- Au jour le jour, novembre 2002
Des Allemands sur notre territoire
Lors de la guerre de l'indépendance américaine, entre 1776 et 1783, plus de 5000 soldats allemands vinrent sur le nouveau continent pour donner un coup de main à l'empire britannique dans sa quête pour sauver sa colonie qui deviendra plus tard les États-Unis d'Amérique.
Ces Allemands faisaient partie d'un contingent qui avait été loué par le roi d'Angleterre, Georges III, qui était aussi prince du Hanovre. Les troupes allemandes, qui formaient 12 régiments, étaient commandées par le baron Friedrich A. Riedesel Grâce au Baron et à sa famille, le 25 décembre 1871 fut illuminé, à Sorel, par un arbre de Noël décoré selon la tradition allemande. Cet arbre fut le premier du genre enregistré au Canada.. L'un de ces régiments fut connu sous le nom de « Chasseurs de Hesse-Hanau ». Un détachement de ce régiment fut cantonné à La Prairie durant toute la durée de la guerre. Comme le roi d'Angleterre ne voulait pas renoncer à ses colonies et que le gouvernement britannique ne voulait pas envoyer de soldats, le roi fit appel à l'Allemagne pour l'aider à mater la rébellion en Amérique.
Les chasseurs de Hesse-Hanau, comme ceux des différentes principautés qui ont participé à la guerre de l'Indépendance américaine, furent recrutés dans les forêts allemandes.
Après plus de 7 années de guerre, l'Angleterre perdit sa colonie. Lorsque l'ordre fut donné pour le retour en Allemagne, nombreux sont ceux qui ont décidé de faire souche au pays et y prendre épouse. Leurs noms subirent des transformations incroyables. Ces Allemands contribuèrent à l'essor de notre pays. Au total, 2400 d'entre eux décidèrent de rester.
Dans son livre « Les mercenaires allemands au Québec », Jean-Pierre Wilhelmy nous raconte l'histoire de ces hommes, ancêtres de plusieurs familles allemandes au Québec, dont les Weissenstein, Wihlelmi, Inkel, Fyfe, Faust/Fost, Reichenbach/Requepas, etc.
Charles-Christophe Weisenthein était l'un de ses soldats, aussi connus sous le nom de mercenaires, qui s'établit à La Prairie à la fin du conflit. Il était originaire de « Bicho-Thein », Hanau, près de Francfort en Allemagne. Il fut licencié de l'armée en 1783 et décida de demeurer au Bas-Canada. Il s'installa à Saint-Philippe.
Il épousa Marie-Angélique Riel, fille de Jean-Baptiste et d'Angélique Baillargeon, le 7 février 1785. Le 24 décembre 1789, par l'entremise de son ancien adjudant, il fit une demande de terre, comme 317 autres de ses compatriotes.
De son union avec Marie-Angélique naquirent 10 enfants tous baptisés à Saint-Philippe. Après son mariage, Charles y passa le reste de sa vie. Il y mourut le 10 août 1832 à l'âge de 71 ans, victime de l'épidémie de choléra qui faisait rage au Pays.
Parmi ses enfants, l'une des filles, Marie-Clotilde, épousa Louis Sanguinet le 9 janvier 1821 à St-Philippe. Celui-ci était écuyer et seigneur de La Salle. À leur mariage, les témoins étaient deux neveux de Louis, soit Ambroise et Charles, tristement célèbres pour avoir été pendus en 1839. Ils étaient parmi les patriotes de la Rébellion de 1837.

- Au jour le jour, octobre 2002
À propos du bulletin
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie de la Magdeleine
Internet : www.laprairie-shlm.com
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
Collaborateurs :
Coordination : Johanne McLean, secr.-coord.
Rédaction : Gaétan Bourdages; Jean L’Heureux (179); Odette Lemerise (408); Laurent Houde (277)
Révision : Gilbert Beaulieu (361); Céline Lussier (177)
Infographie : Révisatech
Impression : Imprimerie Moderne La Prairie inc.
Siège social :
249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec) J5R 1G1
Tél. : 450-659-1393
Téléc. : 450-659-1393
Courriel : [email protected]
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur
- Au jour le jour, octobre 2002
ÉCHOS … de la bibliothèque
Dons
Merci de tout cœur à nos récents donateurs :
- MM. Réal Legault et Sylvain Rivard
- Mmes Gayle Hawthorne, Isabelle Hade et Josianne Jacob
Parmi les ouvrages contenus dans les 6 caisses de livres données par M. Gaétan Trudeau (voir Sept. 2002), il nous semble opportun de mentionner les titres suivants qui peuvent être utiles à plusieurs.
