Bulletins

Au jour le jour, juin 2013

Joueurs de croquet rue Saint-Georges vers 1925. On aperçoit derrière l'ancienne église protestante.

Activités estivales
Si pour l’immense majorité de la population l’été est la saison des vacances, il en est tout autrement à la Société d’histoire. La belle saison est pour nous une période très achalandée durant laquelle les nombreux visiteurs se croisent à travers les différentes activités qui leur sont proposées. Nous suggérons à nos membres d’accompagner leurs parents et amis dans l’une ou plusieurs de ces animations : Exposition sur la façon dont la population du Haut-Richelieu a vécu la Seconde Guerre mondiale. Visites guidées du site patrimonial protégé (visite à l’intérieur du périmètre de l’ancienne palissade ou parcours des 12 panneaux d’interprétation en archéologie). Rallye GPS (géocachette) en famille, un tout nouveau parcours est proposé aux participants. Saynètes de Marchez dans l’ombre du passé; une représentation théâtrale dans les rues du Vieux La Prairie inspirée de l’histoire et des légendes locales. Bon été à tous ! ...
D’un congrès à l’autre
Cette année, les congrès conjoints des deux fédérations dont notre Société d’histoire est membre (la Fédération Histoire Québec et la Fédération québécoise des sociétés de généalogie) avaient lieu à l’hôtel Le Montagnais de Saguenay (arrondissement de Chicoutimi) les 17, 18 et 19 mai derniers. La tenue de ces congrès coïncidait également avec le début des festivités du 175e anniversaire de l’ouverture à la colonisation de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ces congrès avaient pour thème « La relève dans les organismes en patrimoine ». La SHLM y était représentée par les personnes suivantes : M. Stéphane Tremblay, M. Albert Juneau, Mme Marie-Hélène Bourdeau et M. Jean L’Heureux. VENDREDI 17 MAI La conférence inaugurale du congrès avait lieu sur site de la Pulperie de Chicoutimi, qui abrite le Musée Régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce vaste complexe d’animation culturelle et touristique a pour mission de préserver et de mettre en valeur le patrimoine de la région. Il a aussi un caractère artistique et on y retrouve, transportée sur place dans son intégralité, la maison Arthur-Villeneuve, exemple typique d’art naïf québécois. Sous le thème de « La relève : un thème cher à notre organisation », la conférencière, Mme Liz Gagné, présidente de la Commission scolaire des Rives-du- Saguenay, nous a présenté un tour d’horizon des efforts de recrutement et de protection du patrimoine mis en oeuvre par cette institution et ses bénévoles depuis plus de vingt ans, dont la restauration des archives après l’inondation de 1996. SAMEDI 18 MAI Les participants ont eu droit à trois ateliers le 18 mai. Le premier traitait de l’importance de l’enseignement de l’histoire de l’école primaire à l’université. Le but de cet atelier était de faire état de la place de l’histoire dans le curriculum scolaire québécois. La discussion fut Le Musée de la Pulperie amorcée par un panel de quatre enseignants en histoire issus des différents niveaux d’enseignement. Après un bref survol de ce qui est enseigné à chaque niveau, les participants étaient invités à livrer leur opinion et à poser des questions aux quatre spécialistes. Questions et commentaires se répartissaient en deux catégories. D’une part, les sociétés d’histoire déplorent que l’histoire locale soit peu ou pas enseignée par les différentes institutions scolaires présentes dans leur milieu. Ce qui explique que plusieurs bénévoles de ces sociétés d’histoire n’hésitent pas à entrer en contact avec les enseignants de leur région afin de proposer pour leurs élèves un atelier d’histoire locale ou encore d’organiser des visites guidées d’un site patrimonial local. D’autre part, il y a des sociétés d’histoire qui, possédant peu de ressources et de bénévoles, préfèrent travailler de pair avec les citoyens de leur région afin d’accumuler photographies et informations historiques dans le but de constituer une collection d’archives. D’ailleurs, au cours du déjeuner des délégués des différentes sociétés membres de la FHQ, il fut décidé par les participants d’exercer des pressions dans les écoles et les Commissions scolaires de leur région afin d’obtenir la mise en place d’un cours (ou d’un programme) sur l’histoire locale. Le second atelier de cette journée consistait en une conférence de M. Éric Tremblay, historien, sur La Société des Vingt-et-Un et l’ouverture du Saguenay (1838-1842). Enfin, pour le dernier atelier, on nous proposait une visite libre du Musée du Fjord situé à La Baie. CONFÉRENCES Plusieurs conférences étaient également offertes aux congressistes au cours de cette fin de semaine. Soulignons en particulier une table ronde sur la place des jeunes dans les organismes voués à la protection du patrimoine au cours de laquelle les jeunes participants ont échangé sur les moyens à utiliser pour recruter des jeunes et les impliquer dans nos organismes. Voici quelques-unes des idées retenues : Recruter les jeunes des programmes d’histoire du cégep et de l’université Diversifier les activités; les jeunes sont plus participatifs qu’observateurs Varier le lieu des conférences; brasseries, restaurants, musées, etc. Rajeunir l’image de nos organismes; vocabulaire, couleurs, logo, images, etc. Avoir une page Facebook active Profiter des subventions disponibles au Forum Jeunesse de notre région Une autre conférence proposait trois modèles de financement des sociétés d’histoire et des organismes en patrimoine. Les trois conférenciers ont présenté chacun leur modèle de financement respectif. Dans les trois cas, les organismes s’autofinancent à au moins 50 % grâce à des activités qu’ils ont eux-mêmes créées. Visites guidées et visites éducatives Services d’archivage (traitement, classement, conservation, etc.) Consultation en patrimoine architectural Services de recherche historique DIMANCHE 19 MAI Monsieur Gaston Gagnon du Ministère de la Culture et des Communications a présenté la nouvelle loi du patrimoine dans l’atelier de formation du dimanche après-midi. L’essentiel de son exposé portait sur les nouvelles responsabilités des municipalités en matière de patrimoine. Le principal constat fut que les représentants