
- Au jour le jour, février 2023
Contretemps et malheurs du patrimoine bâti – Le 191, rue Saint-Henri
Pourquoi habiter et entretenir de vieilles maisons si ce n’est qu’on est habité par la passion, qui est chez certains presque une religion, car leur entretien représente un lot de défis. Bien que solides parce qu’elles sont réalisées avec des matériaux qui vieillissent bien, comme la pierre, la brique et le bois, elles exigent des soins constants. Il faut y mettre du temps et de la patience et travailler avec des gens de confiance (maçon, plombier, électricien, etc.), car tout cela peut vite devenir un gouffre financier. Si possible, on mettra la main à la pâte pour que ce soit moins dispendieux.
Dans l’exemple qui suit, nous tenons à mettre en lumière l’apport de mesdames Lina et Anne-Marie Chopin aux travaux majeurs effectués au 191, rue Saint-Henri, alors qu’elles y habitaient. Des interventions qui ne se firent pas sans difficulté. Heureusement qu’Anne-Marie était jeune et passionnée, car on était loin de se douter que les travaux allaient s’étaler sur deux années.
À l’intérieur, retrait de l’ancienne cuisine qui donnait sur le salon. Remplacement du recouvrement de vinyle de cette cuisine par des planches faites sur mesure pour s’agencer au plancher déjà en place.
Démolition de la salle de bain à l’étage, et retrait du vieux bain de fonte. C’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de plancher dans cette pièce, il n’y avait que quelques lattes de bois sur lesquelles plusieurs épaisseurs de vinyle avaient été installées au fil des ans. Retrait de la vieille tuyauterie et construction d’une grande salle de bain et d’une salle d’eau dans la pièce adjacente (le 2e logement).
Enlèvement du gypse sur le mur de l’entrée arrière donnant sur le salon, c’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait plus de mortier entre les pierres. Ce mur ainsi que le linteau de la fenêtre arrière donnant sur le grand balcon ont été refaits. Le pire était à venir.
Toute l’électricité était à refaire. Il a fallu retirer d’anciens fils électriques noirs qui couraient entre l’ancienne cuisine, la salle de bain et jusqu’au grenier. Plusieurs sections de ces fils n’avaient plus de gainage et, dans d’autres sections, ils étaient transpercés par des clous de 6 à 8 pouces. L’électricien a dû également refaire toute l’électricité dans chacune des pièces de la maison et recalibrer les panneaux. Une mise à la terre a été installée pour le hangar… il n’y en avait pas !
Il a fallu se départir du système de chauffage biénergie (fournaise et réservoir d’huile), devenu désuet, avec pour conséquence le retrait de tous les conduits d’air dans la maison. Le tout fut remplacé par un chauffage par convecteurs dans chaque pièce.
Les propriétaires n’étaient pas au bout de leurs peines. Le bris de l’entrée d’eau inonde la cave en terre battue rouge. Le sol devient très instable en plus de se transformer en un terrain de boue. Intervention d’urgence faite par l’excavateur Serge Germain.
Pendant la réfection du boulevard, de nombreux camions à fort tonnage circulent sur la rue Saint-Henri, ce qui provoque des poussées latérales sur la maison et son entrée d’eau. De plus, la pression du nouveau système d’eau de la Ville est devenue trop forte. Ces deux facteurs combinés causent à nouveau la rupture de la conduite d’eau, mais du côté de la maison cette fois. Il faut agir d’extrême urgence pour sauver la maison. Sans aide financière, la propriétaire se voit obligée de mettre en vente le terrain adjacent à l’arrière de la maison afin de disposer des fonds nécessaires pour effectuer les travaux.
Un spécialiste en fondations procède au retrait de 500 tonnes de terre dans le but de permettre une pente adéquate pour une nouvelle colonne d’égout.
Comme si cela ne suffisait pas, les fondations montrant des signes inquiétants, on doit procéder au remplacement de l’ancien mortier des murs de la cave. Robert Hill a ensuite solidifié les murs de la fondation les plus problématiques, ainsi que le cointage de toutes les poutres de la cave.
Une ceinture de béton a été ajoutée tout autour du mur de soutènement, puis un plancher de béton a été coulé.

