Au jour le jour, avril 2014
Le printemps se pointe enfin le bout du nez et, avec lui, notre vente de livres usagés. Tout l’hiver durant, nous avons emmagasiné des centaines de livres qui traitent de sujets très variés et dont le contenu saura vous captiver. À titre de membre de la SHLM vous êtes conviés à la prévente qui aura lieu dans les locaux de la SHLM au 249, rue Sainte-Marie, le jeudi 1er mai, de 16 h à 19 h.
Si vous désirez prolonger le plaisir ou le partager avec vos parents et amis, la vente se poursuivra le vendredi 2 mai de 9 h à 21 h, le samedi 3 mai ainsi que le dimanche 4 mai de 9 h à 16 h. Au plaisir de vous accueillir en grand nombre !
Natif de la côte Sainte-Catherine, suite au remariage de sa mère Roland Desautels est arrivé très jeune à La Prairie. En 1946, il obtient un emploi à la briqueterie, un travail qui est exigeant physiquement surtout lorsqu’il faut charger les camions de briques à l’aide de pinces manuelles. De plus le salaire est bas, 0,29 $ de l’heure, et les patrons mettent beaucoup de pression sur les employés.
Afin d’améliorer sa condition, M. Desautels décide d’imiter des collègues de la « briquadeDéformation de l’anglais « brick yard ». », les Nantel, Ti-Mé Daunais et Langlois, et se lance, en 1952, dans la réparation des vélos. Il habitait alors un logement chez Jean-Louis Pilote sur la rue Sainte-Rose. Ce dernier lui propose de construire dans la cour arrière un petit hangar de 12 pieds par 15 pieds qui lui servira d’atelier, le tout fait avec du bois récupéré d’un collège qui avait été démoli. Ainsi pendant plusieurs années Roland Desautels consacrera ses journées à la briqueterie et ses soirées à l’entretien des bicyclettes et à la vente de quelques accessoires. Ce petit atelier n’existe plus aujourd’hui.
Voici un aperçu des prix spéciaux à l’été 1960 : le pneu de vélo est à 1,99 $, la chambre à air à 0,98 $ et la dynamo avec les feux avant et arrière à 3,98 $. Comme l’anglais est largement utilisé dans le commerce à l’époque, la publicité dans le journal local utilise les expressions « tubes », « dynamo lighting set », « horne double avec flasher » etc.
En septembre 1955, le jeune Roland épouse Rose-Aimée Tétreault originaire de Stukely-Nord et arrivée à La Prairie à l’âge de cinq ans. Après le couple Perron/ Boulerice, il s’agissait du second mariage à être célébré à l’église du Christ-Roi récemment construite. Suivront les naissances des deux garçons, Alain l’aîné en 1957 et Luc en 1961. À cette époque Roland Desautels est de tous les métiers, en plus de son emploi à la briqueterie et de son modeste atelier, il vend des cuisinières et des téléviseurs pour M. Monette, il a aussi vendu des meubles pour Jean-Paul Leclerc dont le commerce était situé sur le chemin de Saint-Jean près du terminus d’autobus. Il a également fait le commerce des couvre-planchers, c’est d’ailleurs lui qui a vendu à la fabrique du Christ-Roi les tuiles qui recouvraient le plancher tout neuf. Plus tard il conduira des autobus scolaires pour la compagnie Vézina.
Comme les affaires vont bien, le couple décide en 1967 de construire l’édifice situé à l’actuel 620, rue Lavoie où la famille loge à l’étage alors que le sous-sol sert de commerce et d’atelier de réparation. Est-il nécessaire d’ajouter que les garçons furent initiés très jeunes aux notions de base de la remise en état et de la vente des bicyclettes.
Vers 1970, M. Desautels décide de quitter définitivement son emploi à la briqueterie pour se consacrer entièrement à son entreprise.
Le métier de commerçant est exigeant et Roland et Rose-Aimée n’ont jamais compté les heures. Surtout qu’avec le temps, une clientèle de plus en plus exigeante, les heures d’ouverture se sont étirées. Heureusement que les garçons ont su avec l’âge s’intégrer rapidement aux exigences du métier et devenir une main-d’oeuvre des plus qualifiée. Cette boutique est une véritable entreprise familiale.
Les exigences du commerce de vélos varient en fonction du cycle des saisons, mais les temps morts sont rares. Le printemps voit arriver son lot de bécanes à réparer ou à mettre au point pour la belle saison. Le printemps et l’été sont également des périodes importantes pour la vente. Puis l’automne se pointe et il faut déjà songer à commander le matériel pour l’année suivante et établir un inventaire invendus. On ne chôme pas durant la saison froide, car il faut assembler près de 1 500 nouveaux vélos pour le printemps suivant en plus de répondre à la clientèle qui s’adonne aux sports d’hiver.
Car, Roland Desautels Sports ne se limite à vendre et à réparer des vélos, durant l’hiver, il offre également à sa vaste clientèle des skis de fond, des skis alpins, des raquettes, des patins de loisir et une collection de manteaux d’hiver haut de gamme. À cela s’ajoutent l’aiguisage des patins et l’entretien des skis alpins (l’affutage des carres, le cirage des semelles et la vérification des cambrures). La période qui précède le temps des Fêtes n’est donc pas de tout repos.
Bien que Roland et Rose-Aimée soient, après plus de soixante ans, toujours présents et actifs dans le magasin, ce sont les garçons Alain et Luc qui en sont les propriétaires depuis plusieurs années et qui gèrent l’entreprise. Ils ont su s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouveaux matériaux. Afin de bien servir une vaste clientèle très fidèle, une nouvelle salle de montre avec plus de 2 000 vélos a été inaugurée en 2005. Alain et Luc jurent cependant qu’ils ne seront pas au poste à un âge aussi avancé que leurs parents. Malgré ce bel exemple de pérennité, l’entreprise devra donc un jour, à l’image de plusieurs PME au Québec, passer aux mains de nouveaux propriétaires, puisque les petits enfants du couple Desautels/Tétreault ne se montrent pas intéressés à prendre la relève.
Trente de nos membres ont assisté à l’assemblée générale annuelle du 18 mars dernier. La rencontre a permis au président sortant de présenter un bilan très positif de l’année 2013, et ce tant au plan budgétaire qu’en ce qui a trait aux nombreux projets en cours : généalogie, traitement des archives, Marchez dans l’ombre, exposition estivale, publications, conférences, site internet, Biens des Jésuites et vente de livres usagés.
Des cinq postes au conseil d’administration, trois étaient soumis à une élection cette année. Selon le rapport du responsable des mises en candidature, seulement deux personnes ayant soumis leur candidature, elles ont donc été élues par acclamation. En conséquence, compte tenu de nos règlements, le poste demeuré vacant devait, dès que possible, être pourvu par cooptation par les quatre membres du C.A. Ce qui fut fait lors de la réunion du conseil d’administration du 31 mars dernier.
