Sélection d'une édition

    Conférence : Châteauguay et sa rivière

    LE MARDI LE 15 MAI 2012 À 19 H 30

    Notre prochaine conférence

    CHÂTEAUGUAY ET SA RIVIÈRE

    À l’arrivée des Européens, la rivière de Châteauguay était une voie de communication importante utilisée par les Amérindiens depuis des millénaires. Lorsque le marchand de fourrures Charles Le Moyne prit possession de la seigneurie en 1673, son objectif était tout d’abord d’établir un comptoir de traite fortifié sur l’ile Saint-Bernard et de profiter de cet axe de transport utilisé par les Iroquois.

    Des colons s’établirent sur les rives du lac St-Louis et de la rivière de Châteauguay. Plus tard, la rivière de Châteauguay deviendra jusqu’à la Conquête une véritable « autoroute » de transport du bois coupé le long de ses berges.

    LE MARDI LE 15 MAI 2012 À 19 H 30 Notre prochaine conférence CHÂTEAUGUAY ET SA RIVIÈRE À l’arrivée des Européens, la rivière de Châteauguay était une voie de communication importante utilisée par les Amérindiens depuis des millénaires. Lorsque le marchand de fourrures Charles Le Moyne prit possession de la seigneurie en 1673, son objectif était tout d’abord d’établir un comptoir de traite fortifié sur l’ile Saint-Bernard et de profiter de cet axe de transport utilisé par les Iroquois. Des colons s’établirent sur les rives du lac St-Louis et de la rivière de Châteauguay. Plus tard, la rivière de Châteauguay deviendra jusqu’à la Conquête une véritable « autoroute » de transport du bois coupé le long de ses berges....

    Notre prochaine conférence: L’histoire de l’architecture en Nouvelle-France

    À partir des Premières Nations qui peuplaient le territoire et leurs types d’habitations, les auditeurs prendront connaissance des premiers établissements européens, du type de construction employé, de l’adaptation au nouveau pays et des influences qui prévalaient à l’époque.

    Il nous présentera une description des différents types d’architecture : l’habitation et les dépendances, l’architecture religieuse et conventuelle de même que celle de l’industrie et des fortifications. On fera aussi mention des premiers artisans et de leur provenance, de France ou d’ailleurs. Nous serons à même de vérifier l’apparition d’un type d’architecture unique en Amérique, la maison québécoise.

    À partir des Premières Nations qui peuplaient le territoire et leurs types d’habitations, les auditeurs prendront connaissance des premiers établissements européens, du type de construction employé, de l’adaptation au nouveau pays et des influences qui prévalaient à l’époque. Il nous présentera une description des différents types d’architecture : l’habitation et les dépendances, l’architecture religieuse et conventuelle de même que celle de l’industrie et des fortifications. On fera aussi mention des premiers artisans et de leur provenance, de France ou d’ailleurs. Nous serons à même de vérifier l’apparition d’un type d’architecture unique en Amérique, la maison québécoise. ...

    Conférence: La seigneurie de La Salle

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    Conférence : trois projets de sauvetage par la Fondation Royal-Roussillon

    Notre conférencier du mois de janvier est bien connu des membres de la Société historique, il s'agit de Michel Létourneau, architecte. À plusieurs reprises, nous avons apprécié son dynamisme et son souci du détail lors des conférences antérieures.

    Monsieur Létourneau est co-auteur du livre « La Nativité de La Prairie », il a participé à la réalisation du livre « La Prairie, images d'hier », il est aussi vice-président de la Fondation Royal-Roussillon qui vise la protection du patrimoine.

    Monsieur Létourneau nous entretiendra sur trois projets de « sauvetage » par la Fondation Royal-Roussillon pour la protection du patrimoine.

    Le premier projet concerne le sauvetage de la maison Robidoux (+1820), située sur le rang Saint-Régis à Saint-Constant et son transport sur la rue Sainte-Marie, dans l'arrondissement historique de La Prairie.

    Le second projet touche le sauvetage de la maison Guillaume Laberge, boulevard Salaberry à Chateauguay (1830).

    Dans le troisième projet, M. Létourneau nous fera un compte-rendu des sondages archéologiques de la firme « ETHNOSCOP » autour de l'ancienne place de l'église et de l'ancien presbytère de Saint-Constant.

    C'est un rendez-vous que vous ne voudrez pas manquer. L'exposé aura lieu le mercredi 17 janvier à 20 heures, dans les locaux de la Société historique de La Prairie-de-la-Magdeleine situés au 249 de la rue Sainte-Marie. L'entrée est gratuite et si l'on désire d'autres renseignements, on téléphone au 659-1393.

    Notre conférencier du mois de janvier est bien connu des membres de la Société historique, il s'agit de Michel Létourneau, architecte. À plusieurs reprises, nous avons apprécié son dynamisme et son souci du détail lors des conférences antérieures. Monsieur Létourneau est co-auteur du livre « La Nativité de La Prairie », il a participé à la réalisation du livre « La Prairie, images d'hier », il est aussi vice-président de la Fondation Royal-Roussillon qui vise la protection du patrimoine. Monsieur Létourneau nous entretiendra sur trois projets de « sauvetage » par la Fondation Royal-Roussillon pour la protection du patrimoine. Le premier projet concerne le sauvetage de la maison Robidoux (+1820), située sur le rang Saint-Régis à Saint-Constant et son transport sur la rue Sainte-Marie, dans l'arrondissement historique de La Prairie. Le second projet touche le sauvetage de la maison Guillaume Laberge, boulevard Salaberry à Chateauguay (1830). Dans le troisième projet, M. Létourneau nous fera un compte-rendu des sondages archéologiques de la firme « ETHNOSCOP » autour de l'ancienne place de l'église et de l'ancien presbytère de Saint-Constant. C'est un rendez-vous que vous ne voudrez pas manquer. L'exposé aura lieu le mercredi 17 janvier à 20 heures, dans les locaux de la Société historique de La Prairie-de-la-Magdeleine situés au 249 de la rue Sainte-Marie. L'entrée est gratuite et si l'on désire d'autres renseignements, on téléphone au 659-1393. ...

    Conférence

    Notre conférencier du mois de mars sera Monsieur Michel Létourneau, architecte.

    Monsieur Létourneau est professeur à l'Académie internationale de Design de Montréal, il est co-auteur du livre "La Nativité de La Prairie", il a aussi participé à la réalisation du livre "La Prairie Images d'hier".

