
- Au jour le jour, décembre 1999
Quiz/Mot-mystère « Un brin d’Histoire »
- Les premiers seigneurs de La Prairie
- Pont qui porte le nom d’une reine
- Situé au 249 rue Sainte-Marie
- Crochet utilisé lors des vieilles constructions ou lettre de l’alphabet
- Utilisé pour atteler les bêtes de somme
- Il en existe une réplique sur le ch. St-Jean
- Ancien nom des Mohawks
- Article simple
- Condamne ou libère
- Sa fourrure était prisée des trappeurs
- Petit oiseau
- Nom commun du Chantecler ou réveille-matin des colons
- Trace laissée dans le sable
- On peut y passer la nuit
- Note de la gamme
- Le meilleur
- Graminée d’Asie
- Événement qui eut lieu à La Prairie en 1846
- Pièce utilisée au golf
- Elle coule au printemps
Mot mystère : Nom original de La Prairie (7 lettres) : _ _ _ _ _ _ _

- Au jour le jour, décembre 1999
Recrutement de bénévoles !
- Classement d’archives
- Recherches en généalogie et en histoire
- Cartographie
- Bibliothèque
- Secrétariat
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Saviez-vous que ?
En 1932, les contribuables du Québec étaient encore soumis à la loi de l’Impôt de Guerre votée en 1917 (la même année que la conscription). Pour un revenu annuel de 3 006$, l’impôt à verser était de 6,49 $. Durant la seconde guerre mondiale, pour un revenu annuel de 4 671,55$ il fallait verser à l’état 33,55$ sous forme d’impôt.
Extrait d’un rapport d’impôt, archives privées.

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Les catholiques et les déviants (suite de novembre 1999 – Partie 2)
Les historiens signalent à maintes reprises que les relations entre les curés et leur évêque manquaient de cordialité; on n'était pas d'accord avec sa rigueur et son austérité. On l'accusait même d'afficher une doctrine fortement teintée de jansénisme, mouvement religieux français formellement condamné par l'Église de Rome. La population de La Prairie n'était pas la seule à recevoir des ordres de «redressement» venant de l'évêque. Quel effet a produit l'ordonnance de 1719? Nous l'ignorons.
En l'an 2000, 300 ans plus tard, Mgr de Vallier, cet ecclésiastique formé dans la France d'avant la Révolution se croirait issu d'une autre planète. L'histoire religieuse et l'expérience de chacun témoignent aujourd'hui des changements profonds dans la population des paroisses et de toute la province relativement à l'influence de l'autorité religieuse.
Le recensement de Statistiques Canada, 1991, est très significatif à cet égard. On y apprend que 57% de la population du Québec est non chrétienne. Dans l'ensemble du Québec et jusque dans les fins fonds des campagnes, le pourcentage des sans religion talonne de près le nombre de ceux qui se déclarent catholiques romains. La Prairie a suivi le mouvement de cette évolution. En 1719, on ne pouvait même imaginer ce que seraient les déviants immoraux du 20e siècle.

- Au jour le jour, décembre 1999
Fermeture de nos bureaux
Durant la période du temps des fêtes, les bureaux de la Société historique seront fermés du 16 décembre 1999 au 4 janvier 2000.

- Au jour le jour, décembre 1999
L’avenir d’une société … (suite)
La prochaine décennie …
La Société se trouve donc à un tournant décisif de sa propre histoire : assurer sa pérennité dans la transmission des savoirs et la conservation des acquis. Hélas la relève tarde à se manifester malgré la multiplication des appels à l'aide, et cela n'est pas sans inquiéter. De plus il est urgent de s'assurer d'un financement stable et récurrent Mais comment faire?
D'aucuns croient que la Société gagnerait à être Intégrée aux services municipaux afin de devenir un véritable centre régional du patrimoine. Un tel choix comporte des avantages et des inconvénients : local adéquat, meilleur équipement informatique, et employés permanents mais au risque d'une perte d'autonomie et d'indépendance.
Pourtant l'arrivée massive des «baby boomers» à la retraite est porteuse de promesses. Cette importante cohorte de la population est constituée d'une forte proportion de gens instruits qui risquent fort de s'intéresser à l'histoire et à la généalogie. N'exigeront-ils pas des services pour lesquels ils seront sans doute prêts à payer?
Enfin d'autres envisagent la prochaine décennie avec optimisme. «Grâce à une relève forte et dynamique et à un bon budget, la SHLM sera comme elle l'a toujours été, une société d'histoire avant-gardiste et modèle.» […] «Son rôle de pionnière sera définitivement reconnue et elle sera citée à titre de ressource essentielle dans le milieu de l'éducation.» Qui dit vrai?