Voici donc la composition du conseil d’administration de la SHLM :
M. Stéphane Tremblay, président ; élu par acclamation pour un mandat de deux ans.
M. François-Bernard Tremblay, 1er vice-président ; il lui reste une année à compléter à son mandat.
M. Gilles Blanchard, 2e vice-président ; coopté par le C.A. de la SHLM pour un mandat de deux ans dont la deuxième année devra être confirmée lors de l’assemblée générale annuelle de mars 2015. Natif de ville Jacques-Cartier (Longueuil) M. Blanchard a travaillé durant quarante ans à Radio-Canada comme technicien de maintenance du matériel électronique. Établi à La Prairie depuis 2004, il est devenu membre de la SHLM en 2010 afin de construire son arbre généalogique. M. Blanchard a également été nommé responsable de notre club de généalogie
M. Marc-André Gaudreau, trésorier ; élu par acclamation pour un mandat de deux ans. Natif de la région de l’Estrie, le père de M. Gaudreau a déjà été le président de la Société d’histoire de Coaticook. Afin de poursuivre sa carrière au sein de la fonction publique fédérale, en 2010, Marc-André Gaudreau s’installe à La Prairie avec sa famille. Au début de l’été 2013, séduit par les attraits historiques du Vieux La Prairie, il devient membre de la SHLM. À l’automne suivant, il s’inscrit au cours d’initiation à la généalogie offert en partenariat avec le service des loisirs de la ville de La Prairie.
M. Albert Juneau, secrétaire ; il lui reste une année à compléter à son mandat.
À compter du mois d’avril, les membres de la SHLM pourront consulter la banque de données Le Parchemin, acquise par la SHLM pour une durée d’un an (renouvellement à déterminer selon l’utilisation qu’on en fera). Mise sur pied en 1981 par la société de recherche historique Archiv-Histo sous la direction de Mme Hélène Lafortune et de M. Normand Robert, cette banque de données sera accessible gratuitement pour nos membres.
Le Parchemin est un inventaire presque complet des minutes notariales du Québec ancien couvrant deux périodes historiques, soit l’époque de la Nouvelle- France (1621 à 1763) et celle de la Province of Quebec (1763 à 1790). Les chercheurs en généalogie et en histoire pourront ainsi consulter une brève description de plusieurs types d’actes (contrats de mariage, ventes, testaments, inventaire après décès, etc.) afin de documenter la vie de leurs ancêtres. À l’aide du moteur de recherche et de mots-clés (comme le nom d’un ancêtre), on obtient une fiche descriptive pour chaque acte notarié suggéré. Chaque fiche donne les renseignements suivants :
– Le type d’acte notarié, la date d’élaboration, le nom du notaire et un résumé de l’acte
– Le nom des principales parties intervenantes ainsi que leur fonction ou profession, leur état matrimonial ainsi que leurs lieux d’origine et de résidence.
Un bref rappel : afin de maximiser les heures de recherche disponibles pour nos membres, la SHLM a étendu ses heures d’ouverture. En plus des lundis en soirée et des heures habituelles du mardi au jeudi, les locaux de la SHLM sont maintenant ouverts les lundis et les samedis en après-midi.
À l’étage du 249, rue Sainte-Marie
Les cartes géographiques et les plans d’arpenteurs sont de précieuses sources d’informations pour amorcer ou compléter une recherche généalogique. Ces documents permettent non seulement de localiser une ville, un village, un cours d’eau, une seigneurie, mais parfois aussi la terre ou l’habitation d’un ancêtre. Venez découvrir quelques-uns des documents parmi les plus utiles au généalogiste, tout en apprenant comment accéder à ces trésors.
Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.
Éditeur
Société d’histoire de
La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination
Gaétan Bourdages
Rédaction
Gaétan Bourdages
Stéphane Tremblay
Révision linguistique
Robert Mailhot
Design graphique
François-B. Tremblay
www.bonmelon.com
Impression
SHLM
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249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec), J5R 1G1
Téléphone
450-659-1393
Courriel
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Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles.
Au jour le jour, mars 2014
Depuis plusieurs années j’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie au succès de notre Société. Et, quoique cela ne soit pas toujours évident, il me faut reconnaître que le poste de président est exigeant et lourd de responsabilités.
Cependant, après mûre réflexion, certains signaux m’indiquent que je dois actuellement prendre un peu de recul et céder la place à de nouvelles idées. En ce qui me concerne, l’heure est au ressourcement. Le temps dédié à la réussite des nombreux projets et dossiers de la Société d’histoire m’ont imposé de faire le deuil d’activités qui me passionnent : randonnées pédestres, ornithologie, photographie, ébénisterie, etc. Il me semble légitime de vouloir à présent renouer avec ces passe-temps pendant qu’il est encore temps.
En conséquence, j’ai décidé en cette fin de mandat, et ce choix n’a pas été facile, de ne pas soumettre à nouveau ma candidature au C.A. lors de la prochaine élection. J’ose croire que ma contribution à la SHLM pendant toutes ces années aura été utile.
En sortie de scène, je souhaite à mon successeur le meilleur des succès pour les années à venir.
Je profite de l’occasion pour vous transmettre, à tous, mes plus cordiales salutations.
N.D.L.R. En réponse au texte paru en décembre 2013 dans ce bulletin, le texte qui suit propose une nouvelle hypothèse au sujet de l’emplacement du moulin à vent de La Prairie lors de la bataille du 11 août 1691. Dans cet échange d’hypothèses sur le premier moulin de La Prairie, il ne faut aucunement y voir une querelle d’historiens, mais plutôt une volonté commune de percer la vérité au sujet des moulins de La Prairie. Bonne lecture !
Au sujet de l’emplacement du premier moulin à vent de la seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine en 1691, on ne peut croire que ce soit une tâche si fastidieuse de démystifier cette affaire ni, pour y arriver, de changer les cours d’Histoire de la Nouvelle-France.
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’auteur de la première hypothèse lorsqu’il affirme « qu’il n’y eut qu’un seul moulin à tour de pierre à La Prairie » tel que nous le confirme, entre autres, l’arpenteur Amable Gipoulou en 1788. D’ailleurs, quelques années plus tôt, soit le 11 juillet 1776, pendant la guerre d’Indépendance américaine, le cartographe Franz Ludwig Cancrinus, alors qu’il était en poste à La Prairie avec des régiments de mercenaires allemands, avait également situé le grand moulin à vent de « La Prairie- Sainte-Magdeleine in America » au bord du Saint-Laurent, au sud-ouest du village.
Nous sommes toujours d’accord lorsque l’auteur affirme « qu’il est également impensable qu’on ait songé à quelque époque que ce soit à défaire le moulin pierre par pierre pour le reconstruire à l’autre extrémité du village ». Effectivement impensable … alors, que s’est-il passé entre 1691 et 1776 / 1788 ?
La question qu’il faut se poser est plutôt celle-ci: y a-t-il vraiment déjà existé un gros moulin-tour classique de maçonnerie au nord / nord-est du fort La Prairie en 1691 ? Nous devons y répondre, comme l’auteur Gaétan Bourdages, par la négative, mais avec un certain bémol, car ceci est la base de notre nouvelle hypothèse.
Nous savons aujourd’hui qu’au début de la colonie, l’architecture du bâtiment d’un moulin à vent devait répondre aux exigences de son usage et des conditions locales de la topographie et du climat. La condition première, il en va de soi, est la meilleure exposition au vent : un moulin est généralement bâti sur une élévation et, dans ce cas, la bâtisse elle-même ne nécessite pas une grande hauteur. En revanche, dans les pays de plaines comme à La Prairie, le moulin doit être assez élevé pour bien prendre le vent.
