
- Au jour le jour, mai 2013
Souvenirs de guerre (suite)
Lorsque la guerre éclata en 1939, les gens d’ici semblaient plutôt indifférents à la situation en Europe. Contrairement à la grande majorité des familles francophones traditionnelles, les enfants Marion avaient grandi avec des exemples de vaillance et de patriotisme qui auréolent le service militaire. Ainsi, pour les trois garçons d’Antoine, Paul-Antoine, Eugène et Jean, l’enrôlement volontaire allait de soi.
Paul-Antoine opta pour l’armée de terre et passa les années de guerre à parfaire l’entraînement des élèves officiers à Farnham. Eugène qui avait toujours aimé l’eau, s’est tout naturellement enrôlé dans la marine. Après avoir patrouillé sur les côtes de Terre-Neuve avec des chiens pour protéger les radars et les antennes de communication, il a par la suite servi sur un dragueur de mines le long des côtes canadiennes. Enfin Jean, qui aimait beaucoup la mécanique, a choisi l’aviation. Sa formation de mécanicien achevée, il a passé la majorité de son service militaire à Moose Jaw en Saskatchewan.
Pierrette et sa soeur Antoinette continuèrent de fréquenter l’école jusqu’à ce que, à l’âge de 15 ans, Pierrette alla chercher un permis de travail. C’est ainsi que les deux soeurs participèrent à l’effort de guerre en travaillant les soirs et les fins de semaine pour un sous-traitant d’une usine de munitions de Sainte-Thérèse. Leur travail consistait à ajouter un petit cordon blanc à un sac de coton rouge qui servait à contenir de la dynamite pour les obus. Sans doute reconnaissante pour l’aide accordée à sa famille durant son enfance, Pierrette était également bénévole à la Croix-Rouge où elle s’occupait de rouler des bandages et de préparer des boîtes de matériel médical.
La défaite de la France en 1940 et l’occupation d’une partie de son territoire forcèrent les Canadiens à prendre conscience de la triste réalité de la guerre en Europe. Lorsqu’un bulletin spécial était diffusé à la radio, il était précédé d’un thème musical bien spécifique, le silence se faisait alors dans la maison et tous écoutaient religieusement. La participation de l’Italie à la guerre aux côtés de l’Allemagne rendit les Italiens de Montréal suspects. Une importante communauté italienne vivait à Tétreaultville, dont plusieurs à Saint-Victor, une paroisse voisine de Saint-Bernard où Pierrette habitait. Soudainement, les Italiens qui étaient leurs amis ne devaient plus l’être.
Le 12 juillet 1940, le gouvernement annonça la mobilisation de tous les hommes célibataires dans un délai de trois jours. La nouvelle déclencha une course folle au mariage. Entre le 12 et le 15 juillet, les magasins de robes de mariées furent dévalisés et les mariages célébrés en série à travers le pays. Une de ces cérémonies eut lieu au parc Jarry, à Montréal, et réunit plusieurs centaines de couples. L’affaire rappela les 106 mariages du 23 juillet 1939 au stade De Lorimier organisés par la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) et qui n’eut rien à voir avec la guerre. Tout d’un coup, les mariages qui avaient toujours eu lieu le samedi à 10 h étaient célébrés durant les jours de la semaine.
Suite à l’imposition de la conscription en 1944 pour le service outre-mer, la police militaire multiplia les descentes afin d’arrêter les déserteurs et procéda à des centaines d’arrestations dans les villes. Lorsque la police militaire arrivait dans un quartier, c’était le chaos : du bruit, de l’affolement et des hommes qui couraient partout. Les policiers partis, le calme revenait et les familles espéraient être tranquilles pour quelques jours. Il arrivait que la police militaire revienne dès le lendemain et attrape les jeunes hommes qui étaient revenus trop vite à la maison. Parfois, quelques-uns parmi ceux qui avaient été attrapés, menottés et envoyés au camp d’entraînement réussissaient à s’échapper et à revenir dans la famille, souvent pour être repris peu après. À l’époque, la rumeur voulait que ceux dont un oncle possédait une érablière disposaient d’un endroit idéal pour se cacher.
