- Au jour le jour, juin 2011
À propos du bulletin
Éditeur
Société d’histoire de
La Prairie-de-la-Magdeleine
Dépôt légal 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1499-7312
COLLABORATEURS :
Coordination
Gaétan Bourdages
Rédaction
Gaétan Bourdages
Marie-Hélène Bourdeau
Jean L’Heureux
Stéphane Tremblay
Révision
Robert Mailhot
Design graphique
François-B. Tremblay
www.bonmelon.com
Impression
SHLM
Siège social
249, rue Sainte-Marie
La Prairie (Québec), J5R 1G1
Téléphone
450-659-1393
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Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles.

Desjardins Caisse La Prairie commandite l’impression du bulletin Au jour le jour.
- Au jour le jour, juin 2011
Nouvelles SHLM
Vente de livres usagés

Mise en place par un noyau de fidèles bénévoles, notre vente annuelle de livres usagés, d’une durée de trois jours, a connu cette année encore, un énorme succès. Les fonds recueillis serviront à la réalisation de divers projets au sein de notre organisme. Merci à tous les acheteurs de livres ainsi qu’à l’équipe du tonnerre qui a oeuvré durant des mois afin d’assurer le succès de cette activité. Nous vous disons, à l’an prochain !
Bénévolat étudiant
Durant le mois d’avril, deux étudiants de l’école de La Magdeleine ont donné chacun douze heures de bénévolat à la SHLM dans le cadre de leur projet personnel d’implication communautaire. Ils ont travaillé à indexer quatorze périodiques dans le logiciel Bibliotek. Grâce à leur travail, le contenu en histoire et en généalogie de ces périodiques, tout comme pour les livres, sera accessible via une recherche dans le logiciel Bibliotek. Durant l’été, nos guides étudiants termineront le travail.
Guides étudiants

Grâce à une subvention d’Emploi été Canada la SHLM profitera des services de trois guides étudiants au cours de l’été qui vient. Ce sont Stéphanie Guérin, Marie-Pier Davies et Charles-Éric Saint-Louis Dupuis. Nous leur souhaitons un bien bel été.
Nouveaux membres
La SHLM est fière de souhaiter la bienvenue à ses nouveaux membres :
444 René Demers
445 Alain Poupart
448 Yves L’Heureux
450 Colette Surprenant
451 Ginette L’Écuyer-Plante
452 Michel Plante
453 Juliette Montreuil
454 Ann Johnson Anderson
455 Alexandre Saint-Onge Perron
- Au jour le jour, juin 2011
Bouillon de nouvelles
Une maison menacée ?

La maison et la terre sises au 2825, chemin de Saint- Jean ont récemment été vendues. La demeure de briques moulées en panneresse aurait été construite vers 1850. On notera sur la photo ci-jointe le toit à larmiers recouvert de tuiles métalliques imbriquées et les briques posées en soldats sur les linteaux. L’acheteur, qui est un promoteur immobilier, devant se soumettre aux nouveaux règlements concernant les installations sanitaires, pourrait éventuellement être tenté de démolir la demeure puisqu’il n’a pas l’intention de l’habiter. Voilà un dossier à suivre de près.
Le club nautique de La Prairie
M. Marcel Moussette, archéologue, nous a transmis ce petit texte qui lui a été envoyé par son ami l’historien Jean Provencher.
« Le bal masqué de samedi soir au club nautique de Laprairie a été couronné d’un succès sans précédent. Une foule d’étrangers, parés des costumes les plus sélects et de meilleur goût, y ont pris part. C’était merveille de voir tous ces jolis couples se dessiner à travers les parures éclatantes de la salle du club. L’orchestre Ratto avait été chargé de la partie musicale. Il a servi les danseurs à souhait, et charmé les oreilles des nombreux spectateurs. À minuit, eut lieu le grand Cake Walk, puis les masques tombèrent à la grande hilarité des assistants qui ne s’étaient pas reconnus sous leur déguisement. Bref, la soirée a été des plus charmantes, ce qui fait honneur aux organisateurs de cette jolie fête. Le club nautique de Laprairie, fondé en 1875, est le plus ancien club de ce genre dans les alentours de Montréal et a fait beaucoup de bien au village de Laprairie. »
La Patrie, 25 juillet 1898
Autour de 1900, un peu avant, un peu après, le Cake Walk était très à la mode à Montréal et à Québec.