- Histoire du Canada français, de François-Xavier GARNEAU
- Frère Marie-Victorin et son temps, de Robert RUMILLY
- Montcalm et ses historiens, de Georges ROBITAILLE
- Les Roux, Histoire manitobaine, de A. ROUSSEAU
- Les Canadiens-français de 1760 à nos jours, de Mason WADE
- Légende dorée de Montréal, de Victor MORIN
- Lieux et monuments historiques de l'ouest du Québec et d'Ottawa, de Rodolphe FOURNIER
- Lieux et monuments historiques de l'est du Québec, de Rodolphe FOURNIER
- La Compagnie du Nord-Ouest, de Robert RUMILLY
Avis de recherche
Nous sommes toujours à la recherche de livres ou magazines portant sur l'histoire et la généalogie.
Avis aux propriétaires qui voudraient se départir de ces précieux documents.
Nous apprécierions bien compléter les séries suivantes :
- Les Cahiers des Dix
- Histoire de la Province de Québec, de Robert RUMILLY
À vendre
Nous rappelons à nos membres que nous avons toujours de livres intéressants à vendre, à des prix exceptionnels.
À cette fin, une liste est affichée au babillard pour consultation.
Entre autres, on a plusieurs copies des Mémoires de la Société généalogique canadienne-française.
- Au jour le jour, octobre 2002
Savez-vous…
Quel est le vrai nom des Hurons?
Réponse au prochain numéro.
- Au jour le jour, octobre 2002
Rappel
Notre année financière achève. Nous vous suggérons de penser à renouveler votre cotisation avant de vous lancer dans les grandes dépenses des Fêtes. Le coût est de 25 $ individuel et 40 $ familial.
Faites-en votre premier cadeau, pour vous-même et pour un ami ou parent.
- Au jour le jour, octobre 2002
C’EST LA VIE … de la SHLM
Nouveaux membres
La SHLM accueille régulièrement de nouveaux membres. Il nous fait plaisir de souligner l'adhésion des dernières personnes à joindre nos rangs et de leur souhaiter la bienvenue :
Mme Cécile Girard, La Prairie (426)
Mme Marie-Claude Houde (427)
Mme Lise Vachon, V. Sainte-Catherine (428)
M. Pierre Perras, V. Lemoyne (429)
M. Don Guérin, Mass., É.-U. (430)
M. André Pétel, Saint-Lambert (431)
Dons
- Notaire Pierre Péladeau : 3 certificats de recherches datant entre 1867 et 1869, en très bon état
- Gaétan Trudeau (269) : 6 boites livres anciens
Nouveau
À l'occasion du 30e anniversaire de la Société, le conseil a fait fabriquer deux articles qui sauront intéresser les membres et leur permettre de s'identifier comme fiers membres de celle-ci :
– une épinglette émaillée du logo de la SHLM,
– un porte-clefs en étain massif.
Ils se vendent respectivement 4 et 5 $. Disponibles au siège social.
Également, cinq (5) modèles de cartes postales ont été produits reproduisant des scènes du Vieux-La Prairie, vendues à 2,50 $ chacune.
Cours de généalogie
Suite au sondage que nous avons fait, le mois passé, nous sommes très heureux d'annoncer qu'il y aura un cours de généalogie. Le cours sera donné par M. Jean-Marc Garant, archiviste.
Afin de permettre à un maximum de personnes d'y participer, il y aura deux cours : un le matin et un en soirée. L'horaire est comme suit : le mardi matin de 9 h à 11 h et le mercredi soir de 19 h à 21 h, pour une durée de 8 semaines. Le coût est de 40 $ par personne pour toute la session. Les cours débuteront mardi matin le 8 octobre et mercredi soir le 9 octobre.
Il reste encore quelques places en matinée et en soirée. Pour plus d'information n'hésitez pas à nous contacter au (450) 659-1393.
L'automne
L'automne étant à nos portes, voici un poème tiré du livre de littérature canadienne-française que nous avons à la bibliothèque.
Lucette et Raymond Monette (284)
Les bijoux
L'automne a ses joyaux : fruits d'or et de vermeil,
Améthyste, émeraude et flamboyants rubis.
Quand les oiseaux du monde abandonnent leurs nids
Les bijoux de l'automne éclaboussent le ciel.
Sur les branches d'or fin, d'opale et de grenat
Tremblent des gouttes d'eau comme des diamants.
Et le lac refroidi prend des reflets d'argent
Où les cygnes transis ne s'attarderont pas.
Louis-Paul BÉGUIN
***
N'oubliez pas, le 31 octobre, c'est la fête de l'Halloween. À cette occasion, plusieurs petits « monstres » sonneront à votre porte. En cette journée de plaisirs pour les petits et grands, nous vous souhaitons une belle fête de l'Halloween.
