- Au jour le jour, février 2008
Le grand dérangement du chemin de St-Jean
Nous sommes le 17 mai 1815. Louis-René Chaussegros de Léry, Écuyer et Grand-Voyer pour le district de Montréal, s’amène chez Michel Dupuis, au village de La Prairie, où sont rassemblés l’inspecteur Joseph Hébert, le capitaine Joseph Hébert, Jean-Baptiste Raymond, écuyer, François-Jérémie Denau, Louis Denau, le capitaine Raphaël Brosseau, Nicolas Gagnon, Louis Demers et une trentaine d’autres propriétaires de terres ou d’emplacements de la paroisse.
À cette époque, le Grand-Voyer est responsable du développement et de l’entretien des voies publiques dont, entres autres tâches, celles de construire les chemins ainsi que les ponts, de les modifier ou réparer. Depuis 1766, une ordonnance du gouverneur Murray accorde un Grand-Voyer à chaque district de la province. En 1796, une loi confirme ses fonctions et permet même à ce dernier de nommer des inspecteurs locaux, tel l’inspecteur des chemins, Joseph Hébert, cité ci-haut.
Que se passe-t-il donc pour mobiliser tout ce beau monde? En fait, un groupe de propriétaires avait fait parvenir, à Louis-René Chaussegros de Léry, une demande de modification majeure au chemin de St-Jean. Suite à la réception de la requête, le Grand-Voyer l’avait fait lire et afficher à la porte de l’église paroissiale, après la messe du dimanche, le 14 mai, avec une invitation à tous les intéressés à se rendre chez Michel Dupuis, le mercredi suivant. C’était la procédure habituelle dans pareil cas.
En 1815, le chemin de St-Jean part près du fleuve, passe par la rue actuelle du Boulevard, donc derrière l’église, et se dirige vers la rivière St-Jacques qu’il longe jusqu’au chemin de Fontarabie. D’ailleurs, par la suite, dans certains actes notariés, la rue du Boulevard portera aussi le nom de « Ancien chemin St-Jean ». Sur le plan figuratif dressé par le Grand-Voyer, la ligne brisée, apparaissant au bas, représente l’ancien chemin (le surligné est un ajout pour fins d’illustration).

Les habitants s’intéressent vivement aux chemins, non seulement à ceux qui passent à leur porte mais aussi à ceux qu’ils doivent emprunter pour vaquer à leurs activités. Ainsi, beaucoup se plaignent de ne pouvoir entrer au village, à deux périodes de l’année, à cause des inondations, soit au printemps et à l’automne.
La requête concernée vise à déplacer le chemin de sorte qu’il parte près du fleuve, en plein village, passe devant l’église et quitte le village en longeant la Commune jusqu’au chemin de Fontarabie, soit grosso modo, son tracé actuel. Sur le même plan figuratif, la ligne presque droite, apparaissant au haut, représente le nouveau chemin (le surligné est un ajout pour fins d’illustration). Tous ne voient pas ce changement du même œil. Près du village, la veuve Nolin s’y oppose ainsi que six autres propriétaires de terres du côté de Fontarabie, situées un peu avant que la rivière ne bifurque. D’autres de la Bataille, La Fourche, Ste-Catherine et La Tortue s’y objectent également.
Le projet constitue vraiment un « grand dérangement », d’abord parce que le déplacement envisagé est physiquement important; il touche un segment du chemin de 24 arpents de long; ensuite parce que les répercussions chez certains habitants sont majeures. Pensons en effet à ceux dont les maisons et bâtiments sont situés près de l’ancien chemin ou entre celui-ci et la rivière; ils n’apprécient guère voir le chemin reporté à l’autre bout de leur terre. Pas moins de 24 petits ponts enjambent les ruisseaux et les coulées pratiquées par les habitants pour l’égouttement de leurs terres, en plus du grand pont qui franchit la rivière.
Ainsi donc, tout indique que l’on discute fort lors de la réunion du 17, dans la maison de Michel Dupuis. D’autant plus qu’une requête identique avait déjà été soumise au même Grand-Voyer, au cours de l’année 1809 et qu’une pareille assemblée avait eu lieu. Toutefois, Louis-René Chaussegros de Léry, par la suite, n’avait pas rédigé de procès-verbal. Il faut savoir que la décision d’un Grand-Voyer, dans le cas d’une construction de chemin, se manifeste par la rédaction d’un procès-verbal, lequel devient exécutoire une fois homologué par une instance judiciaire. Or, la requête et l’assemblée de 1809 n’ont pas eu de suite. Probablement que les requérants ne représentaient pas la majorité et que les opposants au projet l’ont emporté.