des sociétés d’histoire sont beaucoup moins optimistes que monsieur Gagnon et son ministère quant aux interventions futures des municipalités en faveur du patrimoine. La position de monsieur Gagnon reflète la documentation du ministère mise à la disposition des municipalités, en particulier, le « Guide pratique destiné aux municipalités » et le document intitulé « À propos de la Loi sur le patrimoine culturel ». L’optimisme du MCC repose sur la possibilité offerte désormais aux municipalités de jouer un rôle plus actif en matière de patrimoine dans des domaines que ne prévoyait pas la Loi sur les biens culturels de 1972. Les nouveaux champs d’intervention des municipalités concernent les paysages culturels patrimoniaux, le patrimoine immatériel, les personnages, les événements et les lieux historiques. Selon monsieur Gagnon, certaines municipalités et régions comme la Gaspésie ont ouvert la voie en ce qui touche les paysages culturels, les événements et les lieux historiques. Le scepticisme des sociétés d’histoire tient à l’indifférence des municipalités vis-à-vis du patrimoine. Il faut nous donner du temps, car le non-engagement des municipalités réflète le désintéressement d’une bonne partie des citoyens. La culture n’a pas toujours la cote et, pour qu’elle gagne des rangs dans l’échelle des priorités municipales, elle doit compter sur des appuis plus larges, au-delà du cercle étroit des combattants habituels. La ville de La Prairie se réclame du développement durable. Or, les villes et régions innovatrices dans ce domaine se font une obligation d’inclure la culture dans leur planification. C’est ainsi que la culture forme une composante essentielle du développement durable, au même titre que les dimensions économiques, sociales et environnementales. La compréhension et l’application de cette nouvelle loi sur le patrimoine requièrent d’éventuels intervenants l’acquisition et la compréhension d’une nouvelle terminologie. Nous citons ici deux exemples de définitions qui prêtent flanc à interprétation parce que, à notre avis, elles ratissent trop large : « patrimoine immatériel » : les savoir-faire, les connaissances, les expressions, les pratiques et les représentations transmis de génération en génération et recréés en permanence, en conjonction, le cas échéant, avec les objets et les espaces culturels qui leur sont associés, qu’une communauté ou un groupe reconnaît comme faisant partie de son patrimoine culturel et dont la connaissance, la sauvegarde, la transmission ou la mise en valeur présente un intérêt public; « paysage culturel patrimonial »: tout territoire reconnu par une collectivité pour ses caractéristiques paysagères remarquables résultant de l’interrelation de facteurs naturels et humains qui méritent d’être conservées et, le cas échéant, mises en valeur en raison de leur intérêt historique, emblématique ou identitaire; Ajoutons à cela les expressions suivantes : aire de protection, document patrimonial, objet patrimonial, site patrimonial et bientôt la confusion s’installe et rien ne se fait. Il n’en demeure pas moins que ces congrès furent bien organisés et fort enrichissants pour tous ceux qui y participèrent. À noter que le prochain congrès de la FHQ aura lieu à Joliette au printemps 2014 (probablement les 23, 24 et 25 mai) avec pour thème les Acadiens, leur déportation et leur arrivée dans la région de Lanaudière au cours de la décennie 1760. ...
Prix du Bénévolat Honorius-Provost
Le prix du Bénévolat Honorius-Provost vise à reconnaître et à mettre en valeur le travail bénévole d’individus oeuvrant dans les sociétés membres de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec. Le récipiendaire 2013 du prix Honorius-Provost est M. Stéphane Tremblay, 1er vice-président de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.   Sur la photo, M. Richard Bégin, président de la Fédération Histoire Québec (FHQ) remet le prix Honorius-Provost à M. Stéphane Tremblay. ...
Prix Léonidas-Bélanger
La SHLM était en nomination pour l’obtention du prix Léonidas-Bélanger (volet événement). Ce prix (volet événements et réalisations) est destiné aux sociétés d’histoire, de patrimoine et de généalogie membres de la FHQ et vise à reconnaître le travail exceptionnel de ces sociétés auprès de la population de leur milieu. Hélas la SHLM n’a pas remporté ce prix dont voici les gagnants : La première place a été remportée ex aequo par l’Atelier d’Histoire Hochelaga- Maisonneuve, pour son exposition « L’École d’antan 1860-1960 » et par la Société historique de Bellechasse, pour son « Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Bellechasse ». Un deuxième et un troisième prix ont également été attribués au Musée de l’Auberge Symmes (Musée d’Aylmer) Gatineau, pour sa Fête d’antan, et à la Société généalogique canadienne-française, pour son Salon des auteurs 2012. ...
Nos participants aux congrès
On reconnait dans l’ordre habituel, assis : Marie- Hélène Bourdeau, Bernard Bilion et Marie Gagné. Debout : Stéphane Tremblay, Albert Juneau et Jean L’Heureux. ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Marie-Hélène Bourdeau Albert Juneau Stéphane Tremblay Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, mai 2013

Premier camion de l'imprimerie des Frères de l'Instruction chrétienne en 1913.

Un beau succès
Grâce au travail assidu d’une formidable équipe de bénévoles, notre vente de livres usagés a connu encore une fois un immense succès. Il aura fallu des centaines d’heures de travail pour recevoir, trier, nettoyer, classer, transporter et évaluer plusieurs milliers de livres. Tout cela sans compter la préparation des trois journées et demie de vente : s’assurer d’une publicité efficace, dresser les tables selon un plan établi, étaler les livres par catégories, recevoir et guider les acheteurs, faire les comptes et engranger les profits. Merci à tous ceux et celles qui ont fait de cette activité une belle réussite, particulièrement à Mme Élizabeth Dorman responsable de la vente, ainsi qu’à ses principales adjointes Mmes Huguette Langlois, Nicole Surprenant, Yolande Girard, Nicole Crépeau et Susana Pitchon. Vous trouverez une photo d’une partie de l’équipe en page 4. Merci également aux nombreux acheteurs. À tous, nous disons à l’an prochain. ...
