Bulletins

Au jour le jour, décembre 2021

Une partie de la ferme de la famille Surprenant Ă  Brossard vers 1962.

L’abbé Choquet et la Société littéraire de La Prairie : histoire d’un échec (1)
Titulaire d’une maĂ®trise en littĂ©rature française (U. McGill), Pierre-Emmanuel Roy poursuit ses Ă©tudes Ă  l’École de bibliothĂ©conomie et des sciences de l’information (U. de MontrĂ©al). Durant l’étĂ© 2021, il a travaillĂ© quelques semaines Ă  la SHLM comme Ă©tudiant-archiviste. Ses recherches portent principalement sur l’histoire littĂ©raire de la Renaissance et du dĂ©but du vingtième siècle.   FondĂ©e en 1853, au sommet d’un « mouvement associationniste[1] » qui traverse le Bas-Canada, la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie connaĂ®t, durant ses premières annĂ©es, un succès sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire du village. Ses jeunes fondateurs — le prĂ©sident, Richard Casimir Dufresne, n’est âgĂ© que de 21 ans — sont animĂ©s par de grandes ambitions. Ils prĂ©tendent « occuper utilement » la jeunesse, lui donner un « lieu d’unité » et un « centre d’action[2] », et contribuer ainsi au progrès du peuple canadien. En 1857, un sympathisant rĂ©sume en ces termes la raison d’être de la SociĂ©té : Si, comme Citoyens canadiens, nous voulons l’extension des arts, et la connaissance des sciences utiles ; si nous voulons suivre ce mouvement de progrès qui s’opère partout autour de nous ; si nous voulons que notre jeunesse canadienne se distingue […] il faut […] que nous frĂ©quentions les salles de lecture et les bibliothèques. Il faut que nous prenions Ă  tâche d’inculquer dans l’esprit public l’importance des moyens qu’ils ont Ă  leur disposition […][3]. Ainsi, Ă  la fin de l’annĂ©e 1858, la SociĂ©tĂ© littĂ©raire comprend 73 membres actifs, sa bibliothèque contient un millier de volumes[4], et les confĂ©rences qui s’y tiennent (au moins 28 depuis sa fondation) attirent un « auditoire nombreux », avide de s’instruire sur des sujets aussi divers que « l’origine de la navigation », « le devoir social » et le « magnĂ©tisme animal[5] ». Si l’on songe que la paroisse de La Prairie ne compte que 2 234 habitants en 1861[6], on mesure bien la rĂ©ussite de cette association, qui, malgrĂ© ses proportions modestes, suit fièrement le chemin tracĂ© par les « Instituts canadiens » des grandes villes. ______________________________ [1] Sur ce phĂ©nomène d’association, voir notamment Lamonde Yvan, « Les associations au Bas-Canada : de nouveaux marchĂ©s aux idĂ©es (1840-1867) », Histoire Sociale, vol. VIII, no 16, 1975, p. 361-369. [2] Rapport de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire du Village de Laprairie depuis sa fondation jusqu’à ce jour, 1854. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds ÉlisĂ©e Choquet : P1, S4, D186. [3] Lettre d’Edmond (sans nom de famille) Ă  Richard Casimir Dufresne, 28 mars 1857. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds ÉlisĂ©e Choquet : P1, S4, D178. [4] Par comparaison, la bibliothèque de l’Institut canadien de MontrĂ©al, inaugurĂ©e en 1845, possède 2 974 volumes en 1856, 3 043 en 1857 et 4 270 en 1858. Voir Lamonde Yvan, « La bibliothèque de l’Institut canadien de MontrĂ©al (1852-1876) : pour une analyse multidimensionnelle », Revue d’histoire de l’AmĂ©rique française, vol. XLI, no 3, 1988, p. 339. [5] Rapport annuel et Inventaire des biens de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie, 1858. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds ÉlisĂ©e Choquet : P1, S4, D186. [6] BĂ©liveau Johanne, Rives et dĂ©rives : les rapports dialogiques entre la communautĂ© de La Prairie et le fleuve Saint-Laurent 1667-1900, mĂ©moire de maĂ®trise, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, 2011, p. 57. ...