Mais, en 1815, le contexte diffère malgré l’expression de plusieurs oppositions, si bien qu’à l’assemblée du 17 mai, le Grand-Voyer fait lecture de la requête, entend les avis et opinions puis invite tous les intéressés à se rendre sur les lieux du tracé envisagé, le vendredi suivant. À dix heures, le matin du 19 mai 1815, le Grand-Voyer, accompagné du Major Raymond, de François-Jérémie Denau, du capitaine Raphaël Brosseau, de Nicolas Gagnon, Louis Demers, Amable Robert, Charles Duquet, Raphaël Demers, Joseph Côté, Jacques Senécal, Joseph Barilles, Joseph Normandin, Étienne Duclos, l’inspecteur Joseph Hébert et beaucoup d’autres se rend sur les lieux et, après avoir entendu les avis favorables et défavorables, prend la décision d’ordonner le changement demandé et rédige son procès-verbal.
Ce procès-verbal précise le tracé du nouveau chemin, à partir du fleuve jusqu’au chemin de Fontarabie et mentionne tous les propriétaires des terres et des emplacements qu’il traverse. Il ordonne l’abolition de l’ancien chemin, puis la construction d’un pont sur la rivière St-Jacques et celle de deux levées pour prévenir les inondations. Les travaux prescrits prennent la forme de corvées réparties entre tous les habitants concernés, depuis La Bataille, St-Raphaël, Fontarabie jusqu’à La Tortue et Ste-Catherine. Pas surprenant que les gens suivent alors le dossier de près. On dirait aujourd’hui un projet de route 30!
Mais, le procès-verbal ne constitue pas le point final. La procédure stipule qu’il doit être lu et affiché à la porte de l’église, après la messe du dimanche de même que les lieu et date de l’homologation prévue. L’inspecteur des chemins, Joseph Hébert, s’en charge et conserve le procès-verbal chez lui pendant huit jours, conformément à la procédure, avant de l’envoyer au Grand-Voyer; ce mécanisme permettra aux opposants de préparer une riposte en vue de l’homologation prévue le dix juillet, à la Cour de Quartier des Sessions de la Paix, à Montréal.
Maître Stuart, avocat, présente alors à la Cour une opposition à l’homologation du fameux procès-verbal, au nom de Raphaël Brosseau, écuyer et de plusieurs autres habitants du village, de La Fourche, Fonrarabie, La Bataille, Ste-Catherine et La Tortue. De toute évidence, il n’obtient pas gain de cause puisque la Cour de Quartier de Session de la Paix décide de procéder à l’homologation du procès-verbal, le 19 juillet 1815, ce qui le rend exécutoire.
Et le nouveau chemin de St-Jean fut, puisque nous roulons aujourd’hui dessus. Fait cocasse à noter : au sortir du village, il passait devant l’entrée du verger de l’inspecteur des chemins.
Le lecteur intéressé trouvera le procès-verbal au local de la SHLM avec le plan figuratif dressé par le Grand-Voyer, pour consultation seulement, trop tard pour une opposition!
Sources :
BANQ, Centre des archives de Montréal, E2, S1, D4
Procès-verbaux du Grand-Voyer Louis-René Chaussegros de Léry, 16 mars 1813-11 septembre 1816 : pp. 81-86, no 182, 19 mai 1815
Procès-verbal qui change une partie du chemin qui conduit de La Prairie à St-Jean dans la Paroisse de la Prairie de la Magdeleine (#182)
BANQ, Centre des archives de Montréal, P60, S7, P8
Plan Figuratif d’un Espace de Terre Enclavé entre La Commune Et le Chemin du Roy telle quillexiste depuis le Chemin de descente chez Pierre Gagnon à venir Jusques dans le Village des Prairies.
S. R. C. de Léry G.V.
Fonds Élisée Choquet, SHLM
http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/ Grand-Voyer
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L’Impartial
Cet article est le premier d’une série ayant pour objectif de vous présenter le journal L’Impartial, journal littéraire, scientifique, commercial et d’agriculture édité à La Prairie dans la première moitié du XIXe siècle. La SHLM possède une copie numérisée des 25 numéros parus entre novembre 1834 et mai 1835 (les nos 4, 15 et 18 manquent).
