Sélection d'une édition

    Les officiers des troupes de la Marine à La Prairie en 1691

    En 2017 une importante consultation de documents d'archives en France et au Québec a permis au généalogiste émérite Marcel Fournier et à ses collègues de réaliser une forme de dictionnaire inédit intitulé «Les troupes de la Marine au Canada entre 1683 et 1760» dans lequel livre nous retrouvons également un index des noms de tous les 889 officiers de la Marine qui ont servi au Canada pendant cette période.

     

    Cette recherche est une invitation à enrichir nos connaissancesEn 2009 dans «1691 – La Bataille de La Prairie» les auteurs affirmaient (p.131): «Nous savons également peu de choses sur les miliciens et sur les compagnies Franches de la Marine engagés dans ces combats». sur la présence et le nombre exacte d'officiers des compagnies franches de la Marine au Canada lors de la guerre Franco-Iroquoise et surtout au moment de la grande opération militaire qui eut lieu durant l'été de l'année 1691.

     

    L’analyse rétrospective de cet index nous permet de savoir avec certitude qu'il y avait 168 officiers de la Marine présent au Canada en 1691. Le décompte des grades est le suivant: 30 capitaines, 16 capitaines réformés, 35 lieutenants, 27 lieutenants réformés, 35 enseignes, 9 enseignes réformés ainsi que 16 cadets. De ces 168 officiers de la Marine, 115 sont d'origine française et 53 sont canadiens.Ce total de 168 officiers de la Marine est exactement le double de l'estimé établi par René Chartrand dans: Le Patrimoine Militaire Canadien, Tome I, 1000 – 1754, Montréal, Art Global,1993, page 111.

     

    Donc, un total de 168 officiers pour seulement 28 compagnies présentes dans la colonie, soit 6 officiers par compagnie. Si nous excluons de ce nombre les officiers d'État-Major et de la garde personnelle des trois gouverneurs présents en Nouvelle-France; soit à Québec, Trois-Rivières et Montréal, il restait environ 5 officiers pour chaque compagnie. Il est important de souligner que cette situation de surplus d'effectifs militaires avec expérience de combat représentait un très grand avantage en temps de guerre.

    Une compagnie de la Marine était normalement composée d’un maximum de cinquante hommes incluant un capitaine, un lieutenant ainsi qu’un enseigne. En 1691, suite à plusieurs années de petite guerre, il ne restait au Canada que plus ou  moins 1100 soldats de la Marine en plus de leurs  officiers, soit des formations réduites à un nombre  de 42 à 43 hommes en moyenne par compagnie.

     

    Louis-Hector de Callières, le gouverneur militaire de Montréal, ainsi que le baron de LaHontan nous confirmaient qu'il y avait 15 compagnies à La Prairie le matin du 10 août 1691 et donc de conclure qu'il y avait aussi 75 à 80 officiers présents. Suite au départ du bataillon du commandant de Valrennes, pour se rendre au fort Chambly, il restait toujours 11 compagnies à La Prairie avec environ 55 à 60 officiers.

     

    Tôt le matin du 11 août, après l'escarmouche qui eut lieu devant le fort La Prairie, c'est bien le feu et les nombreuses embuscades de l'ennemi le long du sentier menant vers le fort Chambly qui expliqueraient la poursuite inefficace de la part de l'armée française. En effet Pieter Schuyler, le commandant des envahisseurs newyorkais, avait donné ordre à son arrière-garde de mettre le feu dans les champs de blé de La Prairie «burning their corne and hay» et tout au long du sentier lors de la retraite de son armée. Cette action eut l'avantage d'empêcher l'anéantissement complet de son armée newyorkaise par les troupes françaises qui, elles, tentaient d'appliquer la stratégie militaire énoncée par Callières, à savoir, «mettre l'ennemi entre deux afin qu'ils ne nous eschapassent pas».

     

    Une fois arrivé à la traverse de la petite rivière Mont-Royal (l’Acadie) «à mi-chemin» entre les deux forts de La Prairie et de Chambly, Schuyler affirmait dans son Journal qu'il faisait face à un bataillon composé d'environ 300 soldats français ainsi qu'une quarantaine de leurs alliés. Cette troupe composée de 6 compagnies de la Marine et d'une compagnie de miliciens canadiens avait environ 35 à 40 officiers à sa têteLes six compagnies de la Marine avaient pour capitaines plusieurs hommes ayant combattus en Europe dans la grande armée du Général Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Il s'agit des capitaines, Philippe Clément sieur du Vuault et de Valrennes, 47 ans; monsieur le Marquis Antoine de Crisafi-Grimaldi, 39 ans; son jeune frère, le Chevalier de Malte monsieur Thomas de Crisafi-Grimaldi, 25 ans; monsieur Nicolas Daneau de Muy, 40 ans; monsieur Claude Guillouet d'Orvilliers, 33 ans; monsieur le capitaine et Major des troupes Joseph de Monic, 35 ans. Se rajoutant à ceux-ci, le jeune capitaine de la milice de Montréal le sieur Vincent LeBer du Chesne, âgé de 24 ans.. De ces chiffres il faut retenir a posteriori que la mort de 3 ou 4 jeunes officiers et de quelques soldats lors des durs combats qui ont suivi ne pouvait être considérée comme une lourde perte militaire pour les forces françaises.

     

    Par contre, dans une lettre écrite 3 jours après la bataille, le gouverneur Frontenac nous résume les faits au sujet de la victoire française et des lourdes pertes de l'ennemi: «après un combat qui dura près d'une heure et demie…le Sieur de Valrennes les fit plier et les mit entièrement en déroute, leur ayant tué plus de six-vingt (120) hommes sur la place parmi lesquels il y avait cinq ou six de leurs principaux chefs tant Anglais que SauvagesSelon Charles de Monseignat, premier secrétaire de Frontenac, sur le champ de bataille le grand Sachem du nom de « Onnonragewas » avait été une des nombreuses victimes du côté des envahisseurs. Également connu sous le nom de «Janetje» par les Hollandais et de «Lawrence» par les Anglais, Onnonragewas avait été qualifié de «bel entremetteur» ou fourbe par les Français car il avait passé l’automne et l’hiver précédents à Montréal, à négocier pour la paix avec le gouverneur Callières. Il avait quitté Montréal au printemps 1691 ayant pris l’engagement d’y revenir avec les membres de sa famille et de son clan pour s’établir au «Sault» avec les Agniers chrétiens. En fait, comme Callières s’en doutait, Onnonragewas n’était là qu’afin de mieux espionner pour le compte de ses alliés et fournisseurs d’Albany. , blessé un bien plus grand nombre, pris leurs drapeaux et fait quelques prisonniers ».

