
- Au jour le jour, février 2022
Louis-Conrad Pelletier
Louis-Conrad Pelletier, né en 1852 à La Prairie, est le fils de Émile Pelletier et de Émilie Laporte de Lavaltrie. Il devient avocat et plus tard il est nommé bâtonnier. Élu député du Parti conservateur de La Prairie à la Chambre des communes (1891-1897), il occupera les fonctions de maire de La Prairie de 1904 à 1908. De plus, il est le cofondateur de la Briqueterie Saint-Laurent.
Le 25 octobre 1898, il épouse Marie-Anne Élisabeth Élisa Bernardette Roberge. Entre 1901 et 1907, le couple aura quatre enfants tous nés à La Prairie ; soit Marie-Louise Cécile Bernadette, Marie-Louise Gertrude, Joseph Éphrèm Louis-Conrad et Marie Jeanne Antoine Hélène.
Né le 26 septembre 1905, Joseph Éphrèm Louis-Conrad Pelletier suit les traces de son père et devient avocat. Maire de La Prairie de 1938 à 1947, de 1947 à 1949, il occupe les fonctions de juge à la cour des sessions de la paix. Par la suite, il devient président de la Commission des Relations ouvrières du Québec (1949-1960).
Source : archives de la SHLM P45
N.B. La rue Conrad-Pelletier, située en bordure du site de l’école polyvalente de la Magdeleine, s’étend du boulevard Taschereau à l’autoroute René-Lévesque (A15- route 132).