Souvenirs de guerre
À cause de sa situation géographique, le Canada n’a heureusement pas été directement touché par les deux grandes guerres du 20e siècle. Ici, pas de bombardements ou de villes détruites, encore moins de camps de la mort ou d’occupations militaires. Après la guerre, les Canadiens n’ont pas eu à souffrir les millions de sans-abri ni les années d’errance des apatrides.   Les guerres de 14-18 et de 39-45 ont cependant largement modifié le quotidien des gens d’ici. Presque toutes les familles ont été touchées par l’un ou plusieurs des phénomènes périphériques engendrés par les conflits mondiaux : l’enrôlement volontaire, la conscription, le rationnement, la chasse aux conscrits, les bons de la victoire, les mariages à la hâte, les usines d’armements, l’appel à la main-d’oeuvre féminine, le recyclage, l’absence temporaire ou la perte d’êtres chers etc. Dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de découvrir à travers les souvenirs de Pierrette Marion dans quelle mesure le conflit de 1939-1945 a joué un rôle déterminant dans sa vie ainsi que dans celle de ses proches. Sixième et dernière d’une famille de six enfants dont l’un des garçons n’a vécu qu’une journée, Pierrette, qui jouit encore d’une excellente mémoire malgré son grand âge, n’avait que 13 ans lorsque la guerre a débuté. Pierrette est la fille d’Antoine Marion et d’Emma Gauthier, mariés à Montréal en 1920. Elle eut trois frères et une soeur : Paul-Antoine, né en 1920, Jean, né en 1922, Antoinette née en 1924, Eugène, né en 1925 et Joseph Édouard Antoine, né en 1923, qui n’a vécu qu’une journée. Pierrette a vécu son enfance d’une façon bien différente des autres enfants de son époque puisque, à sa naissance, son père était hospitalisé à Sainte-Anne-de-Bellevue depuis trois mois. Enrôlé en 1914 à l’âge de 18 ans, Antoine Marion avait combattu en Europe. Très doué pour l’apprentissage des langues, il fut prêté à l’armée britannique qui l’utilisa comme espion. Après la guerre, le retour à la vie civile s’avéra fort difficile. À cause de ce qu’il avait vu et vécu durant la guerre, Antoine, sans doute victime d’un stress post-traumatique, avait des « absences ». Sa santé mentale se détériora à un point tel que, en août 1927, on a dû l’hospitaliser à Sainte-Anne-de-Bellevue où il est demeuré jusqu’à son décès en 1975. Son épouse Emma s’est donc retrouvée seule avec ses 5 enfants. Puisqu’elle n’était pas éligible à une pension de veuve, l’hospitalisation de son mari résultant directement de son service durant la guerre, elle demeurait sous la responsabilité de l’armée. Le dossier tardant à se régler à Ottawa, son beau-frère Napoléon ainsi que la Croix-Rouge et l’Armée du Salut durent lui venir en aide. L’oncle Napoléon qui, comme son frère Antoine avait combattu durant la Première Guerre mondiale, était entraîneur du corps de tambours et clairons dans la paroisse Saint-Bernard dans l’est de Montréal. Son neveu Paul-Antoine y était sergent-major et menait la parade alors qu’Eugène était clairon. À tous les dimanches, après la grand-messe, le corps de tambours et clairons défilait dans les rues de la paroisse et allait jouer le salut devant la maison d’Emma, devant celle de Napoléon et devant la résidence d’un des garçons choisi à chaque semaine. René, un frère d’Antoine et de Napoléon avait aussi servi outre-mer durant la Première Guerre Mondiale et était demeuré dans la réserve par la suite. Bref, c’était une famille dans laquelle le service militaire était à l’honneur. ...
Laprairie sera une ville
Québec – Par un vote de 18 à 14, le comité des bills privés a adopté, ce matin, le préambule du bill de Laprairie, après une chaude discussion entre les avocats. Laprairie se trouve donc à obtenir devant ce comité, d’être érigée en ville, et de s’annexer 750 acres de la commune, cette bande de terre, près du fleuve, qui appartient aux Jésuites depuis plus de deux cents ans. Avant de s’approprier la commune pour la diviser en lots à bâtir, Laprairie devra traiter avec les Jésuites et leurs censitaires. Le conseil de ville actuel continuera de régner jusqu’en février 1910. Le futur conseil sera composé d’un maire et de six échevins, tous élus par le peuple. […] Extrait du journal La Presse dans son édition du 1er avril 1909. ...
Comité de la vente des livres usagés
Apparaissent sur cette photo une partie des bénévoles ayant oeuvré dans le comité de vente des livres usagés. On reconnaît dans l’ordre habituel : Hélène Doth, Jean L’Heureux, Solange Lamarche, Nicole Surprenant, Huguette Langlois, Elizabeth Dorman, Nicole Crépeau, Susana Pitchon, Marie-Josée Machabée, Stéfanie Guérin (debout), Yolaine Durocher (assise) et Louise André. ...