L’abbé Choquet et la Société littéraire de La Prairie : histoire d’un échec (2)
Au dĂ©but du XXe siècle, toutefois, la SociĂ©tĂ© littĂ©raire n’a plus la vitalitĂ© et l’élan de ses premières annĂ©es. Le registre des assemblĂ©es (1906-1982) tĂ©moigne du changement qui s’est produit. On n’y trouve presque aucune mention de la bibliothèque, alors que le jeu de billard, auquel les membres consacrent des centaines de dollars en rĂ©parations et en achats d’équipement, est au centre des prĂ©occupations[1]. On comprend la dĂ©ception du bibliothĂ©caire, qui fait cette confidence Ă  l’écrivain laprairien Emmanuel Desrosiers[2] dans une lettre du 16 janvier 1920 : J’ai eu beau faire un long travail de classification ; j’ai eu beau mĂŞme confectionner un catalogue de tous les ouvrages contenus dans la bibliothèque, ce coin de la salle est toujours dĂ©sert, et j’ai dĂ©pensĂ© mon temps et mes fatigues en pure perte[3]. C’est dans ces circonstances que, le 5 dĂ©cembre 1923, le jeune vicaire ÉlisĂ©e Choquet devient membre de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie. NĂ© Ă  Richelieu en 1900, il a Ă©tudiĂ© la thĂ©ologie et la philosophie chez les Sulpiciens et a Ă©tĂ© ordonnĂ© prĂŞtre le 26 mai 1923. Son premier sĂ©jour Ă  La Prairie est bref : dès 1924, il quitte ses fonctions pour poursuivre ses Ă©tudes au Collège canadien de Rome, oĂą il obtient le grade de docteur en philosophie. Ă€ son retour au pays, il officie quelques annĂ©es Ă  Saint-Eusèbe et Ă  Sainte-Clotilde, puis redevient vicaire Ă  La Prairie en 1929. C’est Ă  ce moment qu’il commence Ă  s’impliquer vĂ©ritablement dans la SociĂ©tĂ© littĂ©raire. Homme instruit et ambitieux, formĂ© aux meilleures Ă©coles, ÉlisĂ©e Choquet constate avec dĂ©pit la pauvretĂ© de la vie intellectuelle dans sa ville d’adoption. Le 31 mars 1930, comme le bibliothĂ©caire de la SociĂ©tĂ© dix ans plus tĂ´t, il confie Ă  Emmanuel Desrosiers sa dĂ©ception et son amertume : Trop souvent il nous arrive de rencontrer la paresse intellectuelle pour rester indiffĂ©rents Ă  l’ambition lĂ©gitime de faire autre chose que de faire Ă©clater des pĂ©tards, le jour de la S.-Jean-Baptiste ou des grands anniversaires. ______________________________   [1] Voir le registre des assemblĂ©es de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds SociĂ©tĂ© LittĂ©raire de La Prairie : P4, D1, P2. [2] Emmanuel Desrosiers (1897-1945), natif de La Prairie, a publiĂ© de nombreux contes, rĂ©cits, reportages et textes d’opinion dans La Presse, La Patrie et La Parole, entre autres pĂ©riodiques. Il est aussi l’auteur du roman d’anticipation La Fin de la terre, paru en 1931. Voir Houde Laurent, « Emmanuel Desrosiers, Ă©crivain », Au Jour le Jour : Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, vol. XVIII, no 9, 2006, p. 5-6. [3] Lettre de l’abbĂ© Valois Ă  Emmanuel Desrosiers, 16 janvier 1920. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Emmanuel Desrosiers : P17, S2. ...