    Président de la Fondation Royal-Roussillon pour la protection du patrimoine, Michel Létourneau nous entretiendra sur le régime seigneurial dans la M.R.C. de Roussillon (1635-1854). Les 11 municipalités de la M.R.C. sont issues de quatre seigneuries-mères: La Seigneurie de La Prairie (1667), de Châteauguay (1673), du Sault St-Louis (1680) et de Lasalle (1750). Il nous démontrera comment se définissait ce régime seigneurial dans la vieille France et son adaptation à un nouveau monde où tout reste à faire.

    Monsieur Létourneau nous présentera des personnages importants qui sont intervenus en faveur du développement du gouvernement de Montréal, dans le contexte difficile de guerre franco-iroquoise.

    Suite à la persistance du bourg de Montréal et à l'intervention du régiment de Carignan Salières, une paix temporaire avec les cinq nations iroquoises favorise l'implantation de nouvelles seigneuries sur la rive-sud de Montréal. Sans prétendre illustrer toute l'histoire de ces seigneuries, Monsieur Michel Létourneau tentera de faire ressortir les événements importants, de situer les domaines seigneuriaux, leurs manoirs et leurs moulins.

    C'est un rendez-vous à ne pas manquer, mercredi le 15 mars à 20 heures, aux locaux de la Société historique de La Prairie de la Magdeleine situés au 249 de la rue Sainte-Marie, dans le Vieux-La Prairie. L'entrée est gratuite, pour renseignements, vous pouvez téléphoner au 659-1393.

    Notre conférencier du mois de mars sera Monsieur Michel Létourneau, architecte. Monsieur Létourneau est professeur à l'Académie internationale de Design de Montréal, il est co-auteur du livre "La Nativité de La Prairie", il a aussi participé à la réalisation du livre "La Prairie Images d'hier". Président de la Fondation Royal-Roussillon pour la protection du patrimoine, Michel Létourneau nous entretiendra sur le régime seigneurial dans la M.R.C. de Roussillon (1635-1854). Les 11 municipalités de la M.R.C. sont issues de quatre seigneuries-mères: La Seigneurie de La Prairie (1667), de Châteauguay (1673), du Sault St-Louis (1680) et de Lasalle (1750). Il nous démontrera comment se définissait ce régime seigneurial dans la vieille France et son adaptation à un nouveau monde où tout reste à faire. Monsieur Létourneau nous présentera des personnages importants qui sont intervenus en faveur du développement du gouvernement de Montréal, dans le contexte difficile de guerre franco-iroquoise. Suite à la persistance du bourg de Montréal et à l'intervention du régiment de Carignan Salières, une paix temporaire avec les cinq nations iroquoises favorise l'implantation de nouvelles seigneuries sur la rive-sud de Montréal. Sans prétendre illustrer toute l'histoire de ces seigneuries, Monsieur Michel Létourneau tentera de faire ressortir les événements importants, de situer les domaines seigneuriaux, leurs manoirs et leurs moulins. C'est un rendez-vous à ne pas manquer, mercredi le 15 mars à 20 heures, aux locaux de la Société historique de La Prairie de la Magdeleine situés au 249 de la rue Sainte-Marie, dans le Vieux-La Prairie. L'entrée est gratuite, pour renseignements, vous pouvez téléphoner au 659-1393....

    Maison Patenaude

    L’emplacement fut concédé par le R.P. Vaillant, Jésuite, le 4 mai 1694 à René Dupuis. D’après le censier de 1702, le terrain est bordé au sud-est par la rue St-Ignace, au côté nord, par Jean Cailloud, dit le Baron, du côté sud par M. Lamarche et l’arrière par la palissade du fort. Le terrain reste sans bâtiment jusqu’en 1729, alors que les nouveaux acquéreurs, Dame Tristal et M. Jos Lefaivre y bâtiront une maison de bois, une boucherie et une grange entre 1729 et 1748. Les Lefaivre vendront la propriété en 1748 à Pierre Dumay et Madeleine Goujeau et ces derniers revendront en 1765 au Baron McKay (juge de paix). A partir de cette période, soit de 1778 à 1816 nous comptons pas moins de treize ventes successives dont la période d’occupation la plus longue ne dépasse pas quelques années. Les Crons (1778), Louis Jourdain dit Labrosse (1778), Antoine Sénécal (1778), Gaspard Dejeu (1783), Georges Stubinger (1785), Joseph Lesage Dufour, médecin, (1787), M. Ignace Bourassa (1788), M. Joseph Ignace Hébert (1807), Louise Hébert (1809), et enfin Joseph Ignace Hébert (1809).

    Bref, il semble qu’il faille attendre que M. Louis Hyppolite Denault, riche commerçant de LaPrairie, se porte acquéreur de la vieille maison de bois pour la remplacer après 1816 par une imposante structure de pierres de deux étages avec quatre cheminées. Cette splendide demeure sera ensuite occupée par M. J. R. McKay, médecin, jusqu’au moment du terrible incendie de la nuit du 3 au 4 aout 1846 où d’énormes dégâts seront causés à la bâtisse; les travaux de reconstruction seront entrepris sans délai par M. Mckay.

    Ce dernier profite du fait que la façade rue St-Ignace soit partiellement détruite pour la rebâtir en briques; il choisit aussi ce matériau pour fermer les pignons des combles, autrefois de bois, le toit fut refait complètement et fut couvert de bardeaux de cèdre. On y percera aussi six lucarnes décorées selon l’esprit classique anglais. Une fois les travaux achevés, M. McKay revend sa propriété à M. Ménard Hébert en 1848… “avec une maison de briques de deux étages et bâtiments”. A ce moment, les titres deviennent moins claires et le lien entre M. Hébert et M. E.D. Julien Barbeau n’a pu être retrouvé. Quoi qu’il en soit, le dit Julien Barbeau cédera la propriété par procuration au capitaine George Grant d’Ottawa. M. Grant la revendra en 1868 au médecin Hector Pelletier de Montréal. La famille Pelletier conservera la maison jusqu’en 1885 alors que M. James Thompson, marchand de Montréal s’en porte acquéreur.

    Encore une fois, une longue série de propriétaires successifs transigeront cette propriété entre 1885 et 1903 : M. Edouard Archibald, commis (1886), Dame Georges Daveley (1892), Mary-Jane Ross (1894), Louis Pacifique Normandin (1901) et enfin Lawrence McGee, marchand bien connu de LaPrairie (1903).

    Vous reconnaîtrez sur les photos la petite Patricia McGee (Mme Patricia Fontaine, actuelle directrice du Comité des Archives de la SHLM), petite fille de l’illustre Lawrence, posant fièrement devant la vieille maison familiale. La maison devait appartenir aux McGee jusqu’en 1944 alors que M. Omer Patenaude, fabricant d’habits mortuaires et voiturier de St-Constant viendra y habiter. Petit à petit le rez-de-chaussée de la maison se convertira en atelier de fabrication d’habits et une allonge sera construite à l’arrière de la maison. Ce commerce est maintenant dirigé par M. Eloi Patenaude qui continue discrètement ces activités et donne de l’emploi à une demi-douzaine d’employés de LaPrairie. L’étage et les combles ont été convertis en logements, occupés par Mme Diane Patenaude, qui depuis 1978 s’enhardit à décaper les superbes boiseries de la maison et s’occupe patiemment à redonner à ce “monument” son air d’autrefois.