Ensuite, Lina, la mère d’Anne-Marie a nettoyé toutes les pierres de la fondation et Maxime Letendre a refait tout le mortier. « J’ai aussi nettoyé à fond les poutres (des troncs d’arbres d’origine)[1] avec du sel de bore pour éliminer toute trace de moisissure possible, et j’ai appliqué une huile haut de gamme pour nourrir le bois et arrêter leur dégradation en raison de l’excès d’humidité pendant toutes ces années. Finalement, j’ai poli et gratté toutes les pierres pour qu’elles soient belles et apparentes. »

Dans le but d’améliorer la ventilation de la cave, on a enlevé la petite galerie en façade car elle cachait l’unique entrée d’air de la cave.

Enfin, il a fallu ouvrir le mur de fondation à l’arrière afin d’y pratiquer un accès au sous-sol à partir de l’extérieur. Cela pour éviter que cet endroit soit une impasse sans qu’il ait d’issue comme c’était le cas depuis la construction de la maison.
Ouf… un chantier colossal qui a heureusement pris fin sans catastrophe. Il aura fallu aux dames Chopin (Lina et Anne-Marie, mère et fille) beaucoup de foi, de chance et de cœur au ventre pour passer à travers tout ça.

Sources consultées :
Jean-Louis Bordeleau, Reconvertir nos églises, un chemin de croix, Le Devoir,28 décembre 2022.
Louise-Maude Rioux Soucy, Pas de protection sans vision, Le Devoir, 29 décembre 2022.
Jean-François Nadeau, Un couvent trop cher pour Saint-Gédéon, Le Devoir,5 janvier 2023.
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[1] D’immenses troncs d’arbres supportent également le plancher de l’église de La Nativité construite en 1841.