Certains des propos qui suivent sont tirés d’une étude du professeur Kenneth Landry du Centre de recherche en littérature québécoise de l’Université Laval. Ces extraits sont suivis d’un astérisque.
L’Impartial fait partie d’une liste de 13 « miscellanées » de langue française publiées au Bas-Canada entre 1778 et 1837 et qui ont connu une véritable explosion vers les années 1820 et 1830. Ces journaux ressemblaient au Reader’s Digest actuel : « compilation de fictions brèves et divertissantes, […] articles courts d’un intérêt universel, repiqués ou condensés d’autres périodiques […] et de la publicité. »* « Cependant, contrairement à l’almanach, qui s’adresse surtout au peuple (un public élargi), les miscellanées visent un public lettré. »* […] « Quant au contenu, c’est encore l’époque où les rédacteurs sont plutôt des compilateurs, armés de ciseaux et d’un pot de colle, qui choisissent, parmi les journaux et les périodiques qui arrivent au pays, des articles à reproduire. »* […]
« Deuxièmement, ils se démarquent par un contenu composé majoritairement d’extraits littéraires repiqués, puisés largement dans les périodiques européens et américains » *(…). Voilà ce qui décrit assez fidèlement à quoi ressemblait L’Impartial de La Prairie.
Autre élément essentiel de ces périodiques; le prospectus de lancement qui définit les circonstances, les principaux objectifs et l’idéologie des éditeurs. Faute d’espace nous vous présentons dans les lignes qui suivent quelques extraits parmi les plus explicites du prospectus de lancement de L’Impartial daté du 2 novembre 1834 et signé des éditeurs Jaumenne et Raymond. Les soulignés sont de nous.
La Publication d’un nouveau Journal, dans un endroit qui a été récemment temoin de l’existence languissante, de l’agonie et enfin de la mort d’un ouvrage de ce genre… » Il y aurait donc eu à La Prairie un journal semblable qui aurait précédé L’Impartial.
[…] se proposent de publier ce Journal en Anglais et en Français. Cela ne va pas durer puisque dès le deuxième numéro les éditeurs précisent que « A la demande d’un grand nombre de leurs abonnés et vu le peu d’etendu de leur feuille, les Editeurs de L’Impartial ont pris le parti de le rediger entieremens en langue Française. »
On aura déjà constaté que cet espèce de fourre tout à prétention littéraire est truffé de nombreuses fautes de français, la typographie y est d’ailleurs peu soignée, il y absence d’accent sur plusieurs lettres et les anglicismes pullulent. Là-dessus les éditeurs sentent le besoin de s’expliquer : « Nous prions nos lecteurs de nous excuser s’il Remarquent des fautes d’impression dans notre Journal. Notre Imprimerie etant tellement en desordre que nous n’avons pu encore regulariser ni nous procurer les e accens egus qui nous manquent; nous esperons neanmoins etre en meilleur ordre sous peu de temps. » Peut-on parler ici de départ boiteux?
Mais revenons à notre prospectus de départ : « […] ils n’auraient même ose s’y hazarder s’ils n’avaient été encouragés par un grand nombre de personnes les plus recommandables de ce Village et des environs […] Il semble que les circonstances rendent nécessaire l’émission d’un Journal qui soit destine à distraire les esprit, quand ils sont fatigués par de profondes méditations sur les affaires du temps. » Le climat économique et politique est difficile et nous sommes à la veille des rébellions de 1837-1838.
[…] « Quant à ce qu’on appelle la couleur d’un Journal, les Editeurs espèrent que le titre d’Impartiale qu’ils ont adopté pour leur feuille, indiquera suffisamment qu’il en aura aucune. […] Sincèrement amis du Canada, les Editeurs abandonnent a d’autres le soin d’en discuter les intérêt, pour eux leur devise sera (Utilité, Instruction, Agrement) et ils auront rempli leur but s’ils parviennent à répandre quelques lumières chez les unes et à délasser les autres… » […]
C’est avec curiosité que nous avons parcouru tous les numéros de L’Impartial publiés tous les jeudis. Certaines conclusions s’imposent : nous ne savons rien de l’éditeur Jaumenne si ce n’est qu’il publie dans chaque numéro une annonce où étonnamment il se présente comme un instituteur prêt à donner chez lui, pour une somme modique, des cours d’orthographe et de grammaire française. Son nom n’apparaît pas dans les BMS de La Prairie. En ce qui concerne son associé Raymond nous y reviendrons dans un prochain article.
