- Au jour le jour, octobre 2023
Les Brosseau dans la communauté
Fascicule produit par les Frères de l’Instruction chrétienne
de La Prairie en 1951. (SHLM cote P177)
Note de la rédaction:
Madame Louise Brosseau a fait don de certaines archives se rapportant à sa famille, ainsi que l’album de photographies des mariages célébrés au Buffet de la Madeleine.
Les couples de mariés qui y apparaissent n’ont pu être identifiés. Si vous avez de la famille ou des amis dont la réception a eu lieu au Buffet de la Madeleine, communiquez avec nous !
- Au jour le jour, octobre 2023
Soirées d’huîtres chez les Brosseau
À l’automne nous faisions des soirées d’huîtres ou party d’huîtres et ces soirées étaient très populaires.
Huîtres à volonté et il y avait beaucoup de monde.
Étaient aussi offertes lors de ces soirées, la soupe aux huîtres et une soupe d’esturgeon.
Mon père pratiquait la pêche à l’esturgeon.
Je ne sais pas s’il faisait la soupe à partir de ses pêches, mais il en prenait de très gros.
- Au jour le jour, octobre 2023
La famille de Germain Brosseau de La Prairie
Omer Brosseau de La Prairie s’est marié avec Colombe Cardinal de Saint-Philippe en 1907. Ce sont mes grands-parents paternels. Ils habitaient sur une terre à La Prairie, rang de la Bataille Nord. De cette union sont nés quatre enfants : Germain, Jeanne, Estelle et Jean.
Germain Brosseau a fait des études à Saint-Hyacinthe à l’école de laiterie où il a obtenu son diplôme en agronomie. Il était aussi professeur de tir pour l’armée durant la Seconde Guerre mondiale. C’est dans ce cadre qu’il rencontre Denise Hamel, fille d’Adélard Hamel et de Joséphine Laroche, puisque trois des frères de la future épouse étaient également dans l’armée.
Mes grands-parents maternels, Adélard Hamel et Joséphine Laroche, eurent 14 enfants. Ma grand-mère est décédée lorsque ma mère Denise avait seulement 10 ans. Mes frères et sœurs et moi n’avons connu que sept des quatorze enfants Hamel : Robert, Lucien, Gérard, Baptiste, Lucie, Benoit et Denise. Les autres étant décédés avant nous, dont ma tante Éva, qui s’est occupée de ses frères et sœurs à la suite du décès prématuré de grand-maman Joséphine.
Au début de leur mariage, survenu le 14 mai 1940, mes parents Germain Brosseau et Denise habitent à Saint-Hyacinthe où naissent : Thérèse, Jean-Jacques et Michel.
Vers 1946, mon père Germain décide de revenir à La Prairie et de démarrer une laiterie.
Il construit sa maison et son futur commerce à l’actuel 751, du chemin de Saint-Jean, près de la voie ferrée. Hélas, la guerre en Europe fit en sorte qu’il n’a pas réussi à obtenir tout le matériel nécessaire pour démarrer la laiterie. Il décide alors de se réorienter. La maison étant construite, il se résout à transformer son projet de laiterie en un restaurant. La laiterie de la Madeleine deviendra donc le Buffet de la Madeleine, auquel il ajoutera une salle de réception.
Trois filles naîtront à La Prairie : Pierrette, Louise et Céline. Le restaurant fonctionnait très bien. Précurseur, mon père a par la suite ouvert le premier comptoir de crème glacée de la Rive-Sud. Il avait obtenu des diplômes lors de sa formation d’agronome et connaissait bien la fabrication de la crème glacée. Il a même reçu une certification de « goûteur de crème glacée » ! Germain Brosseau sera aussi le premier à faire du poulet rôti sur le charbon (BBQ). Durant une certaine période, il a même engagé des cuisiniers chinois.
Mon père avait beaucoup d’idées et était très habile de ses mains. Il nous a construit une piscine, ainsi que des jeux avec des échelles, des barres fixes et une glissade.
