Sélection d'une édition

    Jean Deshayes, géographe du roi

    Finalement après 335 ans passés au fonds des Archives de la Marine en France, une ancienne carte refait surface et vient conclure la synthèse autour de la première route terrestre de la Nouvelle-France. Et, du fait de sa rigueur, cette carte géographique vient clore le débat et le désabusement autour du tracé initial du fameux « Chemin de Chambly » et de fait… du tout premier « Chemin du Roy » de la colonie.

    Immanquablement depuis environ deux siècles, nos historiens canadiens affirmaient qu’en 1665 le premier « Chemin du Roy » de la colonie qui se rendait de Chambly à Montréal passait par… Longueuil et ceci, sans qu’aucun parmi eux n’élabore la moindre preuve crédible pour appuyer cette affirmation. Cette situation provoquait un enchaînement de déconvenues ; un certain   scepticisme de la part d’historiens plutôt cartésiens, car cette hypothèse ne semait que le doute et très peu de certitudes.

     
    Mais enfin, cette carte géographique de première importance est l’œuvre de Jean Deshayes (1650-1706) ; homme de science, cartographe, hydrographe, et géographe du roi qui en 1685 accompagnait M. Jacques-René Brisay, marquis de Denonville le nouveau gouverneur désigné de la Nouvelle-France. Monsieur le marquis était un militaire de carrière, général de cavalerie dans les armées de France, à qui Louis XIV avait confié le mandat de se rendre à Québec afin de préparer la colonie pour une guerre imminente contre l’Iroquoisie.

    Monsieur de Denonville était à la tête d’un imposant corps d’armée, c’est-à-dire un régiment de Troupes de la Marine qui s’élevait à 35 compagnies de 50 hommes. De plus, Monsieur le marquis avait avec lui deux hommes émérites pour remplir sa mission, à savoir ; Robert de Villeneuve, ingénieur militaire recommandé par Vauban ainsi que Jean Deshayes, astronome, mathématicien et géographe du roi.

    Traversant l’Atlantique sur La Diligente, la frégate du roi amarra au quai de Québec le 1er août 1685. Avant l’hiver Monsieur le Gouverneur se devait de visiter tous les principaux forts de la colonie ; donc, accompagné de Jean Deshayes, de Villeneuve et d’une compagnie de soldats de la Marine, il se rendit en barque jusqu’à Montréal au début du mois de septembre 1685. Un peu plus tard, il était de nouveau sur le Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario afin d’évaluer les défenses du fort Frontenac. Par la suite, Denonville et sa compagnie étaient de retour à Montréal au tout début du mois d’octobre.

    Lors de ce voyage, Jean Deshayes avait pour mission de cartographier le fleuve Saint-Laurent et ses environs. Afin de réaliser ce travail de première importance, Deshayes utilise des instruments scientifiques à la fine pointe de la technologie. On trouvera dans les Archives du Séminaire de Québec son relevé géodésique de Québec au lac Ontario ; avec latitudes et déclinaisons de la boussole, soit à la page 18 de son… « Recueil de ce qui sert à la navigation particulière de la rivière Saint-Laurent et de ce qui peut contri-buer à la méthode générale de lever des cartes. »Il fait aussi usage de triangulation pour tracer les rives du fleuve et exécute ainsi les premiers travaux géographiques et géodésiques modernes sur le Saint-Laurent entre la ville de Québec et le lac Ontario.

    Dès son retour à Montréal, le gouverneur visite avec Louis-Hector de Callière, le gouverneur militaire de Montréal, tous les endroits où il faudra ériger des forts. Denonville se rend à la mission de La Montagne, à Lachine et ensuite il traverse le Saint-Laurent pour se rendre à la mission de La Prairie. Après coup, sur sa monture, Denonville poursuit la visite des forts par un long trajet de 30 km sur un chemin semi-carrossable qui se rendait en direction sud/sud-est de la seigneurie de La Prairie, jusqu’à l’ancien fort Sainte-Thérèse. Mais chemin faisant, le gouverneur s’arrêtera au fort de Chambly où il rencontrera le commandant de la petite garnison, le capitaine Pierre de Saint-Ours d’Eschaillons.

    Jean Deshayes accompagne Denonville dans tous ses déplacements et il nous laisse non seulement une carte de la région de Montréal, mais également le tracé original du « Chemin de Chambly » en 1685, exactement 20 ans après la « construction » de ce tout premier « Chemin du Roi » par les soldats du Régiment de Carignan-Salières.

