Sélection d'une édition

    La manière de se contenir à table…au 15e siècle

    Bien que rédigé en français, (?) ce texte, qui nous a été proposé par madame Linda Crevier, provient d'un document du British Museum de Londres. En 84 vers, l'auteur résumait les façons de se tenir à table et les impairs à éviter. Par jeu, essayez de comparer ces façons de faire avec celles d'aujourd'hui.
     

    Se tu veulx estre bien courtoys

    regarde ces reigles en françoys:

    assez souvent tes ongles roignes,

    la longueur fait venir les roignes.                 4

    lave tes mains [avant] digner,

    et aussi quand vouldras souper.

    avant di benedicite

    que preignes ta nécessité.                          8

    siez toy, mengue sans contredit

    on lieu où ton hoste te dit,

    du pain et du vin dois prendre,

    et l'autre viande attendre.                           12

    le morcel mys hors de la bouche,

    à ton vaissel plus ne l'atouche,

    ton morceau ne touche en salliere,

    car ce n'est pas belle manière,                   16

    ne furge tes dens de la pointe

    de costel, je t'en acointe,

    ne frote tes mains ne tes bras

    tiens t'en le plus que tu pourras,                 20

    puis à table ne crache point;

    je te di que c'est ung let point.

    de ta toaille ne fais corde

    honnesteté ne s'i accorde.                          24

    tien devant toy ton taillouer net,

    en ung vaissel ton relie met;

    ne veilles ton morceau conduire

    à ton désir, car trop peut nuire,                   28

    garde toy bien de sommeiller

    à table, ne de conseiller.

    s'entour toy a des gens grant rote

    garde toy bien que tu ne routes.                 32

    en plain digner, ne en la fin,

    n'efforce l'oste de son vin;

    ne boy pas la bouche baveuse,

    car la coustume en est honteuse.                36

    ne parle pas la bouche plaine,

    car c'est laide chose et villaine.

    ne tien tes mains dessoubz la table,

    car c'est chose deshonnourable,                 40

    de la nappe n'essuye tes dens

    et si ne la metz point dedans.

    Monstre toy joieux et aprins,

    ne di rien dont tu soye reprins;                   44

    si tu te veulx faire priser,

    ne veuille nully mespriser;

    il t'est conseillé en la bible

    entre grans gens estre paisible.                  48

    n'offre à nully, si tu es saige,

    le demourant de ton potaige.

    se on oste ung plat de devant toy,

    n'en fay semblant, mes tien te coy,             52

    boy simplement à toute feste

    affin que n'affolle ta teste,

    et ne remply pas tant ta pense

    qu'en toy n'ait belle contenance.                    56

    se on mect lievres en ta main,

    mect les en ta manche ou [ton] sain.

    entre boire et vin tenir,

    ne veilles long plait maintenir,                     60

    si tu fais souppes en ung verre,

    boy le vin, ou le gecte à terre.

    se on sert du fruit au digner,

    n'en mengue point sans le laver.                64

    se tu es servy de fromaige,

    si en pren poy, n'en fay oultraige;

    et si tu es servy de noix,

    si en mengue deux ou troys,                       68

    et quant tes mains tu laveras,

    on bassin point ne cracheras.

    quant tu rendras graces à Dieu,

    si te tien en ton propre lieu;                       72

    n'oblie pas les trespassez,

    souvengne-t-en tousjours assez.

    à ton hoste dois mercis rendre;

