Sélection d'une édition

    Salon du livre de Montréal 2018

    Le 41e Salon du livre de Montréal aura lieu du mercredi 14 novembre au lundi 19 novembre prochains à la Place Bonaventure de Montréal. À partir de 2019, cet événement déménagera un peu plus loin au Palais des Congrès. Depuis une dizaine d’années, la SHLM, fidèle à sa mission, a publié plusieurs ouvrages traitant de l’histoire de la seigneurie de La Prairie. Tous nos ouvrages, mis en pages par Bon Melon, ont été publiés sous la bannière des Éditions Histoire Québec, organisme affilié à la Fédération Histoire Québec (FHQ), dont nous sommes membres. Vendredi le 16 novembre entre 17 h et 22 h, Monsieur Stéphane Tremblay, président de la SHLM et auteur de l’ouvrage Histoire des familles pionnières de La Prairie (1667-1687) publié en 2017, sera présent au kiosque des Éditions Histoire Québec pour une séance de dédicace.

    Le 41e Salon du livre de Montréal aura lieu du mercredi 14 novembre au lundi 19 novembre prochains à la Place Bonaventure de Montréal. À partir de 2019, cet événement déménagera un peu plus loin au Palais des Congrès. Depuis une dizaine d’années, la SHLM, fidèle à sa mission, a publié plusieurs ouvrages traitant de l’histoire de la seigneurie de La Prairie. Tous nos ouvrages, mis en pages par Bon Melon, ont été publiés sous la bannière des Éditions Histoire Québec, organisme affilié à la Fédération Histoire Québec (FHQ), dont nous sommes membres. Vendredi le 16 novembre entre 17 h et 22 h, Monsieur Stéphane Tremblay, président de la SHLM et auteur de l’ouvrage Histoire des familles pionnières de La Prairie (1667-1687) publié en 2017, sera présent au kiosque des Éditions Histoire Québec pour une séance de dédicace....

    Conférence: Napoléon, Henri et Robert Bourassa: des racines dans la région de La Prairie

    Napoléon, Henri et Robert Bourassa ont marqué de leurs empreintes distinctes l’histoire du Québec. L’un en sa qualité d’artiste, l’autre, notamment, en fondant le journal Le Devoir et le dernier, mais non le moindre, par sa contribution notable à l’édification du Québec moderne par son rôle de Premier Ministre. Cette conférence est basée sur les recherches menées par Monsieur Réal Houde, généalogiste de filiation agréé (GFA), à l’occasion de la rédaction de quelques documents dont un article paru dans le bulletin Au jour le jour de la Société d’histoire de La Prairie de la Magdeleine (volume XXVIII, numéro 8, octobre 2016). Cet exposé généalogique sera l’occasion d’en apprendre plus sur les réseaux familiaux qui coexistaient au 19e et au 20e siècle, et qui ont influencé le développement de la société.

    Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.

    Napoléon, Henri et Robert Bourassa ont marqué de leurs empreintes distinctes l’histoire du Québec. L’un en sa qualité d’artiste, l’autre, notamment, en fondant le journal Le Devoir et le dernier, mais non le moindre, par sa contribution notable à l’édification du Québec moderne par son rôle de Premier Ministre. Cette conférence est basée sur les recherches menées par Monsieur Réal Houde, généalogiste de filiation agréé (GFA), à l’occasion de la rédaction de quelques documents dont un article paru dans le bulletin Au jour le jour de la Société d’histoire de La Prairie de la Magdeleine (volume XXVIII, numéro 8, octobre 2016). Cet exposé généalogique sera l’occasion d’en apprendre plus sur les réseaux familiaux qui coexistaient au 19e et au 20e siècle, et qui ont influencé le développement de la société. Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393....

    Du changement parmi les bénévoles de la SHLM

    Comité du bulletin mensuel

    Lors de la rentrée, en septembre dernier, Madame Stéfanie Guérin, membre du comité du bulletin mensuel (révision linguistique) nous annonçait qu’elle quittait ses fonctions au sein de ce comité pour se consacrer à sa carrière en enseignement du français au niveau collégial. Nous remercions chaleureusement Madame Guérin pour son implication au sein du comité du bulletin mensuel et nous lui souhaitons une belle carrière d’enseignante. À partir du bulletin de novembre, ce seront Mesdames Nicole Crépeau et Marie-Josée Machabée qui se partageront le travail de révision linguistique du bulletin mensuel. La SHLM vous souhaite, Mesdames, la bienvenue au sein du comité du bulletin mensuel et vous remercie de prendre la relève au niveau de la révision linguistique.

    Conseil d’administration

    En mars dernier, Monsieur Sylvain Tremblay nous a fait part qu’il déménageait dans la région de Mirabel et qu’il quittait ses fonctions de secrétaire du conseil d’administration de la SHLM. Nous remercions Monsieur Tremblay pour son travail bénévole durant l’année 2016-2017. En septembre dernier, le C.A. cooptait Monsieur Samuel Castonguay, ancien guide étudiant de la SHLM (en 2008) qui dirige maintenant une agence de publicité. Il occupera le poste de secrétaire du conseil d’administration de la SHLM jusqu’à la fin du mandat de Monsieur Tremblay qui se terminera lors de la tenue de notre prochaine assemblée générale en mars 2019. Bienvenue au sein de l’équipe de la SHLM, Monsieur Castonguay, et merci de votre implication dans vos nouvelles fonctions.

