Sélection d'une édition

    L’école de rang du chemin des Prairies (4)

    Place aux institutrices

     

    À La Prairie, les commissaires Guillaume D’Eschambault, Moïse Brossard, Louis Brosseau et Julien Bourassa, assisté du R.P. Tellier curé de la paroisse, s’activent à la relance du nouveau régime scolaire.  Le 23 septembre 1846, l’instituteur Eusèbe Lussier est engagé à l’école de la côte des Prairies pour enseigner la lecture, l’écriture et l’arithmétique.7 Mais il quitte l’année suivante. Il faut dire que les conditions de travail sont difficiles et le salaire versé par les commissaires peu lucratif. De plus, les parents et les commissaires préfèrent de beaucoup les institutrices jugées plus dociles et plus dévouées envers les jeunes enfants. En 1855, elles représentent déjà 67% du personnel enseignant.8

    Les historiennes Andrée Dufour et Micheline Dumont citent les mots du surintendant Jean-Baptiste Meilleur dans un rapport daté de 1854:

    (…) on les préfère généralement aux hommes, surtout pour tenir les écoles fréquentées par de jeunes enfants, parce qu’elles savent mieux condescendre à la faiblesse de leur âge, à la pratique des moyens propres à s’insinuer dans leur estime, et à gagner leur confiance et leur affection.

    Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs enseignantes vont se succéder à l’école de rang de la côte des Prairie. En 1873, l’inspecteur d’école souligne le progrès des élèves sous la direction de l’institutrice Ernestine Dumontet, 19 ans, arrière-petite-fille de la veuve Étienne Dumontet. Le rapport indique également que le nombre d’élèves inscrits s’élève à 35 et la moyenne de fréquentation, de 22 à 26.

     

     

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    7  BAnQ-Montréal, Collection Élisée Choquet, La Prairie et comté, Écoles 1840-1866.
    Dufour, Andrée. Dumont, Micheline. Brève histoire des institutrices au Québec de la Nouvelle-France à nos jours. Boréal, 2004, p.55-88.

     

    Place aux institutrices   À La Prairie, les commissaires Guillaume D’Eschambault, Moïse Brossard, Louis Brosseau et Julien Bourassa, assisté du R.P. Tellier curé de la paroisse, s’activent à la relance du nouveau régime scolaire.  Le 23 septembre 1846, l’instituteur Eusèbe Lussier est engagé à l’école de la côte des Prairies pour enseigner la lecture, l’écriture et l’arithmétique.7 Mais il quitte l’année suivante. Il faut dire que les conditions de travail sont difficiles et le salaire versé par les commissaires peu lucratif. De plus, les parents et les commissaires préfèrent de beaucoup les institutrices jugées plus dociles et plus dévouées envers les jeunes enfants. En 1855, elles représentent déjà 67% du personnel enseignant.8 Les historiennes Andrée Dufour et Micheline Dumont citent les mots du surintendant Jean-Baptiste Meilleur dans un rapport daté de 1854: (…) on les préfère généralement aux hommes, surtout pour tenir les écoles fréquentées par de jeunes enfants, parce qu’elles savent mieux condescendre à la faiblesse de leur âge, à la pratique des moyens propres à s’insinuer dans leur estime, et à gagner leur confiance et leur affection. Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs enseignantes vont se succéder à l’école de rang de la côte des Prairie. En 1873, l’inspecteur d’école souligne le progrès des élèves sous la direction de l’institutrice Ernestine Dumontet, 19 ans, arrière-petite-fille de la veuve Étienne Dumontet. Le rapport indique également que le nombre d’élèves inscrits s’élève à 35 et la moyenne de fréquentation, de 22 à 26.     ____________________________________________________________________ 7  BAnQ-Montréal, Collection Élisée Choquet, La Prairie et comté, Écoles 1840-1866. 8  Dufour, Andrée. Dumont, Micheline. Brève histoire des institutrices au Québec de la Nouvelle-France à nos jours. Boréal, 2004, p.55-88.  ...

    L’école de rang du chemin des Prairies (3)

    1834 : première école de rang à la côte des Prairies

     

    Les habitants de la côte des Prairies profitent alors de ce contexte favorable pour mettre en place leur  maison d’école.  François Moquin, Pierre Brosseau, Antoine Ste-Marie, Étienne Dumontet, Louis Brossard et François Sénécal expriment ici le désir de voir leurs enfants accéder à l’instruction.