- Au jour le jour, février 2023
Contretemps et malheurs du patrimoine bâti
Introduction
Afin de mieux saisir la situation actuelle des édifices patrimoniaux au Québec, nous avons cru pertinent de les partager en quatre catégories :
- Les églises et les lieux de culte des différentes traditions religieuses constituent le patrimoine religieux. Au Québec, les lieux de culte sont des propriétés privées : ils appartiennent aux fabriques de paroisses. Or les églises, en particulier l’Église catholique, ne peuvent plus consacrer de ressources au maintien de ce patrimoineMalgré de nombreux efforts, au Québec depuis 2003, 663 lieux de culte (sur 2751 bâtiments répertoriés) soit le quart, ont été fermés, démolis ou recyclés.
- Les édifices conventuels dont, dans certains cas, les propriétaires sont encore des communautés religieuses.
- Les maisons privées.
- Les bâtiments commerciaux, industriels et agricoles (voir à ce sujet l’Association québécoise pour le patrimoine industriel).
De toute évidence, le patrimoine bâti au Québec constitue un vaste chantier. Actuellement, pour quiconque souhaite préserver un bâtiment ancien, la démarche s’avère le plus souvent ardue. En refondant, en 2012, la Loi sur le patrimoine culturel, le ministère de la Culture et des Communications a transféré aux municipalités plusieurs obligations et pouvoirs en lien avec le patrimoine bâti.
Or, dans la très grande majorité des cas, les municipalités ne possèdent aucun inventaire du patrimoine bâti situé à l’intérieur de leur périmètre. De plus, trop souvent, elles n’ont ni l’expertise ni les ressources financières et humaines pour assurer leur mandat, avec pour conséquence que plusieurs bâtiments historiques sont abandonnés et finissent par disparaître.
La Prairie
À La Prairie la situation est différente. En 1975, grâce à la vigilance et aux efforts de la société d’histoire, le ministère de la Culture désigna arrondissement historique (site patrimonial) le périmètre du vieux fort ou Vieux-La Prairie. Plus tard, en 2008, la MRC de Roussillon confia, à l’architecte Michel Létourneau le mandat de dresser un inventaire du patrimoine bâti dans les onze municipalités qui en font partie. Cette initiative a, depuis, été imitée par d’autres MRC.[1]
Ces actions eurent de nombreux effets à l’intérieur et hors du site patrimonial : programme d’amélioration de quartier, fouilles archéologiques (55 sites archéologiques amérindiens et euro-québécois), amélioration du mobilier urbain, aide financière municipale et provinciale, plan de conservation du site et création du Musée d’archéologie de Roussillon.
Notons également qu’à La Prairie, les conseils municipaux et les propriétaires ont multiplié les investissements pour faire du Vieux-La Prairie un quartier au cachet unique que la société d’histoire locale contribue, depuis plus de cinquante ans, à enrichir par sa présence dynamique et ses nombreuses activités. Tous ces apports ont largement contribué à l’embourgeoisement du quartier et en conséquence à l’augmentation de la valeur des propriétés.
Un parcours difficile
C’est bien beau de dire qu’on va conserver nos bâtiments, mais à quel prix ?
Si le bâtiment n’a pas de statut en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, il n’est pas du ressort du ministère de la Culture. Cela signifie que son propriétaire est pratiquement laissé à lui-même. Or protéger ou restaurer un bâtiment ancien exige de multiples atouts : de la passion, des ressources financières, des ouvriers spécialisés dans les structures anciennes, de l’expertise et de l’accompagnement, car tout doit être fait selon les règles de l’art.
Avant de se lancer dans l’aventure de la restauration, tout propriétaire d’une maison ancienne aura la prudence de faire procéder à une analyse du bâtiment afin de s’assurer que les travaux antérieurs ont été faits correctement et que rien n’aurait amené l’édifice à se désagréger. Il importe d’éviter les mauvaises surprises. Cette analyse permettra également d’établir un ordre de priorité ainsi que les échéances et les coûts des travaux.
Dans le cas des bâtiments situés à l’intérieur d’un site patrimonial ou encore protégés en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel (maison classée ou citée) il est possible d’obtenir des subventions pour amortir le coût des travaux.
Cependant, pour obtenir une aide financière, on doit observer à la lettre les conditions dictées par les spécialistes du ministère de la Culture, ce qui oblige parfois à dépenser de l’argent sur une période de plusieurs années. Par exemple, des fenêtres en bois détériorées devront être remplacées par d’autres fenêtres en bois. Cela impose de les maintenir en état durant les années qui suivent et donc à dépenser davantage d’argent que si elles avaient été remplacées par un matériau synthétique (pvc).
Bref, les règles du MCC en matière de restauration occasionnent des délais et des coûts supplémentaires, sans compter l’énorme paperasse nécessaire au respect des règles.
La persévérance est de mise. Et les soutiens monétaires sont parfois des pièges, car ils ne représentent qu’une faible partie de l’argent nécessaire.
Assurer et vendre
Les assureurs, prudents de nature, proposent aux propriétaires de maisons anciennes d’apporter des modifications pour réduire les risques. Rénover des éléments désuets comme le filage électrique, le système de chauffage ou la plomberie, ou encore une vieille toiture, permettront de réduire la facture d’assurance. On dépenserait sur les travaux pour réduire la prime des assurances…
Malgré ces conseils, les assureurs hésitent de plus en plus à assurer les maisons patrimoniales. Ou, quand ils acceptent, les primes réclamées sont prohibitives. Cela constitue une menace pour le patrimoine immobilier. D’ailleurs, impossible de vendre si la maison ne peut être assurée.
Des pistes de solutions
Nombreux sont ceux qui affirment, non sans raison, que le ministère de la Culture ne s’acquitte pas de son mandat de protection. Le gouvernement doit bouger et vite. Nous sommes aussi d’avis qu’une difficulté majeure face à la protection du patrimoine réside dans l’indifférence et dans l’ignorance de la population. Pourquoi ne pas mettre sur pied une vaste campagne de sensibilisation et d’éducation populaire ? La mise en œuvre de cette conscientisation pourrait débuter dès l’école primaire.
Puisque l’argent public fait défaut, en plus du maigre budget du MCC, une taxe spéciale, si minime soit-elle, pourrait être réservée au patrimoine. Le patrimoine n’est-ce pas l’affaire de tout le monde ? Afin de partager les acquis et d’augmenter le pouvoir de négociation auprès du MCC, certains songent à fédérer les principaux organismes voués à la défense du bâti ancien. Une solution viable qui a ses limites.
Des exemples à suivre…
Il existe à l’intérieur du site patrimonial de La Prairie trois maisons dont les propriétaires furent et sont des femmes, lesquelles ont consacré beaucoup de passion, de travail et d’argent à leur demeure. Sans leurs efforts remarquables, ces maisons se seraient sans doute détériorées. Nous tenons ici à mettre en évidence leur apport exceptionnel (cela ressemblait parfois au parcours de la combattante) à la préservation du patrimoine bâti de La Prairie.
Dans les lignes qui suivent, nous énumérerons les travaux effectués par mesdames Line et Anne-Marie Chopin au 191, rue Saint-Henri. Dans un article ultérieur, il sera question de deux autres maisons qui en quelque sorte ont été sauvées par l’esprit d’entreprise de femmes résolues.
Expansion du village en 1821
« Au début du 19e siècle, le village de La Prairie étouffe dans ses limites. Agrandir le village ne s’avère pas des plus facile. […] Il faut empiéter sur la Commune, propriété conjointe des Jésuites, seigneurs, et de colons, censitaires. »
« Le plan d’arpentage de William Sax présente l’image d’un terrain sans obstacle. […] Chacun des nouveaux lots mesure 60 pieds de front par 90 pieds de profondeur pour une superficie de 50 toises. […] Le Fort Neuf comprend 224 lots pour habitations, 12 lots sont réservés pour l’église et son cimetière. […] Les limites sont celles d’aujourd’hui: rue Saint-Henri, rue Sainte-Rose, chemin de Saint-Jean et rue Saint-Laurent. […] Déjà en 1821, 167 lots ont trouvé acheteurs. Le bas niveau du sol du nouveau quartier fera que les habitations se construisent d’abord au sud-est de la rue Notre-Dame. […] De plus, ces terrains facilement inondables recevaient les eaux du fleuve lorsqu’à l’automne il y avait la « prise des glaces » ou inondation. […] Cette vulnérabilité retardera les constructions dans le quadrilatère des rues Saint-Laurent, Saint-Georges, Notre-Dame et Saint-Henri. »[2]
Les nouveaux lots seront attribués par le notaire Edme Henry, agent des Jésuites, lesquels sont les seigneurs de la seigneurie de La Prairie. Jusqu’au début des années 1950, ce nouveau quartier s’appellera le Fort Neuf (par opposition au Vieux Fort).
C’est donc à l’occasion de l’expansion du village qu’en juillet 1821, le lot no 7 est concédé à François-Marie Moquin. À peine un mois plus tard celui-ci le vend au maître-menuisier François Plante. En cette même année, ce dernier y érigera une solide maison de pierres de 44 pieds (13,25 m) sur 32 pieds (10 m). Des 22 propriétaires qui s’y sont depuis succédé, Anne-Marie Chopin fut la 8e femme à en prendre possession. Après l’avoir occupée de 2008 à octobre 2020, la maison fut vendue à Josiane Payeur.
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[1] Depuis avril 2021 la Loi sur le patrimoine culturel accorde aux MRC les outils législatifs pour citer un bien ou un site patrimonial.
[2] Claudette Houde, L’occupation du sol à La Prairie, Au jour le jour, avril et mai 1997.