    L’emplacement fut concédé par le R.P. Vaillant, Jésuite, le 4 mai 1694 à René Dupuis. D’après le censier de 1702, le terrain est bordé au sud-est par la rue St-Ignace, au côté nord, par Jean Cailloud, dit le Baron, du côté sud par M. Lamarche et l’arrière par la palissade du fort. Le terrain reste sans bâtiment jusqu’en 1729, alors que les nouveaux acquéreurs, Dame Tristal et M. Jos Lefaivre y bâtiront une maison de bois, une boucherie et une grange entre 1729 et 1748. Les Lefaivre vendront la propriété en 1748 à Pierre Dumay et Madeleine Goujeau et ces derniers revendront en 1765 au Baron McKay (juge de paix). A partir de cette période, soit de 1778 à 1816 nous comptons pas moins de treize ventes successives dont la période d’occupation la plus longue ne dépasse pas quelques années. Les Crons (1778), Louis Jourdain dit Labrosse (1778), Antoine Sénécal (1778), Gaspard Dejeu (1783), Georges Stubinger (1785), Joseph Lesage Dufour, médecin, (1787), M. Ignace Bourassa (1788), M. Joseph Ignace Hébert (1807), Louise Hébert (1809), et enfin Joseph Ignace Hébert (1809). Bref, il semble qu’il faille attendre que M. Louis Hyppolite Denault, riche commerçant de LaPrairie, se porte acquéreur de la vieille maison de bois pour la remplacer après 1816 par une imposante structure de pierres de deux étages avec quatre cheminées. Cette splendide demeure sera ensuite occupée par M. J. R. McKay, médecin, jusqu’au moment du terrible incendie de la nuit du 3 au 4 aout 1846 où d’énormes dégâts seront causés à la bâtisse; les travaux de reconstruction seront entrepris sans délai par M. Mckay. Ce dernier profite du fait que la façade rue St-Ignace soit partiellement détruite pour la rebâtir en briques; il choisit aussi ce matériau pour fermer les pignons des combles, autrefois de bois, le toit fut refait complètement et fut couvert de bardeaux de cèdre. On y percera aussi six lucarnes décorées selon l’esprit classique anglais. Une fois les travaux achevés, M. McKay revend sa propriété à M. Ménard Hébert en 1848… “avec une maison de briques de deux étages et bâtiments”. A ce moment, les titres deviennent moins claires et le lien entre M. Hébert et M. E.D. Julien Barbeau n’a pu être retrouvé. Quoi qu’il en soit, le dit Julien Barbeau cédera la propriété par procuration au capitaine George Grant d’Ottawa. M. Grant la revendra en 1868 au médecin Hector Pelletier de Montréal. La famille Pelletier conservera la maison jusqu’en 1885 alors que M. James Thompson, marchand de Montréal s’en porte acquéreur. Encore une fois, une longue série de propriétaires successifs transigeront cette propriété entre 1885 et 1903 : M. Edouard Archibald, commis (1886), Dame Georges Daveley (1892), Mary-Jane Ross (1894), Louis Pacifique Normandin (1901) et enfin Lawrence McGee, marchand bien connu de LaPrairie (1903). Vous reconnaîtrez sur les photos la petite Patricia McGee (Mme Patricia Fontaine, actuelle directrice du Comité des Archives de la SHLM), petite fille de l’illustre Lawrence, posant fièrement devant la vieille maison familiale. La maison devait appartenir aux McGee jusqu’en 1944 alors que M. Omer Patenaude, fabricant d’habits mortuaires et voiturier de St-Constant viendra y habiter. Petit à petit le rez-de-chaussée de la maison se convertira en atelier de fabrication d’habits et une allonge sera construite à l’arrière de la maison. Ce commerce est maintenant dirigé par M. Eloi Patenaude qui continue discrètement ces activités et donne de l’emploi à une demi-douzaine d’employés de LaPrairie. L’étage et les combles ont été convertis en logements, occupés par Mme Diane Patenaude, qui depuis 1978 s’enhardit à décaper les superbes boiseries de la maison et s’occupe patiemment à redonner à ce “monument” son air d’autrefois....

    Architecture – Le Moulin à vent de La Prairie

    En acceptant la concession de la Seigneurie de LaPrairie de la Compagnie des Cent -Associés en 1647, les Seigneurs jésuites s'engageaient à fournir à leurs futurs censitaires deux services de première nécessité pour l'époque: le moulin d'abord devant servir à moudre le grain et une chapelle. Même si l'établissement définitif des premiers colons à LaPrairie date du printemps 1668, les Seigneurs ne perdront pas de temps à remplir ces deux obligations.

    Sitôt le manoir seigneurial achevé on y aménagea une chapelle afin d'y tenir les offices religieux. Les premiers registres paroissiaux datent de 1670. Nous présumons que la construction du moulin à vent débuta vers cette date car il était déjà en opération en 1672. Cet effort financier que les Jésuites devaient assumer était de taille, car la construction et l'entretien d'un moulin étaient des charges très onéreusesArrêté du Conseil souverain du 20 juin 1667.. De fait, les moulins du Canada coûtaient trois fois plus cher qu'en France car les meules, les instruments de fer, les cordages et les voiles ét aient tous importés de la mère-patrie.

    Les relations de la bataille de 1691 écrites par M. de Bénac et Peter Schuyler nous aident à situer ce premier moulin où le meunier Mathieu Fayes vint s'établir en 1672.

    M. de Bénac raconte en effet le 2 septembre 1691:

    "Les ennemis se coulèrent une heure avant le jour le long de la prairie du costé de la petite rivière et vinrent jusqu’au moulin, La sentinelle quy y estoit postée cria quyvala, et sur le quon ne repondoit point tira criant aux armes et se sauva aussytost. Dans le moulin, les Ennemis decouverts se jettent sur le Corps de Garde quy estoit entre le moulin et le fort et en chasserent Les habitants quy senfuirent en Desordre dans le fort."M. de Benac, 2 septembre 1691, France : Archives des colonies, C11A, vol.11, p.557.