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L’avenir d’une société …
Bâtie sur du solide :
Nul ne contestera que depuis sa fondation en 1972, la Société historique de La Prairie de la Magdeleine, grâce à l'inlassable travail de membres dévoués, a su se constituer une impressionnante collection d'informations sur l'histoire locale et régionale.
Après de modestes débuts réservés à un petit groupe d'initiés, la déclaration de l'Arrondissement historique en 1975 allait marquer le point de départ de nombreux projets d'envergure : expositions thématiques, photocopie du Fonds Élisée Choquet et de Biens administratifs des Jésuites, cartographie de la seigneurie, fouilles archéologiques, étude du bâti, fonds d'archives, conférences mensuelles, etc.
Conscients de son rôle de gardienne et dispensatrice de l'histoire locale et soucieuse de son obligation de rayonner dans la société, les administrateurs successifs de la Société s'assurèrent de créer, selon le go0t du moment, des moyens de diffusion efficaces. Ainsi peu à peu, et surtout suite au réaménagement de nos locaux aux débuts des années 1980, le Vieux Marché devint en quelques années un centre majeur de documentation.
Ce corpus permit la publication de nombreux dépliants, de bulletins d'information tels «Le Bastion» et le «Au jour le jour», la préparation et l'édition de mémoires de maîtrise en histoire, la parution de quelques volumes sur l'histoire de La Prairie et sur la généalogie, de cahiers destinés aux enfants, et la mise sur pied, en collaboration avec la commission scolaire locale, d'un projet original de diffusion de l'histoire locale auprès de la clientèle des écoles primaires et secondaires de la région.
Un tel dynamisme ne pouvait ignorer les moyens plus modernes et plus efficaces de traitement de l'information; d'où la mise au point d'ARCHI-LOG, un logiciel de traitement des archives selon les règles pan-canadiennes RODA (règles de description des documents d'archives), un projet informatisé sur les baptêmes, mariages et sépultures et la création d'un site internet (site web) qui, désormais, assure à la Société un rayonnement planétaire.
Victime de son succès ?
Ainsi, après vingt-sept années d'existence, la Société a clairement fait la preuve qu'elle savait durer et progresser dans la diversité des points de vue. Ses dirigeants, de toutes les époques, ont su également lui conserver son indépendance d'esprit malgré une dépendance matérielle parfois inquiétante. C'est avec sagesse qu'on a su maintenir un esprit neutre sur le plan politique et une crédibilité qui facilitaient la demande des crédits monétaires indispensables à la poursuite des objectifs et des projets mis en place. Car sans argent, point de salut!
Depuis ses débuts le dynamisme de la Société s'est toujours articulé autour d'un noyau de «membres actifs» appuyés par un ensemble de «membres cotisants» d'une grande fidélité. C'est grâce à la force de ce bénévolat qu'on a su à ce jour développer et conserver un choix de services précieux pour la collectivité: accueil au local, projets de recherche, liens avec le milieu et les média, généalogie, publications de tous genres, site internet, consultation des archives. Le maintien d'un tel éventail exige, à n'en pas douter, d'importantes ressources, tant humaines que financières. Or voilà que les vivres viennent à manquer. Les récentes compressions budgétaires des différents paliers de gouvernement ont porté un dur coup à la Société; comment alors maintenir les services mis en place si l'argent manque pour engager le personnel nécessaire? De plus à cause de la grande diversité de ses opérations la Société se trouve de plus en plus à l'étroit dans ses locaux du Vieux Marché.
Tout cela ne risque-t-il pas d'user prématurément l'équipe actuelle? Que faire devant le manque d'argent et l'absence d'une relève indispensable? Car, malgré une solide crédibilité dans le petit monde des sociétés d'histoire, force est de reconnaitre qu'auprès de la population la Société demeure toujours peu connue et peu reconnue!
Il est heureux que les crises vécues à ce jour aient toujours été génératrices de solutions hardies et réalistes. En ce sens le passé demeure garant de l'avenir!

