
- Au jour le jour, décembre 1983
Nécrologie – Frère Ernest Rochette F.I.C.
Le 8 juillet 1983 la S.H.L.M. perdait le doyen de ses membres en même temps que l’un de ses fondateurs. Nous reproduisons ici un texte paru lors de la célébration de son 70e anniversaire de vie religieuse en mai 1983. Puissions-nous garder un ardent souvenir de cet homme de grande valeur!
“Je n’ai pas vieilli; j’ai connu plusieurs jeunesses successives”. Cette phrase de Lacordaire s’appliquait parfaitement au Frère Ernest Rochette (Frère Damase).
Officiellement à sa retraite depuis 1965, il était toujours alerte et actif. Il s’occupait de sa station de météorologie, il distribuait le courrier dans la Maison principale et il consacrait le meilleur de son temps à la lecture, à la préparation de rapports sur des thèmes sociaux et culturels, à la rédaction d’articles de revues. Sa lumière veillait tard dans la nuit! Et il s’intéressait toujours aux sports. Il trouvait encore le moyen de donner des cours privés à des jeunes et il apportait son aide à des chercheurs en histoire. Il avait même fondé avec d’autres voici 11 ans, la Société historique de LaPrairie de la Magdeleine. Il était toujours le modérateur des Amicales d’anciens élèves. Et ceux qui avaient eu la chance de l’avoir comme professeur lui étaient demeurés très attachés. Il les enthousiasmait pour l’étude et les menait au succès, tambour battant, toujours avec le sourire. Il a laissé sa marque à LaPrairie où il a enseigné de 1920 à 1927.
Sa carrière dite “active” fut aussi riche que longue, depuis sa première affectation à l’Académie Saint-Paul, en 1914, jusqu’en 1965. Professeur apprécié, il fut également un directeur d’école remarqué, à Sainte-Elisabeth, à Sainte-Clotilde et à l’E.S.S.S. Au Séminaire de Sherbrooke, où il enseigna de 1942 à 1947, le Frère Damase était un personnage! Et il ne faudrait pas oublier ses cours à l’Université de Montréal et les dix années où il fut le Directeur des Etudes des F.I.C.
Pendant dix autres années, il fut le directeur du Comité des Livres et, à ce titre, responsable des publications pédagogiques des Frères. Ce qui ne l’empêchait nullement d’être membre actif du Comité de Régie, de sous-comités (mathématiques, sciences, géographie) et de la sous-commission des programmes et des manuels, pour le Département de l’Instruction publique. Le Surintendant le tenait en haute estime. Il trouvait également le temps de préparer le Bulletin de la Société de Pédagogie de Montréal dont il fut le président, de cultiver la musique et de rendre d’innombrables services à ses frères.
Oui, le 7e enfant de Joseph-Misael Rochette et de Marie-Jessée Dussault, né le 25 janvier 1895 à Pointe-aux-Trembles, aujourd’hui Neuville, dans le célèbre comté de Portneuf, a connu une vie riche et bien remplie de dévouement et de service. Le novice de 1913 a fait honneur au nom de religion qu’il avait reçu : Frère Damase. Puisse-t-il rester longtemps vivant dans le cœur de ceux qu’il a côtoyés.

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Architecture – Le Moulin à vent de La Prairie
En acceptant la concession de la Seigneurie de LaPrairie de la Compagnie des Cent -Associés en 1647, les Seigneurs jésuites s'engageaient à fournir à leurs futurs censitaires deux services de première nécessité pour l'époque: le moulin d'abord devant servir à moudre le grain et une chapelle. Même si l'établissement définitif des premiers colons à LaPrairie date du printemps 1668, les Seigneurs ne perdront pas de temps à remplir ces deux obligations.
Sitôt le manoir seigneurial achevé on y aménagea une chapelle afin d'y tenir les offices religieux. Les premiers registres paroissiaux datent de 1670. Nous présumons que la construction du moulin à vent débuta vers cette date car il était déjà en opération en 1672. Cet effort financier que les Jésuites devaient assumer était de taille, car la construction et l'entretien d'un moulin étaient des charges très onéreusesArrêté du Conseil souverain du 20 juin 1667.. De fait, les moulins du Canada coûtaient trois fois plus cher qu'en France car les meules, les instruments de fer, les cordages et les voiles ét aient tous importés de la mère-patrie.
Les relations de la bataille de 1691 écrites par M. de Bénac et Peter Schuyler nous aident à situer ce premier moulin où le meunier Mathieu Fayes vint s'établir en 1672.
M. de Bénac raconte en effet le 2 septembre 1691:
"Les ennemis se coulèrent une heure avant le jour le long de la prairie du costé de la petite rivière et vinrent jusqu’au moulin, La sentinelle quy y estoit postée cria quyvala, et sur le quon ne repondoit point tira criant aux armes et se sauva aussytost. Dans le moulin, les Ennemis decouverts se jettent sur le Corps de Garde quy estoit entre le moulin et le fort et en chasserent Les habitants quy senfuirent en Desordre dans le fort."M. de Benac, 2 septembre 1691, France : Archives des colonies, C11A, vol.11, p.557.
Il est donc clair de ce qui précède que ce premier moulin était au nord du fort, entre celui-ci et la rivière St-Jacques. Qu’en est-il advenu? nous n'en savons rien pour le moment. Aurait-il été détruit ou déménagé? Quoi qu’il en soit la carte de Gipoulou (vers 1775) fait mention cette fois d'un autre moulin situé au sud du fort, à peu près derrière l'actuel garage Shell rue St-Henri, dans le prolongement de la rue St-Ignace.
