
- Au jour le jour, mars 1992
Conférence: Jean-Baptiste-Boucher-de-Belleville
Ce mois-ci, nous avons le plaisir d'avoir comme conférencier Monsieur René Perron, curé de la paroisse La Nativité de La Prairie. Ceux qui le connaissent savent que l'histoire est un de ses passe-temps favoris. Il a donc eu l'occasion de jeter un coup d'oeil aux registres de notre paroisse et il viendra nous parler du curé Jean-Baptiste Boucher-de-Belleville et de sa famille, lequel fut curé à La Prairie pendant près de 45 ans. Il apportera des documents et il nous promet aussi des surprises. C'est à ne pas manquer.
Jour : Mercredi, le 18 mars
Heure : 20 heures
Endroit :
Musée du Vieux-Marché
249, rue Ste-Marie
La Prairie
Nous vous attendons en grand nombre.

- Au jour le jour, décembre 1983
Offre d’emploi – Un bedeau à LaPrairie il y a 150 ans ça travaillait fort
Voici pour votre information et la petite histoire, d’après les archives de la paroisse de La Nativité, les principales tâches du bedeau vers 1840.
1.Le bedeau sonnera, tous les jours, l’angélus matin (2 minutes), midi et soir (6 minutes), et les glas des défunts aux angélus de la St-Marc, à la Semaine Sainte, au jour des morts, aux 40 heures et aux Neuvaines publiques. Aux dimanches et fêtes, il tintera la cloche pendant les élévations.
2. Il préparera ce qu’il faut pour chaque messe de chaque jour de l’année et pour la communion des malades.
3. Il entretiendra la lampe du sanctuaire et une lampe à l’huile, à la sacristie, le matin et le soir, durant l’hiver. Il nettoiera toutes les lampes à l’huile et tous les bénitiers.
4. Il balayera la sacristie tous les jours, le sanctuaire, la nef et les bancs 2 fois par semaine l’été et une fois l’hiver. La Fabrique fournit balais et époussettoires. Il lavera les planchers, meubles et croisées de la sacristie tous les mois; les plancherse et meubles du sanctuaire tous les 3 mois; les planchers, meubles et bancs de la nef et des jubés une fois par année, au mois de juin.
5. Il achètera le bois nécessaire au chauffage pour l’église et la sacristie, et il fendra et serrera le bois à ses frais. En automne, il remontera, pour l’hiver, les poêles de l’église et de la sacristie, il frottera et les minera à ses frais. Il démontera et serrera le tout au printemps.
6. En hiver, il entretiendra libre de neige : les plateformes, marches, perrons et chemins conduisant à l’église, à la sacristie et au charnier. Il mettra de la cendre sur la glace.
7. Il fera les commissions des marguilliers aux magasins dans les limites du village. Il n’achètera rien à crédit sans l’ordre du marguillier en charge.
8. Les dimanches et fêtes, et lors de l'aspersion, il précédera le célébrant avec la verge ou la bannière. Il coupera et distribuera aussi le pain béni, s'il y a lieu.
9. Il creusera les fosses des défunts à 3 pieds pour un enfant et à 4 pieds pour un adulte, et entretiendra impeccablement le cimetière. Il fermera la clôture pour que les animaux n'y passent pas. Le 1er mai, il enterrera les corps des défunts déposés au charnier durant l'hiver, dans une fosse commune ou, si les gens lui donnent un écu, dans une fosse privée.
10. Au printemps, il ouvrira les soupiraux de la cave de l'église et de la sacristie, et les refermera à l'automne. Quand il fait beau, l'été, il ouvrira 4 fenêtres à l'église, le matin, et les refermera le soir. S'il vient un orage, il accourt immédiatement. En été, aussi, il balayera, chaque samedi, les marches de l’église et il entretiendra la rue en face de l'église. Il remplacera les vitres cassées et le mastic à l’église.
11. Il aidera à faire et défaire les reposoirs du Jeudi-Saint et de la Fête-Dieu, la crèche de Noel et toutes les autres parures. Il fera tous les préparatifs pour les funérailles: tentures, mausolée, chandeliers, cierges, il défera le tout pour les serrer proprement.
12. Il fera la criée pour la vente des bancs.- Il préparera les rues de la Fabrique et plantera des balises.- Il fournira les rameaux pour le dimanche des Rameaux.- Il fournira aussi l'eau pour l'eau bénite.
13. Il entretiendra proprement la voiture du Sacrement et le corbillard.
14. Son salaire sera de 800 francs, ancien cours!
Ce texte vous est offert grâce aux recherches de M. René Perron, prêtre et curé.

- Au jour le jour, novembre 1982
Marguerite Bourgeoys
Un peu d’histoire en hommage à ses filles les religieuses de la Congrégation Notre-Dame à La Prairie.