    Comité du bulletin mensuel Lors de la rentrée, en septembre dernier, Madame Stéfanie Guérin, membre du comité du bulletin mensuel (révision linguistique) nous annonçait qu’elle quittait ses fonctions au sein de ce comité pour se consacrer à sa carrière en enseignement du français au niveau collégial. Nous remercions chaleureusement Madame Guérin pour son implication au sein du comité du bulletin mensuel et nous lui souhaitons une belle carrière d’enseignante. À partir du bulletin de novembre, ce seront Mesdames Nicole Crépeau et Marie-Josée Machabée qui se partageront le travail de révision linguistique du bulletin mensuel. La SHLM vous souhaite, Mesdames, la bienvenue au sein du comité du bulletin mensuel et vous remercie de prendre la relève au niveau de la révision linguistique. Conseil d’administration En mars dernier, Monsieur Sylvain Tremblay nous a fait part qu’il déménageait dans la région de Mirabel et qu’il quittait ses fonctions de secrétaire du conseil d’administration de la SHLM. Nous remercions Monsieur Tremblay pour son travail bénévole durant l’année 2016-2017. En septembre dernier, le C.A. cooptait Monsieur Samuel Castonguay, ancien guide étudiant de la SHLM (en 2008) qui dirige maintenant une agence de publicité. Il occupera le poste de secrétaire du conseil d’administration de la SHLM jusqu’à la fin du mandat de Monsieur Tremblay qui se terminera lors de la tenue de notre prochaine assemblée générale en mars 2019. Bienvenue au sein de l’équipe de la SHLM, Monsieur Castonguay, et merci de votre implication dans vos nouvelles fonctions....

    Semaine nationale de la généalogie

    Semaine nationale de la généalogie (17 au 24 novembre 2018)

     

    Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG)

     

    La SHLM, membre de la FQSG, participera à la 7e édition de la Semaine nationale de la généalogie en organisant une soirée portes ouvertes dans ses locaux du 249, rue Sainte-Marie, le lundi 19 novembre 2018 entre 19 h et 21 h. Venez en apprendre plus sur les rouages de la généalogie et commencez votre arbre généalogique grâce aux conseils de nos bénévoles. Profitez de votre passage dans nos locaux pour construire les trois générations (ou plus) de votre arbre avec vos élèves ou vos enfants afin de participer au concours conçu pour les 17 ans et moins (en partenariat avec les restaurants Normandin). Un iPod Touch 32 Go de Apple et des chèques-cadeaux Normandin seront tirés au hasard parmi les participants.

     

    Pour plus d’informations, consultez le site www.semainegenealogie.com

    Semaine nationale de la généalogie (17 au 24 novembre 2018)   Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG)   La SHLM, membre de la FQSG, participera à la 7e édition de la Semaine nationale de la généalogie en organisant une soirée portes ouvertes dans ses locaux du 249, rue Sainte-Marie, le lundi 19 novembre 2018 entre 19 h et 21 h. Venez en apprendre plus sur les rouages de la généalogie et commencez votre arbre généalogique grâce aux conseils de nos bénévoles. Profitez de votre passage dans nos locaux pour construire les trois générations (ou plus) de votre arbre avec vos élèves ou vos enfants afin de participer au concours conçu pour les 17 ans et moins (en partenariat avec les restaurants Normandin). Un iPod Touch 32 Go de Apple et des chèques-cadeaux Normandin seront tirés au hasard parmi les participants.   Pour plus d’informations, consultez le site www.semainegenealogie.com...

    Le castor de la discorde

    N.D.L.R. Certains propos contenus dans ce texte sont inspirés du livre « La destruction des Indiens des plaines » par James Daschuk.

     

    Les premiers chapeaux connus seraient apparus au cours de l’Antiquité en Égypte où divers types de coiffures étaient utilisées. À travers les âges, le chapeau, qui prit des formes très variées, fut tour à tour vêtement, instrument de protection contre les coups, le froid, la pluie ou l’insolation, objet d’apparat ou encore symbole d’une fonction ou de l’appartenance à une organisation.

     

    Au début du 17e siècle, le chapeau en feutre de castor était à la mode en Europe et la demande était forte. Extrêmement prisé, il était aussi, selon sa forme, une indication du statut social et de l’occupation de la personne qui le portait. C’est ainsi que durant deux siècles, de la moitié du 17e siècle à la moitié du 19e siècle, les chapeaux de castor demeurèrent en vogue et constituèrent un élément important de la tenue vestimentaire des hommes dans une grande partie de l’Europe.

     

    Or, exploité de façon abusive, le castor avait pratiquement disparu en Europe à la fin du 17e siècle. Avec la naissance de nouvelles colonies en Amérique du Nord (Nouvelle-France, Nouvelle-Angleterre et Nouvelle-Hollande) l’industrie florissante de la chapellerie européenne eut accès à une nouvelle et abondante source d’approvisionnement. Le commerce de la fourrure y fit rapidement son apparition avec toutes les conséquences que cela allait entraîner.