     

    Lors de ces événements Monsieur le comte de Frontenac était aux Trois-Rivières avec son État-Major ainsi que le commandant des troupes de la Marine en Nouvelle-France, le colonel Philippe Rigaud de Vaudreuil. Et, suite aux rapports qu'on lui fit, il nous confirmait également dans sa lettre du 14 août les pertes françaises pour toute cette journée: «Nous y avons perdu, de notre côté, 7 ou 8 officiers des plus braves et trente ou quarante soldats et habitants sans quelques blessés».

    Rétrospectivement, il serait illogique de croire, comme l'ont fait plusieurs historiens canadiens, que la perte de 4 des 55 à 60 officiersLes quatre officiers décédés suite aux affrontements malheureux du 11 août, 1691 devant le fort La Prairie sont: le capitaine Pierre d’Escayracde l’Autheur et de Reau, 24 ans; le capitaine réformé le sieur d’Hosta, 29 ans; le lieutenant réformé le sieur Domergue de Saint-Médard, 28 ans; et enfin le dénommé «Saint-Cirque» qui est plutôt le capitaine Jean-Louis Jadon de Cirgues et de Malmort âgé de 43 ans. présents au fort La Prairie le matin du 11 août 1691 avait été catastrophique pour l'armée française. La même conclusion s'imposerait pour la perte des 4 officiersLes quatre officiers décédés suite à la grande bataille du 11 août, 1691 à «mi-chemin» entre le fort Chambly et La Prairie sont:le lieutenant réformé Maurice Le Varlet de Saint-Maurice, 26 ans; le cadet Jean-Baptiste Denys de La Bruyère, 22 ans (filleul du comte de Frontenac); le lieutenant de la compagnie de Valrennes, Monsieur Antoine d’Aubusson du Verger-Dumas-Dupuys, 27 ans (beau-frère de Madeleine de Verchères); ainsi que le capitaine de la milice de Montréal, le sieur Vincent LeBer du Chesneâgé de 24 ans (frère de Jeanne LeBer, première recluse d’Amérique du Nord). sur un total de 35 à 40 officiers présents lors de la grande bataille qui suivi à «mi-chemin entre les deux forts».

     

    Monsieur de Callières, le grand stratège de cette opération d'encerclement de l'ennemiLe roi Louis XIV avait créé au mois d’avril 1693 «l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis» dans le but de récompenser les officiers les plus valeureux de son royaume. En Nouvelle-France, dès l’automne de cette année 1693, le premier sujet du roi à recevoir ce grand honneur a été nul autre que Louis-Hector de Callières. Ceci, afin de souligner sa contribution stratégique, facteur clé de la victoire décisive des troupes françaises lors des opérations militaires dans la seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine, le 11 août 1691., avait encore à sa disposition un très grand nombre d'officiers aguerris ayant l’expérience de combat sur les champs de batailles européens, capables d'assumer le commandement des troupes et de les mener à la victoire … tel que nous le confirment ces nouvelles recherches sous la direction de Marcel Fournier.

     

    NB: Kahnawake, le grand village du «Sault» récemment palissadé par les alliés Agniers était situé à 6 km au nord-ouest du fort de La Prairie. Suite à la mort tragique du Grand Agnier «Togouirout » en 1690 ce village fut par la suite, en 1691, commandé par «Tatakwiséré » le plus grand de ses capitaines de guerre. Afin d'en assurer la sécurité et surtout pour empêcher le va-et-vient d'espions ou de certains Agniers sympathiques aux Mohawks, M. de Callières y avait posté une demi-compagnie de soldats avec de jeunes officiers canadiens de la Marine. Cette troupe était commandée par le lieutenant Nicolas d'Ailleboust de Manthet (28 ans) qui, accompagné de ces mêmes Agniers, avait aussi commandé l'expédition punitive de l'année précédente sur Schenectady, N.Y. L'enseigne Augustin Le Gardeur de Repentigny (28 ans), cousin de Nicolas, était également présent en plus d'un autre enseigne de la région de Montréal, Zacharie Robutel de LaNoue (26 ans).

     

    Jean-François Lozier – Université d'Ottawa: Flesh Reborn … The Saint-Lawrence Valley Mission Settlements through the Seventeenth Century. – McGill-Queen's University Press -2018

     