L’Impartial reproduit largement et presqu’exclusivement des articles tirés de journaux venus de France et sur des sujets qui nous ont semblé de peu d’intérêt pour le lecteur d’ici. Contrairement à ce qui est annoncé dans le prospectus les éditeurs y cultivent parfois l’allusion et la polémique. Les nouvelles agricoles, les recettes de cuisine et les blagues occupent peu d’espace.
Tout ce qui concerne La Prairie est toujours placé à la fin de chaque numéro et il s’agit presque toujours de nouvelles cocasses ou anecdotiques. Très peu à lire sur l’histoire de la Prairie. Dans les prochains numéros du Au jour le jour nous reviendrons de façon détaillée sur le contenu de L’Impartial.

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Activité de financement : vente annuelle de livres
Chers membres,
Plusieurs bénévoles ont déjà entrepris la cueillette de livres pour la vente annuelle de juin 2008. Le succès de cette activité de financement est lié à la qualité et au nombre de volumes reçus. Déjà les boîtes de livres s’accumulent; ils sont neufs ou usagés, ils sont anciens ou très récents. Chose certaine, il y en aura pour tous les goûts (biographies, romans, essais, histoire, politique, philosophie, art de vivre, loisirs…)
Nous comptons sur votre collaboration pour offrir encore plus de livres à nos acheteurs. Dites-le aux membres de votre famille, à vos amis ou encore à vos voisins. Vous pouvez apporter les livres au local de la Société d’histoire pendant les heures d’ouverture. Sur demande nous irons récupérer les livres à votre domicile; il suffit de téléphoner à notre secrétaire-coordonnatrice.
Merci de collaborer à cette activité de financement.
Hélène Létourneau, responsable
***
Le local de la Société est situé au 249, rue Sainte-Marie à La Prairie
Nos heures d’ouverture sont :
Lundi soir de 19 h à 21 h
Mardi, mercredi, jeudi de 10 h à 17 h
Tél : (450) 659-1393
- Au jour le jour, janvier 2008
À propos du bulletin
Éditeur :
Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination : Jean-Pierre Yelle
Rédaction : Gaétan Bourdages, Laurent Houde, J. P. Yelle
Révision : Jean-Pierre Yelle
Infographie : SHLM
Impression : Imprimerie Moderne La Prairie inc.
Siège social : 249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec) J5R 1G1
Tél. : 450-659-1393
Courriel : [email protected]
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs articles et ce, à la complète exonération de l’éditeur.
- Au jour le jour, janvier 2008
La généalogie et Internet
Avant les fêtes, j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence donnée par Monsieur Marcel Fournier de la Société généalogique canadienne-française. Je désire donc vous faire profiter des informations reçues.
Depuis 1990, la venue d’Internet a bouleversé les habitudes et les accès en regard de la généalogie. Des bases des données, des sources d’informations mondiales sont devenues disponibles par un simple clic de l’ordinateur personnel. Bien sûr, la fiabilité des sources n’est pas toujours assurée, il faut garder une certaine prudence, il faut valider les renseignements mais les accès sont grandement facilités.
Si je fais une recherche avec Google, moteur de recherche populaire, pour « généalogie » j’obtiens 9 890 000 sites. Même si on aime bien la généalogie, la quantité peut devenir facilement indigeste. Il faut donc apprendre à restreindre notre recherche en utilisant les guillemets anglais et en prenant les termes appropriés comme "famille" "généalogie" "Canada"…
Si je cherche Société d’histoire de La Prairie, j’obtiens 114 000 sites alors que si j’ajoute les guillemets "Société d’histoire de La Prairie" je viens de diminuer à 640 sites.
Comment peut-on savoir si un site est valable?
Voici quelques indices :
- On peut voir la date de création du site
- On peut voir la date de mise à jour du site
- La notoriété du propriétaire du site (ex. association des familles, société généalogique ou d’histoire, gouvernement…)
- Il y a une adresse courriel pour rejoindre le gestionnaire du site
Voici donc quelques adresses ou sites qu’on nous a fournis lors de cette rencontre.