     

    D’ailleurs, dès la première moitié du 17e siècle, les Français, nouveaux venus, établissent des postes de traite le long du Saint-Laurent et dans les Pays d’en-haut (la région des Grands Lacs). Pour réussir dans le commerce des fourrures, ils concluent des alliances à la fois militaires et commerciales avec des groupes nomades des pays du Nord : Algonquins, Outaouais, Hurons et Montagnais. On peut même affirmer qu’avant l’arrivée en 1665 de l’intendant Talon on ne fonde pas ici des villages, mais plutôt des postes de traite. Or, la France n’est pas seule en Amérique, au cours de ce même siècle elle dispute à l’Angleterre et à la Hollande les profits liés au lucratif commerce de la fourrure.

    William Faden, Traite avec les Amérindiens autochtones, Canada (1777).

    Les relations des Européens avec les autochtones mal amorcées à cause de la quête des fourrures, les Iroquois de la vallée de la Mohawk, alliés aux Hollandais et armés par ces derniers, s’en prennent aux colons venus de France et à leurs alliés amérindiens. Les raids se multiplient jusqu’à la Grande Paix de 1701.

     

    D’autre part, les Anglais fondent en 1670 la Compagnie de la Baie d’Hudson qui, à la recherche des peaux de castor, a pour mandat principal d’explorer et de mettre en valeur de nouveaux territoires. Avec la révocation de l’Édit de NantesCet édit, promulgué en avril 1598, accordait notamment des droits de culte, des droits civils et des droits politiques aux protestants qui étaient nombreux en France. en 1685, plusieurs milliers de chapeliers émigrent de France vers l’Angleterre qui devient le principal centre de production des chapeaux de castor. D’où l’appétit vorace des actionnaires de la CBH pour de nouveaux territoires de capture. Qui plus est, avec le traité d’Utrecht en 1713, les comptoirs commerciaux des Français établis au pourtour de la Baie d’Hudson et l’accès à l’intérieur des terres de l’ouest passent aux mains de la CBH.

    Chapeaux faits de peau de castor. Castorologia, Or, The History and Traditions of the Canadian Beaver: An Exhaustive Monograph…, Horace T. Martin, Montréal, W. Drysdale; Londres, E. Stanford, 1892.

    La Prairie

     

    À cause de sa position géographique, La Prairie participera de façon marquée au commerce des fourrures que ce soit de façon illégale ou encore en fournissant son lot d’engagés. D’abord concentré dans les Pays d’en-haut, grâce aux expéditions de La Vérendrye, après 1731 le territoire de la traite s’élargit vers l’ouest et encore davantage avec la multiplication des postes de la CBH au cours du siècle qui suivit.

     

    Selon l’historien Louis Lavallée, dont l’étude se limite au Régime français, « presque toutes les familles de La Prairie ont, un jour ou l’autre, envoyé un de leurs fils aux Pays d’en-haut ». Célibataires, « ce sont de solides gaillards recrutés pour leur résistance et leur robustesse […] ce sont presque tous de parfaits analphabètes qui manient mieux l’aviron que la plume. »

     

    Lorsque le commerce des fourrures passa aux mains des marchands anglais de Montréal, il n’y a pas à douter que La Prairie ait continué à fournir une abondante main-d’œuvre pour assurer les expéditions de traite vers l’ouest du pays.

     

    Le côté sombre de la traite

     

    Avant l’arrivée des Européens, les Amérindiens s’affrontaient surtout pour des territoires de chasse et pour l’adoption de prisonniers. « Grâce à leurs techniques de chasse au bison qui préservent les routes des hardes (l’abondance et la persistance du bison leur garantissent une alimentation d’excellente qualité) et à leurs stratégies de protection du castor (qui par ses barrages stabilise les ressources en eau) les Chasseurs des plaines de l’ouest assurent la pérennité de leurs approvisionnements en nourriture et en eau. »La destruction des Indiens des plaines. Page 43

     

    Malgré la maladie, les infections et les épisodes de malnutrition, les communautés autochtones avaient donc, avant l’arrivée des engagés de la traite et des colons européens, réussi à survivre dans un milieu relativement hostile.

     

    La traite des fourrures allait bouleverser cet équilibre de façon considérable. À la fin du 18e siècle, le flot croissant d’alcool concédé par les traiteurs de Montréal en échange des fourrures s’accompagne d’une augmentation marquée du nombre de maladies vénériennes mortelles à cause de la multiplication des relations sexuelles entre les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson et les femmes autochtones. Le flot d’alcool, souvent à double distillation, déchaîne alcoolisme et violence chez les Amérindiens qui en réclament davantage avec pour effet la dégradation de leur tissu social.

     

    Afin d’obtenir davantage d’alcool, certaines tribus cherchent à élargir leur territoire pour augmenter leur approvisionnement en pelleteries. Il en résulte de nombreux affrontements intertribaux. De plus, à cause de la 
    forte concurrence, les traiteurs rivaux s’agressent les uns les autres et exercent d’énormes pressions sur les Amérindiens qui refusent leurs conditions d’échange, avec en retour une hostilité croissante des Autochtones à l’égard des traiteurs et la multiplication des conflits.

     

    Lorsque les premiers Européens foulèrent le sol de l’Amérique, ils apportèrent des maladies pour lesquelles leurs organismes étaient en partie immunisés. D’ailleurs, d’importantes épidémies sévirent à plusieurs reprises en Nouvelle-France. Les populations autochtones n’ayant jamais été touchées par ces infections, leurs organismes n’étaient en rien prêts à les combattre. La maîtrise du cheval par les Amérindiens et l’ouverture de l’ouest au commerce des fourrures (les traiteurs avec leurs virus), furent les vecteurs de grandes épidémies.