Sacrés pigeons !

Au cours du printemps, une firme spécialisée a dû intervenir dans le lanterneau le plus élevé du clocher de l’église de la Nativité afin de refaire le grillage qui empêche les pigeons de s’y installer. Le clocher renferme depuis plusieurs années des antennes servant à la transmission des appels par téléphones portables ; on aura facilement compris que, dans le clocher, les fientes et les télécommunications ne font pas bon ménage.
La qualité de l’eau… au club nautique
Le texte suivant, tiré du procès-verbal de la réunion du conseil municipal de La Prairie du 8 juin 1896, nous permet de soupçonner que si la fête menait bon train au club nautique, on ne s’y baignait pas dans une eau très propre. Autre temps, autres préoccupations !
« Joseph A. Beaudry inspecteur du conseil d’hygiène de la Province de Québec déclare que l’aqueduc qui fournit l’eau à la population du village est dans de très mauvaises conditions sanitaires. Le conseil considère que ce rapport est exagéré mais décide d’y voir. M. le Dr Brisson suggère qu’il serait très opportun d’avoir un dépotoir pour déposer tous les vidanges et saletés et propose secondé par M. Bourassa il est résolu unanimement que ce dépotoire soit situé et établi à l’extrémité sud ouest de la rue (?). Il est aussi question de faire creuser une espèce de fossé sur l’ancien quai de l’Aigle (ce quai était situé vis-à-vis l’actuelle rue Saint-Henri, donc en amont du club nautique) afin que les égouts qui se déchargent en haut de ce quai puissent être emportés plus facilement. » […]
Bonne baignade !
- Au jour le jour, juin 2011
La SHLM au congrès sur l’Amérique française
Du 20 au 22 mai dernier avait lieu à Montréal le premier congrès sur l’Amérique française organisé conjointement par la Fédération Histoire Québec, la Fédération québécoise des Sociétés de généalogie et la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie.
Pendant trois jours, ce congrès a su offrir une foule d’activités autour du thème de l’histoire de la francophonie en Amérique. Sept membres de la SHLM y représentaient notre organisme à divers titres. Outre la participation aux assemblées générales respectives des deux fédérations québécoises, de nombreuses conférences et activités étaient proposées aux congressistes. Voici, en quelques lignes, le résumé de trois d’entre elles :
« Évangéline, héroïne québécoise », conférence de M. Joseph-Yvon Thériault, professeur de sociologie à l’université du Québec à Montréal.
Par Marie-Hélène Bourdeau
Lors de cette conférence, M. Thériault expliqua comment trois groupes culturels différents se sont appropriés ce poème de quatre-vingt pages écrit en 1847 par Henry Wadsworth Longfellow. Le poème original racontait l’histoire d’Évangéline et de Gabriel, séparés lors de la déportation des Acadiens. Par la suite, Évangéline va voyager à travers les États-Unis, à la recherche de son amoureux, pour finalement s’établir à Philadelphie. C’est là qu’elle retrouvera Gabriel qui mourra dans ses bras. Évangéline décèdera au même endroit quelques années plus tard. Les Américains furent les premiers à s’approprier le poème et les personnages et firent d’Évangéline un des poèmes les plus vendus de tous les temps. Par la suite, les Acadiens réclamèrent cette histoire comme étant la leur. Dans la version acadienne, Évangéline et Gabriel se retrouvent et meurent en Acadie. Finalement, les Cajuns de Louisiane se sont aussi identifiés aux héros de cette histoire. Un auteur a repris l’histoire en se basant sur un couple ayant réellement existé, renommant les personnages et terminant leur histoire tragique en Louisiane.
« Les Canadiens-français et la guerre de Sécession » conférence de M. Jean Lamarre, professeur titulaire au département d’histoire de l’université de Kingston (Ontario).
