Je me souviens lorsque j’étais enfant, le temps des fêtes commençait en début décembre. Vers le huit décembre, les grands froids étaient arrivés. Alors, les hommes pouvaient faire boucherie et les femmes cuisiner du boudin, de la saucisse, du ragoût de pattes de cochon et surtout, des tourtières.
Environ une semaine avant la fête, on procédait au montage de l’arbre de Noël. Tous les enfants de la maison fabriquaient des décorations pour parer l’arbre de belles couleurs.
Les parents confectionnaient des cadeaux à partir des moyens mis à leur disposition. Ainsi, mon père, menuisier à ses heures, confectionnait des skis en bois, des berceaux de poupée et des petits chevaux. Ma mère quant à elle tricotait des mitaines, des bas, des foulards et des tuques. Quand elle pouvait récupérer des vieux bas, elle fabriquait des poupées de chiffon pour les plus jeunes.
Enfin, le grand jour de la messe de minuit arrivait. Durant la journée, mon père avait pris soin de placer des briques dans le fond du poêle à bois pour les réchauffer. Il les installait ensuite dans le fond de la carriole afin de garder nos pieds au chaud durant le trajet vers l’église. Nous habitions à deux milles et demi du village. On quittait la maison vers onze heures. Mon père avait attelé la jument et tous les enfants en âge de sortir à cette heure partaient pour la messe de minuit. Ma mère restait à la maison pour chauffer le poêle, préparer le réveillon et surtout, accrocher les bas. Ceux-ci contenaient une pomme, une orange, une poignée de « peanuts » en écaille, un sucre d’orge et une petite liqueur. C’était la seule fois de l’année où des friandises nous étaient offertes.
Arrivés au village, mon père dételait la jument, la mettait au chaud et on se rendait à l’église. À minuit, une personne désignée chantait le Minuit Chrétien et la chorale entonnait les chants de Noël. C’était le bonheur! La première messe était une grande messe et les deux autres, des basses messes. On sortait de l’église vers une heure trente. C’était le retour à la maison et l’excitation régnait dans la carriole. On avait tellement hâte d’arriver pour ouvrir les bas de Noël et les cadeaux, s’il y en avait, comme de raison.
À table, on retrouvait plusieurs personnes pour le réveillon. Ma mère invitait des voisins, des personnes seules à partager avec nous les victuailles du temps des fêtes. Dans ce temps-là, il y avait à tous les soirs des soupers et de la danse chez les grands-parents et les oncles et tantes; on fêtait jusqu’à la fête des Rois…
Que de beaux souvenirs!
Joyeux Noël!
Je me souviens lorsque j’étais enfant, le temps des fêtes commençait en début décembre. Vers le huit décembre, les grands froids étaient arrivés. Alors, les hommes pouvaient faire boucherie et les femmes cuisiner du boudin, de la saucisse, du ragoût de pattes de cochon et surtout, des tourtières. Environ une semaine avant la fête, on procédait au montage de l’arbre de Noël. Tous les enfants de la maison fabriquaient des décorations pour parer l’arbre de belles couleurs. Les parents confectionnaient des cadeaux à partir des moyens mis à leur disposition. Ainsi, mon père, menuisier à ses heures, confectionnait des skis en bois, des berceaux de poupée et des petits chevaux. Ma mère quant à elle tricotait des mitaines, des bas, des foulards et des tuques. Quand elle pouvait récupérer des vieux bas, elle fabriquait des poupées de chiffon pour les plus jeunes. Enfin, le grand jour de la messe de minuit arrivait. Durant la journée, mon père avait pris soin de placer des briques dans le fond du poêle à bois pour les réchauffer. Il les installait ensuite dans le fond de la carriole afin de garder nos pieds au chaud durant le trajet vers l’église. Nous habitions à deux milles et demi du village. On quittait la maison vers onze heures. Mon père avait attelé la jument et tous les enfants en âge de sortir à cette heure partaient pour la messe de minuit. Ma mère restait à la maison pour chauffer le poêle, préparer le réveillon et surtout, accrocher les bas. Ceux-ci contenaient une pomme, une orange, une poignée de « peanuts » en écaille, un sucre d’orge et une petite liqueur. C’était la seule fois de l’année où des friandises nous étaient offertes. Arrivés au village, mon père dételait la jument, la mettait au chaud et on se rendait à l’église. À minuit, une personne désignée chantait le Minuit Chrétien et la chorale entonnait les chants de Noël. C’était le bonheur! La première messe était une grande messe et les deux autres, des basses messes. On sortait de l’église vers une heure trente. C’était le retour à la maison et l’excitation régnait dans la carriole. On avait tellement hâte d’arriver pour ouvrir les bas de Noël et les cadeaux, s’il y en avait, comme de raison. À table, on retrouvait plusieurs personnes pour le réveillon. Ma mère invitait des voisins, des personnes seules à partager avec nous les victuailles du temps des fêtes. Dans ce temps-là, il y avait à tous les soirs des soupers et de la danse chez les grands-parents et les oncles et tantes; on fêtait jusqu’à la fête des Rois… Que de beaux souvenirs! Joyeux Noël!...