    En 2017 une importante consultation de documents d'archives en France et au Québec a permis au généalogiste émérite Marcel Fournier et à ses collègues de réaliser une forme de dictionnaire inédit intitulé «Les troupes de la Marine au Canada entre 1683 et 1760» dans lequel livre nous retrouvons également un index des noms de tous les 889 officiers de la Marine qui ont servi au Canada pendant cette période.   Cette recherche est une invitation à enrichir nos connaissancesEn 2009 dans «1691 - La Bataille de La Prairie» les auteurs affirmaient (p.131): «Nous savons également peu de choses sur les miliciens et sur les compagnies Franches de la Marine engagés dans ces combats». sur la présence et le nombre exacte d'officiers des compagnies franches de la Marine au Canada lors de la guerre Franco-Iroquoise et surtout au moment de la grande opération militaire qui eut lieu durant l'été de l'année 1691.   L’analyse rétrospective de cet index nous permet de savoir avec certitude qu'il y avait 168 officiers de la Marine présent au Canada en 1691. Le décompte des grades est le suivant: 30 capitaines, 16 capitaines réformés, 35 lieutenants, 27 lieutenants réformés, 35 enseignes, 9 enseignes réformés ainsi que 16 cadets. De ces 168 officiers de la Marine, 115 sont d'origine française et 53 sont canadiens.Ce total de 168 officiers de la Marine est exactement le double de l'estimé établi par René Chartrand dans: Le Patrimoine Militaire Canadien, Tome I, 1000 – 1754, Montréal, Art Global,1993, page 111.   Donc, un total de 168 officiers pour seulement 28 compagnies présentes dans la colonie, soit 6 officiers par compagnie. Si nous excluons de ce nombre les officiers d'État-Major et de la garde personnelle des trois gouverneurs présents en Nouvelle-France; soit à Québec, Trois-Rivières et Montréal, il restait environ 5 officiers pour chaque compagnie. Il est important de souligner que cette situation de surplus d'effectifs militaires avec expérience de combat représentait un très grand avantage en temps de guerre. Une compagnie de la Marine était normalement composée d’un maximum de cinquante hommes incluant un capitaine, un lieutenant ainsi qu’un enseigne. En 1691, suite à plusieurs années de petite guerre, il ne restait au Canada que plus ou  moins 1100 soldats de la Marine en plus de leurs  officiers, soit des formations réduites à un nombre  de 42 à 43 hommes en moyenne par compagnie.   Louis-Hector de Callières, le gouverneur militaire de Montréal, ainsi que le baron de LaHontan nous confirmaient qu'il y avait 15 compagnies à La Prairie le matin du 10 août 1691 et donc de conclure qu'il y avait aussi 75 à 80 officiers présents. Suite au départ du bataillon du commandant de Valrennes, pour se rendre au fort Chambly, il restait toujours 11 compagnies à La Prairie avec environ 55 à 60 officiers.   Tôt le matin du 11 août, après l'escarmouche qui eut lieu devant le fort La Prairie, c'est bien le feu et les nombreuses embuscades de l'ennemi le long du sentier menant vers le fort Chambly qui expliqueraient la poursuite inefficace de la part de l'armée française. En effet Pieter Schuyler, le commandant des envahisseurs newyorkais, avait donné ordre à son arrière-garde de mettre le feu dans les champs de blé de La Prairie «burning their corne and hay» et tout au long du sentier lors de la retraite de son armée. Cette action eut l'avantage d'empêcher l'anéantissement complet de son armée newyorkaise par les troupes françaises qui, elles, tentaient d'appliquer la stratégie militaire énoncée par Callières, à savoir, «mettre l'ennemi entre deux afin qu'ils ne nous eschapassent pas».   Une fois arrivé à la traverse de la petite rivière Mont-Royal (l’Acadie) «à mi-chemin» entre les deux forts de La Prairie et de Chambly, Schuyler affirmait dans son Journal qu'il faisait face à un bataillon composé d'environ 300 soldats français ainsi qu'une quarantaine de leurs alliés. Cette troupe composée de 6 compagnies de la Marine et d'une compagnie de miliciens canadiens avait environ 35 à 40 officiers à sa têteLes six compagnies de la Marine avaient pour capitaines plusieurs hommes ayant combattus en Europe dans la grande armée du Général Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Il s'agit des capitaines, Philippe Clément sieur du Vuault et de Valrennes, 47 ans; monsieur le Marquis Antoine de Crisafi-Grimaldi, 39 ans; son jeune frère, le Chevalier de Malte monsieur Thomas de Crisafi-Grimaldi, 25 ans; monsieur Nicolas Daneau de Muy, 40 ans; monsieur Claude Guillouet d'Orvilliers, 33 ans; monsieur le capitaine et Major des troupes Joseph de Monic, 35 ans. Se rajoutant à ceux-ci, le jeune capitaine de la milice de Montréal le sieur Vincent LeBer du Chesne, âgé de 24 ans.. De ces chiffres il faut retenir a posteriori que la mort de 3 ou 4 jeunes officiers et de quelques soldats lors des durs combats qui ont suivi ne pouvait être considérée comme une lourde perte militaire pour les forces françaises.   Par contre, dans une lettre écrite 3 jours après la bataille, le gouverneur Frontenac nous résume les faits au sujet de la victoire française et des lourdes pertes de l'ennemi: «après un combat qui dura près d'une heure et demie…le Sieur de Valrennes les fit plier et les mit entièrement en déroute, leur ayant tué plus de six-vingt (120) hommes sur la place parmi lesquels il y avait cinq ou six de leurs principaux chefs tant Anglais que SauvagesSelon Charles de Monseignat, premier secrétaire de Frontenac, sur le champ de bataille le grand Sachem du nom de « Onnonragewas » avait été une des nombreuses victimes du côté des envahisseurs. Également connu sous le nom de «Janetje» par les Hollandais et de «Lawrence» par les Anglais, Onnonragewas avait été qualifié de «bel entremetteur» ou fourbe par les Français car il avait passé l’automne et l’hiver précédents à Montréal, à négocier pour la paix avec le gouverneur Callières. Il avait quitté Montréal au printemps 1691 ayant pris l’engagement d’y revenir avec les membres de sa famille et de son clan pour s’établir au «Sault» avec les Agniers chrétiens. En fait, comme Callières s’en doutait, Onnonragewas n’était là qu’afin de mieux espionner pour le compte de ses alliés et fournisseurs d’Albany. , blessé un bien plus grand nombre, pris leurs drapeaux et fait quelques prisonniers ».   Lors de ces événements Monsieur le comte de Frontenac était aux Trois-Rivières avec son État-Major ainsi que le commandant des troupes de la Marine en Nouvelle-France, le colonel Philippe Rigaud de Vaudreuil. Et, suite aux rapports qu'on lui fit, il nous confirmait également dans sa lettre du 14 août les pertes françaises pour toute cette journée: «Nous y avons perdu, de notre côté, 7 ou 8 officiers des plus braves et trente ou quarante soldats et habitants sans quelques blessés». Rétrospectivement, il serait illogique de croire, comme l'ont fait plusieurs historiens canadiens, que la perte de 4 des 55 à 60 officiersLes quatre officiers décédés suite aux affrontements malheureux du 11 août, 1691 devant le fort La Prairie sont: le capitaine Pierre d’Escayracde l’Autheur et de Reau, 24 ans; le capitaine réformé le sieur d’Hosta, 29 ans; le lieutenant réformé le sieur Domergue de Saint-Médard, 28 ans; et enfin le dénommé «Saint-Cirque» qui est plutôt le capitaine Jean-Louis Jadon de Cirgues et de Malmort âgé de 43 ans. présents au fort La Prairie le matin du 11 août 1691 avait été catastrophique pour l'armée française. La même conclusion s'imposerait pour la perte des 4 officiersLes quatre officiers décédés suite à la grande bataille du 11 août, 1691 à «mi-chemin» entre le fort Chambly et La Prairie sont:le lieutenant réformé Maurice Le Varlet de Saint-Maurice, 26 ans; le cadet Jean-Baptiste Denys de La Bruyère, 22 ans (filleul du comte de Frontenac); le lieutenant de la compagnie de Valrennes, Monsieur Antoine d’Aubusson du Verger-Dumas-Dupuys, 27 ans (beau-frère de Madeleine de Verchères); ainsi que le capitaine de la milice de Montréal, le sieur Vincent LeBer du Chesneâgé de 24 ans (frère de Jeanne LeBer, première recluse d’Amérique du Nord). sur un total de 35 à 40 officiers présents lors de la grande bataille qui suivi à «mi-chemin entre les deux forts».   Monsieur de Callières, le grand stratège de cette opération d'encerclement de l'ennemiLe roi Louis XIV avait créé au mois d’avril 1693 «l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis» dans le but de récompenser les officiers les plus valeureux de son royaume. En Nouvelle-France, dès l’automne de cette année 1693, le premier sujet du roi à recevoir ce grand honneur a été nul autre que Louis-Hector de Callières. Ceci, afin de souligner sa contribution stratégique, facteur clé de la victoire décisive des troupes françaises lors des opérations militaires dans la seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine, le 11 août 1691., avait encore à sa disposition un très grand nombre d'officiers aguerris ayant l’expérience de combat sur les champs de batailles européens, capables d'assumer le commandement des troupes et de les mener à la victoire … tel que nous le confirment ces nouvelles recherches sous la direction de Marcel Fournier.   NB: Kahnawake, le grand village du «Sault» récemment palissadé par les alliés Agniers était situé à 6 km au nord-ouest du fort de La Prairie. Suite à la mort tragique du Grand Agnier «Togouirout » en 1690 ce village fut par la suite, en 1691, commandé par «Tatakwiséré » le plus grand de ses capitaines de guerre. Afin d'en assurer la sécurité et surtout pour empêcher le va-et-vient d'espions ou de certains Agniers sympathiques aux Mohawks, M. de Callières y avait posté une demi-compagnie de soldats avec de jeunes officiers canadiens de la Marine. Cette troupe était commandée par le lieutenant Nicolas d'Ailleboust de Manthet (28 ans) qui, accompagné de ces mêmes Agniers, avait aussi commandé l'expédition punitive de l'année précédente sur Schenectady, N.Y. L'enseigne Augustin Le Gardeur de Repentigny (28 ans), cousin de Nicolas, était également présent en plus d'un autre enseigne de la région de Montréal, Zacharie Robutel de LaNoue (26 ans).   Jean-François Lozier - Université d'Ottawa: Flesh Reborn … The Saint-Lawrence Valley Mission Settlements through the Seventeenth Century. - McGill-Queen's University Press -2018  ...