     

    Finalement après 335 ans passés au fonds des Archives de la Marine en France, une ancienne carte refait surface et vient conclure la synthèse autour de la première route terrestre de la Nouvelle-France. Et, du fait de sa rigueur, cette carte géographique vient clore le débat et le désabusement autour du tracé initial du fameux « Chemin de Chambly » et de fait... du tout premier « Chemin du Roy » de la colonie. Immanquablement depuis environ deux siècles, nos historiens canadiens affirmaient qu’en 1665 le premier « Chemin du Roy » de la colonie qui se rendait de Chambly à Montréal passait par... Longueuil et ceci, sans qu’aucun parmi eux n’élabore la moindre preuve crédible pour appuyer cette affirmation. Cette situation provoquait un enchaînement de déconvenues ; un certain   scepticisme de la part d’historiens plutôt cartésiens, car cette hypothèse ne semait que le doute et très peu de certitudes.   Mais enfin, cette carte géographique de première importance est l’œuvre de Jean Deshayes (1650-1706) ; homme de science, cartographe, hydrographe, et géographe du roi qui en 1685 accompagnait M. Jacques-René Brisay, marquis de Denonville le nouveau gouverneur désigné de la Nouvelle-France. Monsieur le marquis était un militaire de carrière, général de cavalerie dans les armées de France, à qui Louis XIV avait confié le mandat de se rendre à Québec afin de préparer la colonie pour une guerre imminente contre l’Iroquoisie. Monsieur de Denonville était à la tête d’un imposant corps d’armée, c’est-à-dire un régiment de Troupes de la Marine qui s’élevait à 35 compagnies de 50 hommes. De plus, Monsieur le marquis avait avec lui deux hommes émérites pour remplir sa mission, à savoir ; Robert de Villeneuve, ingénieur militaire recommandé par Vauban ainsi que Jean Deshayes, astronome, mathématicien et géographe du roi. Traversant l’Atlantique sur La Diligente, la frégate du roi amarra au quai de Québec le 1er août 1685. Avant l’hiver Monsieur le Gouverneur se devait de visiter tous les principaux forts de la colonie ; donc, accompagné de Jean Deshayes, de Villeneuve et d’une compagnie de soldats de la Marine, il se rendit en barque jusqu’à Montréal au début du mois de septembre 1685. Un peu plus tard, il était de nouveau sur le Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario afin d’évaluer les défenses du fort Frontenac. Par la suite, Denonville et sa compagnie étaient de retour à Montréal au tout début du mois d’octobre. Lors de ce voyage, Jean Deshayes avait pour mission de cartographier le fleuve Saint-Laurent et ses environs. Afin de réaliser ce travail de première importance, Deshayes utilise des instruments scientifiques à la fine pointe de la technologie. On trouvera dans les Archives du Séminaire de Québec son relevé géodésique de Québec au lac Ontario ; avec latitudes et déclinaisons de la boussole, soit à la page 18 de son… « Recueil de ce qui sert à la navigation particulière de la rivière Saint-Laurent et de ce qui peut contri-buer à la méthode générale de lever des cartes. »Il fait aussi usage de triangulation pour tracer les rives du fleuve et exécute ainsi les premiers travaux géographiques et géodésiques modernes sur le Saint-Laurent entre la ville de Québec et le lac Ontario. Dès son retour à Montréal, le gouverneur visite avec Louis-Hector de Callière, le gouverneur militaire de Montréal, tous les endroits où il faudra ériger des forts. Denonville se rend à la mission de La Montagne, à Lachine et ensuite il traverse le Saint-Laurent pour se rendre à la mission de La Prairie. Après coup, sur sa monture, Denonville poursuit la visite des forts par un long trajet de 30 km sur un chemin semi-carrossable qui se rendait en direction sud/sud-est de la seigneurie de La Prairie, jusqu’à l’ancien fort Sainte-Thérèse. Mais chemin faisant, le gouverneur s’arrêtera au fort de Chambly où il rencontrera le commandant de la petite garnison, le capitaine Pierre de Saint-Ours d’Eschaillons. Jean Deshayes accompagne Denonville dans tous ses déplacements et il nous laisse non seulement une carte de la région de Montréal, mais également le tracé original du « Chemin de Chambly » en 1685, exactement 20 ans après la « construction » de ce tout premier « Chemin du Roi » par les soldats du Régiment de Carignan-Salières.  ...

    Dans l’attente d’un retour en zone orange…

    Pandémie oblige, nos locaux sont fermés depuis novembre, ce qui n’a pas empêché l’équipe de la SHLM de travailler à offrir plusieurs services dès la fin du confinement. Voici une courte liste des projets et réalisations :

    En collaboration avec le Musée d’archéologie de Roussillon, et grâce à une subvention de la MRC de Roussillon, nous travaillons à la mise en œuvre d’une application numérique.

