Bulletins

Au jour le jour, janvier 1999

Steven Simmons, l'itinérant
Dans les années 1915-25, circulait régulièrement dans les campagnes de La Prairie, un itinérant que les cultivateurs accueillaient volontiers chez eux. Voici son histoire, telle que racontée par une octogénaire de La Prairie. Steven Simmons, l’Irlandais, était venu au Québec via l’Angleterre. De son enfance, personne ne savait le récit. Pourquoi ce célibataire avait-il décidé d’émigrer ? Il était libre de tenter l’aventure pour un pays nouveau délaissant l’Irlande où sévissaient de sérieux problèmes économiques. Physiquement, Steven ne pouvait passer inaperçu. Plutôt chétif, il mesurait à peine 5 pieds. Ses cheveux noirs frisottant et toujours en bataille encadraient un visage aux pommettes saillantes dans lequel brillaient des yeux qui scrutaient ses interlocuteurs. Son passage à La Prairie s’effectuait à la fin de l’été et à l’automne. D’où venait-il? Personne ne l’interrogeait à cet effet. On savait qu’il avait passé l’hiver dans la région des Cèdres, près de Montréal. Sa bonne santé témoignait du confort dont il avait joui. La Côte St-Lambert était son point d’arrivée à La Prairie. Les fermiers l’accueillaient, dont les Boyer, pour quelques jours. Toujours poli, sans insister indûment, il sollicitait le gîte et le couvert. On le recevait, presque à titre d’ami, sans méfiance aucune. Il jouissait d’une réputation d’honnêteté proverbiale. La fille d’Arthur Desrosiers relate plus en détail un séjour à la ferme. Voyageant par la route de terre, Steven longeait la commune, à la sortie du village ; la première maison était située sur les rives du fleuve. Steven attendait sur le perron. Après un temps d’arrêt il frappait à la porte. Timidement il demandait à Mme Desrosiers :«Madame, puis-je manger chez vous ?» Celle-ci le recevait chaleureusement et l’invitait à partager le repas. ...
Edme Henry: histoire complémentaire
N.B. L’anecdote qui suit est tirée de la série «Nos racines» l’histoire vivante des Québécois, numéro 34, page 679. Madame Henry rentre à Québec La tradition insiste sur un fait : avant 1855 aucun navire français ne navigua dans les eaux québécoises.             C'est péremptoire … et faux. Le 29 mai 1772, une goélette française, partie des îles françaises de Saint-Pierre et Miquelon, filait doucement vers Québec, portant fièrement le drapeau français. Les autorités anglaises, sidérées par la manœuvre, demeurèrent comme paralysées … Incapables de protester lorsque la goélette se présenta pour obtenir sa place au port, elles ne trouvèrent pas davantage de force pour la repousser. C'est un beau cas où la naïveté, conjugée avec l'ignorance des lois anglaises, réussit à conquérir les plus sévères légistes.             La goélette portait une douzaine de passagers, des Canadiens et des Acadiens, un musicien français ainsi qu'une femme de race noire. Le capitaine Dangeac était muni d'un passeport émis par le gouverneur des îles françaises ainsi que d'une lettre expliquant pourquoi le navire jetait momentanément l'ancre devant Québec.             Il y avait, à son bord, une jeune femme, madame Henry, ainsi que ses enfants. La femme, à cause de son mauvais état de santé, rentrait dans son pays natal pour récupérer et s'y faire soigner.             Son mari, lui-même « médecin du roi » aux îles Saint-Pierre et Miquelon, avait payé les frais de cette expédition. On demandait s'il n'était pas possible, en échange de billets et d'or, de remplir les cales de la goélette de provisions rares aux îles.             Cramahe se montra conciliant. Il laissa, semble-t-il, descendre madame Henry et il fit savoir à son mari que s'il acceptait de prêter serment de fidélité au roi, il serait accueilli ici. Le vaisseau fut chargé de farine, de biscuits et d'autres provisions dont on ignore la nature et il s'en retourna, tout bonnement, comme il était venu.             Cependant, le capitaine Dangeac, un ancien capitaine des troupes françaises en Nouvelle-France, ainsi que le gouverneur des îles devaient apprendre et ne pas oublier que tous les navires entrant sans permission dans les eaux britanniques sont considérés comme étant propriété de l'Angleterre et, à ce titre, confisqués… Cramahe, craignant à juste titre de se voir reprocher son geste magnanime, s'empressa d'en communiquer lui-même tous les détails à ses supérieurs dans les lettres datées du 3 juillet, du 25 juillet et du 10 octobre 1772.             On se demande qui était madame Henry. Il s'agissait probablement de Geneviève Fournier qui avait épousé le chirurgien Edme Henry, à Longueuil, le 20 janvier 1760. On a cru, généralement, que cet ancien chirurgien-major du régiment Royal Roussillon était rentré en France, malgré l'absence de son nom sur les listes des officiers s'embarquant en novembre 1760 pour la France. On avait, jusqu'à cette histoire de frégate, perdu toutes traces d'eux. Leur fils, Edme Henry, qui avait été baptisé à Longueuil le 15 novembre 1760 est devenu notaire, à Montréal, en 1783. Edme père était-il rentré? En tout cas, ni lui, ni Geneviève Fournier n'ont été vraisemblablement inhumés ici. ...
Le patrimoine familial : Comment bien conserver ses photos