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La Prairie et la guerre de 1756-1760 – Partie 1
1812
Trois décennies plus tard, suite à l’invasion américaine de 1812[1], jusqu’à 2 500 soldats occuperont le village durant quelque temps. Afin de loger ces troupes turbulentes, les autorités coloniales s’étaient emparées d’une partie de la commune de La Prairie, sur laquelle elles avaient décidé d’ériger des casernes militaires. L’endroit était situé en dehors du village, un peu en arrière de l’actuelle école secondaire La Magdeleine. Les travaux de construction débutent dès l’été 1813 et une fois achevées les baraques peuvent loger une quarantaine d’officiers et près de 1 500 soldats.
Après la paix de 1815, les casernes seront occupées durant quelques décennies avant d’être abandonnées au milieu du 19e siècle. De 1871 jusqu’au début du 20e siècle, au cours de plusieurs étés, le site abritera d’importants camps d’exercices militaires.
1880
Prétextant des coûts trop élevés liés au maintien des troupes dans sa colonie d’Amérique du Nord, l’armée britannique quittait le Canada en 1871, obligeant ainsi les autorités fédérales à organiser graduellement un corps d’armée canadien. C’est après avoir agi comme officier du détachement volontaire de La Prairie lors de la guerre contre les Fenians, que quelques années plus tard, le 4 juin 1880, Julien Brosseau (1837-1912), alors maire de La Prairie, fonde le 85e Bataillon d’Infanterie. Ce fils d’aubergiste et capitaine d’un navire à vapeur qui faisait la navette entre La Prairie et Montréal[2] devint commandant du bataillon avec le grade de lieutenant-colonel. À ses débuts, cette unité rurale de volontaires comptait 278 hommes réunis en 6 compagnies, dont le corps des officiers était presque entièrement canadien-français.
Le 8 mai 1900, le 85e Bataillon devient le 85e Régiment d’infanterie du Canada pour ensuite prendre, en 1920, le nom de Régiment de Maisonneuve, rappelant ainsi le nom du fondateur de Montréal, Paul Chomedey, Sieur de Maisonneuve.
Le 9 septembre 2012, le régiment obtenait le droit de cité des autorités de la ville de La Prairie.
Hélas, mis à part le cairn[3] situé à l’intersection du chemin de Saint-Jean et du chemin de la Bataille Nord rappelant la seconde bataille du 11 août 1691 (voir photo au haut de la page), il n’existe à La Prairie, aucune plaque commémorative ni aucun monument soulignant le passé militaire de notre municipalité.
Le cairn rappelant le premier affrontement du 11 août est aujourd’hui disparu. Il était situé Place de la Mennais et devrait éventuellement être remplacé par une plaque commémorative.
1756-1760 : le théâtre d’opérations et les forces en présence
La guerre de Sept Ans, qui se déroule de 1756 à 1763, est un conflit majeur qui oppose principalement la France et l’Angleterre. Cette guerre se transporte rapidement dans les colonies d’Amérique du Nord.
En 1756, la Nouvelle-France comprend trois parties distinctes : le Canada, la Louisiane et l’île Royale (île du Cap-Breton). La première recoupe le bassin hydrographique du Saint-Laurent et des Grands Lacs, auquel s’ajoute la vallée de l’Ohio. Elle rassemble 60 000 habitants concentrés entre les villes de Québec et Montréal.
D’autre part, on dénombre plus d’un million d’habitants au sein des colonies britanniques de la côte atlantique, entre l’ancienne Acadie française et la Floride espagnole.
Sous le commandement du gouverneur général Vaudreuil, les forces françaises sont composées des troupes de terre, soit sept régiments[4] d’à peine 3 400 hommes de l’armée régulière commandés par le marquis de Montcalm. S’y ajoutent les 1 200 soldats des troupes de la Marine sous la direction de François de Rigaud, gouverneur de Trois-Rivières et frère du gouverneur général. On compte également au plus sur cinq ou six mille miliciens canadiens auxquels s’ajoutent, selon les affrontements, plusieurs centaines de guerriers amérindiens.
