du site patrimonial protégé (visite à l’intérieur du périmètre de l’ancienne palissade ou parcours des 12 panneaux d’interprétation en archéologie). Rallye GPS (géocachette) en famille, un tout nouveau parcours est proposé aux participants. Saynètes de Marchez dans l’ombre du passé; une représentation théâtrale dans les rues du Vieux La Prairie inspirée de l’histoire et des légendes locales. Bon été à tous ! ...
D’un congrès à l’autre
Cette année, les congrès conjoints des deux fédérations dont notre Société d’histoire est membre (la Fédération Histoire Québec et la Fédération québécoise des sociétés de généalogie) avaient lieu à l’hôtel Le Montagnais de Saguenay (arrondissement de Chicoutimi) les 17, 18 et 19 mai derniers. La tenue de ces congrès coïncidait également avec le début des festivités du 175e anniversaire de l’ouverture à la colonisation de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ces congrès avaient pour thème « La relève dans les organismes en patrimoine ». La SHLM y était représentée par les personnes suivantes : M. Stéphane Tremblay, M. Albert Juneau, Mme Marie-Hélène Bourdeau et M. Jean L’Heureux. VENDREDI 17 MAI La conférence inaugurale du congrès avait lieu sur site de la Pulperie de Chicoutimi, qui abrite le Musée Régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce vaste complexe d’animation culturelle et touristique a pour mission de préserver et de mettre en valeur le patrimoine de la région. Il a aussi un caractère artistique et on y retrouve, transportée sur place dans son intégralité, la maison Arthur-Villeneuve, exemple typique d’art naïf québécois. Sous le thème de « La relève : un thème cher à notre organisation », la conférencière, Mme Liz Gagné, présidente de la Commission scolaire des Rives-du- Saguenay, nous a présenté un tour d’horizon des efforts de recrutement et de protection du patrimoine mis en oeuvre par cette institution et ses bénévoles depuis plus de vingt ans, dont la restauration des archives après l’inondation de 1996. SAMEDI 18 MAI Les participants ont eu droit à trois ateliers le 18 mai. Le premier traitait de l’importance de l’enseignement de l’histoire de l’école primaire à l’université. Le but de cet atelier était de faire état de la place de l’histoire dans le curriculum scolaire québécois. La discussion fut Le Musée de la Pulperie amorcée par un panel de quatre enseignants en histoire issus des différents niveaux d’enseignement. Après un bref survol de ce qui est enseigné à chaque niveau, les participants étaient invités à livrer leur opinion et à poser des questions aux quatre spécialistes. Questions et commentaires se répartissaient en deux catégories. D’une part, les sociétés d’histoire déplorent que l’histoire locale soit peu ou pas enseignée par les différentes institutions scolaires présentes dans leur milieu. Ce qui explique que plusieurs bénévoles de ces sociétés d’histoire n’hésitent pas à entrer en contact avec les enseignants de leur région afin de proposer pour leurs élèves un atelier d’histoire locale ou encore d’organiser des visites guidées d’un site patrimonial local. D’autre part, il y a des sociétés d’histoire qui, possédant peu de ressources et de bénévoles, préfèrent travailler de pair avec les citoyens de leur région afin d’accumuler photographies et informations historiques dans le but de constituer une collection d’archives. D’ailleurs, au cours du déjeuner des délégués des différentes sociétés membres de la FHQ, il fut décidé par les participants d’exercer des pressions dans les écoles et les Commissions scolaires de leur région afin d’obtenir la mise en place d’un cours (ou d’un programme) sur l’histoire locale. Le second atelier de cette journée consistait en une conférence de M. Éric Tremblay, historien, sur La Société des Vingt-et-Un et l’ouverture du Saguenay (1838-1842). Enfin, pour le dernier atelier, on nous proposait une visite libre du Musée du Fjord situé à La Baie. CONFÉRENCES Plusieurs conférences étaient également offertes aux congressistes au cours de cette fin de semaine. Soulignons en particulier une table ronde sur la place des jeunes dans les organismes voués à la protection du patrimoine au cours de laquelle les jeunes participants ont échangé sur les moyens à utiliser pour recruter des jeunes et les impliquer dans nos organismes. Voici quelques-unes des idées retenues : Recruter les jeunes des programmes d’histoire du cégep et de l’université Diversifier les activités; les jeunes sont plus participatifs qu’observateurs Varier le lieu des conférences; brasseries, restaurants, musées, etc. Rajeunir l’image de nos organismes; vocabulaire, couleurs, logo, images, etc. Avoir une page Facebook active Profiter des subventions disponibles au Forum Jeunesse de notre région Une autre