Sélection d'une édition

    Des nouvelles de nos deux fédérations

    Afin d’obtenir tout le support nécessaire à l’accomplissement de sa mission, la SHLM est membre de deux fédérations : la Fédération Histoire Québec (FHQ) et la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG). Le mois dernier, nos deux fédérations ont tenu leur assemblée générale annuelle en mode virtuel. La SHLM a participé aux deux réunions et elle était représentée par Mme Caroline Laberge (directrice générale) et M. Stéphane Tremblay (président).

    Des élections étaient prévues dans les deux assemblées. À la suite de la tenue de ces élections, il y a eu un changement au niveau de la présidence des deux organismes. La FHQ sera dorénavant présidée par M. Jean-Louis Vallée (Société d’histoire de Sillery) et c’est Mme Jeanne Maltais (Société de généalogie de Québec) qui assumera la présidence de la FQSG. La SHLM félicite et remercie MM. Richard Bégin (FHQ) et Daniel Rose (FQSG), les présidents sortants, pour leur implication dans le domaine de l’histoire et de la généalogie.

    L’an prochain, les deux fédérations ont l’intention d’organiser un congrès en mode présentiel (en mai 2022 pour la FHQ et en octobre 2022 pour la FQSG).

    Je profite de l’occasion pour souhaiter un bon été à tous.

    Stéphane Tremblay
    Président de la SHLM

     

    Afin d’obtenir tout le support nécessaire à l’accomplissement de sa mission, la SHLM est membre de deux fédérations : la Fédération Histoire Québec (FHQ) et la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG). Le mois dernier, nos deux fédérations ont tenu leur assemblée générale annuelle en mode virtuel. La SHLM a participé aux deux réunions et elle était représentée par Mme Caroline Laberge (directrice générale) et M. Stéphane Tremblay (président). Des élections étaient prévues dans les deux assemblées. À la suite de la tenue de ces élections, il y a eu un changement au niveau de la présidence des deux organismes. La FHQ sera dorénavant présidée par M. Jean-Louis Vallée (Société d’histoire de Sillery) et c’est Mme Jeanne Maltais (Société de généalogie de Québec) qui assumera la présidence de la FQSG. La SHLM félicite et remercie MM. Richard Bégin (FHQ) et Daniel Rose (FQSG), les présidents sortants, pour leur implication dans le domaine de l’histoire et de la généalogie. L’an prochain, les deux fédérations ont l’intention d’organiser un congrès en mode présentiel (en mai 2022 pour la FHQ et en octobre 2022 pour la FQSG). Je profite de l’occasion pour souhaiter un bon été à tous. Stéphane Tremblay Président de la SHLM  ...

    Voies de circulation : quelques dates mémorables

    • 1920 : ouverture du boulevard de Salaberry
    • 1932 : ouverture du boulevard Taschereau jusqu’à La Prairie
    • 1963 : inauguration de l’autoroute A 15-R 132
    • 1966 : puisqu’en direction ouest, le seul accès à La Prairie à partir de l’autoroute 15, se situe à la hauteur de la rue Salaberry, le conseil municipal demande au ministère des Transports de construire un accès au Vieux La Prairie à la hauteur de la rue du Boulevard.
    • 1996 : ouverture du prolongement de l’autoroute 30 entre les autoroutes 10 et 15.
    • 2002 à 2004 : À cause des dangers d’y circuler durant les grands vents en hiver, le ministère des Transports du Québec (MTQ) déplace l’autoroute 15-132 vers le Vieux La Prairie et remplace l'asphalte par du béton strié. Aucune mesure d’atténuation du bruit n’est implantée.
    • 2004 : Construction près de la rue Saint-Henri d’une passerelle pour piétons et cyclistes permettant l’accès au fleuve. Cette passerelle remplace l’ancien tunnel piétonnier qui passait sous l’autoroute. Ce tunnel était situé dans l’axe de la rue Saint-Georges derrière l’ancienne Boulangerie Lussier.
    • 2009 : Suite à l’augmentation notable de la circulation sur la route 104 (chemin de Saint-Jean) en direction de Saint-Jean-sur-Richelieu, l’intersection du boulevard Taschereau et du chemin de Saint-Jean est réaménagée afin de permettre le virage à gauche sur deux voies.
    • 2011 : Aménagement d’un carrefour giratoire à l’intersection du boulevard Saint-José et de la rue Salaberry.
    • 2016 : Afin de rendre la circulation automobile plus sécuritaire, réaménagement, sans feux de circulation, de l’intersection du chemin de la Bataille et du chemin de Saint-Jean.

     

    1920 : ouverture du boulevard de Salaberry 1932 : ouverture du boulevard Taschereau jusqu’à La Prairie 1963 : inauguration de l’autoroute A 15-R 132 1966 : puisqu’en direction ouest, le seul accès à La Prairie à partir de l’autoroute 15, se situe à la hauteur de la rue Salaberry, le conseil municipal demande au ministère des Transports de construire un accès au Vieux La Prairie à la hauteur de la rue du Boulevard. 1996 : ouverture du prolongement de l’autoroute 30 entre les autoroutes 10 et 15. 2002 à 2004 : À cause des dangers d’y circuler durant les grands vents en hiver, le ministère des Transports du Québec (MTQ) déplace l’autoroute 15-132 vers le Vieux La Prairie et remplace l'asphalte par du béton strié. Aucune mesure d’atténuation du bruit n’est implantée. 2004 : Construction près de la rue Saint-Henri d’une passerelle pour piétons et cyclistes permettant l’accès au fleuve. Cette passerelle remplace l’ancien tunnel piétonnier qui passait sous l’autoroute. Ce tunnel était situé dans l’axe de la rue Saint-Georges derrière l’ancienne Boulangerie Lussier. 2009 : Suite à l’augmentation notable de la circulation sur la route 104 (chemin de Saint-Jean) en direction de Saint-Jean-sur-Richelieu, l’intersection du boulevard Taschereau et du chemin de Saint-Jean est réaménagée afin de permettre le virage à gauche sur deux voies. 2011 : Aménagement d’un carrefour giratoire à l’intersection du boulevard Saint-José et de la rue Salaberry. 2016 : Afin de rendre la circulation automobile plus sécuritaire, réaménagement, sans feux de circulation, de l’intersection du chemin de la Bataille et du chemin de Saint-Jean.  ...

    Les chemins de la guerre – partie 2 (suite 1)

    De la communication du village de la Prairie au fort St. Jean

      
    « Cette communication peut être considérée en deux parties. La première, comprise entre le village de la Prairie et l'entrée dans le bois, est de 2 grandes lieues (Longue d’environ 9,8 km, il s’agit sans doute de la partie établie par Robineau de Becancour en 1700)).  Le chemin y est tortueux et assujetti aux sinuosités de la rivière nommée vulgairement de la fourche (rivière Saint-Jacques), sur laquelle sont deux grands ponts en fort bon état;  d'ailleurs, il est traversé de 15 à 20  autres petits ponceaux, établis sur des fossés d'écoulement, mais en tout il est bon et praticable en tout temps.