L’abbé Choquet et la Société littéraire de La Prairie : histoire d’un échec (3)
Plus loin, après avoir invitĂ© son correspondant Ă  donner une confĂ©rence Ă  la SociĂ©tĂ© littĂ©raire, il renchĂ©rit : Vous devinez bien que je n’oserais garantir salle comble, mais tout de mĂŞme assistance convenable, en faisant appel aux gens susceptibles de s’intĂ©resser aux choses de l’esprit : il n’en pleut pas sur le sol qui vous a vu naĂ®tre [1]! En Ă©voquant les « pĂ©tards » qu’on tire Ă  la Saint-Jean-Baptiste, ÉlisĂ©e Choquet condamne en rĂ©alitĂ© l’ensemble des amusements frivoles auxquels se livrent ses concitoyens. Il est probable que cette critique vise en grande partie le cinĂ©ma, qui s’installe justement Ă  La Prairie dans les annĂ©es 1920[2] et dont le clergĂ© canadien-français dĂ©nonce les effets corrupteurs et abĂŞtissants[3]. Selon un pamphlet de l’époque, le cinĂ©ma entraĂ®nerait en effet « l’absence de toute Ă©nergie, de toute vigueur, la mort aux nobles sentiments[4]. » Ayant diagnostiquĂ© le problème, ÉlisĂ©e Choquet dĂ©cide de mettre en branle une activitĂ© intellectuelle digne de ce nom Ă  La Prairie. C’est par le biais de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire qu’il espère y parvenir. Cette vieille institution sera l’instrument qui Ă©largira petit Ă  petit l’esprit de ses concitoyens, qui leur inculquera le goĂ»t des lettres et des sciences. De fait, le 7 mars 1930, moins d’un an après ĂŞtre redevenu vicaire Ă  La Prairie, ÉlisĂ©e Choquet prĂ©sente aux membres de la SociĂ©tĂ© une sĂ©rie de propositions dont le registre des assemblĂ©es conserve la trace : Monsieur l’abbĂ© Choquet fait d’intĂ©ressantes suggestions pouvant rehausser le cachet littĂ©raire de la SociĂ©té : 1 o Bibliothèque – il propose de voir au rapaillage de tous les volumes de la sociĂ©tĂ© qui manque [sic] dans les rayons. Afin de donner Ă  la bibliothèque un caractère paroissial, il conseil [sic] la formation d’un comitĂ© spĂ©cial Ă  la bibliothèque qui verrait Ă  son entretien et Ă  la distribution des volumes Ă  tous les paroissiens, y compris les dames et les jeunes filles […]. 2 o ConfĂ©rences publiques — il informe le comitĂ© qu’avec un consentement, il pourra faire venir, chaque mois, un confĂ©rencier Ă©tranger. Le projet est acceptĂ© avec enthousiasme […][5]. ______________________________   [1] Lettre d’ÉlisĂ©e Choquet Ă  Emmanuel Desrosiers, 31 mars 1930. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Emmanuel Desrosiers : P17, S2. [2] Houde Claudette, « La “culture” Ă  La Prairie aux XIXe et XXe siècles », Au Jour le Jour : Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, vol. XI, no 7, 1997, p. 5. [3] Lever Yves, « L’église et le cinĂ©ma : une relation orageuse », Cap-aux-Diamants, no 38, 1994, p. 24-29. [4] Hamel Oscar, Le CinĂ©ma : ce qu’il est dans notre province, l’influence nĂ©faste qu’il exerce, les rĂ©formes urgentes qui s’imposent, MontrĂ©al, École sociale populaire, 1928, p. 4. [5] Registre des assemblĂ©es de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie, 7 mars 1930. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie : P4, D1, P2. ...
L’abbé Choquet et la Société littéraire de La Prairie : histoire d’un échec (4)
C’est un retour aux sources, aux principes fondateurs de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire, que vise l’abbĂ© Choquet. Les expressions qu’il emploie dans sa lettre Ă  Emmanuel Desrosiers le montrent bien : il veut « reformer la tradition des confĂ©rences […] Ă  la SociĂ©tĂ© littĂ©raire », « ressusciter Laprairie l’endormie » (je souligne). Ces propositions sont bien accueillies, comme en tĂ©moigne l’extrait citĂ© plus haut. La mĂŞme annĂ©e, ÉlisĂ©e Choquet est nommĂ© « membre Ă  vie, et sans contribution [financière], de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie, en reconnaissance du grand intĂ©rĂŞt qu’il sait porter au bon fonctionnement de ladite SociĂ©tĂ©[1] ». Mais l’engouement initial est bientĂ´t dissipĂ©, et la SociĂ©tĂ© littĂ©raire peine Ă  rĂ©aliser ses objectifs. Le programme de confĂ©rences ne demeure qu’une intention, pour des raisons que les procès-verbaux des assemblĂ©es ne permettent pas d’élucider. Le programme d’acquisition de livres, lui aussi, reste sans Ă©cho. L’assemblĂ©e du 6 septembre 1933 rĂ©vèle Ă  cet Ă©gard un vĂ©ritable Ă©chec : « Le bibliothĂ©caire [ÉlisĂ©e Choquet] fait rapport qu’après s’être intĂ©ressĂ© Ă  la location des livres pendant plus d’un mois, il s’en prĂ©senta si peu qu’il dut abandonner sa tâche ». La SociĂ©tĂ© littĂ©raire Ă©tant financièrement indĂ©pendante, elle