    Mille fois merci !

    Le bulletin Au jour le jour a, depuis sa naissance, toujours été pour notre organisme un instrument incontournable de diffusion.

     

    Avec le temps, cette publication s’est également imposée comme un dénominateur commun ralliant tous les membres de la SHLM.

     

    De facture modeste et imprimé en noir et blanc durant plus de 15 ans, notre bulletin a connu un nouvel essor en octobre 2008 avec la contribution de M. François-Bernard Tremblay, un infographiste professionnel.

     

    Président de l’entreprise Bonmelon depuis 2006, celui qui se définit comme un designer graphiste, allait durant près de 11 ans assurer bénévolement la mise en page couleur de pas moins de 105 numéros du Au jour le jour. Ce travail représente un apport inesti-mable.

     

    De plus en plus accaparé par l’essor de son entreprise de communication, François-Bernard se voit maintenant obligé de passer la main. Pour tout ce travail de l’ombre, nous lui disons mille fois merci.

     

    Stéphane Tremblay et Gaétan Bourdages

    Le bulletin Au jour le jour a, depuis sa naissance, toujours été pour notre organisme un instrument incontournable de diffusion.   Avec le temps, cette publication s’est également imposée comme un dénominateur commun ralliant tous les membres de la SHLM.   De facture modeste et imprimé en noir et blanc durant plus de 15 ans, notre bulletin a connu un nouvel essor en octobre 2008 avec la contribution de M. François-Bernard Tremblay, un infographiste professionnel.   Président de l’entreprise Bonmelon depuis 2006, celui qui se définit comme un designer graphiste, allait durant près de 11 ans assurer bénévolement la mise en page couleur de pas moins de 105 numéros du Au jour le jour. Ce travail représente un apport inesti-mable.   De plus en plus accaparé par l’essor de son entreprise de communication, François-Bernard se voit maintenant obligé de passer la main. Pour tout ce travail de l’ombre, nous lui disons mille fois merci.   Stéphane Tremblay et Gaétan Bourdages...

    Brunch annuel de la SHLM

    Le 10 février dernier avait lieu le brunch annuel de la SHLM. Près de 60 personnes se sont déplacées pour l’occasion. Nous avons eu l’honneur de recevoir Monsieur Jean-Claude Poissant, député de la circonscription fédérale de La Prairie, Monsieur Robert Clermont, président du conseil d’administration de Desjardins Caisse La Prairie et Monsieur Donat Serres, maire de La Prairie, qui était accompagné de tous les membres du conseil municipal. Également présente, Madame Anne-Marie Charuest, vice-présidente de la Fédération Histoire Québec. Pendant le repas, les membres et les amis de la SHLM ont pu fraterniser et échanger sur les différents projets en cours pour l’année 2019. À la fin de l’événement, la SHLM a remis le prix du bénévole de l’année. Pour l’année 2018, ce prix a été attribué à Madame Lina Chopin, pour son implication en généalogie ainsi que pour son leadership au sein du comité de paléo-graphie de la SHLM. Toutes nos félicitations et remerciements à Madame Chopin pour l’obtention de ce prix.