    Il est donc clair de ce qui précède que ce premier moulin était au nord du fort, entre celui-ci et la rivière St-Jacques. Qu’en est-il advenu? nous n'en savons rien pour le moment. Aurait-il été détruit ou déménagé? Quoi qu’il en soit la carte de Gipoulou (vers 1775) fait mention cette fois d'un autre moulin situé au sud du fort, à peu près derrière l'actuel garage Shell rue St-Henri, dans le prolongement de la rue St-Ignace.

    Ce second moulin est sur "un lopin de terre d'environ 600 toises en superficie aboutissant sur la devanture sur la rivière St-Laurent, sur l'arrière et au côté Sud-Ouest à la Commune de La Prairie, l'autre côté au nommé Guérin". Déjà vétuste vers 1780, il est donc facile de croire que l'édifice avait été érigé plusieurs décennies auparavant.

    La meilleur description du moulin et de la maison du meunier est celle du Notaire Dandurant datant du 29 février 1820 : “…“Moulin au Sud-Ouest du Bourg, garni de deux moulanges, tournans et mouvans, plus sur l’emplacement du moulin, une petite maison de bois, 18’-0 x 18’-0”, chassis vistrés. portes et contre-vents, écurie. Clôture qui existe actuellement en alignement avec côté “Est” d’une certaine rue qui se termine à l’emplacement du moulin. (…) Le moulin a besoin de réparations; les deux vergues à l’arbre du moulin, raccomoder les fusées des mouvements, consolider le chapeau, les deux escaliers, crépir le corps du moulin, refaire la cheminée et foyer, peindre le chapeau, faire un nouveau sommier et un nouveau CABESTAN.”

    En 1846, ledit moulin est incendié. Les Jésuites étant revenus depuis peu à LaPrairie, reprennent leurs activités en tant que Seigneurs et entreprennent la construction d’un autre moulin. Cette fois ce sera un bâtiment carré à deux étages, et son mécanisme à aubes fonctionnera selon le même principe que celui du moulin de la Côte-Ste-Catherine.

    Lorsque le droit seigneurial est aboli en 1854, les Jésuites vendent le moulin au Capitaine du bateau “l’Aigle”; M. Julien Brosseau. Fait étonnant, le nouveau moulin garde encore le nom de “moulin à vent”. D’ailleurs dans les cahiers des comptes des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame de LaPrairie, la dernière mention d’argent versé pour “voyage au moulin” est en date du premier avril 1855.

    Deux ans plus tard le gouvernement vend à l’encan le moulin à farine pour la somme de 7 240,00$. C’est un monsieur Dorion qui s’en porte acquéreur.

    Durant quelques années il sert d’entrepôt, étant donné qu’il est tout près du quai de l’Aigle. Cependant les inondations et les glaces l’auront rapidement détérioré et il ne sera plus que ruines au début du siècle actuel. M. T.A. Brisson le situait “tout près du dernier brise-glace”.

    Quoiqu’il n’existe plus aucune trace de ces moulins à LaPrairie, une de nos membres et directrice du comité eut l’heureuse idée de faire renaître le premier moulin de LaPrairie. Sur un promontoire près de sa demeure à Candiac, elle fit reconstruire cette tour conique (voir photo) en se basant sur les plans des moulins qui existent encore au Québec et qui ont été bâtis durant le Régime français.

    Cet imposant volume de trois étages sera sous peu doté de son mat, de ses tournans et fusées. Bien que le nouveau moulin soit situé à quelques milles plus à l’ouest que l’ancien, il est malgré tout près du fleuve. La galerie qui l’entoure à l’étage offre une vue imprenable sur le Vieux LaPrairie. Le visiteur peut du même coup d’œil observer la plus imposante colonie d’hirondelles noires du Canada, amoureusement soignées par M. et Mme Girard.

    En acceptant la concession de la Seigneurie de LaPrairie de la Compagnie des Cent -Associés en 1647, les Seigneurs jésuites s'engageaient à fournir à leurs futurs censitaires deux services de première nécessité pour l'époque: le moulin d'abord devant servir à moudre le grain et une chapelle. Même si l'établissement définitif des premiers colons à LaPrairie date du printemps 1668, les Seigneurs ne perdront pas de temps à remplir ces deux obligations. Sitôt le manoir seigneurial achevé on y aménagea une chapelle afin d'y tenir les offices religieux. Les premiers registres paroissiaux datent de 1670. Nous présumons que la construction du moulin à vent débuta vers cette date car il était déjà en opération en 1672. Cet effort financier que les Jésuites devaient assumer était de taille, car la construction et l'entretien d'un moulin étaient des charges très onéreusesArrêté du Conseil souverain du 20 juin 1667.. De fait, les moulins du Canada coûtaient trois fois plus cher qu'en France car les meules, les instruments de fer, les cordages et les voiles ét aient tous importés de la mère-patrie. Les relations de la bataille de 1691 écrites par M. de Bénac et Peter Schuyler nous aident à situer ce premier moulin où le meunier Mathieu Fayes vint s'établir en 1672. M. de Bénac raconte en effet le 2 septembre 1691: "Les ennemis se coulèrent une heure avant le jour le long de la prairie du costé de la petite rivière et vinrent jusqu’au moulin, La sentinelle quy y estoit postée cria quyvala, et sur le quon ne repondoit point tira criant aux armes et se sauva aussytost. Dans le moulin, les Ennemis decouverts se jettent sur le Corps de Garde quy estoit entre le moulin et le fort et en chasserent Les habitants quy senfuirent en Desordre dans le fort."M. de Benac, 2 septembre 1691, France : Archives des colonies, C11A, vol.11, p.557. Il est donc clair de ce qui précède que ce premier moulin était au nord du fort, entre celui-ci et la rivière St-Jacques. Qu’en est-il advenu? nous n'en savons rien pour le moment. Aurait-il été détruit ou déménagé? Quoi qu’il en soit la carte de Gipoulou (vers 1775) fait mention cette fois d'un autre moulin situé au sud du fort, à peu près derrière l'actuel garage Shell rue St-Henri, dans le prolongement de la rue St-Ignace. Ce second moulin est sur "un lopin de terre d'environ 600 toises en superficie aboutissant sur la devanture sur la rivière St-Laurent, sur l'arrière et au côté Sud-Ouest à la Commune de La Prairie, l'autre côté au nommé Guérin". Déjà vétuste vers 1780, il est donc facile de croire que l'édifice avait été érigé plusieurs décennies auparavant. La meilleur description du moulin et de la maison du meunier est celle du Notaire Dandurant datant du 29 février 1820 : “…“Moulin au Sud-Ouest du Bourg, garni de deux moulanges, tournans et mouvans, plus sur l’emplacement du moulin, une petite maison de bois, 18’-0 x 18’-0”, chassis vistrés. portes et contre-vents, écurie. Clôture qui existe actuellement en alignement avec côté “Est” d’une certaine rue qui se termine à l’emplacement du moulin. (…) Le moulin a besoin de réparations; les deux vergues à l’arbre du moulin, raccomoder les fusées des mouvements, consolider le chapeau, les deux escaliers, crépir le corps du moulin, refaire la cheminée et foyer, peindre le chapeau, faire un nouveau sommier et un nouveau CABESTAN.” En 1846, ledit moulin est incendié. Les Jésuites étant revenus depuis peu à LaPrairie, reprennent leurs activités en tant que Seigneurs et entreprennent la construction d’un autre moulin. Cette fois ce sera un bâtiment carré à deux étages, et son mécanisme à aubes fonctionnera selon le même principe que celui du moulin de la Côte-Ste-Catherine. Lorsque le droit seigneurial est aboli en 1854, les Jésuites vendent le moulin au Capitaine du bateau “l’Aigle”; M. Julien Brosseau. Fait étonnant, le nouveau moulin garde encore le nom de “moulin à vent”. D’ailleurs dans les cahiers des comptes des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame de LaPrairie, la dernière mention d’argent versé pour “voyage au moulin” est en date du premier avril 1855. Deux ans plus tard le gouvernement vend à l’encan le moulin à farine pour la somme de 7 240,00$. C’est un monsieur Dorion qui s’en porte acquéreur. Durant quelques années il sert d’entrepôt, étant donné qu’il est tout près du quai de l’Aigle. Cependant les inondations et les glaces l’auront rapidement détérioré et il ne sera plus que ruines au début du siècle actuel. M. T.A. Brisson le situait “tout près du dernier brise-glace”. Quoiqu’il n’existe plus aucune trace de ces moulins à LaPrairie, une de nos membres et directrice du comité eut l’heureuse idée de faire renaître le premier moulin de LaPrairie. Sur un promontoire près de sa demeure à Candiac, elle fit reconstruire cette tour conique (voir photo) en se basant sur les plans des moulins qui existent encore au Québec et qui ont été bâtis durant le Régime français. Cet imposant volume de trois étages sera sous peu doté de son mat, de ses tournans et fusées. Bien que le nouveau moulin soit situé à quelques milles plus à l’ouest que l’ancien, il est malgré tout près du fleuve. La galerie qui l’entoure à l’étage offre une vue imprenable sur le Vieux LaPrairie. Le visiteur peut du même coup d’œil observer la plus imposante colonie d’hirondelles noires du Canada, amoureusement soignées par M. et Mme Girard....

