
- Au jour le jour, mai 1996
À La Prairie, le 21 juillet 1836, par une belle journée d’été
Trois cents invités sont reçus en grande pompe, c'est la fête! Le PREMIER chemin de fer du Canada est inauguré officiellement par le gouverneur général Lord Gosford. Louis-Joseph Papineau, leader de la Chambre d’assemblée, et John Molson junior, président de la compagnie « Champlain et St-Laurent », sont les coprésidents de la fête; tous trois font le discours d'usage.
Imaginons le spectacle : tous ces notables rassemblés près du fleuve, à l'endroit où se situe la rue Saint-Henri de 1996. Un peu à l'écart, les résidents du village et des environs participent à l'événement dans la joie et la fierté. Partis de Montréal sur le bateau-vapeur « Princess Victoria », les invités ont pu admirer la beauté du fleuve et causer pendant les sept milles de la traversée. La musique du 32e régiment a su agrémenter le voyage. Tout le monde débarque sur le quai où la Dorchester, toute rutilante, tirant ses 14 wagons, exécute diverses manœuvres pour qu'on l'admire.
Deux wagons tirés par les locomotives accueillent les hauts dignitaires; les autres seront tirés par des chevaux. C’est le départ! Ce premier voyage est rapide : on compte 55 minutes pour la locomotive et ses 2 wagons et 2 heures pour les wagons qui n'ont pas encore les chevaux-vapeur.
Saint-Jean-sur-Richelieu reçoit dignement tous ces personnages importants : on salue au champagne et un madère accompagne le buffet froid. Les discours se veulent à la hauteur de l'événement que l'on vit.
Puis, c'est le retour à La Prairie, on avance plus lentement. La Dorchester, qui tire cette fois quatre wagons, arrive peu de temps avant ceux tirés par les chevaux.
Amarré au quai, le Princess Victoria reprend ses voyageurs du matin et à 7 heures du soir, on est prêt pour le retour à Montréal. Il fait beau, le soleil éclaire ce beau paysage. Mais, l'aventure commence… Enlisé dans le sable, le bateau refuse d'avancer. Capitaine et matelots réussissent à le dégager au bout d'une heure et c'est le vrai départ. Voilà qu'après avoir navigué la distance d'un mille, un passager quitte le bateau en tombant par-dessus bord. Le courant est fort, le bateau ne se manœuvre pas facilement, mais on réussit finalement à repêcher le « baigneur involontaire ».
Ces deux incidents ont occasionné du retard; il fait nuit et la traversée serait risquée. Le capitaine refuse cette entreprise hasardeuse et met le cap sur le quai de La Prairie.
Au village de La Prairie, on peut loger quelques personnes, mais les dignitaires sont au nombre de 300!
Rapidement on s’organise. À l'hôtel La Prairie, on improvise un Bal, et la fête continue, et on s'amuse. Le Princess Victoria ramène ses passagers à Montréal tôt le lendemain.
Ce récit du 23 juillet 1836 est tiré de The Molson Saga, Shirley E. Woods jr., éditions Avon Books of Canada, 1983.
Recherche et traduction : Hélène Charuest
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Dans les sources consultées, on fait état de la grave crise économique qui frappe le Bas-Canada fin 1836 et 1837. Les temps ne sont plus à la fête. L'Angleterre, autorité coloniale qui a, depuis la Conquête, des obligations financières envers sa colonie, refuse de payer en numéraire. Le papier-monnaie devient presque inexistant. Certaines banques font faillite. Les « Molson » sont les premiers à imprimer des billets de banque et à La Prairie, Edme Henry, riche propriétaire, imprime des billets. Au local de la SHLM sont exposés 2 billets originaux de 1837 émis par Edme Henry.
Les fêtes grandioses de juillet 1836 à La Prairie, fêtes qui avaient réuni francophones et anglophones, sont un événement qui marquera un temps d'arrêt dans les célébrations communes d'un événement heureux. Ce fut ensuite la période des Patriotes, ses luttes et ses conséquences…
Aide-Mémoire
- Dorchester, gouverneur général du Canada de 1786 à 1807
- Honorable James McGill, ancien membre du Conseil législatif du Bas-Canada, donateur en 1811 du terrain où se construira l'Université McGill.
- Louis-Joseph Papineau, orateur de La Chambre en 1836. Le plus haut poste des élus à la Chambre d’Assemblée.
- L'Honorable Jeanne Sauvé, gouverneur général du Canada, préside à La Prairie les fêtes du 150e anniversaire du premier train en 1986.
Quel choix feriez-vous?
Dans les années 1930-1940, on voyait souvent des pêcheurs ramer énergiquement pour remonter le fleuve. Le retour était facile car on se laissait glisser sur l'eau, on avait…
- l'aire d'aller
- l'erre d'aller
- l'air d'aller
Réponse dans la colonne suivante avec un miroir.