    Au contact des traiteurs venus de l’Est, les épidémies de maladies infectieuses décimèrent les populations autochtones à plusieurs reprises : variole, rougeole, coqueluche, grippe, scarlatine, dysenterie, tuberculose. « Selon une étude scientifique récente, la lignée des souches tuberculeuses originaires du Québec aurait été propagée par les Canadiens français pendant la période du commerce de la fourrure et persiste jusqu’en ce 21e siècle dans certaines collectivités autochtones isolées. »La destruction des Indiens des plaines. Page 127 La chasse excessive pratiquée à la fois par les autochtones et les traiteurs contribue à la rareté de la nourriture. La faim accroît les ravages des maladies, dans un état physique déplorable les chasseurs n’arrivent plus à capturer le gibier.

     

    Vers 1820, dans plusieurs régions des plaines le castor est quasiment introuvable et certains gros animaux comme l’orignal, le caribou et le bison ont presque disparu. Cela provoque d’importantes migrations des populations et le bouleversement de leur mode de vie ancestral.

     

    De plus, dans la seconde moitié du 19e siècle, la traite devenue moins lucrative, la chasse excessive du bison, nourriture de base des collectivités autochtones, mènera à l’extinction quasi complète des hardes. Le gibier se faisant de plus en plus rare, chez les populations ravagées par la malnutrition des essais de réorientation vers l’agriculture auront peu de succès. 

     

    On aura même recours à la famine pour forcer les Amérindiens à signer des traités et à les confiner dans des réserves en échange de nourriture. Ce confinement facilitera l’invasion des colons blancs ainsi que la construction du chemin de fer vers le Pacifique.

     

    Avec la création de la Confédération en 1867, l’Ouest canadien s’est ouvert à la colonisation massive et est devenu dans les décennies qui suivirent le domicile de millions d’immigrants européens à la recherche d’une vie nouvelle. Ce boom d’immigration a contribué à exercer une contrainte supplémentaire sur les nations amérindiennes déjà appauvries, victimes de malnutrition et passablement décimées. Par ailleurs, désireux de développer rapidement cet immense territoire, le gouvernement du Dominion se montra plutôt indifférent au triste sort des autochtones.

     

    La seconde moitié du 19e siècle voit donc, dans l’Ouest, l’abandon graduel de la traite des fourrures au profit de l’agriculture. En 1900, les effectifs des différentes tribus des plaines de l’ouest se sont considérablement effondrés. Les modes de vie traditionnels et les gouvernements tribaux risquent de disparaître à jamais.

     

    Suivront au cours du 20e siècle les tentatives d’assimilation à travers les pensionnats dirigés par des communautés religieuses. Le sort actuel des premières nations n’est guère plus reluisant : manque de logements adéquats, alcoolisme, toxicomanie, désœuvrement, violences familiales, agressions et meurtres. Malgré de timides efforts de réconciliation, avec en arrière-fond le laxisme des autorités gouvernementales, les plaies demeurent vives et la situation ne s’améliore guère.

     

    C’est ainsi que dans l’Ouest du pays, l’appât du gain lié à la traite de fourrures a contribué durant plus de deux siècles à la décimation de populations amérindiennes dotées d’un mode de vie rudimentaire et qui ne pouvaient en aucune façon résister aux multiples infections épidémiques apportées d’Europe ni contrer la cupidité insatiable des traiteurs venus de l’Est au service de la puissante Compagnie de la Baie d’Hudson. Tout cela sans exclure le rôle joué par d’autres entreprises commerciales.

     

    Il faudra encore beaucoup de temps, d’efforts et de réelle volonté politique pour que s’estompent et se cicatrisent les maux affligés aux Amérindiens à cause de la quête des fourrures. Tout cela pour satisfaire aux exigences vestimentaires d’une bourgeoisie européenne soucieuse de son apparence.

     

    Maudit chapeau de castor. 