    Mot du président

    Mon prédécesseur à la présidence a déjà prononcé une phrase qui traduit bien mon état d'esprit actuel: "Ce sont d'abord les activités qui donnent vie à notre Société". Ces activités sont en grande partie générées par nos comités, toujours très actifs, qui réalisent de nombreux projets sans ménager leurs efforts.

    Le Comité de Généalogie pour une part continue de susciter un intérêt grandissant auprès de nos membres et des visiteurs venant de partout, au-delà même des limites de notre région. De nombreux articles et publications ainsi que des cours sur la généalogie sont offerts par ce Comité sous l’habile gouverne de M. Viateur Robert.

    Quant au Comité des Guides, il nous a déjà soumis un premier rapport en conseil général; rapport dans lequel il élabore sa structure et ébauche sa stratégie sur le plan des activités d'accueil et de visites guidées à l'intérieur de l'arrondissement historique. Mesdames Girard et Boudreault songent déjà à la préparation d'un programme préliminaire d'activités concernant le 150e anniversaire de la construction du premier chemin de fer canadien à LaPrairie.

    Groupe des guides bénévoles

     

    Lyne Murray, Thérèse Girard, Yvette Boudreau, Stéphane Beaudin

    Le 15 déc. dernier M. André Taillon et Madame Claudette Rousseau nous présentaient les cahiers du projet "Connais-tu LaPrairie?" dans leur version définitive. C'est là l'aboutissement de plusieurs mois de travail.

    Il y a également le Comité de Cartographie qui se révèle toujours présent auprès des chercheurs. Si la subvention demandée au Gouvernement fédéral reçoit un accueil positif, ce Comité pourra bénéficier de moyens spéciaux pour la mise en marche de son programme d'activités. D'ailleurs le directeur, M. Moquin, nous fournira sous peu dans un prochain numéro du Bastion, un résumé des travaux en cours.

    N’oublions pas le Comité des Aînés qui est à évaluer la possibilité d'introduire l'informatique dans le traitement des informations contenues dans notre centre de documentation. Mesdames Patricia McGee-Fontaine et Berthe Dubuc-Favreau songent même à confier un second mandat au groupe "Nouveaux Horizons".

    Bien que les fouilles sur les lots 198 & 199 soient pour le moment terminées, le Comité d’Archéologie demeure fort actif, Les archéologues membres de la firme Ethnoscop ont d’ailleurs promis de nous livrer les résultats de leurs recherches en avril prochain: sans doute des conférences à ne pas manquer.

    Enfin le Bastion, dirigé par une nouvelle équipe, paraît à un rythme régulier et la qualité du bulletin s‘améliore d‘une parution à l’autre. Cependant, M. Bourdages, responsable de la rédaction, déplore le faible nombre de collaborateurs et invite de nouveau chacun des membres à y écrire. Il peut s‘agir de résultats de recherches, d'interviews ou simplement de lettres ouvertes; car le “Bastion" se veut surtout être un moyen privilégié de communication entre nos membres. Bref, les Comités existent, ils sont ouverts à tous. Ne fournissent-ils pas l'eau qui fait fonctionner le moulin dont la roue tournera à la condition que tous les filets d'eau coulent dans le même sens.

    Il est donc compréhensible que je prône la collaboration étroite des Comités entre eux, car il ne faut pas éparpiller les efforts, mais plutôt offrir toujours le même standard de qualité qui, jusqu’à maintenant, a toujours identifié notre Société et lui a assuré une place de choix parmi les autres groupes du même genre.