Ce second moulin est sur "un lopin de terre d'environ 600 toises en superficie aboutissant sur la devanture sur la rivière St-Laurent, sur l'arrière et au côté Sud-Ouest à la Commune de La Prairie, l'autre côté au nommé Guérin". Déjà vétuste vers 1780, il est donc facile de croire que l'édifice avait été érigé plusieurs décennies auparavant.
La meilleur description du moulin et de la maison du meunier est celle du Notaire Dandurant datant du 29 février 1820 : “…“Moulin au Sud-Ouest du Bourg, garni de deux moulanges, tournans et mouvans, plus sur l’emplacement du moulin, une petite maison de bois, 18’-0 x 18’-0”, chassis vistrés. portes et contre-vents, écurie. Clôture qui existe actuellement en alignement avec côté “Est” d’une certaine rue qui se termine à l’emplacement du moulin. (…) Le moulin a besoin de réparations; les deux vergues à l’arbre du moulin, raccomoder les fusées des mouvements, consolider le chapeau, les deux escaliers, crépir le corps du moulin, refaire la cheminée et foyer, peindre le chapeau, faire un nouveau sommier et un nouveau CABESTAN.”
En 1846, ledit moulin est incendié. Les Jésuites étant revenus depuis peu à LaPrairie, reprennent leurs activités en tant que Seigneurs et entreprennent la construction d’un autre moulin. Cette fois ce sera un bâtiment carré à deux étages, et son mécanisme à aubes fonctionnera selon le même principe que celui du moulin de la Côte-Ste-Catherine.
Lorsque le droit seigneurial est aboli en 1854, les Jésuites vendent le moulin au Capitaine du bateau “l’Aigle”; M. Julien Brosseau. Fait étonnant, le nouveau moulin garde encore le nom de “moulin à vent”. D’ailleurs dans les cahiers des comptes des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame de LaPrairie, la dernière mention d’argent versé pour “voyage au moulin” est en date du premier avril 1855.
Deux ans plus tard le gouvernement vend à l’encan le moulin à farine pour la somme de 7 240,00$. C’est un monsieur Dorion qui s’en porte acquéreur.
Durant quelques années il sert d’entrepôt, étant donné qu’il est tout près du quai de l’Aigle. Cependant les inondations et les glaces l’auront rapidement détérioré et il ne sera plus que ruines au début du siècle actuel. M. T.A. Brisson le situait “tout près du dernier brise-glace”.
Quoiqu’il n’existe plus aucune trace de ces moulins à LaPrairie, une de nos membres et directrice du comité eut l’heureuse idée de faire renaître le premier moulin de LaPrairie. Sur un promontoire près de sa demeure à Candiac, elle fit reconstruire cette tour conique (voir photo) en se basant sur les plans des moulins qui existent encore au Québec et qui ont été bâtis durant le Régime français.
Cet imposant volume de trois étages sera sous peu doté de son mat, de ses tournans et fusées. Bien que le nouveau moulin soit situé à quelques milles plus à l’ouest que l’ancien, il est malgré tout près du fleuve. La galerie qui l’entoure à l’étage offre une vue imprenable sur le Vieux LaPrairie. Le visiteur peut du même coup d’œil observer la plus imposante colonie d’hirondelles noires du Canada, amoureusement soignées par M. et Mme Girard.

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Légendes de chez-nous – La punition de Dieu
Afin d'assurer la préservation des plus belles légendes de chez-nous, la direction du Bastion offre à ses lecteurs la version intégrale d'un texte paru dans Mon Magazine en Janvier 1931. Son auteur, M. Emmanuel Desrosiers, était l'oncle d'une de nos membres les plus assidue; Mme Claudette Houde.
La punition de Dieu
Si vous laissez la ville, à l'été, alors que les autos, par centaines, roulent très vite sur le boulevard Edouard VII et que vous vous dirigiez vers le sud vous apercevez bientôt au bout des terres basses qui forment le "domaine", un oasis de verdure, c'est Laprairie. L'idée vous prend que c'est une sorte de Carcassonne transplantée sur les rives du grand fleuve, qui baigne ses énormes murs gris dans les eaux calmes de la baie, mais bientôt votre poétique pensée s'atténue et elle meurt quand pénétrant sous les arches de feuillage qui bordent la rive vous entendez le jazz hystérique qui déferle des haut-parleurs des hôtels où les touristes étalent leur sans-gène et leur … richesse.
L'odeur des vieux siècles persiste cependant malgré la tentacule du progrès qui étreint toutes les choses; on y entend encore, lorsque l'ombre des crépuscules monte à l'assaut des murailles comme une sorte de plainte des onze mille cadavres qui dorment près de l'église paroissiale. Les deux boulevards Edouard VII et de Salaberry sont toujours en rumeur, des trombes d'acier y passent le jour, la nuit et les pauvres morts dorment mal sous le tertre léger.
Qu'y a-t-il donc là qui pourrait nous intéresser? L'histoire? Laissons là les pages admirables que M. l'abbé Elisée Choquette est à recueillir. Ce serait trop vaste, ce serait trop beau. Nous serions trop orgueilleux de nos ancêtres et de nos prêtres. Que de grands noms évoquerions-nous, géants dans le passé, tellement grands qu'aujourd'hui la légende les entoure presque, comme la brume se pose sur la cime des chênes quand l'aube vient interrompre la rêverie dans la forêt.
Alors, si ce n'est pas l'histoire ce sera la légende, ce récit dont on berce nos jeunes années.
"Risque un oeil, risque pas,
Risque un oeil, risquera."