- Au jour le jour, octobre 2002
Prochaine conférence
IMPORTANT
Notre première conférence aura lieu le 15 octobre prochain au 247, rue Sainte-Marie.
Le conférencier :
M. Jacques Lacoursière, historien bien connu et apprécié
Le sujet : une surprise
- Au jour le jour, octobre 2002
Mot du président
Notre brunch annuel, tenu le 15 septembre dernier, fut l'occasion de marquer le 30e anniversaire de la SHLM.
La salle du restaurant Le Vieux Fort, qui nous accueille depuis plusieurs années, a reçu 104 personnes, membres et amis. Nous y avons même eu l'honneur de partager ces agapes avec le doyen de nos membres, M. J. Ernest Poupart, résidant de l'arrondissement de ville Le Moyne, âgé de 97 ans.
Plusieurs membres du conseil municipal, le maire M. Guy Dupré en tête, étaient présents pour nous assurer du soutien indéfectible de la municipalité. Le député provincial, M. Serge Geoffrion, a profité de son allocution pour confirmer le projet de rénovation de la Maison à tout le monde et remettre une contribution importante à la SHLM. Notre député fédéral, qui ne pouvait être présent, a délégué une adjointe de son bureau de comté, Mme Mendez.
Cette rencontre a été l'occasion de souligner l'implication sans réserve de M. Raymond Monette et de son épouse Mme Lucette Beauvais-Monette, au bénéfice de la Société à la direction de la bibliothèque. En plus des reconnaissances verbales qui leur ont été exprimées, des certificats de reconnaissance pour l'action bénévole leur ont été remis au nom du Gouvernement du Canada par Mme Mendez et Mme Jolivet venue expressément d'Ottawa à cet effet.
En ce début d'une nouvelle décennie, notre conseil vous tiendra au courant de ses nouveaux projets.
Jean L'Heureux (179)
- Au jour le jour, octobre 2002
Fouilles archéologiques : été 2002
Une fois encore cet été une équipe d'archéologues était présente dans le Vieux-La Prairie. C'est sous la direction de madame Hélène Côté, chargée de cours en archéologie à l'université Laval, que 9 finissants du premier cycle et 2 étudiants du second cycle se sont livrés, du 22 juillet au 23 août, à des fouilles sur le site de ce qui était connu autrefois sous le nom d'Hospice des Sœurs de la Providence, angle des rues St-Jean et St-Ignace. Ces fouilles faisaient suite à des sondages effectués à l'été 2001.
Deux secteurs ont fait l'objet de fouilles : un premier situé en bordure du chemin de St-Jean et de l'ancienne ruelle St-Michel a permis la découverte d'un âtre et d'un four à pain qui sont cependant difficiles à situer dans le temps. On y a également mis à jour un mur de pierre dont une partie appartenait probablement à la maison de la veuve Le Borgne. Cette maison construite à la fin du 18e s., et qui servit au milieu du 19e siècle de première résidence aux Sœurs de la Providence, aurait été assise, entièrement ou en partie, sur les fondations du manoir des Jésuites, lequel fut « une grande maison, partye de pièces de bois sur pièce et partye en coullice (…) ».
Sur ce même emplacement on a aussi trouvé des perles de chapelets et des petites croix en grande quantité, ce qui laisse croire que les Sœurs avaient mis sur pied une petite fabrique de chapelets.
Le second secteur de fouilles, situé plus au nord, révélait avec grande précision l'emplacement du mur nord de la palissade de bois, le tout correspondant en tous points aux plans existants. Des traces, bien visibles dans le sol, laissent croire qu'on aurait à l'époque (fin 18e s.) récupéré de lourdes pièces de bois ayant supporté le chemin de ronde, sans doute dans le but de les réutiliser pour une autre construction. La fosse recelait aussi une latrine de la période 1800-1830 très riche en objets domestiques trahissant la présence d'une famille relativement à l'aise. Les deux étudiants à la maîtrise seront chargés à l'automne de la rédaction du rapport des fouilles dont madame Côté nous livrera l'essentiel lors d'une conférence prévue pour mars 2003.
Malgré des journées difficiles sous une chaleur torride et humide, cette campagne de fouilles fut couronnée de succès, avec promesse d'un retour certain à La Prairie l'an prochain.
- Au jour le jour, octobre 2002
La maison Brossard
On se souvient avec nostalgie de la maison Brossard construite à la côte Saint-Lambert et démolie en 1967 lors de la construction du pont Champlain et de l'autoroute 10. Mais peu de gens connaissent l'existence d'une autre maison Brossard située au 4240, Chemin des Prairies à Brossard. Voici un bref aperçu de ses propriétaires (ou censitaires), tels que retrouvés à travers les recensements à différentes époques.