    Une subvention nous a permis d’embaucher madame Caroline Laberge, archiviste.

    Sur notre site web, nous œuvrons au développement d’un espace destiné aux chercheurs en généalogie et en histoire.

    En collaboration avec le Musée du Château Ramezay, une nouvelle exposition à l’été sur l’histoire du régiment de Carignan-Salières.

    Demande d’une subvention à Emplois d’été Canada pour l’embauche d’étudiants durant la saison estivale.

    Une première conférence virtuelle en avril prochain.

    Stéphane Tremblay, président

     

    Pandémie oblige, nos locaux sont fermés depuis novembre, ce qui n’a pas empêché l’équipe de la SHLM de travailler à offrir plusieurs services dès la fin du confinement. Voici une courte liste des projets et réalisations : En collaboration avec le Musée d’archéologie de Roussillon, et grâce à une subvention de la MRC de Roussillon, nous travaillons à la mise en œuvre d’une application numérique. Une subvention nous a permis d’embaucher madame Caroline Laberge, archiviste. Sur notre site web, nous œuvrons au développement d’un espace destiné aux chercheurs en généalogie et en histoire. En collaboration avec le Musée du Château Ramezay, une nouvelle exposition à l’été sur l’histoire du régiment de Carignan-Salières. Demande d’une subvention à Emplois d’été Canada pour l’embauche d’étudiants durant la saison estivale. Une première conférence virtuelle en avril prochain. Stéphane Tremblay, président  ...

    Un zouave à La Prairie

    En 1868, les états pontificaux sont menacés d’annexion par l’Italie. Le pape Pie IX, alors âgé de 75 ans, lance un appel à l’aide aux catholiques du monde entier. Au Québec, les autorités civiles et religieuses mettent rapidement sur pied une vaste organisation dont le but est d’enrôler des jeunes hommes volontaires prêts à aller défendre le pape.

    Environ 430 hommes issus de nombreuses paroisses du Québec s’enrôlent dans l’unité des zouaves pontificaux. Seulement la moitié d’entre eux serviront en Italie où ils combattirent jusqu’en 1871.

    À La Prairie, malgré les rappels insistants du curé Isidore Gravel et du vicaire P.O. Allaire, un seul homme, Ernest Hébert qui n’était pas né à La Prairie, se portera volontaire. Il fit partie du 2e détachement de 23 zouaves qui, après être passé par La Prairie et Saint-Jean, s’embarqua le 16 mai 1868 à New York à bord de la Ville-de-Paris. Le groupe parvint à Rome le 3 juin, à temps pour assister à l’inauguration des nouvelles salles du Cercle Canadien.

    Aucun zouave canadien n’a été tué durant les combats. À leur retour, quatorze d’entre eux se sont installés à Piopolis, sur les rives du lac Mégantic, sur des terres offertes par le gouvernement provincial. Ernest Hébert n’était pas du nombre de ces pionniers. Nous ignorons s’il est revenu à La Prairie, mais nous savons qu’il ne s’y est pas marié et qu’il n’est pas décédé ici.

     

    En 1868, les états pontificaux sont menacés d’annexion par l’Italie. Le pape Pie IX, alors âgé de 75 ans, lance un appel à l’aide aux catholiques du monde entier. Au Québec, les autorités civiles et religieuses mettent rapidement sur pied une vaste organisation dont le but est d’enrôler des jeunes hommes volontaires prêts à aller défendre le pape. Environ 430 hommes issus de nombreuses paroisses du Québec s’enrôlent dans l’unité des zouaves pontificaux. Seulement la moitié d’entre eux serviront en Italie où ils combattirent jusqu’en 1871. À La Prairie, malgré les rappels insistants du curé Isidore Gravel et du vicaire P.O. Allaire, un seul homme, Ernest Hébert qui n’était pas né à La Prairie, se portera volontaire. Il fit partie du 2e détachement de 23 zouaves qui, après être passé par La Prairie et Saint-Jean, s’embarqua le 16 mai 1868 à New York à bord de la Ville-de-Paris. Le groupe parvint à Rome le 3 juin, à temps pour assister à l’inauguration des nouvelles salles du Cercle Canadien. Aucun zouave canadien n’a été tué durant les combats. À leur retour, quatorze d’entre eux se sont installés à Piopolis, sur les rives du lac Mégantic, sur des terres offertes par le gouvernement provincial. Ernest Hébert n’était pas du nombre de ces pionniers. Nous ignorons s’il est revenu à La Prairie, mais nous savons qu’il ne s’y est pas marié et qu’il n’est pas décédé ici.  ...

