- Au jour le jour, novembre 1997
Conférence: Monuments et paysages québécois
Conférence du 19 novembre 1997
20:00 heures
Gilles Boileau de la FSHQ
Sujet : Monuments et paysages québécois avec projection de diapositives
- Au jour le jour, novembre 1997
La Prairie et la vie libertine au dix-septième siècle
Robert-Lionel Séguin, dans «La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle», décrit les moeurs de nos ancêtres à partir des comptes rendus des procès de l'époque. Je vous résume ici le cas de la montréalaise Françoise Moisan, qui incita la seconde femme de son ancien gendre à se prostituer.
Jean Patenotre (fils de Nicolas et de Marguerite Breton) cl Marie Brunet (fille d'Antoine et de Françoise Moisan) s'épousent à Montréal le 25 octobre 1683. Deux enfants naîtront de cette union; une première fille qui meurt quatre jours après sa naissance et une seconde, Marie, née en avril 1686. Hélas la mère ne survit pas à cet accouchement et Jean Patenotre épouse à Laprairie, le 10 novembre 1686, Marie Robidou, fille d'André et de Jeanne Le Duc.
Après la mort de sa fille, Françoise Moisan continue de fréquenter son ancien gendre. Elle réussit même à attirer chez elle la seconde épouse de Patenotre et à l'initier aux plaisirs les plus intimes. Marie Robidou finit donc par s'adonner à la prostitution. Mis au courant de l'affaire, Patenotre s'en remet à la justice pour forcer son épouse à réintégrer le domicile conjugal.
Depuis quelques années déjà plusieurs soldats fréquentent assidument ce lieu des plaisirs qu'est la maison des Brunet, située à la côte St-François à Montréal. L'un d'eux avouera à la cour que Françoise Moisan trompe son mari depuis belle lurette et n'hésite pas à se livrer à ses ébats amoureux devant ses propres filles. Il arrive même que des soldats se battent entre eux pour se disputer les faveurs de la belle.
Les poursuites judiciaires permettront tout de même à Jean Patenotre de tirer son épouse de ce lieu de débauche. Marie Robidou revient vers son époux indulgent. «Au moins deux enfants naîtront après cette réconciliation. L'aîné, Jean-François, est baptisé à Laprairie le 16 juin 1689, soit moins d'un an après le retour de sa frivole mère. Après des années de vie rangée, celle-ci décède subitement à Laprairie, où elle est inhumée le 1er septembre 1697.»
Toujours au sujet de La Prairie, Robert-Lionel Séguin raconte également qu'un certain Jean Bourgeois, âgé de trente-six ans, fut accusé en 1671 du viol d'une fillette de sept ans. Bourgeois, qui travaillait à Château-Richer comme ouvrier agricole chez les parents de sa victime, s'était déjà enfui à l'arrivée du huissier et de ses hommes. On le retrouva quelques jours plus tard à Laprairie de la Magdeleine, où les fils de Le Moyne l'avaient engagé. De là, un sergent et deux soldats le ramenèrent à Québec pour y subir son procès.
Tiré de: Séguin, Robert-Lionel, La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle, Collection connaissance, Editions Leméac, 1972 Volume 1, pp. 83 à 86 et p. 106 et 306
- Au jour le jour, novembre 1997
Thomas-Auguste Brisson: un médecin polyvalent
La Prairie a connu de nombreux personnages importants au cours de son histoire. Parmi ceux-ci, un nom retient particulièrement notre attention, le docteur Thomas-Auguste Brisson. Né à Saint-Lin des Laurentides le 12 octobre 1852, il fera ses études secondaires à Montréal ainsi que sa médecine à l'ancienne école Victoria. Après avoir été admis en 1876, il pratiquera 2 ans à Saint-Constant pour ensuite s'installer définitivement à La Prairie.
La Société historique de La Prairie a la chance de posséder une copie de l'abondante correspondance que le docteur Brisson a rédigée entre 1884 et 1927, soit plus de 2 700 lettres. Elle nous est parvenue grâce à un procédé pour le moins original. En effet, le docteur avait l'habitude d'écrire ses lettres à l'encre de chine sur un papier spécial. Il humectait ce dernier et, à l'aide d'une presse, il pouvait "imprimer" ses écrits qu'il conservait dans ses dossiers. Un procédé qui est l'ancêtre de nos photocopieuses actuelles.