Souvenirs de guerre (suite)
Lorsque la guerre éclata en 1939, les gens d’ici semblaient plutôt indifférents à la situation en Europe. Contrairement à la grande majorité des familles francophones traditionnelles, les enfants Marion avaient grandi avec des exemples de vaillance et de patriotisme qui auréolent le service militaire. Ainsi, pour les trois garçons d’Antoine, Paul-Antoine, Eugène et Jean, l’enrôlement volontaire allait de soi. Paul-Antoine opta pour l’armée de terre et passa les années de guerre à parfaire l’entraînement des élèves officiers à Farnham. Eugène qui avait toujours aimé l’eau, s’est tout naturellement enrôlé dans la marine. Après avoir patrouillé sur les côtes de Terre-Neuve avec des chiens pour protéger les radars et les antennes de communication, il a par la suite servi sur un dragueur de mines le long des côtes canadiennes. Enfin Jean, qui aimait beaucoup la mécanique, a choisi l’aviation. Sa formation de mécanicien achevée, il a passé la majorité de son service militaire à Moose Jaw en Saskatchewan. Pierrette et sa soeur Antoinette continuèrent de fréquenter l’école jusqu’à ce que, à l’âge de 15 ans, Pierrette alla chercher un permis de travail. C’est ainsi que les deux soeurs participèrent à l’effort de guerre en travaillant les soirs et les fins de semaine pour un sous-traitant d’une usine de munitions de Sainte-Thérèse. Leur travail consistait à ajouter un petit cordon blanc à un sac de coton rouge qui servait à contenir de la dynamite pour les obus. Sans doute reconnaissante pour l’aide accordée à sa famille durant son enfance, Pierrette était également bénévole à la Croix-Rouge où elle s’occupait de rouler des bandages et de préparer des boîtes de matériel médical. La défaite de la France en 1940 et l’occupation d’une partie de son territoire forcèrent les Canadiens à prendre conscience de la triste réalité de la guerre en Europe. Lorsqu’un bulletin spécial était diffusé à la radio, il était précédé d’un thème musical bien spécifique, le silence se faisait alors dans la maison et tous écoutaient religieusement. La participation de l’Italie à la guerre aux côtés de l’Allemagne rendit les Italiens de Montréal suspects. Une importante communauté italienne vivait à Tétreaultville, dont plusieurs à Saint-Victor, une paroisse voisine de Saint-Bernard où Pierrette habitait. Soudainement, les Italiens qui étaient leurs amis ne devaient plus l’être. Le 12 juillet 1940, le gouvernement annonça la mobilisation de tous les hommes célibataires dans un délai de trois jours. La nouvelle déclencha une course folle au mariage. Entre le 12 et le 15 juillet, les magasins de robes de mariées furent dévalisés et les mariages célébrés en série à travers le pays. Une de ces cérémonies eut lieu au parc Jarry, à Montréal, et réunit plusieurs centaines de couples. L’affaire rappela les 106 mariages du 23 juillet 1939 au stade De Lorimier organisés par la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) et qui n’eut rien à voir avec la guerre. Tout d’un coup, les mariages qui avaient toujours eu lieu le samedi à 10 h étaient célébrés durant les jours de la semaine. Suite à l’imposition de la conscription en 1944 pour le service outre-mer, la police militaire multiplia les descentes afin d’arrêter les déserteurs et procéda à des centaines d’arrestations dans les villes. Lorsque la police militaire arrivait dans un quartier, c’était le chaos : du bruit, de l’affolement et des hommes qui couraient partout. Les policiers partis, le calme revenait et les familles espéraient être tranquilles pour quelques jours. Il arrivait que la police militaire revienne dès le lendemain et attrape les jeunes hommes qui étaient revenus trop vite à la maison. Parfois, quelques-uns parmi ceux qui avaient été attrapés, menottés et envoyés au camp d’entraînement réussissaient à s’échapper et à revenir dans la famille, souvent pour être repris peu après. À l’époque, la rumeur voulait que ceux dont un oncle possédait une érablière disposaient d’un endroit idéal pour se cacher. Les permissions des militaires et leur retour temporaire à la maison furent toujours l’occasion de grandes célébrations. Imitant une tradition américaine, Emma arborait des petits drapeaux à la fenêtre du salon pour signaler la présence d’un de ses fils en permission. Et bien que le sucre et le beurre furent rationnés, elle leur préparait toujours du sucre à la crème. Jean en rapportait à la base et le vendait aux autres soldats. Les affiches de propagande étaient omniprésentes : recrutement, rationnement, espionnage, bons de la victoire, encouragement des troupes, etc., tout y passait. La Canadian Vickers, qui produisait les Liberty Boats et des chars d’assaut, faisait également beaucoup de propagande. Le fils ainé d’une famille qui possédait une ferme était exempté du service militaire. Au Québec, les fermes laitières étaient nombreuses et le lait représentait une denrée fort importante puisqu’il était converti en lait en poudre pour être expédié en Angleterre. MARRAINES DE GUERRE Les marraines de guerre firent leur apparition durant la Première Guerre mondiale et revinrent en force durant la Deuxième. Afin de soutenir le moral des troupes, des jeunes filles entretinrent une correspondance avec des soldats au front. Pierrette eut un « filleul » ; elle lui adressait des lettres, mais aussi parfois de petit colis. La guerre, terminée pour l’immense majorité de la population, la vie reprit lentement son cours normal dans un monde qui avait bien changé. Hélas, plusieurs familles durent s’accommoder lentement du deuil d’un père, d’un époux, d’un fils ou d’un frère. Pour eux la vie ne serait plus jamais la même. D’autres avaient, ici même ou en Europe, fait le plein de nouvelles aventures et de nombreux souvenirs. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: La présence des troupes allemandes au Canada de 1776 à 1783
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Marie-Hélène Bourdeau Révision linguistique Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...

Au jour le jour, avril 2013

Service d'autobus Laprairie/Montréal inauguré en 1917.