    Vente de livres usagés

    À cause de la situation sanitaire actuelle, la prochaine vente de livres usagés sera sans nul doute reportée à l’automne 2021. Compte tenu de la grande quantité de livres reçus, elle pourrait avoir lieu au Centre multifonctionnel Guy-Dupré.

    Nous acceptons toujours des livres dont la condition matérielle et le sujet sont susceptibles d’attirer de nouveaux lecteurs.

    Merci à l’avance de votre générosité.

     

    À cause de la situation sanitaire actuelle, la prochaine vente de livres usagés sera sans nul doute reportée à l’automne 2021. Compte tenu de la grande quantité de livres reçus, elle pourrait avoir lieu au Centre multifonctionnel Guy-Dupré. Nous acceptons toujours des livres dont la condition matérielle et le sujet sont susceptibles d’attirer de nouveaux lecteurs. Merci à l’avance de votre générosité.  ...

    La Prairie au temps des épidémies (suite 3)

    Au moins jusqu’en 1960, face aux épidémies, le clergé continuera, à La Prairie comme ailleurs au Québec, à inviter les fidèles à demander une protection divine directe ou indirecte par l’intermédiaire de saints protecteurs.

    Aujourd’hui, la science médicale assure la relève avec un succès mitigé. Bien que l’hygiène et la médecine aient fait d’énormes progrès depuis un siècle et, malgré la mise au point de vaccins efficaces en moins d’un an, l’actuelle pandémie de COVID 19 nous oblige à reconnaître que la science a ses limites.

    Le monde scientifique doit dès maintenant se préparer à une prochaine pandémie. Des changements radicaux s’imposent dans l’approche future des maladies infectieuses. Il faut cesser d’attendre qu’une nouvelle pandémie s’installe et se lancer dès maintenant à la mise au point de nouveaux instruments médicaux (dépistage et soins hospitaliers), de médicaments adéquats et de vaccins efficaces.

    À La Prairie, comme ailleurs, de locale qu’elle était, la lutte aux épidémies est devenue une affaire planétaire.

     

    Au moins jusqu’en 1960, face aux épidémies, le clergé continuera, à La Prairie comme ailleurs au Québec, à inviter les fidèles à demander une protection divine directe ou indirecte par l’intermédiaire de saints protecteurs. Aujourd’hui, la science médicale assure la relève avec un succès mitigé. Bien que l’hygiène et la médecine aient fait d’énormes progrès depuis un siècle et, malgré la mise au point de vaccins efficaces en moins d’un an, l’actuelle pandémie de COVID 19 nous oblige à reconnaître que la science a ses limites. Le monde scientifique doit dès maintenant se préparer à une prochaine pandémie. Des changements radicaux s’imposent dans l’approche future des maladies infectieuses. Il faut cesser d’attendre qu’une nouvelle pandémie s’installe et se lancer dès maintenant à la mise au point de nouveaux instruments médicaux (dépistage et soins hospitaliers), de médicaments adéquats et de vaccins efficaces. À La Prairie, comme ailleurs, de locale qu’elle était, la lutte aux épidémies est devenue une affaire planétaire.  ...

    La Prairie au temps des épidémies (suite 2)

    De plus, en mai 1886, à cause des eaux nauséabondes qui percolent à travers les sépultures vers un fossé, le Bureau central de santé de Montréal force la fermeture du cimetière qui ceinture l’église actuelle.

    Partout, le clergé veille. À Montréal en septembre 1885, l'abbé Filiatrault fulmine. Selon lui, la ville est punie en raison de la conduite insouciante de sa population au carnaval de l'année précédente; il dénonce particulièrement la promiscuité sur les toboggans.

    « À terme, l’épidémie fauche près de 6 000 personnes, parmi lesquelles on compte plus de 3 000 victimes à Montréal. Pour l’ensemble du Québec, près de 20 000 personnes sont atteintes de la maladie et 13 000 demeurent défigurées pour la vie. » Denis Goulet, page 55, Brève histoire des épidémies auQuébec. Du choléra à la COVID-19, Septentrion, juin 2020, 176 pages

    La grippe espagnole de 1918

    On l’a appelée « grippe espagnole » parce que l'Espagne avait été massivement la cible d'une première vague, non mortelle, en juin 1918. Cette forte grippe causée par le virus H1N1 fera plus de 40 millions de morts à travers la planète.

    En fait, le virus serait venu de Chine où il a été observé dans la région de Canton au printemps 1918. Il a d'abord été amené par des militaires aux États-Unis, avec les tout premiers morts enregistrés à la mi-septembre et une fulgurante contagiosité.