    de ton aller dois congié prendre,                 76

    se on donne à boire apres graces,

    soit en hanaps, voirres ou tasses,

    laisse premier boire ton hoste,

    et toy apres, quant on luy oste.                  80

    qui à ces choses aparcevroit,

    à table plus saige seroit,

    de se seoir à table n'est digne

    qui d'aucun bien ne porte signe.                 84

    Lexique

    Se: souvent mis pour si

    courtoys: distingué

    digner: dîner

    di: récite, dit

    mengue: mange

    roignes: coupes

    furge: cure

    frote: gratte

    toaille: serviette

    dessoubz: dessus

    aprins: cultivé priser: estimer

    nully: personne

    oste: ôte

    (mots en) -aige: -age

    demourant: le reste

    lievres: livre, document

    gecte: jette

    ton lieu: ta place

    trespassez: morts

    voirres: verres

    seoir: asseoir

    Bien que rédigé en français, (?) ce texte, qui nous a été proposé par madame Linda Crevier, provient d'un document du British Museum de Londres. En 84 vers, l'auteur résumait les façons de se tenir à table et les impairs à éviter. Par jeu, essayez de comparer ces façons de faire avec celles d'aujourd'hui.   Se tu veulx estre bien courtoys regarde ces reigles en françoys: assez souvent tes ongles roignes, la longueur fait venir les roignes.                 4 lave tes mains [avant] digner, et aussi quand vouldras souper. avant di benedicite que preignes ta nécessité.                          8 siez toy, mengue sans contredit on lieu où ton hoste te dit, du pain et du vin dois prendre, et l'autre viande attendre.                           12 le morcel mys hors de la bouche, à ton vaissel plus ne l'atouche, ton morceau ne touche en salliere, car ce n'est pas belle manière,                   16 ne furge tes dens de la pointe de costel, je t'en acointe, ne frote tes mains ne tes bras tiens t'en le plus que tu pourras,                 20 puis à table ne crache point; je te di que c'est ung let point. de ta toaille ne fais corde honnesteté ne s'i accorde.                          24 tien devant toy ton taillouer net, en ung vaissel ton relie met; ne veilles ton morceau conduire à ton désir, car trop peut nuire,                   28 garde toy bien de sommeiller à table, ne de conseiller. s'entour toy a des gens grant rote garde toy bien que tu ne routes.                 32 en plain digner, ne en la fin, n'efforce l'oste de son vin; ne boy pas la bouche baveuse, car la coustume en est honteuse.                36 ne parle pas la bouche plaine, car c'est laide chose et villaine. ne tien tes mains dessoubz la table, car c'est chose deshonnourable,                 40 de la nappe n'essuye tes dens et si ne la metz point dedans. Monstre toy joieux et aprins, ne di rien dont tu soye reprins;                   44 si tu te veulx faire priser, ne veuille nully mespriser; il t'est conseillé en la bible entre grans gens estre paisible.                  48 n'offre à nully, si tu es saige, le demourant de ton potaige. se on oste ung plat de devant toy, n'en fay semblant, mes tien te coy,             52 boy simplement à toute feste affin que n'affolle ta teste, et ne remply pas tant ta pense qu'en toy n'ait belle contenance.                    56 se on mect lievres en ta main, mect les en ta manche ou [ton] sain. entre boire et vin tenir, ne veilles long plait maintenir,                     60 si tu fais souppes en ung verre, boy le vin, ou le gecte à terre. se on sert du fruit au digner, n'en mengue point sans le laver.                64 se tu es servy de fromaige, si en pren poy, n'en fay oultraige; et si tu es servy de noix, si en mengue deux ou troys,                       68 et quant tes mains tu laveras, on bassin point ne cracheras. quant tu rendras graces à Dieu, si te tien en ton propre lieu;                       72 n'oblie pas les trespassez, souvengne-t-en tousjours assez. à ton hoste dois mercis rendre; de ton aller dois congié prendre,                 76 se on donne à boire apres graces, soit en hanaps, voirres ou tasses, laisse premier boire ton hoste, et toy apres, quant on luy oste.                  80 qui à ces choses aparcevroit, à table plus saige seroit, de se seoir à table n'est digne qui d'aucun bien ne porte signe.                 84 Lexique Se: souvent mis pour si courtoys: distingué digner: dîner di: récite, dit mengue: mange roignes: coupes furge: cure frote: gratte toaille: serviette dessoubz: dessus aprins: cultivé priser: estimer nully: personne oste: ôte (mots en) -aige: -age demourant: le reste lievres: livre, document gecte: jette ton lieu: ta place trespassez: morts voirres: verres seoir: asseoir...

    Impressions très personnelles

    « La Société d’histoire de La Prairie-de-la- Magdeleine », tout un nom pour un petit établissement! Je répète le nom tous les jours, mais c’est seulement après 18 mois de travail à la SHLM que je suis capable d’évaluer s’il mérite bien son nom.

    Tous les jours, je trie la correspondance que nous recevons par la poste et électroniquement. Il y a toutes sortes de demandes d’information :

    Le comté de La Prairie date de quelle année?

    Où était située la gare de trains?

    Mon arrière grand-père vient de La Prairie mais je ne connais pas le nom de mon arrière-grand-mère?

    Et ma préférée: Est-ce que je suis bien à l’école polyvalente de la Magdeleine?

    Mais nous sommes aussi sollicités pour participer aux activités des organismes dont nous sommes membres : la Fédération des sociétés d’histoire du Québec, la Fédération des sociétés de généalogie du Québec, l’Association des Archives du Québec, la Table de coordination des archives privées du Québec, le Conseil montérégien de la culture et des communications patrimoine, Tourisme Montérégie, le CLD de Roussillon, etc. Il y a des congrès, des colloques, des assemblées, des sessions de formation, des conférences, des sondages, des lancements de toutes sortes, qu'il s'agisse d’expositions ou de livres, pour n'en nommer que quelques-unes.

    Le nombre de documents à traiter chaque semaine est impensable, et si on y ajoute le nombre de visites en personne, les chiffres deviennent étonnants. La SHLM reçoit des gens du Québec, d’ailleurs au Canada et particulièrement des États- Unis. Ils viennent à la recherche de leurs racines. Ils cherchent leurs familles. Que trouvent-ils? Ils sont accueillis par des passionnés de l’histoire et de la généalogie. Ils embarquent dans un voyage où ils trouvent leurs ancêtres. Ils marchent dans les pas de leurs aïeux en suivant nos guides et ils revivent La Prairie d’autrefois, par le biais de l’animation de nos expositions thématiques. Ils repartent heureux et satisfaits d’avoir trouvé des vestiges de leur passé, mais souvent ils laissent eux-mêmes des traces en devenant membres de la Société d’histoire, membres de notre famille.