Les permissions des militaires et leur retour temporaire à la maison furent toujours l’occasion de grandes célébrations. Imitant une tradition américaine, Emma arborait des petits drapeaux à la fenêtre du salon pour signaler la présence d’un de ses fils en permission. Et bien que le sucre et le beurre furent rationnés, elle leur préparait toujours du sucre à la crème. Jean en rapportait à la base et le vendait aux autres soldats.
Les affiches de propagande étaient omniprésentes : recrutement, rationnement, espionnage, bons de la victoire, encouragement des troupes, etc., tout y passait. La Canadian Vickers, qui produisait les Liberty Boats et des chars d’assaut, faisait également beaucoup de propagande. Le fils ainé d’une famille qui possédait une ferme était exempté du service militaire. Au Québec, les fermes laitières étaient nombreuses et le lait représentait une denrée fort importante puisqu’il était converti en lait en poudre pour être expédié en Angleterre.
MARRAINES DE GUERRE
Les marraines de guerre firent leur apparition durant la Première Guerre mondiale et revinrent en force durant la Deuxième. Afin de soutenir le moral des troupes, des jeunes filles entretinrent une correspondance avec des soldats au front. Pierrette eut un « filleul » ; elle lui adressait des lettres, mais aussi parfois de petit colis.
La guerre, terminée pour l’immense majorité de la population, la vie reprit lentement son cours normal dans un monde qui avait bien changé. Hélas, plusieurs familles durent s’accommoder lentement du deuil d’un père, d’un époux, d’un fils ou d’un frère. Pour eux la vie ne serait plus jamais la même. D’autres avaient, ici même ou en Europe, fait le plein de nouvelles aventures et de nombreux souvenirs.

- Au jour le jour, mai 2013
Souvenirs de guerre
À cause de sa situation géographique, le Canada n’a heureusement pas été directement touché par les deux grandes guerres du 20e siècle. Ici, pas de bombardements ou de villes détruites, encore moins de camps de la mort ou d’occupations militaires. Après la guerre, les Canadiens n’ont pas eu à souffrir les millions de sans-abri ni les années d’errance des apatrides.
Les guerres de 14-18 et de 39-45 ont cependant largement modifié le quotidien des gens d’ici. Presque toutes les familles ont été touchées par l’un ou plusieurs des phénomènes périphériques engendrés par les conflits mondiaux : l’enrôlement volontaire, la conscription, le rationnement, la chasse aux conscrits, les bons de la victoire, les mariages à la hâte, les usines d’armements, l’appel à la main-d’oeuvre féminine, le recyclage, l’absence temporaire ou la perte d’êtres chers etc.
Dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de découvrir à travers les souvenirs de Pierrette Marion dans quelle mesure le conflit de 1939-1945 a joué un rôle déterminant dans sa vie ainsi que dans celle de ses proches. Sixième et dernière d’une famille de six enfants dont l’un des garçons n’a vécu qu’une journée, Pierrette, qui jouit encore d’une excellente mémoire malgré son grand âge, n’avait que 13 ans lorsque la guerre a débuté.
Pierrette est la fille d’Antoine Marion et d’Emma Gauthier, mariés à Montréal en 1920. Elle eut trois frères et une soeur : Paul-Antoine, né en 1920, Jean, né en 1922, Antoinette née en 1924, Eugène, né en 1925 et Joseph Édouard Antoine, né en 1923, qui n’a vécu qu’une journée.