Nous avons déjà publié un article dans ce bulletin sur l’importance de la conservation du patrimoine familial. Rappelons-nous que les archives familiales sont variées et comprennent entre autres: des papiers d’identité, des documents relatifs aux études, au travail, aux activités financières, sociales et culturelles. On y trouve également des documents juridiques, des documents intimes ainsi que des souvenirs divers. Aujourd’hui, nous souhaitons vous faire part de quelques conseils au sujet de la conservation de votre collection de photographies familiales. Ce qu’il faut éviter de faire: !           ne conservez pas vos photos en vrac dans une boîte, qu’elle soit de carton ou de métal !           ne les placez pas près d’une source de chaleur ou dans un endroit exposé au soleil !           évitez à tout prix les albums dits «magnétiques», à surface collante !           ne jamais ranger votre matériel dans un endroit humide !           il ne faut jamais écrire sur les photographies ni sur leur bordure   Ce qu’il faudrait faire: →        faites le tri de vos photos et classez-les par sujets ou selon l’ordre chronologique →        utilisez un album avec pages de papier sans acide ou des pochettes transparentes →        adoptez les coins à photographies transparents, en mylar →        identifiez correctement l’événement ou les personnes représentées sur la photo, n’attendez pas que la mémoire vous fasse défaut →        assurez-vous que l’identification ou la légende demeure liée à la photo →        rangez vos albums à plat sans les écraser ou encore à la verticale →        n’attendez pas qu’une partie de votre collection soit perdue ou détériorée avant de vous mettre sérieusement au travail ...
Steven Simmons, l'itinérant (suite)
Steven prenait part aux récoltes de pommes de terre, tomates, haricots, etc. Vers 3h.de l’après-midi, il se rendait à la maison et demandait : «Madame, me garderiez-vous à coucher ?» mais oui, reste mon prophète, lui répondait la maîtresse de maison. Pour témoigner sa reconnaissance, Steven prenait part à la corvée de la lessive en brassant manuellement le moulin et en effectuant les changements d’eau. Le coucher à l’étage, amusait les garçons et ceux-ci faisaient de gros efforts pour ne pas rire du spectacle de la prière de Steven. Agenouillé au pied du lit, à haute voix, le très catholique Irlandais s’adressait longuement et directement à Dieu. «Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. J’aime Dieu, je me donne à Dieu, J’ai un grand regret d’avoir offensé Dieu » Suivait ensuite le Je vous salue Marie et un grand nombre d’autres prières héritées de son enfance. Ayant terminé, il s’allongeait sur son matelas très confortable, dont l’enveloppe de coutil était bourrée de feuilles de blé-d’Inde séchées. Dans les campagnes, lorsqu’arrivait Steven, on disait, voilà prophète celui qui prédit la température. Le rituel était le suivant : prophète appuyait son oreille sur le mur extérieur, frappait quelques coups et écoutait longuement. Avec assurance il rendait son pronostic : demain, il fera beau ou mauvais ! On le croyait, ou presque, et les cultivateurs qui le logeaient organisaient en conséquence la journée du lendemain. Tous les fermiers qui logeaient prophète entretenaient ses vêtements et lui donnaient également pantalons, chemises et autres. Chez Ulric Page et Alfred Lefort on le recevait particulièrement bien et on se montrait généreux envers l’itinérant, ami de tous. Arriva un été où prophète ne revint plus ; personne ne connut jamais ce qu’il lui était advenu. Dans les mémoires, on se souvint longtemps de l’Irlandais, foncièrement bon, qui visitait annuellement la campagne de La Prairie. Plusieurs même regrettaient son passage, l’étranger des vieux pays était devenu un des leurs. ...
01 Jan 1970
Conférence: La famille X: trajet d’un immigrant entre 1850 et 1920.
SHLM Nouvelles
Projet local de développement des compétences C’est avec plaisir que nous vous annonçons un autre projet approuvé qui débutera fin janvier: Projet local de développement des compétences, 4 employés pour une période de 26 semaines I.- historien-recherchiste : Recherche bibliographique sur les personnages typiques, historiques de la grande région de La Prairie et les grands thèmes de l’histoire. Le résultat de ces recherches sera mis à la disposition des étudiants qui participent au projet Dialogue avec l’histoire. II.- archiviste : Préparation de l’état général des fonds et collections d’archives de la SHLM. Faire la mise à jour du guide d’utilisation de notre logiciel d’archives (ARCHI-LOG) III.- infographiste: Agencement graphique de la cartographie passée et actuelle de la Seigneurie de La Prairie pour CD-ROM. Actualiser la partie graphique de notre site WEB et réaliser l’album photographique. IV.- agent de développement : Structuration du service des bénévoles en concevant une pochette promotionnelle, et organiser un événement promotionnel des activités.   Rayonnement de notre site WEB Nous y avons ajouté notre bulletin «Au jour le jour» et recevons par Internet des commentaires et demandes d’un peu partout. Dernièrement M. Ken Eaton, de Californie, envoyait un message demandant si son ancêtre Clément Leriger avait été inhumé dans la crypte de l’église. La réponse lui est venue rapidement, grâce à la magie d’INTERNET. La restauration de notre local débutera avec la fin de l’hiver. Tous les membres et amis de la SHLM sont donc invités au local de la rue Sainte-Marie tout au long de l’hiver. Remerciements à tous ceux qui ont renouvelé leur carte de membre et un rappel à ceux qui auraient oublié. ...

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