La Maison à tout le monde a plus de 40 ans
En 1971, une maison des jeunes à l’académie Saint-Joseph Durant l’été 1971, les étudiants employés pour l’organisation des terrains de jeu de la Ville de La Prairie transforment le rez-de-chaussée de l’ancienne académie Saint-Joseph en maison des jeunes. Une entente entre la Commission scolaire, la Ville et des clubs sociaux permet l’utilisation de ce local situé à l’angle de la rue Saint-Ignace et du chemin de Saint-Jean. Qu’en était-il de cet édifice ? « En 1872, les Clercs de Saint-Viateur déménagent dans leur nouvel établissement (qui deviendra plus tard l’Académie Saint-Joseph) qui est construit sur les fondations de la maison d’Edmée Henry, administrateur des biens des Jésuites ». Puis, « les Frères de l’Instruction chrétienne, deux ans après leur arrivée au Canada, prennent la relève. […] L’académie est agrandie en 1911-1912. Le bâtiment est utilisé à des fins pédagogiques jusqu’en 1954. Inoccupé et abandonné pendant un certain temps, il est incendié le 3 janvier 1978 ». Toutefois, avant de disparaître, l’Académie aura regroupé, quelques soirs par semaine, le temps d’un été, des jeunes, filles et garçons, autour de cafés, de boissons non alcoolisées, de tables de jeu (rien à voir avec un casino), d’un tourne-disques ainsi que différents invités pour des échanges sur des thèmes choisis par les jeunes eux-mêmes. C’est de cette expérience que germe l’idée d’un endroit où se retrouveraient des gens de tous âges. Mais l’exigüité du bâtiment de l’Académie ne permet pas la concrétisation de ce rêve. Il existe cependant un ancien couvent, voisin de l’église de la Nativité… Le programme Perspectives-Jeunesse À l’été 1971, le gouvernement canadien avait lancé le programme Perspectives-Jeunesse (PJ) géré par le Secrétariat d’État. « L’objectif du programme était de solliciter les étudiants à faire preuve de créativité en leur offrant du financement afin qu’ils puissent créer et gérer leur propre emploi. De plus, ces emplois devaient entraîner des répercussions positives pour le milieu. (…) Les buts visés par le Programme PJ étaient [entre autres] les suivants : offrir des emplois d’été à des étudiants en éliminant toute compétition entre les étudiants et la main-d’oeuvre permanente ; créer des emplois apportant une contribution au milieu et étant mis en place et gérés par les étudiants participants… ». À la fin de l’hiver 1971 – 1972, le temps presse pour soumettre un projet qui puisse se réaliser l’été suivant dans le cadre du programme Perspectives- Jeunesse. En moins de trois jours, date limite oblige, des étudiants rédigent un projet par lequel l’ancien couvent deviendrait La Maison à tout le monde. La Ville de La Prairie et des clubs sociaux écrivent des lettres d’appui et s’engagent à soutenir ce projet, ce qu’ils feront d’ailleurs vigoureusement avec l’aide de leurs services ou de leurs membres. Le Service régional des loisirs de la Rive-Sud métropolitaine est consulté ; les députés provincial et fédéral sont sensibilisés. Les couvents dans le Vieux-La Prairie Rappelons un peu d’histoire sur les couvents qui ont été érigés depuis plus de 300 ans dans le Vieux-La Prairie. « Le premier couvent construit en bois en 1697 est destiné aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame ». « En 1718, elles bâtirent un second couvent dont une partie se voyait encore en 1863 ». « Un troisième couvent est construit en 1815. En 1867, un quatrième couvent en pierre et brique remplace le précédent. Suite à l’incendie du 27 juillet 1901, un cinquième couvent est érigé sur les fondations du précédent. C’est ce couvent qui sert aujourd’hui de centre communautaire « La Maison à tout le monde ». Les religieuses de la Congrégation demeurent à La Prairie jusqu’en 1972 ». C’est donc en 1972 que la Ville de La Prairie se porte acquéreur de ce qu’il convient dorénavant d’appeler « l’ancien couvent ». Voilà un lieu où l’espace ne manque pas. Reste à lui trouver une vocation de départ et un peu de financement. Au printemps 1972, approbation du projet La Maison à tout le monde Dans l’édition du 31 mai 1972 de l’hebdomadaire régional L’Éveil, le titre coiffant un article de la page 2 se lit comme suit : Le couvent de La Prairie devient Maison-à-tout faire (sic). Le texte débute ainsi : « Voilà environ deux semaines, nous recevions, en provenance d’Ottawa, une lettre nous informant que le projet intitulé “La Maison à tout le monde” et soumis au gouvernement fédéral dans le cadre du programme Perspectives-Jeunesse était approuvé et recevait par le fait même les crédits demandés. Quel ne fut pas notre réconfort à la pensée de savoir que la population, grâce au travail de 12 étudiants, bénéficierait enfin de loisirs vraiment organisés sur une base communautaire et davantage accessibles à tous ». Et l’article de poursuivre : « Établie à La Prairie, au 135, Chemin St-Jean, soit dans les locaux de l’ancien couvent de la Congrégation Notre-Dame, la “Maison” sera restaurée et aménagée de façon à constituer un cadre attrayant pour tous ceux qui voudront venir s’y divertir ou participer à une activité (…). Plusieurs organismes de tous genres et répondant à toutes les espèces d’aspirations ont déjà souscrit d’emblée à l’idée maîtresse sous-tendant l’établissement de “La Maison à tout le Monde”. La mise sur pied d’un véritable centre communautaire devient en effet de plus en plus pressante et les possibilités sérieuses qu’elle laisse entrevoir quant à la création prochaine de structures stables, continues et solides ne peuvent qu’accentuer la qualité des services offerts à la population qui, en définitive, verra s’accroître son bien-être, sa joie de vivre et ses loisirs. »   Lors de l’ouverture officielle de La Maison à tout le monde, à l’été 1972, le concierge, M. Portugais, a coupé le ruban en présence de dignitaires, de citoyens, de représentants d’organismes et des 12 étudiants (à gauche en commençant par le bas, Richard Parenteau, Diane Dubé, Antonio Pinho, Lucie Gatien, Réjean St-Onge et Jorge Pinho ; à droite, de bas en haut, Alain Pomminville, Marie-Thérèse Lussier, Marcelle Desbiens, Monique Favreau, Louis Lemay et Louis Bernier). La Maison à tout le monde, située au 135, chemin de Saint-Jean, près de la rue Sainte-Marie, est attenante à l’église de la Nativité, dans le Vieux-La Prairie.  