    N.D.L.R. Certains propos contenus dans ce texte sont inspirés du livre « La destruction des Indiens des plaines » par James Daschuk.   Les premiers chapeaux connus seraient apparus au cours de l’Antiquité en Égypte où divers types de coiffures étaient utilisées. À travers les âges, le chapeau, qui prit des formes très variées, fut tour à tour vêtement, instrument de protection contre les coups, le froid, la pluie ou l’insolation, objet d’apparat ou encore symbole d’une fonction ou de l’appartenance à une organisation.   Au début du 17e siècle, le chapeau en feutre de castor était à la mode en Europe et la demande était forte. Extrêmement prisé, il était aussi, selon sa forme, une indication du statut social et de l’occupation de la personne qui le portait. C’est ainsi que durant deux siècles, de la moitié du 17e siècle à la moitié du 19e siècle, les chapeaux de castor demeurèrent en vogue et constituèrent un élément important de la tenue vestimentaire des hommes dans une grande partie de l’Europe.   Or, exploité de façon abusive, le castor avait pratiquement disparu en Europe à la fin du 17e siècle. Avec la naissance de nouvelles colonies en Amérique du Nord (Nouvelle-France, Nouvelle-Angleterre et Nouvelle-Hollande) l’industrie florissante de la chapellerie européenne eut accès à une nouvelle et abondante source d’approvisionnement. Le commerce de la fourrure y fit rapidement son apparition avec toutes les conséquences que cela allait entraîner.   D’ailleurs, dès la première moitié du 17e siècle, les Français, nouveaux venus, établissent des postes de traite le long du Saint-Laurent et dans les Pays d’en-haut (la région des Grands Lacs). Pour réussir dans le commerce des fourrures, ils concluent des alliances à la fois militaires et commerciales avec des groupes nomades des pays du Nord : Algonquins, Outaouais, Hurons et Montagnais. On peut même affirmer qu’avant l’arrivée en 1665 de l’intendant Talon on ne fonde pas ici des villages, mais plutôt des postes de traite. Or, la France n’est pas seule en Amérique, au cours de ce même siècle elle dispute à l’Angleterre et à la Hollande les profits liés au lucratif commerce de la fourrure. William Faden, Traite avec les Amérindiens autochtones, Canada (1777). Les relations des Européens avec les autochtones mal amorcées à cause de la quête des fourrures, les Iroquois de la vallée de la Mohawk, alliés aux Hollandais et armés par ces derniers, s’en prennent aux colons venus de France et à leurs alliés amérindiens. Les raids se multiplient jusqu’à la Grande Paix de 1701.   D’autre part, les Anglais fondent en 1670 la Compagnie de la Baie d’Hudson qui, à la recherche des peaux de castor, a pour mandat principal d’explorer et de mettre en valeur de nouveaux territoires. Avec la révocation de l’Édit de NantesCet édit, promulgué en avril 1598, accordait notamment des droits de culte, des droits civils et des droits politiques aux protestants qui étaient nombreux en France. en 1685, plusieurs milliers de chapeliers émigrent de France vers l’Angleterre qui devient le principal centre de production des chapeaux de castor. D’où l’appétit vorace des actionnaires de la CBH pour de nouveaux territoires de capture. Qui plus est, avec le traité d’Utrecht en 1713, les comptoirs commerciaux des Français établis au pourtour de la Baie d’Hudson et l’accès à l’intérieur des terres de l’ouest passent aux mains de la CBH. Chapeaux faits de peau de castor. Castorologia, Or, The History and Traditions of the Canadian Beaver: An Exhaustive Monograph…, Horace T. Martin, Montréal, W. Drysdale; Londres, E. Stanford, 1892. La Prairie   À cause de sa position géographique, La Prairie participera de façon marquée au commerce des fourrures que ce soit de façon illégale ou encore en fournissant son lot d’engagés. D’abord concentré dans les Pays d’en-haut, grâce aux expéditions de La Vérendrye, après 1731 le territoire de la traite s’élargit vers l’ouest et encore davantage avec la multiplication des postes de la CBH au cours du siècle qui suivit.   Selon l’historien Louis Lavallée, dont l’étude se limite au Régime français, « presque toutes les familles de La Prairie ont, un jour ou l’autre, envoyé un de leurs fils aux Pays d’en-haut ». Célibataires, « ce sont de solides gaillards recrutés pour leur résistance et leur robustesse […] ce sont presque tous de parfaits analphabètes qui manient mieux l’aviron que la plume. »   Lorsque le commerce des fourrures passa aux mains des marchands anglais de Montréal, il n’y a pas à douter que La Prairie ait continué à fournir une abondante main-d’œuvre pour assurer les expéditions de traite vers l’ouest du pays.   Le côté sombre de la traite   Avant l’arrivée des Européens, les Amérindiens s’affrontaient surtout pour des territoires de chasse et pour l’adoption de prisonniers. « Grâce à leurs techniques de chasse au bison qui préservent les routes des hardes (l’abondance et la persistance du bison leur garantissent une alimentation d’excellente qualité) et à leurs stratégies de protection du castor (qui par ses barrages stabilise les ressources en eau) les Chasseurs des plaines de l’ouest assurent la pérennité de leurs approvisionnements en nourriture et en eau. »La destruction des Indiens des plaines. Page 43   Malgré la maladie, les infections et les épisodes de malnutrition, les communautés autochtones avaient donc, avant l’arrivée des engagés de la traite et des colons européens, réussi à survivre dans un milieu relativement hostile.   