se dĂ©tourne vite de l’avenue peu lucrative que lui dĂ©signe l’abbĂ© Choquet, d’autant plus qu’elle enregistre d’importants dĂ©ficits[2]. On cesse donc, lors des assemblĂ©es, de s’intĂ©resser Ă  la bibliothèque ou au programme de confĂ©rences. On planifie plutĂ´t un tournoi de bridge (12 sept. 1933), on autorise les jeux de cartes (8 mars 1934), on acquiert une table de ping-pong (17 nov. 1934), une table Ă  cartes (29 nov. 1934), des accessoires de billard (13 fĂ©vr. 1935) et un jeu de sacs de sable (4 sept. 1935). Est-ce par esprit de compromis que l’abbĂ© Choquet commence alors Ă  Ă©mettre ou Ă  seconder des propositions qui n’ont, Ă  première vue, rien Ă  voir avec la rĂ©gĂ©nĂ©ration de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire ? Espère-t-il mieux faire accepter — ou mieux financer — ses projets ambitieux en cĂ©dant du terrain aux divertissements ? Dans le registre des assemblĂ©es, le 4 octobre 1933, on le voit notamment proposer « une lĂ©gère dĂ©pense qui mettra en mouvement un tournoi de dames ». Plus curieusement encore, ÉlisĂ©e Choquet seconde le 11 avril 1934 une proposition voulant que « les membres en règle soient autorisĂ©s Ă  jouer Ă  l’argent sauf en cas de visite ». Cela, de la part d’un prĂŞtre licenciĂ© en droit canonique, et au mĂ©pris de la constitution de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire, qui interdit en toutes lettres les jeux d’argent [3]! Du 5 mars 1930 au 6 mars 1935, ÉlisĂ©e Choquet assiste Ă  toutes les assemblĂ©es de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire, oĂą il cumule les fonctions de bibliothĂ©caire (depuis 1930) et de secrĂ©taire (depuis 1933). Durant cette pĂ©riode, ses interventions se font toutefois de plus en plus rares, et bientĂ´t il n’émet plus aucune proposition relative Ă  la bibliothèque ou aux confĂ©rences. Ă€ partir de mars 1935, il se montre de moins en moins assidu, s’absente de plusieurs assemblĂ©es. Après le 7 octobre 1936, oĂą un nouveau secrĂ©taire note son absence, son nom n’apparaĂ®t plus. Depuis septembre 1936, en effet, ÉlisĂ©e Choquet est vicaire Ă  Longueuil. MalgrĂ© l’enthousiasme initial, le projet de ressusciter la SociĂ©tĂ© littĂ©raire finit sans succès et sans bruit, comme un pĂ©tard mouillĂ©. La rĂ©gĂ©nĂ©ration de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire Ă©tait-elle vouĂ©e Ă  l’échec ? Beaucoup d’associations s’épanouissent au QuĂ©bec dans les annĂ©es 1920 et 1930. Mais la tendance est dĂ©cidĂ©ment au militantisme nationaliste et catholique : ce sont surtout l’Action française, l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française (ACJC) et Jeune-Canada qui mobilisent la jeunesse et forment l’esprit public Ă  force de publications, de confĂ©rences et de rassemblements. Or la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie est, depuis ses dĂ©buts, rĂ©solument apolitique[4], et les vagues ambitions d’ÉlisĂ©e Choquet, qui aspire Ă  « l’édification scientifique et littĂ©raire de son pays[5] », Ă©taient parfaitement Ă©trangères Ă  l’activisme en vogue. VoilĂ  peut-ĂŞtre une des causes de l’échec de l’abbĂ© Choquet : sa vision de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire semble anachronique, figĂ©e dans des principes et des idĂ©aux qui pouvaient Ă©lectriser la nation au milieu du XIXe siècle, mais qui, dans les annĂ©es 1930, paraissent ternes et dĂ©passĂ©s. Certes, son souci de rejoindre l’ensemble du village, « y compris les dames et les jeunes filles », apportait une touche de modernitĂ© Ă  son projet. Mais c’était manifestement trop peu. Pour rĂ©veiller « Laprairie l’endormie », il aurait peut-ĂŞtre fallu donner une nouvelle orientation Ă  la SociĂ©tĂ© littĂ©raire, l’ouvrir Ă  la politique, aux questions religieuses, Ă  la dĂ©fense de la langue, Ă  tous les dĂ©bats brĂ»lants de l’époque, au lieu de renouer avec un passĂ© rĂ©volu. ______________________________   [1] Ibid., 5 mars 1930. [2] Ibid., 6 septembre 1933, 8 mars 1934, etc. [3] Constitution & Règlements de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire du village de Laprairie, 1885, règlement no 10. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds ÉlisĂ©e Choquet : P1, S4, D173. [4] Constitution et Règlements de la SociĂ©tĂ© littĂ©raire de La Prairie, 1855, article 28 (ajoutĂ© le 24 mars 1858). SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds ÉlisĂ©e Choquet : P1, S45, D174. [5] Lettre d’ÉlisĂ©e Choquet Ă  Emmanuel Desrosiers, 31 mars 1930. SociĂ©tĂ© d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Fonds Emmanuel Desrosiers : P17, S2. ...