À l’été 1972, ouverture de La Maison à tout le monde   Le groupe des 12 étudiants se forme graduellement, la plupart d’entre eux s’intéressant au projet avant même son acceptation par le Secrétariat d’État. Avec le temps, on oublie parfois celles et ceux qui ont consacré leur été 1972 à apporter les premières transformations à l’ancien couvent. Les voici, par ordre alphabétique : Louis Bernier, Marcelle Desbiens, Diane Dubé, Monique Favreau, Lucie Gatien, Louis Lemay, Marie-Thérèse Lussier, Richard Parenteau, Antonio Pinho, Jorge Pinho, Alain Pomminville et Réjean St-Onge. Sur les quatre étages de l’ancien couvent, les étudiants s’attardent davantage au deuxième, auquel donne accès l’entrée principale sise sur le chemin de Saint-Jean. La structure est suffisamment solide. Cependant, les couleurs ne correspondent pas au goût du jour. On applique donc de la peinture sur les murs, à commencer par ceux du hall d’entrée. On convertit aussi une pièce sur la gauche en salle de détente et en café. Des tables et des petits bancs, fabriqués alors, existent encore aujourd’hui à l’étage de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, un organisme qui voit le jour en 1972. Donnant sur le corridor à gauche, une salle sert d’abord aux amateurs d’échecs ; une autre est emménagée en bureau. La grande salle, baptisée quelques années plus tard la « salle des miroirs », est plus propice à la tenue de réunions, à des cours de peinture, voire de danse. Là où l’ancien couvent cède véritablement le pas à La Maison à tout le monde, c’est lorsque la chapelle, aux murs bleu poudre, située à la droite de l’entrée principale, devient une discothèque, aux murs bleu marine avec des colonnes orange, et que le confessionnal disparaît. Le concierge, auparavant à l’emploi de la Congrégation de Notre-Dame et maintenant payé par la Ville de La Prairie, en croit à peine ses yeux. Néanmoins, ce beau personnage, M. Portugais, accepte en cours d’été l’invitation des étudiants à couper le ruban marquant l’ouverture officielle de La Maison à tout le monde. Après la sensibilisation des décideurs et de la population, les coups de marteau et de pinceaux, puis les activités de loisirs organisées pour des gens de tous âges, les 12 étudiants ont laissé à la communauté de La Prairie un héritage qui a accueilli, en plus de 40 ans, non seulement des milliers de personnes, mais aussi quantité d’organismes qui ont profité des espaces et de l’esprit de La Maison à tout le monde ...
Un milicien durant la guerre de 1812
Dans une lettre adressée à l’évêque de Québec datée du 27 avril 1813, le curé de La Prairie, Jean-Baptiste Boucher, décrit ainsi le costume des miliciens. « Nos Miliciens ont reçu, un accoutrement nouveau. je les ai sous les yeux, la garde se montant en ce moment – devant la porte de l’Église. ils ont un gilet d’un brun léger (olive), qui par derrière se termine en pointe ; le collet et les bottes sont de drap rouge ; leurs pantalons sont d’un bleu tirant sur le violet ; ils ont un chapeau sans bord qui doit être relevé d’une aigrette rouge et blanche, et qui est en outre orné dune fi gure de corne à poudre ou de cor de chasse. Le Bataillon, comme le Jousslin de Popel a fait encore l’acquisition d’un Bugle dans lequel personne ne sait souffl er. » N.B. le chapeau sans bord est un shako. ...
Suicide
Inévitablement, la guerre fait son lot de victimes et ils ne meurent tous pas sur le champ de bataille. Durant la guerre de 1812, plusieurs déserteurs seront fusillés ou pendus dans la commune de La Prairie, près des casernes nouvellement construites. Dans une lettre datée du 8 mai 1813, le curé Boucher cite le cas d’un lieutenant qui s’est suicidé : « […] Un pauvre Lieutenant des Voltigeurs, à l’heure de la seconde parade s’est tiré dans l’oreille avec un petit pistolet, sur son lit, et il est mort quelques minutes après, sur le rapport des témoins, les jurés ont pu donner pour verdict insanity. […] » ...
Vente de livres usagés
Chers membres, Un petit rappel : avez-vous noté à votre agenda notre vente de livres usagés ? Pour vous seulement, nos portes seront ouvertes le jeudi 2 mai de 16 h à 19 h. Un léger goûter vous sera servi. La vente se poursuivra le vendredi 3 mai de 9 h à 19 h puis le samedi 4 mai et dimanche 5 mai de 9 h à 17 h. Ambiance chaleureuse, service courtois, livres de toutes catégories, prix plus qu’abordables, voilà ce qui ce qui vous attend. Faites-nous le plaisir de confirmer votre présence auprès de notre coordonnatrice : Marie-Hélène Bourdeau au 450-659-1393. ...
À propos du bulletin
Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Gaétan Bourdages Rédaction Gaétan Bourdages Jorge Pinho Révision Robert Mailhot Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450-659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour. ...
01 Jan 1970
Notre prochaine conférence: Le rôle des sages-femmes

Au jour le jour, mars 2013

Le curé Roméo Lamarche et sa Cadillac en 1910.