    Son entretien est à la charge des habitants de ce village. Qu'à une lieue et demie (6,5 km) en avant du dit village, le chemin qui vient de Chambly y débouche sur la gauche. La seconde partie de trois lieues et demie (17 km) de longueur a été tracée sur 2 alignements tirés droit chacun jusqu'à la rivière Chambly (rivière Richelieu): le premier, percé dans une partie de bois, est traversé de 2 grands ponts établis, l'un à peu près dans son milieu, et l'autre, à son extrémité sur la rivière de Montréal (rivière l’Acadie);  ils sont brûlés aujourd'hui. On ne saurait apporter trop de diligence à leur rétablissement. […] Qu'on nomme savane un terrain mal spongieux et qui ne produit que de mauvais sapinages. Parvenu à l'extrémité de ce second alignement, le chemin prend sur la droite pendant une demie lieue (environ 2,5 km) et conduit tout le long de la rivière au fort Saint Jean. […]

    On observe que cette seconde partie de communication est totalement à la charge du Roy, et que, par la suite, à mesure que les établissements demanderont considération, l'on pourra redresser cette communication, en diriger l'alignement du clocher du village de la Prairie, droit sur le fort St.  Jean. » Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada, Québec, Institut canadien de Québec, 1888, 212 pages, pages 127 et 128

     Il semble qu’au cours de la guerre de 1756-1760, la situation ne se soit guère améliorée :

    Le 21 juin 1757 : « On a reconnu les endroits à faire camper d'ici à la Prairie le régiment de Languedoc, qui pourra fournir cent vingt travailleurs, qui, avec deux cent cinquante Canadiens, pourront accommoder provisionnellement le chemin de la Prairie à Saint-Jean, chemin aussi utile que nécessaire. Mais pour l'accommoder à demeure, il faudrait deux bataillons pendant deux mois, et […] » Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol. 10   page 218

    Le 23 juin 1758 : « Communication de Montréal à Saint-Jean, dans l’état présent, lente, difficile et dispendieuse; à examiner à la paix, s’il faudrait faire le chemin de la Prairie à Saint-Jean directement par les savanes, ou de la Prairie, ou en prenant plus bas, de Longueuil à Chambly, et de ce fort à Saint-Jean, par terre ou en accommodant la rivière; ou s’il ne serait pas plus avantageux, en cas que cela soit possible, de faire un canal de la Prairie ou de Longueuil à Saint-Jean.[…] »   Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol. 7  pages 377-378

    La dernière recommandation de l’ingénieur Franquet citée plus haut n’est sans doute pas étrangère au fait qu’en mai 1815, le Grand-Voyer Louis Chaussegros de Léry se rend à La Prairie afin de rencontrer plusieurs habitants qui demandent une modification du tracé du chemin de Saint-Jean.

    C’est qu’en 1815, le chemin de Saint-Jean part près du fleuve, passe par la rue actuelle du Boulevard, donc derrière l’église, et se dirige vers la rivière Saint-Jacques qu’il longe jusqu’au chemin de Fontarabie.

    Or, plusieurs se plaignent de ne pouvoir entrer au village, à deux périodes de l’année, à cause des inondations, soit au printemps et à l’automne. Leur requête vise donc à déplacer le chemin de sorte qu’il parte près du fleuve, en plein village, passe devant l’église et quitte le village en longeant la commune jusqu’au chemin de Fontarabie, soit grosso modo, son tracé actuel.

    Bien que plusieurs s’opposent au nouveau tracé proposé, le procès-verbal du Grand-Voyer précise le tracé du nouveau chemin, à partir du fleuve jusqu’au chemin de Fontarabie. Il ordonne l’abolition de l’ancien chemin, puis la construction d’un pont sur la rivière Saint-Jacques et celle de deux levées pour prévenir les inondations. Les informations sur le changement de 1815 sont tirées de l’article de Jean Joy intitulé « Le grand dérangement du chemin de Saint-Jean » paru dans le Au jour le jour de février 2008.  

    Depuis cette modification du tracé en 1815, hormis l’amélioration de la chaussée, le chemin de Saint-Jean a connu peu de modifications. De nos jours, la route 104 commence à l'intersection du boulevard Taschereau (route 134), empruntant le chemin de Saint-Jean. Cette section correspond à l'ancienne route 9B. Plus à l'est, elle passe à Saint-Jean-sur-Richelieu, où elle forme un chevauchement avec l'autoroute 35 (Autoroute de la Vallée-des-Forts).

    Des travaux sont entamés en 1964 afin d'ériger entre l'autoroute A15-R132 et Saint-Jean-sur-Richelieu une autoroute se substituant à l'itinéraire de la route 9B. Les travaux, inachevés, ne sont complétés que dans le secteur Saint-Luc. La portion en contournement de La Prairie est qualifiée, en 1984, de « projet révolu » par le ministère des Transports, qui opte finalement pour une amélioration de la route 104 dans l'emprise existante.

    Avec une importante augmentation de la population des villes riveraines (La Prairie, Saint-Philippe, Saint-Luc et Saint-Jean-sur-Richelieu), la route 104 (chemin de Saint-Jean) est devenue une voie de circulation très achalandée. Ceci explique pourquoi la municipalité de La Prairie réclame toujours l’élargissement à deux voies de cette route sur toute sa longueur.

    Ancienne route militaire, le chemin de Saint-Jean est de nos jours devenu une artère vitale pour une vaste population.

     

     