La traite des fourrures allait bouleverser cet équilibre de façon considérable. À la fin du 18e siècle, le flot croissant d’alcool concédé par les traiteurs de Montréal en échange des fourrures s’accompagne d’une augmentation marquée du nombre de maladies vénériennes mortelles à cause de la multiplication des relations sexuelles entre les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson et les femmes autochtones. Le flot d’alcool, souvent à double distillation, déchaîne alcoolisme et violence chez les Amérindiens qui en réclament davantage avec pour effet la dégradation de leur tissu social.   Afin d’obtenir davantage d’alcool, certaines tribus cherchent à élargir leur territoire pour augmenter leur approvisionnement en pelleteries. Il en résulte de nombreux affrontements intertribaux. De plus, à cause de la  forte concurrence, les traiteurs rivaux s’agressent les uns les autres et exercent d’énormes pressions sur les Amérindiens qui refusent leurs conditions d’échange, avec en retour une hostilité croissante des Autochtones à l’égard des traiteurs et la multiplication des conflits.   Lorsque les premiers Européens foulèrent le sol de l’Amérique, ils apportèrent des maladies pour lesquelles leurs organismes étaient en partie immunisés. D’ailleurs, d’importantes épidémies sévirent à plusieurs reprises en Nouvelle-France. Les populations autochtones n’ayant jamais été touchées par ces infections, leurs organismes n’étaient en rien prêts à les combattre. La maîtrise du cheval par les Amérindiens et l’ouverture de l’ouest au commerce des fourrures (les traiteurs avec leurs virus), furent les vecteurs de grandes épidémies. Au contact des traiteurs venus de l’Est, les épidémies de maladies infectieuses décimèrent les populations autochtones à plusieurs reprises : variole, rougeole, coqueluche, grippe, scarlatine, dysenterie, tuberculose. « Selon une étude scientifique récente, la lignée des souches tuberculeuses originaires du Québec aurait été propagée par les Canadiens français pendant la période du commerce de la fourrure et persiste jusqu’en ce 21e siècle dans certaines collectivités autochtones isolées. »La destruction des Indiens des plaines. Page 127 La chasse excessive pratiquée à la fois par les autochtones et les traiteurs contribue à la rareté de la nourriture. La faim accroît les ravages des maladies, dans un état physique déplorable les chasseurs n’arrivent plus à capturer le gibier.   Vers 1820, dans plusieurs régions des plaines le castor est quasiment introuvable et certains gros animaux comme l’orignal, le caribou et le bison ont presque disparu. Cela provoque d’importantes migrations des populations et le bouleversement de leur mode de vie ancestral.   De plus, dans la seconde moitié du 19e siècle, la traite devenue moins lucrative, la chasse excessive du bison, nourriture de base des collectivités autochtones, mènera à l’extinction quasi complète des hardes. Le gibier se faisant de plus en plus rare, chez les populations ravagées par la malnutrition des essais de réorientation vers l’agriculture auront peu de succès.    On aura même recours à la famine pour forcer les Amérindiens à signer des traités et à les confiner dans des réserves en échange de nourriture. Ce confinement facilitera l’invasion des colons blancs ainsi que la construction du chemin de fer vers le Pacifique.   Avec la création de la Confédération en 1867, l’Ouest canadien s’est ouvert à la colonisation massive et est devenu dans les décennies qui suivirent le domicile de millions d’immigrants européens à la recherche d’une vie nouvelle. Ce boom d’immigration a contribué à exercer une contrainte supplémentaire sur les nations amérindiennes déjà appauvries, victimes de malnutrition et passablement décimées. Par ailleurs, désireux de développer rapidement cet immense territoire, le gouvernement du Dominion se montra plutôt indifférent au triste sort des autochtones.   La seconde moitié du 19e siècle voit donc, dans l’Ouest, l’abandon graduel de la traite des fourrures au profit de l’agriculture. En 1900, les effectifs des différentes tribus des plaines de l’ouest se sont considérablement effondrés. Les modes de vie traditionnels et les gouvernements tribaux risquent de disparaître à jamais.   Suivront au cours du 20e siècle les tentatives d’assimilation à travers les pensionnats dirigés par des communautés religieuses. Le sort actuel des premières nations n’est guère plus reluisant : manque de logements adéquats, alcoolisme, toxicomanie, désœuvrement, violences familiales, agressions et meurtres. Malgré de timides efforts de réconciliation, avec en arrière-fond le laxisme des autorités gouvernementales, les plaies demeurent vives et la situation ne s’améliore guère.   C’est ainsi que dans l’Ouest du pays, l’appât du gain lié à la traite de fourrures a contribué durant plus de deux siècles à la décimation de populations amérindiennes dotées d’un mode de vie rudimentaire et qui ne pouvaient en aucune façon résister aux multiples infections épidémiques apportées d’Europe ni contrer la cupidité insatiable des traiteurs venus de l’Est au service de la puissante Compagnie de la Baie d’Hudson. Tout cela sans exclure le rôle joué par d’autres entreprises commerciales.   Il faudra encore beaucoup de temps, d’efforts et de réelle volonté politique pour que s’estompent et se cicatrisent les maux affligés aux Amérindiens à cause de la quête des fourrures. Tout cela pour satisfaire aux exigences vestimentaires d’une bourgeoisie européenne soucieuse de son apparence.   Maudit chapeau de castor.  ...