    Au Québec, ce sont 2,7 % des malades qui décèdent dont la majorité se retrouve chez les 20-34 ans. Comme c’est souvent le cas, on a pu établir une relation étroite entre la pauvreté et la mortalité élevée. En 1918, on a recensé environ un demi-million de Québécois atteints de la maladie; au moins 14 000 en sont morts.

    Partout, le grand mot d'ordre sera le confinement. Dans les hôpitaux, on isole les malades par des draps tendus entre des lits. Le personnel soignant porte des masques ou des tampons de gaze, imprégnés de désinfectant.

    Tous les usagers des transports en commun du Québec devront porter un couvre-visage à compter du 13 juillet. Il n'y aura pas de police, mais on va demander aux gens qui gèrent les sociétés de transport d'interdire l'entrée aux gens qui n'ont pas de masque.

    Au Québec, la grippe espagnole provoque le décès inattendu d’un grand nombre chez les 18-35 ans. Le recours à l’hôpital est marginal et la plupart des victimes décèdent à leur domicile.

    « Les autorités ont décidé de fermer toutes les écoles, de diminuer autant que possible les services religieux dans les églises, de fermer les lieux d’amusement et d’interdire les assemblées publiques, afin de se prémunir contre les atteintes de la grippe. » Le Devoir, 7 octobre 1918, page 3

    À La Prairie, le nombre de décès sera particulièrement élevé pour les mois d’octobre et de novembre 1918, mais comparativement aux années 1917 et 1919, on enregistre seulement 30 décès de plus au total de l’année. Heureusement, ce ne fut pas l’hécatombe.

    Le 10 novembre, les églises sont rouvertes. Ce sont les jeunes et les personnes âgées qui ont le plus été touchés par la terrible maladie.

     

    De plus, en mai 1886, à cause des eaux nauséabondes qui percolent à travers les sépultures vers un fossé, le Bureau central de santé de Montréal force la fermeture du cimetière qui ceinture l’église actuelle. Partout, le clergé veille. À Montréal en septembre 1885, l'abbé Filiatrault fulmine. Selon lui, la ville est punie en raison de la conduite insouciante de sa population au carnaval de l'année précédente; il dénonce particulièrement la promiscuité sur les toboggans. « À terme, l’épidémie fauche près de 6 000 personnes, parmi lesquelles on compte plus de 3 000 victimes à Montréal. Pour l’ensemble du Québec, près de 20 000 personnes sont atteintes de la maladie et 13 000 demeurent défigurées pour la vie. » Denis Goulet, page 55, Brève histoire des épidémies auQuébec. Du choléra à la COVID-19, Septentrion, juin 2020, 176 pages La grippe espagnole de 1918 On l’a appelée « grippe espagnole » parce que l'Espagne avait été massivement la cible d'une première vague, non mortelle, en juin 1918. Cette forte grippe causée par le virus H1N1 fera plus de 40 millions de morts à travers la planète. En fait, le virus serait venu de Chine où il a été observé dans la région de Canton au printemps 1918. Il a d'abord été amené par des militaires aux États-Unis, avec les tout premiers morts enregistrés à la mi-septembre et une fulgurante contagiosité. Au Québec, ce sont 2,7 % des malades qui décèdent dont la majorité se retrouve chez les 20-34 ans. Comme c’est souvent le cas, on a pu établir une relation étroite entre la pauvreté et la mortalité élevée. En 1918, on a recensé environ un demi-million de Québécois atteints de la maladie; au moins 14 000 en sont morts. Partout, le grand mot d'ordre sera le confinement. Dans les hôpitaux, on isole les malades par des draps tendus entre des lits. Le personnel soignant porte des masques ou des tampons de gaze, imprégnés de désinfectant. Tous les usagers des transports en commun du Québec devront porter un couvre-visage à compter du 13 juillet. Il n'y aura pas de police, mais on va demander aux gens qui gèrent les sociétés de transport d'interdire l'entrée aux gens qui n'ont pas de masque. Au Québec, la grippe espagnole provoque le décès inattendu d’un grand nombre chez les 18-35 ans. Le recours à l’hôpital est marginal et la plupart des victimes décèdent à leur domicile. « Les autorités ont décidé de fermer toutes les écoles, de diminuer autant que possible les services religieux dans les églises, de fermer les lieux d’amusement et d’interdire les assemblées publiques, afin de se prémunir contre les atteintes de la grippe. » Le Devoir, 7 octobre 1918, page 3 À La Prairie, le nombre de décès sera particulièrement élevé pour les mois d’octobre et de novembre 1918, mais comparativement aux années 1917 et 1919, on enregistre seulement 30 décès de plus au total de l’année. Heureusement, ce ne fut pas l’hécatombe. Le 10 novembre, les églises sont rouvertes. Ce sont les jeunes et les personnes âgées qui ont le plus été touchés par la terrible maladie.  ...