L’invention de la machine à vapeur fut à l’origine de la révolution industrielle du 19e siècle. On eut tôt fait d’adapter cette nouvelle source d’énergie à la navigation et, quelques décennies plus tard, à la création des premiers chemins de fer. Nous vous proposons à ce sujet deux anecdotes racontées par Philippe Aubert de Gaspé dans ses mémoires.
« Ceci me rappelle un premier voyage de Québec à Montréal dans un vapeur. C’était en octobre de l’année 1818, à onze heures du soir, que le CalédoniaConstruit pour D. Dunn, le Calédonia, un navire de 130 pieds de long équipé de deux engins à vapeur, fut lancé à Montréal en août 1817. Il fut d’abord utilisé entre Québec et Montréal. dans lequel j’avais pris passage, laissa le quai de la Reine. Entre sept et huit heures le lendemain au matin, mon compagnon de voyage, feu M. Robert Christie, ouvrit la fenêtre de sa chambre et me cria « We are going famously ». En effet, nous étions vis-à-vis la Pointe-aux- TremblesDans la région de Portneuf, près de Neuville. , poussés par un vent de foudre, et nous avions parcouru sept lieuesUne lieu équivaut à 5,56 km. en neuf heures de temps. Nous arrivâmes au pied du courant à Montréal à l’expiration du troisième jour, tout en nous félicitant de la rapidité des voyages par la vapeur, et nous ne fûmes aucunement humiliés, en l’absence du vent favorable qui n’avait duré que vingt-quatre heures, d’avoir recours à la force réunie de quarante-deux boeufs pour nous aider à remonter le pied dudit courant. J’avoue que c’est à bon droit que le Calédonia doit avoir été placé au premier rang des cuves ayant nom bateau à vapeur construit à cette époque. Ce qui n’empêche pas que ce ne fut qu’à regret que nous lui fîmes nos adieux après les jouissances qu’il nous avait procurées. » […]
« Une promenade que j’ai faite aujourd’hui sur le rempart m’a fait souvenir du Lauzon, premier vapeur traversier faisant le service entre Québec et la Pointe-Lévis. Le commandement à bord des vapeurs se faisait de vive voix par le capitaine, avant que l’on eût substitué la cloche pour guider l’ingénieur. Le premier capitaine du LauzonLancé à Québec en septembre 1817, le Lauzon, dont la poupe et la proue étaient aplaties, était destiné au transport des bestiaux. était un excellent traversier de la Pointe-Lévis, ayant nom Michel Lecourt, dit Barras. Il lui fallut un assez long apprentissage pour connaître la force de la vapeur et calculer la vitesse qu’elle imprimait au bateau, pour l’empêcher de se briser sur les quais des deux rives du Saint-Laurent qu’il devait accoster ; aussi arrivait-il fréquemment que le malheureux vapeur bondissait comme un bélier quand le capitaine Barras n’avait pas crié assez tôt à l’ingénieur ayant nom Joseph : « Stop her, Joe ! » Il avait beau crier ensuite pour amoindrir le choc : « Reverse her, Joe ! » Il était trop tard et le malencontreux bateau donnait tête baissée, comme un bouc, contre l’obstacle qu’il rencontrait et se faisait des bosses énormes aux côtés. Une autre fois le capitaine criait : « Stop her, Joe ! » lorsqu’il était très éloigné du rivage. L’ingénieur arrête le mécanisme du vapeur, que le courant emportait ensuite bien loin du port ; et le capitaine de crier : « Start her, Joe ! Another stroke, Joe ! » Et à force de petits coups on finissait toujours, il faut l’avouer, par aborder le quai en se tenant à deux mains à la rampe du vapeur, crainte d’être lancé dans l’espace. » […]
Le type de construction d’un moulin à vent dépendait aussi des régions. Le matériau utilisé pour sa construction pouvait être la pierre, la brique ou même, très souvent, le bois. Dans le cas de la seigneurie de La Prairie en 1670, nous savons que le premier « meunier-farinier » était Philippe Jarny et qu’il était natif des Sables-d’Olonne au Poitou. Au 17e siècle en Bretagne, dans les provinces voisines d’Anjou et du Poitou, le moulin le plus répandu était un moulin à vent de petites dimensions, à savoir le moulin « chandelier ». Ce modeste moulin à vent, le corps tout de bois construit, pouvait reposer sur une petite base maçonnée ou être « assis par terre », c’est-à-dire reposer uniquement sur son socle en bois. Pour les Jésuites, seigneurs de La Prairie, ce procédé de construction permettait de gagner de la hauteur pour prendre le vent et répondait assez facilement aux modestes besoins de leur seigneurie et de ses premiers censitaires qui signèrent leur contrat de concession à l’automne 1671.
Nous savons aussi qu’en France, comme ailleurs, plusieurs moulins à vent « chandelier », également connus sous le vocable de « moulin sur pivot », ont souvent été démontés et reconstruits ailleurs suivant les déplacements de leur propriétaire. Le jeune meunier Philippe Jarny (24 ans) serait-il arrivé de La Rochelle à l’été 1670 avec le moulin des Jésuites en pièces détachées ?Philippe Jarny, farinier, a été engagé le 21 mars 1670 par Arnaud Péré, marchand à La Rochelle, pour les Jésuites; son contrat d’engagement l’assure qu’il travaillera de sa profession (RHAF,VI: 397). C’est une possibilité. Par contre une lacune caractérisait ce type de moulin, c’était la vitesse à laquelle il devenait vétuste et, en temps de guerre, le fait qu’il était souvent victime d’incendie ou de destruction volontaire.
Un document notarié nous informe que, suite à seulement une douzaine d’années d’usage, le Révérend Père Thierry Beschefer, supérieur des missions jésuites en Amérique, contractait en 1683 avec le maître-charpentier André ForanMaugue, 26 août 1683, Marché pour la restauration du moulin… moyennant la somme de 85 livres … « pour refaire le solage » du petit moulin à vent de La Prairie. Cette information nous porte à croire que le premier moulin construit à La Prairie était bel et bien un petit moulin de type « chandelier » assis sur une fondation assez précaire et non pas un immense moulin-tour en maçonnerie assis sur des tonnes de pierre et de mortier. Voilà pour le type « probable » du premier petit moulin à vent de la seigneurie de La Prairie. Maintenant, allons à la découverte de son emplacement.