    Le 27 juin 1834, à la résidence de la veuve Étienne Dumontet, ces mêmes habitants sont rassemblés devant le notaire Médard Hébert dans le but d’agréer la donation d’un lopin de terre « …  à la charge par ces derniers de bâtir immédiatement sur le terrain donné par la dite veuve Étienne Dumontet, une maison de grandeur suffisante pour y tenir école »3

    Deux semaines plus tard, soit le 15 juillet 1834, les syndics Louis Brossard, François Sénécal et Paul Banlié se présentent au bureau du notaire Médard Hébert pour la signature du contrat lié à l’embauche de l’enseignant Justin Louis Héroux.4

    Ce dernier s’engage « pour le temps et espace d’une année…  de montrer et enseigner du mieux qu’il lui sera possible, aux enfants de la côte des Prairies dite paroisse de Laprairie,  (……)  la lecture, l’écriture, l’arithmétique, le catéchisme et autres choses tel et de la manière qu’un bon instituteur doit faire en pareil cas. »

    En retour, les syndics acceptent de lui fournir « une maison bien close et convenable pour tenir une école » ainsi qu’un poêle de fonte, une table et des bancs pour les écoliers.  Les parents apportent également leur contribution puisque l’enseignant recevra, en plus de l’allocation de base prévue (20 livres par an), la somme de 20 sols par mois pour chaque écolier capable de payer ainsi qu’une demi-corde de bois franc.

    L’emplacement de la future école est prévu sur la devanture du lot 70 en bordure du chemin des Prairies, ce qui a comme avantage d’être situé au milieu du rang.5

    Dès la fin juin 1834, les habitants entreprennent une corvée de construction afin d’ériger la maison d’école à la date convenue par les syndics.  Construite en bois, le bâtiment conserve les caractéristiques de l’habitation rurale de l’époque.  Sauf la dimension de la salle de classe qui devait être « de grandeur suffisante » pour accueillir au moins 20 élèves, tel que stipulé dans le contrat de l’enseignant Héroux.

    Mais cet élan est bientôt freiné par le refus du Conseil législatif de renouveler les subventions votées par la Chambre d’assemblée. Le 1er mai 1836, dans un climat de confrontation entre les représentants du peuple et le pouvoir colonial, la loi des écoles de syndics est abolie.  La privation de subventions entraîne alors la fermeture d’un grand nombre de petites écoles de campagne.

    Qu’est-il advenu de l’école de la côte des Prairies? La communauté locale et les parents ont-ils pu réunir les fonds nécessaires pour la maintenir en fonction?

    Dans ses ouvrages dédiés à l’histoire de l’éducation au Québec, l’historienne Andrée Dufour mentionne que la moitié seulement des anciennes écoles de syndics survivent en 1838.
    « Dans la majorité des paroisses et des townships, il ne reste plus que quelques écoles et parfois même une seule, souvent située dans le village même ».6

    Après la Rébellion de 1837-1838 et l’entrée en vigueur de l’Acte d’Union du Bas-Canada et du Haut-Canada  (1841), une nouvelle législation scolaire remet sur pied un réseau d’écoles primaires publiques dans chacune des régions et communautés locales du Bas-Canada.  En 1845, les commissaires d ‘écoles, élus par les habitants des paroisses, ont maintenant la responsabilité  de percevoir une taxe foncière de l’ensemble des propriétaires.  S’ajoutent à ces fonctions, le recrutement des maîtres et  la construction des écoles.

     

     

    ____________________________________________________________________

    BAnQ -Montréal, greffe du notaire Médard Hébert, le 27 juin 1834
    4  BAnQ-Montréal, greffe du notaire Médard Hébert, le 15 juillet 1834
    5  Cadastre abrégé de la Seigneurie de Laprairie de la Madeleine,  Les Prairies.
    6  Dufour, Andrée. Tous à l’école. État, Communautés rurales et Scolarisation au Québec de 1826 à 1859. HMV, 1996, p.91-121.