    De la communication du village de la Prairie au fort St. Jean    « Cette communication peut être considérée en deux parties. La première, comprise entre le village de la Prairie et l'entrée dans le bois, est de 2 grandes lieues (Longue d’environ 9,8 km, il s’agit sans doute de la partie établie par Robineau de Becancour en 1700)).  Le chemin y est tortueux et assujetti aux sinuosités de la rivière nommée vulgairement de la fourche (rivière Saint-Jacques), sur laquelle sont deux grands ponts en fort bon état;  d'ailleurs, il est traversé de 15 à 20  autres petits ponceaux, établis sur des fossés d'écoulement, mais en tout il est bon et praticable en tout temps. Son entretien est à la charge des habitants de ce village. Qu'à une lieue et demie (6,5 km) en avant du dit village, le chemin qui vient de Chambly y débouche sur la gauche. La seconde partie de trois lieues et demie (17 km) de longueur a été tracée sur 2 alignements tirés droit chacun jusqu'à la rivière Chambly (rivière Richelieu): le premier, percé dans une partie de bois, est traversé de 2 grands ponts établis, l'un à peu près dans son milieu, et l'autre, à son extrémité sur la rivière de Montréal (rivière l’Acadie);  ils sont brûlés aujourd'hui. On ne saurait apporter trop de diligence à leur rétablissement. […] Qu'on nomme savane un terrain mal spongieux et qui ne produit que de mauvais sapinages. Parvenu à l'extrémité de ce second alignement, le chemin prend sur la droite pendant une demie lieue (environ 2,5 km) et conduit tout le long de la rivière au fort Saint Jean. […] On observe que cette seconde partie de communication est totalement à la charge du Roy, et que, par la suite, à mesure que les établissements demanderont considération, l'on pourra redresser cette communication, en diriger l'alignement du clocher du village de la Prairie, droit sur le fort St.  Jean. » Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada, Québec, Institut canadien de Québec, 1888, 212 pages, pages 127 et 128  Il semble qu’au cours de la guerre de 1756-1760, la situation ne se soit guère améliorée : Le 21 juin 1757 : « On a reconnu les endroits à faire camper d'ici à la Prairie le régiment de Languedoc, qui pourra fournir cent vingt travailleurs, qui, avec deux cent cinquante Canadiens, pourront accommoder provisionnellement le chemin de la Prairie à Saint-Jean, chemin aussi utile que nécessaire. Mais pour l'accommoder à demeure, il faudrait deux bataillons pendant deux mois, et […] » Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol. 10   page 218 Le 23 juin 1758 : « Communication de Montréal à Saint-Jean, dans l’état présent, lente, difficile et dispendieuse; à examiner à la paix, s’il faudrait faire le chemin de la Prairie à Saint-Jean directement par les savanes, ou de la Prairie, ou en prenant plus bas, de Longueuil à Chambly, et de ce fort à Saint-Jean, par terre ou en accommodant la rivière; ou s’il ne serait pas plus avantageux, en cas que cela soit possible, de faire un canal de la Prairie ou de Longueuil à Saint-Jean.[…] »   Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol. 7  pages 377-378 La dernière recommandation de l’ingénieur Franquet citée plus haut n’est sans doute pas étrangère au fait qu’en mai 1815, le Grand-Voyer Louis Chaussegros de Léry se rend à La Prairie afin de rencontrer plusieurs habitants qui demandent une modification du tracé du chemin de Saint-Jean. C’est qu’en 1815, le chemin de Saint-Jean part près du fleuve, passe par la rue actuelle du Boulevard, donc derrière l’église, et se dirige vers la rivière Saint-Jacques qu’il longe jusqu’au chemin de Fontarabie. Or, plusieurs se plaignent de ne pouvoir entrer au village, à deux périodes de l’année, à cause des inondations, soit au printemps et à l’automne. Leur requête vise donc à déplacer le chemin de sorte qu’il parte près du fleuve, en plein village, passe devant l’église et quitte le village en longeant la commune jusqu’au chemin de Fontarabie, soit grosso modo, son tracé actuel. Bien que plusieurs s’opposent au nouveau tracé proposé, le procès-verbal du Grand-Voyer précise le tracé du nouveau chemin, à partir du fleuve jusqu’au chemin de Fontarabie. Il ordonne l’abolition de l’ancien chemin, puis la construction d’un pont sur la rivière Saint-Jacques et celle de deux levées pour prévenir les inondations. Les informations sur le changement de 1815 sont tirées de l’article de Jean Joy intitulé « Le grand dérangement du chemin de Saint-Jean » paru dans le Au jour le jour de février 2008.   Depuis cette modification du tracé en 1815, hormis l’amélioration de la chaussée, le chemin de Saint-Jean a connu peu de modifications. De nos jours, la route 104 commence à l'intersection du boulevard Taschereau (route 134), empruntant le chemin de Saint-Jean. Cette section correspond à l'ancienne route 9B. Plus à l'est, elle passe à Saint-Jean-sur-Richelieu, où elle forme un chevauchement avec l'autoroute 35 (Autoroute de la Vallée-des-Forts). Des travaux sont entamés en 1964 afin d'ériger entre l'autoroute A15-R132 et Saint-Jean-sur-Richelieu une autoroute se substituant à l'itinéraire de la route 9B. Les travaux, inachevés, ne sont complétés que dans le secteur Saint-Luc. La portion en contournement de La Prairie est qualifiée, en 1984, de « projet révolu » par le ministère des Transports, qui opte finalement pour une amélioration de la route 104 dans l'emprise existante. Avec une importante augmentation de la population des villes riveraines (La Prairie, Saint-Philippe, Saint-Luc et Saint-Jean-sur-Richelieu), la route 104 (chemin de Saint-Jean) est devenue une voie de circulation très achalandée. Ceci explique pourquoi la municipalité de La Prairie réclame toujours l’élargissement à deux voies de cette route sur toute sa longueur. Ancienne route militaire, le chemin de Saint-Jean est de nos jours devenu une artère vitale pour une vaste population.    ...

    Les chemins de la guerre – partie 2 (suite)

    Du même coup, les services de Bleury n’étaient plus requis. Toutefois les dirigeants de la colonie constatèrent rapidement que les fossés de Lanouillier étaient insuffisants et la nouvelle route s’avéra impraticable dès le printemps suivant.

    À ce propos, Madame Bégon écrivait:

    « Le 12 (décembre 1748). -Rien de nouveau, cher fils, sy ce n'est le retour de Lery qui est arivez de son fort st Jean où il est depuis le 27 avril. Tous ceux qui on veu cette ouvrage dise que cela est fort joly, mais cela est de bois et, par concéquand peu solide. Je crois que pour ôter à Bleury le peut de profit qui luy donnès steThérèze, il en coûtera bon au Roy, tant pour ce nouveau fort que pour le chemain de St Jean qui ne peut estre pratiquable que l'hiver, n'ayan pu y aler à la fin de l'estez avec une charette vide quoyque l'anée ait été fort seiche; mais il y a longtemt que l 'on avet envie de faire cette belle découverte qui ne sera jamais de grand secours. »Ces trois paragraphes sont tirés de : Réal Fortin, Le fort de Sainte-Thérèse et la Nouvelle-France, Éditions Histoire Québec, Collection Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, 2003, 210 pages. Pages 38-39

     
    L’année suivante, le voyageur suédois Pehr Kalm constate que l’état du chemin ne s’est guère amélioré :

    Le 23 juillet 1749 : « Ce matin nous poursuivons notre voyage en direction de Prairie (sic). […] D’ici (du fort Saint-Jean) à Prairie on compte six lieues (29,5 km) entièrement par voie de terre.  […] partout le pays est composé de terres basses, boisées, assez humides pour que les chemins le soient encore au beau milieu d’un été très sec. Tout cela nous empêche d’avancer rapidement. Il faut noter que le Fort Saint-Jean a été bâti au cours de l’été précédent, que l’ensemble de cette route n’a été construit qu’à cette époque-là et qu’elle n’a pas pu se stabiliser en si peu de temps ; 260 hommes […] travaillèrent durant trois mois à exécuter ce chemin; on dit que le travail sera poursuivi dès l’automne prochain. […] Il a dû exister dans les temps anciens un marécage, aujourd’hui desséché. […] » Pehr Kalm, Voyage au Canada en 1749, Éditions Pierre Tisseyre, Montréal, 1977. Pages 176 et 177

     
    Ingénieur du roi, Louis Franquet fut chargé en 1750, par le gouvernement de Versailles d’inspecter les forts et autres travaux militaires de la Nouvelle-France. En 1752, il se rend à Québec, Trois-Rivières et Montréal et visite quelques forts. En parcourant la distance qui sépare La Prairie du fort Saint-Jean, Franquet constate que le chemin établi par Robineau de Becancour en 1700 est toujours en bon état. Il note également qu’à partir de l’intersection avec le chemin qui mène à Chambly, la voie qui mène au Richelieu est tracée sur deux alignements différents. Suite à cette reconnaissance de la situation et de l’état déplorable de la section qui est en terrain spongieux, Franquet propose qu’éventuellement on redresse l’ensemble du « chemin de Saint-Jean en l’alignant sur le clocher de La Prairie.