    Mon prédécesseur à la présidence a déjà prononcé une phrase qui traduit bien mon état d'esprit actuel: "Ce sont d'abord les activités qui donnent vie à notre Société". Ces activités sont en grande partie générées par nos comités, toujours très actifs, qui réalisent de nombreux projets sans ménager leurs efforts. Le Comité de Généalogie pour une part continue de susciter un intérêt grandissant auprès de nos membres et des visiteurs venant de partout, au-delà même des limites de notre région. De nombreux articles et publications ainsi que des cours sur la généalogie sont offerts par ce Comité sous l’habile gouverne de M. Viateur Robert. Quant au Comité des Guides, il nous a déjà soumis un premier rapport en conseil général; rapport dans lequel il élabore sa structure et ébauche sa stratégie sur le plan des activités d'accueil et de visites guidées à l'intérieur de l'arrondissement historique. Mesdames Girard et Boudreault songent déjà à la préparation d'un programme préliminaire d'activités concernant le 150e anniversaire de la construction du premier chemin de fer canadien à LaPrairie. Groupe des guides bénévoles   Lyne Murray, Thérèse Girard, Yvette Boudreau, Stéphane Beaudin Le 15 déc. dernier M. André Taillon et Madame Claudette Rousseau nous présentaient les cahiers du projet "Connais-tu LaPrairie?" dans leur version définitive. C'est là l'aboutissement de plusieurs mois de travail. Il y a également le Comité de Cartographie qui se révèle toujours présent auprès des chercheurs. Si la subvention demandée au Gouvernement fédéral reçoit un accueil positif, ce Comité pourra bénéficier de moyens spéciaux pour la mise en marche de son programme d'activités. D'ailleurs le directeur, M. Moquin, nous fournira sous peu dans un prochain numéro du Bastion, un résumé des travaux en cours. N’oublions pas le Comité des Aînés qui est à évaluer la possibilité d'introduire l'informatique dans le traitement des informations contenues dans notre centre de documentation. Mesdames Patricia McGee-Fontaine et Berthe Dubuc-Favreau songent même à confier un second mandat au groupe "Nouveaux Horizons". Bien que les fouilles sur les lots 198 & 199 soient pour le moment terminées, le Comité d’Archéologie demeure fort actif, Les archéologues membres de la firme Ethnoscop ont d’ailleurs promis de nous livrer les résultats de leurs recherches en avril prochain: sans doute des conférences à ne pas manquer. Enfin le Bastion, dirigé par une nouvelle équipe, paraît à un rythme régulier et la qualité du bulletin s‘améliore d‘une parution à l’autre. Cependant, M. Bourdages, responsable de la rédaction, déplore le faible nombre de collaborateurs et invite de nouveau chacun des membres à y écrire. Il peut s‘agir de résultats de recherches, d'interviews ou simplement de lettres ouvertes; car le “Bastion" se veut surtout être un moyen privilégié de communication entre nos membres. Bref, les Comités existent, ils sont ouverts à tous. Ne fournissent-ils pas l'eau qui fait fonctionner le moulin dont la roue tournera à la condition que tous les filets d'eau coulent dans le même sens. Il est donc compréhensible que je prône la collaboration étroite des Comités entre eux, car il ne faut pas éparpiller les efforts, mais plutôt offrir toujours le même standard de qualité qui, jusqu’à maintenant, a toujours identifié notre Société et lui a assuré une place de choix parmi les autres groupes du même genre....

    Architecture – La maison fortifiée

    Construite vers 1688, cette petite maison mesurait environ 25’x30’ et était surmontée d’une énorme cheminée centrale de pierre; un toit à quatre versants en croupe la coiffait. C’était une maison d’habitation qu’on pouvait transformer en redoute sitôt qu’un danger se présentait; de lourds contrevents fermaient les ouvertures et des meurtrières étaient percées au niveau des combles, de sorte qu’on pouvait y tirer sur l’ennemi. Cette curieuse redoute fit couler beaucoup d’encre à la fin du siècle dernier; le courrier de Montréal le 24 août 1880 expliquait en ces termes :

    On construisit vers cette époque un fort de pierre d’environ 25’x30’ pour mettre les colons à l’abri. Cette construction après avoir défié les ravages de plus de deux siècles, est demeurée intacte, seulement le maçon en a fait disparaître les meurtrières et les a remplacées par des croisées, ce qui déroute l’étranger sur sa destination primitive. Ce vieux fort est transformé en maison d’habitation…” !

    A cette époque on prenait cette maison pour le fort de LaPrairie mais le docteur T.A. Brisson démentit cette rumeur dans un article qu’il écrivit dans la Minerve du 20 mai 1882 :

    Quant à la maison de pierre qu’on a prise et donnée pour le fort de LaPrairie; il est certain qu’elle est bien ancienne et les meurtrières qu’on y voit dans les mansardes donnent raison de croire qu’elle a été bâtie dans un but militaire, cependant elle n’a jamais été ni le Fort ni dans la fort; elle pouvait être une redoute à défendre le fort comme le moulin à vent construit au sud du fort…”

    Le bâtiment a été occupé par les Américains en 1775 du 8 septembre au 6 mai, ils en avaient transformé une partie en cachot. Ce qui expliquerait pourquoi Elisée Choquet confondait ce bâtiment avec un blockaus que les Américains avaient dû ériger durant leur séjour. On aurait même retrouvé après leur départ un boulet de canon marqué du sceau anglais et qui a été conservé par un Monsieur Ingalls de LaPrairie (où se trouve-t-il aujourd’hui ?). La petite maison fortifiée a hélàs été démolie au début du siècle; elle était située sur un terrain occupé présentement par les entreprises Oligny, rue du Boulevard.

    Construite vers 1688, cette petite maison mesurait environ 25’x30’ et était surmontée d’une énorme cheminée centrale de pierre; un toit à quatre versants en croupe la coiffait. C’était une maison d’habitation qu’on pouvait transformer en redoute sitôt qu’un danger se présentait; de lourds contrevents fermaient les ouvertures et des meurtrières étaient percées au niveau des combles, de sorte qu’on pouvait y tirer sur l’ennemi. Cette curieuse redoute fit couler beaucoup d’encre à la fin du siècle dernier; le courrier de Montréal le 24 août 1880 expliquait en ces termes : “On construisit vers cette époque un fort de pierre d’environ 25’x30’ pour mettre les colons à l’abri. Cette construction après avoir défié les ravages de plus de deux siècles, est demeurée intacte, seulement le maçon en a fait disparaître les meurtrières et les a remplacées par des croisées, ce qui déroute l’étranger sur sa destination primitive. Ce vieux fort est transformé en maison d’habitation…” ! A cette époque on prenait cette maison pour le fort de LaPrairie mais le docteur T.A. Brisson démentit cette rumeur dans un article qu’il écrivit dans la Minerve du 20 mai 1882 : “Quant à la maison de pierre qu’on a prise et donnée pour le fort de LaPrairie; il est certain qu’elle est bien ancienne et les meurtrières qu’on y voit dans les mansardes donnent raison de croire qu’elle a été bâtie dans un but militaire, cependant elle n’a jamais été ni le Fort ni dans la fort; elle pouvait être une redoute à défendre le fort comme le moulin à vent construit au sud du fort…” Le bâtiment a été occupé par les Américains en 1775 du 8 septembre au 6 mai, ils en avaient transformé une partie en cachot. Ce qui expliquerait pourquoi Elisée Choquet confondait ce bâtiment avec un blockaus que les Américains avaient dû ériger durant leur séjour. On aurait même retrouvé après leur départ un boulet de canon marqué du sceau anglais et qui a été conservé par un Monsieur Ingalls de LaPrairie (où se trouve-t-il aujourd’hui ?). La petite maison fortifiée a hélàs été démolie au début du siècle; elle était située sur un terrain occupé présentement par les entreprises Oligny, rue du Boulevard....