Résumons premièrement toutes nos sources connues. En 1691, nous avons le sieur Pierre de Bénac, le sulpicien François Vachon de Belmont ainsi que le commandant des envahisseurs New-Yorkais, Pieter Schuyler qui affirment, tous à l’unisson, qu’il y a un moulin à vent (« windmilne ») situé à quelque quatre-vingts pas au nord de la palissade du fort La Prairie. En 1705, sur place seulement quatorze ans après ces événements, nous arrivait le premier historien de la Nouvelle-France, le jésuite Pierre- François-Xavier de Charlevoix. Ce nouvel enseignant au Séminaire de Québec, avec ses sources encore bien en chair et en os ou l’ayant probablement vu en personne (il est quand même en Nouvelle-France pour une période de quatre ans), affirme lui aussi qu’il y avait un moulin à vent du côté nord / nord-est du village palissadé de La Prairie-de-la-Magdeleine.Le Journal historique d’un voyage fait par ordre du Roy dans l’Amérique Septentrionale – Tome second
Donc, en conclusion, il est impensable que quatre personnes, dont le fonctionnaire Pierre de Bénac, qui n’est nul autre que le Contrôleur des fermes du Roy en Nouvelle-France, aient tous en 1691 confondu une maison fortifiée pour un moulin à vent ou vice-versa. En toute logique, nous nous permettons d’avancer l’hypothèse suivante : quelques décennies à peine après la bataille de La Prairie, le premier petit moulin en bois de la seigneurie de La Prairie serait arrivé à la fin de sa vie utile et fut remplacé par un deuxième moulin. Il est également possible que le premier moulin ait été, comme plusieurs autres, victime des flammes et, pour le remplacer, le nouveau moulin-tour en maçonnerie aurait été construit à un emplacement plus sécuritaire et central du côté sud /sud-ouest du village, comme le situent l’Allemand Franz Ludwig Cancrinus en 1776« Sketch of the Village of La Prairie-Sainte-Magdeleine in America »,11 July 1776 – Cancrinus. et l’arpenteur Amable Gipoulou en 1788 sur leurs cartes respectives du village de La Prairie. Ce nouveau moulin, très imposant, avait un meilleur accès au quai ou à la jetée et au nouveau chemin de Saint-Jean ainsi que l’avantage de mieux répondre aux besoins des nombreux censitaires maintenant établis sur les terres de la seigneurie au sud et à l’ouest du village.
En sachant que le comité des comptes publics de l’État de New York, présidé par Mr. N. Bayard et Mr. J. Graham, avait approuvé le 26 août 1691 le compte des dépenses encourues par le Major Pieter Schuyler lors de son expédition « to Canida », il serait alors logique de croire que la rédaction de son « Journal » et sa description des événements aient été rendues aussi dans les jours qui ont suivi son retour à Albany et non pas quelques années plus tard comme le prétend l’auteur Gaétan Bourdages.
Alors, de toute évidence et contrairement à la première hypothèse, rien ne nous permet de croire que Pieter Schuyler, ce jeune « chef militaire » sans expérience de combat et ses troupes formées de soldats New-Yorkais, d’Iroquois et de Mohicans aient attaqué le village palissadé de La Prairie, de deux ou trois côtés à la fois, le matin du 11 août 1691. Ceci est une tout autre histoire…
Bien que notre article de décembre 2013 ait eu le mérite d’ouvrir le débat sur l’existence d’un premier moulin à vent à La Prairie, à la lumière de l’article de M. LeBeau, nous reconnaissons d’emblée que notre hypothèse était erronée.
Il est vrai que les moulins à tour de bois ainsi que les moulins à pivot (chandelier) étaient économiques « parce qu’ils n’étaient qu’affaire de charpenterie ». Pourtant, leur nombre semble avoir été limité en Nouvelle-France à cause de leur détérioration rapide (durée utile entre 15 et 20 ans). La plupart ont été vite remplacés par des tours de pierre. La conception des moulins et leurs meules de pierre étaient importées de France mais, étant donné l’abondance des forêts et la présence d’habiles artisans, on peut douter que ce fût le cas pour les charpentes de bois. D’ailleurs, apparues au 18e siècle, les « pierres du pays » n’atteignirent jamais la qualité des pierres de France.
Certes, en 1668, on érigea à Batiscan un moulin à tour mixte, soit un moulin en bois sur une base en pierre, et on pourrait aisément prétendre que le premier moulin de La Prairie ait été du même type, ou encore à pivot comme l’affirme M. LeBeau, d’autant que le contrat d’août 1683 est un contrat de charpenterie destiné à ressoler le moulin. Selon NicotNicot, Thresor de la langue française, 1606 , la sole est la basse superficie sur laquelle les autres sont établies. D’après une ancienne illustration publiée par Gilles DeschênesDeschênes Gilles, Quand le vent faisait tourner les moulins, Septentrion, 2009. Page 213. , les Jésuites avaient fait construire au pays des Hurons une tour de moulin à vent en bois.
ET POURTANT …
Après avoir enseigné au Collège de Québec de 1705 à 1709, François- Xavier Charlevoix quitte la Nouvelle- France pour n’y revenir qu’en septembre 1720. C’est lors de ce retour qu’il remonte le Saint-Laurent et navigue jusqu’à MichillimakinacFondée en 1670 et située dans la péninsule du nord du Michigan, Michilimakinac fut le site d’une mission (puis d’un fort). Elle devint le plus important comptoir français de traite. . Rien n’indique que Charlevoix ait visité La Prairie au cours de ses deux séjours parmi nous. Son Histoire et description générale de la Nouvelle-France paraîtra à Paris en 1744. Dans la réédition de 1976 publiée aux Éditions Élysée, on peut lire, au sujet de La Prairie, à la page 103 du tome second que : « […] Ce Fort était à trente pas du Fleuve, sur une hauteur escarpée entre deux Prairies, dont une, qui regardait un endroit appelé la Fourche, est coupée par une petite Rivière à la portée du canon du Fort, & un peu plus près par une Ravine. Entre les deux il y a un CourantUn courant d’eau, C’est un canal ou un ruisseau qui court. Il y a un courant d’eau qui fait moudre des moulins. Dictionnaire de L’Académie française, 5e édition (1798). , sur lequel on avait bâti un Moulin. […] ».
Qui croire? Bien que le récit de Peter Schuyler fasse référence à un « windmilne », nous sommes d’avis que la dernière phrase du texte de Charlevoix laisse clairement entendre que le premier moulin de La Prairie était en réalité un moulin à eau. Or, il est permis d’en douter. Certes, le moulin à eau avait ses avantages. Le vent étant imprévisible, incontrôlable et irrégulier, en certains endroits et lorsque cela était possible, on optait pour un moulin à eau. De plus on ne pouvait mettre le vent en réserve comme c’était le cas pour l’eau à l’aide de digues.
D’autres sources plaident en faveur du moulin à vent :
« L’année 1668 sera le témoin également de l’érection de trois autres de ces moulins (à vent) […] Deux ans plus tard, soit au début de la trêve iroquoise, c’est au tour des seigneuries de Chambly, de Sorel, de Repentigny, de Lachesnaye, de Lachine (fort Rémy), de Laprairie, […] de voir surgir le même type de moulin. »Deschênes Gilles, Quand le vent faisait tourner les moulins, Septentrion, 2009. Pages 57-58
« Les seigneurs y font construire un moulin à vent vers 1670. En effet, ils concèdent une terre à Laprairie le 11 novembre à Joseph Tissot et le contrat précise que Tissot devra faire moudre son grain au moulin de la seigneurie. »Langlois Michel, Des moulins et des hommes 1608-1700, Drummondville, Maison des ancêtres 2005. Page 149
Étonnamment, Deschênes et Langlois n’indiquent pas leurs sources. Cela est d’autant plus regrettable que personne à ce jour n’a pu retracer le contrat de construction du ou des moulins du village de La Prairie.
Or, le contrat du 3 septembre 1681 passé devant le notaire Jean Cusson entre la Compagnie de Jésus et Laurent Franger, farinier, règle la question de façon très claire :
« […] Laurens Frager farinier dudit lieu du Cap lequel de gré a reconnu et par ces presentes reconnoit et confessent avoir et tenir a tiltre de ferme des révérends peres Jesuites de la Compagnie de Jesus un moulin a vent sis et scittué en leur seigneurie de la Prairie de la Magdeleine […] » Paléographie par M. Jules Guérard de la Société pour la Sauvegarde du Patrimoine de Pointe-Claire.