    L’édifice du Vieux Marché ouvre ses portes à ses membres et bénévoles tous les jours. Ils continuent leurs recherches, mais c'est la SHLM qui récolte les bénéfices de ce travail. Que la recherche soit personnelle ou faite pour la SHLM, ils partagent leurs découvertes avec fierté. Notre extraordinaire équipe de bénévoles est professionnelle, mais surtout enthousiaste et dévouée. Ce n’est pas le bâtiment qui nous héberge qui définit la Société d’histoire, ce sont les gens qui travaillent à l’intérieur qui le font.

    Il y a dix-huit mois que je suis, moi-même, devenue membre de la SHLM. Je me suis jointe à une équipe dynamique et c’est le conseil exécutif qui m’a confié les tâches d’assurer la sauvegarde de notre patrimoine, notre société d’histoire. Nous travaillons ensemble, les membres, le conseil, les bénévoles et les talentueuses employées (moi-même incluse, bien sûr) que nous avons eu la chance d’embaucher grâce à des subventions.

    « La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine », tout un nom pour un petit établissement. Après 18 mois de travail, je constate qu’il n’est pas encore assez imposant!

    « La Société d’histoire de La Prairie-de-la- Magdeleine », tout un nom pour un petit établissement! Je répète le nom tous les jours, mais c’est seulement après 18 mois de travail à la SHLM que je suis capable d’évaluer s’il mérite bien son nom. Tous les jours, je trie la correspondance que nous recevons par la poste et électroniquement. Il y a toutes sortes de demandes d’information : Le comté de La Prairie date de quelle année? Où était située la gare de trains? Mon arrière grand-père vient de La Prairie mais je ne connais pas le nom de mon arrière-grand-mère? Et ma préférée: Est-ce que je suis bien à l’école polyvalente de la Magdeleine? Mais nous sommes aussi sollicités pour participer aux activités des organismes dont nous sommes membres : la Fédération des sociétés d’histoire du Québec, la Fédération des sociétés de généalogie du Québec, l’Association des Archives du Québec, la Table de coordination des archives privées du Québec, le Conseil montérégien de la culture et des communications patrimoine, Tourisme Montérégie, le CLD de Roussillon, etc. Il y a des congrès, des colloques, des assemblées, des sessions de formation, des conférences, des sondages, des lancements de toutes sortes, qu'il s'agisse d’expositions ou de livres, pour n'en nommer que quelques-unes. Le nombre de documents à traiter chaque semaine est impensable, et si on y ajoute le nombre de visites en personne, les chiffres deviennent étonnants. La SHLM reçoit des gens du Québec, d’ailleurs au Canada et particulièrement des États- Unis. Ils viennent à la recherche de leurs racines. Ils cherchent leurs familles. Que trouvent-ils? Ils sont accueillis par des passionnés de l’histoire et de la généalogie. Ils embarquent dans un voyage où ils trouvent leurs ancêtres. Ils marchent dans les pas de leurs aïeux en suivant nos guides et ils revivent La Prairie d’autrefois, par le biais de l’animation de nos expositions thématiques. Ils repartent heureux et satisfaits d’avoir trouvé des vestiges de leur passé, mais souvent ils laissent eux-mêmes des traces en devenant membres de la Société d’histoire, membres de notre famille. L’édifice du Vieux Marché ouvre ses portes à ses membres et bénévoles tous les jours. Ils continuent leurs recherches, mais c'est la SHLM qui récolte les bénéfices de ce travail. Que la recherche soit personnelle ou faite pour la SHLM, ils partagent leurs découvertes avec fierté. Notre extraordinaire équipe de bénévoles est professionnelle, mais surtout enthousiaste et dévouée. Ce n’est pas le bâtiment qui nous héberge qui définit la Société d’histoire, ce sont les gens qui travaillent à l’intérieur qui le font. Il y a dix-huit mois que je suis, moi-même, devenue membre de la SHLM. Je me suis jointe à une équipe dynamique et c’est le conseil exécutif qui m’a confié les tâches d’assurer la sauvegarde de notre patrimoine, notre société d’histoire. Nous travaillons ensemble, les membres, le conseil, les bénévoles et les talentueuses employées (moi-même incluse, bien sûr) que nous avons eu la chance d’embaucher grâce à des subventions. « La Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine », tout un nom pour un petit établissement. Après 18 mois de travail, je constate qu’il n’est pas encore assez imposant! ...

    Conférence : Les Irlandais au Québec

    Prochaine conférence : Les Irlandais au Québec

    Par madame Linda Crevier

    Le 15 mars 2005, à 19h30

    Prochaine conférence : Les Irlandais au Québec Par madame Linda Crevier Le 15 mars 2005, à 19h30...