     

    Du même coup, les services de Bleury n’étaient plus requis. Toutefois les dirigeants de la colonie constatèrent rapidement que les fossés de Lanouillier étaient insuffisants et la nouvelle route s’avéra impraticable dès le printemps suivant. À ce propos, Madame Bégon écrivait: « Le 12 (décembre 1748). -Rien de nouveau, cher fils, sy ce n'est le retour de Lery qui est arivez de son fort st Jean où il est depuis le 27 avril. Tous ceux qui on veu cette ouvrage dise que cela est fort joly, mais cela est de bois et, par concéquand peu solide. Je crois que pour ôter à Bleury le peut de profit qui luy donnès steThérèze, il en coûtera bon au Roy, tant pour ce nouveau fort que pour le chemain de St Jean qui ne peut estre pratiquable que l'hiver, n'ayan pu y aler à la fin de l'estez avec une charette vide quoyque l'anée ait été fort seiche; mais il y a longtemt que l 'on avet envie de faire cette belle découverte qui ne sera jamais de grand secours. »Ces trois paragraphes sont tirés de : Réal Fortin, Le fort de Sainte-Thérèse et la Nouvelle-France, Éditions Histoire Québec, Collection Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, 2003, 210 pages. Pages 38-39   L’année suivante, le voyageur suédois Pehr Kalm constate que l’état du chemin ne s’est guère amélioré : Le 23 juillet 1749 : « Ce matin nous poursuivons notre voyage en direction de Prairie (sic). […] D’ici (du fort Saint-Jean) à Prairie on compte six lieues (29,5 km) entièrement par voie de terre.  […] partout le pays est composé de terres basses, boisées, assez humides pour que les chemins le soient encore au beau milieu d’un été très sec. Tout cela nous empêche d’avancer rapidement. Il faut noter que le Fort Saint-Jean a été bâti au cours de l’été précédent, que l’ensemble de cette route n’a été construit qu’à cette époque-là et qu’elle n’a pas pu se stabiliser en si peu de temps ; 260 hommes […] travaillèrent durant trois mois à exécuter ce chemin; on dit que le travail sera poursuivi dès l’automne prochain. […] Il a dû exister dans les temps anciens un marécage, aujourd’hui desséché. […] » Pehr Kalm, Voyage au Canada en 1749, Éditions Pierre Tisseyre, Montréal, 1977. Pages 176 et 177   Ingénieur du roi, Louis Franquet fut chargé en 1750, par le gouvernement de Versailles d’inspecter les forts et autres travaux militaires de la Nouvelle-France. En 1752, il se rend à Québec, Trois-Rivières et Montréal et visite quelques forts. En parcourant la distance qui sépare La Prairie du fort Saint-Jean, Franquet constate que le chemin établi par Robineau de Becancour en 1700 est toujours en bon état. Il note également qu’à partir de l’intersection avec le chemin qui mène à Chambly, la voie qui mène au Richelieu est tracée sur deux alignements différents. Suite à cette reconnaissance de la situation et de l’état déplorable de la section qui est en terrain spongieux, Franquet propose qu’éventuellement on redresse l’ensemble du « chemin de Saint-Jean en l’alignant sur le clocher de La Prairie.  ...

    Les chemins de la guerre – partie 2

    N.D.L.R. Dans les pages qui suivent, les gras italiques et les remarques entre (…) sont de nous.

    D’abord un chemin d’utilité dans la section qui traverse la seigneurie de La Prairie, le chemin de Saint-Jean fut quelques décennies plus tard prolongé et élargi afin de servir des objectifs militaires.

    Le chemin royal de Saint-Jean

    En l’an 1700, le grand voyer Robineau de Becancour se rend à La Prairie pour y établir un chemin royal qui deviendra plus tard le chemin de Saint-Jean. Ce premier chemin longe la rivière Saint-Jacques jusqu’à Fontarabie, ce qui explique pourquoi le voyer prévoit la construction de ponts qui permettront de traverser la dite rivière facilitant ainsi les communications entre les censitaires établis sur les deux rives.

    « Conseil Souverain de quebec Le lundy ier fevrier 1700 huictieme touchant les chemins; nous pierre Robineau chevalier et seigneur de Becancour baron de portneuf grand voyer en ce pays nous sommes transporté dans la coste et Seigneurie la prairie de la Magdelaine paroisse St-Francois Xavier appartenant aux très Revevrends Pères de la compagnie de Jesus Seigneur et proprietaire de la dite Seigneurie Et du consentement et advis du Sr pierre Gagné capitaine de milice de la dite coste et du Sr Jean caillou dit Baron nostre commis à la grand […] Et des Srs Jacques Destaillis, francois Le Ber Michel St marie, René Diné dit courville, francois Lefebre, françois DuMay avons réglé le grand chemin Royal de la dite Seigneurie de deux lieües un quart environ (11 km) Et quil sest trouvé un ruisseau appellé communement le grand ruisseau ou il est necessaire de faire un pont lequel pour les habitants depuis la riviere de la tortue seront obligé de construire tous ensemble bon […] et proprement le poids et charrois, ils travailleront aussi a rendre ce luy de la commune praticable avec tous les habitants de la dite Seigneurie, Et depuis le fort jusque au bout de la dite Seigneurie ils rendront les chemins praticables chacun endroit soy faisant des ponts sur les […] pieds de large bons et valables et auterons les grosses pierres et cailloux qui se trouvent dans le dit chemin Et a chacun sur sa terre a lesgard des deux ponts qui se rencontre chez françois Leber ils seront faicts Et entretenus par ceux dont les avant des terres se dechargent sont les dits ponts, […] Jean Cailloud Jacques Detaillis francois LeBer Michel Ste Marie René […] de Courville francois lefebure et francois du may declacré ne savoir de ce interpellé selon l’ordonnance. » Pierre Robineau de Becancour – grand voyer in BAnQ numérique.  Document paléographié par Lina Chopin – avril 2021

    Ce premier « chemin de Saint-Jean » atteignait la limite sud-est de la seigneurie.

