
- Au jour le jour, novembre 1982
Architecture – Maison Lussier
Maison G.A. Lussier
238, rue St-Ignace, La Prairie
Le terrain comprenant aujourd'hui les propriétés de MM Patenaude, Lussier et Duclos (234, 238 et 240 rue St-Ignace) a été concédé en 1694 à M. René Dupuis par les Pères Jésuites, alors Seigneurs de La Prairie.
Ses dimensions original es étaient de 100 pieds (français) sur la rue St-Ignace par 38 pieds de profondeur et aboutissant à la palissade du fort.
La petite ruelle qu'on retrouve aujourd'hui entre l'ancienne boulangerie Lussier et la maison du 240 St-Ignace existait déjà à cette époque et contournait le Bastion sud-ouest du fort.
M. Joseph Lefaivre, marié à une dame Tristal, se portera acquéreur du terrain en 1729 et y bâtira une maison que l'on décrit comme suit en 1735:
"Une maison de pièces sur pièces, deux cheminées de pierres dont l'une est double. La maison a 35'-0" x 3o'-0", le toit est couvert de planches. On y retrouve aussi un petit bâtiment de 25'-0" x 10'-0" en pièces sur pièces avec glacière."
Cette description correspond exactement à la maison G. A. Lussier actuelle.
Parmi les autres propriétaires, notons M. François McKay en 1765, M. Antoine Sénéca1 en 1778 puis M. Joseph Hébert vers 1800. A cette époque le village de La Prairie est en pleine expansion et le bourg délimité par l'ancienne palissade devient de plus en plus peuplé. M. Hébert subdivisera donc son terrain en trois parties; il gardera la vieille maison, vendra les deux autres lots dont un à son fils Antoine. Vers 1816, la maison est "vieille, lattée dehors et dedans mais néanmoins bonne et logeable avec aussi deux autres bâtiments vieux. " La maison appartiendra encore aux Hébert jusqu'en 1857 lorsque Hiran Duclos, marié à Adélaide Hébert vend à Julien Brosseau, aubergiste.
Actuellement, M. G. A. Lussier la tient de son père depuis de nombreuses années.
Depuis, la Famille Lussier a procédé à de nombreux travaux de restauration et est fière, à juste titre, d'être la propriétaire de la plus ancienne maison de l'arrondissement historique de La Prairie.

- Au jour le jour, juillet 1982
Quatrième de couverture – Emplacement des églises
Travail exécuté par Michel Létourneau, archtiecte

- Au jour le jour, juillet 1982
Architecture – Maison Cuillerrier
La concession du terrain remonte à 1794, alors que Les RRPP Jésuites concèdent le terrain à Louis Bazinet. Il y bâtit une maison de pièces sur pièces ainsi qu'une grange. Joseph Guérin, dit Lafontaine ainsi que Joseph Decombre, dit Porcheron en sont les brefs acquéreurs jusqu'à ce que Robert Sheldon, chirurgien, bâtit, entre 1807 et 1825, une maison de pierre, à pignons de colombages lambrissés de planches verticales et un toit couvert de bardeaux de cèdre. Une partie de la maison est utilisée comme "bureau de consultation".
En 1825, Joseph Twiss, marchand et horloger fait l'acquisition de la propriété qu'il partage deux (2) ans plus tard avec son frère Austin; l'ancien bureau de consultation devient alors une boutique.
Lors du grand feu du mois d'août 1846, la maison subit de sérieux dommages, ainsi que la plupart des maisons du bourg.
Joseph Tremblay achète la propriété en 1847. Il utilise la brique américaine pour rebâtir les pignons. Le toit aura une charpente plus simple, à chevrons et sera à nouveau de bardeaux percé de quatre (4) lucarnes. L'ancien magasin deviendra un logement avec les années et conserve cette vocation encore aujourd'hui.
En 1977, Monsieur et Madame R. Cuillerrier, alors propriétaires, décident de restaurer cette splendide demeure car le poids des années se fait sentir. La maison reprend alors les allures que lui avait conférées son propriétaire cent trente (130) années plus tôt. Depuis le coin des rues St-Georges et St-Jacques est devenu un centre d'intérêt des plus convoité.

- Au jour le jour, janvier 1982
Architecture – Maison “Lavallée-Pommainville”
Maison “Lavallée-Pommainville”
336 à 342 rue St-Ignace, LaPrairie.

Le terrain est concédé par les Jésuites, en 1756, à A. Cusson, maître farinier et demeurant au moulin à vent. Vers 1772, le nouveau propriétaire, Jean-Baptiste Cardinal y bâtit : “…une maison de bois sur solage et cheminé de pierre, une écurie et un four.”
La maison aura ensuite plusieurs propriétaires dont :
1775- André Perras
1788- Jean-Baptiste Chabot
1796- François Bellefleur
1797- François Rolland, négoce
1800- Pierre Frolin
1813- Henry Polonceau, orfèvre
1836- Louis Hébert
A ce moment, la vieille maison “menace ruine”. L’année suivante, M. Hébert la démolira pour y construire la maison actuelle. On mentionne la maison en 1842 alors que Hébert la vend à M. Roy Portelance.
Cette superbe maison de deux étages est alors coiffée d’un comble éclairé par six lucarnes, le toit est couvert de bardeaux de cèdre, deux cheminées de pierre en chicane servent à chauffer cet imposant volume. La répartition des ouvertures est symétrique et le toit s’arrête à l’effleurement des murs. Les murs extérieurs sont lambrissés de planches verticales teintes ou chaulées. Son allure ressemblait à ce moment à une maison de la Nouvelle-Angleterre.
Vers le dernier quart du XIXe s. l’apparence de la maison sera passablement modifiée lorsque sa vocation change pour devenir une auberge, comme d’ailleurs beaucoup de maisons dans le village à cette époque. On construira alors les larmiers du toit afin de protéger les galeries finement décorées dans l’esprit victorien en vogue à l’époque. On présume aussi que tout le cloisonnement intérieur y a été modifié.
Avec les années, suite au déclin de la vie économique du vieux bourg, l’auberge sera transformée en un “quatre logements”, les galeries seront “modernisées”, les vieilles lucarnes disparaîtront ainsi que les cheminées de pierre. Les corniches pourries seront coupées…etc..
En 1978, Mme Lavallée alors propriétaire, l’ayant héritée de son père M. Pommainville, profite des programmes de restauration alors en vigueur pour redonner à ce patrimoine familial sa splendeur d’antan. Cette initiative fort louable vint enrichir notre arrondissement historique d’un de ses plus beaux éléments.