    Le 10 février dernier avait lieu le brunch annuel de la SHLM. Près de 60 personnes se sont déplacées pour l’occasion. Nous avons eu l’honneur de recevoir Monsieur Jean-Claude Poissant, député de la circonscription fédérale de La Prairie, Monsieur Robert Clermont, président du conseil d’administration de Desjardins Caisse La Prairie et Monsieur Donat Serres, maire de La Prairie, qui était accompagné de tous les membres du conseil municipal. Également présente, Madame Anne-Marie Charuest, vice-présidente de la Fédération Histoire Québec. Pendant le repas, les membres et les amis de la SHLM ont pu fraterniser et échanger sur les différents projets en cours pour l’année 2019. À la fin de l’événement, la SHLM a remis le prix du bénévole de l’année. Pour l’année 2018, ce prix a été attribué à Madame Lina Chopin, pour son implication en généalogie ainsi que pour son leadership au sein du comité de paléo-graphie de la SHLM. Toutes nos félicitations et remerciements à Madame Chopin pour l’obtention de ce prix....

    Conférence: La Première Guerre mondiale illustrée par les timbres

    Robert Poupard se rappelle des vieux qui parlaient de la Grande Guerre, des Flandres, de la Somme, de Verdun, de Salonique. Il se souvient des 36 noms lus sur le monument aux morts de son village chaque 11 novembre.  Alors c’est en souvenir de ces anciens combattants et de tous ceux qui ne sont pas revenus de cette guerre qu’il propose cette conférence. Il fera connaître les causes de ce conflit, l’engrenage des alliances qui l’a rendu mondial, le carnage des champs de batailles et la paix bancale qui engendrera un autre conflit encore plus terrible.  L’exposé, d’une durée de deux heures, sera illustré par près de 500 timbres des pays belligérants, surtout les vainqueurs, qui ont utilisé la philatélie pour glorifier leurs faits d’armes ou pour adresser des messages aux populations.

     

    Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont habituellement lieu à l’étage du 247, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393.

    Robert Poupard se rappelle des vieux qui parlaient de la Grande Guerre, des Flandres, de la Somme, de Verdun, de Salonique. Il se souvient des 36 noms lus sur le monument aux morts de son village chaque 11 novembre.  Alors c’est en souvenir de ces anciens combattants et de tous ceux qui ne sont pas revenus de cette guerre qu’il propose cette conférence. Il fera connaître les causes de ce conflit, l’engrenage des alliances qui l’a rendu mondial, le carnage des champs de batailles et la paix bancale qui engendrera un autre conflit encore plus terrible.  L’exposé, d’une durée de deux heures, sera illustré par près de 500 timbres des pays belligérants, surtout les vainqueurs, qui ont utilisé la philatélie pour glorifier leurs faits d’armes ou pour adresser des messages aux populations.   Les conférences de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine ont habituellement lieu à l’étage du 247, rue Sainte-Marie à La Prairie. Elles débutent à 19 h 30. Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non-membres. Renseignements au 450-659-1393....

    Une cérémonie singulière

    Avant l’arrivée de protestants à La Prairie dans le premier tiers du 19e siècle, la population locale ignorait tout des rites des autres communautés religieuses. Aussi, quel ne fut pas l’étonnement des villageois en assistant avec curiosité à ce baptême protestant par immersion.

     

    « Je suis étranger et j’arrivai lundi dernier à Laprairie pour être témoin du spectacle le plus extraordinaire que j’aie vu de ma vie : parvenu près d’un vieux moulin à ventCe moulin à vent était situé au sud-ouest du village près de la rue Saint-Henri et à proximité du fleuve. Il fut détruit lors du grand feu d’août 1846. aujourd’hui tombant en ruines j’aperçus un  rassemblement de cinq à six cent personnes, occupées à considérer une scène dont le théâtre était la rivière, curieux de savoir le motif de cette réunion, je fis arrêter ma voiture et je m’approchai autant que je pus pour prendre ma part du spectacle. J’aperçus d’abord trois jeunes filles habillées de blanc, une femme habillée en noir et deux hommes vêtus de même couleur, à la façon des condamnés. Ignorant entièrement les usages du pays, je fus sur le point de me retirer, parce que je crus un instant, à voir le costume de ces cinq personnes et l’air austère du personnage qui les précédait dans leur marche aquatique, je crus, dis-je, que la coutume du Canada était de noyer les criminels et que nous allions avoir cette scène d’horreur sous les yeux. Je fus bientôt rassuré par un de mes voisins, qui m’informa poliment qu’il s’agissait au contraire de rendre une nouvelle vie spirituelle aux cinq personnes en question et que ceux que j’avais d’abord pris pour des criminels étaient de pieux néophites de je ne me souviens plus quelle religion et qu’on allait leur administrer le baptême, à l’aide d’un bain froid. Je m’arrêtai quelques instans pour voir la fin de cette bizarre cérémonie et vis bientôt le berger de ce singulier troupeau, saisir chacune de ses brebis par la tête et la plonger sous l’eau malgré le frisson et la répugnance involontaire et visible de ses ouailles. On les vit ensuite sortir de l’eau, les femmes avec leurs légers vêtements de mousseline collés sur le corps et tous annonçant le froid qu’ils éprouvaient par le claquement de leurs dents. »

     

    Paru dans L’Impartial du 7 mai 1835, no 24

     

    Le témoin de cette cérémonie s’interroge par la suite sur la pertinence de plonger les baptisés dans une eau encore froide à cette période de l’année. Il se demande également pourquoi faire cette cérémonie en public dans un village où les usages sont si contraires à cette façon de procéder. 