    La Réorganisation de la défense du Richelieu et abandon du fort Sainte-Thérèse

    Au même moment, le gouverneur étudiait diverses possibilités d’améliorer la défense sur la rivière Richelieu ainsi que le transport entre Montréal et le lac Champlain. Emprunter la voie navigable entraînait un long détour et surtout une perte de temps à partager entre Chambly et Sainte-Thérèse. Depuis longtemps on avait songé à tracer une route entre La Prairie et Saint-Jean ce qui, en théorie, aurait permis une importante économie de temps et d’argent.

    Malheureusement, la région située entre la petite rivière L’Acadie et l’église actuelle de Saint-Luc était une immense savane. Au printemps ou à la suite de fortes pluies, aucun drainage naturel ne permettait aux eaux de s’écouler rapidement. Ceux qui tentaient de s’y aventurer se retrouvaient dans la boue jusqu’à la mi-cuisse. On chargea, en 1747, le grand voyer Jean-Eustache Lanouillier de Boiscler de creuser des fossés afin de remédier à ce problème et de procéder à la prolongation du chemin jusqu’à Saint-Jean où on projetait d’ériger un nouveau fort. […]

    François Bigot, nouvellement nommé intendant, dira alors : « Nous avons fait des économies où nous avons pu. Nous avons même transporté de Sainte­Thérèse tout ce qui était utilisable (…). Au cours de l’été 1748, une route a été construite de Laprairie directement à Saint-Jean. Plus de portage ! On n’aura plus besoin de maintenir une garnison à Sainte-Thérèse ».

     

    N.D.L.R. Dans les pages qui suivent, les gras italiques et les remarques entre (…) sont de nous. D’abord un chemin d’utilité dans la section qui traverse la seigneurie de La Prairie, le chemin de Saint-Jean fut quelques décennies plus tard prolongé et élargi afin de servir des objectifs militaires. Le chemin royal de Saint-Jean En l’an 1700, le grand voyer Robineau de Becancour se rend à La Prairie pour y établir un chemin royal qui deviendra plus tard le chemin de Saint-Jean. Ce premier chemin longe la rivière Saint-Jacques jusqu’à Fontarabie, ce qui explique pourquoi le voyer prévoit la construction de ponts qui permettront de traverser la dite rivière facilitant ainsi les communications entre les censitaires établis sur les deux rives. « Conseil Souverain de quebec Le lundy ier fevrier 1700 huictieme touchant les chemins; nous pierre Robineau chevalier et seigneur de Becancour baron de portneuf grand voyer en ce pays nous sommes transporté dans la coste et Seigneurie la prairie de la Magdelaine paroisse St-Francois Xavier appartenant aux très Revevrends Pères de la compagnie de Jesus Seigneur et proprietaire de la dite Seigneurie Et du consentement et advis du Sr pierre Gagné capitaine de milice de la dite coste et du Sr Jean caillou dit Baron nostre commis à la grand […] Et des Srs Jacques Destaillis, francois Le Ber Michel St marie, René Diné dit courville, francois Lefebre, françois DuMay avons réglé le grand chemin Royal de la dite Seigneurie de deux lieües un quart environ (11 km) Et quil sest trouvé un ruisseau appellé communement le grand ruisseau ou il est necessaire de faire un pont lequel pour les habitants depuis la riviere de la tortue seront obligé de construire tous ensemble bon […] et proprement le poids et charrois, ils travailleront aussi a rendre ce luy de la commune praticable avec tous les habitants de la dite Seigneurie, Et depuis le fort jusque au bout de la dite Seigneurie ils rendront les chemins praticables chacun endroit soy faisant des ponts sur les […] pieds de large bons et valables et auterons les grosses pierres et cailloux qui se trouvent dans le dit chemin Et a chacun sur sa terre a lesgard des deux ponts qui se rencontre chez françois Leber ils seront faicts Et entretenus par ceux dont les avant des terres se dechargent sont les dits ponts, […] Jean Cailloud Jacques Detaillis francois LeBer Michel Ste Marie René […] de Courville francois lefebure et francois du may declacré ne savoir de ce interpellé selon l’ordonnance. » Pierre Robineau de Becancour – grand voyer in BAnQ numérique.  Document paléographié par Lina Chopin – avril 2021 Ce premier « chemin de Saint-Jean » atteignait la limite sud-est de la seigneurie. La Réorganisation de la défense du Richelieu et abandon du fort Sainte-Thérèse Au même moment, le gouverneur étudiait diverses possibilités d’améliorer la défense sur la rivière Richelieu ainsi que le transport entre Montréal et le lac Champlain. Emprunter la voie navigable entraînait un long détour et surtout une perte de temps à partager entre Chambly et Sainte-Thérèse. Depuis longtemps on avait songé à tracer une route entre La Prairie et Saint-Jean ce qui, en théorie, aurait permis une importante économie de temps et d’argent. Malheureusement, la région située entre la petite rivière L’Acadie et l’église actuelle de Saint-Luc était une immense savane. Au printemps ou à la suite de fortes pluies, aucun drainage naturel ne permettait aux eaux de s’écouler rapidement. Ceux qui tentaient de s’y aventurer se retrouvaient dans la boue jusqu’à la mi-cuisse. On chargea, en 1747, le grand voyer Jean-Eustache Lanouillier de Boiscler de creuser des fossés afin de remédier à ce problème et de procéder à la prolongation du chemin jusqu’à Saint-Jean où on projetait d’ériger un nouveau fort. […] François Bigot, nouvellement nommé intendant, dira alors : « Nous avons fait des économies où nous avons pu. Nous avons même transporté de Sainte­Thérèse tout ce qui était utilisable (...). Au cours de l’été 1748, une route a été construite de Laprairie directement à Saint-Jean. Plus de portage ! On n’aura plus besoin de maintenir une garnison à Sainte-Thérèse ».  ...

    La 19e Journée nationale des Patriotes

    Le 24 mai prochain, le Québec soulignera, pour la 19e fois, la Journée nationale des Patriotes. Selon le communiqué de presse du premier ministre Bernard Landry, issu le 24 novembre 2002, ce jour férié a été instauré pour souligner « l'importance de la lutte des patriotes de 1837-1838 pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l'établissement d'un gouvernement démocratique ».

    Ce jour de congé était autrefois connu sous deux autres dénominations : « La fête de la Reine » (toujours observée dans le reste du Canada) qui nous vient de notre passé colonial britannique et qui commémorait le jour de naissance de la reine Victoria (née le 24 mai 1819) et « La fête de Dollard », instituée vers 1920 grâce à l’influent abbé Lionel Groulx pour commémorer les exploits de Dollard des Ormeaux à la bataille du Long-Sault le 12 mai 1660.