Le portrait que nous avons de lui nous laisse voir un homme élancé à l'allure distinguée. Réservé et prudent, il n'était certainement pas celui qui monte facilement aux barricades. En effet, il fut un fidèle partisan du parti conservateur, tant au provincial qu'au fédéral. On dirait aujourd'hui qu'il est un modéré de droite. Son altitude prudente est parfaitement visible lors de l'affaire Riel. Après la pendaison de ce dernier, le Québec est en effervescence. Le docteur Brisson déplore "toutes ces folies qui se font d'un bout à l'autre de la province qui pourrait bien nous coûter cher un jour". Il émet aussi des réserves à l'idée d'une nouvelle formation politique d'union nationale en réaction à la condamnation de Riel. Il ne veut pas s'unir avec ceux qu'il appelle les "chevaliers du radicalisme et de la franc-maçonnerie''.
Malgré sa réserve, le docteur Brisson s'est toujours impliqué activement en politique. Tout d'abord comme maire, il a eu un souci constant pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens de La Prairie. Vivant à une époque où les maladies infectieuses faisaient des ravages, il a contribué à l'amélioration des conditions sanitaires de notre municipalité. On lui doit notamment l'ouverture du cimetière actuel situé près de l'école Jean de la Mennais. Ce qui fut fait, selon ses dires, pour protéger les citoyens du choléra. De son temps, le cimetière était situé à l'arrière de l'église de la Nativité, soit en plein milieu du village. À cet effet, il fit des démarches auprès du gouvernement provincial afin de faire passer un projet de loi assurant la protection des gens lors des épidémies. Comme mesure d'hygiène, il y suggérait d'abolir le transport des corps dans des voitures privées qui étaient ensuite utilisées à d'autres fins, augmentant ainsi les risques de contagion. Mais pour ce faire, il dut agrandir le village à même les terrains de la commune. La propriété de ces terrains demeurait une question litigieuse. En 1888, le Premier ministre Mercier cru régler la question des Biens des Jésuites en leur faisant don de la commune. Cependant, Je maire Brisson voulait exproprier une partie de celle-ci afin d'y aménager le nouveau cimetière ainsi que pour des expositions agricoles (actuel marché public) et pour le chemin de fer. Mais cela touchait une corde sensible dans les milieux cléricaux. M. Brisson entreprit, avec l'aide du notaire Varin, une recherche de titres anciens afin de démontrer les droits d'expropriation de la municipalité. Question délicate, qui retiendra l'attention des divers gouvernements pendant de nombreuses années et qui sera réglée par un jugement du Conseil Privé en 1919.
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Généalogie de la famille Bibeau
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Denis, Bernard, Denise, Lise et Nicole Daoust |
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Jacqueline Bibeault Alfred Daoust |
Sainte-Marguerite-Marie de Montréal 06 août 1949 |
Francis Daoust Élizabeth Skates |
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Donat Bibeault Julienne Tousignant |
Sacré-Cœur de Montréal 05 avril 1921 |
Zoé Tousignant Alvina Verville |
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Thomas Bibeau Léa Tousignant |
Sainte-Sophie, comté de Nicolet 27 juin 1893 |
Wilbrod Tousignant Nathalie Baril |
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Napoléon Bibeau Adèle Chandonnet |
Saint-Pierre-les-Becquets 23 février 1857 |
Louis Chandonnet Adèle Delisle |
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Urbain Bibeau Marguerite Lemay |
Saint-Pierre-les-Becquets 22 novembre 1831 |
Louis Lemay Marie Perrault |
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Joseph Bibeau Catherine Courtois |
Saint-Jean Deschaillons 19 octobre 1801 |
François Courtois Josephte Roireaux dit Laliberté |
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«Parents non mentionnés» Les Bibeau n’ont qu’un seul ancêtre |
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François Bibeau Louise Énard |
Nicolet, région des Trois-Rivières 17 novembre 1682 |
Simon Énard Marie Loubier |
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Jacques Bibeau Jeanne Sauvignaux ou Savineau |
François, laboureur qui vient de La Fond, paroisse de Notre-Dame-de-Cogne, ville et arrondissement et évêché de La Rochelle, Aunis (Charente) ou de Verteuil-sur-Carente, Angoumois (Charente) France |
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François Bibeau
Un grand voyageur, épris d’aventure!