    Avant l’arrivée de protestants à La Prairie dans le premier tiers du 19e siècle, la population locale ignorait tout des rites des autres communautés religieuses. Aussi, quel ne fut pas l’étonnement des villageois en assistant avec curiosité à ce baptême protestant par immersion.   « Je suis étranger et j’arrivai lundi dernier à Laprairie pour être témoin du spectacle le plus extraordinaire que j’aie vu de ma vie : parvenu près d’un vieux moulin à ventCe moulin à vent était situé au sud-ouest du village près de la rue Saint-Henri et à proximité du fleuve. Il fut détruit lors du grand feu d’août 1846. aujourd’hui tombant en ruines j’aperçus un  rassemblement de cinq à six cent personnes, occupées à considérer une scène dont le théâtre était la rivière, curieux de savoir le motif de cette réunion, je fis arrêter ma voiture et je m’approchai autant que je pus pour prendre ma part du spectacle. J’aperçus d’abord trois jeunes filles habillées de blanc, une femme habillée en noir et deux hommes vêtus de même couleur, à la façon des condamnés. Ignorant entièrement les usages du pays, je fus sur le point de me retirer, parce que je crus un instant, à voir le costume de ces cinq personnes et l’air austère du personnage qui les précédait dans leur marche aquatique, je crus, dis-je, que la coutume du Canada était de noyer les criminels et que nous allions avoir cette scène d’horreur sous les yeux. Je fus bientôt rassuré par un de mes voisins, qui m’informa poliment qu’il s’agissait au contraire de rendre une nouvelle vie spirituelle aux cinq personnes en question et que ceux que j’avais d’abord pris pour des criminels étaient de pieux néophites de je ne me souviens plus quelle religion et qu’on allait leur administrer le baptême, à l’aide d’un bain froid. Je m’arrêtai quelques instans pour voir la fin de cette bizarre cérémonie et vis bientôt le berger de ce singulier troupeau, saisir chacune de ses brebis par la tête et la plonger sous l’eau malgré le frisson et la répugnance involontaire et visible de ses ouailles. On les vit ensuite sortir de l’eau, les femmes avec leurs légers vêtements de mousseline collés sur le corps et tous annonçant le froid qu’ils éprouvaient par le claquement de leurs dents. »   Paru dans L’Impartial du 7 mai 1835, no 24   Le témoin de cette cérémonie s’interroge par la suite sur la pertinence de plonger les baptisés dans une eau encore froide à cette période de l’année. Il se demande également pourquoi faire cette cérémonie en public dans un village où les usages sont si contraires à cette façon de procéder. ...

    Un bureau de poste conservateur

    Le 16 avril 1888, sous l’instigation du maire Thomas-Auguste Brisson, orga-nisateur d’élections pour le parti conservateur, le conseil municipal adopte une résolution à l’effet d’offrir au ministre des Travaux publics du Canada un terrain situé au centre du village afin d’y construire un bureau de poste. En février 1889, afin de libérer le terrain désigné (aujourd’hui le 114, rue Saint-Georges), les élus municipaux avaient voté un autre règlement, lequel abolissait le marché à bois qui s’y trouvait, jugé alors non nécessaire. Or, il fallut deux ans pour régler le litige soulevé par la cession du terrain évalué à 6,000 $.

     

    De plus, le gouvernement conservateur ayant décidé d’accorder 16 000 $ pour la construction de l’édifice, l’affaire donna lieu à un âpre débat en chambre alors qu’au milieu de l’année 1892, le soubassement est terminé et qu’on est à élever le premier étage.

     

    En chambre, le libéral Richard Cartwright oppose au ministre des Travaux publics Aldric Ouimet, qu’il en coûtera annuellement 1 400 $ pour le salaire du directeur, le combustible, l’éclairage, le gardien et les intérêts sur la somme engloutie alors que ce bureau de poste ne rapporte que 433 $ par année. « Je ne vois pas l’ombre d’une excuse pour cette dépense, sauf que c’est une offre de corruption délibérée faite aux électeurs de Laprairie […] »

     

    Le conservateur Ouimet riposte qu’il y a déjà trois ans (sous le gouvernement de Macdonald) que ces crédits ont été votés pour construire un édifice public à La Prairie. Julius Scriver, alors représentant libéral du comté d’Huntingdon, qui prétend bien connaître La Prairie, en remet : « […] j’ose dire que jamais le gouvernement, non plus que n’importe quel gouvernement n’a fait une dépense moins justifiable. […] Le village n’est pas considérable, il ne compte que 1,200 habitants, et, d’après ce que j’en connais, il rétrograde plutôt qu’il ne progresse. Son chiffre de population n’a pas augmenté depuis des années. La seule raison d’être que je puisse trouver à cette entreprise, c’est que le comté de Laprairie est un comté très divisé au point de vue politique et que, lorsque ces travaux ont été décidés, il était important de mettre en jeu une certaine influence auprès des électeurs, influence que le gouvernement a exercée au moyen de la construction de ce bureau de poste. »

     

    Et Wilfrid Laurier d’ajouter que « l’honorable a donné la véritable raison de la construction de cet édifice. Il a été entrepris afin de gagner le comté au gouvernement. »

     

    Malgré les objections de l’opposition libérale, le bureau de poste a été achevé à la fin de 1892. Il servit à la poste jusqu’en 1954. Après avoir été inoccupée durant plusieurs années, suite à d’importantes rénovations, la bâtisse de pierres bosselées abrite de nos jours des bureaux de professionnels.