Charlevoix était donc dans l’erreur et Peter Schuyler avait bien vu. Le premier moulin de La Prairie était situé au nord-est du village et il était actionné par le vent. S’agissait-il d’une tour en bois ou d’un moulin à pivot ? La question demeure.
« Néanmoins, l’exportation du moulin à pivot au Canada au début de la colonisation française demeure un phénomène plausible. Comment du reste, à une époque où tout se faisait selon la tradition, pouvait-il en être autrement, de la part des hommes de métier ? »Deschênes Gilles, Quand le vent faisait tourner les moulins, Septentrion, 2009. Page 210.
On peut envisager la conjecture suivante : en 1718, les seigneurs jésuites décident de construire un immense moulin à eau à la côte Sainte-Catherine. Auraient-ils à la même époque décidé d’abandonner le vieux moulin en bois situé du côté de la rivière Saint-Jacques pour le remplacer par une tour de pierre sise à l’extrémité sud-ouest du village ?
Contrairement à ce que nous qu’affirme M. LeBeau, l’emplacement du moulin à tour de pierre au sud-ouest du village éloignait plutôt qu’il ne rapprochait ce dernier du quai et du chemin de Saint-Jean, puisque ceux-ci étaient à l’époque situés à l’extrémité nord-est du village. Désormais sous le vent, ce nouveau moulin n’avait pas besoin d’être très haut.
P.S. Au contraire de ce que nous avions écrit dans l’article de décembre 2013, le meunier était bien Philippe Jarny et non Pierre Jarny.
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Au jour le jour, février 2014
Soucieuse d’améliorer son offre de service auprès de ses membres et du grand public, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine est heureuse de vous annoncer que ses heures d’ouverture seront étendues.
Ainsi, à compter du lundi 10 février, nous vous accueillerons selon l’horaire suivant :
• lundi de 13 h à 17 h
• mardi, mercredi et jeudi de 9 h à midi et de 13 h à 17 h
De plus, le Club de généalogie accueillera les chercheurs comme à l’habitude le lundi de 19 h à 21 h et, à compter du 1er février, nos portes seront ouvertes le samedi de 13 h à 17 h.
Joseph Gaston Guy Dupré est né sur la rue Sainte-Marie à La Prairie le 24 mars 1934. Troisième de quatorze enfants (dix garçons et quatre filles) issus du mariage de George Dupré (fondeur-mouleur) et de Marie-Berthe Yelle, Guy Dupré a perdu sa mère alors qu’elle n’était âgée que de cinquante-neuf ans.
La famille a habité durant quelques années un des deux logements de la maison de pierre du 164-166, rue Saint-Georges. Le chirurgien Robert Sheldon bâtit cette maison de pierre entre 1807 et 1825. Une partie de la maison était alors utilisée comme bureau de consultation. En 1825, Joseph Twiss, marchand et horloger, fait l’acquisition de la propriété qu’il partage deux ans plus tard avec son frère Austin ; l’ancien bureau de consultation devient alors une boutique. Lors du grand feu de 1846, la maison subit de sérieux dommages. Joseph Tremblay achète la propriété en 1847 et utilise de la brique américaine pour rebâtir les pignons.
L’ancêtre paternel, François Dupré Mikinac (nom amérindien qui s’explique sans doute par sa participation active à la traite des fourrures) a épousé Marie Allaire à Contrecoeur en mars 1729. Quatre générations plus tard, l’arrière-grand-père Louis-Charles Dupré (maître-chantre) s’installe à La Prairie et, en février 1874, adopte Ernestine Poissant pour épouse. L’annuaire Lovell et Gibson de 1842-1843 indique que deux messieurs Dupré possédait chacun un magasin général rue Sainte-Marie. Or, ces deux personnages ne sont pas des ancêtres de Gaston Guy.
Charles Diel, l’ancêtre maternel de M. Dupré fut l’un des premiers censitaires à s’établir à la côte Saint-Lambert. « Parti de La Rochelle le 24 mai 1665 à bord du Saint-Sébastien, Charles Diel, dit Le Petit Breton, de la compagnie La Fouille du régiment de Carignan arrive à Québec le 12 septembre1665. Charles, à la fin des guerres iroquoises, fait partie des 400 soldats qui décident de rester en Nouvelle- France sur les 1 200 du régiment de Carignan-Salières arrivé en 1665. Après ses trois ans dans la compagnie La Fouille qui était assignée à la protection de Trois-Rivières, il s’installe à La Prairie dans les années qui suivent. On trouve son nom au recensement de 1673 parmi les habitants du fort de La Prairie. En février 1674, il reçoit une concession de terre au Mouillepied, territoire qui fait partie de Saint-Lambert présentement. Le ruisseau qui longe sa terre porte le nom de Diel, mais est aussi appelé le ruisseau du Petit Charles dans certains documents. En 1676, il se marie avec la fille de Hugues Picard qui est née à Ville-Marie. Au recensement de 1681, il est noté qu’il a deux enfants, un fusil, 3 vaches et 4 arpents en valeur. En 1684 puis en 1688, il s’engage comme voyageur […]. »
Issu de si vaillants ancêtres, le jeune Guy fit de solides études à l’Académie Saint- Joseph dans les classes des Frères de l’instruction chrétienne. Parmi ses nombreux maîtres, il y eut le frère Léo Lecavalier (voir la photo en page 4) qui, plus tard, travailla ardemment à l’établissement de la première bibliothèque municipale de La Prairie, aujourd’hui le 200, avenue Balmoral. M. Lecavalier a également été conseiller en orientation auprès des élèves du secondaire et conseiller municipal durant huit ans. Décédé en 1996, le conseil municipal a attribué son nom à la bibliothèque municipale en 1997.
Avec une famille aussi nombreuse, on comprend facilement qu’on n’était pas riche chez les Dupré. Afin d’aider les parents à boucler le budget, les garçons durent très tôt se trouver des emplois à temps partiel. Marié à Louise Provost en juin 1957, Guy poursuivit des études en comptabilité en soirée à l’École des hautes études commerciales, rue Viger (l’édifice abrite aujourd’hui les Archives nationales du Québec à Montréal) tout en travaillant à l’épicerie de M. Sainte-Marie au 266 rue Saint-Ignace. Le jeune couple habitera durant un certain temps le logement situé au dernier étage du vieux bureau de poste de la rue Saint-Georges. Un beau jour, l’épouse de M. Léopold Péladeau, lequel était greffier à l’hôtel de ville, lui fit remarquer qu’il n’était pas très convenable qu’un étudiant des H.E.C. travaille dans une épicerie. C’est ainsi que M. Dupré obtint, en 1965, son premier emploi à la municipalité. D’abord trésorier adjoint d’Hercule Serre, il devint trésorier puis greffier à la suite du départ de Léopold Péladeau. Plus tard, il fut nommé directeur général de la ville, poste qu’il occupa jusqu’en 1989.
Dans le numéro de janvier dernier, les deux paragraphes de l’introduction au texte intitulé Un patrimoine oublié, la croix du chemin des Prairies à Brossard ont été malencontreusement déplacés. Nous avons depuis apporté les corrections qui s’imposaient et le bulletin de janvier 2014 qui apparaîtra désormais sur notre site internet en constitue la version officielle.
Nous adressons toutes nos excuses à l’auteure, Mme Yolande Sainte-Marie.