La vieille Claire "brassait" son beurre en s'accompagnant de cette chanson. Il était tôt. C'est tout à l'heure que le soleil s'était levé. Elle avait vu son gars, Valérie, revenir de la grève avec plusieurs belles anguilles, il faudrait maintenant les vider et les saler dans un énorme pot de grès à la cave. Enfin, le beurre "brassait" dur, les "mottons" se faisaient. La vieille Claire leva le couvercle, il y avait dans la baratte une belle motte jaune. Plus tard elle la battrait et la salerait. Le plus pressé c'était de préparer le déjeuner de la famille. François son époux, qu'on surnommait "France", était à l'étable avec Domina et Dalvida à traire les vaches et faire le "train"; ils arriveraient affamés, elle le savait car ils avaient toujours faim. Ses filles, Eugénie, Euphrasie, Pacifique, Alexina et Barbe préparaient la lessive à l'arrière de la maison. La vieille Claire, en un rien de temps pela les patates, trancha force grillades de lard qu'elle fit cuire avec un monceau de pommes fameuses. Le fumet odorant remplit vite la maison et c'est avec joie que tout le monde se mit à table pour le repas du matin.
-Je crains qu'avant longtemps nous ayons les Iroquois sur les bras, surtout si le pont de glace se forme entre l'île et la terre ferme, fit François.
La gaieté tomba, le silence se fit.
L'île au diable est située en pleins rapides de Lachine.
Autrefois la famille de Montigny la possédait et l'habitait. Elle y avait construit une solide maison de pierre des champs et une sorte de fortin qui servait en cas d'attaque des Iroquois de Caughnawaga, A l'époque où François de Montigny s'établit sur cette île, les Sauvages du Sault n'étaient pas encore complètement pacifiés et le site presque inaccessible de l'endroit assurait la sécurité des habitants.
Les de Montigny vivaient de culture, d'élevage et de pêche. A l'été tout le monde était aux champs et le soir on tendait une ligne dormante qui fourmillait d'anguilles le matin suivant. Cette anguille, l'hiver venu, procurait de superbes matelotes.
Ces gens étaient heureux. La famille était venue: Domina, Dalvida, Barbe, Eugénie, Pacifique, Euphrasie, Alexina, Valérie, L'épouse de François de Montigny, Claire Labonté, avait amené avec elle, sur l'île, son frère Alfred qui connaissait autant que les Iroquois, les rapides de Lachine et qui avait le coup de feu très sûr.
On était au 10 janvier. Depuis quelques jours des Sauvages rôdaient sur la côte sud et leur vue ne manquait pas d'alarmer la petite famille de colons.
Comme le soir tombait, François de Montigny aperçut en amont de l'ile un canot qu'il savait appartenir aux Iroquois.
Pour plus de sûreté, il enjoignit à tout son monde de s'enfermer dans le fortin. On avait eu la précaution d'approvisionner cet endroit de toutes choses utiles en cas d'attaques de la part des Sauvages.
La vieille Claire y tenait en permanence un garde-manger bien garni et les bûches n'y faisaient pas défaut.
On avait verrouillé la lourde porte de chêne, et bientôt la cheminée du fortin flamboya,
Domina, l'aîné, était monté sous les combles et à travers une meurtrière surveillait l'approche du canot.
Les Sauvages avançaient rapidement à travers les chutes mugissantes et les glaçons nombreux. Bientôt le canot toucha terre. Malgré les ténèbres qui montaient de partout le guetteur reconnut Martin La Hache le plus sanguinaire des Iroquois de Caughnawaga. Avait-il un compte à régler avec François de Montigny ou venait-il en ami? personne ne le savait. On le laissa approcher. Sa silhouette gigantesque se profilait sur la neige durcie par le froid. Il était chaussé de mocassins, vêtu de peaux à la façon des Indiens du temps. Il se dirigea sur le fortin, donc il venait en ennemi. A distance, deux autres complices attendaient.
Quand l'indien fut à une portée de fusil du fortin, il visa une des meurtrières et tira. La balle vint se loger dans une des boiseries à l'intérieur. Il avait compté sans le vieux Alfred Labonté, et peut-être croyant l'habitation déserte venait-il pour y voler, toujours est-il qu'il reçut une charge de chevrotines en plein dans les jambes. Il s'écroula, criant de désespoir, En toute hâte les deux Indiens qui guettaient à distance, sous le couvert des broussailles, vinrent chercher le blessé. Les ténèbres étaient complètes et les occupants du fortin ne virent plus rien. Seule la clameur des rapides de Lachine montait dans la nuit.
Les Sauvages étaient partis. Mais ils reviendraient, François de Montigny le savait. Ils reviendraient peut-être cette même nuit. Qu'importaient pour eux les traîtrises des rapides, les blancs étaient détestés et Martin la Hache, blessé ne manquerait pas de tirer vengeance de la réception peu cordiale du vieil Alfred. Le fortin était bien fourni de munitions et de mousquets; on pouvait tenir là des jours, des semaines. Et puis, à Ville-Marie on entendrait la fusillade advenant une attaque de la part des Iroquois.
Le maître de céans sortit et alla en reconnaissance avec une lanterne sourde. Dans les étables, tout était en ordre, les bêtes n'avaient pas été dérangées. Sur la neige, près de la grève, il y avait du sang mais aucune trace du canot. Il revint au fortin où tout le monde était dans l'anxiété la plus grande.
-Quelle nuit, fit la vieille Claire. Et dire que c'est l'anniversaire de notre cher Paul.
Paul avait un an. Il était né sur l’ile de l’union de Barbe de Montigny et de Claude Faille. Leur fils était alors engagé pour la Compagnie de la Baie d’Hudson au prix de "700 livres par année pour travail dans canots, berges et bateaux, et dans les Terres Sauvages ou Postes d’hivernement". Il avait consenti à "faire tout ce qui lui serait ordonné et ce que doit faire un bon et fidèle engagé, suivant le coutume des Pays Sauvages."