    Halloween 2018

    Pour la 18e année consécutive, la fête familiale de l’Halloween, organisée par la ville de La Prairie, a eu lieu le samedi 27 octobre dernier. La soirée s’est déroulée sous le thème du «Festival de l’Étrange». Le local de la SHLM faisait partie de l’itinéraire hanté imaginé par la ville de La Prairie pour la distribution des bonbons: maison hantée, sentier thématique familial, maison de la Borgnesse à la place de La Boulangerie et présence des pompiers sur la rue Saint-Georges. Malgré la température peu clémente ce soir-là, plusieurs milliers de festivaliers ont quand même envahi les rues du site patrimonial afin de vivre une expérience inoubliable. Toutes nos félicitations à Monsieur Frédérik Pepin, coordonnateur aux activités de loisirs, et à son équipe de la Ville de La Prairie, pour l’organisation de l’événement et merci à notre équipe de bénévoles du comité de l’Halloween : Madame Anne-Marie Gohier et Messieurs Frédéric Laemlin, Jean l’Heureux et Stéphane Tremblay.

    Pour la 18e année consécutive, la fête familiale de l’Halloween, organisée par la ville de La Prairie, a eu lieu le samedi 27 octobre dernier. La soirée s’est déroulée sous le thème du «Festival de l’Étrange». Le local de la SHLM faisait partie de l’itinéraire hanté imaginé par la ville de La Prairie pour la distribution des bonbons: maison hantée, sentier thématique familial, maison de la Borgnesse à la place de La Boulangerie et présence des pompiers sur la rue Saint-Georges. Malgré la température peu clémente ce soir-là, plusieurs milliers de festivaliers ont quand même envahi les rues du site patrimonial afin de vivre une expérience inoubliable. Toutes nos félicitations à Monsieur Frédérik Pepin, coordonnateur aux activités de loisirs, et à son équipe de la Ville de La Prairie, pour l’organisation de l’événement et merci à notre équipe de bénévoles du comité de l’Halloween : Madame Anne-Marie Gohier et Messieurs Frédéric Laemlin, Jean l’Heureux et Stéphane Tremblay....

    Horaire de la saison morte

    À partir du mardi 4 septembre 2018, jusqu’au début du mois de juin 2019, les locaux de la SHLM seront ouverts trois jours par semaine : soit du mardi au jeudi de 10 h à midi et de 13 h à 17 h. Les soirées du club de généalogie reprendront les lundis soir à partir du 10 septembre entre 19 h et 21 h.

    À partir du mardi 4 septembre 2018, jusqu’au début du mois de juin 2019, les locaux de la SHLM seront ouverts trois jours par semaine : soit du mardi au jeudi de 10 h à midi et de 13 h à 17 h. Les soirées du club de généalogie reprendront les lundis soir à partir du 10 septembre entre 19 h et 21 h. ...

    Conférence: Histoire de la bière au Québec

    M. Daignault nous racontera la merveilleuse histoire de la bière au Québec. On y retrace l’évolution des grandes brasseries, l’époque de la prohibition et l’installation de cette boisson sociale. Un magnifique travail de recherche et de sauvegarde de l’histoire des familles qui ont fait leur marque dans le monde brassicole québécois.

    Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.

    M. Daignault nous racontera la merveilleuse histoire de la bière au Québec. On y retrace l’évolution des grandes brasseries, l’époque de la prohibition et l’installation de cette boisson sociale. Un magnifique travail de recherche et de sauvegarde de l’histoire des familles qui ont fait leur marque dans le monde brassicole québécois. Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont lieu à l’étage du 249, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393....

    Guides saison estivale 2018

    Finalement, nos guides étudiants ont pu profiter d’un bel été très chaud. Malgré les canicules, ils ont pu faire découvrir les trésors patrimoniaux du Vieux-La Prairie et notre exposition sur l’histoire de la seigneurie à plusieurs visiteurs. Ils ont aussi grandement aidé dans l’organisation de nouvelles activités (rallye photo) et le classement des archives. Le 3 septembre dernier, c’est avec beaucoup de reconnaissance que nous leur avons dit « merci pour la belle saison et à l’année prochaine ». Nos guides seront exceptionnellement de retour les 29 et 30 septembre prochains lors des Journées de la Culture. Ce week-end-là, les visites guidées du Vieux La Prairie seront gratuites (heures habituelles : 10 h, 13 h et 15 h).

    Finalement, nos guides étudiants ont pu profiter d’un bel été très chaud. Malgré les canicules, ils ont pu faire découvrir les trésors patrimoniaux du Vieux-La Prairie et notre exposition sur l’histoire de la seigneurie à plusieurs visiteurs. Ils ont aussi grandement aidé dans l’organisation de nouvelles activités (rallye photo) et le classement des archives. Le 3 septembre dernier, c’est avec beaucoup de reconnaissance que nous leur avons dit « merci pour la belle saison et à l’année prochaine ». Nos guides seront exceptionnellement de retour les 29 et 30 septembre prochains lors des Journées de la Culture. Ce week-end-là, les visites guidées du Vieux La Prairie seront gratuites (heures habituelles : 10 h, 13 h et 15 h). ...

    Lettre de Marcel Moussette

    N.D.L.R. Originaire de la Prairie, Marcel Moussette est professeur titulaire d’archéologie au Département d’histoire et chercheur au CELAT de l’Université Laval. Il est spécialisé en ethnologie et en archéologie historique nord-américaine. Ses recherches portent sur la culture matérielle des francophones d’Amérique, les sites d’établissement ruraux anciens de la vallée du Saint-Laurent et l’archéologie urbaine de la période historique. Voici une lettre envoyée à Monsieur Bourdages et à la SHLM.

    Au fil des ans, le bulletin « Au jour le jour » est devenu un des liens essentiels qui me relient à ma ville natale quittée depuis bien des années. J’en apprécie les informations et les textes historiques qu’il contient, et aussi la photo ancienne qui se retrouve en première page. Ces photos me ramènent en arrière, souvent sur des lieux familiers de mon enfance. Dernièrement, je feuilletais le livre que vous avez publié en collaboration avec Jean-Pierre Yelle et Nathalie Battershill, « La Prairie, images d’hier », et je suis tombé sur une photo qui me frappe toujours, chaque fois que je la vois. Il s’agit de la photo 108 qui montre un groupe de jeunes garçons naviguant sur un radeau improvisé dans la carrière derrière la « briquade ». Comme elle date de 1943, j’étais trop jeune pour faire partie de ce groupe, étant né en 1940. Toutefois, puisque notre logis était dans la maison la plus près de l’usine, juste au coin de Du Maire et Levée, cet endroit a aussi été le lieu de mes jeux d’enfance et j’en garde des souvenirs vivaces.