En devenant membre de la SHLM, vous pouvez entreprendre l’élaboration de votre arbre généalogique. Venez profiter des conseils de nos experts, de notre collection de répertoires généalogiques et de nos banques de données informatisées lors d’ateliers libres animés par le comité de généalogie de la SHLM.
Horaire des ateliers: comme d’habitude, le lundi soir entre 19 h et 21 h et, à compter du 1er février, le samedi en après-midi entre 13h et 17h.
Afin d’y installer un premier hôtel de ville, en 1927, la ville fit l’acquisition de la maison d’Alexandre Demers, l’ancien propriétaire de l’aqueduc, sise au 304, rue Saint-Ignace. En 1968, l’hôtel de ville aménagea dans le nouvel édifice du 600, boulevard Taschereau. Ces locaux étant devenus trop exigus, en 1990, on déménagea à nouveau, cette fois au 170, boulevard Taschereau. M. Dupré aura donc connu trois hôtels de ville différents au cours de sa longue carrière.
En 1989, après une retraite bien méritée comme fonctionnaire municipal, Guy Dupré fut nommé directeur général de la Régie d’assainissement des eaux du bassin de La Prairie. La RAEBL est responsable depuis 1990 de la gestion des eaux usées de cinq villes situées sur la rive sud de Montréal : Candiac, Delson, La Prairie, Sainte-Catherine et Saint- Constant. La station d’épuration de Sainte-Catherine traite les eaux usées des municipalités de Sainte-Catherine, de Delson, de Candiac et de la majorité de la population de La Prairie. Trois ans plus tard, M. Dupré quittait son poste à la Régie pour se lancer en politique municipale. Élu maire de La Prairie en 1991, il occupa cette fonction jusqu’en 2005.
Guy Dupré fut le premier maire de La Prairie à accorder à la Société d’histoire une subvention annuelle suffisamment importante pour lui permettre d’engager une coordonnatrice trois jours par semaine et de consacrer le reste de l’argent à la réalisation de nombreux projets.
En plus de ses fonctions officielles, Guy Dupré a consacré un nombre incalculable d’heures au bénévolat. Reçu Chevalier de Colomb à l’âge de 18 ans, il a été au nombre des membres fondateurs du Club Optimiste en plus de siéger durant 20 ans au conseil de surveillance de la Caisse populaire. Tout cela, sans compter le temps employé à aider de nombreux individus et organismes.
LA FONDATION GUY DUPRÉ
Notre personnage a connu deux grandes passions au cours de sa vie publique, la ville de La Prairie et l’église de la Nativité. Aujourd’hui, il est encore très fier d’avoir, à titre de maire, contribué avec son équipe à l’ouverture des quartiers de la Citière, de la Clairière, de l’Arrondissement et du Grand Boisé.
À l’aube de ses 80 ans, M. Dupré aime se rappeler avec satisfaction que c’est grâce à la fondation qui porte son nom que « son église » est aujourd’hui éclairée. L’église de la Nativité, construite en 1841, est un édifice imposant dont le clocher peut être aperçu de très loin. Comme il traversait fréquemment le pont Champlain, le maire de La Prairie en vint à se demander pourquoi le clocher de l’église demeurait dans le noir. Au cours d’une discussion avec Denis Lavallée, son ami et alors gérant de la Caisse populaire, ce dernier lui suggéra de créer une fondation à son nom, ce qui lui permettrait d’amasser des fonds pour éclairer le clocher. Ainsi dit, ainsi fait. La fondation prit naissance en 1992.
Parti en croisade auprès des professionnels, des commerçants et des employés municipaux, M. Dupré réussit à amasser 26 000 $ afin de défrayer les coûts d’installation du système d’éclairage. Dans les années qui suivirent, un tournoi de golf réunissant des gens d’affaires et des professionnels ont permis à la fondation de récolter en moyenne 15 000 $ annuellement. L’argent servait d’abord àpayer les frais d’éclairage du clocher, le reste étant généreusement distribué auprès d’organismes locaux.
La Société d’histoire a abondamment profité de ces largesses puisque, pendant plusieurs années, elle a reçu de la fondation une somme de 2 500 $. Malheureusement, des problèmes de santé et la mauvaise conjoncture économique ont obligé M. Dupré à mettre un terme aux activités de sa fondation à la fin de 2013. Au cours de ses vingt et une années d’existence, l’organisme aura distribué plus de 300 000 $, un exploit remarquable.
Marié depuis 56 ans, M. Dupré a toujours été secondé par son épouse, madame Louise Provost durant sa vie active.
Après avoir travaillé de nombreuses années à l’imprimerie des Frères de l’instruction chrétienne, solidement secondée par son fils Luc, Mme Provost fondait, en 1985, sa propre entreprise, l’Imprimerie Moderne La Prairie Inc. Le commerce, qui fut vendu en 2007, connut beaucoup de succès.
En 1972, le couple fut au nombre des premiers résidents, rue des Tulipes, dans le nouveau quartier de la Magdeleine. Hélas, en 2013, après plus de quarante ans, ils durent vendre leur maison pour aller habiter à Brossard, dans un édifice mieux adapté à leurs besoins. Étonnamment, et comme par un clin d’oeil de l’histoire, M. Dupré habite aujourd’hui à la limite ouest de ce qui fut autrefois la terre de son ancêtre maternel Charles Diel.
À l’étage du 249, rue Sainte-Marie
Du XVIIe au XXe siècle et du grenier à la marmite, la cuisine de nos aïeules a subi les effets de nombreux facteurs déterminants : le régionalisme, la tradition, l’adaptation et les influences étrangères. Mais, au fil des saisons, à la fortune du pot, la cuisine de nos aïeules a survécu !
Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.
Les membres de la SHLM recevront sous peu une convocation à l’assemblée générale annuelle du 18 mars prochain. La convocation sera accompagnée de l’ordre du jour ainsi que d’une invitation à postuler pour devenir membre de notre conseil d’administration. Une activité importante à noter à votre agenda.
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La Prairie-de-la-Magdeleine
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Au jour le jour, janvier 2014
N.D.L.R. L’aventure récente de la croix du chemin des Prairies à Brossard a débuté en juillet 2011 lorsque Mme Yolande Sainte-Marie, en promenade d’observation, a constaté l’état de détérioration avancée de la croix de bois sise en face de la maison Sénécal. Six mois plus tard, en janvier 2012, afin de refaire la croix trop endommagée pour être réparée, un comité pour la sauvegarde de la croix fut mis sur pied. Ce groupe d’action est depuis composé des personnes suivantes : Marcel Boulianne, architecte retraité, Sylvain Marquis l’actuel propriétaire de la maison Sénécal, Hélène Sainte-Marie, Yolande Sainte-Marie, Bertrand Thibodeau architecte et Paul Trépanier. La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine a collaboré à l’entreprise en acceptant une entente avec la compagnie Goodfellow fournisseur du bois d’oeuvre (du sapin de Douglas de première qualité sans noeuds) ainsi que de la peinture pour les traverses et la hampe de la nouvelle croix.