Par Jean L’Heureux
J’ai eu l’occasion de participer à un fascinant atelier portant sur un sujet méconnu du public : la participation des Canadiens-français à la Guerre de Sécession entre 1860 et 1865. Ces derniers ont représenté environ 1,3 % des effectifs de l’armée du Nord (Union) soit 15 000 soldats. La motivation des Canadiens-français qui s’enrôlaient dans l’armée de l’Union était essentiellement d’ordre économique : le Nord avait besoin de soldats et la solde était bonne. Nos compatriotes ont cependant acquis une réputation peu enviable : celle d’avoir obtenu le plus haut taux de désertion, surtout vers la fin de la guerre alors que les combats étaient des plus meurtriers. Ces désertions en grand nombre peuvent s’expliquer par le fait que les Canadiens-français se battaient pour défendre une cause qui n’était pas la leur.
Excursion à la maison Saint-Gabriel
Par Stéphane Tremblay
Le dimanche 22 mai, après la messe à la basilique Notre-Dame, je me suis rendu avec une vingtaine d’autres congressistes à la ferme Saint-Gabriel pour notre excursion de l’après-midi. Située en plein coeur du quartier Pointe-Saint-Charles, la maison Saint-Gabriel est tout ce qui reste de l’immense domaine agricole qui s’étendait jadis du pont Champlain au pont Victoria et qui avait été, en 1688, concédé à Marguerite Bourgeoys et aux soeurs de la Congrégation de Notre-Dame par le sieur de Maisonneuve. Arrivée à Ville-Marie avec la Grande Recrue de 1653, Marguerite Bourgeoys voulait enseigner aux petites Amérindiennes et aux enfants des colons. Après avoir fait l’école dans une étable de la rue Saint-Paul, Marguerite Bourgeois se fit concéder la terre de François Leber, qui ira s’établir à La Prairie par la suite, et sa maison de ferme qui, en plus d’accueillir les soeurs de la Congrégation de Notre- Dame, servira aussi à loger les Filles du Roy entre 1668 et 1673. La maison Saint-Gabriel est devenue un musée en 1966 et sa mission est de décrire les conditions de vie des colons en Nouvelle- France à la fin du 17e siècle. Une visite à ne pas manquer pour tous les amateurs d’histoire.
- Au jour le jour, juin 2011
Cet été, j’irai au Vieux Marché
Depuis plusieurs mois, les membres du conseil d’administration ont multiplié les efforts afin de vous offrir, ainsi qu’au grand public, des activités estivales qui devraient vous inciter à venir faire un tour dans le Vieux La Prairie. Comme vous pouvez le constater dans les lignes qui suivent, il y en aura pour tous les goûts :
- Dans le cadre des célébrations entourant le 175e anniversaire du premier chemin de fer au Canada, nous vous proposons, en collaboration avec Exporail le Musée ferroviaire canadien, une exposition sur les métiers du rail.
- Le 22 juillet à 19 h 30 au complexe Saint-Laurent, conférence donnée par M. Stéphane Tremblay sur le premier chemin de fer au Canada.
- Venez expérimenter un parcours de géocaching en petit groupe ou en famille.
- Nos guides sont disponibles du mardi au dimanche à 10 h et à 14 h pour des visites guidées du Vieux La Prairie.
- Les vendredis 29 juillet, 5 et 12 août ne manquez pas une des représentations de l’activité théâtrale très courue, Marcher dans l’ombre du passé.
- Août sera le mois de l’archéologie avec L’archéo, j’en mange ! Venez observer des artefacts recueillis lors des nombreuses campagnes de fouilles archéologiques dans le Vieux La Prairie.
- Le 20 septembre à 19 h 30 à l’église de la Nativité, conférence sur les églises de La Prairie afin de souligner le 170e anniversaire de l’église actuelle.
À n’en pas douter, l’été sera beau et chaud dans le Vieux La Prairie.
- Au jour le jour, mai 2011
À propos du bulletin
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- Au jour le jour, mai 2011
Notre prochaine conférence: L’histoire de l’architecture en Nouvelle-France
À partir des Premières Nations qui peuplaient le territoire et leurs types d’habitations, les auditeurs prendront connaissance des premiers établissements européens, du type de construction employé, de l’adaptation au nouveau pays et des influences qui prévalaient à l’époque.