Les Anglais disposent de 63 000 hommes, dont 23 000 de troupes de la vieille Angleterre. Ils annoncent le départ de 10 000 Écossais pour le Nouveau-Monde. Il est clair qu’il y a là un net déséquilibre des forces en faveur des Britanniques.
Cette guerre sera donc difficile pour les combattants français et canadiens, car on considère à l’époque que le rapport de force pour prendre une place forte est de trois pour un, ce qui favorise nettement l’armée anglaise.
De plus, selon Montcalm, nous manquons de vivres à cause de ravitaillements déficients et de mauvaises récoltes. Nous manquons de poudre et de tous les moyens pour agir et fournir le nécessaire sans lequel une guerre ne peut se faire. Toujours selon Montcalm, il faudrait que la France envoie ici dix mille hommes avec des munitions et de la nourriture.
Enfin, les relations entre Montcalm et Vaudreuil ne vont cesser de se détériorer jusqu’à leur point de rupture en 1758. Cela, sans oublier que les rivalités entre militaires français et canadiens ont fréquemment nui aux opérations.
Dans la dernière année de la guerre une importante flotte de navires britanniques menacera Québec alors que des armées venues des Grands Lacs et du Richelieu après la prise des forts français, s’abattront sur Montréal.
Les miliciens
Majoritairement cultivateurs, nous savons peu de choses au sujet de la participation des miliciens de La Prairie à cette guerre. Qui étaient-ils ? Combien sont morts sur les champs de bataille et où leurs sépultures sont-elles inscrites ?
Moins bien dotés que les troupes régulières, « les Canadiens étaient obligés d’acheter des fusils de leurs propres deniers. Ils en avaient chez eux pour la sûreté de l’habitation et pour la chasse. Ils les portaient à l’année de là la diversité des calibres, d’où le résultat que le plus brave d’entre eux perdait souvent la moitié de son utilité dans une action décisive à chercher au dépôt des munitions des balles du calibre de son arme. Souvent, leurs fusils sont si mauvais qu’on est obligé de leur en donner. »[5]
De plus, ils sont vulnérables en terrain découvert, leurs armes n’étant pas dotées de baïonnettes comme c’est le cas pour les soldats. Et, il arrive parfois que les miliciens soient des adolescents armés plutôt que des combattants d’expérience.
Quoi qu’il en soit, ils ne devaient pas être de piètres hommes de guerre puisque : « Je viens, Monsieur, en conséquence de vos ordres, de détacher cent vingt miliciens, pour servir de devant et de derrière à Laprairie, ce sont de très bons hommes ; mais aussi ce sont les seuls du gouvernement de Montréal qui valussent quelque chose. Les autres font pitié, mais cela est égal. » [6]
La situation allant de plus en plus mal, l’année 1759 connaîtra une mobilisation massive des miliciens.[7]
À suivre dans notre prochain bulletin…
[1] Ibidem, La présence militaire au 19e siècle, pages 390 à 424.
[2] Voir à ce sujet les deux articles suivants : Gaétan Bourdages, Le régiment de Maisonneuve et le droit de cité, bulletin Au jour le jour, septembre 2012.
Denis Pinsonnault, Un honorable régiment originaire de La Prairie, bulletin Au jour le jour, janvier 2012.
[3] Ce cairn devra éventuellement être déplacé pour permettre l’élargissement de la route 104.
[4] Royal Roussillon, Languedoc, La Sarre, Béarn, Guyenne, Berry et La Reine.
[5] Dave Noël, Montcalm général américain, les éditions du Boréal, Montréal, 2018, page 231.
[6] À M. le marquis de Vaudreuil à l’Île-aux-Noix, le 17 août 1759. Lettres de M. de Bourlamaque au chevalier de Lévis – volume 5, page 37.
[7] En 1759, 5 455 miliciens sont mobilisés.