     

    1834 : première école de rang à la côte des Prairies   Les habitants de la côte des Prairies profitent alors de ce contexte favorable pour mettre en place leur  maison d’école.  François Moquin, Pierre Brosseau, Antoine Ste-Marie, Étienne Dumontet, Louis Brossard et François Sénécal expriment ici le désir de voir leurs enfants accéder à l’instruction. Le 27 juin 1834, à la résidence de la veuve Étienne Dumontet, ces mêmes habitants sont rassemblés devant le notaire Médard Hébert dans le but d’agréer la donation d’un lopin de terre « …  à la charge par ces derniers de bâtir immédiatement sur le terrain donné par la dite veuve Étienne Dumontet, une maison de grandeur suffisante pour y tenir école »3 Deux semaines plus tard, soit le 15 juillet 1834, les syndics Louis Brossard, François Sénécal et Paul Banlié se présentent au bureau du notaire Médard Hébert pour la signature du contrat lié à l’embauche de l’enseignant Justin Louis Héroux.4 Ce dernier s’engage « pour le temps et espace d’une année…  de montrer et enseigner du mieux qu’il lui sera possible, aux enfants de la côte des Prairies dite paroisse de Laprairie,  (……)  la lecture, l’écriture, l’arithmétique, le catéchisme et autres choses tel et de la manière qu’un bon instituteur doit faire en pareil cas. » En retour, les syndics acceptent de lui fournir « une maison bien close et convenable pour tenir une école » ainsi qu’un poêle de fonte, une table et des bancs pour les écoliers.  Les parents apportent également leur contribution puisque l’enseignant recevra, en plus de l’allocation de base prévue (20 livres par an), la somme de 20 sols par mois pour chaque écolier capable de payer ainsi qu’une demi-corde de bois franc. L’emplacement de la future école est prévu sur la devanture du lot 70 en bordure du chemin des Prairies, ce qui a comme avantage d’être situé au milieu du rang.5 Dès la fin juin 1834, les habitants entreprennent une corvée de construction afin d’ériger la maison d’école à la date convenue par les syndics.  Construite en bois, le bâtiment conserve les caractéristiques de l’habitation rurale de l’époque.  Sauf la dimension de la salle de classe qui devait être « de grandeur suffisante » pour accueillir au moins 20 élèves, tel que stipulé dans le contrat de l’enseignant Héroux. Mais cet élan est bientôt freiné par le refus du Conseil législatif de renouveler les subventions votées par la Chambre d’assemblée. Le 1er mai 1836, dans un climat de confrontation entre les représentants du peuple et le pouvoir colonial, la loi des écoles de syndics est abolie.  La privation de subventions entraîne alors la fermeture d’un grand nombre de petites écoles de campagne. Qu’est-il advenu de l’école de la côte des Prairies? La communauté locale et les parents ont-ils pu réunir les fonds nécessaires pour la maintenir en fonction? Dans ses ouvrages dédiés à l’histoire de l’éducation au Québec, l’historienne Andrée Dufour mentionne que la moitié seulement des anciennes écoles de syndics survivent en 1838. « Dans la majorité des paroisses et des townships, il ne reste plus que quelques écoles et parfois même une seule, souvent située dans le village même ».6 Après la Rébellion de 1837-1838 et l’entrée en vigueur de l’Acte d’Union du Bas-Canada et du Haut-Canada  (1841), une nouvelle législation scolaire remet sur pied un réseau d’écoles primaires publiques dans chacune des régions et communautés locales du Bas-Canada.  En 1845, les commissaires d ‘écoles, élus par les habitants des paroisses, ont maintenant la responsabilité  de percevoir une taxe foncière de l’ensemble des propriétaires.  S’ajoutent à ces fonctions, le recrutement des maîtres et  la construction des écoles.     ____________________________________________________________________ 3  BAnQ -Montréal, greffe du notaire Médard Hébert, le 27 juin 1834 4  BAnQ-Montréal, greffe du notaire Médard Hébert, le 15 juillet 1834 5  Cadastre abrégé de la Seigneurie de Laprairie de la Madeleine,  Les Prairies. 6  Dufour, Andrée. Tous à l’école. État, Communautés rurales et Scolarisation au Québec de 1826 à 1859. HMV, 1996, p.91-121.  ...

    L’école de rang du chemin des Prairies (2)

    Une école pour les enfants du peuple

     

    L’histoire de la petite école de rang au Québec débute en 1829 au moment où se met en place  un nouveau système public d’écoles élémentaires gratuites, dites écoles « de syndics ».   