- Au jour le jour, février 2023
Mot du président
L’année 2023 commence à peine, que nous devons déjà planifier les mois à venir. Les administrateurs, ainsi que notre directrice générale, sont déjà à la préparation de notre assemblée générale annuelle qui aura lieu le mardi 21 mars à 19 h 30 au théâtre du Vieux-La Prairie.
Seuls les membres de la SHLM peuvent assister à cette rencontre. Il est toujours temps d’ici là de renouveler votre adhésion ou de devenir membre de la SHLM.
Il nous faut également prévoir l’embauche de nos étudiants pour la saison estivale 2023. Nous offrons des postes de guides touristiques et d’aides aux archives.
Si l’aventure vous intéresse, que vous êtes âgé (é) entre 15 et 30 ans et disponible à temps plein au début du mois de juin, envoyer votre CV à l’intention de madame Caroline Laberge à [email protected].
Stéphane Tremblay, président

- Au jour le jour, janvier 2023
Alcool et débits de boisson à La Prairie
Le conférencier abordera notre rapport avec les « boissons enivrantes » depuis la Nouvelle-France jusqu’à la création de la Société des alcools du Québec. L’exposé portera essentiellement sur la région de La Prairie.
M. Simonato causera de la petite histoire laprairienne des lieux de fabrication de la bière et de spiritueux, de la vente et de la consommation. Distilleries, auberges, hôtels, tavernes…
Il sera également question du mouvement de la tempérance à la fin du 19e siècle, des effets de la prohibition américaine de ce côté-ci de la frontière… sans oublier de savoureuses anecdotes !
Antoine Simonato est historien et candidat à la maîtrise à l’Université de Montréal.
Il s’intéresse à l’histoire régionale sur les thèmes de l’environnement, les municipalités, les acteurs transnationaux et l’histoire orale des communautés ethnoculturelles locales.
Depuis 2018, il agit comme secrétaire au conseil d’administration de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine et travaille présentement au département d’éducation du Musée de l’Holocauste de Montréal.
Le mardi 17 janvier 2023 à 19 h 30
Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie, La Prairie
Membres : GRATUIT – Non-membres : 7,50$
Conférence présentée en complément de l’exposition Frette ou tablette, 400 ans de bière au Québec au Musée d’archéologie de Roussillon