A la faveur de la nuit les Iroquois pouvaient assaillir la maison non fortifiée et massacrer ses habitants. Il était donc prudent de rester au fortin, le lendemain, on aviserait.
Les bûches se succédaient dans l’âtre et une clarté fauve éclairait la pièce silencieuse.
Le temps s'écoulait. Il pouvait être onze heures lorsque le guetteur qui était resté sous les combles perçut le bruit des avirons des Iroquois. Ils étaient revenus vingt canots, on le constata le lendemain.
Vingt canots?
Oui, vingt canots que l'on retrouvera vides de leurs occupants.
Que s'était-il passé?
Quelque chose d'inouï et de simple à la fois, châtiment terrible pour ceux qui étaient venus avec l'idée d'exterminer la famille de Montigny.
Sitôt débarqués les Sauvages constatèrent qu'ils n'emporteraient pas le fortin sans lutte, de la lumière y brillait à travers les meurtrières et la place paraissait en état de défense.
Ils s'en furent donc forcer la porte de l'habitation principale dans l'espérance de faire ripaille, car les Indiens avaient faim, la récolte de maïs ayant été presque nulle rien, rien … qu'une énorme cuve de vin. Ce ne fut pas long, les Iroquois médusés à la vue du breuvage de feu ne pensèrent qu'à boire. Ce fut une affreuse beuverie qui dura fort longtemps.
Les occupants du fortin entendirent les chansons rauques, les hurlements de défi des sauvages, puis petit à petit les bruits cessèrent, le calme revint.
Le froid, cette nuit-là, était excessif, un des plus grands de l'hiver. Les colons grelottaient sur les dernières heures de la nuit malgré les bûches qui se succédèrent dans l'âtre du fortin.
Le jour arriva avec une bourrasque de neige et un chuchotement inconnu venant des rapides. Les Indiens étaient-ils repartis, on ne voyait pas les peaux-rouges, on ne distinguait rien à travers la tempête. François de Montigny, sous le couvert des armes de défenses du fortin, se risqua au dehors. Il atteignit la maison d'habitation sans encombre.
Ce qu'il vit le remplit de terreur.
La porte de sa demeure était ouverte et une quarantaine d'indiens étaient jetés pêle-mêle sur le plancher. Tous étaient morts gelés après s'être enivrés.
La famille de Montigny y vit la main de Dieu.
Les hommes embarquèrent les Indiens morts dans les canots et confièrent aux rapides le soin de les inhumer.
Les femmes prièrent le Seigneur pour ces pauvres enfants des bois qu'Il avait frappés si durement, puis elles lui rendirent grâce d'avoir protégé leur famille.
Aujourd'hui si vous allez à la Côte Ste-Catherine et que ce soit le soir, écoutez la plainte des rapides. Vous entendrez, atténué par la distance, le hurlement des sauvages, le cri de mort inachevé de ces sanguinaires Iroquois. Vous me direz: "Ce n'est qu'une légende'" mais pensez que notre pays était leur pays, qu'ils étaient là avant nous et qu'aujourd'hui ils s'en vont …. comme l'onde des Rapides de Lachine.

- Au jour le jour, décembre 1983
Toponymie – L’Ile du Seigneur
Voici le premier d’une série d’articles sur la toponymie de la région immédiate de LaPrairie. Puisse cette démarche créer un intérêt nouveau pour cette facette de l’histoire si souvent ignorée.
Quelle étonnante histoire que celle de l’île du Seigneur. C’est avec surprise d’abord que le chercheur constate que ce mince îlot n’apparaît que tardivement sur les cartes (secondes moitié du XXe siècle). Comment expliquer semblable phénomène ? Mentionnons d’abord qu’il existait à la Côte Sainte-Catherine, sur les bords du fleuve juste en amont de l’île à Boquet, un immense moulin de pierre construit par les Jésuites dans le premier quart du XVIIIe siècle. Ce moulin actionné par une roue à aubes, servait à produire de la farine et plus tard fut utilisé comme moulin à carder. Incendié à la fin des années 1940, on choisit de démolir l’imposante structure en ruine lors des travaux de construction de la Voie maritime du Saint-Laurent.
Or, afin d’assurer un débit d’eau constant à la roue du moulin, les Jésuites avaient fait ériger sur le lit du fleuve un petit rempart de pierre (les anciens disaient une “dam”) qui servait à diriger l’eau des rapides vers le moulin. Vers 1905-1910, les frères Médéric et Moïse Guérin, qui logeaient dans le moulin, eurent l’idée d’accumuler de la terre et des pierres sur le petit rempart déjà existant. Avec les années, le muret devint un îlot de 50 sur 100 pieds auquel un petit point de bois (de lourdes planches déposées temporairement) permettait d’accéder pendant la belle saison. Environ 25 pieds séparaient la petite île naissante de la terre ferme. Médéric Guérin y installa une petite cabane (elle eut jusqu’à 5 chambrettes) qui lui servait de logement en été et de point de vente illicite de bière et de “whisky blanc” durant les années 1920.
Comme le poisson abonde à cet endroit (proximité des rapides), Médéric en profita pour préparer des bouillons de poissons (carpe, maillé, alose) à ses visiteurs, ce qui lui assurait un revenu supplémentaire. Une bonne part du poisson capturé était aussi cédée à des marchands de Montréal. Qu’on ajoute à cela l’argent recueilli dans la petite boîte à aumônes qu’il plaçait à côté d’une statue de Saint-Antoine exposée bien à la vue sur l’île, et l’on comprendra comment M. Guérin parvenait à subsister.