    Au début du 19e siècle, l’analphabétisme sévit chez les Canadiens français. Depuis la Conquête de 1760, le gouvernement tarde à organiser l’enseignement public avec pour conséquence des générations d’enfants privés complètement d’instruction. L’établissement de deux régimes scolaires parallèles, soit l’Institution royale en 1801 et les écoles de Fabrique en 1824, n’améliorent guère la situation.

    Sur une population d’environ 450 000 personnes en 1825, à peine 13 000 sont capables de lire et d’écrire.1  

    Devant ces résultats déplorables, le 14 mars 1829, la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada, composée en majorité de députés du Parti patriote, réussit à faire adopter la loi intitulée Acte pour encourager l’éducation élémentaire, mieux connue sous le titre de Loi des écoles de syndics.  Bien au fait de la pauvreté des paroisses, causée entre autres par une succession de mauvaises récoltes, l’État subventionnera plus généreusement le nouveau régime scolaire. Il rembourse la moitié de la construction d’une  maison d’école, verse le salaire du maître (20 livres par année) plus une allocation de dix chelins par enfant pauvre instruit gratuitement.

    Quant à la communauté locale, celle-ci doit également s’impliquer. Les propriétaires fonciers ont la responsabilité d’élire les « syndics » ou administrateurs chargés de la gestion locale des écoles. De leur part, les parents sont tenus de participer à la construction de la  bâtisse  en plus  de verser au maître une contribution mensuelle.

    Cette fois, l’initiative est couronnée de succès. Le nombre d’écoles augmente ainsi que le taux de fréquentation des enfants. Au début de 1832, on dénombre 1 282 écoles fréquentées par près de 45 203 écoliers. Si bien qu’à cette date, le Comité permanent sur l’éducation considère qu’un enfant sur trois se rend à l’école alors qu’avant 1829, le taux se situait à un enfant sur onze.2

     

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    Graveline, Pierre. Une histoire de l’éducation au Québec. BQ, 2007, p. 21-29.

    2  Audet, Louis-Philippe. Histoire de l’enseignement au Québec. Tome 1, p. 361-364.

     

    Une école pour les enfants du peuple   L’histoire de la petite école de rang au Québec débute en 1829 au moment où se met en place  un nouveau système public d’écoles élémentaires gratuites, dites écoles « de syndics ».    Au début du 19e siècle, l’analphabétisme sévit chez les Canadiens français. Depuis la Conquête de 1760, le gouvernement tarde à organiser l’enseignement public avec pour conséquence des générations d’enfants privés complètement d’instruction. L’établissement de deux régimes scolaires parallèles, soit l’Institution royale en 1801 et les écoles de Fabrique en 1824, n’améliorent guère la situation. Sur une population d’environ 450 000 personnes en 1825, à peine 13 000 sont capables de lire et d’écrire.1   Devant ces résultats déplorables, le 14 mars 1829, la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada, composée en majorité de députés du Parti patriote, réussit à faire adopter la loi intitulée Acte pour encourager l’éducation élémentaire, mieux connue sous le titre de Loi des écoles de syndics.  Bien au fait de la pauvreté des paroisses, causée entre autres par une succession de mauvaises récoltes, l’État subventionnera plus généreusement le nouveau régime scolaire. Il rembourse la moitié de la construction d’une  maison d’école, verse le salaire du maître (20 livres par année) plus une allocation de dix chelins par enfant pauvre instruit gratuitement. Quant à la communauté locale, celle-ci doit également s’impliquer. Les propriétaires fonciers ont la responsabilité d’élire les « syndics » ou administrateurs chargés de la gestion locale des écoles. De leur part, les parents sont tenus de participer à la construction de la  bâtisse  en plus  de verser au maître une contribution mensuelle. Cette fois, l’initiative est couronnée de succès. Le nombre d’écoles augmente ainsi que le taux de fréquentation des enfants. Au début de 1832, on dénombre 1 282 écoles fréquentées par près de 45 203 écoliers. Si bien qu’à cette date, le Comité permanent sur l’éducation considère qu’un enfant sur trois se rend à l’école alors qu’avant 1829, le taux se situait à un enfant sur onze.2   ___________________________________________________________________ 1  Graveline, Pierre. Une histoire de l’éducation au Québec. BQ, 2007, p. 21-29. 2  Audet, Louis-Philippe. Histoire de l’enseignement au Québec. Tome 1, p. 361-364.  ...