    Pour nous les enfants, cet endroit que nous appelions « le trou de la briquade » était avant tout un lieu de baignade en été et de patinage en hiver. Il n’était pas seulement fréquenté par des enfants, mais aussi par des adultes des « maisons des briquades », c’est-à-dire les maisons que la compagnie louait à ses employés. Je me souviens d’y avoir vu des familles entières installées sur la grève de gravier. On y avait même aménagé un tremplin pour les plus audacieux qui voulaient montrer leur savoir-faire. Pour les plus jeunes comme moi, on pouvait toujours s’amuser à prendre des ménés — probablement ensemencés par un des ouvriers — avec une seine improvisée à partir d’une poche à patates. Un peu plus vieux, je me suis aventuré en eau plus profonde et je me souviens d’avoir plongé sous l’eau pour sentir le fort jaillissement de la source souterraine qui alimentait l’étang. L’hiver, quand la glace n’était pas trop couverte de neige, on y allait patiner après l’école. À cette heure, il faisait déjà noir et nous jouions à la « tag » en nous poursuivant entre les poutres d’acier d’une grande structure abandonnée en partie inondée.

    Toutefois, cet étang, alimenté par une source d’eau absolument pure, ne devait pas avoir une très longue vie. Par une nuit d’hiver très froide, vers 1949-1950, le grand réservoir métallique à mazout alimentant les brûleurs des fours à briques s’est fendu en deux et le pétrole, des milliers de gallons, s’est écoulé en suivant la pente dans « le trou ». Dès qu’on a pu le faire, l’étang maintenant complètement souillé a été comblé, et ce fut la fin de notre terrain de jeu pour la baignade et le patin. Mais il nous restait encore les marécages et le Bois de la commune pour imaginer d’autres jeux, et bien certainement le fleuve qui n’avait pas encore été mutilé par la Voie maritime.

    Bien cordialement et un grand merci pour le bon travail de la SHLM

    N.D.L.R. Originaire de la Prairie, Marcel Moussette est professeur titulaire d’archéologie au Département d’histoire et chercheur au CELAT de l’Université Laval. Il est spécialisé en ethnologie et en archéologie historique nord-américaine. Ses recherches portent sur la culture matérielle des francophones d’Amérique, les sites d’établissement ruraux anciens de la vallée du Saint-Laurent et l’archéologie urbaine de la période historique. Voici une lettre envoyée à Monsieur Bourdages et à la SHLM. Au fil des ans, le bulletin « Au jour le jour » est devenu un des liens essentiels qui me relient à ma ville natale quittée depuis bien des années. J’en apprécie les informations et les textes historiques qu’il contient, et aussi la photo ancienne qui se retrouve en première page. Ces photos me ramènent en arrière, souvent sur des lieux familiers de mon enfance. Dernièrement, je feuilletais le livre que vous avez publié en collaboration avec Jean-Pierre Yelle et Nathalie Battershill, « La Prairie, images d’hier », et je suis tombé sur une photo qui me frappe toujours, chaque fois que je la vois. Il s’agit de la photo 108 qui montre un groupe de jeunes garçons naviguant sur un radeau improvisé dans la carrière derrière la « briquade ». Comme elle date de 1943, j’étais trop jeune pour faire partie de ce groupe, étant né en 1940. Toutefois, puisque notre logis était dans la maison la plus près de l’usine, juste au coin de Du Maire et Levée, cet endroit a aussi été le lieu de mes jeux d’enfance et j’en garde des souvenirs vivaces. Pour nous les enfants, cet endroit que nous appelions « le trou de la briquade » était avant tout un lieu de baignade en été et de patinage en hiver. Il n’était pas seulement fréquenté par des enfants, mais aussi par des adultes des « maisons des briquades », c’est-à-dire les maisons que la compagnie louait à ses employés. Je me souviens d’y avoir vu des familles entières installées sur la grève de gravier. On y avait même aménagé un tremplin pour les plus audacieux qui voulaient montrer leur savoir-faire. Pour les plus jeunes comme moi, on pouvait toujours s’amuser à prendre des ménés — probablement ensemencés par un des ouvriers — avec une seine improvisée à partir d’une poche à patates. Un peu plus vieux, je me suis aventuré en eau plus profonde et je me souviens d’avoir plongé sous l’eau pour sentir le fort jaillissement de la source souterraine qui alimentait l’étang. L’hiver, quand la glace n’était pas trop couverte de neige, on y allait patiner après l’école. À cette heure, il faisait déjà noir et nous jouions à la « tag » en nous poursuivant entre les poutres d’acier d’une grande structure abandonnée en partie inondée. Toutefois, cet étang, alimenté par une source d’eau absolument pure, ne devait pas avoir une très longue vie. Par une nuit d’hiver très froide, vers 1949-1950, le grand réservoir métallique à mazout alimentant les brûleurs des fours à briques s’est fendu en deux et le pétrole, des milliers de gallons, s’est écoulé en suivant la pente dans « le trou ». Dès qu’on a pu le faire, l’étang maintenant complètement souillé a été comblé, et ce fut la fin de notre terrain de jeu pour la baignade et le patin. Mais il nous restait encore les marécages et le Bois de la commune pour imaginer d’autres jeux, et bien certainement le fleuve qui n’avait pas encore été mutilé par la Voie maritime. Bien cordialement et un grand merci pour le bon travail de la SHLM...