- Au jour le jour, décembre 1999
Dessert généalogique
Lors d'une conférence donnée à Longueuil le 19 mars 1999, et reproduite dans le Bulletin «Entre Nous.» du Club de généalogie de Longueuil, M. René Beaudoin ajoutait à la fin en guise de dessert généalogique quelques exemples de son «dictionnaire de noms drôles», ce qui en a fait sourire plus d'un. Ces perles récoltées au fil des ans lors de recherches diverses proviennent de la création d'une image mentale humoristique produite par la juxtaposition de certains prénoms à des noms d'e familles caractéristiques. Ainsi, que diriez-vous si les circonstances avaient voulu que vous soyez appelé Agnés Aucoin ou Elvire Dancourt? Vous souriez, pourtant ce sont des noms véridiques puisés dans nos répertoires paroissiaux. De même en est-il du nom Sabine Allaire qui n'a pas besoin d'explications. Et la liste de se poursuivre : Alonzo Bordeleau, Desneiges Lacroix, Concorde Dubois, Marin Gouin, Victoire Ratté, Joffre Dufort, Ételle Bourré, Yvon Amesse, Ella Allaire, Immaculée Taché, Maurice Titué, Omer Veilleux, Yvon Brulé, Léo Parr, Claire Lamarche, etc. Le patronyme Lemoine a semblé remporter la palme. Lorsque le jeune Dieumegarde voulut devenir pharmacien, personne dans son patelin ne mettait en doute qu'il était le propriétaire de son commerce lorsqu'il avait apposé fièrement sur son enseigne : Dieumegarde Lemoine, prop.

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Les catholiques et les déviants (suite de novembre 1999)
Sous le régime français, les autorités ont dû sévir contre certains habitants de La Prairie dont la morale était une menace contre l'ordre catholique établi.
Déjà. en 1683, le gouverneur de La Barre avait fait preuve d'une grande sévérité, assortie de sanctions, pour que cesse la vente illégale d'eau-de-vie dans des cabarets clandestins.
L'évêque, Mgr de St-Vallier, adresse une semonce indignée à ses ouailles, après une visite pastorale à La Prairie en 1719. Ses reproches visent certains colons dont la tenue vestimentaire, jugée source de péchés, sera punie d'un châtiment éternel. L'ENFER les attend ainsi que pour les enfants qui seront leurs témoins :
«C'est avec douleur, écrit-il, que nous avons appris à notre retour de France le mauvais usage ou vous éties de paroistre contre la bienséance en simple chemise, sans caleçon et sans culotte, pendant l'été pour éviter la grande chaleur ce qui nous a d’autant plus surpris que nous voyons violer par là les règles de modestie, que l’apôtre demande dans touts les chrétiensm une occasion si prochaine de péché à vous et aux autres personnes qui peuvent vous vous dans cet été nous mettant dans l’obligation de vous représentez le nombre innombrable de péchés dont vous trouverés coupable à l’heure de la mort non seulement des vôtres mais encore de ceux d’autruy (…) nous a déterminé à demander à monsieur le marquis de Vaudreuil, gouverneur général de tout le pays, à s’employer à nous ayder à déraciner dans votre paroisse une si détestable coutume qui seroit la cause assurée de la damnation d’un grand nombre de pères de familles aussy bien que des enfants.»
Sur leur concession, les habitants accomplissaient une rude besogne. Il leur fallait abattre des arbres, essoucher et ensemencer leur terre. Autosuffisant, le fermier devait produire les récoltes pour nourrir sa famille jusqu'au prochain été. Lorsqu'arrivaient les plus chaudes journées, le soleil impitoyable incitait ces hommes à laisser tomber certains vêtements, il était même fréquent qu'hommes et femmes travaillent aux champs vêtus d'une simple tunique.
Cette habitude n'était certes pas nouvelle lorsque Mgr de St-Vallier en prend connaissance. Les curés qui parcouraient les campagnes afin de rencontrer leurs paroissiens étaient au courant de cette situation, tes ont-ils blâmés, on l'ignore.
Dans la Seigneurie de La Prairie, beaucoup de terres avaient déjà été concédées puisqu'en 1721, la population s'élevait à 550 personnes. Dispersées le long des nombreuses côtes, les habitants agrandissaient, à chaque année, l'espace cultivable.
Les premiers curés, jésuites, tout en demeurant seigneurs, ont cédé leur cure à des prêtres séculiers et c'est M. Paul-A. Ulric qui a charge de la paroisse en 1719. On suppose que celui-ci connaissait les commentaires envoyés aux autorités en 1685 par M. De Meulles, inlenda.nL Ces colons «manifestent un esprit d'indépendance qui les différencient nettement des paysans français». Mgr de St-Vallier n'était certes pas au fait de cette mentalité développée chez les paysans de la Nouvelle-France.