    L’école de rang du chemin des Prairies (1)

    Introduction

     

    Pendant plus d’un siècle, l’école de rang  contribue à l’éducation de plusieurs générations d’élèves âgés de 6 à 14 ans issus du milieu rural et des régions éloignées.  Les personnes qui l’ont fréquentée se souviennent de sa valeureuse institutrice, de la salle de classe unique à « sept divisions » avec son poêle à bois et ses pupitres doubles, de la visite inopinée de l’inspecteur ainsi que de la distribution des prix de fin d’année scolaire où sont conviés parents et commissaires d’école.

    Au début des années 1950, l’école de rang du chemin des Prairies aussi nommé rang Brosseau,  est située tout juste à proximité de la voie ferrée du Canadien national et devant la maison ancestrale d’Alexandre Brossard, appelée actuellement la maison Brossard.  Elle accueille alors une trentaine d’élèves, descendants pour la plupart des familles pionnières de la seigneurie de La Prairie établies dès le 18e siècle sur les terres fertiles de la rive droite de la rivière Saint-Jacques, (rive bornant l’actuelle ville de Brossard).

    De nos jours, ceux qui empruntent le chemin des Prairies en direction du Quartier Dix30 ignorent tout probablement le passé agricole du lieu. Avant la création de la ville de Brossard en 1958, la région est sous la juridiction de la municipalité de paroisse de La Prairie et d’une municipalité scolaire constituée de cinq commissaires qui administrent les écoles situées dans la zone rurale de La Prairie.

    Une photographie aérienne datée du 8 juillet 1959 montre un territoire qui a longtemps conservé une configuration des terres héritées de l’époque seigneuriale.  Mais à partir du début des années 1960, le secteur subit d’importantes transformations. Le territoire qui était depuis le Régime français à vocation agricole devint en quelques années seulement une zone à majorité urbaine. Les maisons  ancestrales et les bâtiments de ferme disparaissent sous la poussée d’un développement résidentiel et commercial en pleine extension.

    Ce texte évoque le souvenir des trois écoles de rang érigées successivement sur le chemin des Prairies entre les années 1834 et 1954. Maintenant disparues, leur histoire témoigne de la vie scolaire en milieu rural et de l’implication de toute une communauté pour que l’école, si modeste soit-elle, devienne accessible à tous les enfants.

    Très peu de documents reliés à la vie quotidienne des écoles de rang de la région furent conservés. Sont ainsi disparus les rapports d’institutrices où l’on retrouvait le nom des élèves, le programme d’études et la liste des présences en classe. On a pu cependant sauvegarder quelques volumes du Livre des délibérations de la Commission scolaire de la Paroisse de La Prairie dont les dates s’échelonnent entre les années 1897-1920 et 1941-1960. Ces archives contiennent les procès-verbaux des réunions des commissaires ainsi que les rapports de l’inspecteur d’école. S’ajoutent à ces différentes sources, des documents contenus dans le Fonds Élisée Choquet, des actes notariés et des photographies anciennes.

     