BIBEAU, François, signait : «f bibaud» et «bibau», naquit entre 1632 et 1638 : le recensement de 1667 lui donne 35 ans et celui de 1681, 43! Le 10 avril 1656, par-devant Savin, notaire à La Rochelle, François Bibault, laboureur, demeurant à la Fond, près de La Rochelle, s'engageait à Arnaud Peré pour le Canada. La première mention de notre colon dans nos archives se trouve dans une action en dommage que lui intente Quentin Moral, le 15 septembre 1660. En 1662, il réside au Cap-de-la-Madeleine. Dans l'intention de fonder un foyer au Canada, il passe, le 29 octobre 1665, au Cap-de-la-Madeleine un contrat de mariage (gr. Latouche) avec Jeanne de Mérinne, fille de Jean et de Marie de la Haye, de Saint-Sulpice de Paris; mais le mariage n'eut pas lieu. Jusqu'à 1666, Bibeau avait habité la côte de Saint-Marc, mais le 6 avril de cette année, notre colon se fit concéder par le P. Fim1in, S.J. deux habitations de 2 arpents sur 40, l'une, côte de Batiscan, entre François Lory dit Gargot au S.-O., et Nicolas Rivard, au N.-E.; l'autre, côte Saint-Eloi, entre François Duclos au S.-O. et Jean Trotier, au N.-E. (gr. Latouche). Le 25 décembre suivant, il aliénait sa terre de Saint-Marc, également de 2 arpents sur 40 en faveur de René Blanchet; les voisins en étaient Pierre Ménard auS.-0. et Benjamin Anscau au S.-E. (gr. Latouche). François Bibeau, bien que propriétaire, louait ses services comme domestique chez Élie Bourdeau, en 1667 (recens., Sulte, Hist., IV, 69e). Le 15 janvier 1669 (gr. Vachon), à l'occasion d'un voyage dans l'ouest, il teste en faveur de Jeanne Chalifour, avec qui il passera à son retour un contrat de mariage (gr. Vachon, 29 oct. 1669). Retourné dans l'ouest, notre voyageur signe, avec Nicolas Perrot et Louis Jolliet, le 14 Juin 1671, la prise de possession du Sault-Sainte-Marie. Deux mois plus tard, le 17 août 1671, il épouse à Québec Jeanne Chalifour, mais c'est pour reprendre aussitôt le chemin des grands lacs. On sait qu'il était à Montréal en 1673, de retour de l'ouest et de nouveau en 1675. Jeanne Chalifou, femme Bibeau mourut vers 1679, car Boivinet fit élection de tuteur pour sa fillette, Marie Bibeau, le 10 avril de cette année. François Bibeau convola en secondes noces avec Louise Esnard aux Trois-Rivières le 17 novembre 1682 (contrat, Ameau, 9 oct.). Il habitait alors à St-François-du-Lac, où il avait reçu une première concession à l'île St-Jean le 1er mars 1680 (gr. Adhémar). Il avait pourtant demeuré à la seigneurie de Lintot (Bécancour), 1674-1681 : c'est là que le place le recensement de 1681 (Sulte, Hist., V, 75) avec 6 arpents de terre défrichés. Plus tard, on le rencontre à Nicolet (Région de Trois-Rivières, 7 mars 1689), à Batiscan 1691-98 et, finalement, derechef, à Saint-François-du-Lac, où il semble avoir fini ses jours vers 1712. Une sentence du Conseil Souverain du 3 juillet 1713 (VI., 639-640, cf. p. 436) statuait que Pierre Bibault serait «payé par préférence sur les biens de feu son père, de 300 livres, douaire de feu sa mère, et autres sommes qu'il justifiera avoir payé pour les funérailles de son père et pour tes fournitures durant sa dernière maladie». Enfants : Du premier lit : Marie. Du second lit : Huit enfants, Pierre, Anonyme, François, Nicolas, Jean-Baptiste, Simon, Marie-Anne, Joseph. Extrait de "Nos Ancêtres Au XVIIe Siècle, par Archange Godbout''
Vous êtes intéressés à faire paraître votre généalogie et l’histoire de votre famille, faites-nous en parvenir une copie à la S.H.L.M. et nous serons heureux de la publier.