Célibataire, “bon vieux”, Médéric Guérin était apprécié et recevait à chaque été sur “son île” un nombre impressionnant de visiteurs. Cela alla tant et si bien qu’on finit par l’appeler “le seigneur de la dam” et plus tard “le seigneur de l’île”. De “seigneur de l’île” à “l’île du seigneur”, il n’y a qu’un pas que l’imagination populaire eut tôt fait de franchir. Le “seigneur” décédé dans les années 1940, l’île fut abandonnée pour être intégrée plus tard au rempart de retenue du canal de la Rive-sud. L’île apparaît maintenant sur les cartes et loge une partie du parc provincial de la Côte-Sainte-Catherine.
Informateurs : M. Paul Favreau et Mme Berthe Dubuc-Favreau de LaPrairie.

- Au jour le jour, décembre 1983
Offre d’emploi – Un bedeau à LaPrairie il y a 150 ans ça travaillait fort
Voici pour votre information et la petite histoire, d’après les archives de la paroisse de La Nativité, les principales tâches du bedeau vers 1840.
1.Le bedeau sonnera, tous les jours, l’angélus matin (2 minutes), midi et soir (6 minutes), et les glas des défunts aux angélus de la St-Marc, à la Semaine Sainte, au jour des morts, aux 40 heures et aux Neuvaines publiques. Aux dimanches et fêtes, il tintera la cloche pendant les élévations.
2. Il préparera ce qu’il faut pour chaque messe de chaque jour de l’année et pour la communion des malades.
3. Il entretiendra la lampe du sanctuaire et une lampe à l’huile, à la sacristie, le matin et le soir, durant l’hiver. Il nettoiera toutes les lampes à l’huile et tous les bénitiers.
4. Il balayera la sacristie tous les jours, le sanctuaire, la nef et les bancs 2 fois par semaine l’été et une fois l’hiver. La Fabrique fournit balais et époussettoires. Il lavera les planchers, meubles et croisées de la sacristie tous les mois; les plancherse et meubles du sanctuaire tous les 3 mois; les planchers, meubles et bancs de la nef et des jubés une fois par année, au mois de juin.
5. Il achètera le bois nécessaire au chauffage pour l’église et la sacristie, et il fendra et serrera le bois à ses frais. En automne, il remontera, pour l’hiver, les poêles de l’église et de la sacristie, il frottera et les minera à ses frais. Il démontera et serrera le tout au printemps.
6. En hiver, il entretiendra libre de neige : les plateformes, marches, perrons et chemins conduisant à l’église, à la sacristie et au charnier. Il mettra de la cendre sur la glace.
7. Il fera les commissions des marguilliers aux magasins dans les limites du village. Il n’achètera rien à crédit sans l’ordre du marguillier en charge.
8. Les dimanches et fêtes, et lors de l'aspersion, il précédera le célébrant avec la verge ou la bannière. Il coupera et distribuera aussi le pain béni, s'il y a lieu.
9. Il creusera les fosses des défunts à 3 pieds pour un enfant et à 4 pieds pour un adulte, et entretiendra impeccablement le cimetière. Il fermera la clôture pour que les animaux n'y passent pas. Le 1er mai, il enterrera les corps des défunts déposés au charnier durant l'hiver, dans une fosse commune ou, si les gens lui donnent un écu, dans une fosse privée.
10. Au printemps, il ouvrira les soupiraux de la cave de l'église et de la sacristie, et les refermera à l'automne. Quand il fait beau, l'été, il ouvrira 4 fenêtres à l'église, le matin, et les refermera le soir. S'il vient un orage, il accourt immédiatement. En été, aussi, il balayera, chaque samedi, les marches de l’église et il entretiendra la rue en face de l'église. Il remplacera les vitres cassées et le mastic à l’église.
11. Il aidera à faire et défaire les reposoirs du Jeudi-Saint et de la Fête-Dieu, la crèche de Noel et toutes les autres parures. Il fera tous les préparatifs pour les funérailles: tentures, mausolée, chandeliers, cierges, il défera le tout pour les serrer proprement.
12. Il fera la criée pour la vente des bancs.- Il préparera les rues de la Fabrique et plantera des balises.- Il fournira les rameaux pour le dimanche des Rameaux.- Il fournira aussi l'eau pour l'eau bénite.
13. Il entretiendra proprement la voiture du Sacrement et le corbillard.
14. Son salaire sera de 800 francs, ancien cours!
Ce texte vous est offert grâce aux recherches de M. René Perron, prêtre et curé.

- Au jour le jour, juin 1983
Quatrième de couverture
Organigramme SHLM

- Au jour le jour, juin 1983
Membres actifs
Audren Jeannine
Barbeau André
Beauvais Guy
Blais Jacques
Boismenu Albert F.I.C.
Bourdages Gaétan
Bouthillier Alice
Bouthillier Denise
Boyer Denise
Boyer Georges
Boyer-Godin Denise
Brault Pierre
Brisson Marielle
Brisson Mme René
Brisson René
Brossard Mariette
Brosseau Roland
Chouinard-Bouthillier Léona
Coache Robert
Comité d'Histoire Mouillepied
Côté Chantal
Côté Jean-René
Côté René F.I.C.
Côté Suzanne
Cuillierrier
Demers-Lamarre Lucielle
Des Noyers Rolland
Desrosiers Viviane
Dion Normand
Dionne Louise
Domingue Jean-Paul
Doré-Désy Héléna
Doucet Édouard
Dubuc-Favreau Berthe
Duchesneau Jeannèse
Dulude Jeanne
Dulude Monique
Dupré Guy
Déziel Julien O.F.M.