Pierrette a vécu son enfance d’une façon bien différente des autres enfants de son époque puisque, à sa naissance, son père était hospitalisé à Sainte-Anne-de-Bellevue depuis trois mois. Enrôlé en 1914 à l’âge de 18 ans, Antoine Marion avait combattu en Europe. Très doué pour l’apprentissage des langues, il fut prêté à l’armée britannique qui l’utilisa comme espion. Après la guerre, le retour à la vie civile s’avéra fort difficile. À cause de ce qu’il avait vu et vécu durant la guerre, Antoine, sans doute victime d’un stress post-traumatique, avait des « absences ». Sa santé mentale se détériora à un point tel que, en août 1927, on a dû l’hospitaliser à Sainte-Anne-de-Bellevue où il est demeuré jusqu’à son décès en 1975.
Son épouse Emma s’est donc retrouvée seule avec ses 5 enfants. Puisqu’elle n’était pas éligible à une pension de veuve, l’hospitalisation de son mari résultant directement de son service durant la guerre, elle demeurait sous la responsabilité de l’armée. Le dossier tardant à se régler à Ottawa, son beau-frère Napoléon ainsi que la Croix-Rouge et l’Armée du Salut durent lui venir en aide.
L’oncle Napoléon qui, comme son frère Antoine avait combattu durant la Première Guerre mondiale, était entraîneur du corps de tambours et clairons dans la paroisse Saint-Bernard dans l’est de Montréal. Son neveu Paul-Antoine y était sergent-major et menait la parade alors qu’Eugène était clairon. À tous les dimanches, après la grand-messe, le corps de tambours et clairons défilait dans les rues de la paroisse et allait jouer le salut devant la maison d’Emma, devant celle de Napoléon et devant la résidence d’un des garçons choisi à chaque semaine. René, un frère d’Antoine et de Napoléon avait aussi servi outre-mer durant la Première Guerre Mondiale et était demeuré dans la réserve par la suite. Bref, c’était une famille dans laquelle le service militaire était à l’honneur.

- Au jour le jour, mars 2013
Le Cercle de Laprairie
Suite à l’invasion américaine de 1812, on voit s’installer une importante garnison militaire à La Prairie. Cette présence de soldats et de marchands anglais modifie, pendant plusieurs décennies, le visage linguistique de la municipalité. Après le retrait des troupes vers le milieu du 19e siècle, on assiste à un éveil de l’élite francophone. La bourgeoisie francophone s’affiche alors dans des postes de premier plan qui auront un impact majeur sur l’avenir de la petite collectivité. Cette fébrilité se reflète dans la mise sur pied de diverses associations comme la Société Littéraire, en 1853, et, plus tard, le Cercle de Laprairie.
Le 2 avril 1872, un groupe de vingt-cinq hommes désireux de créer une nouvelle société sous le nom de « Cercle de Laprairie » établissent un contrat devant maître J.L. Coutlé, notaire. Il s’agit de :
– Camille Lacombe, écuyer, marchand
– Pierre-Edmond Brossard, écuyer, médecin
– Julien Brosseau, commerçant
– Adolphe Beauvais, écuyer, notaire
– Hypolite-Alphonse Hébert, capitaine de bateau à vapeur
– Pierre Fortin, écuyer, médecin,
– Moïse Brossard, bourgeois
– Andrew Esinhart, écuyer, marchand
– Joseph-Amable Hébert, commerçant
– James F. Dunn, gentilhomme
– Louis Normandin, marchand
– Paul-Hormidas Tremblay, commerçant
– Médard Demers, capitaine de bateau à vapeur
– Léon-Benoit-Alfred Charlebois, commis marchand
– Ambroise Hébert, boulanger
– Louis-Cyrille Duquette, bourgeois
– François-Xavier Lefebvre, fils, marchand
– Julien Brossard, bourgeois
– Siméon-Abraham Longtin, écuyer, médecin, tous du village de Laprairie
– James Madconald, écuyer, bourgeois, de la ville de Saint-Jean
– Tancrède Sauvageau
– Ernest Varin, commis de banque
– Gédéon Bourdeau, comptable
– Henri Duclos, gentilhomme
– Jean-Baptiste Bourassa, boucher, ces cinq derniers de la cité de Montréal
L’objectif de la Société était « la récréation de l’esprit et le délassement pour le corps ». Avec un capital de départ de 1 000 piastres, constitué de 100 parts sociales de 10 piastres chacune, Camille Lacombe, Pierre-Edmond Brossard, Julien Brosseau, Hypolite-Alphonse Hébert et Louis Normandin furent nommés les premiers administrateurs avec l’obligation de demander l’émission des lettres patentes et de parvenir à l’incorporation de la Société.