    Pour en apprendre davantage sur l’histoire des Patriotes de 1837-1838 je vous invite à consulter le site web de l’historien Gilles Laporte (www.1837.qc.ca) ou à vous procurer l’ouvrage de référence sur le sujet, L’histoire des Patriotes de l’historien Gérard Filteau, réédité chez Septentrion en 2003.

    Patriotiquement vôtre,

    Stéphane Tremblay
    Président de la SHLM

     

    Le 24 mai prochain, le Québec soulignera, pour la 19e fois, la Journée nationale des Patriotes. Selon le communiqué de presse du premier ministre Bernard Landry, issu le 24 novembre 2002, ce jour férié a été instauré pour souligner « l'importance de la lutte des patriotes de 1837-1838 pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l'établissement d'un gouvernement démocratique ». Ce jour de congé était autrefois connu sous deux autres dénominations : « La fête de la Reine » (toujours observée dans le reste du Canada) qui nous vient de notre passé colonial britannique et qui commémorait le jour de naissance de la reine Victoria (née le 24 mai 1819) et « La fête de Dollard », instituée vers 1920 grâce à l’influent abbé Lionel Groulx pour commémorer les exploits de Dollard des Ormeaux à la bataille du Long-Sault le 12 mai 1660. Pour en apprendre davantage sur l’histoire des Patriotes de 1837-1838 je vous invite à consulter le site web de l’historien Gilles Laporte (www.1837.qc.ca) ou à vous procurer l’ouvrage de référence sur le sujet, L’histoire des Patriotes de l’historien Gérard Filteau, réédité chez Septentrion en 2003. Patriotiquement vôtre, Stéphane Tremblay Président de la SHLM  ...

    Les chemins de la guerre – partie 1 (suite 2)

    Le 1er septembre 1757 : […] j’ai donné ordre de ramener quatre bataillons dans le gouvernement de Montréal, pour travailler au chemin de Chambly et au fort de Saint-Jean. Ibidem, Vol. 2 page 133

    Le 4 septembre 1757 : Du fort de Saint-Jean à Montréal il y a neuf lieues [40 km] ; il y a un chemin de six lieues [26,4 km] qui coupe la langue de terre qui est entre la Rivière de Sorrel [le Richelieu] et le fleuve Saint-Laurent ; de Saint-Jean, il va aboutir aux habitations qui sont sur la rive droite du fleuve Saint-Laurent, à un endroit que l’on appelle la Prairie, qui est une grande paroisse, où l’on fait une traversée de trois lieues [13 km] dans le fleuve Saint-Laurent pour arriver à Montréal. C’est ce chemin qui fait la communication de Chambly et de Saint-Jean à Montréal […]. Ibidem, Vol. 2 pp. 137-138

    Cette dernière remarque laisse clairement entendre que les échanges se font essentiellement via la route qui va de Chambly à La Prairie.

    Le 17 août 1760 : Si, comme je n’en doute pas, le projet de M. Murray est de revenir à Sorel, la chose une fois décidée, nous ne pourrons faire autre chose que de se replier vers Chambly tout ce qui est dans cette partie, et le camper le reste à Longueuil, en faisant accommoder un chemin entre Chambly et Longueuil, il nous sera facile alors de passer de Longueuil à l’île de Montréal, si la flotte anglaise voulait y monter. Ibidem, Vol. 5 page 98

    Cela signifierait qu’il n’existe pas alors de chemin digne de ce nom entre Longueuil et Chambly.

    Le 30 août 1760 : J’apprends, mon cher général, par M. de Roquemaure, qu’il a abandonné Saint-Jean et brûle ce matin, qu’il est derrière la rivière de Montréal (rivière l’Acadie) ; que les ennemis paraissent à la Savane et y mènent du canon ; que je dois prendre garde à moi par le chemin de Chambly ; que sa position est mauvaise, et qu’il a peu de monde. J’avais déjà posté une grand’garde sur le chemin de Chambly. Ibidem, Vol. 5 page 117

     
    Il est clair qu’il s’agit ici du chemin qui relie La Prairie à Chambly.

    Le 1er septembre 1760 : Rien de plus facile aux déserteurs que de se rendre à Saint-Jean ; il passe journellement, par le bois, des miliciens qui viennent de chez Jacot. Le chemin de Chambly à Longueuil est mauvais ; il en est venu cependant une femme, ce matin, portant un très gros paquet. Ibidem, Vol. 5 page 122

    Le 22 août 1760 : Il faut qu’on envoie les charrettes de la Prairie et Longueuil à Chambly pour les transports […]. Ibidem. Vol. 10 page 156

    De ce qui précède, il est clair que, des deux chemins de Chambly, le plus utilisé et le mieux entretenu était celui qui menait de Chambly à La Prairie.

    Dans le prochain numéro : le chemin de Saint-Jean.

     

    Le 1er septembre 1757 : […] j’ai donné ordre de ramener quatre bataillons dans le gouvernement de Montréal, pour travailler au chemin de Chambly et au fort de Saint-Jean. Ibidem, Vol. 2 page 133 Le 4 septembre 1757 : Du fort de Saint-Jean à Montréal il y a neuf lieues [40 km] ; il y a un chemin de six lieues [26,4 km] qui coupe la langue de terre qui est entre la Rivière de Sorrel [le Richelieu] et le fleuve Saint-Laurent ; de Saint-Jean, il va aboutir aux habitations qui sont sur la rive droite du fleuve Saint-Laurent, à un endroit que l’on appelle la Prairie, qui est une grande paroisse, où l’on fait une traversée de trois lieues [13 km] dans le fleuve Saint-Laurent pour arriver à Montréal. C’est ce chemin qui fait la communication de Chambly et de Saint-Jean à Montréal […]. Ibidem, Vol. 2 pp. 137-138 Cette dernière remarque laisse clairement entendre que les échanges se font essentiellement via la route qui va de Chambly à La Prairie. Le 17 août 1760 : Si, comme je n’en doute pas, le projet de M. Murray est de revenir à Sorel, la chose une fois décidée, nous ne pourrons faire autre chose que de se replier vers Chambly tout ce qui est dans cette partie, et le camper le reste à Longueuil, en faisant accommoder un chemin entre Chambly et Longueuil, il nous sera facile alors de passer de Longueuil à l’île de Montréal, si la flotte anglaise voulait y monter. Ibidem, Vol. 5 page 98 Cela signifierait qu’il n’existe pas alors de chemin digne de ce nom entre Longueuil et Chambly. Le 30 août 1760 : J’apprends, mon cher général, par M. de Roquemaure, qu’il a abandonné Saint-Jean et brûle ce matin, qu’il est derrière la rivière de Montréal (rivière l’Acadie) ; que les ennemis paraissent à la Savane et y mènent du canon ; que je dois prendre garde à moi par le chemin de Chambly ; que sa position est mauvaise, et qu’il a peu de monde. J’avais déjà posté une grand’garde sur le chemin de Chambly. Ibidem, Vol. 5 page 117   Il est clair qu’il s’agit ici du chemin qui relie La Prairie à Chambly. Le 1er septembre 1760 : Rien de plus facile aux déserteurs que de se rendre à Saint-Jean ; il passe journellement, par le bois, des miliciens qui viennent de chez Jacot. Le chemin de Chambly à Longueuil est mauvais ; il en est venu cependant une femme, ce matin, portant un très gros paquet. Ibidem, Vol. 5 page 122 Le 22 août 1760 : Il faut qu’on envoie les charrettes de la Prairie et Longueuil à Chambly pour les transports […]. Ibidem. Vol. 10 page 156 De ce qui précède, il est clair que, des deux chemins de Chambly, le plus utilisé et le mieux entretenu était celui qui menait de Chambly à La Prairie. Dans le prochain numéro : le chemin de Saint-Jean.  ...