- Au jour le jour, janvier 2023
Comité de la vente de livres d’occasion
La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine souhaite remercier Mme Huguette Langlois pour son implication au cours des neuf dernières années à titre de directrice du Comité de la vente de livres d’occasion.
Passionnée de lecture, madame Langlois s’est jointe au Comité de la vente de livres en 2012 à titre de bénévole. En 2014, suite au départ de Mme Élizabeth Dorman, jusqu’alors directrice, elle occupera cette fonction jusqu’au mois d’octobre 2022. Au cours de son mandat, les ventes annuelles de livres d’occasion ont connu des succès remarquables, permettant ainsi à la SHLM la réalisation de nombreux projets.
Mme Langlois demeure néanmoins active au sein du comité dans un rôle de soutien au nouveau directeur, monsieur Michel Côté. Nous souhaitons beaucoup de succès à M. Côté ainsi qu’à toute l’équipe de bénévoles.

- Au jour le jour, janvier 2023
Carte interactive numérique de la seigneurie de La Prairie
Dans le cadre du 50e anniversaire de sa fondation, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine s’était donné comme projet la création d’une carte numérique interactive couvrant l’ensemble du territoire de la seigneurie de La Prairie.
Une demande de financement avait été acheminée auprès de Desjardins Caisse de La Prairie afin d’éponger une partie des coûts associés à ce vaste projet.
Au bonheur de tous, notre demande fut reçue avec enthousiasme par les dirigeants de la caisse.
Nous tenons ici à offrir nos remerciements aux dirigeants de la Caisse, non seulement pour l’aide actuelle, mais également pour le soutien constant apporté au fil des années.
La remise officielle du chèque de 5 000 $ a été faite le 28 novembre 2022 en présence de Mme Johane St-Onge, l’actuelle présidente du conseil d’administration de Desjardins Caisse populaire de La Prairie.
Vous pouvez consulter la carte sur notre site Web à l’adresse suivante : https://shlm.info/cartes/carte-interactive/

- Au jour le jour, janvier 2023
Sur les traces de l’emprise du premier chemin de fer au Canada
Construit en 1836, le premier chemin de fer au Canada a relié La Prairie à Saint-Jean. N’est-ce pas un événement unique dans l’histoire de La Prairie? On en trouve des rappels dans les monuments qui ont été érigés au fil du temps dont le plus important est sans doute celui situé à l’angle des rues Saint-Ignace et Saint-Henri. Mais, au-delà de ces commémorations, on peut se demander ce qu’il reste aujourd’hui du chemin de fer de 1836. Eh bien, sachons qu’il reste encore des traces très impressionnantes et si bien conservées qu’elles peuvent être mises en valeur. Les voies ferrées ont certes disparu, mais l’emprise sur laquelle elles ont été construites a laissé des traces, et elles sont toujours là.
La première question qui vient à l’esprit : mais où donc passait ce premier chemin de fer ? On sait que dans le territoire de la ville de La Prairie il suivait une ligne droite à partir du fleuve d’où arrivaient les passagers et les marchandises en bateau à vapeur. Il couvrait une distance de 8,3 km jusqu’à la jonction où, en 1851, il sera remplacé par une voie ferrée qui se rendra à Saint-Lambert pour y enjamber plus tard le pont Victoria. Or, 6,8 km de ces 8,3 km sont toujours repérables sur le territoire de La Prairie, soit près de 80 %.
On peut distinguer quatre tronçons. Le premier relie l’A-132 à la rue du Maire sur une distance d’environ 1 km dans l’axe de la rue de la Levée. Le second prend le relai sur 1 km derrière le collège Jean de la Mennais en ligne droite avec la piste cyclable qui longe l’ancienne briqueterie. L’emprise disparaît malheureusement par la suite, effacée lors de l’aménagement des quartiers du Grand Boisé et Symbiocité. Le troisième tronçon réapparaît au-delà de l’A-30 sur 2,3 km, jusqu’à la limite de l’ancienne commune, dont 1,5 km bien conservé. Le dernier tronçon, d’une longueur de 2,5 km, relie la frontière de l’ancienne commune à l’intersection avec la voie ferrée actuelle menant au pont Victoria située à 400 mètres au nord du chemin de la Bataille.
À qui appartiennent ces tronçons ? La ville est le principal propriétaire. Elle possède 51 % des 6,8 km de l’emprise repérable, suivi par Poirier, un entrepreneur immobilier, avec 34 %, et, finalement, le collège Jean de la Mennais et la Société d’agriculture du coté de La Prairie qui, ensemble, totalisent 15 %. La carte ci-dessus et le tableau suivant résument l’importance de chacun des tronçons repérables et précisent le nom du propriétaire.
Tronçon | Longueur km | Propriétaire | Longueur
% |
Du village | 1,0 | Ville de La Prairie |
51 |
Chemin de la Bataille | 2,5 | Ville de La Prairie | |
Fontarabie | 2,3 | Poirier (entrepreneur) | 34 |
Jean de la Mennais | 1,0 | Collège Jean de la Mennais et Société d’agriculture du comté de La Prairie |
15 |
TOTAL EMPRISE | 6,8 | 100 |
Le tronçon du village
Cette partie de l’emprise comprend deux sections. La première, longue de plus de 300 mètres et se terminant à la rue Notre-Dame, est de loin la plus importante puisqu’on y retrouvait en 1836 les infrastructures qui ont marqué la révolution des transports du début du XIXe siècle : le chemin de fer, la gare, le quai où arrivaient et partaient les bateaux à vapeur. Il faut y ajouter le moulin seigneurial des Jésuites. Bien qu’il ait été construit à la fin du XVIIe siècle, il faisait partie de ce qui formait alors le pôle d’activité le plus important de La Prairie.