Les membres du nouveau Cercle de Laprairie n’ont pas cherché bien loin en adoptant comme emblème un écusson portant la devise latine : « Deus Nobis Haec Otia Fecit », surmontée d’un castor posé sur une branche d’érable. Sous la devise, on peut voir une table de billard et le nom : « Cercle de Laprairie ». La devise est tirée de Virgile et signifie « Dieu nous a donné ces moments de calme ». Cette devise est aussi celle de la ville de Liverpool et elle apparaît également sur le sceau officiel de l’état américain de Georgie.
Lors de la première réunion du Cercle tenue le 4 avril, le Dr Brossard fut nommé président, M. Lacombe vice-président, M. Brosseau trésorier, M. Normandin secrétaire et le capitaine Hébert commissaire et donateur.
Le 18 avril 1872, les administrateurs acquirent au coût de 600 $, auprès de Louis-Xavier Leduc, menuisier, un emplacement situé au 119 de la rue Saint-Jacques dans le village de La Prairie. L’endroit correspond à l’actuel 217 rue Saint-Jacques. Afin de veiller à l’entretien de la bâtisse, le Cercle employait un gérant, ou gardien, et des domestiques. Le gérant y habitait et était responsable, en plus de l’entretien, de percevoir les recettes des jeux et des consommations. Il était aussi chargé d’effectuer les achats et de diriger les domestiques. Narcisse Martin en fut lepremier gardien après avoir signé un contrat d’un an. Il payait 5 piastres de loyer par mois pour les six premiers mois, et 7 piastres par mois pour les six derniers. Par la suite, les gardiens furent Alexandre Demers, en 1882, Alphonse Thomas de 1883 à 1894 et Georges Marion de 1897 à 1898. Nous ignorons qui occupa le poste de 1894 à 1897.

- Au jour le jour, mars 2013
Le Cercle de Laprairie (suite)
L’ambition avouée du Cercle était l’épanouissement social et littéraire de ses membres; toute discussion politique ou religieuse y était strictement prohibée. On y jouait au billard ou aux cartes. Une bibliothèque était à la disposition des membres alors que la buvette était à l’usage exclusif des directeurs et du secrétaire-trésorier. Pourquoi une bibliothèque alors que la Société littéraire en possédait déjà une à quelques enjambées de là ? Surtout que ce boys club, semblait préférer des activités à caractère plus ludique qu’intellectuel.
Le Cercle était ouvert tous les jours de 11 heures à minuit et quart, excepté les samedis et les veilles de fête alors que les lumières étaient éteintes une heure plus tard. Les jeux y étaient interdits pendant les offices religieux des dimanches et lors des fêtes d’obligation. Une partie de billard à deux ou à quatre coûtait 10 centins ; une partie à trois coûtait 15 centins et il était défendu de miser de l’argent sur les parties de billard. Aux cartes, les jeux où l’on misait de l’argent étaient permis jusqu’à concurrence de 50 centins et chaque joueur payait 25 centins par séance. Si l’enjeu n’excédait pas 10 centins, les joueurs payaient 10 centins la séance.
À l’image des clubs londoniens à la mode à l’époque victorienne, la sélection des nouveaux membres répondait à des règles très strictes. Tout homme aspirant à devenir membre du Cercle devait satisfaire aux conditions suivantes : avoir 21 ans résolus, détenir trois parts dans le fonds-capital du Cercle, être présenté par deux membres actionnaires et réunir en sa faveur au-delà des 4/5 des votes exprimés par scrutin secret.