- Au jour le jour, octobre 1997
Conférence: La vie musicale de la paroisse de la Nativité de La Prairie
Conférence du 15 octobre 20:00 heures
Johane Hébert, musicologue
Sujet : La vie musicale de la paroisse de la Nativité de La Prairie
- Au jour le jour, octobre 1997
Des personnages du passé nous parlent (suite)
L'essor industriel qu'a connu La Prairie au XXe siècle est aussi dû à sa situation géographique. Ainsi, la venue du chemin de fer de concert avec les traversiers a favorisé la présence de nombreux marchands tels les Andrew Ésinhart (coin Saint-Georges et Saint-Ignace), Hyacinthe Sylvestre (personnage fort coloré de notre histoire), Léon Benoît Charlebois (homme d'affaire important et aussi député) et plusieurs autres. Le sol argileux de notre région a permis la venue des briqueteries et ce, dès 1872 avec le briquetier Joseph Thibodeau. Il ne faudrait pas passer sous silence les nombreux ouvriers qui ont travaillé dans la chaleur des fours à briques, tel Wellie Corneau qui fut fidèle à son poste pendant plus de 34 ans à la National Brick Company.
Plusieurs femmes ont marqué notre histoire. Rappelons brièvement Charlotte Leduc qui tenait avec son mari Pierre Marassé une école modèle sur la rue Saint-Jacques. Elle devait avoir la vocation, car elle enseigna de 1805 à 1865 cl mourut àl'âge vénérable de 101 ans et 7 mois ! Il faut dire qu'à cette époque la retraite anticipée n'existait pas encore … Et que dire des sœurs Blanchard, dont l'une, frappée de paralysie, enseignait de son lit !
Un personnage, à lui seul, mériterait une étude approfondie. Il s'agit du docteur Thomas Auguste Brisson. En plus de pratiquer la médecine, il fut aussi maire de La Prairie. C'est à ce titre qu'il favorisa la venue des briqueteries dans notre municipalité. Membre actif de la Société Littéraire et passionné d'histoire, il amassa une importante documentation historique qui est à l'origine du Fonds Élisée Choquet (du nom de l'abbé qui continua l'œuvre du docteur Brisson). À l'instar du curé Labelle, il s'occupa de colonisation en fondant la Société générale de Colonisation et de Rapatriement de la province de Québec. De plus, la Société historique possède une copie de l'abondante correspondance de M. Brisson écrite entre 1884 et 1927.Une véritable mine d'informations diverses sur celte époque. Il y aurait encore beaucoup à dire sur les nombreux personnages de notre riche histoire. Ce trop bref aperçu ne témoigne que d'une partie infime de celle-ci. Nous aurons sûrement l'occasion d'en reparler.
- Au jour le jour, octobre 1997
Des personnages du passé nous parlent
En consultant les archives de la Société historique de La Prairie, nous pouvons découvrir des personnages fort intéressants de notre histoire. Une recherche en ce sens s’effectue présentement dans le cadre du projet conjoint SHLM-École secondaire de la Magdeleine de La Prairie dont on a parlé dans le numéro de septembre.
Lorsqu’on regarde la carte géographique du Nord-Est américain, on constate que la Ville de La Prairie se situe à un endroit stratégique. Elle se retrouve au carrefour de deux axes de communication très anciens. En effet, dès la préhistoire, il existait un réseau d’échanges entre la côte atlantique (région de New-York) et la vallée du Saint-Laurent via la rivière Hudson, les lacs George et Champlain et finalement la rivière Richelieu. Si on voulait se rendre à Montréal ou plutôt Hochelaga, il fallait couper court à travers les terres entre Saint-Jean et La Prairie ou Kentake. La route 104 (chemin de Saint-Jean) a d'ailleurs été construite en suivant un ancien sentier amérindien. En plus de cet axe nord-sud, il existait aussi un axe est-ouest par le Saint-Laurent. Ce dernier menant vers la région des Grands Lacs.