Le Cercle de Laprairie
Suite à l’invasion américaine de 1812, on voit s’installer une importante garnison militaire à La Prairie. Cette présence de soldats et de marchands anglais modifie, pendant plusieurs décennies, le visage linguistique de la municipalité. Après le retrait des troupes vers le milieu du 19e siècle, on assiste à un éveil de l’élite francophone. La bourgeoisie francophone s’affiche alors dans des postes de premier plan qui auront un impact majeur sur l’avenir de la petite collectivité. Cette fébrilité se reflète dans la mise sur pied de diverses associations comme la Société Littéraire, en 1853, et, plus tard, le Cercle de Laprairie. Le 2 avril 1872, un groupe de vingt-cinq hommes désireux de créer une nouvelle société sous le nom de « Cercle de Laprairie » établissent un contrat devant maître J.L. Coutlé, notaire. Il s’agit de : – Camille Lacombe, écuyer, marchand – Pierre-Edmond Brossard, écuyer, médecin – Julien Brosseau, commerçant   – Adolphe Beauvais, écuyer, notaire – Hypolite-Alphonse Hébert, capitaine de bateau à vapeur   – Pierre Fortin, écuyer, médecin,   – Moïse Brossard, bourgeois   – Andrew Esinhart, écuyer, marchand   – Joseph-Amable Hébert, commerçant   – James F. Dunn, gentilhomme   – Louis Normandin, marchand – Paul-Hormidas Tremblay, commerçant   – Médard Demers, capitaine de bateau à vapeur – Léon-Benoit-Alfred Charlebois, commis marchand   – Ambroise Hébert, boulanger   – Louis-Cyrille Duquette, bourgeois   – François-Xavier Lefebvre, fils, marchand   – Julien Brossard, bourgeois   – Siméon-Abraham Longtin, écuyer, médecin, tous du village de Laprairie   – James Madconald, écuyer, bourgeois, de la ville de Saint-Jean   – Tancrède Sauvageau   – Ernest Varin, commis de banque   – Gédéon Bourdeau, comptable   – Henri Duclos, gentilhomme   – Jean-Baptiste Bourassa, boucher, ces cinq derniers de la cité de Montréal L’objectif de la Société était « la récréation de l’esprit et le délassement pour le corps ». Avec un capital de départ de 1 000 piastres, constitué de 100 parts sociales de 10 piastres chacune, Camille Lacombe, Pierre-Edmond Brossard, Julien Brosseau, Hypolite-Alphonse Hébert et Louis Normandin furent nommés les premiers administrateurs avec l’obligation de demander l’émission des lettres patentes et de parvenir à l’incorporation de la Société. Les membres du nouveau Cercle de Laprairie n’ont pas cherché bien loin en adoptant comme emblème un écusson portant la devise latine : « Deus Nobis Haec Otia Fecit », surmontée d’un castor posé sur une branche d’érable. Sous la devise, on peut voir une table de billard et le nom : « Cercle de Laprairie ». La devise est tirée de Virgile et signifie « Dieu nous a donné ces moments de calme ». Cette devise est aussi celle de la ville de Liverpool et elle apparaît également sur le sceau officiel de l’état américain de Georgie. Lors de la première réunion du Cercle tenue le 4 avril, le Dr Brossard fut nommé président, M. Lacombe vice-président, M. Brosseau trésorier, M. Normandin secrétaire et le capitaine Hébert commissaire et donateur. Le 18 avril 1872, les administrateurs acquirent au coût de 600 $, auprès de Louis-Xavier Leduc, menuisier, un emplacement situé au 119 de la rue Saint-Jacques dans le village de La Prairie. L’endroit correspond à l’actuel 217 rue Saint-Jacques. Afin de veiller à l’entretien de la bâtisse, le Cercle employait un gérant, ou gardien, et des domestiques. Le gérant y habitait et était responsable, en plus de l’entretien, de percevoir les recettes des jeux et des consommations. Il était aussi chargé d’effectuer les achats et de diriger les domestiques. Narcisse Martin en fut lepremier gardien après avoir signé un contrat d’un an. Il payait 5 piastres de loyer par mois pour les six premiers mois, et 7 piastres par mois pour les six derniers. Par la suite, les gardiens furent Alexandre Demers, en 1882, Alphonse Thomas de 1883 à 1894 et Georges Marion de 1897 à 1898. Nous ignorons qui occupa le poste de 1894 à 1897. ...