Compte tenu de la mentalité de l’époque, il n’est pas étonnant de constater qu’on n’ait pas cru utile de préciser dans les règlements que seuls les hommes y étaient admis. Les prêtres de La Prairie avaient accès aux salles du Cercle et jouissaient de tous les privilèges accordés aux membres, sans devoir payer la souscription annuelle. Ces avantages en faveur des ecclésiastiques assuraient au Cercle une caution morale indispensable à l’époque à la survie de toute organisation de ce genre.
Le Cercle était dirigé par un Bureau de Direction formé de cinq directeurs qui nommaient un comité mensuel, formé de deux membres actionnaires. Ce comité était chargé de l’observation du décorum et de la bienséance dans les salles du Cercle ainsi qu’à l’extérieur du Cercle. Puisque le Cercle de Laprairie représentait l’élite intellectuelle et sociale, les membres n’avaient d’autre choix que de bien se comporter en tout temps et en tout lieu. Si une plainte était déposée, le membre fautif était réprimandé. Suite à une deuxième plainte, un avis de censure était affiché dans la salle principale du Cercle et, sur réception d’une troisième plainte, on exigeait du membre qu’il remette sa démission dans les trente jours. S’il refusait de se retirer de lui-même, il se voyait expulsé à vie.
Le secrétaire-trésorier tenait des comptes réguliers des sommes gagnées et perdues aux cartes ainsi que des revenus et dépenses du Cercle. En 1884, la table de billard a été vendue à la Société littéraire pour un montant de 75 $. On la remplaça par une nouvelle table achetée avec un budget initial de 175 $ mais qui a, par la suite, été augmenté à 250 $. En 1893, les recettes du Cercle s’établissaient à 411,09 $ avec des dépenses de 362,50 $. L’organisme possédait un actif de 1 233,12 $, une somme considérable pour l’époque.

En 1891, les directeurs et les membres actionnaires du Cercle ont présenté tardivement une demande de constitution civile auprès des autorités, requête dans laquelle on peut lire que les membres fondateurs n’avaient pas rempli leur obligation de faire les démarches pour obtenir l’incorporation de l’organisme tel qu’ils s’y étaient engagés en 1872.
Le dernier procès-verbal conservé dans le fonds Élisée-Choquet date du 9 juillet 1896. En février du mois précédent, un contrat avait été signé avec le gardien pour les années 1897 et 1898. Pour des raisons inconnues, le Cercle a probablement cessé ses activités peu après. Le 14 septembre 1900, un liquidateur procéda à une reddition des comptes et le Cercle fut dissout. On remit à chaque membre 11,35 $ pour chaque action de 30 $.

- Au jour le jour, janvier 2013
La vie mouvementée de Théodule Joseph Bourdeau
Théodule est le fils de Gédéon Bourdeau et d’Archange Déragon, qui se sont mariés le 17 janvier 1843 à La Prairie. De cette union naîtront d’abord quatre enfants : un premier fils, Gédéon voit le jour en août 1844, viendront ensuite Jean-Baptiste en mars 1846, suivi de Malvina en mai 1849 et de Julien en décembre de l’année suivante.
En 1852, Gédéon demeure dans le village de La Prairie où il exerce le métier de boucher. La jeune famille habite une modeste maison de bois. L’aîné, Gédéon, qui a 7 ans, fréquente l’école privée tenue par Humphrey O’Regan, leur voisin irlandais.
Théodule naît le 28 août 1854. Le parrain et la marraine sont Léonard Gibeau et Marie Serres, un couple sans enfants marié à La Prairie en 1838.