Il nous présentera une description des différents types d’architecture : l’habitation et les dépendances, l’architecture religieuse et conventuelle de même que celle de l’industrie et des fortifications. On fera aussi mention des premiers artisans et de leur provenance, de France ou d’ailleurs. Nous serons à même de vérifier l’apparition d’un type d’architecture unique en Amérique, la maison québécoise.
- Au jour le jour, mai 2011
Pèlerinage à l’Oratoire
M. Gilles Lussier m’a raconté que, durant la décennie 1940 et peut-être avant, des hommes de La Prairie organisaient à chaque printemps, lors de la fête de Saint-Joseph, un pèlerinage à pied vers l’Oratoire. Bien que nous ignorions l’origine de cette randonnée annuelle ainsi que la date du dernier pèlerinage, la tradition mérite d’être soulignée.
Compte tenu du climat et de la distance, cette marche ne devait pas être de tout repos. Il fallait compter au moins 22 kilomètres, dont 10 km d’ici au pont Victoria, pour se rendre dans ce lieu de culte très fréquenté à l’époque et encore de nos jours. Si l’on considère qu’une troupe peu aguerrie à la marche progresse à environ 4 km/heure, compte tenu de la fatigue et de quelques arrêts, on devait marcher pendant près de sept heures avant d’arriver à destination. Afin d’assister à la première messe du matin, on s’obligeait à quitter La Prairie vers 22 ou 23 heures le 18 mars. Entre La Prairie et Saint-Lambert, quelques individus se joignaient au groupe en cours de route.
Mars étant un mois capricieux marqué par d’importants écarts de température, les conditions de marche n’étaient pas toujours idéales. À titre d’exemple, dans la nuit du 19 mars 1948 la température s’est maintenue autour de – 2º C alors qu’au cours de la journée il a fait 10º C et il est tombé 19,3 mm de pluie.
Malgré la longueur du parcours, il n’était nullement question d’apporter une collation à consommer en cours de route ; les règles en vigueur à l’époque exigeaient que tout communiant soit à jeun depuis minuit.
À destination, après la messe dédiée à Saint-Joseph, épuisé après cette longue nuit, on allait prendre un bon repas avant le retour à La Prairie. Les mieux entraînés revenaient à pied mais ils devaient être rares. Parents et amis ramenaient les autres en voiture.
Cette aventure collective témoigne d’un esprit de ferveur et d’une piété qui, pourtant répandus dans le Québec de l’époque, étaient rarement aussi manifestes chez la gent masculine.
- Au jour le jour, mai 2011
Anecdotes généalogiques (suite)
Les deux beaux-frères
Par Stéphane Tremblay
Mon arrière-grand-père, Napoléon Tremblay, a eu deux filles de son premier mariage avec Ozine Hébert : Maria-Anna-Lumina (née à Sainte- Cunégonde le 23 août 1882) et Marie-Ozia-Délia (née à Sainte-Cunégonde le 25 janvier 1884).
Suite à l’acquisition de sa terre à tabac (donation de l’oncle d’Ozine Hébert à Napoléon) en 1887, toute la famille déménage à Saint-Jacques-de- L’Achigan dans le comté de Montcalm en 1888.
Maria-Anna-Lumina épouse Horace Leroux, beurrier et cultivateur de Saint-Césaire, le 24 novembre 1903 à Saint-Jacques-de-L’Achigan où le couple s’établit.
Marie-Ozia-Délia épouse Adélmard Hogue (tailleur de la paroisse Sacré-Coeur de Montréal), le 14 janvier 1908 à Saint-Jacques-de-L’Achigan. Au recensement de 1911, le couple habite rue Plessis à Montréal dans la paroisse Sacré-Coeur. Les deux soeurs vont mourir dans la fleur de l’âge à quelques années d’intervalle : Maria- Anna-Lumina meurt à Saint-Jacques-de- l’Achigan le 18 juillet 1908 et sera inhumée au même endroit deux jours plus tard. Quant à Marie-Ozia-Délia, elle meurt à Montréal le 1er juin 1913 et sera inhumée à Saint-Jacques-de- L’Achigan le 4 juin.