Favreau Lucille
Favreau Paul
Fontaine Albert
Fontaine Patricia
Gagnon Germaine
Gauthier Andrée
Gauthier Michel
Geoffroy Jean
Geoffroy Jeanne
Gouin Léonard
Houde Claudette
Hrychiw Paulette Mrs.
L’Heureux Jean
La Berge-Gélinas Réjane
Lacroix Yvon
Lamarche Marcel
Lamarre Georges-Hector
Laprotte Jean
Larose-Melançon Jacqueline
Lazure Laurent
Le François Lucien
Lecavalier Léo
Lefebvre Rodrigue
Longtin Éveline
Lussier Céline
Lussier Gilles
Lussier Jeannine
Létourneau Michel
Lévesque Cécile
Mailhot Robert
Marcotte Marcel
Martin Aurore
Mcgee Jeannette
Melançon Serge
Monchamps Jacques
Monet Conrad
Monette Mlle Germaine
Moquin Alphonse
Moquin Françoise
Moquin Jacqueline
Morin Benoit
Novak Andrew
Oligny Marcel
Patenaude J.Z. Léon
Perron René Ptre
Poupart J.-Ernest
Péladeau Gérard
Péladeau Léopold
Racine Paul
Raymond Robert
Robert Albertine
Robert Viateur
Rouillier Léo
Rousseau Claudette
Roy Thérèse
Roy-Mailhot Denise
Sawyer Jules
Spénard Maurice
St-James Gilbert
Ste-Marie Alice
Surprenant Alexis
Surprenant Martine
Surprenant-Barrette Claire
Surprenant-Laplante M.J.
Surprenant-Lemieux Reine
Sénécal Yves
Taillon André
Tessier Jean-Guy
Tremblay Céline
Van Leynseele Claire

- Au jour le jour, juin 1983
Le Bastion
Juin 1983 “Le Bastion”
Bulletin officiel de la Société historique de LaPrairie de la Magdeleine
C.P. 131
LaPrairie, P.Q.
J5R 3Y2
Dépôt légal : Second trimestre de 1982.
L’équipe du Bastion tient à remercier et à féliciter de façon particulière mesdames Berthe Dubuc-Favreau et Héléna Doré-Désy pour leur zèle exemplaire à distribuer et à faire connaître notre bulletin.
Directeur : Gaétan Bourdages
Maquette : André Taillon
Rédaction :
Gaétan Bourdages
André Taillon
Michel Létourneau
Robert Mailhot
Patricia McGee-Fontaine
Jules Sawyer
Traitement de texte par ordinateur : Robert Mailhot et Gaétan Bourdages.
La page couverture est due à la plume de Michel Létourneau.

- Au jour le jour, juin 1983
Éditorial – Une histoire d’informatique…
Notre Société historique n’allait pas laisser passer le virage technologique actuel sans y entrer de plain-pied. En effet cette accélération de l’histoire qui a envahi en vingt ans toutes les facettes de notre vie et qui touche à tout et partout, met également en cause l’étude même de l’histoire. L’ordinateur n’est plus la chasse gardée des mathématiciens ou des grandes entreprises à caractère scientifique ou financier; depuis l’invention des microprocesseurs l’ordinateur est devenu l’affaire de tout le monde, ou presque. Bref, le raisonnement paraît fort simple, si cette machine complexe peut effectuer rapidement des opérations de toutes sortes et les garder en mémoire tout en offrant à l’utilisateur des copies écrites des résultats; elle offre dès lors à l’historien un outil indispensable. Que l’on songe à ce qui a déjà été fait : liste informatisée des membres de la Société, laquelle permet l’impression de plus de 110 étiquettes des adresses en moins de 20 secondes, classement des 556 soldats du Royal-Roussillon par ordre alphabétique de noms et de surnoms, classement des mêmes soldats par ordre de taille et d’âge et calcul des moyennes. Compte tenu des milliers de pages du Fonds Elisée Choquet, inutile d’ajouter que la micro-électronique offre là comme ailleurs des possibilités qui dépassent largement celles d’un classement sommaire sur fiches cartonnées (ce qui n’enlève rien au travail déjà fait). Et que dire des inventaires de journaux, de la cartothèque, de la généalogie et quoi encore : là où le cerveau humain doit travailler pendant des heures, la machine le réalise en quelques milliardièmes de seconde. Dans la foulé de ce qui précède, voilà maintenant que l’ordinateur se fourre le nez dans la Bastion : n’en n’a-t-il pas permi la correction de toutes les fautes avant l’impression et calculé en plus le nombre de mots, de lignes et de pages ainsi que la largeur des colonnes et leur disposition? C’est ce qui donne à ce numéro ce caractère si particulier. L’avenir s’ouvre donc sur un vaste champ d’utilisations variées. Mais soyez sans crainte il n’existe pas encore d’ordinateur capable d’écrire le Bastion . . .

- Au jour le jour, juin 1983
Royal-Roussillon
Le Bastion a déjà offert à ses lecteurs dans les numéros précédents la liste des soldats de neuf des treize compagnies du Royal-Roussillon venues en Nouvelle-France entre 1756 et 1760. Nous publions aujourd’hui les noms des membres des quatre compagnies manquantes. Le lecteur assidu aura sans doute remarqué que cette fois-ci les noms apparaissent selon une structure nouvelle dans laquelle chaque individu est représenté par une série de paramètres répartis sur sept colonnes. La première contient le nom de famille de chaque soldat, la seconde son prénom immédiatement suivi de son surnom. Viennent ensuite le grade s’il y a lieu (AN : anspessade, CL : caporal, CP : capitaine, SG : sergent, LT : lieutenant, EN : enseigne et TB : tambour), l’âge, la taille (e.g. 62 signifie 62 pouces ou encore 5 pieds et 2 pouces en mesures françaises) et le numéro de la compagnie.