C’est entre les mois d’août 1856 et mai 1857 que la famille déménage sur la rue Wolfe à Montréal. En novembre 1857, le ménage voit naître une deuxième fille, Rose de Lima qui ne vivra qu’un an et demi. Un garçon viendra au monde le 24 novembre 1859, mais mourra le même jour. Puis viendra Arthur en février 1864, il décédera en juin de la même année. Gédéon et Archange n’auront pas d’autres enfants par la suite, ce qui fit de Théodule le cadet de la famille.
Au recensement de 1861, nous retrouvons Gédéon, Archange et leurs quatre enfants vivant à Montréal où Gédéon et Jean Baptiste sont tous les deux apprentis imprimeurs. Curieusement, Marie Malvina est la seule enfant de la famille dont on indique qu’elle fréquente l’école. Théodule, qui pourtant a sept ans, ne va pas à l’école. Il pourrait s’agir d’une omission du recenseur.
Le 4 février 1867, Marie Malvina, âgée de 17 ans, épouse Alfred Alphonse Clément dit Larivière, un diplômé de l’école militaire de Montréal. Le nouvel époux vient d’ouvrir une quincaillerie sur la rue Saint-Paul à Montréal. Son beau-frère Gédéon est partenaire dans l’entreprise Larivière et Bourdeau qui fera faillite quelques années plus tard.
Le 25 février de la même année, Gédéon fils, ferronnier, épouse à Montréal Marie Louise Benoit. Au mois d’août suivant, Gédéon père décède à l’âge de 46 ans. Après la mort de son mari, Archange continue d’habiter sur la rue Wolfe pour déménager quelque temps après, avec les deux plus jeunes, dans le quartier Saint-Louis, sans doute près de sa fille Malvina.
Fait curieux, selon le recensement de 1871, Théodule qui a 16 ans, n’a pas encore de métier et ne va toujours pas à l’école. Bien que ses parents étaient des analphabètes, Théodule a certainement dû fréquenter l’école. Jean-Baptiste, lui, a 25 ans et est imprimeur alors que Gédéon fils, un commis, vit avec sa femme et leurs deux enfants sur la rue St. Mary.
LE MANITOBA
Sans que l’on connaisse les raisons qui l’ont amené dans l’ouest, il est certain qu’à partir de 1872, Théodule vit au Manitoba. Il ouvre un magasin général au mois d’août 1873 à l’angle des avenues Provencher et Taché. Magasin dans lequel il vend un peu de tout : des vêtements, de la quincaillerie, de la nourriture, du tabac et de la poudre. Les factures du magasin sont signées A.A.C. La Rivière, et le magasin loge dans le même édifice que les bureaux de La Rivière et le bureau de poste. Bien que les sources se contredisent sur les dates, Théodule est aussi maître de poste. En février 1875, on peut lire dans le Métis qu’il vient d’ouvrir un nouveau magasin à Winnipeg.
En 1877, Théodule est de retour à La Prairie. Les registres indiquent qu’il est parrain de son neveu Joseph Théodule Forgues. Le 28 octobre 1878, ce dernier épouse Marie-Louise Larichelière ; Théodule est marchand et demeure sur la rue Saint-Georges, chez son frère aîné Gédéon qui est comptable pour la Trust and Loan.
MARIE-LOUISE LARICHELIÈRE
Fille de Gabriel Larichelière et de Josette Bourdeau, Marie-Louise est née à La Prairie le 15 juillet 1857. Sa mère Josette est la cousine de Gédéon, le père de Théodule. Les nouveaux mariés sont donc cousins au deuxième degré. Marie-Louise est l’avant-dernière enfant d’une famille de 14, dont 10 sont encore vivants lors de sa naissance. Sa mère Josette décède alors que Marie-Louise n’a que 2 ans. Gabriel se retrouve donc seul avec 11 enfants dont l’âge varie de quelques jours à 26 ans. Selon la coutume de l’époque, les plus jeunes enfants sont mis en adoption dans différentes familles et Gabriel refait sa vie.