La deuxième section se confond avec la rue de la Levée et relie la rue Notre-Dame à la rue du Maire sur près de 700 mètres. Elle rappelle la renaissance du chemin de fer à La Prairie après son interruption en 1851.
Plus tard, en 1936, les Entreprises Lallemand de Montréal, encore aujourd’hui un leader mondial de la levure, implantent une usine dans la zone industrielle du village. Elle y restera jusqu’en 1971. Plusieurs citoyens de La Prairie qui ont vécu dans cette partie de la ville se rappellent avoir traversé cette voie ferrée.
Le tronçon Jean de la Mennais
Le tronçon Jean de la Mennais (JDLM) fait le lien entre la rue du Maire et la limite sud du quartier du Grand Boisé. Il se déploie sur environ un kilomètre entre d’un côté la briqueterie et, de l’autre, le collège JDLM et des installations sportives de la ville de La Prairie.
Une première section se confond avec une aire de conservation que le collège vient d’aménager (plantation d’arbres). Elle conduit à une deuxième section où elle prend la forme d’une piste cyclable menant vers le quartier du Grand Boisé.
Ici, l’emprise est en grande partie située sur la propriété de la Société d’agriculture du comté de La Prairie qui possède également les terrains du Marché des jardiniers, du parc Lucie-Roussel et de Botanix. La ville détient un bail à long terme. Cette piste est reliée à celle qui borde le chemin de Saint-Jean, puis bifurque à droite en côtoyant Botanix pour rejoindre finalement l’emprise.
Le tronçon Fontarabie
Ce tronçon est situé entre la route 217 et la limite sud de l’ancienne commune. Il est traversé par la rivière Saint-Jacques presque en son milieu. Ce tronçon comprend deux sections. La première relie la route 217 à la rivière Saint-Jacques sur une distance de 770 mètres. Les traces de l’emprise et du pont qui enjambait la rivière sont à peine perceptibles.
Une photo du pont datant de 1971 montre que les piliers étaient encore en bon état à cette époque.

La deuxième section fait le lien entre la rivière Saint-Jacques et la limite sud de l’ancienne commune.
C’est dans cette partie longue de 1,7 kilomètre que l’on peut admirer l’emprise dans l’état qui s’approche beaucoup sans doute de ce qu’elle était à l’origine. Elle est actuellement utilisée par des amateurs de VTT et de motoneiges qui en assurent l’entretien en vertu d’une entente avec le propriétaire.
On y accède par un sentier à partir du chemin de Saint-Jean, vis-à-vis du chemin de Fontarabie.