Voici le point central de mon anecdote : les deux beaux-frères (Adélmard Hogue, le tailleur, et Horace Leroux, le cultivateur) se retrouvent veufs et, dans un élan nostalgique et ne voulant pas se perdre de vue, vont épouser successivement deux autres soeurs célibataires. C’est Horace qui donne la mesure en 1909 et Adhélmar suivra le pas en 1914.
Après 11 mois de veuvage, Horace Leroux épouse Juliette Dugas (fille de Joseph Dugas et de Valérie Morache) à Saint-Jacques-de-L’Achigan le 22 juin 1909. Après 7 mois de veuvage, Adélmard Hogue épouse Gabrielle Dugas (fille de Joseph Dugas et Valérie Morache) à Saint-Jacques-de- L’Achigan le 14 janvier 1914.
La veuve joyeuse
Par Marie-Hélène Bourdeau
Marie Madeleine Fiset est née vers 1671, probablement dans la région de L’Ange-Gardien. Elle épouse Étienne Boutin le 27 janvier 1687. Aucun enfant ne naîtra de cette union. Onze mois plus tard, le 27 novembre 1688, elle épouse Michel Bounilot ; ils auront une fille, Marie Madeleine. Le 16 juillet 1690, à Saint-Anne-de-Beaupré, elle épouse en 3e noce Mathurin Martineau dit Saintonge ; ils auront 6 enfants. En mai 1708, elle met au monde Marie Ursule, fille de Benoît Duhaut, avec qui elle n’est pas mariée.
Le 11 juin 1708, elle épouse Pierre Hély avec qui elle vivra jusqu’au 3 août 1711, jour de son décès. Elle aura une fille de ce mariage, Thérèse. Marie Madeleine Fiset était la troisième épouse de Pierre Hély, qui se mariera deux autres fois par la suite.
Marie Madeleine aura donc eu quatre époux et une enfant illégitime. Pierre Hély, son dernier mari, aura eu cinq épouses.
Frérot et soeurette
Le premier octobre 1823, à l’Immaculée-Conception de Trois-Rivières, se sont mariés Isidore Hélie et Angèle Hélie après avoir reçu de l’évêque une double dispense de consanguinité au deuxième degré ainsi que la dispense de la publication des trois bans. Le père d’Isidore était le frère du père d’Angèle et la mère d’Isidore était la soeur de la mère d’Angèle. Isidore et Angèle étaient donc des cousins germains qui avaient en commun quatre grands-parents au lieu de deux.
Le droit canon requiert une dispense de consanguinité pour les mariages entre parents de 4 degrés et moins. Les dispenses pour les liens aux 3e et 4e degrés sont accordées par les évêques ; les dispenses pour les liens au deuxième degré sont consenties par le pape ; les mariages entre deux personnes ayant un lien au 1er degré ou un lien en ligne directe sont interdits.
Il existe aussi des dispenses pour affinité. Lorsqu’un mariage a lieu, les parents d’un conjoint sont considérés comme le père et la mère de l’autre conjoint. Lors d’un remariage, les liens entre un individu et la famille du conjoint décédé sont identiques aux liens avec sa propre famille et une dispense pour affinité doit être obtenue. Pour ce qui est des parrains et marraines, ils sont considérés comme les parents de l’enfant, avec les liens qui s’ensuivent. L’affinité spirituelle signifie que l’un des deux époux, ou les deux époux, a déjà été avant ce mariage parrain ou marraine lors du baptême d’un enfant de l’un des deux époux dans un précédent mariage. Pour se marier ensemble, il leur faut alors obtenir une dispense pour affinité spirituelle.
Né plus tard !
Par Solange Lamarche
Tout généalogiste doit faire preuve de prudence en consultant les différentes banques de données. On y trouve parfois des erreurs cocasses comme celle qui suit : François Couturier est né le 11 et a été baptisé le 12 février 1789 à La Prairie. Il était issu du second mariage de François Couturier avec Marie Lachaîne qui avait eu lieu à Saint-Eustache en 1788. Or, dans la banque de données informatisées, on indique par erreur que François Couturier est le fils né du premier mariage de François Couturier et de Marie Lirette. Or Marie Lirette étant décédée à Pointe-Claire le 23 avril 1783, il est très peu probable qu’elle ait été la mère de François.