    La Prairie au temps des épidémies (suite 1)

    Plus tard, en octobre, le maire Brisson attire l’attention du public sur les précautions à prendre pour prévenir l’épidémie de la picote et recommande fortement la vaccination. En certains endroits, on fit appel au clergé pour convaincre les plus réticents.

    Bien qu’en novembre on constate que les ravages causés par la maladie diminuent, il est convenu que le secrétaire de la municipalité soit chargé de faire chanter une messe de première classe en l’honneur de Saint-Roch pour que la municipalité soit protégée contre la picote et de partager le coût de cette messe entre les conseillers et le secrétaire de la municipalité.

    Enfin, en décembre, sur recommandation expresse du Bureau central de santé, un bureau local de santé est formé. Il se compose des membres du comité de santé et du maire qui, en sa qualité de médecin, en est le président officiel.

    Le bilan des décès à La Prairie est sensiblement le même pour les années 1885 et 1886 durant lesquelles il y a eu 15 % de plus de morts en comparaison de 1884. Les statistiques permettent de croire que, sous toutes  réserves, l’épidémie amorcée en 1885, avec un pic en mars, se serait prolongée au moins durant la première moitié  de 1886. Pourtant la mortalité fut plus élevée, en chiffres absolus, en 1887 que dans les trois années précédentes. Sans doute par prudence, toutes les sépultures dues à la variole ont été regroupées à gauche de la façade de l’église (voir l’illustration ci-haut).  

     

    Plus tard, en octobre, le maire Brisson attire l’attention du public sur les précautions à prendre pour prévenir l’épidémie de la picote et recommande fortement la vaccination. En certains endroits, on fit appel au clergé pour convaincre les plus réticents. Bien qu’en novembre on constate que les ravages causés par la maladie diminuent, il est convenu que le secrétaire de la municipalité soit chargé de faire chanter une messe de première classe en l’honneur de Saint-Roch pour que la municipalité soit protégée contre la picote et de partager le coût de cette messe entre les conseillers et le secrétaire de la municipalité. Enfin, en décembre, sur recommandation expresse du Bureau central de santé, un bureau local de santé est formé. Il se compose des membres du comité de santé et du maire qui, en sa qualité de médecin, en est le président officiel. Le bilan des décès à La Prairie est sensiblement le même pour les années 1885 et 1886 durant lesquelles il y a eu 15 % de plus de morts en comparaison de 1884. Les statistiques permettent de croire que, sous toutes  réserves, l’épidémie amorcée en 1885, avec un pic en mars, se serait prolongée au moins durant la première moitié  de 1886. Pourtant la mortalité fut plus élevée, en chiffres absolus, en 1887 que dans les trois années précédentes. Sans doute par prudence, toutes les sépultures dues à la variole ont été regroupées à gauche de la façade de l’église (voir l’illustration ci-haut).    ...

    La Prairie au temps des épidémies (suite de janvier 2021)

    Deux semaines plus tard, il est résolu que les conseillers Tancrède Sauvageau, Robert Duclos et John Dunn forment un comité de santé « à l’effet de visiter les cours, les terrains, les marais, ayant pleins pouvoirs de mettre les règlements en force pour tout ce qui concerne la salubrité du village, et autres dépens nécessaires à cet effet […] ». On voit également à améliorer l’écoulement des eaux de surface, source de contamination.

    Pour des raisons économiques, on a toujours maintenu la navigation à vapeur durant les épidémies et il y a souvent eu beaucoup de laxisme dans l’application des mesures de quarantaine. Malgré tout, il arrive que les épidémies s’effondrent d’elles-mêmes lorsque les agents pathogènes sont privés d’un nombre suffisant de personnes sensibles pour continuer à se propager. Les plus vulnérables sont morts et les survivants ont été immunisés.

    L’épidémie de variole de 1885-1886

    La variole, aussi nommée petite vérole ou picote, est une maladie très contagieuse et souvent mortelle (dans 3 cas sur 10) qui a été un véritable fléau dans plusieurs régions du monde. Bien que le vaccin antivariolique ait été mis au point par Edward Jenner en Angleterre en 1796, il faudra attendre jusqu’en 1980 pour que l'Organisation mondiale de la santé proclame son éradication, car aucun cas de cette maladie n'avait été déclaré depuis 1977.