Le tronçon chemin de la Bataille
Long de 2,5 km, le tronçon du chemin de la Bataille relie la frontière de la commune à la voie ferrée qui assure le lien entre Saint-Jean et Saint-Lambert. Il est unique en ce qu’il traverse des terres agricoles sur toute sa longueur. L’emprise est nettement visible sur un kilomètre dans sa partie surélevée. La ville de La Prairie en est le propriétaire.
Ce tronçon est particulièrement riche sur le plan patrimonial, non seulement en raison de la qualité de la partie surélevée de l’emprise, mais aussi parce qu’elle fait le lien entre le passé et le présent.
En effet, le segment de 425 mètres entre le chemin de la Bataille et la voie ferrée actuelle impressionne par la surélévation très nette de l’emprise et le fait qu’elle ait été bien conservée. Il s’agit d’un héritage exceptionnel.
Une grande partie du corridor de l’emprise de 1836 a été protégée. Il reste maintenant à mettre en valeur ce patrimoine unique.

- Au jour le jour, janvier 2023
Mot du président
Vœux de la nouvelle année
En ce début d’année 2023, je souhaite santé, prospérité et succès à tous nos amis, bénévoles, employées, membres et partenaires.
Nous sommes les défenseurs du patrimoine culturel de la seigneurie de La Prairie depuis maintenant 50 ans et, plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien afin de pouvoir offrir nos activités à la population au cours du prochain demi-siècle. Vous pouvez soutenir la SHLM dans la réalisation de ses projets en posant un ou plusieurs de ces gestes :
- Renouveler votre carte de membre/devenir membre en janvier.
- Assister aux conférences mensuelles de la SHLM le 3e mardi de chaque mois.
- Lire régulièrement le bulletin mensuel et peut-être même collaborer à sa rédaction ?
- Assister à l’assemblée générale annuelle des membres de la SHLM le mardi 21 mars prochain.
- Faire l’acquisition d’une de nos publications.
- Enrichir nos archives en faisant don de photos ou de documents.
Bonne année 2023 !
Stéphane Tremblay, président de la SHLM

- Au jour le jour, décembre 2022
Acquisitions récentes
Pour le plus grand plaisir de nos membres et lecteurs, nous soulignons ici quelques-unes des plus récentes acquisitions de notre bibliothèque.
Les Filles du Roy, pionnières des seigneuries de Varennes et de Verchères.
Par la Société d’histoire
des Filles du Roy.
Septentrion
2022
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La Colonisation de l’Acadie :
1632 à 1654
Par André-Carl Vachon.
Éditions La Grande Marée
2022
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Les premières familles anglo-normandes au Québec, 1700-1860.
Par Marcel Fournier
Éditeur GID
2022
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Curieuses histoires d’apothicaires
Par Gilles Barbeau
Éditeur: Septentrion
2018
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Sur les traces d’André Robidou dit L’Espagnol.
Hommage à nos ancêtres André Robidou et Jeanne Denote.
Par Association des familles Robidoux inc.
2017
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L’Île Perrot,
rurale et urbaine : 350 ans
Par Lise Chartier
Éditeur : Québec, Septentrion, 2022
236 p. ill.

- Au jour le jour, décembre 2022
Archives à voix haute
Les voix d’archivistes passionnées vous révéleront les bijoux d’archives que conserve précieusement la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.
Laissez-vous transporter dans diverses époques de La Prairie et découvrir des anecdotes insoupçonnées dans cette séance de lecture à voix haute et de projection d’archives.
Curieux ? Intrigant ?
Venez « vivre » les archives autrement !
Présentées par les archivistes
Hélène Élément, Caroline Laberge et Josée Sarrazin
Les premières séances d’« Archives à voix haute » ont été expérimentées en France et se sont vite révélées de fantastiques outils de diffusion et de mise en valeur des archives.
Au Québec, le mouvement s’est répandu par la volonté des archivistes, bien au fait de l’importance de faire connaître ces précieux témoins de l’histoire.
Les trois archivistes ont participé à des lectures publiques d’archives avant de mettre sur pied une séance consacrée au mouvement patriote dans le cadre du 175e anniversaire des Rébellions de 1837-1838.
La séance sur les Patriotes a été présentée à Verchères (2012), à
Saint-Laurent (2013) et à la Maison Le Pailleur à Châteauguay (2019).
Mardi 20 décembre 2022 à 19 h 30
Théâtre du Vieux-La Prairie
247, rue Sainte-Marie
La Prairie
Membres : GRATUIT – Non-membres : 7,50$