De père en fils
Construite en 1784, sur le terrier 18, cadastre 228, perpendiculairement au chemin Brosseau (aujourd'hui Chemin des Prairies) sur la côte des Prairies, cette spacieuse maison de pierre démontre une certaine aisance de cette famille Brossard et le désir de voir s'y établir des familles nombreuses. De génération en génération, les cultivateurs qui l'ont habitée ont su préserver sa beauté et son confort.
Premiers habitants
Louis Brossard et Josette Brosseau se sont mariés le 16 février 1784 à La Prairie (couple c. 01). Désireux de s'établir solidement, ils ont construit (ou fait construire) cette année-là, la maison de pierre sur une terre fertile d'une superficie de 62 arpents. Quelques années plus tard, Josette Brosseau mourut et Louis se remaria le 17 nov. 1806 (c. 02) avec Marie-Agnès-Marguerite Sainte-Marie. En 1829, suite au décès de Louis, c'est désormais sa veuve que l'on retrouve comme censitaire aux recensements de 1832 et de 1836. En 1834, l'école rurale no 5 est construite de l'autre côté du chemin, face à leur maison.
Seconde génération
Casimir Brossard (fils du c. 02) prend la relève. Marié le 22 nov. 1836 à La Prairie avec Eulalie Ste-Marie (c. 03), il devient un cultivateur prospère. Au recensement de 1851, il y est recensé ainsi que son épouse, leurs 7 enfants ainsi que 2 engagés et une domestique. Dans le livre des cadastres abrégés de 1863 (Henry Judah), il est censitaire de 7 terres sur la Côte des Prairies (dont le terrier 18, celui de la maison ancestrale), de 2 terres sur la Côte Ange-Gardien et d'un emplacement au village. En 1860, c'est l'ouverture du chemin de fer St-Jean-Montréal (via le pont Victoria) et de la gare Brosseau; la voie ferrée croise désormais la terre des Brossard. Cette nouveauté facilitera la vente de leurs produits à la ville. Casimir est décédé en 1867 à l'âge de 54 ans.
Troisième génération
Au recensement de 1878, on constate que c'est Louis-Casimir, fils du c. 03, qui occupe la maison avec sa femme, Anna Trudeau, qu'il a épousée le 23 nov. 1874 à Longueuil (c. 04). Sa mère, veuve Eulalie Brossard, vit avec eux. La présence d'un second chemin de fer vers 1880 (É.-U./Montréal) qui passe juste derrière leur maison, viendra certainement perturber la tranquillité de l'endroit. Louis-Casimir est décédé le 28 juin 1898, âgé de 59 ans.
Quatrième génération
Alexandre Brossard et Éliza Gagnon se sont mariés le 21 février 1911 à La Prairie (c. 05). Ils continueront de bien entretenir la demeure ancestrale. Alexandre est décédé le 22 oct. 1963 à 86 ans.
Cinquième génération
Le 22 juillet 1965, la succession d'Alexandre Brossard est réglée et ce sont ses trois enfants, Annette, Yvonne et Jean-Paul qui héritent à part égale de la propriété et habiteront la maison. En 1989, Annette décède. Jean-Paul et Yvonne resteront co-propriétaires jusqu'au décès de celle-ci en 1997. Jean-Paul Brossard deviendra ainsi propriétaire unique et dernier occupant de la maison. En 2002, la maison est toujours là, bien conservée, avec ses dépendances en annexe. Il semble que la disposition des pièces intérieures n'ait pas été modifiée et aucun ajout majeur n'a été fait au bâtiment depuis sa construction. La maison aurait donc été conservée dans son intégralité depuis 1784. Au contraire de ses voisines un peu plus loin sur le même Ch. des Prairies, la maison Brossard n'a jamais été classée historique malgré son âge, son état de conservation et ainsi que de la présence d'un caveau en pierre également d'origine.
Plusieurs s'inquiètent pour son avenir et craignent qu'elle passe un jour sous le pic des démolisseurs, au profit des nouveaux projets domiciliaires. Ce serait bien dommage, pour la Ville de Longueuil, arrondissement Brossard qui n'en a déjà conservé que très peu, de perdre un de ses derniers trésors historiques!
Réf : Archives photos, SHLM
Recensements Fonds Élisée-Choquet : 3.171 et 3.173
Le Train des Retrouvailles, SHLM.
Cadastres Abrégés des Seigneuries appartenant à la Couronne, H. Judah 1863
Répertoire des mariages 1670-1968, église de la Nativité, La Prairie