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La Prairie et la guerre de 1756-1760 – Partie 1
Introduction
Outre le rôle essentiel du site de La Prairie au cours de la guerre de 1756 à 1760 (guerre de Sept Ans), sujet principal de cette série d’articles, notre municipalité a un riche passé militaire qui, quoique peu connu, mérite qu’on en souligne brièvement les principales manifestations.
1691
L’histoire débute dans la seconde moitié du 17e siècle. Malgré la paix conclue en 1667 suite à l’arrivée du régiment Carignan-Salières, les attaques-surprises des Iroquois contre les installations françaises reprennent vers 1680. La multiplication des raids amérindiens menace de ruiner le commerce des fourrures des Français et oblige ces derniers à rompre la paix.
La situation mène à la construction du premier fort de La Prairie digne de ce nom, lequel fut conçu et dessiné par Villeneuve entre 1686 et 1689, puis érigé par Gédéon de Catalogne entre l’automne 1687 et le printemps 1689.[1]
Cette palissade ne subira qu’une seule véritable attaque, celle du 11 août 1691.[2] Précédemment, durant l’hiver 1689-1690, les Français avaient lancé trois raids sur les colonies anglaises. En février 1690, plusieurs habitants sont tués et de nombreuses maisons incendiées à Schenectady, petit village situé près d’Albany. Résolu de venger l’attaque de Schenectady et voulant en découdre une fois pour toutes avec les Français, le Hollandais Peter Schuyler, à la tête de troupes en provenance d’Albany, se présente au matin du 11 août 1691 devant le fort de La Prairie.
À La Prairie, soldats des Compagnies franches de la Marine et miliciens canadiens composent alors le gros des troupes françaises. Le gouverneur de Montréal, Louis-Hector de Callière pouvait également compter sur des alliés amérindiens. Après quatre assauts en terrain découvert de la part des troupes de Schuyler, c’est la débandade parmi les défenseurs de La Prairie qui décident de se réfugier à l’intérieur du fort. Les pertes sont importantes chez les Français. Satisfait du résultat de son raid, le chef hollandais renonce à détruire le fort. Il retraite plutôt vers les bois avec ses hommes, cherchant à rejoindre rapidement ses embarcations cachées le long des rives du Richelieu. Un second affrontement aura lieu en fin d’avant-midi contre les soldats de Valrennes venus de Chambly.
1756-1760
Plus tard, au cours de la guerre de 1756-1760, principalement à cause de sa position géographique à proximité de Montréal, La Prairie jouera un rôle majeur dans le transit et l’approvisionnement des troupes françaises.
1775 – 1783
L’adoption de l’Acte de Québec en 1774 élargissait nos frontières et tolérait la pratique de la religion catholique. Ces deux éléments contrarient fortement les colonies américaines qui, déjà, acceptaient mal la présence des Britanniques chez eux.[3]
Ainsi, comme les Américains envisageaient déjà une rébellion armée, ils cherchèrent à s’assurer du soutien des Canadiens. George Washington croyait que la conquête du Canada et la prise de Québec le protégeraient par la suite de toute intervention britannique venue du nord.
Lorsqu’à l’automne 1775 les rebelles américains envahissent le Canada, ils établissent un poste à La Prairie afin d’empêcher tout renfort britannique de venir de Montréal. En novembre, le général Montgomery vint camper au fort de La Prairie avec sa petite armée de 600 hommes. De là, ils lancèrent une attaque sur Montréal.
Le temps froid venu, les rebelles américains prirent leurs quartiers d’hiver à La Prairie. On raconte que leur situation y était si mauvaise qu’il leur eut été impossible de demeurer ici sans le consentement tacite des habitants du lieu. Après quelques mois « d’occupation », face à l’arrivée de renforts venus de Grande-Bretagne en mai et juin 1776, les Américains quittèrent La Prairie et la colonie en toute hâte.
Après le départ des rebelles, c’est 10 000 à 12 000 soldats réguliers que l’Angleterre envoie au Canada afin d’empêcher l’ennemi d’y faire une nouvelle invasion. De ce nombre, les troupes allemandes de Brunswick et de Hanau (des mercenaires au service de la couronne britannique débarqueront) sur la rive sud. Le 20 juin, les Allemands arrivent à La Prairie où l’on organise les camps ainsi que « les arrangements de subsistance ».
En septembre 1776, les troupes allemandes devaient marcher et camper à la Savanne entre La Prairie et Saint-Jean. L’endroit, qui est situé près de l’intersection actuelle du chemin de la Bataille Nord et du chemin de Saint-Jean, servit plus tard de camp militaire pendant plusieurs décennies au cours du 19e siècle.
Les mercenaires de Friedrich Adolphus Von Riedesel auraient occupé La Prairie durant plusieurs mois.
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[1] Gaétan Bourdages, La Prairie – Histoire d’une ville pionnière. Éditions Histoire Québec, 2013. La seigneurie et le fort, pages 19 à 38.
[2] Bourdages, Joly et Tremblay, 1691 – La bataille de La Prairie. Éditions Histoire Québec, 2009. 149 pages.
[3] Pour en apprendre davantage : Gaétan Bourdages, La Prairie – Histoire d’une ville pionnière. Éditions Histoire Québec, 2013. L’invasion américaine de 1775, pages 184 à 209.

