« Le dialogue entre Jocrisse, le cuisinier et Plumet, son maître, nous permet de saisir l’influence française dans le choix de mets et le langage quotidien de l’homme du peuple.»
PLUMET
Allons ! Bon !…Ah ! à propos, Jocrisse, as-tu bien cherché dans ta tête à nous trouver quelques morceaux choisis ? hein ! mon gaillard, toi qui connais les bons mets ?
JOCRISSE (riant)
Ah ! ma foi, not’maître, à votr’école on n’peut pas aimer les mauvais.
LAFLUTE (à part)
En a t’y ! En a-t’y dans sa tête !
PLUMET
Voyons, voyons, un petit aperçu de ce que tu vas me donner, sauf ce que je dois apporter en revenant.
JOCRISSE
Dame ! not’maître, j’ai tout r’passé dans ma mémoire les mets que j’sais d’voir goût : primà, premièrement, d’abord : Un salmis aux fines herbes, pomme d’amour pour entourage.
PLUMET
Bravo ! c’est excellent ce plat-là !
JOCRISSE
Seconda, pour le second plat : la persillade en vinaigrette, redoublement de tomates ou pommes d’amour avec addition de cornichons
PLUMET (il passe la langue sur ses lèvres à chaque mot)
De mieux en mieux, continue donc !
JOCRISSE
Troissio… Canards aux oignons, sauce parisienne à la russe et gélatine.
PLUMET
Excellent! excellent! Ensuite? ensuite?
JOCRISSE
"Quatritia" Un petit cochon d’lait farcé aux truffes.
PLUMET (vivement)
Un petit cochon de lait, Jocrisse, ah ! tu me mets dans le ravissement ! Un p’tit cochon d’lait Ah !… après ?
JOCRISSE
Après…après… Dame, not’maître, j’crois qu-c’est déjà pas mal raisonnable.
PLUMET
Oh ! Jocrisse ! Jocrisse ! toi dont les idées fourmillent… tu oublies mon mets favori !
JOCRISSE
Quoi ?… Quoi ?… ma foi, du diable si j’y suis.
PLUMET
Il est vrai qu’il y a diablement longtemps que je n’en ai mangé ! Eh bien, Jocrisse… ce met… c’est… des oreilles de cochons piquées, entrelardées de truffes et de fines herbes!… Hein ? ……
« Le dialogue entre Jocrisse, le cuisinier et Plumet, son maître, nous permet de saisir l’influence française dans le choix de mets et le langage quotidien de l’homme du peuple.» PLUMET Allons ! Bon !...Ah ! à propos, Jocrisse, as-tu bien cherché dans ta tête à nous trouver quelques morceaux choisis ? hein ! mon gaillard, toi qui connais les bons mets ? JOCRISSE (riant) Ah ! ma foi, not’maître, à votr’école on n’peut pas aimer les mauvais. LAFLUTE (à part) En a t’y ! En a-t’y dans sa tête ! PLUMET Voyons, voyons, un petit aperçu de ce que tu vas me donner, sauf ce que je dois apporter en revenant. JOCRISSE Dame ! not’maître, j’ai tout r’passé dans ma mémoire les mets que j’sais d’voir goût : primà, premièrement, d’abord : Un salmis aux fines herbes, pomme d’amour pour entourage. PLUMET Bravo ! c’est excellent ce plat-là ! JOCRISSE Seconda, pour le second plat : la persillade en vinaigrette, redoublement de tomates ou pommes d’amour avec addition de cornichons PLUMET (il passe la langue sur ses lèvres à chaque mot) De mieux en mieux, continue donc ! JOCRISSE Troissio… Canards aux oignons, sauce parisienne à la russe et gélatine. PLUMET Excellent! excellent! Ensuite? ensuite? JOCRISSE "Quatritia" Un petit cochon d’lait farcé aux truffes. PLUMET (vivement) Un petit cochon de lait, Jocrisse, ah ! tu me mets dans le ravissement ! Un p’tit cochon d’lait Ah !... après ? JOCRISSE Après…après… Dame, not’maître, j’crois qu-c’est déjà pas mal raisonnable. PLUMET Oh ! Jocrisse ! Jocrisse ! toi dont les idées fourmillent… tu oublies mon mets favori ! JOCRISSE Quoi ?... Quoi ?... ma foi, du diable si j’y suis. PLUMET Il est vrai qu’il y a diablement longtemps que je n’en ai mangé ! Eh bien, Jocrisse… ce met… c’est… des oreilles de cochons piquées, entrelardées de truffes et de fines herbes!... Hein ? ……...