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La population catholique et les «déviants» (suite)
Ordonnance de M. De La Barre qui porte défense aux habitants de La Prairie de tenir cabaret et de retirer les vagabonds (1er juillet 1683)
Le Sieur Le Febvre de la Barre, seigneur du d. Lieu, Coner. du Roy en ses Conls. Gouverneur et son Lieutenant gnal, en toutes les terres de la Nouvelle France et Acadie.
Sur avis certains que nous avons eu, que la pluspart des desordres qui sont arrivez cette année au sujet de la desertion et desobéissance aux ordres de Sa Majesté, ont esté causez par la retraite qui a esté donné dans la Seigneurie de la Prairie de la Magdeleine a une troupe de vagabons et gens sans adveu qui ont esté pendant I' hyver dans la d. seigneurie en divers Cabarets qui s'y sont establis sans ordre des seigneurs ny de Sa Majesté dans lesquels ayant consommé en desbaucbes tout ce que leur travail leur avoit produit l'année précedente avec un scandal extrême pour le public. Ils ont fait plusieurs assemblées sediteuses, et en Icelle comploté contre le service du Roy et de leur patrie : à quoy estant nécessaire de pourvoir et empescher la continuation de pareils crimes et desordres en supprimant la Retraite des d. Vagabons; nous avons fait et faisons deffense a tous les habitans de la d. seigneurie de la Prairie de la Magdeleine, frontière des Anglois et lroquois, de tenir cabaret, vendre vin, ny eau de vie, et de recevoir des hostes sans permission particulière de leur Seigneur a cet effet à peine de cent livres d'amande pour la première fois, moitié d'icelle applicable aux reparations de l' église du d. Lieu, et l'autre au denonciateur, Et de punition corporelle pour la seconde fois. Faisons pareillement très expresses inhibitions et defenses a tous les babitans de la d . seigneurie de recevoir ny retenir en leurs Maisons aucuns hommes qu'ils ne connoistront pas pour habitans et domiciliez en ce pays plus de l'espace de vingt quatre heures après lesquelles ils seront tenus de donner a leurs Seigneurs, ou leurs preposez, ou a M. Perrot Gouverneur de cette Isle et par nous commis du soin de toute la coste les noms et qualité des d Vagabons qui autont logé chez eux et de ce qu'ils auront fait pendant leur séjour a peine d'estre pris en leur nom et de rependre de toutes les actions des d. Vagabons les 24 heures passées et d'estre condammez aux amandes de droit.
Fait a Montreal le premier jour de juillet 1683.
(signé) Le Febvre de la Barre
Par Monseigneur
L.S. Regnault (1)
À suivre …