Le ministère de la Culture sous la loupe
La Maison Chevalier, dans le Vieux-Québec a fait les manchettes depuis sa vente par le musée de la civilisation à Gestion 1608, une filiale du Groupe Tanguay. De nombreux spécialistes s’opposaient fermement à la vente de ce bâtiment classé il y a 65 ans. Puis voilà que l’historien Luc Noppen tente de nous démontrer que la restauration de 1956 n’en fut pas vraiment une; les démolisseurs n’y seraient pas allés de main morte, l’architecte aurait confondu latrines et cheminées, etc. En conséquence, le bâtiment ne serait pas aussi « patrimonial » que certains le prétendent. Cette vente à la hâte n’est que le plus récent chapitre illustrant l’incapacité du ministère de la Culture et des Communications (MCC) de protéger les plus beaux joyaux de notre patrimoine bâti. Depuis quelques décennies et davantage récemment, le patrimoine québécois a subi des pertes irrécupérables. Que ce soit par indifférence, par ignorance, par mauvaise foi ou par manque de financement, les municipalités et les propriétaires privés laissent se détériorer des bâtiments exceptionnels qui autrement pourraient être récupérés. On démolit trop souvent sous de fallacieux prétextes. En 2012, la nouvelle loi sur le patrimoine culturel transférait aux municipalités des responsabilités en matière de gestion du patrimoine que ces dernières, faute d’expertise, d’encadrement et de financement, étaient incapables d’assumer correctement. Pour corriger cette situation, il faut absolument revoir la loi et les orientations du MCC. C’est dans ce sens qu’en juin 2020, le Vérificateur général du Québec présentait à l’Assemblée nationale un rapport sur les performances du ministère de la Culture et des Communications dont voici les principales conclusions : Il n’y a pas de stratégie d’intervention en matière de patrimoine immobilier, alors qu’une telle stratégie aiderait notamment le MCC à susciter l’adhésion collective et à résoudre des enjeux de sauvegarde qui existent depuis des décennies. Le MCC encadre peu les actions des municipalités, alors qu’elles sont des actrices incontournables en ce qui concerne la sauvegarde du patrimoine immobilier. Le MCC ne détient pas l’information qui lui permettrait de bien intervenir sur le patrimoine immobilier québécois. Le classement de biens patrimoniaux ne fait pas l’objet d’un traitement équitable et diligent par le MCC. Le MCC n’offre pas aux propriétaires d’immeubles patrimoniaux les outils et le soutien appropriés pour leur permettre de bien orienter leurs interventions et d’assurer la conservation de ces immeubles. (À La Prairie, grâce au programme d’aide à la restauration des bâtiments d’intérêt patrimonial et du site patrimonial, une aide financière substantielle a récemment été rendue disponible aux propriétaires de bâtiments anciens.) L’État ne fait pas preuve d’exemplarité en matière de sauvegarde et de valorisation du patrimoine immobilier. (Le cas de la bibliothèque Saint-Sulpice, classé monument historique en 1988, en est un exemple flagrant.) Malgré les multiples efforts d’un comité de sauvegarde, après cinq années d’intervention, le sort de la maison Brossard du chemin des Prairies à Brossard n’est toujours pas fixé. De plus, de nombreux propriétaires de maisons anciennes restaurées selon les règles ont de la difficulté à trouver preneur lorsqu’ils souhaitent s’en départir. Notre patrimoine bâti vit actuellement des heures sombres. ...