conférence proposait trois modèles de financement des sociétés d’histoire et des organismes en patrimoine. Les trois conférenciers ont présenté chacun leur modèle de financement respectif. Dans les trois cas, les organismes s’autofinancent à au moins 50 % grâce à des activités qu’ils ont eux-mêmes créées. Visites guidées et visites éducatives Services d’archivage (traitement, classement, conservation, etc.) Consultation en patrimoine architectural Services de recherche historique DIMANCHE 19 MAI Monsieur Gaston Gagnon du Ministère de la Culture et des Communications a présenté la nouvelle loi du patrimoine dans l’atelier de formation du dimanche après-midi. L’essentiel de son exposé portait sur les nouvelles responsabilités des municipalités en matière de patrimoine. Le principal constat fut que les représentants des sociétés d’histoire sont beaucoup moins optimistes que monsieur Gagnon et son ministère quant aux interventions futures des municipalités en faveur du patrimoine. La position de monsieur Gagnon reflète la documentation du ministère mise à la disposition des municipalités, en particulier, le « Guide pratique destiné aux municipalités » et le document intitulé « À propos de la Loi sur le patrimoine culturel ». L’optimisme du MCC repose sur la possibilité offerte désormais aux municipalités de jouer un rôle plus actif en matière de patrimoine dans des domaines que ne prévoyait pas la Loi sur les biens culturels de 1972. Les nouveaux champs d’intervention des municipalités concernent les paysages culturels patrimoniaux, le patrimoine immatériel, les personnages, les événements et les lieux historiques. Selon monsieur Gagnon, certaines municipalités et régions comme la Gaspésie ont ouvert la voie en ce qui touche les paysages culturels, les événements et les lieux historiques. Le scepticisme des sociétés d’histoire tient à l’indifférence des municipalités vis-à-vis du patrimoine. Il faut nous donner du temps, car le non-engagement des municipalités réflète le désintéressement d’une bonne partie des citoyens. La culture n’a pas toujours la cote et, pour qu’elle gagne des rangs dans l’échelle des priorités municipales, elle doit compter sur des appuis plus larges, au-delà du cercle étroit des combattants habituels. La ville de La Prairie se réclame du développement durable. Or, les villes et régions innovatrices dans ce domaine se font une obligation d’inclure la culture dans leur planification. C’est ainsi que la culture forme une composante essentielle du développement durable, au même titre que les dimensions économiques, sociales et environnementales. La compréhension et l’application de cette nouvelle loi sur le patrimoine requièrent d’éventuels intervenants l’acquisition et la compréhension d’une nouvelle terminologie. Nous citons ici deux exemples de définitions qui prêtent flanc à interprétation parce que, à notre avis, elles ratissent trop large : « patrimoine immatériel » : les savoir-faire, les connaissances, les expressions, les pratiques et les représentations transmis de génération en génération et recréés en permanence, en conjonction, le cas échéant, avec les objets et les espaces culturels qui leur sont associés, qu’une communauté ou un groupe reconnaît comme faisant partie de son patrimoine culturel et dont la connaissance, la sauvegarde, la transmission ou la mise en valeur présente un intérêt public; « paysage culturel patrimonial »: tout territoire reconnu par une collectivité pour ses caractéristiques paysagères remarquables résultant de l’interrelation de facteurs naturels et humains qui méritent d’être conservées et, le cas échéant, mises en valeur en raison de leur intérêt historique, emblématique ou identitaire; Ajoutons à cela les expressions suivantes : aire de protection, document patrimonial, objet patrimonial, site patrimonial et bientôt la confusion s’installe et rien ne se fait. Il n’en demeure pas moins que ces congrès furent bien organisés et fort enrichissants pour tous ceux qui y participèrent. À noter que le prochain congrès de la FHQ aura lieu à Joliette au printemps 2014 (probablement les 23, 24 et 25 mai) avec pour thème les Acadiens, leur déportation et leur arrivée dans la région de Lanaudière au cours de la décennie 1760. ...
Prix du Bénévolat Honorius-Provost
Le prix du Bénévolat Honorius-Provost vise à reconnaître et à mettre en valeur le travail bénévole d’individus oeuvrant dans les sociétés membres de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec. Le récipiendaire 2013 du prix Honorius-Provost est M. Stéphane Tremblay, 1er vice-président de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.   Sur la photo, M. Richard Bégin, président de la Fédération Histoire Québec (FHQ) remet le prix Honorius-Provost à M. Stéphane Tremblay. ...