Le Cercle de Laprairie (suite)
L’ambition avouée du Cercle était l’épanouissement social et littéraire de ses membres; toute discussion politique ou religieuse y était strictement prohibée. On y jouait au billard ou aux cartes. Une bibliothèque était à la disposition des membres alors que la buvette était à l’usage exclusif des directeurs et du secrétaire-trésorier. Pourquoi une bibliothèque alors que la Société littéraire en possédait déjà une à quelques enjambées de là ? Surtout que ce boys club, semblait préférer des activités à caractère plus ludique qu’intellectuel. Le Cercle était ouvert tous les jours de 11 heures à minuit et quart, excepté les samedis et les veilles de fête alors que les lumières étaient éteintes une heure plus tard. Les jeux y étaient interdits pendant les offices religieux des dimanches et lors des fêtes d’obligation. Une partie de billard à deux ou à quatre coûtait 10 centins ; une partie à trois coûtait 15 centins et il était défendu de miser de l’argent sur les parties de billard. Aux cartes, les jeux où l’on misait de l’argent étaient permis jusqu’à concurrence de 50 centins et chaque joueur payait 25 centins par séance. Si l’enjeu n’excédait pas 10 centins, les joueurs payaient 10 centins la séance. À l’image des clubs londoniens à la mode à l’époque victorienne, la sélection des nouveaux membres répondait à des règles très strictes. Tout homme aspirant à devenir membre du Cercle devait satisfaire aux conditions suivantes : avoir 21 ans résolus, détenir trois parts dans le fonds-capital du Cercle, être présenté par deux membres actionnaires et réunir en sa faveur au-delà des 4/5 des votes exprimés par scrutin secret. Compte tenu de la mentalité de l’époque, il n’est pas étonnant de constater qu’on n’ait pas cru utile de préciser dans les règlements que seuls les hommes y  étaient admis. Les prêtres de La Prairie avaient accès aux salles du Cercle et  jouissaient de tous les privilèges accordés aux membres, sans devoir payer la souscription annuelle. Ces avantages en faveur des ecclésiastiques assuraient au Cercle une caution morale indispensable à l’époque à la survie de toute organisation de ce genre.  Le Cercle était dirigé par un Bureau de  Direction formé de cinq directeurs qui  nommaient un comité mensuel, formé de deux membres actionnaires. Ce comité était chargé de l’observation du décorum et de la bienséance dans les salles du Cercle ainsi qu’à l’extérieur du Cercle. Puisque le Cercle de Laprairie représentait l’élite intellectuelle et sociale, les membres n’avaient d’autre choix que de bien se comporter en tout temps et en tout lieu. Si une plainte était déposée, le membre fautif était réprimandé. Suite à une deuxième plainte, un avis de censure était affiché dans la salle principale du Cercle et, sur réception d’une troisième plainte, on exigeait du membre qu’il remette sa démission dans les trente jours. S’il refusait de se retirer de lui-même, il se voyait expulsé à vie. Le secrétaire-trésorier tenait des comptes réguliers des sommes gagnées et perdues aux cartes ainsi que des revenus et dépenses du Cercle. En 1884, la table de billard a été vendue à la Société littéraire pour un montant de 75 $. On la remplaça par une nouvelle table achetée avec un budget initial de 175 $ mais qui a, par la suite, été augmenté à 250 $. En 1893, les recettes du Cercle s’établissaient à 411,09 $ avec des dépenses de 362,50 $. L’organisme possédait un actif de 1 233,12 $, une somme considérable pour l’époque. Table de billard au 19e siècle. En 1891, les directeurs et les membres actionnaires du Cercle ont présenté tardivement une demande de constitution civile auprès des autorités, requête dans laquelle on peut lire que les membres fondateurs n’avaient pas rempli leur obligation de faire les démarches pour obtenir l’incorporation de l’organisme tel qu’ils s’y étaient engagés en 1872. Le dernier procès-verbal conservé dans le fonds Élisée-Choquet date du 9 juillet 1896. En février du mois précédent, un contrat avait été signé avec le gardien pour les années 1897 et 1898. Pour des raisons inconnues, le Cercle a probablement cessé ses activités peu après. Le 14 septembre 1900, un liquidateur procéda à une reddition des comptes et le Cercle fut dissout. On remit à chaque membre 11,35 $ pour chaque action de 30 $. ...
Faits divers
UN ACCIDENT DE VOITURE Durant les mois d’hiver, le pont de glace était l’unique moyen de se rendre à Montréal. Des individus étaient autorisés à y tenir des cabanes dans lesquelles on vendait des boissons alcooliques. L’ivresse de certains charretiers était parfois la cause d’accidents. Vendredi le 25 du courant vers les 8 heures du soir, comme Mr. J. M. Raymond qui s’en retournait de Montréal à Laprairie était entré dans une cabane sur la traverse pour parler à quelqu’un à qui il avait affaire, un homme pris de boisson et partant de la cabane donna un coup de fouet à son cheval. Le cheval de Mr. Raymond qui en était tout près, partit à l’épouvante, et, après avoir fait plusieurs détours sur la glace, se précipita dans une mare qui est à quelque distance de la Pointe St. Charles. La Minerve, janvier 1828 TUÉ PAR LA FOUDRE Mardi dernier entre trois et quatre heures de l’après-midi, le tonnerre tomba dans la cheminée d’une maison qui était occupée par un nommé Pigeon, Ferblantier, au Village de Laprairie. Un petit garçon d’environ 3 ans qui était assis au coin de la cheminée tomba mort; on ne put y découvrir aucune blessure. Il parait qu’étant à la proximité d’où le tonnerre a fait son chemin, il fut étouffé par l’air, quelques moments après le coup ses lèvres et son estomac devinrent extrêmement noirs. La Minerve, juin 1828   MILICIENS RÉCALCITRANTS Il s’est tenu à Laprairie Samedi dernier une Cour Martiale présidée par le Lt. Col. Metzler et le Major Barbeau, aux fi ns de procéder à la poursuite de 27 miliciens de la Paroisse de St. Constant, qui avaient refusé d’assister aux parades, sous les ordres d’un certain Capitaine. Huit ou dix nous dit on ont été condamnés à deux piastres d’amende et un d’entre-eux à dix piastres. La Minerve, le 18 août 1828 FAUSSE MONNAIE Alexis et Joseph Moquin ont été conduits à la prison de Montréal sous accusation d’avoir passé de la fosse argent. Extrait des procès-verbaux du premier conseil municipal de La Prairie, juillet 1846. ...
Vente de livres usagés
Vous avez soif d’aventures et d’évasion, besoin de nourrir votre âme ou d’alimenter votre esprit curieux ? Vous trouverez sous notre toit tout ce qu’il faut pour satisfaire les appétits de lecture les plus voraces. Nous avons pour vous une vaste sélection de volumes, présentés sous différents formats et à des prix convenant à tous les budgets. Votre carte de membre vous donne le privilège d’être les premiers à fouler nos allées pour dénicher des produits de qualité tout en réalisant des aubaines incroyables. Apportez vos sacs réutilisables et venez faire grande provision de lecture pour vos prochaines vacances. Nous avons décidé cette année de DEVANCER notre vente de livres usagés. Nous vous attendons nombreux pour notre prévente, le jeudi 2 mai de 16 h 00 à 19 h 00. Veuillez confirmer votre présence auprès de notre coordonnatrice Marie-Hélène Bourdeau au 450-659-1393 ...
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