- Au jour le jour, janvier 2022
Le patrimoine archéologique autochtone de la MRC de Roussillon
Frédéric Hottin (M.Sc.), archéologue, Musée d’archéologie de Roussillon
Au Musée, il arrive assez souvent que les visiteurs s’interrogent sur le passé autochtone de la région. À quand remonte la présence humaine? Que sait-on des gens qui occupaient le territoire? Comment vivaient-ils? À quel(s) groupe(s) appartenaient-ils? Pour les périodes précédant l’arrivée des Européens, c’est une histoire avant l’histoire, pour laquelle on ne peut puiser dans aucune archive écrite. Elle se lit dans les strates de sol des sites archéologiques et les nombreux artéfacts retrouvés sur le territoire, de Léry à La Prairie. Ce bref article présente les grandes lignes de l’état actuel des connaissances.
Si on se fie aux données géologiques et palynologiques (phases de régression de la mer de Champlain et du lac à Lampsilis), la présence autochtone dans le secteur sud de la MRC pourrait remonter à 9000 ans avant aujourd’hui (-7000), mais aucune trace aussi ancienne n’a encore été retrouvée. Les artéfacts les plus anciens pourraient dater de 6000 ou 5000 ans avant aujourd’hui. Ils ont été découverts dans la partie ouest de la MRC (île St-Bernard et Léry).

Dans la partie est, la butte du Vieux La Prairie serait occupée depuis au moins 3000 ans. Comme ailleurs dans la région de Montréal, on retrouve plus de traces du passage de groupes autochtones entre 4200 et 3000 ans avant aujourd’hui, puis entre 1500 et 650 avant aujourd’hui (500 à 1350 AD).
Mais contrairement à l’île de Montréal, les périodes plus récentes (1350 à 1600 AD) sont très peu représentées (aucun village n’a été retrouvé). Le secteur semble un lieu de passage, où on ne s’attarde que quelques jours, pour faire le portage reliant le fleuve Saint-Laurent à la rivière Richelieu ou pour des activités de subsistances saisonnières (chasse aux oiseaux migrateurs, pêche de certains poissons venant frayer, collecte de quenouilles pour faire des nasses, etc.).
En ce qui concerne l’identification des groupes autochtones qui ont laissé les artéfacts retrouvés, c’est une question à la fois complexe et sensible. D’un point de vue archéologique, les occupations les plus anciennes ne peuvent être associées à un groupe actuel. Ce serait comme tenter d’identifier des sites celtes comme ethniquement français, allemands ou espagnols. Ça n’a pas de sens. Au fil des millénaires, des peuples se forment, se dispersent, se transforment ou s’unissent pour en former d’autres.
Cela dit, pour les périodes les plus récentes, nous avons identifié un groupe iroquoien cousin des Iroquois (dont les Mohawks, qu’on devrait plutôt nommer Kanien’keha: ka, font partie) et des Hurons, mais linguistiquement et culturellement distinct (à la manière des différents peuples de langue latine que sont les Français, les Italiens et les Espagnols). Nous les appelons les Iroquoiens du Saint-Laurent, faute de connaître le nom qu’ils se donnaient eux-mêmes. Ce sont ces gens que rencontrera Jacques Cartier lorsqu’il visitera l’île de Montréal (village d’Hochelaga, entre autres), mais aussi la région de Québec. Ce peuple, qui a vécu au moins 2000 ans dans la vallée du Saint-Laurent, s’est dispersé entre les voyages de Cartier et ceux de Champlain (donc entre 1545 et 1600 environ). Ils ont pu subir des épidémies apportées par les Européens (qui commercèrent dans l’estuaire et le Golfe avec les Autochtones pendant une bonne partie du 16e siècle), des guerres avec leurs voisins (Algonquins, Hurons, Iroquois, Abénaquis, Malécites, Micmacs, Mohicans, Attikameks, Innus, etc.) et/ou des famines résultant du refroidissement du climat (impact sur le maïs).

Quoi qu’il en soit, les groupes autochtones qui résident aujourd’hui près du Saint-Laurent ont probablement tous dans leurs ancêtres des Iroquoiens du Saint-Laurent. Ainsi, les rescapés se seront réfugiés entre 1545 et 1580 chez leurs voisins[1], même parfois chez leurs ennemis (comme ça s’est vu à la période coloniale). On en a la preuve sur des sites archéologiques contemporains de villages des Hurons[2], alors en Ontario. Il est très possible qu’on en retrouve la trace (céramique typique) éventuellement sur des sites villageois des Mohawks de l’état de New York, ou d’autres peuples (notamment les Malécites de la vallée du fleuve Saint-Jean et les Abénaquis du Maine).