C’est à La Prairie même, nous apprennent de vieux documents, que “La Mère Marguerite Bourgeois” a fondé l’un de ses premiers postes d’enseignement (probablement vers les années 1685). “Elle a, en passant, montré Dieu aux petits, porté la consolation aux affligés et laissé entrevoir le ciel aux mourants”. Ses collaboratrices, qu’elle désignait sous le nom de “Filles de la Providence”, œuvrèrent ici jusqu’à l’arrivée des Sœurs fondatrices. – Il ne s’agit là que de missions temporaires à l’occasion des communions et des confirmations ; l’enseignement se bornait au catéchisme, à la lecture et à l’écriture.
La pauvreté empêchait de songer à un établissement permanent. La première offre que La Prairie fit à Mère Bourgeois en vue d’un établissement permanent se situe en 1692. Le curé de La Prairie, Louis Geoffroy, sulpicien, leur fait cadeau de son presbytère en 1695. Le 7 juin 1697, les Pères Jésuites, seigneurs de La Prairie, cèdent, autour de cet établissement, un arpent de terre, qui fut accepté par la Mère Marguerite Lemoyne-du-Saint-Esprit, supérieure, Marie-Barbier-de-l ’Assomption, assistante, et Marguerite Trottier, dépositaire. Cet emplacement se situait là où se trouve la sacristie de l’église actuelle de La Nativité.
En 1704, on décide de bâtir une église en pierres, orientée nord-sud. Cette église subsistera comme église paroissiale de la Nativité de la Sainte-Vierge jusqu’en 1841.
Les religieuses passent donc de “l’autre côté” sur le site actuel du couvent (aujourd’hui Maison-à-Tout-le-Monde). Le curé d’alors, à La Prairie, M. de Villermaula, leur aménage son presbytère, qu’il abandonne pour un nouveau. Les seigneurs jésuites consentent à changer leur concession antérieure, avec l’unique obligation de deux communions annuelles !
En 1717, par testament, Jean Cailloud dit Baron, père d'une religieuse, concède aux soeurs sa Ferme de la Butte. Outre ces générosités, il faut admirer l’héroïsme de ces "Filles Séculières de la Congrégation", comme on les nommait alors. Les témoignages sont unanimes là-dessus. On les logeait, oui, mais la nourriture, le vêtement les outils pédagogiques??? Elles vivaient du travail de leurs mains et y employaient tous leurs instants libres jusque fort avant dans la nuit, à la lumière de la chandelle.
En 1718, on décida de construire un couvent en pierre. Les soeurs purent alors recevoir des pensionnaires moyennant une certaine quantité de blé et de lard. L’instruction était gratuite. Il vint des pensionnaires de fort loin: jusque de Détroit et des extrémités de la Nouvelle-France.
Et les années se succèdent dans cette "grisaille"… vaillance des religieuses, externat local, pensionnat, à l’usage de l’étranger et les inévitables réparations !!!
En 1769, les soeurs doivent vendre leur Ferme-à-la-Butte pour une restauration générale de leur couvent. En 1815, elles sont dans l’obligation de refaire les murs du couvent et le pignon ouest.
Dans les années 1830, les mauvaises récoltes qui précèdent la Rébellion amènent partout le malaise général. Le pensionnat se vide et accule les Soeurs à la pauvreté extrême. Elles doivent fermer leur couvent en 1836, avec la permission de Mgr Lartigue évêque de Montréal.
A l’époque des Troubles de 1837, le couvent sert de bureau-caserne au magistrat de police Wetherall jusqu'en 1842. On obtient la permission d'utiliser la chapelle du couvent en 1840-41, pendant la construction de la nouvelle église paroissiale (l’actuelle église de La Nativité).
Mais à la demande générale, les classes reprennent le 14 septembre 1844, avec deux religieuses et 100 élèves. Le souci d1 une bonne éducation pénètre et s’étend dans tout le peuple.
En 1886, le curé de la paroisse, M. Gravel, président des commissaires d’écoles, fait bâtir à la place de l’ancien couvent de pierres, tout lézardé, une maison de briques, deux fois plus vaste, à quatre étages avec mansardes. C’est là que Mgr Descelles vint présider, le 13 octobre 1897, le 200è anniversaire de fondation.
Le couvent qui, avec l’église paroissiale, avait échappé au grand feu de La Prairie en 1846 (feu qui avait détruit plus de 200 maisons au village) fut réduit en cendres dans la nuit du 27 juillet 1901; ce qui endommagea assez considérablement la couverture nord de l’église!
Mgr Bruchési, évêque de Montréal, décida la reconstruction sans délai. Et en septembre 1902, les classes recommençaient avec neuf religieuses et plus de 150 élèves. Mgr Racicot bénit la nouvelle cloche le 10 juin 1905.
Depuis une dizaine d'années, les religieuses sont parties. Le couvent a fermé ses classes. Mais la Cité de La Prairie a fort bien aménagé ce "vieux couvent" maintenant mis à la disposition de la population… c’est aujourd’hui: LA MAISON-A-TOUT-LE-MONDE!