    Les chemins de la guerre – partie 1 (suite 1)

    Il est à se demander quelles étaient l’orientation (vers Longueuil ou vers La Prairie), la largeur et la longueur du chemin construit par les soldats de Carignan, fatigués et si peu nombreux. Nous ignorons également combien de jours la troupe a consacrés à cette besogne. Les documents de l’époque sont muets à ce sujet.

    Selon certains, ce chemin menait de Chambly à Longueuil et aurait par la suite été abandonné pendant plusieurs décennies. Pourquoi alors les militaires se seraient-ils donné autant de peine à construire un chemin pour l’abandonner par la suite ?

    Bien que rares et sommaires, les cartes de l’époque montrent toutes, sans exception, une voie qui va de Chambly vers La Prairie et demeurent muettes sur un éventuel chemin allant de Chambly à Longueuil, ce qui ne veut pas dire que ce dernier n’existait pas. Il est certain que les deux chemins de Chambly, que ce soit vers La Prairie ou vers Longueuil, étaient depuis très longtemps des pistes utilisées par les Amérindiens.

    Le 18 juillet 1730, l’intendant Gilles Hocquart émet l’ordonnance qui suit :

    « Sur ce qui nous a été présenté par Charles Lemoine baron de Longueuil que ses habitants qui ont des terres sur les deux […] et tous ceux de ladite Baronnie de Longueuil qui ont des terres le long du chemin de Chambly […] ont besoin d’un chemin du Roy pour venir à l’église et au moulin de Longueuil […] et pour éviter la multiplication des dits Chemins du Roy qu’il serait à propos d’obliger tous les […] à passer par le chemin de Chambly […] de les assujettir à rendre ledit Chemin de Chambly praticable par deux fossés et une levée et de l’entretenir par le suitte […]. »
    Nous avons ordonné et ordonnons que tous les habitans de la dite seigneurie de Longueuil cy dessus nommés commencent dès cette année à travailler au dit chemin de Chambly depuis leurs concessions jusqu’au fort. […].»  Source : BAnQ numérique

    L’ordonnance de l’intendant est claire, le chemin de Chambly vers Longueuil existe (nous ignorons depuis quand) mais il n’est pas praticable parce que mal entretenu.

    D’autre part, il est certain que lors de l’affrontement du 11 août 1691 contre la troupe du Hollandais Peter Schuyler, les hommes de M. de Valrennes avaient, la veille, utilisé un chemin qui menait de La Prairie à Chambly. Il est également avéré qu’au matin du 11 août, les soldats français ont repris la même route en sens inverse pour venir couper la retraite aux attaquants du fort de La Prairie.

    Enfin, l’argument qui prétend qu’il était plus simple pour les troupes d’aller vers Montréal à partir de Longueuil plutôt qu’à partir de La Prairie est mis en doute par cette remarque du voyageur suédois Pehr Kalm, le 24 juillet 1749 : « Nous poursuivons notre voyage ce matin en direction de Montréal. À Prairie nous embarquons sur un bateau en bois de pin, nous prenons le fleuve par le travers et nous sommes emportés de plus en plus vite dans le sens du courant jusqu’à Montréal ».

    Les chemins de Chambly et la guerre de 1756-1760

    Au cours de la guerre de 1756-1760, le maréchal de Lévis et ses officiers font part de certaines remarques au sujet des chemins qui relient Chambly à La Prairie et à Longueuil. On constatera dans les lignes qui suivent que ces chemins, surtout celui de Chambly à La Prairie, étaient d’une grande importance stratégique.

    Le 17 novembre 1756 : Nous sommes arrivés à Montréal après avoir été de Chambly à la Prairie sur des chevaux. Ce sont des chemins détestables ; nous avons presque tous fait des chutes dont aucune dangereuse.Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol.1 page 78

    Le 1er septembre 1757 : Il donna ordre à M. de Roquemaure de se replier le soir à Laprairie, après avoir laissé un poste à la jonction du chemin de Saint-Jean et Chambly à Laprairie.Ibidem, Vol. 1  page 301

     

    Il est à se demander quelles étaient l’orientation (vers Longueuil ou vers La Prairie), la largeur et la longueur du chemin construit par les soldats de Carignan, fatigués et si peu nombreux. Nous ignorons également combien de jours la troupe a consacrés à cette besogne. Les documents de l’époque sont muets à ce sujet. Selon certains, ce chemin menait de Chambly à Longueuil et aurait par la suite été abandonné pendant plusieurs décennies. Pourquoi alors les militaires se seraient-ils donné autant de peine à construire un chemin pour l’abandonner par la suite ? Bien que rares et sommaires, les cartes de l’époque montrent toutes, sans exception, une voie qui va de Chambly vers La Prairie et demeurent muettes sur un éventuel chemin allant de Chambly à Longueuil, ce qui ne veut pas dire que ce dernier n’existait pas. Il est certain que les deux chemins de Chambly, que ce soit vers La Prairie ou vers Longueuil, étaient depuis très longtemps des pistes utilisées par les Amérindiens. Le 18 juillet 1730, l’intendant Gilles Hocquart émet l’ordonnance qui suit : « Sur ce qui nous a été présenté par Charles Lemoine baron de Longueuil que ses habitants qui ont des terres sur les deux […] et tous ceux de ladite Baronnie de Longueuil qui ont des terres le long du chemin de Chambly […] ont besoin d’un chemin du Roy pour venir à l’église et au moulin de Longueuil […] et pour éviter la multiplication des dits Chemins du Roy qu’il serait à propos d’obliger tous les […] à passer par le chemin de Chambly […] de les assujettir à rendre ledit Chemin de Chambly praticable par deux fossés et une levée et de l’entretenir par le suitte […]. » Nous avons ordonné et ordonnons que tous les habitans de la dite seigneurie de Longueuil cy dessus nommés commencent dès cette année à travailler au dit chemin de Chambly depuis leurs concessions jusqu’au fort. […].»  Source : BAnQ numérique L’ordonnance de l’intendant est claire, le chemin de Chambly vers Longueuil existe (nous ignorons depuis quand) mais il n’est pas praticable parce que mal entretenu. D’autre part, il est certain que lors de l’affrontement du 11 août 1691 contre la troupe du Hollandais Peter Schuyler, les hommes de M. de Valrennes avaient, la veille, utilisé un chemin qui menait de La Prairie à Chambly. Il est également avéré qu’au matin du 11 août, les soldats français ont repris la même route en sens inverse pour venir couper la retraite aux attaquants du fort de La Prairie. Enfin, l’argument qui prétend qu’il était plus simple pour les troupes d’aller vers Montréal à partir de Longueuil plutôt qu’à partir de La Prairie est mis en doute par cette remarque du voyageur suédois Pehr Kalm, le 24 juillet 1749 : « Nous poursuivons notre voyage ce matin en direction de Montréal. À Prairie nous embarquons sur un bateau en bois de pin, nous prenons le fleuve par le travers et nous sommes emportés de plus en plus vite dans le sens du courant jusqu’à Montréal ». Les chemins de Chambly et la guerre de 1756-1760 Au cours de la guerre de 1756-1760, le maréchal de Lévis et ses officiers font part de certaines remarques au sujet des chemins qui relient Chambly à La Prairie et à Longueuil. On constatera dans les lignes qui suivent que ces chemins, surtout celui de Chambly à La Prairie, étaient d’une grande importance stratégique. Le 17 novembre 1756 : Nous sommes arrivés à Montréal après avoir été de Chambly à la Prairie sur des chevaux. Ce sont des chemins détestables ; nous avons presque tous fait des chutes dont aucune dangereuse.Collection des manuscrits du maréchal de Lévis, C.O. Beauchemin  et fils, Montréal, 1889, 12 volumes, Vol.1 page 78 Le 1er septembre 1757 : Il donna ordre à M. de Roquemaure de se replier le soir à Laprairie, après avoir laissé un poste à la jonction du chemin de Saint-Jean et Chambly à Laprairie.Ibidem, Vol. 1  page 301  ...