Pour ce qui est des artéfacts autochtones de la période coloniale, ils sont probablement de plusieurs nations, notamment des Algonquins et des Mohawks, qui tous deux utilisent le portage de La Prairie pour aller s’attaquer l’un et l’autre. Puis, à partir de 1667, plusieurs groupes viennent s’établir dans la mission jésuite de La Prairie, que les Mohawks nomment Kentake. On y retrouve des Hurons, des Algonquins, des Oneidas, etc., de même que plusieurs adoptés ou esclaves mohawks d’origine algonquine, huronne ou autre. C’est tout un « melting pot », qui se scindera à quelques reprises puis s’unira éventuellement, au fil des déménagements de la mission, pour former la communauté autochtone de Kahnawake. Celle-ci se forgera une identité qui lui est propre. Elle aura une histoire qui mérite d’être mieux connue et diffusée. Mais ici s’arrête l’expertise de l’archéologue. C’est plutôt aux ethnohistoriens et aux historiens, mais aussi et surtout aux Kanien’keha: ka eux-mêmes, de l’écrire et de la raconter.
En terminant, il convient de rappeler que les connaissances sur le passé autochtone de la région sont encore limitées et qu’elles sont appelées à évoluer.
Les données que nous possédons sont le plus souvent éparpillées dans divers rapports de fouilles et quelques mémoires de maîtrise. De plus, très peu d’artéfacts ont été étudiés de manière approfondie. Les collections de la région en comptent des milliers. Une part très importante des informations d’intérêt reste donc à acquérir. C’est pourquoi le Musée a entrepris une étude d’envergure sur le patrimoine archéologique autochtone de la MRC de Roussillon.

Le projet sera réalisé sur trois ans et fera appel à des spécialistes de plusieurs types d’artéfacts autochtones (céramique, outils en pierre, objets en os, etc.). Les résultats de cette synthèse régionale seront présentés au public dans les années qui suivront (conférences, articles, médias numériques, etc.).
Entre-temps, les intéressé(e)s sont invité(e)s à suivre l’avancée des recherches en consultant le site web du Musée.
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[1] Pour une proposition de scénario plus détaillé, voir Chapdelaine, C. (1995) « Les Iroquoiens de l’est de la vallée du Saint-Laurent », in Balac, A.-M., C. Chapdelaine, N. Clermont et F. Duguay, Archéologies québécoises, Paléo-Québec 23, Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, p.161-184.
[2] Voir notamment Ramsden, P. (2018) « Devenir Wendat : négocier une nouvelle identité aux alentours du lac Balsam à la fin du XVIe siècle », in Lesage, L., J.-F. Richard, A. Bédard-Daigle et N. Gupte, Études multidisciplinaires sur les liens entre Hurons-Wendat et Iroquoiens du Saint-Laurent, Presses de l’Université Laval, Québec, p.120-132.
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Quelques lectures complémentaires :
Balac, Anne-Marie, Christian Roy et Roland Tremblay (2019) Terre, L’empreinte humaine, collection Archéologie du Québec, Pointe-à-Callière et Les Éditions de l’Homme, Montréal, 199 p.
Tremblay, Roland (2006) Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 139 p.
Viau, Roland (2021) Gens du fleuve, gens de l’île, Hochelaga en Laurentie iroquoienne du XVIe siècle, Boréal, Cap-Saint-Ignace, 346 p.

- Au jour le jour, janvier 2022
Retour sur le tournage de cet été
C’est à compter du 3 février 2022 que cette série de fiction, intitulée Lac-Noir, tournée en partie dans nos locaux en juin 2021 (voir Au jour le jour, septembre 2021), se mettra en branle sur les ondes de Illico.
On y verra également des scènes qui ont été tournées dans le Vieux-La Prairie.
Soyez attentifs!

- Au jour le jour, janvier 2022
Jacques Cartier à La Prairie en 1541… (2)
L’auteur de cette œuvre datée de 1542-1544 est Jean Rotz, un élève formé par la très renommée école de cartographie de Dieppe en France. Jean Rotz (1505-1560) représenta des cartes marines et terrestres du 16e siècle, notamment les découvertes de Jacques Cartier au Canada.
En entrant dans le golfe du Saint-Laurent nous y distinguons l’île d’Anticosti, ensuite la rivière Saguenay, l’île d’Orléans, le lac Saint-Pierre, la rivière Saint-Maurice, la rivière Richelieu et les îles de Sorel… ensuite nous arrivons dans la région de « Ochilaga » ou Hochelaga. Selon l’historien Gustave Lanctôt, ici à environ « 2 lieues (10 km) du premier saut » serait situé « Hochelaga » le grand village Huron-Wendat.
À « Hochelaga » face aux « rapides de Lachine », il est inscrit « le Premier Saut »… et sur la rive sud, nous voyons clairement le grand bassin de La Prairie, où nous croyons que les Français ont jeté l’ancre et même mis le pied à terre autant avant qu’après avoir affronté les rapides.
Plus haut sur le fleuve nous voyons le « deuxième saut » (Cascades/Les Cèdres), et à la droite de celui-ci la grande rivière des Outaouais arrivant du nord-ouest. La dénivelée du premier saut (Lachine) est de 14 mètres[1], tandis que le total des deux autres sauts à partir du bassin du lac Saint-François jusqu’au lac Saint-Louis, était d’un effroyable 23 mètres de rapides et d’écumes bouillonnantes.[2]
Selon une hypothèse farfelue avancée au 20e siècle par Aristide Beaugrand-Champagne et appuyée par Lionel Groulx, Jacques Cartier aurait, à l’automne 1535, passé par la rivière des Prairies jusqu’au Sault-au-Récollet avant de se rendre à pied à « Hochelaga ». Un des malheurs pour cette hypothèse, réfutée par l’historien Gustave Lanctôt, est que la rivière des Prairies n’apparaît pas sur la carte de 1542 et que ce « saut » n’a qu’une dénivelée de 4 mètres et… se remonte assez facilement à la rame ! D’ailleurs, pendant plus d’un siècle, les « cageux » de Gatineau/Ottawa allaient, à partir des années 1800, descendre facilement par cette rivière pour livrer leurs grosses cages de bois de charpente jusqu’au port de Québec pour l’embarquement sur des navires à destination de l’Angleterre.
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[1] Au début de juin 1543, Jean-François de La Rocque de Roberval fera une autre tentative pour surmonter le « premier saut » et lui aussi s’avoua vaincu après qu’une de ses embarcations chavira dans les flots et causa la noyade des huit hommes à bord !
[2] Selon Alban Berson, cartothécaire à la BAnQ, Lachine serait le « deuxième saut »… ce qui ne respecte en rien les précisions de distances de Jacques Cartier et la réalité du terrain, tel que relaté dans les écrits de Richard Hakluyt et du Sieur de Roberval.
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Note de l’auteur:
Il existe des entreprises qui permettent d’expérimenter ce que ça signifie de sauter ces rapides dont Jacques Cartier avait fait l’expérience.