    Les principaux symptômes de la maladie sont une fièvre élevée, des maux de tête, des vomissements et des   éruptions cutanées. Chez les survivants, les conséquences à long terme sont des cicatrices particulièrement visibles au visage, lesquelles peuvent dans certains cas affecter la vision.

    « C’est au début du 19e siècle qu’est utilisé par les médecins le premier vaccin (antivariolique) de l’histoire. Il est issu de l’observation que la variole des vaches transmise à des humains permet de les immuniser contre la variole humaine, maladie alors très meurtrière. […] Une loi favorise  cette nouvelle pratique préventive et une vaste campagne permet de vacciner, entre 1815 et 1822, près de 32 000 personnes au Canada. »

    En 1875, soucieuses d’enrayer l’épidémie de variole, les autorités rendent la vaccination obligatoire. Cette décision provoquera des émeutes et mènera à la création d’une ligue contre la vaccination.

    Dix ans plus tard, en 1885, à nouveau débordée par la nouvelle épidémie, la ville de Montréal rend la vaccination obligatoire.

    Or, les Canadiens français se méfient de la vaccination, d’autant que le camp anti-vaccin compte d’éminents médecins. Une partie de la population résiste à cette mesure ainsi qu’à l’isolement des malades, au placardage des maisons ou encore à l’obligation d’hospitaliser les enfants atteints. Des émeutes éclatent à nouveau. S’étonnera-t-on qu’aujourd’hui encore plusieurs s’opposent à la vaccination ainsi qu’aux règles les plus élémentaires de protection ; port du masque et distanciation sociale.

    À La Prairie en 1885, l’épidémie frappe durement et force les autorités municipales à réagir.

    Le curé Florent Bourgeault a attrapé la maladie et en est presque mort.

    En avril, le Dr Thomas Auguste Brisson, alors maire, a dû, avec les membres du comité de santé, se rendre en députation à Québec pour aviser des meilleurs moyens à prendre pour rendre efficace le travail du comité d’hygiène local. En mai, il est résolu que des mesures immédiates soient prises pour égoutter et assainir le village de manière à faire disparaître les mares et autres étangs d’eau croupie et qu’en conséquence tous les fossés et les canaux nécessaires à cette fin soient construits.

     

    Deux semaines plus tard, il est résolu que les conseillers Tancrède Sauvageau, Robert Duclos et John Dunn forment un comité de santé « à l’effet de visiter les cours, les terrains, les marais, ayant pleins pouvoirs de mettre les règlements en force pour tout ce qui concerne la salubrité du village, et autres dépens nécessaires à cet effet […] ». On voit également à améliorer l’écoulement des eaux de surface, source de contamination. Pour des raisons économiques, on a toujours maintenu la navigation à vapeur durant les épidémies et il y a souvent eu beaucoup de laxisme dans l’application des mesures de quarantaine. Malgré tout, il arrive que les épidémies s’effondrent d’elles-mêmes lorsque les agents pathogènes sont privés d’un nombre suffisant de personnes sensibles pour continuer à se propager. Les plus vulnérables sont morts et les survivants ont été immunisés. L’épidémie de variole de 1885-1886 La variole, aussi nommée petite vérole ou picote, est une maladie très contagieuse et souvent mortelle (dans 3 cas sur 10) qui a été un véritable fléau dans plusieurs régions du monde. Bien que le vaccin antivariolique ait été mis au point par Edward Jenner en Angleterre en 1796, il faudra attendre jusqu’en 1980 pour que l'Organisation mondiale de la santé proclame son éradication, car aucun cas de cette maladie n'avait été déclaré depuis 1977. Les principaux symptômes de la maladie sont une fièvre élevée, des maux de tête, des vomissements et des   éruptions cutanées. Chez les survivants, les conséquences à long terme sont des cicatrices particulièrement visibles au visage, lesquelles peuvent dans certains cas affecter la vision. « C’est au début du 19e siècle qu’est utilisé par les médecins le premier vaccin (antivariolique) de l’histoire. Il est issu de l’observation que la variole des vaches transmise à des humains permet de les immuniser contre la variole humaine, maladie alors très meurtrière. […] Une loi favorise  cette nouvelle pratique préventive et une vaste campagne permet de vacciner, entre 1815 et 1822, près de 32 000 personnes au Canada. » En 1875, soucieuses d’enrayer l’épidémie de variole, les autorités rendent la vaccination obligatoire. Cette décision provoquera des émeutes et mènera à la création d’une ligue contre la vaccination. Dix ans plus tard, en 1885, à nouveau débordée par la nouvelle épidémie, la ville de Montréal rend la vaccination obligatoire. Or, les Canadiens français se méfient de la vaccination, d’autant que le camp anti-vaccin compte d’éminents médecins. Une partie de la population résiste à cette mesure ainsi qu’à l’isolement des malades, au placardage des maisons ou encore à l’obligation d’hospitaliser les enfants atteints. Des émeutes éclatent à nouveau. S’étonnera-t-on qu’aujourd’hui encore plusieurs s’opposent à la vaccination ainsi qu’aux règles les plus élémentaires de protection ; port du masque et distanciation sociale. À La Prairie en 1885, l’épidémie frappe durement et force les autorités municipales à réagir. Le curé Florent Bourgeault a attrapé la maladie et en est presque mort. En avril, le Dr Thomas Auguste Brisson, alors maire, a dû, avec les membres du comité de santé, se rendre en députation à Québec pour aviser des meilleurs moyens à prendre pour rendre efficace le travail du comité d’hygiène local. En mai, il est résolu que des mesures immédiates soient prises pour égoutter et assainir le village de manière à faire disparaître les mares et autres étangs d’eau croupie et qu’en conséquence tous les fossés et les canaux nécessaires à cette fin soient construits.  ...