Prix Léonidas-Bélanger
La SHLM était en nomination pour l’obtention du prix Léonidas-Bélanger (volet événement). Ce prix (volet événements et réalisations) est destiné aux sociétés d’histoire, de patrimoine et de généalogie membres de la FHQ et vise à reconnaître le travail exceptionnel de ces sociétés auprès de la population de leur milieu. Hélas la SHLM n’a pas remporté ce prix dont voici les gagnants : La première place a été remportée ex aequo par l’Atelier d’Histoire Hochelaga- Maisonneuve, pour son exposition « L’École d’antan 1860-1960 » et par la Société historique de Bellechasse, pour son « Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Bellechasse ». Un deuxième et un troisième prix ont également été attribués au Musée de l’Auberge Symmes (Musée d’Aylmer) Gatineau, pour sa Fête d’antan, et à la Société généalogique canadienne-française, pour son Salon des auteurs 2012. ...
Nos participants aux congrès
On reconnait dans l’ordre habituel, assis : Marie- Hélène Bourdeau, Bernard Bilion et Marie Gagné. Debout : Stéphane Tremblay, Albert Juneau et Jean L’Heureux. ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Marie-Hélène Bourdeau Albert Juneau Stéphane Tremblay Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, mai 2013

Premier camion de l'imprimerie des Frères de l'Instruction chrétienne en 1913.

Un beau succès
Grâce au travail assidu d’une formidable équipe de bénévoles, notre vente de livres usagés a connu encore une fois un immense succès. Il aura fallu des centaines d’heures de travail pour recevoir, trier, nettoyer, classer, transporter et évaluer plusieurs milliers de livres. Tout cela sans compter la préparation des trois journées et demie de vente : s’assurer d’une publicité efficace, dresser les tables selon un plan établi, étaler les livres par catégories, recevoir et guider les acheteurs, faire les comptes et engranger les profits. Merci à tous ceux et celles qui ont fait de cette activité une belle réussite, particulièrement à Mme Élizabeth Dorman responsable de la vente, ainsi qu’à ses principales adjointes Mmes Huguette Langlois, Nicole Surprenant, Yolande Girard, Nicole Crépeau et Susana Pitchon. Vous trouverez une photo d’une partie de l’équipe en page 4. Merci également aux nombreux acheteurs. À tous, nous disons à l’an prochain. ...
Souvenirs de guerre
À cause de sa situation géographique, le Canada n’a heureusement pas été directement touché par les deux grandes guerres du 20e siècle. Ici, pas de bombardements ou de villes détruites, encore moins de camps de la mort ou d’occupations militaires. Après la guerre, les Canadiens n’ont pas eu à souffrir les millions de sans-abri ni les années d’errance des apatrides.   Les guerres de 14-18 et de 39-45 ont cependant largement modifié le quotidien des gens d’ici. Presque toutes les familles ont été touchées par l’un ou plusieurs des phénomènes périphériques engendrés par les conflits mondiaux : l’enrôlement volontaire, la conscription, le rationnement, la chasse aux conscrits, les bons de la victoire, les mariages à la hâte, les usines d’armements, l’appel à la main-d’oeuvre féminine, le recyclage, l’absence temporaire ou la perte d’êtres chers etc. Dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de découvrir à travers les souvenirs de Pierrette Marion dans quelle mesure le conflit de 1939-1945 a joué un rôle déterminant dans sa vie ainsi que dans celle de ses proches. Sixième et dernière d’une famille de six enfants dont l’un des garçons n’a vécu qu’une journée, Pierrette, qui jouit encore d’une excellente mémoire malgré son grand âge, n’avait que 13 ans lorsque la guerre a débuté. Pierrette est la fille d’Antoine Marion et d’Emma Gauthier, mariés à Montréal en 1920. Elle eut trois frères et une soeur : Paul-Antoine, né en 1920, Jean, né en 1922, Antoinette née en 1924, Eugène, né en 1925 et Joseph Édouard Antoine, né en 1923, qui n’a vécu qu’une journée. Pierrette a vécu son enfance d’une façon bien différente des autres enfants de son époque puisque, à sa naissance, son père était hospitalisé à Sainte-Anne-de-Bellevue depuis trois mois. Enrôlé en 1914 à l’âge de 18 ans, Antoine Marion avait combattu en Europe. Très doué pour l’apprentissage des langues, il fut prêté à l’armée britannique qui l’utilisa comme espion. Après la guerre, le retour à la vie civile s’avéra fort difficile. À