- Au jour le jour, janvier 2022
Jacques Cartier à La Prairie en 1541… (1)
D’entrée de jeu, il est bien connu que le fameux navigateur et explorateur malouin Jacques Cartier, sieur de Limoilou, a fait ses deux premiers voyages en Amérique en 1534 et en 1535. D’ailleurs, lors de son voyage de retour au printemps 1536, Cartier ramènera avec lui en France le grand chef Donnacona et ses deux fils ; plus ou moins avec leur consentement, ayant comme but premier de montrer ceux-ci à la cour du roi François 1er, et surtout afin de justifier un nouveau voyage d’exploration plus à l’ouest de « Mont Réal ».
Derechef et moins bien connu est le troisième et le plus imposant voyage de Cartier qui eut lieu en 1541 ! Préalablement à celui-ci, alors qu’il voulait s’assurer de revenir chez lui un jour, Donnacona tenait des propos qui allaient dans le même sens que ceux de Cartier. Il racontait des sornettes à qui voulait l’entendre, à savoir qu’il y avait de grandes villes et des richesses de métaux précieux (or, argent, cuivre et plus encore) plus loin à l’ouest des grands rapides d’Hochelaga… « les sauts de Mont Réal ».
Donc le 23 mai 1541, ayant enfin reçu la bénédiction et le financement royal pour son troisième voyage, Cartier quitte Saint-Malo[1] sur La Grande Hermine avec quatre autres navires pour se rendre de nouveau à Stadaconé, arrivant trois mois plus tard devant la bourgade de « Québec ». Sans l’aide de guides, le 7 septembre, il poursuivra son trajet avec deux grandes barques (ayant un mât, voiles et rames) jusqu’à la région d’Hochelaga (Mont Réal) où il s’était rendu six ans plus tôt.
Arrivant tôt le matin du 11 septembre 1541, le Malouin ne perd pas de temps ; accompagné de plusieurs hommes, il cherche un moyen pour surmonter le « grand saut » (nos rapides de Lachine) qui barre la voie fluviale vers l’ouest. Cartier rapporte dans sa relation de voyage[2] qu’après quelques tentatives infructueuses par ses meilleurs rameurs dans une de ses deux barques, laquelle avait été allégée, il s’avoue vaincu devant la démence des flots et met le pied à terre. Ensuite… « qu’une fois à terre sur la rive sud du Saint-Laurent (La Prairie) les Français suivent un grand sentier battu en direction des rapides. Arrivant à destination, ils tombent sur un lieu habité par des Iroquoiens où on leur fait bon accueil ».[3]
Encouragé par cette affabilité et n’ayant pas de « truchements » pour traduire ses paroles, Cartier explique son problème par de « grands gestes et des paroles ». C’est alors que quatre jeunes braves offrent de l’accompagner dans leurs canots pour se rendre vers un second petit village[4] situé en face d’un autre « saut ». Selon les jeunes autochtones, celui-ci serait… « le deuxième des trois sauts qu’il y a à franchir avant que le fleuve soit à nouveau navigable ».
Selon le géographe et historien anglais Richard Hakluyt (1553-1616) le sieur Cartier est en mesure de constater que la distance entre les rapides de Lachine à l’extrémité est du lac Saint-Louis, et la zone des Cascades/Côteau des Cèdres à l’extrémité ouest du même lac est de « 6 lieues » soit environ 30 km. Ce « deuxième saut », qui est presque aussi impétueux que le premier, donne accès au « troisième saut » à 10 km en amont, mais Cartier ne s’y rendra pas. Ce sont les puissants et turbulents rapides du Coteau-du-Lac, et par la suite il y a le lac Saint-François ; ceux-ci donnent accès de nouveau au fleuve Saint-Laurent qui permet de se rendre jusqu’au but, la grande mer d’eau douce… l’eldorado du lac Ontario.
Selon des calculs approximatifs, le Malouin constate avec stupeur qu’il y aurait une ascension d’environ 120 pieds français (37 m) entre l’entrée du premier et la tête du troisième « saut ». Aussitôt, Cartier s’avoue vaincu et renonce à se rendre plus loin, car l’explorateur français sait maintenant avec certitude qu’aucun voilier ne pourrait négocier ce dangereux passage pour se rendre vers la « terre de Cathay ».
En conclusion, les détails de ce voyage d’exploration ainsi que la carte de Jean Rotz réalisée en 1542-1544 nous démontrent sans équivoque qu’en 1541 Jacques Cartier aurait été le tout premier, d’une longue liste d’illustres personnages historiques, à passer par le grand carrefour géographique de La Prairie et à y mettre le pied à terre.
Lors de leurs nombreux voyages et déplacements il y a également eu à La Prairie un certain Samuel de Champlain en 1611, le marquis Henri Chastelard de Salières en 1665, sainte Kateri Tekakwitha en 1678, François de Laval, premier évêque de Québec en 1681, le marquis de Denonville en 1685, le comte de Frontenac en 1690, le légendaire Monsieur de Niagara en 1691, le marquis de Montcalm en 1758 ainsi que le général François-Gaston de Lévis en 1760.
Donc, dans plus d’une décennie l’année 2035 marquera les 500 ans depuis le passage dans la région de « Hochelaga » du grand explorateur Jacques Cartier (1491-1557), et pareillement en 2041 du passage de Cartier dans ce qui deviendra plus d’un siècle plus tard, la grande seigneurie de La Prairie-de-la-Magdeleine.[5]
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[1] Plusieurs membres de la famille de Cartier l’accompagneront : ses deux beaux-frères, monsieur Guyon des Granches — vicomte de Beaupré, monsieur Macé Jalobert — pilote, et son neveu Estienne Noël.
[2] Le premier éditeur de la relation du 3e voyage de Jacques Cartier est l’Anglais Richard Hakluyt. Celui-ci publie en 1589 — The Principal Navigations Voyages, Traffiques and Discoveries of the English Nation […] 2e édition en 3 vol., Londres, George Bishop, Ralph Newberie, Robert Barker, Editors/1598-1600, vol. 3, p.235 — Jacques Cartier […]
[3] Au moment de son départ à la fin de cette même journée, Cartier estime à 400 le nombre de curieux présents et il identifiera cet endroit comme étant « St-Malo » sur la carte de 1542-1544.
[4] Ceux-ci étaient à préparer un « grand potage », un genre de pot-au-feu à base de « plantes potagères et de poissons » auquel Jacques Cartier et les Français furent invités à partager.
[5] Voir la carte dite « Harléienne » à la page suivante… qui a été réalisée à Dieppe en 1542-1544, suite au 3e voyage de Jacques Cartier.