    De l’éducation des garçons

    L’étude de l’histoire impose parfois au chercheur d’étonnantes situations. Ainsi il semble certain qu’à LaPrairie l’éducation structurée des jeunes filles, assurée dès 1697 par les Dames de la Congrégation de Notre-Dame, ait précédé de 150 ans celle des garçons. Ces derniers auraient-ils été laissés aussi longtemps sans aucune instruction ? nous l’ignorons !

    Les raisons qui occasionnèrent ce retard nous sont inconnus, cependant les premiers indices laissant soupçonner un souci d’implantation d’une école publique au village de LaPrairie datent de 1820 alors que l’arpenteur William Sax prévoit un lot de 2 arpents “for a school house” dans son plan de lotissement du Fort Neuf (rappelons que le Fort Neuf communément appelé ainsi par les habitants du village constitue en fait un agrandissement du “bourg” du côté “est” afin de répondre aux nouveaux besoins de la population et ce d’après une résolution des commissaires pour l’administration des États en remplacement de l’Ordre Jésuite). Le dit lot était situé sur la rue Ste-Ursule (St-Laurent) s’étendant en “pointe de tarte” depuis le chemin de St-Jean jusqu’à la rue St-Charles.

    Malgré la réservation d’un lot pour une école, il fallut attendre encore près de 25 ans qu’un mandement de Mgr Bourget assure l’éducation des garçons. Une communauté religieuse masculine fut invitée à jouer le rôle d’éducatrice auprès des garçons, cependant tout porte à croire que le grand incendie de 1846 n’est pas sans relations avec l’échec du projet.

    M. le curé Isidore Gravel (1854-1877) reprit plus tard le flambeau et parvint finalement à obtenir l’établissement des Clercs de St-Viateur à LaPrairie. La bénédiction de la cloche de la maison des Clercs eut lieu le 28 août 1864. L’école ouvre enfin ses portes le 3 sept. suivant au 25 rue St-Georges (aujourd’hui le 186 St-Georges) et compte pas moins de 200 élèves dirigés par 3 frères.

    Cette école dont la date de construction nous échappe encore, était un édifice de bois à deux étages et demi. Un perron galerie ornait la façade et le toit à deux versants était recouvert de tôle. Une petite annexe de un étage et demi raccordait le corps du bâtiment principal à l’écurie.Tiré du plan de Goad, 1907.

    Déjà, en 1868, monsieur Gravel songe à remplacer la maison occupée par les Clercs par une maison plus spacieuse et plus logeable. Il fait tant et si bien que le 12 avril 1872, il offre en don un terrain situé à l’encoignure des rues St-François-Xavier (aujourd’hui Chemin St-Jean) et St-Ignace pour la construction d’une nouvelle école. Une taxe spéciale de 2 et demi pour cent est levée; elle permettra aux habitants de LaPrairie de supporter financièrement la construction de la nouvelle école qui sera bâtie semble-t-il Extrait du Fonds Elysée Choquet, feuillet no. 4.14 sur les fondations mêmes de la “maison seigneuriale” d’Edme Henry. Cette décision ne sembla pas plaire à quelques bourgeois du village qui n’aimaient pas que leurs enfants côtoient ceux des habitants de la campagne.

    Les Clercs emménagent donc dans la nouvelle école entre le 2 et le 9 septembre 1872; cependant l’école ne compte plus que 120 élèves. Cette diminution des effectifs est dûe à l’ouverture d’une école indépendante sise au village et créée pour faire opposition aux frères. En 1876, un parti dirigé par Julien Brosseau contre ces religieux obtient finalement le départ de ces derniers sous prétexte que l’éducation qu’ils fournissent est inadéquate.

    La prétendue incapacité d’un certain nombre de professeurs, dont la conduite serait aux dires de certains, outrageante et immorale, aura eu raison de ce premier effort sérieux d’éducation des garçons. Il est facile de comprendre que le curé Gravel fut passablement contrarié par l’attitude de ces paroissiens (messieurs Brosseau, Roberge et Varin) constamment en lutte contre lui.

    Par la suite les classes sont tenues par trois professeurs laïques pendant que M. Gravel tente en vain de ramener les Clercs de St-Viateur. Après de multiples démarches, les Frères de l’Instruction chrétienne acceptent enfin de prendre en charge l’Académie St-Joseph. Le 9 septembre 1888, les classes y débutent sous la direction de 4 frères et la qualité de l’enseignement en est nettement améliorée.

    En 1899, on inaugure un cours du soir pour adultes qui compte bientôt plus de 60 inscriptions. L’exiguité des locaux oblige les frères à demander à la Commission scolaire, dont le président était l’avocat Pelletier, d’agrandir l’école. La bénédiction de l’agrandissement a eu lieu le 1er sept. 1912. Quinze ans plus tard l’augmentation sans cesse croissante des élèves nécessite le déplacement d’une soixantaine d’élèves vers la nouvelle annexe du Fort Neuf, l’école du Christ-Roi.

    Les frères quittent définitivement les Académies le 6 juin 1954 Rapporté par M. Jules Sawyer f.i.c. pour aller enseigner à la nouvelle école “St-François-Xavier” rue Ste-Elisabeth et ce jusqu’en 1968. De 1968 à 1978 ils dispensent leur savoir à l’école Romain-Robidoux qui deviendra après 1971 la polyvalente de la Magdeleine. Dès 1972 cependant, les disciples de Jean de la Mennais inaugurent une école privée dans les locaux de ce qui fut leur noviciat; c’est l’école Jean-de-la-Mennais dont la réputation quant à la qualité de l’enseignement n’est plus à faire.

    En 1976, les bâtiments de l’Académie St-Joseph, désaffectés depuis plusieurs années, sont vendus à l’encan par la Commission scolaire. Un incendie d’origine inconnue les rase complètement en janvier 1978.

    Cet incident malheureux vient soustraire au village des bâtisses sympathiques et bien intégrées au décor. La Société d’Habitation du Québec a récemment fait l’acquisition du terrain vacant afin d’y construire une résidence pour personnes âgées. Un comité de la SHLM travaille présentement à la constitution d’un dossier sur cet emplacement et ce dans le but d’obtenir du MAC la mise en œuvre de fouilles archéologiques avant la reconstruction. Ce comité souhaite aussi que la SHQ conserve le style d’architecture des anciennes Académies dans son projet d’habitations. Quiconque possède des informations pertinentes aux recherches de ce comité est prié d’en informer au plus tôt le signataire de cet article.