    Le 16 avril 1888, sous l’instigation du maire Thomas-Auguste Brisson, orga-nisateur d’élections pour le parti conservateur, le conseil municipal adopte une résolution à l’effet d’offrir au ministre des Travaux publics du Canada un terrain situé au centre du village afin d’y construire un bureau de poste. En février 1889, afin de libérer le terrain désigné (aujourd’hui le 114, rue Saint-Georges), les élus municipaux avaient voté un autre règlement, lequel abolissait le marché à bois qui s’y trouvait, jugé alors non nécessaire. Or, il fallut deux ans pour régler le litige soulevé par la cession du terrain évalué à 6,000 $.   De plus, le gouvernement conservateur ayant décidé d’accorder 16 000 $ pour la construction de l’édifice, l’affaire donna lieu à un âpre débat en chambre alors qu’au milieu de l’année 1892, le soubassement est terminé et qu’on est à élever le premier étage.   En chambre, le libéral Richard Cartwright oppose au ministre des Travaux publics Aldric Ouimet, qu’il en coûtera annuellement 1 400 $ pour le salaire du directeur, le combustible, l’éclairage, le gardien et les intérêts sur la somme engloutie alors que ce bureau de poste ne rapporte que 433 $ par année. « Je ne vois pas l’ombre d’une excuse pour cette dépense, sauf que c’est une offre de corruption délibérée faite aux électeurs de Laprairie […] »   Le conservateur Ouimet riposte qu’il y a déjà trois ans (sous le gouvernement de Macdonald) que ces crédits ont été votés pour construire un édifice public à La Prairie. Julius Scriver, alors représentant libéral du comté d’Huntingdon, qui prétend bien connaître La Prairie, en remet : « […] j’ose dire que jamais le gouvernement, non plus que n’importe quel gouvernement n’a fait une dépense moins justifiable. […] Le village n’est pas considérable, il ne compte que 1,200 habitants, et, d’après ce que j’en connais, il rétrograde plutôt qu’il ne progresse. Son chiffre de population n’a pas augmenté depuis des années. La seule raison d’être que je puisse trouver à cette entreprise, c’est que le comté de Laprairie est un comté très divisé au point de vue politique et que, lorsque ces travaux ont été décidés, il était important de mettre en jeu une certaine influence auprès des électeurs, influence que le gouvernement a exercée au moyen de la construction de ce bureau de poste. »   Et Wilfrid Laurier d’ajouter que « l’honorable a donné la véritable raison de la construction de cet édifice. Il a été entrepris afin de gagner le comté au gouvernement. »   Malgré les objections de l’opposition libérale, le bureau de poste a été achevé à la fin de 1892. Il servit à la poste jusqu’en 1954. Après avoir été inoccupée durant plusieurs années, suite à d’importantes rénovations, la bâtisse de pierres bosselées abrite de nos jours des bureaux de professionnels....

    Leçons privées – À qui la chance ?

    « Attention !!! Monsieur N.D.J. JAUMENNE, ayant résigné la place d’Instituteur qui lui avait été conférée par Messieurs les Syndics du premier Arrondissement d’Ecole du district de Laprairie a l’honneur d’informer les pères de familles qu’il donnera chez lui, ou dans le Village, des leçons de Grammaire et d’Orthographe Française aux jeunes gens qui désireraient se perfectionner dans l’etude de cette langue. Il pourra également enseigner la Geographie et l’Arithmetique aux personnes qui desireront.

     

    Le prix de ses leçons sera modéré et proportionné au nombre de jeunes gens qui se réuniront. »  

     

    Paru dans L’Impartial, le jeudi 26 décembre 1834

    « Attention !!! Monsieur N.D.J. JAUMENNE, ayant résigné la place d’Instituteur qui lui avait été conférée par Messieurs les Syndics du premier Arrondissement d’Ecole du district de Laprairie a l’honneur d’informer les pères de familles qu’il donnera chez lui, ou dans le Village, des leçons de Grammaire et d’Orthographe Française aux jeunes gens qui désireraient se perfectionner dans l’etude de cette langue. Il pourra également enseigner la Geographie et l’Arithmetique aux personnes qui desireront.   Le prix de ses leçons sera modéré et proportionné au nombre de jeunes gens qui se réuniront. »     Paru dans L’Impartial, le jeudi 26 décembre 1834...

    Règlement d’hiver

    Extrait du règlement no 35 adopté le 13 juin 1889 dans le but de réduire les dépenses de la municipalité : article IV.

     

    « Toutes les fois que, durant la saison d’hiver, la neige ou la glace se sera accumulée sur aucun des  trottoirs de la dite municipalité ou aucune partie d’iceux, il sera du devoir du propriétaire ou de l’occupant, ou de la personne ayant la charge ou le soin de ces trottoirs, de tailler ou enlever la dite neige ou glace jusqu’à ce qu’elle soit à pas plus de six pouces au-dessus de la surface des dits trottoirs, et de manière qu’elle soit à un niveau uniforme avec la propriété voisine. »

    Extrait du règlement no 35 adopté le 13 juin 1889 dans le but de réduire les dépenses de la municipalité : article IV.   « Toutes les fois que, durant la saison d’hiver, la neige ou la glace se sera accumulée sur aucun des  trottoirs de la dite municipalité ou aucune partie d’iceux, il sera du devoir du propriétaire ou de l’occupant, ou de la personne ayant la charge ou le soin de ces trottoirs, de tailler ou enlever la dite neige ou glace jusqu’à ce qu’elle soit à pas plus de six pouces au-dessus de la surface des dits trottoirs, et de manière qu’elle soit à un niveau uniforme avec la propriété voisine. »...

    Charivaris – Suite

    Selon le journal d’Hyacinthe Sylvestre, marchand général à La Prairie dans la seconde moitié du 19e siècle, il y aurait eu deux nouveaux charivaris au village, longtemps après ceux dont il a été question, dans notre article paru dans le numéro de janvier dernier de ce bulletin.

     

    Le 27 janvier 1873, en soirée, un vacarme alerte les habitants du village. Le charivari qui s’anime s’adresse aux époux Amable Dosithé Robert et Odile Monet qui se sont unis le 7 janvier précédent. La différence d’âge des nouveaux mariés, Dosithé a 28 ans alors qu’Odile n’en a que 18, et le fait que la jeune épouse soit mineure, justifient pleinement la réprimande de la foule. Il ne semble pas, qu’à cette occasion, la manifestation ait dépassé les limites acceptables pour l’époque.

     

    Le marchand général Hyacinthe Sylvestre signale qu’un second charivari, destiné à Henri Brossard, a eu lieu le 7 novembre 1887. Ce dernier était récemment devenu propriétaire d’un magasin général situé à l’angle des rues Saint-Joseph (Saint-Georges) et Saint-Ignace. Hélas, notre chroniqueur n’indique pas dans son journal personnel les raisons de ce nouveau tumulte.

     

    Grâce aux annuaires Lovell, on sait qu’Henri Brossard était commis, puis associé chez Lefebvre & Brossard, rue Sainte-Marie et qu’il loge à l’hôtel Montréal, situé sur le Vieux chemin de Saint-Jean (rue du Boulevard). L’acquisition de son propre commerce à l’angle des rues Saint-Georges (au numéro civique 102) et Saint-Ignace, ne justifie sans doute pas ce nouveau charivari. Quel en était donc le prétexte?