À l’aide des plans dessinés par l’architecte Thibodeau, M. Boulianne s’est chargé de refaire la niche et de sculpter les mains (fleurs de lys) alors que la sculpture des rayons du soleil était confiée à un ébéniste de Brossard. M. Thibodeau a également dessiné les plans du sabot d’ancrage dont la fabrication a été confiée à l’atelier de soudure Camiré et Fils de Brossard. Le rouge du coeur, seul élément récupéré de l’ancienne croix, sera refait par M. Paul Trépanier. Les travaux publics de la ville de Brossard, sous la direction de M. Alain Thiboutot, ingénieur et chef de service, ont coulé la base de béton et ont accepté de loger la nouvelle croix jusqu’au moment de son érection en mai 2014.
Une fois l’assemblage de la croix et des éléments décoratifs terminé, la croix sera déposée sur une remorque (avec matelas de protection) et amenée au rond-point situé devant la maison Sénécal. Une grue la déposera sur son socle de béton. Une cérémonie protocolaire et religieuse marquera son inauguration officielle. Éventuellement, un panneau d’interprétation devrait être implanté près de la croix.
Il aura donc fallu à toute l’équipe plus de deux années d’effort pour mener à terme un projet qu’on prévoyait à l’origine pouvoir réaliser dans des délais beaucoup plus courts. Nous tenons à féliciter tous les membres du comité pour leur détermination à reconstruire un joyau de notre patrimoine ethnique et religieux.
Dans les lignes qui suivent, Mme Yolande Sainte-Marie, l’initiatrice de cette formidable aventure, nous raconte l’histoire de l’ancienne croix de chemin.
Devant la maison Sénécal, sise, au 5425 chemin des Prairies à Brossard, s’élève une vieille croix blanche ornée d’une niche où loge une statue de la Vierge avec les mots « L’année 1954 » inscrite au-dessus. La croisée y est décorée d’un coeur et d’une pièce de bois en forme de soleil. La croix chancelante oscille dangereusement vers la droite.
Au cours des dernières années, le chemin des Prairies a subi des modifications qui ont chamboulé son caractère historique et champêtre. L’autoroute 30, complétée en 1996, effectuant une coupure drastique de ce chemin ancestrale qui apparaît déjà sur la carte de 1815 de l’arpenteur Joseph BouchetteJoseph Bouchette, (1815) Carte topographique de la province du Bas-Canada, Éditions Élysée, 1980. La maison Sénécal, construite en 1799 et se trouvant tout juste sur le futur tracé de l’autoroute 30, fut classée monument historique le 8 janvier 1975 par le ministère des Affaires culturelles du Québec. Ainsi préservée, elle fut acquise par Monsieur Jules Journault qui entreprit en 1984 une minutieuse restauration de la maison.
En 1985, à la demande du ministère des Affaires culturelles du Québec, Monsieur Journault relocalisa la croix devant sa maison parce qu’elle se trouvait de plein fouet sur le site de la future autoroute (lot 285, ancien cadastre). Après avoir soustrait la partie vétuste de la base, restauré les branches horizontales à l’aide d’embouts de métal et ajouté un coq en cuivre au sommet, il replanta la croix à son nouvel emplacement, la solidifiant à sa base dans du cimentInformation obtenue auprès de Jules Journault le 13 septembre 2011. C’est ainsi que fut sauvegardé un témoin de la foi profonde de nos ancêtres, de leur histoire et de leur attachement à leur coin de pays.
HISTORIQUE DE LA CROIX DE CHEMIN
En août 1884, l’abbé Florent Bourgeault, curé à La Prairie de 1877 à 1891, se rend dans le haut de la Côte des Prairies pour y bénir une croix que les habitants du lieu ont érigée à leur frais. Il écrit dans son journal :
« Le 24 août 1884. 15è dimanche après la Pentecôte fête de St-Barthélémi nous soussigné, curé de cette paroisse dûment autorisé par Mgr Édouard Charles Fabre nous sommes rendus en la côte des Prairies en cette paroisse et là et alors, avons béni solennellement une grande et belle croix de concession élevée à la place d’une autre vétuste sur la terre du Sieur Edmond Casimir Brosseau fils de Jacques et près de la ligne de la terre du Sieur Julien Sénécal. Il y avait un grand nombre de personnes de la Côte des Prairies et d’ailleurs. Avant la bénédiction nous avons donné une instruction en rapport avec la circonstance.»Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Élisée-Choquet, Journal de Florent Bourgeault, Faits et gestes de La Prairie, 1877-1899, dossier 2.44
La tradition d’ériger des croix au bord des routes vient des premiers colons français. Ainsi, dès 1672, les Jésuites, seigneur de La Prairie de la Madeleine, concèdent des terres le long de la rive droite (côté Brossard) de la rivière St-Jacques. L’appellation «Côte des Prairies» découle tout probablement de la présence de prairies naturelles que Champlain luimême a remarqué en juin 1611 alors qu’il navigue à l’embouchure de la rivière St-Jacques : il trouve cette rivière « fort plaisante, y ayant plus de trois lieues de circuit de prairies et forces terres qui se peuvent labourer ».Yvon Lacroix., Les origines de La Prairie (1667-1697), Cahier d’histoire des Jésuites. Éditions Bellarmin, p.47
Les terres du deuxième rang sont alors presque entièrement concédées en 1717, si bien que le tracé initial du chemin des Prairies s’amorce avec ces nouvelles continuations de lot et l’ouverture de la côte adjacente qui reçoit le nom de l’Ange-Gardien. Très souvent, les colons vont ériger une croix lorsqu’ils ouvrent un nouveau chemin dans le but d’obtenir une protection divine ou comme lieu de rassemblement pour la prière. En 1884, le journal du curé Bourgeault décrit une grande et belle croix qui remplace une plus ancienne, rongée par le temps. En 1923, Édouard-Zotique Massicotte, directeur des archives judiciaires de Montréal et grand érudit de l’histoire du Québec ancien, présente les résultats de son enquête sur les croix de chemin inventoriées dans différents comtés du Québec. Entre autres remarques, il écrit : « La durée des croix de bois dépasse rarement vingt-cinq ans parce qu’on ne songe pas à les réparer en temps opportun. » Edouard-Zotique Massicotte, « Avant-propos » La croix de chemin, SSJBM, Montréal 1923, p.23 On peut donc affirmer qu’une croix de chemin s’élevait sur la terre des Brosseau vers les années 1850 (lot 285, ancien cadastre).
Un recensement seigneurial effectué par les Jésuites en 1723 confirme déjà la présence de la famille Brosseau sur la Côte des Prairies.Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Élisée Choquet, dossier 3.167Les descendants poursuivront le travail du pionnier Pierre Brosseau et ce, jusqu’à la vente de la terre à Ferdinand Lemieux le 17 septembre 1908.Vente par succ. Edmond-Casimir Brosseau à Ferdinand Lemieux le 17 septembre 1908. Not.A.F. Grondin, registre foncier du Québec en ligne, index aux immeubles no. 18104 Une maison figure déjà sur le contrat de vente. Celle-ci sera éventuellement habitée par Alphonse Lemieux, fils de Ferdinand. Vers 1909-1910, un autre fils, Joseph, construit une seconde maison en brique sur une partie du lot 285, à proximité de la croix.Information obtenue auprès de Gérald et Roger Lemieux en juillet 2011
Puis, vers les années 1930, il fallut remplacer la croix de chemin. Les frères Roger et Gérald Lemieux, nés respectivement en 1922 et en 1923 et fils d’Alphonse Lemieux témoignent ainsi de leurs souvenirs. Roger, 89 ans, se rappelle que, âgé d’environ dix ans, il accompagna son père et l’oncle Joseph Lemieux dans le boisé situé à l’arrière de la maison. Les deux frères abattirent deux grands arbres, qu’ils acheminèrent par la suite chez un monsieur Duclos à Chambly, pour le débitage. Six mois plus tard, le bois bien séché, un journalier nommé Fournier construisit la croix. Elle fut réimplantée sur la terre de Joseph Lemieux avec l’aide de cultivateurs des alentours.