    Introduction   Pendant plus d’un siècle, l’école de rang  contribue à l’éducation de plusieurs générations d’élèves âgés de 6 à 14 ans issus du milieu rural et des régions éloignées.  Les personnes qui l’ont fréquentée se souviennent de sa valeureuse institutrice, de la salle de classe unique à « sept divisions » avec son poêle à bois et ses pupitres doubles, de la visite inopinée de l’inspecteur ainsi que de la distribution des prix de fin d’année scolaire où sont conviés parents et commissaires d’école. Au début des années 1950, l’école de rang du chemin des Prairies aussi nommé rang Brosseau,  est située tout juste à proximité de la voie ferrée du Canadien national et devant la maison ancestrale d’Alexandre Brossard, appelée actuellement la maison Brossard.  Elle accueille alors une trentaine d’élèves, descendants pour la plupart des familles pionnières de la seigneurie de La Prairie établies dès le 18e siècle sur les terres fertiles de la rive droite de la rivière Saint-Jacques, (rive bornant l’actuelle ville de Brossard). De nos jours, ceux qui empruntent le chemin des Prairies en direction du Quartier Dix30 ignorent tout probablement le passé agricole du lieu. Avant la création de la ville de Brossard en 1958, la région est sous la juridiction de la municipalité de paroisse de La Prairie et d’une municipalité scolaire constituée de cinq commissaires qui administrent les écoles situées dans la zone rurale de La Prairie. Une photographie aérienne datée du 8 juillet 1959 montre un territoire qui a longtemps conservé une configuration des terres héritées de l’époque seigneuriale.  Mais à partir du début des années 1960, le secteur subit d’importantes transformations. Le territoire qui était depuis le Régime français à vocation agricole devint en quelques années seulement une zone à majorité urbaine. Les maisons  ancestrales et les bâtiments de ferme disparaissent sous la poussée d’un développement résidentiel et commercial en pleine extension. Ce texte évoque le souvenir des trois écoles de rang érigées successivement sur le chemin des Prairies entre les années 1834 et 1954. Maintenant disparues, leur histoire témoigne de la vie scolaire en milieu rural et de l’implication de toute une communauté pour que l’école, si modeste soit-elle, devienne accessible à tous les enfants. Très peu de documents reliés à la vie quotidienne des écoles de rang de la région furent conservés. Sont ainsi disparus les rapports d’institutrices où l’on retrouvait le nom des élèves, le programme d’études et la liste des présences en classe. On a pu cependant sauvegarder quelques volumes du Livre des délibérations de la Commission scolaire de la Paroisse de La Prairie dont les dates s’échelonnent entre les années 1897-1920 et 1941-1960. Ces archives contiennent les procès-verbaux des réunions des commissaires ainsi que les rapports de l’inspecteur d’école. S’ajoutent à ces différentes sources, des documents contenus dans le Fonds Élisée Choquet, des actes notariés et des photographies anciennes.  ...

    Venez découvrir vos ancêtres

    Avis à nos membres!

    Les mardis, mercredis et jeudis, de 10 h à 17 h, vous êtes invités à venir consulter nos banques de données et ainsi découvrir un pan de votre histoire personnelle.  Un service d'initiation à la généalogie ainsi qu'une aide à l'utilisation des outils de recherche sont offerts sur place.

    Avis à nos membres! Les mardis, mercredis et jeudis, de 10 h à 17 h, vous êtes invités à venir consulter nos banques de données et ainsi découvrir un pan de votre histoire personnelle.  Un service d'initiation à la généalogie ainsi qu'une aide à l'utilisation des outils de recherche sont offerts sur place....

    Conférence: 19 novembre 2019 19h30 – Centre multifonctionnel Guy-Dupré

    Des Iroquois sur les galères du Roi-Soleil

     

    Détenteur d’une maîtrise en histoire et d’un certificat en journalisme, Laurent Busseau est un historien consultant sous le label Historien sans Frontière.
    Histoire peu connue de la Nouvelle-France, 36 guerriers iroquois ont été envoyés sur les galères méditerranéennes du Roi-Soleil Louis XIV à la fin du XVIIe siècle.
    Cette conférence offre une nouvelle lecture sur ces Iroquois pris lors de l'expédition punitive du gouverneur militaire de la Nouvelle-France contre l'Iroquoisie en août 1687, pour expliquer leur aventure depuis le port militaire de Rochefort  jusqu'à l'arsenal royal de Marseille, où seulement 13 d'entre eux  survivront au calvaire des galères et retourneront au Canada en 1689.

    Des Iroquois sur les galères du Roi-Soleil   Détenteur d’une maîtrise en histoire et d’un certificat en journalisme, Laurent Busseau est un historien consultant sous le label Historien sans Frontière. Histoire peu connue de la Nouvelle-France, 36 guerriers iroquois ont été envoyés sur les galères méditerranéennes du Roi-Soleil Louis XIV à la fin du XVIIe siècle. Cette conférence offre une nouvelle lecture sur ces Iroquois pris lors de l'expédition punitive du gouverneur militaire de la Nouvelle-France contre l'Iroquoisie en août 1687, pour expliquer leur aventure depuis le port militaire de Rochefort  jusqu'à l'arsenal royal de Marseille, où seulement 13 d'entre eux  survivront au calvaire des galères et retourneront au Canada en 1689....