     

    Ce même Brossard sera élu maire de La Prairie du 25 janvier 1898 au 19 janvier 1905.

    Selon le journal d’Hyacinthe Sylvestre, marchand général à La Prairie dans la seconde moitié du 19e siècle, il y aurait eu deux nouveaux charivaris au village, longtemps après ceux dont il a été question, dans notre article paru dans le numéro de janvier dernier de ce bulletin.   Le 27 janvier 1873, en soirée, un vacarme alerte les habitants du village. Le charivari qui s’anime s’adresse aux époux Amable Dosithé Robert et Odile Monet qui se sont unis le 7 janvier précédent. La différence d’âge des nouveaux mariés, Dosithé a 28 ans alors qu’Odile n’en a que 18, et le fait que la jeune épouse soit mineure, justifient pleinement la réprimande de la foule. Il ne semble pas, qu’à cette occasion, la manifestation ait dépassé les limites acceptables pour l’époque.   Le marchand général Hyacinthe Sylvestre signale qu’un second charivari, destiné à Henri Brossard, a eu lieu le 7 novembre 1887. Ce dernier était récemment devenu propriétaire d’un magasin général situé à l’angle des rues Saint-Joseph (Saint-Georges) et Saint-Ignace. Hélas, notre chroniqueur n’indique pas dans son journal personnel les raisons de ce nouveau tumulte.   Grâce aux annuaires Lovell, on sait qu’Henri Brossard était commis, puis associé chez Lefebvre & Brossard, rue Sainte-Marie et qu’il loge à l’hôtel Montréal, situé sur le Vieux chemin de Saint-Jean (rue du Boulevard). L’acquisition de son propre commerce à l’angle des rues Saint-Georges (au numéro civique 102) et Saint-Ignace, ne justifie sans doute pas ce nouveau charivari. Quel en était donc le prétexte?   Ce même Brossard sera élu maire de La Prairie du 25 janvier 1898 au 19 janvier 1905....

    L’instrument de la paix

    L’instrument de paix ou baiser de paix, est une pièce d’orfèvrerie de petite taille (environ 10 cm X 7 cm) liée à la liturgie catholique. Fait d’un matériau noble, souvent en argent, il adopte la forme d’une plaquette rectangulaire cintrée dans sa partie supérieure. L’endos est doté d’une poignée verticale facilitant sa manipulation, alors que sa face représente le plus souvent une image divine. L’illustration ci-jointe montre un baiser de paix orné d’une forme inusitée, la fleur de lys.

     

    En conformité avec les prescriptions du Rituel de Québec, il existait ici, au 18e siècle, durant la messe dominicale, une pratique qui s’est maintenue durant plusieurs décennies. Pendant que, selon le cérémonial de la messe, l’on chantait l’offertoire, et juste avant la distribution du Pain-béni, « Le Célébrant l’ayant lû en son particulier, descend au bas des degrez de l’Autel, & ayant fait une génuflexion avec le Diacre & le Soudiacre, ils avancent tous trois vers le balustre, le Diacre se mettant à sa droite, luy met à la main l’instrument de la paix. Chacun doit venir à son rang, le Seigneur [à La Prairie ce sont les Jésuites qui sont les seigneurs] le premier devant tous les autres, les hommes & les garçons avant les femmes & les filles [à cette époque, valait mieux être un homme]; ce qui doit se faire avec beaucoup de modestie & de retenuë. Ils baisent l’instrument de la paix pour marquer la réconciliation véritable qu’ils ont faite avec Dieu & le prochain, pour s’acquitter du commandement de notre Seigneur dans l’Évangile. On doit y venir par le pur motif d’une piété intérieure, avec charité, & avec une joye spirituelle, & un désir sincère d’honorer Dieu. »

    Il est clair que ce rituel, si important pour nos ancêtres, est aujourd’hui dépourvu de sens. À l’époque actuelle, notre quête illusoire de la paix dans le monde, se heurte à de perpétuels conflits. Comment renouer avec l’esprit de dialogue et de coopération? Il faudrait bien davantage que de poser les lèvres sur une petite plaque de métal.

    L’instrument de paix ou baiser de paix, est une pièce d’orfèvrerie de petite taille (environ 10 cm X 7 cm) liée à la liturgie catholique. Fait d’un matériau noble, souvent en argent, il adopte la forme d’une plaquette rectangulaire cintrée dans sa partie supérieure. L’endos est doté d’une poignée verticale facilitant sa manipulation, alors que sa face représente le plus souvent une image divine. L’illustration ci-jointe montre un baiser de paix orné d’une forme inusitée, la fleur de lys.   En conformité avec les prescriptions du Rituel de Québec, il existait ici, au 18e siècle, durant la messe dominicale, une pratique qui s’est maintenue durant plusieurs décennies. Pendant que, selon le cérémonial de la messe, l’on chantait l’offertoire, et juste avant la distribution du Pain-béni, « Le Célébrant l’ayant lû en son particulier, descend au bas des degrez de l’Autel, & ayant fait une génuflexion avec le Diacre & le Soudiacre, ils avancent tous trois vers le balustre, le Diacre se mettant à sa droite, luy met à la main l’instrument de la paix. Chacun doit venir à son rang, le Seigneur [à La Prairie ce sont les Jésuites qui sont les seigneurs] le premier devant tous les autres, les hommes & les garçons avant les femmes & les filles [à cette époque, valait mieux être un homme]; ce qui doit se faire avec beaucoup de modestie & de retenuë. Ils baisent l’instrument de la paix pour marquer la réconciliation véritable qu’ils ont faite avec Dieu & le prochain, pour s’acquitter du commandement de notre Seigneur dans l’Évangile. On doit y venir par le pur motif d’une piété intérieure, avec charité, & avec une joye spirituelle, & un désir sincère d’honorer Dieu. » Il est clair que ce rituel, si important pour nos ancêtres, est aujourd’hui dépourvu de sens. À l’époque actuelle, notre quête illusoire de la paix dans le monde, se heurte à de perpétuels conflits. Comment renouer avec l’esprit de dialogue et de coopération? Il faudrait bien davantage que de poser les lèvres sur une petite plaque de métal....