C'est pourquoi les pères Jésuites ont installé, dès le 17e siècle, une mission à Saint Xavier des Praiz (La Prairie). Elle servait entre autres de relais aux voyageurs en direction des pays d'En Haut (Grands Lacs). De nombreux Amérindiens amis des Français s'y sont retrouvés. C'est ce que nous rappellent les personnages Pierre Tonsohonten (Huron-Wendat) et sa femme Gadeakteua (Érié). Ceux-ci ont connu l'époque troublée des guerres entre la Confédération iroquoise alliée aux Britanniques et les nations amérindiennes alliées aux Français. Ainsi, on a relevé la présence de près de 22 nations à La Prairie au milieu du l 7e siècle. Cette mission déménagera plusieurs fois pour finalement se retrouver à Khanawake. Le père jésuite Claude Chauchetière nous a laissé des gravures de cette époque où français et Amérindiens vivaient ensemble à La Prairie.
Les guerres iroquoises ont été à l'origine de la milice canadienne. Plusieurs personnages de La Prairie se sont illustrés sous les armes. Nous pouvons mentionner le pionnier, Claude Guérin dit Lafontaine. Ce dernier demeurait à l'intérieur du fort au coin de Sainte-Marie et du chemin Saint-Jean actuel. De plus, il cultivait une terre à la côte de Fontarabie. L'obligation d'avoir une demeure à l'intérieur du fort pour se protéger des attaques iroquoises est une caractéristique des débuts de notre histoire. Les Leber ont marqué particulièrement l'histoire de la milice chez nous. De père en fils, nous retrouvons quatre François Leber miliciens (les trois derniers étant même capitaine). La milice canadienne était reconnue pour sa valeur et son endurance par les soldats réguliers venant de France. Il en fut de même pour les Britanniques lors des guerres avec les États-Unis (1775-1776 et 1812-l813). Notons à cet effet la participation du notaire Laprairien Edme Henry à la célèbre bataille de Châteauguay.
- Au jour le jour, octobre 1997
Dons
De Sylvain Rivard :
1° – Les amérindiens et les Inuits du Québec aujourd’hui, par Gouvernement du Québec, affaires autochtones
2° – Historique des réserves et villages indiens du Québec, par Larry Villeneuve, Affaires indiennes, Canada
De Jean-Pierre Yelle :
Correspondance de Rosina Dagenais
Également reçu :
Saint-Félicien, par Russel Bouchard, Société historique du Saguenay, cahier no. 9
- Au jour le jour, octobre 1997
Valliquet dit Laverdure
Une soeur de mon père, religieuse de la Providence, me confia un jour que nos ancêtres avaient été des marchands de père en fils et en boutade, elle me souligna qu'elle-même avait ça dans le sang, puisque dans sa communauté elle occupa toujours le poste d'économe.
Grand-père Adrien était l'aubergiste du village et avait une meunerie. Étrangement, dans les années 40', ma soeur Thérèse se maria au fils de celui dont le père avait acheté ce même commerce, ma grand-mère étant devenue veuve. Aujourd'hui deux de ses fils vivent de ces entreprises. Parmi les frères de papa, lequel était directeur de banque, un fut prêtre, un autre député protonotaire au Palais de Justice de Montréal, un 3e gérant d’une importante quincaillerie et le benjamin aspira à la prêtrise, mais sa santé ne lui permit pas d'y accéder: il décéda dans la jeune cinquantaine.
Mon frère qui est médecin était le seul descendant mâle des Valiquette, les autres n'ayant pas eu de garçon; lorsqu'il se maria au début dans années 50', mon père lui souhaita d'avoir au moins un fils, s'il ne voulait pas que la génération s'éteigne. Alors, quinze jours avant le décès de notre père, l'année suivante, ce dernier eut la joie de voir naitre son premier petit-fils Depuis, quatre autres garçons se sont ajoutés à la famille de mon frère et en plus cinq petit-fils portant le nom Valiquette sont nés et notre génération n'est plus en péril
Ainsi, le voeu de notre "paternel" a été plus qu'exaucé.