    Les chemins de la guerre – partie 1 (suite)

    En 1709, pour des raisons d'ordre stratégique, la première structure de bois de Chambly fait place à une construction de pierre.

    Le fort, qui ne fut jamais attaqué, sert par la suite d'entrepôt et de dépôt de ravitaillement pour les autres postes construits le long du Richelieu. En septembre 1760, décrépit et faiblement défendu il est abandonné aux mains des Anglais sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré.

    Situé en bordure du Richelieu, à peu près à mi-chemin entre Chambly Il était situé à 7,5 km au sud de Chambly. et Saint-Jean, le troisième fort Sainte-Thérèse servait de dépôt militaire. Assiégés depuis dix jours par les 3 400 hommes du général William Havilland, les Français du fort de l’île aux Noix abandonnent l’endroit dans la nuit du 27 au 28 août 1760. Averties de cette défaite, les autorités militaires s’empressent de faire brûler les forts Sainte-Thérèse et Saint-Jean.

    De toute évidence, l’efficacité de cet important réseau défensif exigeait des voies de communication fiables entre les différents postes.

     
    Des voies stratégiques : Le chemin de Chambly

    « C’est au régiment de Carignan-Salières, à ses valeureux soldats que l’on doit la percée à travers bois du chemin de Chambly. Ce chemin royal a été commandé par les autorités coloniales dès 1665, pour le service du roi et les besoins militaires :
    « Le même jour, M. le gouverneur (Daniel de Rémy de Courcelles) me fit commander trente-six hommes avec six officiers ou sergents pour aller travailler à faire un chemin de ce fort Saint-Louis (Chambly) à Montréal à travers bois et marais, quoique la plupart fussent malades. Je lui représentai que ce chemin se ferait mieux l’hiver, lorsqu’il gèle. Bien qu’à présent les hommes auraient de l’eau jusqu’à la ceinture, il voulut qu’ils le fissent. » Roy et Malchelosse, Le régiment de Carignan, Ducharme, Montréal, 1925, page 51

    Ce chemin, fut construit par trente-six hommes et six officiers à travers bois et marais alors que la plupart des soldats étaient malades. « Le colonel représenta que ce chemin se ferait mieux l’hiver lorsqu’il gèle bien, que dans le moment les hommes auraient de l’eau jusqu’à la ceinture. Rien n’y fit, le gouverneur voulait la construction du chemin sans délai, et il fallut lui obéir. » Ibidem, page 30

    Hélas, les documents écrits de l’époque n’indiquent nulle part dans quelle direction allait cette route.

     

    En 1709, pour des raisons d'ordre stratégique, la première structure de bois de Chambly fait place à une construction de pierre. Le fort, qui ne fut jamais attaqué, sert par la suite d'entrepôt et de dépôt de ravitaillement pour les autres postes construits le long du Richelieu. En septembre 1760, décrépit et faiblement défendu il est abandonné aux mains des Anglais sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré. Situé en bordure du Richelieu, à peu près à mi-chemin entre Chambly Il était situé à 7,5 km au sud de Chambly. et Saint-Jean, le troisième fort Sainte-Thérèse servait de dépôt militaire. Assiégés depuis dix jours par les 3 400 hommes du général William Havilland, les Français du fort de l’île aux Noix abandonnent l’endroit dans la nuit du 27 au 28 août 1760. Averties de cette défaite, les autorités militaires s’empressent de faire brûler les forts Sainte-Thérèse et Saint-Jean. De toute évidence, l’efficacité de cet important réseau défensif exigeait des voies de communication fiables entre les différents postes.   Des voies stratégiques : Le chemin de Chambly « C’est au régiment de Carignan-Salières, à ses valeureux soldats que l’on doit la percée à travers bois du chemin de Chambly. Ce chemin royal a été commandé par les autorités coloniales dès 1665, pour le service du roi et les besoins militaires : « Le même jour, M. le gouverneur (Daniel de Rémy de Courcelles) me fit commander trente-six hommes avec six officiers ou sergents pour aller travailler à faire un chemin de ce fort Saint-Louis (Chambly) à Montréal à travers bois et marais, quoique la plupart fussent malades. Je lui représentai que ce chemin se ferait mieux l’hiver, lorsqu’il gèle. Bien qu’à présent les hommes auraient de l’eau jusqu’à la ceinture, il voulut qu’ils le fissent. » Roy et Malchelosse, Le régiment de Carignan, Ducharme, Montréal, 1925, page 51 Ce chemin, fut construit par trente-six hommes et six officiers à travers bois et marais alors que la plupart des soldats étaient malades. « Le colonel représenta que ce chemin se ferait mieux l’hiver lorsqu’il gèle bien, que dans le moment les hommes auraient de l’eau jusqu’à la ceinture. Rien n’y fit, le gouverneur voulait la construction du chemin sans délai, et il fallut lui obéir. » Ibidem, page 30 Hélas, les documents écrits de l’époque n’indiquent nulle part dans quelle direction allait cette route.  ...