    Conférence: 15 octobre 2019 19h30 – Centre multifonctionnel Guy-Dupré

    Le fort de Saint-Lambert est à Brossard

     

    Curieux et amoureux de la recherche, Richard Lacroix a une formation de physicien et d'informaticien.
    Ancien résident de St-Lambert, il savait qu'un fort du même nom avait été construit dans la région au tout début de la colonisation. Il en ignorait la localisation et les raisons de son existence. En déménageant à Brossard, il s'est rapidement aperçu qu'il habitait sur les lieux mêmes de ce fort dont les traces étaient encore visibles en 1850. Contrairement à celui de La Prairie, ce fort était quasiment inconnu. Il a effectué quelques recherches pour se satisfaire, mais surtout pour informer les autres  résidents habitant ce lieu. Cette conférence a pour objectif d'honorer l'apport des 32 premiers pionniers de Brossard.

     

    Le fort de Saint-Lambert est à Brossard   Curieux et amoureux de la recherche, Richard Lacroix a une formation de physicien et d'informaticien. Ancien résident de St-Lambert, il savait qu'un fort du même nom avait été construit dans la région au tout début de la colonisation. Il en ignorait la localisation et les raisons de son existence. En déménageant à Brossard, il s'est rapidement aperçu qu'il habitait sur les lieux mêmes de ce fort dont les traces étaient encore visibles en 1850. Contrairement à celui de La Prairie, ce fort était quasiment inconnu. Il a effectué quelques recherches pour se satisfaire, mais surtout pour informer les autres  résidents habitant ce lieu. Cette conférence a pour objectif d'honorer l'apport des 32 premiers pionniers de Brossard.  ...

    Conférence: 17 septembre 2019 19h30 – Centre multifonctionnel Guy-Dupré

    Vos archives familiales – Des souvenirs, des trésors

     

    Anne-Marie Charuest est détentrice d’une maîtrise en archivistique de l’Université Laval et de deux diplômes en administration et en gestion des documents administratifs et d’archives de l’UQAM. Depuis plus de 25 ans, elle se consacre entièrement à l’histoire régionale à titre bénévole.
    La conférence s’adresse à quiconque possède des archives personnelles, c’est-à-dire pratiquement tout le monde. Que ce soient vos documents du quotidien, vos vieux papiers ou vos albums de photographies, nous  verrons ensemble comment déterminer ce qui vaut la peine d’être conservé et surtout, comment s’assurer qu’ils seront conservés adéquatement. Nous traiterons principalement des documents papiers, mais aborderons brièvement le concept des archives numériques.

     

    Vos archives familiales - Des souvenirs, des trésors   Anne-Marie Charuest est détentrice d’une maîtrise en archivistique de l’Université Laval et de deux diplômes en administration et en gestion des documents administratifs et d’archives de l’UQAM. Depuis plus de 25 ans, elle se consacre entièrement à l’histoire régionale à titre bénévole. La conférence s’adresse à quiconque possède des archives personnelles, c’est-à-dire pratiquement tout le monde. Que ce soient vos documents du quotidien, vos vieux papiers ou vos albums de photographies, nous  verrons ensemble comment déterminer ce qui vaut la peine d’être conservé et surtout, comment s’assurer qu’ils seront conservés adéquatement. Nous traiterons principalement des documents papiers, mais aborderons brièvement le concept des archives numériques.  ...

    Un mariage d’époque à Saint-Constant

    Dans le cadre du 275e anniversaire de Saint-Constant, la Société d’histoire des Filles du Roy (SHFR) a organisé la reconstitution d’un mariage qui s’est tenu le 4 novembre 1754 soit deux ans après l’ouverture des registres de la paroisse. Ce jour-là, le prêtre missionnaire Louis-Nicolas Godefroy de Normanville a uni la destinée de Pierre Longtin (fils d’André Longtin dit Jérôme et de Marguerite Caillé dit Biscornet) et de Marguerite Boyer (fille de Jacques Boyer et de Marie-Anne Surprenant dit Sansoucy). Les époux étaient des descendants de plusieurs Filles du Roy de La Prairie, dont Marguerite Ténard, Anne Aubry et Jeanne Denot (aïeules des familles Boyer, Caillé et Robidoux/Surprenant).
    Cette reconstitution s’est déroulée dans la matinée du samedi 13 juillet dernier à l’église de Saint-Constant sur la rue Saint-Pierre. Plusieurs membres et amis de la SHFR, en habits d’époque, ont pris part à cette reconstitution et c’est le président de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (SHLM), monsieur Stéphane Tremblay, qui a joué le rôle du missionnaire Godefroy de Normanville. Toutes nos félicitations à madame Louise Poulin, responsable de cette reconstitution, ainsi qu’à la SHFR pour cet événement fort réussi!