Léonie Valiquette-Legault
VALLIQUET dit LAVERDURE, Jean, (Signait "J Valliquet" et "J Valllicqet") il était armurier et serrurier, et fils aîné de Jean Valliquet, notaire et tabellion au Lude (Sarthe), et de Nicole Langevin. Cousin de Mathurin Langevin et de Marie Pontonnier, il avait été baptisé le 14 juillet 1632 à Saint-Vincent du Lude. Le 16 avril 1653, dans l'étude de maitre Lafousse, notaire à La Flèche, il s'engagea envers M. de la Dauversière à aller travailler durant 5 ans à Villemarie au salaire de 80 livres par an, payable à la fin de chacune des 5 années, et le 20 juin suivant, en rade de Saint-Nazaire, il reconnut avoir déjà reçu 114 livres en avance sur ses gages (gr Belliotte). Valliquet fut un des plus courageux défenseurs de Montréal à son berceau, car il reçut le grade de caporal à la 19e escouade, lorsque Maisonneuve créa, en 1663, sa milice de la Sainte-Famille (Faillon, Hist., III, 18). L'abbé Faillon ne nous apprend pas si notre armurier reçut quelque faveur de M. de Maisonneuve pour l'engager à se fixer à Villemarie. Cc qui est sûr, cependant, c'est qu'il obtint des seigneurs de Montréal plusieurs belles concessions. Le recensement de 1667 nous apprend (Suite. Hist., IV, 77a) qu'il possédait une habitation où 11 arpents étaient en culture. Ses voisins étaient alors Pierre Picoté de Belestre et Jacques de Laporte. Il eût encore trois autres terres: l'une à Boucherville de 2 arpents de front sur 25 de profondeur, entre Hubert Le Roux et Jacques Fontaine, qu'il vend le 10 août 1672 (gr. Basset) à Marin Joubert dit La Rivière; une autre de 2 arpents sur 20 "au bois brûlé", entre Louis Marie dit Sainte-Marie et Louis Guêtron, qu'il vend aussi le 17 juillet 1674 (gr. Basset) à Jacques Saint-Yves, une dernière enfin, "à Sainte-Marie", de un arpent et demi sur 15, entre André Demers et Jean-Baptiste Céloron de Blainville, qu'il donne à bail à ce dernier pour 2 ans le 9 février 1692 (gr. Adhémar). Les ventes de 1672 et de 1674 marquaient-elles une dépression dans l'âme de notre agriculteur armurier? Toujours est-il que notre homme loua d'abord ses services à un marchand de Québec nommé Nicolas Marion (gr Duquel, 5 mars 1680). Puis, ayant rencontré une ancienne connaissance de Montréal, Pierre Houden dit Lataille, il se fixa avec lui à Lauzon On les voit tous deux en 1684 agréer du Sieur Ruette d'Auteuil une concession de terre de 6 arpents sur 30 (gr. Rageot, 11 fév. 1684), puis, prendre à bail le domaine de ce seigneur (ibid., 11 avril 1684, voir pièce 53). Valliquet allait-il donner suite à ces engagements? Pas pour le moment, du moins : 1684 fut l'année de la campagne de M. de la Barre contre les Iroquois Tout citoyen disponible devait s'enrôler. Jean Valliquet fut du nombre. Le 15 juillet de cette année il abandonne la terre de Denis Guyon qu'il avait prise à bail, cédant à son propriétaire fruits et légumes à l'exception des "bled et pois français", lui demandant "d'en tenir compte en cas de mort à ses enfants et faire prier Dieu pour le repos de son âme" (gr. Rageot). On retrouve Jean Valliquet à Varennes en 1692 (gr. Adhémar, 9 fév.). Le 15 août 1701 (gr. Adhémar) on le dit décédé. Il avait épousé à Montréal, le 23 septembre 1658 (contrat Basset, 20 sept.) Renée Lopé, fille de défunts Jean Lopé et Marie Després, de Saint-Jean-de-la-Motte (Sarthe) au diocèse du Mans Elle trépassa avant 1679, après avoir eu sept enfants. Nombreuse postérité.