D’aucuns conviendront que cette mise en page, quoique moins élégantes qu’à l’habitude, a l’avantage d’offrir beaucoup plus d’informations dans un espace plus restreint.
Nous espérons sous peu dans ce même bulletin faire suivre ces listes d’une notice historique sur ce régiment célèbre pour ses exploits à Carillon et sur les plaines d’Abraham.
Compagnie de Rouyn
Adam, Jean Baptiste, Laroze, 28, 62, 10
Alexandre, Pierre, St-Pierre, TB, 21, 62, 10
Anecey, Noel, Pretaboire, 28, 62, 10
Aubin, Jean, Champagne, 22, 63, 10
Bart, Jacques, Lacroix 18, 61, 10
Bart, Jean Louis, Vivarois, 19, 68, 10
Bonnars, Claude, Lajeunesse 24, 64, 10
Bonniface Jean Louis Lafeuillade CL, 31, 63, 10
Boudiere, Jacques, St-Jacques, 25, 62, 10
Bourgeois, Pierre, Lajoye, 22, 62, 10
Bousquet, Joachim, Sansoucy, AN, 33, 66, 10
Brahy, Jean, Bouville, 17, 61, 10
Butet, Francois, Laloire, 22, 63, 10
Casail, Pierre, Laviolette, SG, 30, 63, 10
Comptois, Nicolas, Comptois, 18, 61, 10
Coste, Jean, Crepin 22, 64, 10
Crevel, Joachim, Crevel, SG, 30, 65, 10
Derouyn, CP, 10
Diau, Pierre, Latreisse, 19, 62, 10
Farizot, Jacques, Lagirofle, CL, 24, 62, 10
Fede, Jean Jacques, Vadeboncoeur, 16, 61, 10
Filion, Jacques, Lafrance, 39, 63, 10
Giboulon, Louis, St-Louis, S, 29, 62, 10
Guarigue, Agnan, St-Laurent, 24, 62, 10
Guigne, Pierre, Jolyboir, AN, 25, 64, 10
Lombars, Charles, Lombars, 23, 64, 10
Loup, Jean Germain, St-Germain, CL, 24, 66, 10
Martin, Jean, Tranchemontagne, 27, 62, 10
Mathieu, Jean Baptiste, Deslauriers, 22, 62, 10
Naire, François, Lavictoire, 17, 61, 10
Perier, Claude, Ladouceur, 21, 61, 10
Peris, Sebastien, Peris, 26, 63, 10
Platet, Martin, St-Martin, 23, 64, 10
Quidam, Claude, Beausoleil, 24, 63, 10
Racle, Remy, St-Amour, 30, 64, 10
Renard, Nicolas, Lafleur, 22, 61, 10
Renars, Charles, Latulipe, AN, 26, 63, 10
Richard, Pierre, Jolycoeur, 21, 62, 10
Robert, Claude, Robert, 38, 62, 10
Routechars, Francois Joseph, Laforce, 23, 63, 10
Salabery, Joseph, St-Joseph, 20, 62, 10
Serrurier, LT, 10
Compagnie de Bourgat
Antoine, Nicolas, St-Antoine, 25, 63, 11
Audinot, Jean Claude, Lagirofle 29, 63, 11
Aureol, Joseph, Lapierre, 26, 63, 11
Baisse, Germain, Sanscartier, 18, 61, 11
Barthelemy, Claude, Provencal 19, 62, 11
Baussegrotte (?), Nicolas, Sanschagrin, 22, 63, 11
Bennes (?), Antoine, St-Pons, 23, 62, 11
Billier, Marg, Perpignan, 25, 64, 11
Billon, Jean Pierre, St-Dies, 22, 62, 11
Bonnet, Jean, Lasonde, 23, 65, 11
Bourgat, CP, 11
Camurat (?), Bonavatenture, Roussillon 33, 65, 11
Capset, Joseph, Latulippe, 19, 61, 11
Carabin, Michel, Latendresse, 22, 62, 11
Cherrier, Jean-Baptiste, Divertissan, 26, 63, 11
Chevre (Chevve), Nicolas, Dupont, 26, 65, 11
Colin, Dominique, St-Eloy, 24, 62, 11
Colin, Francois, Colin, CL, 27, 63, 11
Corieux, Jean-Nicolas, Haumon, TB, 25, 65, 11
Cuny, Jean Claude, Bellerdze, AN, 30, 63, 11
Degelin, Dominique, Lafleur, 24, 62, 11
Degnere, Joseph, Deslauriers, AN, 28, 63, 11
Depierre, Jean, Lacouture 26, 65, 11
Desplaise, Michel, Passepartout, 24, 64, 11
Durand, Jean, Laroze, 40, 63, 11
Guery, Jean-Baptiste, Serscourt, CL, 29, 64, 11
Hacars, François, Jolycoeur, AN, 27, 63, 11
Idaine, Antoine, Sansfacon, 27, 65, 11
Le Drole, Dominique, Dominique, SG, 38, 64, 11
Leblanc, LT, 11
Lerminat, Jean, Lerminat, SG, 24, 65, 11
Loirette, Jean, Lalancette, CL, 42, 62, 11
Longer (?), Pierre, St-Pierre, 29, 67, 11
Modet, Pierre, Lapalme, 29, 65, 11
Montuit (?), Dominique, St-Martin, 29, 64, 11
Nignot, Nicolas, Beausejour, 21, 65, 11
Perdigaud, Guillaume, Lavigueur, 25, 63, 11