- Au jour le jour, janvier 2022
Mot de l’archiviste-directrice générale
Avec la présence du variant Omicron, ce début d’année du 50e est bien différent de ce que l’on avait espéré.
Qu’à cela ne tienne ! Nous travaillons à la préparation de l’exposition estivale qui portera sur l’histoire de la SHLM. D’ailleurs, vous avez sans doute aperçu notre offre pour une ressource en muséologie à cet effet.
De plus, au cours de 2022, en plus des conférences prévues, de l’exposition et des classiques visites guidées, la SHLM réalisera la mise en ligne des BMS de La Prairie et, roulement de tambour….d’une carte interactive du Vieux La Prairie !
Il y aura aussi la parution d’un livre concocté par M. Gaétan Bourdages, la présentation d’une séance d’archives à voix haute et un autre événement surprise en lien avec le chemin de fer de 1836.
Alors, pour le 50e et en vue de l’Assemblée générale qui aura lieu en mars prochain, ne manquez pas de renouveler votre carte de membre !
Au plaisir de vous accueillir à nouveau au local de la SHLM.
Caroline Laberge
Archiviste-directrice-générale

- Au jour le jour, janvier 2022
L’arrivée du téléphone à La Prairie
N.D.L.R. Les informations qui suivent nous ont été fournies par la Compagnie de Téléphone Bell.
Le premier téléphone de La Prairie entre en service en 1887, sept ans seulement après la fondation de la Compagnie de Téléphone Bell, et treize ans après qu’Alexander Graham Bell a inventé ce qu’on appelle alors « la merveille parlante ».
En 1887, en effet, la première agence de la compagnie Bell ouvre ses portes à La Prairie, sous la direction de M. J.H.A. Sylvestre[1] ; elle apporte à une population d’environ 1000 personnes les avantages du téléphone.
L’année suivante, en 1888, une ligne interurbaine relie La Prairie et Saint-Jean. Toutefois, le téléphone est accueilli plutôt froidement à La Prairie. La compagnie Laprairie Pressed Brick and Terra Cotta, qui apparaît dans l’annuaire téléphonique à compter de mars 1896, demeure l’unique abonné jusqu’en 1902, date à laquelle la compagnie J. B. Doré et fils[2] y est inscrite pour la première fois. À la fin de 1907, La Prairie compte sept téléphones en service.
Par la suite, l’évolution du service téléphonique est lente, mais constante. Le 100e téléphone est installé en 1924, le 500e, en 1945, et le 1000e, en 1950.
En décembre 1952, Bell Canada achète un terrain, situé au 425, rue Saint-Henri et, en 1954, elle y construit un immeuble pour y installer le central automatique.
Le 12 juin 1955 a lieu la conversion du système à magnéto au système automatique et, en même temps, un nouveau mode de numérotation est adopté suivant lequel tous les numéros de téléphone comportent deux lettres et cinq chiffres. En 1963, le nom du central est éliminé et remplacé par de nouveaux numéros à sept chiffres. Le préfixe 659 est attribué aux numéros de La Prairie.
Il y a quarante ans, en 1981, La Prairie comptait 11 510 téléphones en service.
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[1] Hyacinthe Sylvestre possédait un magasin général qui était situé à l’emplacement actuel du restaurant Chez Julien.
[2] Un fabricant de machinerie agricole.

- Au jour le jour, janvier 2022
Jean-Baptiste Cantin et les De Montigny (4)
1916
Le 2 janvier, Cantin et le corps expéditionnaire retournent aux tranchées. L’ami du couple en profite pour envoyer quelques cartes postales à De Montigny annonçant son départ. Ces cartes illustrent la destruction dont sont témoins les troupes canadiennes partout où elles passent.


Le 15 janvier, Cantin reçoit un paquet de tabac canadien de la part de De Montigny. Le soldat lui envoie quatre autres cartes postales l’informant sur sa santé et le temps qu’il fait.
De février à avril, la correspondance de Cantin se résument surtout à deux bagues qu’il souhaite envoyer aux De Montigny :
6 février : « Monsieur, j’ai fait un oubli en vous demandant vos mesure de doigts pour les bagues. Envoyer moi la mesure de votre demoiselle svp. D’un ami. »
19 mars : « Monsieur, je dois vous envoyer vos bagues ces jours ici. »
18 avril : « Monsieur, je vais vous expédier vos bagues ces jours ici. Écrivez immédiatement sur reception s.v.p. En bonne santé tout est bien pour le moment. »
Cantin passa l’été 1916 à combattre en Belgique.
Vers la fin du mois d’août, le corps expéditionnaire se dirigea vers le front de la Somme[1], en France qui avait commencé presque deux mois plutôt, le premier juillet.
Selon les rapports médicaux contenus dans son dossier militaire, Cantin fut blessé gravement le 8 septembre 1916, quelque chose lui ayant perforé le milieu du bras gauche. Il fut déclaré sourd de l’oreille droite, crachant du sang en plus d’avoir été gazé[2]. Le 26 septembre, il se remit de ses blessures et fut déclaré apte à reprendre son poste de sergent du corps expéditionnaire.

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1917-1919
Jean-Baptiste Cantin fut libéré de ses fonctions militaires le 29 juin 1919, à l’âge de 40 ans[3]. On peut supposer que Cantin retourna à La Prairie retrouver le couple De Montigny à leur hôtel pour y passer du bon temps, raconter ses faits d’armes et probablement prendre un verre.
D’ailleurs, dans l’une de ses nombreuses lettres envoyées en 1915 à De Montigny, Cantin fit part de son amour pour la bière canadienne : « […] 5 cents la bière vous souvenez-en juger maintenant par vous-même.
Quand on sort des tranchées et que nous sommes sur la réserve, on peut acheter de la bière a 2 sous le verre elle est forte comme la petite bière d’épinette canadien on pense souvent a la Molson et le cheval noir[4] de Lachine. »
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[1] Roy, R.H., et Richard Foot, « Le Canada et la bataille de la Somme ». Dans l’Encyclopédie Canadienne. Historica Canada. Article publié décembre 21, 2006; Dernière modification décembre 11, 2018. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/bataille-de-la-somme
[2] Bibliothèque et Archives Canada, Dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale, Recherche : base de données, Item : Cantin, John Baptiste (26175), https://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/patrimoine-militaire/premiere-guerre-mondiale/dossiers-personnel/Pages/item.aspx?IdNumber=86651
[3] Idem.
[4] Il s’agit de la bière Black Horse très populaire à l’époque.