Pour sa part, Gérald se rappelle les soirs du mois de Marie lors desquels se réunissaient les familles Lemieux, Sénécal, Bourassa, Bisaillon, etc. Des fleurs et une clôture ceinturaient la croix qui se profilait sur fond de pommiers.Information obtenue auprès de Gérald et Roger Lemieux en juillet 2011
Puis, lors d’un hiver, autour des années 1945-1946, un chasse-neige endommagea la croix. En 1954, Alphonse Lemieux et Paul Sénécal la remirent en état. Ils l’érigèrent de nouveau au même emplacement et apposèrent sur la hampe l’inscription : « L’année 1954 ».Information obtenue auprès d’Yves Sénécal, neveu de Paul Sénécal, en juillet 2011
Les Archives nationales du Québec à Montréal conserve une photo de 1977 intitulée « Maison Sénécal à Brossard ». La croix s’élève en avant-plan à l’endroit même où elle fut érigée dès l’origine (lot 285, ancien cadastre). Cette photo est précieuse car elle révèle l’aspect du paysage avant l’arrivée de l’autoroute 30.Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Maison Sénécal à Brossard/Adrien Hubert 1977
En 1993, le ministère des Transports du Québec acceptera de modifier l’aménagement de l’autoroute aux abords de la maison Sénécal en éloignant le tracé de quarante mètres additionnels.BAPE, Prolongement de l’autoroute 30, Lettre de Jules Journault au ministre Pierre Paradis le 6 mai 1993. Information obtenue sur internet sous la rubrique : BAPE autoroute 30, Brossard. Des bretelles d’accès seront construites plus tard contribuant ainsi à enclaver les plus belles maisons patrimoniales de Brossard ainsi que la croix de chemin.
UNE NOUVELLE VOCATION PATRIMONIALE
Depuis le déclin de la pratique religieuse au Québec, les croix de chemin ont cessé d’être un lieu de prière et de rassemblement. Jean Simard, historien de l’art et ethnologue, qui a procédé à l’inventaire de quelque 3000 croix de chemin au Québec entre 1972 et 1977, les décrit comme « des témoins d’un passé de foi ».Simard Jean, « Témoins d’un passé de foi », « Perspectives » 1972, La Presse, 17 juin 1972, reproduit dans Diane Joly « Croix de chemin », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française en ligne, 2007
Précieux héritage patrimonial, elles témoignent de rituels anciens et de pratiques oubliées toujours présents dans la mémoire des Québécois.
Dans un lieu qui n’a su préserver la culture du passé, la croix du chemin des Prairies à Brossard demeure le témoin d’une histoire significative et un symbole identitaire important. Diane Joly, historienne de l’art et du patrimoine, affirme cependant que « c’est l’appropriation citoyenne qui assure la pérennité d’un monument car la loi est impuissante contre l’indifférence ».Diane Joly, « Des croix de chemin en quête de protecteurs », Rabaska; vol. 6, 2008, p.61, en ligne sur le site Érudit, p. 61 Reconnaissant l’importance du patrimoine et désireux d’en assurer la transmission, nous pouvons, en tant que citoyens, prendre à notre tour la responsabilité de faire toutes les démarches requises en vue de la restauration de la croix du chemin des Prairies.
Cependant, pour en arriver à cette fin, nous devons tenir compte d’un élément obligatoire tel que si bien exprimé par Diane Joly : « le monument doit communiquer avec son public ».Diane Joly, « Des croix de chemin en quête de protecteurs », Rabaska; vol. 6, 2008, p.61, en ligne sur le site Érudit, p. 61 En effet, l’emplacement actuel de la croix du chemin des Prairies, bien que situé sur l’empiètement municipal, ne favorise pas une « une appropriation citoyenne » car sa position en retrait la met hors de vue du passant. Son déplacement sur le rond-point situé devant la maison Sénécal contribuerait à l’amélioration de sa visibilité et susciterait ainsi l’intérêt de la population. Un aménagement paysager et un panneau d’information relatant son historique complèteraient cette mise en valeur.
Depuis l’automne 2012, la nouvelle loi sur le patrimoine culturel incite fortement les municipalités à contribuer à la préservation du patrimoine sur leur territoire. La disparition de nombreuses maisons patrimoniales sur le chemin des Prairies devrait susciter, de la part des autorités municipales de Brossard, l’urgence de préserver la dernière croix de chemin du lieu par égard pour ceux qui nous l’ont transmise et comme devoir de mémoire pour les générations futures.
M. Gilles Blanchard propose à nos membres un cours gratuit d’initiation au logiciel de généalogie Heredis 14. Les cours auront lieu à compter du 5 février tous les mercredis de 19 h à 21 h au local de la SHLM. Les participants devront au préalable avoir téléchargé Heredis 14, version standard à 39,99 euros (www.heredis.com), sur un ordinateur portable (Windows XP SP3, Vista, ou Windows 7 ou 8) disposant de plus de 250 mo d’espace disque disponible et avoir déjà réalisé une généalogie sur au moins cinq générations.
Les personnes intéressées doivent s’inscrire auprès de Mme Johanne Doyle au 450-659-1393. Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter M. Gilles Blanchard au 514-249-2111 ou par courriel : [email protected]
En ce début d’année nous exprimons nos plus sincères remerciements à tous nos membres, ainsi qu’à nos principaux partenaires et collaborateurs :
• les membres du conseil municipal
• M. Guy Dupré de la Fondation Guy Dupré
• M. Pierre Brodeur et Mme Jacinthe Ducas du service des loisirs
• Mme Brigitte Tremblay de la bibliothèque Léo-Lecavalier
• Desjardins Caisse La Prairie
Nous souhaitons à tous une année fructueuse et riche de santé et de bonheur.
À l’étage du 249, rue Sainte-Marie
M. Marcel Fournier nous propose une conférence sur les premiers Montréalistes.
Montréal a été fondée en 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance sur le site de la bourgade amérindienne d’Hochelaga, laquelle avait été visitée par Jacques Cartier en 1535 et par Samuel de Champlain en 1603. En 1639, à l’initiative de Jérôme Le Royer de La Dauversière, la Société Notre-Dame de Montréal est fondée dans le but d’établir une ville missionnaire au Canada. Le 17 mai 1642, un premier groupe de 63 pionniers s’établit sur l’île située au centre du fleuve Saint-Laurent. Ils seront rejoints en août de la même année par un second groupe de 12 colons puis, en 1643, par 10 autres colons. Entre le 17 mai 1642 et le 31 décembre 1643, on a réussi à ce jour à identifier les noms de 56 individus dans la colonie de Ville-Marie sur les 88 qui s’y trouvaient. Qui étaient ces premiers Montréalistes? Bien que nous connaissions en partie leurs noms, nous savons peu de chose sur leur origine familiale, leur présence en Nouvelle-France et leur descendance au Canada ou en France.
Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non membres. Renseignements au 450-659-1393.
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