(Réponse : erre)

- Au jour le jour, septembre 1994
Nouvelles
Chers amis,
Nous voici de retour pour une autre année. Même si certains ont pris des vacances, ce ne fut pas le cas pour tous comme vous pourrez le constater par les activités réalisées durant l’été et dont nous faisons état dans ce numéro. Nos huit pages ne suffisent pas à vous transmettre les articles reçus; nous en aurons en réserve pour le mois d’octobre.
Votre nouveau conseil
Suite aux élections du mois de juin, le conseil de la S.H.L.M. est composé des personnes suivantes : Jean L'Heureux au poste de président, Édouard Légaré au poste de 1er vice-président, Jean-Pierre Yelle au poste de 2e vice-président, Jean Girard comme trésorier, et aux postes de secrétaire, Claudette Houde et Léonie Legault.
Bénévoles pour l’accueil
Pour assurer une présence à la Société historique, nous manquons de bénévoles qui accueilleraient les gens et qui répondraient au téléphone. Il s’agit d’un travail peu complexe et qui nécessite que quelques heures. Vous n’avez qu’à donner votre nom à la Société historique en téléphonant au 659-1393 et on se fera un plaisir de vous expliquer les tâches à faire.
Conférences
Les conférences du troisième mercredi du mois débuteront au mois d'octobre, nous vous ferons connaître le thème des conférences dans l'édition du mois d'octobre.
Cartes de fête
La S.H.L.M. a fait imprimer deux variétés de cartes de fête à partir de rotogravures de 1934 et 1936 : la première représente « Au retour de la messe de minuit à La Prairie en 1933 » et la seconde représente le « Premier chemin de fer au Canada en 1836, entre La Prairie et Saint Jean ». Le coût est de 1,00 $ la carte pour les membres et de 1,50 $ pour les non-membres; il y a aussi possibilité de se les procurer en paquet de 10 (5 de chaque variété) au montant de 12,00 $.
Remerciements
Nous recevons régulièrement des photographies anciennes de groupes et plusieurs membres nous aident à identifier les personnes qui y figurent. Un merci tout particulier à Mme Rollande Lussier, à Mlle Claire Robert, à messieurs Gilles et Gérard Lussier. Merci également à ceux et celles qui nous aident à l'occasion. Si vous pensez être en mesure de collaborer, veuillez téléphoner au Musée et nous ferons appel à vos souvenirs. Un gros merci à Manon Savard, archéologue de Candiac, qui a donné une journée complète, à titre de bénévole, lors des fouilles du mois de juillet, sur le lot 97.
Félicitations
à Louis Lavallée, auteur du volume « La Prairie en Nouvelle-France », pour le certificat de mérite qui lui a été décerné par la Société historique du Canada le 13 juin dernier à Calgary. Lors de sa réunion annuelle, la S. H. du Canada a souligné la qualité du volume publié par Louis Lavallée.
Condoléances
À La Prairie, le 24 juin 1994, à l'âge de 89 ans, est décédée Germaine Rouillier, épouse de feu Armand Auclair. Elle était la mère de M. Jean-Paul Auclair.
Visites aux Briqueteries St-Laurent
Samedi le 13 août, aux Briqueteries St-Laurent, avait lieu une visite guidée, organisée avec le concours du personnel de cet établissement et la Société historique.
L'accueil chaleureux que nous avons reçu ainsi que le nombre de visiteurs qui se sont présentés pour cette visite a été une agréable surprise pour tous les organisateurs de cet événement. Nous avons compté environ 175 personnes.
Tous les ouvriers étaient au poste pour nous expliquer les différentes étapes de la fabrication de la brique. Trois membres de la direction nous guidaient et faisaient l'historique de l'établissement.
Cette visite a suscité un tel intérêt qu'il se peut que les Briqueteries recommencent l'année prochaine.
Hélène Charuest

- Au jour le jour, septembre 1994
Dons reçus
- 21 caisses de volumes et revues, du frère Jean Laprotte, directeur des archives, maison provinciale des F.I.C. La Prairie.
- Historique des Robidoux, dont l'ancêtre a été parmi les premiers habitants de la Seigneurie de La Prairie.
- The Robidoux's in North America, 1993, 585 p.
- Memorial to the Robidoux Brothers, 1924, 311 p.
- Robidoux Ranch, 1972, 64 p.
- Généalogie historique de quelques descendants d'Antoine Hébert, né en France en 1621. Volume de 109 pages, écrit en anglais, don de Mme June G. Hamilton (Hébert) de Sault Ste-Marie. Ontario.
Un des descendants, Jacques b. 1725 a été déporté avec son épouse d'Acadie Grand-Pré au Connecticut en 1755, puis à Boston. La famille est venue s'établir à l'Acadie de La Prairie en 1768. Plusieurs de leurs 10 enfants ont été baptisés à La Prairie, St-Philippe, ou St-Constant.
Un autre descendant d'Antoine, JOSEPH, est décédé à La Prairie le 15 août 1827. Il a été juge de paix à La Prairie et capitaine d'une compagnie des milices sédentaires de La Prairie.
Ce volume présente une impressionnante recherche, une abondante bibliographie et plusieurs photographies.
- Don de M. Laurent Lazure, « Les Dumurier dit Azure ou Hazure » (1733) (Lazure) Les descendants depuis 1760 à 1994 ainsi que la descendance de Michel Azure dans l'ouest canadien. C'est un complément généalogique de l'œuvre déjà remise par M. Laurent Lazure.