cause de ce qu’il avait vu et vécu durant la guerre, Antoine, sans doute victime d’un stress post-traumatique, avait des « absences ». Sa santé mentale se détériora à un point tel que, en août 1927, on a dû l’hospitaliser à Sainte-Anne-de-Bellevue où il est demeuré jusqu’à son décès en 1975. Son épouse Emma s’est donc retrouvée seule avec ses 5 enfants. Puisqu’elle n’était pas éligible à une pension de veuve, l’hospitalisation de son mari résultant directement de son service durant la guerre, elle demeurait sous la responsabilité de l’armée. Le dossier tardant à se régler à Ottawa, son beau-frère Napoléon ainsi que la Croix-Rouge et l’Armée du Salut durent lui venir en aide. L’oncle Napoléon qui, comme son frère Antoine avait combattu durant la Première Guerre mondiale, était entraîneur du corps de tambours et clairons dans la paroisse Saint-Bernard dans l’est de Montréal. Son neveu Paul-Antoine y était sergent-major et menait la parade alors qu’Eugène était clairon. À tous les dimanches, après la grand-messe, le corps de tambours et clairons défilait dans les rues de la paroisse et allait jouer le salut devant la maison d’Emma, devant celle de Napoléon et devant la résidence d’un des garçons choisi à chaque semaine. René, un frère d’Antoine et de Napoléon avait aussi servi outre-mer durant la Première Guerre Mondiale et était demeuré dans la réserve par la suite. Bref, c’était une famille dans laquelle le service militaire était à l’honneur. ...
Laprairie sera une ville
Québec – Par un vote de 18 à 14, le comité des bills privés a adopté, ce matin, le préambule du bill de Laprairie, après une chaude discussion entre les avocats. Laprairie se trouve donc à obtenir devant ce comité, d’être érigée en ville, et de s’annexer 750 acres de la commune, cette bande de terre, près du fleuve, qui appartient aux Jésuites depuis plus de deux cents ans. Avant de s’approprier la commune pour la diviser en lots à bâtir, Laprairie devra traiter avec les Jésuites et leurs censitaires. Le conseil de ville actuel continuera de régner jusqu’en février 1910. Le futur conseil sera composé d’un maire et de six échevins, tous élus par le peuple. […] Extrait du journal La Presse dans son édition du 1er avril 1909. ...
Comité de la vente des livres usagés
Apparaissent sur cette photo une partie des bénévoles ayant oeuvré dans le comité de vente des livres usagés. On reconnaît dans l’ordre habituel : Hélène Doth, Jean L’Heureux, Solange Lamarche, Nicole Surprenant, Huguette Langlois, Elizabeth Dorman, Nicole Crépeau, Susana Pitchon, Marie-Josée Machabée, Stéfanie Guérin (debout), Yolaine Durocher (assise) et Louise André. ...
Souvenirs de guerre (suite)
Lorsque la guerre éclata en 1939, les gens d’ici semblaient plutôt indifférents à la situation en Europe. Contrairement à la grande majorité des familles francophones traditionnelles, les enfants Marion avaient grandi avec des exemples de vaillance et de patriotisme qui auréolent le service militaire. Ainsi, pour les trois garçons d’Antoine, Paul-Antoine, Eugène et Jean, l’enrôlement volontaire allait de soi. Paul-Antoine opta pour l’armée de terre et passa les années de guerre à parfaire l’entraînement des élèves officiers à Farnham. Eugène qui avait toujours aimé l’eau, s’est tout naturellement enrôlé dans la marine. Après avoir patrouillé sur les côtes de Terre-Neuve avec des chiens pour protéger les radars et les antennes de communication, il a par la suite servi sur un dragueur de mines le long des côtes canadiennes. Enfin Jean, qui aimait beaucoup la mécanique, a choisi l’aviation. Sa formation de mécanicien achevée, il a passé la majorité de son service militaire à Moose Jaw en Saskatchewan. Pierrette et sa soeur Antoinette continuèrent de fréquenter l’école jusqu’à ce que, à l’âge de 15 ans, Pierrette alla chercher un permis de travail. C’est ainsi que les deux soeurs participèrent à l’effort de guerre en travaillant les soirs et les fins de semaine pour un sous-traitant d’une usine de munitions de Sainte-Thérèse. Leur travail consistait à ajouter un petit cordon blanc à un sac de coton rouge qui servait à contenir de la dynamite pour les obus. Sans doute reconnaissante pour l’aide accordée à sa famille durant son enfance, Pierrette était également bénévole à la Croix-Rouge où elle s’occupait de rouler des bandages et de préparer des boîtes de matériel