Sites de recherche en généalogie (général)
|
www.Familysearch.ca (Mormons) |
Recherches dans le monde, recensements… |
|
www.Genealogie.com |
Site français de recherches (payant pour certaines informations) |
|
The generations Network : www.tgn.com www.Rootsweb.com , www.ancestry.ca www.ancestry.com |
Recherches généalogiques, fonds Drouin, recensements… |
Les annuaires téléphoniques
Canada www.canada411.ca
États-Unis www.infospace.com www.usdirectory.com
France www.pagesjaunes.fr www.annu.fr
Les sites de bibliothèques
Bibliothèque et Archives nationales du Québec http://www.banq.qc.ca
Bibliothèque et Archives Canada http://www.collectionscanada.gc.ca
Bibliothèque nationale de France http://www.bnf.fr
Library of Congres http://www.loc.gov
Société généalogique canadienne-française http://www.sgcf.com/
Sites de recherche au Canada avec bases de données
Bibliothèque et archives nationales du Québec (Pistard et autres bases) http://www.banq.qc.ca
- Le registre d’inhumation du Mount Hermon Cemetery (1848-1904)
- Les enquêtes de coroners des districts judiciaires de Beauce (1862-1947), de Charlevoix (1862-1944), de Montmagny (1862-1952), de Québec (1765-1930) et de Saint-François (Sherbrooke) (1900-1954)
- Les demandes d’octrois gratuits de terre aux familles de 12 enfants vivants en vertu de la loi de 1890 du premier ministre Honoré Mercier
- Inventaire des mariages non catholiques de la région de Montréal 1766-1899
- Les sépultures des non catholiques de la région de Montréal 1768 à 1875
- Contrats de mariage de Charlevoix (1737-1920) et du Saguenay (1840-1911)
- Le Fichier des contrats de mariage de la région de Québec, 1761-1946
- Inventaire des transcriptions d’actes notariés
- Les inventaires après décès des districts judiciaires de Québec, de Charlevoix, de Beauce, de Montmagny et de Kamouraska, 1785-1955, d’après les registres des clôtures d’inventaires
- Les inventaires après décès de la région de Montréal, 1791-1840
- Les inventaires après décès du District judiciaire de Rimouski (CN 101) 1822-1918
- Les registres d’écrou (admissions) des prisons de Québec au 19e siècle
- Les recensements paroissiaux de Notre-Dame-de-Québec
- Les enquêtes préliminaires du district judiciaire de Québec, 1897-1927
Bibliothèque et archives nationales du Canada (archivianet) http://www.collectionscanada.gc.ca; http://www.collectionscanada.gc.ca/archivianet
Centre canadien de généalogie http://www.collectionscanada.gc.ca/genealogie
Fédération québécoise des sociétés de généalogie (fichier origine) http://www.federationgenealogie.qc.ca
Institut généalogique Drouin http://www.institutdrouin.com
Généalogie pour tous sur Planète Québec http://genealogie.planete.qc.ca/
Programme de recherche en démographie historique de l’université de Montréal http://www.genealogie.umontreal.ca/fr/
Société généalogique canadienne-française http://www.sgcf.com/
Dictionnaire biographique du Canada http://www.biographi.ca
Musée de la civilisation à Ottawa (Nos ancêtres d’origine européenne) http://www.civilization.ca/vmnf/ancetres
BMS 2000 (site payant) http://www.bms2000.org/
Geneanet http://www.geneanet.org/
Sites sans base de données
Fédération des familles souches du Québec http://www.ffsq.qc.ca
Pour des recherches en France
Le fichier Origine www.fichierorigine.com
FrancoGène http://www.francogene.com/index.php
Préfen (France et Perche) www.unicaen.fr/mrsh/prefen
Archives de France http://www.culture.gouv.fr/culture/bdd/index.html
France GenWeb www.francegenweb.org
Fédération française de généalogie et Bigenet (site payant) www.genefede.org
Patro (Site payant) http://www.patro.com/
Geneactes http://www.geneactes.org/
Geneabank (site d’échanges pour les membres) http://www.geneabank.org
Geneanet http://www.geneanet.org/
Locom (localisation des communes de France) http://pagesperso-orange.fr/sylvain.chardon/locom/
Clochers de France http://clochers.org/
Nouvelle-France Horizons nouveaux www.archivescanadafrance.org
En espérant que ces quelques adresses pourront vous mettre sur la piste d’informations précieuses sur vos ancêtres, je vous souhaite plaisir et succès dans vos recherches généalogiques.