- Au jour le jour, mai 2011
Anecdotes généalogiques
Les recherches généalogiques sont passionnantes et souvent pleines d’aventures et de situations imprévues. Comme on ne choisit pas ses ancêtres, il arrive que l’on fasse à l’occasion des découvertes étonnantes ou encore que l’on s’arrête sur des situations amusantes comme celles que nous présentons dans ces pages.
Ah la vache !
Par Gaétan Bourdages
Selon les registres paroissiaux, une tante, qui aura bientôt 92 ans, fut baptisée du nom de Marie Pauline Jacqueline. Or, il y a quelques années, je lui fis remarquer que, selon la coutume, elle aurait dû être prénommée Jacqueline et non Pauline comme ce fut le cas. Comme j’étais avide d’en savoir davantage, elle me fournit l’explication qui suit. Lorsque, au retour du baptême, ma marraine apprit à mon grand-père Gédéon que j’allais m’appeler Jacqueline, il eut la réaction suivante: « On a déjà une vache qui s’appelle Jacqueline, yé pas question que la p’tite porte ce nom-là, elle va s’appeler Pauline. » Nul n’osa contester la sentence.
Des années difficiles
Nos ancêtres ont connu des époques bien difficiles. Il y a un siècle, dans les campagnes québécoises, les mortalités à la naissance étaient fréquentes. Les enfants mort-nés étaient nombreux et, lorsque le médecin accoucheur devait choisir entre sauver la vie de la mère ou celle de l’enfant à naître, l’Église l’obligeait à préserver d’abord la vie de l’enfant.
Malgré cela, Trefflé Houle, mon arrière grand-père maternel, racontait en 1920 alors qu’il était âgé de 71 ans, qu’il avait eu 11 enfants et qu’il ne lui en restait plus que quatre vivants.
La demande en mariage
Le second mariage de mon arrière arrière-grand-père Octave eut lieu suite à des circonstances particulières. Âgé de 18 ans, son fils Gédéon lui demande la permission de se marier. Octave, son père, accepte à la condition qu’on respecte la coutume du temps qui voulait que le père du futur époux aille faire la grande demande au père de la future mariée. Octave se rend donc chez M. Ratté pour lui demander s’il consent à donner sa fille en mariage, mais sans préciser à qui elle est destinée. Le père Ratté accepte d’emblée, croyant que sa fille épousera le jeune Gédéon. Il demande ensuite à sa fille Annabella si elle accepte de se marier. Elle dit oui.
Octave, fier du quiproquo, part aussitôt rejoindre son fils Gédéon dans la voiture et lui fait comprendre que la fille et le père avaient dit oui mais que c’était pour lui, Octave, que la demande avait été faite : « J’ai fait la grande demande et elle a accepté de m’épouser, tu es jeune et tu vas avoir moins de misère que moi à t’en trouver une autre. » Gédéon attendit donc presque un an avant de marier sa première épouse.
Une décision irrévocable
Par Jean-Marc Garant
Dans un petit village de la Gaspésie de la fin du 19e siècle, Napoléon, le grand-père de la première femme de mon père devint veuf. Dans ce même village, une dame Adélina Babin, mère de deux jeunes enfants, était en deuil de son premier époux depuis seulement quelques semaines. La soeur de cette dernière qui travaillait dans une filature à Manchester, en Nouvelle- Angleterre, l’invita à venir la rejoindre afin de travailler dans la manufacture avec elle. On trouverait bien quelqu’un pour s’occuper des enfants.
Quelque temps plus tard, le père de Napoléon et celui d’Adélina se rencontrent sur le perron de l’église, après la messe du dimanche, et conviennent de se revoir pour discuter du mariage de leurs enfants respectifs. En fin d’aprèsmidi, les deux hommes se retrouvent donc dans le salon chez les Babin. On fait venir Adélina et son père lui dit : « Je te présente Napoléon Garant qui est veuf et demain matin tu le maries. » Adieu Manchester et ses filatures, ils se sont mariés le lundi matin. Ils vécurent heureux et eurent cinq enfants.