médical. La défaite de la France en 1940 et l’occupation d’une partie de son territoire forcèrent les Canadiens à prendre conscience de la triste réalité de la guerre en Europe. Lorsqu’un bulletin spécial était diffusé à la radio, il était précédé d’un thème musical bien spécifique, le silence se faisait alors dans la maison et tous écoutaient religieusement. La participation de l’Italie à la guerre aux côtés de l’Allemagne rendit les Italiens de Montréal suspects. Une importante communauté italienne vivait à Tétreaultville, dont plusieurs à Saint-Victor, une paroisse voisine de Saint-Bernard où Pierrette habitait. Soudainement, les Italiens qui étaient leurs amis ne devaient plus l’être. Le 12 juillet 1940, le gouvernement annonça la mobilisation de tous les hommes célibataires dans un délai de trois jours. La nouvelle déclencha une course folle au mariage. Entre le 12 et le 15 juillet, les magasins de robes de mariées furent dévalisés et les mariages célébrés en série à travers le pays. Une de ces cérémonies eut lieu au parc Jarry, à Montréal, et réunit plusieurs centaines de couples. L’affaire rappela les 106 mariages du 23 juillet 1939 au stade De Lorimier organisés par la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) et qui n’eut rien à voir avec la guerre. Tout d’un coup, les mariages qui avaient toujours eu lieu le samedi à 10 h étaient célébrés durant les jours de la semaine. Suite à l’imposition de la conscription en 1944 pour le service outre-mer, la police militaire multiplia les descentes afin d’arrêter les déserteurs et procéda à des centaines d’arrestations dans les villes. Lorsque la police militaire arrivait dans un quartier, c’était le chaos : du bruit, de l’affolement et des hommes qui couraient partout. Les policiers partis, le calme revenait et les familles espéraient être tranquilles pour quelques jours. Il arrivait que la police militaire revienne dès le lendemain et attrape les jeunes hommes qui étaient revenus trop vite à la maison. Parfois, quelques-uns parmi ceux qui avaient été attrapés, menottés et envoyés au camp d’entraînement réussissaient à s’échapper et à revenir dans la famille, souvent pour être repris peu après. À l’époque, la rumeur voulait que ceux dont un oncle possédait une érablière disposaient d’un endroit idéal pour se cacher. Les permissions des militaires et leur retour temporaire à la maison furent toujours l’occasion de grandes célébrations. Imitant une tradition américaine, Emma arborait des petits drapeaux à la fenêtre du salon pour signaler la présence d’un de ses fils en permission. Et bien que le sucre et le beurre furent rationnés, elle leur préparait toujours du sucre à la crème. Jean en rapportait à la base et le vendait aux autres soldats. Les affiches de propagande étaient omniprésentes : recrutement, rationnement, espionnage, bons de la victoire, encouragement des troupes, etc., tout y passait. La Canadian Vickers, qui produisait les Liberty Boats et des chars d’assaut, faisait également beaucoup de propagande. Le fils ainé d’une famille qui possédait une ferme était exempté du service militaire. Au Québec, les fermes laitières étaient nombreuses et le lait représentait une denrée fort importante puisqu’il était converti en lait en poudre pour être expédié en Angleterre. MARRAINES DE GUERRE Les marraines de guerre firent leur apparition durant la Première Guerre mondiale et revinrent en force durant la Deuxième. Afin de soutenir le moral des troupes, des jeunes filles entretinrent une correspondance avec des soldats au front. Pierrette eut un « filleul » ; elle lui adressait des lettres, mais aussi parfois de petit colis. La guerre, terminée pour l’immense majorité de la population, la vie reprit lentement son cours normal dans un monde qui avait bien changé. Hélas, plusieurs familles durent s’accommoder lentement du deuil d’un père, d’un époux, d’un fils ou d’un frère. Pour eux la vie ne serait plus jamais la même. D’autres avaient, ici même ou en Europe, fait le plein de nouvelles aventures et de nombreux souvenirs. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: La présence des troupes allemandes au Canada de 1776 à 1783
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Marie-Hélène Bourdeau Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

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