- Au jour le jour, janvier 2008
La Prairie en juillet 1776
Suite à l’autorisation obtenue d’Allemagne il nous fait plaisir d’offrir à nos membres cette carte de La Prairie dressée par Cancrinius en juillet 1776. On y remarque les positions des trou-pes allemandes et américaines ainsi que de nombreux détails intéressants.
Échelle 1 : 10.000 200 X 160 mm
- Au jour le jour, janvier 2008
Le Marché Lussier
Plusieurs critères sont à considérer lorsqu’il s’agit de déterminer le caractère patrimonial d’un édifice. L’âge, les techniques de construction, le type d’architecture et l’histoire de son occupation comptent parmi les plus importants. Il n’est pas facile de jauger l’importance relative de chacun de ces éléments. Nous croyons malgré tout que l’édifice dont il est ici question mérite le titre d’édifice patrimonial.
Suite à la mise en forme d’un projet de construction commerciale trois bâtisses auraient dues être démolies à l’automne 2007 à l’extrémité nord-ouest de l’ilot formé par les rues Taschereau, Saint-Georges et Chemin de Saint-Jean. Ce projet est retardé par des complications reliées au bail d’un des locataires. Quoi qu’il en soit, des trois constructions en cause seul l’ancien Marché Lussier mérite qu’on s’attarde à son histoire et à son caractère historique.
Le terrain (lot 226) actuellement occupé par Néron Sports, le salon de bronzage (ancienne pharmacie Saint-Cyr depuis 1967) sur Taschereau et Patio La Prairie (l’ancien Marché Lussier) sur Saint-Georges avait été donné par Mme Flavie Brosseau le 11 mars 1892 à Jean-Baptiste et Joseph Lussier. Ces derniers vendront le terrain à Eugène Lussier le 7 août 1920.
Eugène Lussier était un homme d’affaires prospère et fut à une certaine époque le plus important propriétaire de La Prairie. L’édifice de la rue Saint-Georges a été construit en 1926 à partir de plans dressés par un architecte. Bien qu’on y ait utilisé des poutres d’acier sous le contrôle d’un ingénieur, contrairement à ce qu’affirme M. Jean-Pierre Lussier sulpicien et fils d’Eugène, il ne s’agit pas du premier édifice de La Prairie à intégrer la poutre d’acier. Nous savons avec certitude que la maison Charlebois rue Sainte-Marie (ancienne Banque Nationale) construite vers 1885 possède des poutres d’acier.
Le logement situé à l’étage ne fut occupé qu’à partir de 1936 année du mariage tardif d’Eugène (il est âgé de 50 ans) avec Laurette Lacroix. Jean-Pierre et Hélène naîtront de cette union. Le logement est cossu; larges fenêtres, plafonds ornés, boiseries et vaste solarium dans la section de gauche qui est légèrement en retrait.
À l’extérieur l’édifice a fière allure : dimensions bien proportionnées, frise en bordure du toit et brique de grande qualité. Malheureusement la bâtisse ayant été négligée par son dernier propriétaire elle n’a plus aujourd’hui la prestance d’autrefois. À l’arrière il y eut longtemps un hangar pour les marchandises.
Le Marché Lussier a été un magasin général jusqu’en 1951 : commerce important situé à l’extérieur du Vieux La Prairie. Par la suite la surface est occupée par une épicerie où l’on vend également de la peinture. S’y succèdent Rolland Lussier (frère d’Eugène) et son fils Jacques. En 1967 M. Fournier prend l’épicerie en main jusqu’en 1969, Michel Lussier reprend ensuite le commerce jusqu’à sa vente.

Lors du décès d’Eugène en 1960 l’édifice est géré par la succession, soit le Trust Général du Canada et Mme Laurette Lussier (l’épouse). En décembre 1973 la succession cède la bâtisse à Jean-Claude Ménard. L’épicerie est convertie en « dépanneur » pendant quelques années.
Le petit commerce de gauche verra tour à tour se succéder un restaurant, une bijouterie, une pharmacie, un commerce de chaussures et un magasin d’antiquités.
Nous déplorons la démolition imminente de l’ancien magasin général. Son histoire est intimement liée à celle de La Prairie. À notre avis seuls un inventaire exhaustif des édifices patrimoniaux situés hors de l’arrondissement historique et l’adoption d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) permettront d’établir des politiques claires de préservation du patrimoine bâti. Prière de consulter à ce sujet notre article sur la maison Moquin paru dans le Au jour le jour d’octobre 2007.