L’hiver, il construisait une très haute glissade destinée aux clients en plus d’entretenir une patinoire. Il a aussi fait venir à La Prairie des lutteurs célèbres à l’époque, dont Little Beaver (un lutteur de petite taille) et Johnny Rougeau.
Puis le restaurant s’est transformé en salle de réception. De nombreux couples de La Prairie et des alentours y ont fêté leur mariage. Il y eut également les couronnements des miss carnaval et des soirées de danse.
Papa devenait alors animateur de foule. Nous, les enfants, nous occupions souvent de nettoyer la vaisselle. Parfois, Germain Brosseau louait une salle additionnelle afin de répondre à la demande et célébrer deux noces simultanément. Cela représentait le service pour plusieurs centaines de convives en même temps. Pour faciliter le travail, mon père avait mis au point une machine à laver la vaisselle et même une « éplucheuse » de pommes de terre avec une machine à laver.
Denise l’a toujours accompagné. Avec ses six enfants et le restaurant, elle ne chômait pas. Elle aussi très habile de ses mains, Denise était une artiste-peintre. Elle a fait les beaux-arts. Elle avait aussi une écriture impeccable, stylisée. En plus, ma mère était bonne couturière et cousait nos vêtements.
Avec tous les jeux dont nous profitions, nous avions évidemment beaucoup d’amis.
Ma mère préférait que nos amis viennent à la maison plutôt que de nous voir partir chez les autres. Nous avons conservé le souvenir d’avoir eu beaucoup de plaisir avec nos amis à la maison.
Mes parents ont aussi participé aux fêtes locales : carnaval d’hiver, procession pour le mois de Marie, fêtes-anniversaires de la ville, etc. Germain a même fabriqué plusieurs chars allégoriques. Nous avons aussi organisé un bercethon.
Ma mère Denise faisait partie des Filles d’Isabelle, association féminine catholique, qui organisait plusieurs parties de cartes pour financer des œuvres de charité. Elle était la responsable, à titre de « régente », de la section de La Prairie nommée « Cercle Marie Reine des Prairies ». Mon père, de son côté, était membre des Chevaliers de Colomb.
Puis sont apparus des compétiteurs, d’autres restaurateurs se sont mis à offrir du poulet BBQ et à organiser des mariages.
La popularité du Buffet de la Madeleine a alors commencé à diminuer.
Mon père décide donc de terminer les contrats déjà engagés et de revenir à sa formation en agronomie. Il obtient un poste de gérant à la laiterie Dalpé et Frères à Saint-Chrysostome. En conséquence, la maison du chemin de Saint-Jean est vendue au début des années 1960 et nous déménageons alors au 131 rue Léon-Bloy à La Prairie.
Germain travaille chez Dalpé et Frères jusqu’à ce que l’entreprise ferme ses portes. À cette époque, il n’y avait pas de sécurité d’emploi ni de pension. Mon père se tourne donc vers un de ses gendres qui possédait des magasins de chaussures à Montréal. Ce dernier présente mon père à plusieurs manufacturiers de sacs à main.
À partir de ce moment, Germain et Denise font les marchés aux puces pour vendre des sacs à main. Germain achète des lots de sacs avec des défauts, les répare puis le couple va les vendre. Cela fonctionne très bien, mes parents travaillent l’été ; en hiver ils partent en Floride pendant un mois visiter leur fils Jean-Jacques, qui vit là-bas.
Hélas, le vieillissement amène des problèmes de santé. Lorsque mon père a commencé à être malade, ils ont cessé de se rendre dans les marchés aux puces.
Mon père Germain, après plusieurs années de maladie, est décédé le 24 mai 1990 à l’âge de 79 ans.
Ma mère Denise va vivre seule durant 17 ans. Elle s’organise bien et suit des cours de peinture à La Prairie. Elle vivra dans sa maison jusqu’à l’âge de 90 ans. Elle décède le 21 mars 2007.
À ce jour Thérèse, Michel, Pierrette et Louise sont vivants.
Jean-Jacques Brosseau nous a quittés le 20 décembre 2014 à l’âge de 71 ans.
Céline nous a quittés le 16 novembre 2022 à l’âge de 69 ans.