Philippe, Joseph, Avignon, 35, 63, 11
Racussel, Christophe, Lalime 27, 63, 11
Richer, Jacques, Balade, 25, 63, 11
Sage, Jean, Monpellier, 23, 64, 11
Tareve, Jean Louis, Beausoleil, 17, 62, 11
Compagnie de Servier
Abriq, Pierre, Laroze, AN, 22, 63, 12
Andrieux, Antoine, Laforge, CL, 19, 65, 12
Autemon, Etienne, Laliberte, 17, 62, 12
Azeman, Jacques, St-Martin, TB, 21, 61, 12
Bataille, Jacques, Bataille, 19, 63, 12
Bellon, Laurent, Martegue, 20, 63, 12
Bertrons, Francois, Bertrons, SG, 19, 64, 12
Breau, Jean, Montplaisir, 19, 65, 12
Brouce, Antoine, Tranchemontagne, AN, 21, 62, 12
Carriere, Philippe, Bourguignon, 33, 66, 12
Charles, Francois, Sansregret, 17, 63, 12
Colounniere (?), Pierre, Belhumeur, 26, 64, 12
Cron, Jean, Francoeur, 19, 63, 12
D'Auriolle, Louis Mathieu, Sanschagrin, CL, 24, 63, 12
De Fontaine, LT, 12
De Servier, CP, 12
Delboir, Jean-Baptiste, Delboir, SG, 24, 66, 12
Durieu, Jean, Vivelamour, 22, 62, 12
Fermeve, Antoine, Cette, 21, 63, 12
Francois, Germain, Francois, 25, 62, 12
Garuer, Peran, Lacouture, 21, 64, 12
Gregoire, Nicolas, Gregoire, 20, 61, 12
Jourdan, André, Jourdan, 16, 63, 12
Labatu, Thomas, Lajoye, 19, 62, 12
Labrugne, Jean, St-Jean, 18, 60, 12
Lafond, Jean Francois, Lafond, 20, 62, 12
Legrand, Gregoire, Dufresne, 25, 62, 12
Lemaire, Jacques, St-Hilaire, 24, 63 ,12
Loroid, Joseph, Montferan, 33, 61, 12
Manniot, Guillaume, Pleinpont, 30, 61, 12
Metrot, Alexis, St-Alexis, 22, 62, 12
Milhaud, Antoine, Beausoleil, 19, 63, 12
Pager, François, Laverdure, AN, 19, 63, 12
Papoux, Jean, Lafortune, 18, 61, 12
Quaboder, Jean, Ladeveze, 32, 62, 12
Ramond, Barthelemy, St-Aman, 21 63 12
Ripotan, Mathieu, Niort, 18, 62 ,12
Seran, Jean, Lagrandeur, 27, 65, 12
Tallard, Jean, Tallard, 20, 62, 12
Tonelle, Pierre, Sansquartier, 19, 63, 12
Tortochot, Denis, Dijon, CL, 27, 63, 12
Vidal, Jean Antoine, Limour, 22, 63, 12
Compagnie de Thiballier
Alin, Francois, Vadeboncoeur, 22 62 13
Aubergete, Claude, Laforge, 24, 63, 13
Audigny, Nicolas, Avignon, 25, 6,2 13
Bareseus, Hugues, Bareseus, 26, 62, 13
Bart, Jean, St-Jean, AN, 36, 63, 13
Bernard, Nicolas, Beausejour, 25, 62, 13
Bonhomme, André, Lamagnificience, CL, 30, 62, 13
Bornet, Pierre, Lagirofle, 30, 63, 13
Briseunier, Baptiste, Baptiste, 20, 62, 13
Castel, Francois, Laviolette, TB, 20, 63, 13
Causvand (?), Louis, Dominique, 26, 66, 13
Cazin, Joseph, Belamour, 21, 64, 13
Colin, Jacques, Jassemin, 19, 62, 13
Collomin, Francois, Blondin, 20, 62, 13
Delas, Joseph, Belair, SG, 33, 63, 13
Desbois, François, Langueille, 18, 62, 13
Des Breaux, LT, 13
Dufour, Thibaut, Brind'amour, 19, 63, 13
Duprez, Etienne, St-Etienne, 25, 63, 13
Gibers, Etienne, Laforme, 24, 63, 13
Gisquet, Antoine, Beziers 40, 64, 13
Henry, Jean, Missein, 24, 62, 13
Lambert, Louis, St-Lambert, 22, 62, 13
Lasalle, Jerome, Lasalle, AN, 31, 64, 13
Lebreau, Nicolas, Deslauriers, 19, 61, 13
Leraus, Bernard, Latulippe, 27, 62, 13
Majou, Nicolas, Lajeunesse, 23, 63, 13
Pary, Claude, Dupuis, 30, 63, 13
Pietrenier, Jean, Chevalier, AN, 30, 64, 13
Platrier, Bernard, Sanschagrin, 36, 63, 13
Portes, Jean, Contois, 43, 62, 13
Ravur, Jean Baptiste, Olivier, SG, 20, 63, 13
Resplendy, Antoine, Provencal, 27, 62, 13
Riquet, Jean, Lagrandeur, 20, 65, 13
Roussel, Pierre, St-Pierre, CL, 39, 63, 13
Roussel, Francois, Lafleur, 24, 64, 13
Tailleur, Francois, Francoeur, 21, 64, 13
Tartara, Antoine, St-Antoine, CL, 36, 64, 13
Theodore, Louis, Adenvir, 23, 62, 13
Thiballier, CP, 13
Tourlat, Pierre Louis, Pretaboire, 23, 64, 13
Vergue, Jean, Sanssoucy, 25, 63, 13