P.S. L’édifice a été démoli le 14 janvier 2008 et en observant les travaux de démolition nous avons pu constater qu’il y avait effectivement trois poutres d’acier qui supportaient l’étage.
- Au jour le jour, janvier 2008
DANS UN VIEUX LIVRE DE RECETTES
Le premier livre de recettes écrit et publié au Canada l'a été, en 1840, sous le titre de La Cuisinière Canadienne. Presque en même temps, paraissait The Frugal Housewife's Manual, le premier livre canadien anglophone du type. Nicole Watier, Livres de recettes canadiens (1825-1949): Au coeur du foyer. Bulletin de la Bibliothèque Nationale du Canada, Mai/juin, Vol. 34, no 3.
A la différence des livres de recettes français précédemment en usage, La Cuisinière Canadienne utilisait plusieurs ingrédients locaux dans ses recettes. Le livre fut réimprimé neuf fois, jusqu'au milieu des années 1920.
La cinquième édition, ci-contre, affichant le titre de Nouvelle Cuisinière Canadienne, « revue, corrigée et considérablement augmentée », fut imprimée, en 1879, par Beauchemin et Valois, libraires et imprimeurs de Montréal.
Un exemplaire possédé par Elisa Saucier (1851-1932), de Louiseville, est arrivé dans notre famille par le mariage d'un neveu de sa propriétaire à une sœur de mon père.
L'ouvrage, non illustré, compte 270 pages, incluant une table des matières détaillée, divisée en dix-neuf chapitres, débutant par des aphorismes sur la science du bien-vivre, suivis du choix des produits à cuisiner et quelques centaines de recettes pour les apprêter.
Les deux derniers chapitres traitent, l'un, de « recettes pour faire différents breuvages, tels que bières, liqueurs, vins, etc. »; l'autre, de recettes diverses, dont celles de la fabrication du beurre et du fromage, de colle pour le papier, d'encre ineffaçable pour marquer le linge, de peinture bon marché et, même, d'une manière prompte d'éteindre un feu dans un conduit de cheminée.
Le livre se veut utile et éducatif. Dans son introduction, il rappelle qu'il n'est pas inutile de faire mention des devoirs d'une bonne cuisinière. Voyons ce qu'on lui recommande.
« D'abord elle doit apporter tous ses soins pour tenir dans une grande propreté ses ustensiles de cuisine; ne jamais employer que des choses qui soient convenables, telles que de la bonne farine, du bon beurre et des œufs frais; faire les fricassées avec de la crème douce, autrement elles se gâteront; porter une constante attention au manger qui se trouve sur le feu; ne pas se servir d'un couteau qui aura tranché de l'oignon ou de l'ail, pour couper le pain ou le beurre, goûter les mets avec délicatesse, ayant soin de ne pas y remettre la cuiller ou la fourchette sans l'essuyer, ce qui peut se faire facilement en tenant de l'eau chaude à proximité pour laver sur-le-champ ce dont elle s'est servi. Avoir toujours près de soi un linge net pour essuyer le tour des plats que l'on doit servir; savonner la lavette lorsqu'on lave la vaisselle, et non pas piquer une fourchette dans un gros morceau de savon, ce qui est un gaspillage et ne lave pas mieux pour cela. »
« Il est même arrivé que des personnes se soient trouvées indisposées d'avoir pris leur thé dans des tasses où il était resté du savon : enfin la cuisinière devra bien laver les herbages, le riz, les pois, les fèves et, généralement, tout ce qu'elle apprêtera. »
« Il est aussi très urgent, pour une cuisinière, lorsqu'elle travaille la pâtisserie, de ne jamais laisser coller sa pâte sur son pétrin; elle doit aussi choisir l'endroit le plus froid de la maison pour pétrir n'importe quelle pâte; son pétrin devrait être de pierre ou de marbre poli, la pâte s'y attachant moins. Ses mains doivent toujours être bien nettes et asséchées de farine, car moins elles touchent à la pâte, plus elle est légère, – pour cela, il ne faut pas qu'elle soit trop roulée. Il est bon qu'elle fasse tremper le beurre salé pour n'importe quelle pâtisserie. »
« Elle doit aussi faire cette différence, que les confitures sont ordinairement trop sèches pour supporter la cuisson de la pâte d'une tarte, – il est mieux, en ce cas, qu'elle fasse cuire sa pâte avant. »
Elisa Saucier semble avoir eu un faible pour les pâtisseries si on en juge par certaines croix au crayon de mine apposées en marge de quelques recettes et au nombre de pages du chapitre consacré à ces douceurs qui portent la marque de doigts en cours de travail culinaire. Pour un certain gâteau et des beignets elle a même noté la recette sur les pages de garde de l'ouvrage.