    Assemblée générale annuelle

    Pour une deuxième année consécutive, les mesures de distanciation sociale nous obligent à faire une assemblée générale des membres de façon virtuelle via la plateforme Google Meet. La rencontre aura lieu le mardi 30 mars 2021 à 19 h 30. Deux postes au conseil d’administration sont en élection cette année. Seuls les membres en règle de la SHLM pourront participer à la rencontre.

    Avis aux retardataires, la période de renouvellement de la carte de membre tire à sa fin. En plus de vous permettre d’assister à l’assemblée générale, votre adhésion à la SHLM nous permet d'organiser/planifier des activités ponctuelles, et ce dès qu’un retour à la normale sera possible. Conformément aux objectifs de notre mission, votre soutien nous permet également de réaliser plusieurs projets à caractère généalogique, historique ou patrimonial.

    Au plaisir de vous rencontrer virtuellement lors de notre assemblée générale.

    Stéphane Tremblay, président

    P.S. Au sujet de l’assemblée générale, nos membres recevront toute l’information par courriel au moment opportun.

    Pour une deuxième année consécutive, les mesures de distanciation sociale nous obligent à faire une assemblée générale des membres de façon virtuelle via la plateforme Google Meet. La rencontre aura lieu le mardi 30 mars 2021 à 19 h 30. Deux postes au conseil d’administration sont en élection cette année. Seuls les membres en règle de la SHLM pourront participer à la rencontre. Avis aux retardataires, la période de renouvellement de la carte de membre tire à sa fin. En plus de vous permettre d’assister à l’assemblée générale, votre adhésion à la SHLM nous permet d'organiser/planifier des activités ponctuelles, et ce dès qu’un retour à la normale sera possible. Conformément aux objectifs de notre mission, votre soutien nous permet également de réaliser plusieurs projets à caractère généalogique, historique ou patrimonial. Au plaisir de vous rencontrer virtuellement lors de notre assemblée générale. Stéphane Tremblay, président P.S. Au sujet de l’assemblée générale, nos membres recevront toute l’information par courriel au moment opportun....

    Utilisation de l’écriture inclusive

    Les responsables de ce bulletin s’engagent à favoriser l’égalité femmes / hommes par l’usage de l’écriture inclusive. Cela implique :

    1. La mention par ordre alphabétique des termes au féminin et au masculin : elle et il, tous les Acadiens, toutes les Acadiennes, celles et ceux.

    2. L’utilisation du point milieu comme par exemple : acteur·rice·s, ingénieur·e·s, etc.

    3. Le recours aux termes épicènes, c’est-à-dire ceux dont la forme ne varie pas que l’on réfère à un nom féminin ou masculin (exemple : artiste, cadre, membre, etc.)

     

    Les responsables de ce bulletin s’engagent à favoriser l’égalité femmes / hommes par l’usage de l’écriture inclusive. Cela implique : 1. La mention par ordre alphabétique des termes au féminin et au masculin : elle et il, tous les Acadiens, toutes les Acadiennes, celles et ceux. 2. L’utilisation du point milieu comme par exemple : acteur·rice·s, ingénieur·e·s, etc. 3. Le recours aux termes épicènes, c’est-à-dire ceux dont la forme ne varie pas que l’on réfère à un nom féminin ou masculin (exemple : artiste, cadre, membre, etc.)  ...