    L’étude de l’histoire impose parfois au chercheur d’étonnantes situations. Ainsi il semble certain qu’à LaPrairie l’éducation structurée des jeunes filles, assurée dès 1697 par les Dames de la Congrégation de Notre-Dame, ait précédé de 150 ans celle des garçons. Ces derniers auraient-ils été laissés aussi longtemps sans aucune instruction ? nous l’ignorons ! Les raisons qui occasionnèrent ce retard nous sont inconnus, cependant les premiers indices laissant soupçonner un souci d’implantation d’une école publique au village de LaPrairie datent de 1820 alors que l’arpenteur William Sax prévoit un lot de 2 arpents “for a school house” dans son plan de lotissement du Fort Neuf (rappelons que le Fort Neuf communément appelé ainsi par les habitants du village constitue en fait un agrandissement du “bourg” du côté “est” afin de répondre aux nouveaux besoins de la population et ce d’après une résolution des commissaires pour l’administration des États en remplacement de l’Ordre Jésuite). Le dit lot était situé sur la rue Ste-Ursule (St-Laurent) s’étendant en “pointe de tarte” depuis le chemin de St-Jean jusqu’à la rue St-Charles. Malgré la réservation d’un lot pour une école, il fallut attendre encore près de 25 ans qu’un mandement de Mgr Bourget assure l’éducation des garçons. Une communauté religieuse masculine fut invitée à jouer le rôle d’éducatrice auprès des garçons, cependant tout porte à croire que le grand incendie de 1846 n’est pas sans relations avec l’échec du projet. M. le curé Isidore Gravel (1854-1877) reprit plus tard le flambeau et parvint finalement à obtenir l’établissement des Clercs de St-Viateur à LaPrairie. La bénédiction de la cloche de la maison des Clercs eut lieu le 28 août 1864. L’école ouvre enfin ses portes le 3 sept. suivant au 25 rue St-Georges (aujourd’hui le 186 St-Georges) et compte pas moins de 200 élèves dirigés par 3 frères. Cette école dont la date de construction nous échappe encore, était un édifice de bois à deux étages et demi. Un perron galerie ornait la façade et le toit à deux versants était recouvert de tôle. Une petite annexe de un étage et demi raccordait le corps du bâtiment principal à l’écurie.Tiré du plan de Goad, 1907. Déjà, en 1868, monsieur Gravel songe à remplacer la maison occupée par les Clercs par une maison plus spacieuse et plus logeable. Il fait tant et si bien que le 12 avril 1872, il offre en don un terrain situé à l’encoignure des rues St-François-Xavier (aujourd’hui Chemin St-Jean) et St-Ignace pour la construction d’une nouvelle école. Une taxe spéciale de 2 et demi pour cent est levée; elle permettra aux habitants de LaPrairie de supporter financièrement la construction de la nouvelle école qui sera bâtie semble-t-il Extrait du Fonds Elysée Choquet, feuillet no. 4.14 sur les fondations mêmes de la “maison seigneuriale” d’Edme Henry. Cette décision ne sembla pas plaire à quelques bourgeois du village qui n’aimaient pas que leurs enfants côtoient ceux des habitants de la campagne. Les Clercs emménagent donc dans la nouvelle école entre le 2 et le 9 septembre 1872; cependant l’école ne compte plus que 120 élèves. Cette diminution des effectifs est dûe à l’ouverture d’une école indépendante sise au village et créée pour faire opposition aux frères. En 1876, un parti dirigé par Julien Brosseau contre ces religieux obtient finalement le départ de ces derniers sous prétexte que l’éducation qu’ils fournissent est inadéquate. La prétendue incapacité d’un certain nombre de professeurs, dont la conduite serait aux dires de certains, outrageante et immorale, aura eu raison de ce premier effort sérieux d’éducation des garçons. Il est facile de comprendre que le curé Gravel fut passablement contrarié par l’attitude de ces paroissiens (messieurs Brosseau, Roberge et Varin) constamment en lutte contre lui. Par la suite les classes sont tenues par trois professeurs laïques pendant que M. Gravel tente en vain de ramener les Clercs de St-Viateur. Après de multiples démarches, les Frères de l’Instruction chrétienne acceptent enfin de prendre en charge l’Académie St-Joseph. Le 9 septembre 1888, les classes y débutent sous la direction de 4 frères et la qualité de l’enseignement en est nettement améliorée. En 1899, on inaugure un cours du soir pour adultes qui compte bientôt plus de 60 inscriptions. L’exiguité des locaux oblige les frères à demander à la Commission scolaire, dont le président était l’avocat Pelletier, d’agrandir l’école. La bénédiction de l’agrandissement a eu lieu le 1er sept. 1912. Quinze ans plus tard l’augmentation sans cesse croissante des élèves nécessite le déplacement d’une soixantaine d’élèves vers la nouvelle annexe du Fort Neuf, l’école du Christ-Roi. Les frères quittent définitivement les Académies le 6 juin 1954 Rapporté par M. Jules Sawyer f.i.c. pour aller enseigner à la nouvelle école “St-François-Xavier” rue Ste-Elisabeth et ce jusqu’en 1968. De 1968 à 1978 ils dispensent leur savoir à l’école Romain-Robidoux qui deviendra après 1971 la polyvalente de la Magdeleine. Dès 1972 cependant, les disciples de Jean de la Mennais inaugurent une école privée dans les locaux de ce qui fut leur noviciat; c’est l’école Jean-de-la-Mennais dont la réputation quant à la qualité de l’enseignement n’est plus à faire. En 1976, les bâtiments de l’Académie St-Joseph, désaffectés depuis plusieurs années, sont vendus à l’encan par la Commission scolaire. Un incendie d’origine inconnue les rase complètement en janvier 1978. Cet incident malheureux vient soustraire au village des bâtisses sympathiques et bien intégrées au décor. La Société d’Habitation du Québec a récemment fait l’acquisition du terrain vacant afin d’y construire une résidence pour personnes âgées. Un comité de la SHLM travaille présentement à la constitution d’un dossier sur cet emplacement et ce dans le but d’obtenir du MAC la mise en œuvre de fouilles archéologiques avant la reconstruction. Ce comité souhaite aussi que la SHQ conserve le style d’architecture des anciennes Académies dans son projet d’habitations. Quiconque possède des informations pertinentes aux recherches de ce comité est prié d’en informer au plus tôt le signataire de cet article....