Voici, telle que rédigée, la recette de beignets qui débute le chapitre des pâtisseries, à la page 126.
« Beignets. – Deux douzaines d'œufs, deux livres de beurre, trois livres de sucre; battez bien les œufs, ajoutez-y le sucre; faites fondre le beurre, et battez bien le tout ensemble: mettez aussi un verre d'eau-de-vie, et un peu plus gros qu'un jaune d'œuf de perlasse, avec de la fleur pour en faire une pâte, laisser lever deux heures; on y ajoute une tasse de lait, si l'on veut. »
On cuit au four. « Il est très essentiel d'éprouver la chaleur du poêle ou du four où l'on doit cuire les pâtisseries, ce qui est bien facile en faisant d'abord cuire un petit morceau de pâte, autrement on s'expose à gâter le tout; sachez donc bien proportionner la chaleur. »
Dans les ingrédients de cette recette, il y en a un, la perlasse, dont le nom n'est plus employé de nos jours. Ce mot désigne la potasse la plus pure et la plus blanche. C'était aussi le nom de la cendre de bois.
La potasse, sous forme de bicarbonate de potassium est encore utilisée, en cuisine, comme levure chimique, au même titre que le bicarbonate de sodium ou poudre à pâte. On la retrouverait dans les grands magasins d'alimentation et les pharmacies. Sous forme de poudre, elle semble particulièrement appréciée dans la confection des biscuits de Noël et les pains d'épices. Dans son blogue, une internaute note qu'elle rend la pâte très légère et lui confère un parfum délicieux.
La recette simplifiée de Baignes, écrite de la main d'Elisa Saucier énumère les ingrédients suivants: 8 œufs, 3 bollées de sucre blanc, 1 livre de beurre, 1 pinte de lait, 3 cuillérées de poudre, 2 cuillérées de saudas. Elle omet l'eau-de-vie mais combine les carbonates de potassium (la poudre) et de sodium (le soda à pâte).
Les recettes de grand-mères sont bien prisées dans certaines familles. De nos jours nous avons un accès quasi illimité à une multitude de produits et de recettes que nos ancêtres du 19e siècle n'auraient jamais pu imaginer. Ce n'est toutefois pas d'hier que les Québécois sont réputés pour tenir bonne table. Pour celles qui le possédaient, la Cuisinière Canadienne devait être une précieuse source d'inspiration pour entretenir le plaisir et le bonheur autour de la table.
- Au jour le jour, janvier 2008
Conférence : « Les chemins de fer du comté de La Prairie »
Conférence de Claude Martel
« Les chemins de fer du comté de La Prairie »
Cette conférence sur les chemins de fer du comté de La Prairie présentera l’historique des chacun des chemins de fer suivants : C&ST.L, M&NY, M&CJ, A?NW, LSTL&PL, SW, NJ. Pour chacun de ces réseaux on en expliquera l’origine, les besoins qu’ils comblaient ainsi que les gares qui les desservaient. Le tout sera accompagné de cartes, d’anciens horaires et de photographies.
Nos conférences se donnent à l’étage du Vieux Marché au 249, rue Sainte-Marie dans le Vieux La Prairie. Entrée : 3 $ pour les non-membres.
Informations au 450-659-1393
- Au jour le jour, janvier 2008
Mot du président
Au nom du conseil d’administration, je souhaite à tous nos membres une année 2008 remplie de joie, de bonheur et de santé. Une année 2007 qui s’est terminée de façon extraordinaire avec les festivités du 35e de la S.H.L.M., l’installation de sept autres plaques patrimoniales, les conférences avec des sujets remarquables, les archives, la généalogie, l’exposition estivale et j’en passe. Tout ça pour vous dire que la Société a le vent dans les voiles grâce au dynamisme de tous ses bénévoles et de son c.a. L’année 2008 est à peine débutée que des projets sont déjà en marche et il ne faut pas oublier notre conférence de janvier. Nous comptons sur votre présence et votre participation aux différents événements, c’est la force vitale de notre Société.
Au plaisir de vous rencontrer.
René Jolicoeur, président