     

    Dans le cadre du 275e anniversaire de Saint-Constant, la Société d’histoire des Filles du Roy (SHFR) a organisé la reconstitution d’un mariage qui s’est tenu le 4 novembre 1754 soit deux ans après l’ouverture des registres de la paroisse. Ce jour-là, le prêtre missionnaire Louis-Nicolas Godefroy de Normanville a uni la destinée de Pierre Longtin (fils d’André Longtin dit Jérôme et de Marguerite Caillé dit Biscornet) et de Marguerite Boyer (fille de Jacques Boyer et de Marie-Anne Surprenant dit Sansoucy). Les époux étaient des descendants de plusieurs Filles du Roy de La Prairie, dont Marguerite Ténard, Anne Aubry et Jeanne Denot (aïeules des familles Boyer, Caillé et Robidoux/Surprenant). Cette reconstitution s’est déroulée dans la matinée du samedi 13 juillet dernier à l’église de Saint-Constant sur la rue Saint-Pierre. Plusieurs membres et amis de la SHFR, en habits d’époque, ont pris part à cette reconstitution et c’est le président de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (SHLM), monsieur Stéphane Tremblay, qui a joué le rôle du missionnaire Godefroy de Normanville. Toutes nos félicitations à madame Louise Poulin, responsable de cette reconstitution, ainsi qu’à la SHFR pour cet événement fort réussi!  ...

    Avis d’intention de classement de la maison Brossard

    Voilà près de cinq ans qu’un comité travaille avec acharnement à la sauvegarde de la maison Brossard sise au 4240 du chemin des Prairies. Malgré les avis de nombreux experts reconnaissant la valeur patrimoniale exceptionnelle du bâtiment construit dans le dernier quart du 18e siècle,  la maison, toujours sans statut particulier, continue de se détériorer.

    Or, voilà que le 31 juillet dernier, le comité recevait une lettre de madame Nathalie Roy ministre de la Culture et des Communications. Comme l’indique l’extrait ci-bas, la ministre y fait part de son intention de classer la maison Brossard et son site en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.

    « La ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la langue française, Mme NATHALIE ROY, donne avis:
    Qu'en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ces biens comme immeuble et site patrimonial:
    1. La maison Brossard, sise au 4240, chemin des Prairies, dans la ville de Brossard  […]
    2. Le site patrimonial de la Maison-Brossard, dans la ville de Brossard, comprenant la résidence principale sise au 4240, chemin des Prairies, les dépendances, etc. […] »

    Bien que rien ne soit achevé, on comprendra que cet avis constitue une véritable source d’espoir pour les membres du comité de sauvegarde.
    Un dossier à suivre …

     

    Voilà près de cinq ans qu’un comité travaille avec acharnement à la sauvegarde de la maison Brossard sise au 4240 du chemin des Prairies. Malgré les avis de nombreux experts reconnaissant la valeur patrimoniale exceptionnelle du bâtiment construit dans le dernier quart du 18e siècle,  la maison, toujours sans statut particulier, continue de se détériorer. Or, voilà que le 31 juillet dernier, le comité recevait une lettre de madame Nathalie Roy ministre de la Culture et des Communications. Comme l’indique l’extrait ci-bas, la ministre y fait part de son intention de classer la maison Brossard et son site en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. « La ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la langue française, Mme NATHALIE ROY, donne avis: Qu'en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ces biens comme immeuble et site patrimonial: 1. La maison Brossard, sise au 4240, chemin des Prairies, dans la ville de Brossard  […] 2. Le site patrimonial de la Maison-Brossard, dans la ville de Brossard, comprenant la résidence principale sise au 4240, chemin des Prairies, les dépendances, etc. […] » Bien que rien ne soit achevé, on comprendra que cet avis constitue une véritable source d’espoir pour les membres du comité de sauvegarde. Un dossier à suivre ...  ...