Chœur classique de La Prairie
Dans le but de remercier la SHLM d’avoir participĂ© Ă  la gestion du piano du Sentier du Vieux-Fort l’étĂ© dernier, la Ville de La Prairie a offert aux bĂ©nĂ©voles de la SHLM une paire de billets pour le concert du Choeur classique de La Prairie. Nous avons effectuĂ© un tirage le jeudi 25 novembre en prĂ©sence de Caroline Laberge, Michel Daoust (nouveau membre) et StĂ©phane Tremblay. La gagnante est Mme Nicole Surprenant, bĂ©nĂ©vole Ă  la vente de livres usagĂ©s d’octobre dernier. Ă€ cause des mesures sanitaires en vigueur, le concert, qui devait avoir lieu le 11 dĂ©cembre, a dĂ» ĂŞtre reportĂ© au 12 mars 2022. ...
Une autre année qui se termine…
L’annĂ©e qui s’achève aura Ă©tĂ© une annĂ©e de transition. Nos locaux, fermĂ©s durant l’hiver et le printemps, ont finalement Ă©tĂ© accessibles au dĂ©but de la saison estivale. Au printemps, nous avons effectuĂ© un changement au niveau de notre structure organisationnelle en procĂ©dant Ă  l’embauche d’une directrice gĂ©nĂ©rale, madame Caroline Laberge. Avec l’arrivĂ©e de quatre guides Ă©tudiants en juin, nous avons connu un Ă©tĂ© plus achalandĂ© qu’en 2020 : tenue d’une exposition sur l’histoire du RĂ©giment de Carignan-Salières, indexation du bulletin mensuel ainsi que la reprise des visites guidĂ©es. Au grand plaisir de nos membres et des citoyens, certaines de nos activitĂ©s, dont la vente de livres usagĂ©s et le club de gĂ©nĂ©alogie, sont revenues cet automne.   En novembre 2022, la SHLM aura 50 ans. Cinq dĂ©cennies de travail acharnĂ© par tous les bĂ©nĂ©voles pour faire connaĂ®tre l’histoire locale et la gĂ©nĂ©alogie de nos ancĂŞtres. Un demi-siècle Ă  documenter et Ă  dĂ©fendre le patrimoine culturel et bâti. En 2022, plusieurs activitĂ©s viendront souligner nos 50 ans d’existence. Nous en dĂ©voilerons le calendrier après la pĂ©riode des FĂŞtes. Finalement, nous prĂ©voyons le retour de toutes nos activitĂ©s rĂ©currentes en 2022 (confĂ©rences mensuelles, ateliers de gĂ©nĂ©alogie et de palĂ©ographie).   Je vous souhaite de Joyeuses FĂŞtes ainsi qu’une excellente annĂ©e 2022 !   StĂ©phane Tremblay, PrĂ©sident ...
Renouvellement de la carte de membre
DĂ©cembre c’est NoĂ«l, mais c’est aussi le temps de renouveler votre carte de membre de la SHLM ! Si l’annĂ©e 2021 a plutĂ´t Ă©tĂ© tranquille en raison de la pandĂ©mie, l’annĂ©e 2022 sera grouillante d’activitĂ©s ! Oui : en 2022 la SHLM fĂŞtera ses 50 ans d’existence ! Et plusieurs activitĂ©s sont prĂ©vues tout au long de l’annĂ©e afin de souligner ces 50 annĂ©es de labeur bĂ©nĂ©vole ! Les activitĂ©s sont gratuites pour les membres comme vous le savez, alors pourquoi s’en passer ? 40 $ abonnement individuel 65 $ abonnement conjoint Vous pouvez renouveler votre adhĂ©sion de plusieurs façons: sur notre site web Ă  la page https://shlm.info/abonnement/ par chèque par la poste par Interac en utilisant l’adresse courriel [email protected] en passant Ă  nos bureaux (chèque, dĂ©bit, crĂ©dit, comptant).   Passez le mot Ă  votre entourage ! DĂ©fi recrutement lancĂ© !   Caroline Laberge, archiviste et directrice gĂ©nĂ©rale ...

Soumettre un rapport

Formulaire de rapport

Hidden
Hidden
Hidden
Nom
Hidden
This field is for validation purposes and should be left unchanged.