Voilà ce qui explique pourquoi après le décès de sa mère, Marie-Louise demeure à La Prairie chez Léonard Gibeau et Marie Serres. Elle ne peut savoir à cette époque que ses parents adoptifs sont le parrain et la marraine de celui qui deviendra son mari.

- Au jour le jour, janvier 2013
La vie mouvementée de Théodule Joseph Bourdeau (suite)
LES DÉBUTS À LA PRAIRIE
En septembre 1879, Théodule et Marie-Louise ont un premier fils, Théodule, suivi en 1881 de la petite Marie-Louise. Lors du recensement de 1881, ils vivent tous les quatre chez Léonard Gibeau. Théodule est commerçant au magasin général sur la rue Sainte-Marie avec un certain Pierre Bourdeau, cousin de son père et demi-frère de Josette Bourdeau, la mère de Marie-Louise. Marie-Louise est responsable de la pesée publique située à l’arrière du marché couvert.
BREF RETOUR AU MANITOBA
En août 1882, Théodule est de retour à Saint-Boniface puisque Marie-Louise y donne naissance à une seconde fille, Marie Blanche Virginie qui décède le 20 septembre suivant à La Prairie. Dans l’acte de sépulture, on peut lire que Théodule est un employé de la ville de Saint-Boniface. Sans que l’on sache pourquoi, la petite famille est donc retournée vivre au Manitoba entre mars 1881 et août 1882.
DE RETOUR AU QUÉBEC
Nous ignorons ce que Théodule était retourné faire au Manitoba, mais il n’y restera pas longtemps. Dès janvier 1884, il est de retour à Montréal comme agent d’assurances où Marie-Louise donne naissance à un deuxième fils, Charles Gédéon Armand. En mai 1887, un troisième fils, Jean Baptiste Urgel Armand, voit le jour à Drummondville. Nous ignorons pourquoi la famille s’est retrouvée cette fois à Drummondville ? Peut-être Théodule y a-t-il été muté par son employeur ?
Théodule retournera brièvement à La Prairie en juin 1888 pour assister aux funérailles de sa marraine Marie Serres. Toujours à Drummondville où Théodule est commis, naît Arthur Henri Louis en janvier 1889. Puis dans la même ville où Théodule est devenu commis comptable, vient au monde Marie Blanche Yvonne en octobre 1890. L’année suivante, maintenant agent d’assurances, Théodule habite toujours Drummondville avec sa femme et ses sept enfants.
LE RETOUR À LA PRAIRIE
En janvier 1893, la famille est de retour à La Prairie où naît Marie Berthe Valérie. Devenu comptable, à l’hiver 1893, Théodule occupe brièvement le poste de secrétaire-trésorier de la municipalité du village de La Prairie aux côtés du docteur Thomas-Auguste Brisson. Il demeure sur la rue Saint-LambertAncien nom du tronçon de la rue Sainte-Marie qui va du chemin de Saint-Jean à la rue du Boulevard. et travaille au magasin général de la rue Sainte-Marie. D’ailleurs, dans le procès-verbal du conseil municipal du 27 avril 1893, apparaît une « demande de licence de magasin pour vendre des liqueurs spiritueuses ».
En mars 1894, Marie-Louise met au monde un neuvième enfant, Joseph Jacques René Émile qui meurt un mois plus tard. En mars 1896, c’est au tour de Marie Alphonsine Juliette Alexandra de venir au monde. En mai 1897 naît Joseph Gaston Gilbert qui décède en septembre de la même année. Le dernier enfant du couple à venir au monde est Joseph Paul Ernest en juillet 1898, mais il ne vivra que quatre mois. En tout, Théodule et Marie-Louise auront eu douze enfants dont seulement six atteindront l’âge adulte : Théodule, Marie-Louise, Armand, Arthur, Yvonne et Juliette.
En 1895, la banque Ville-Marie ouvre une succursale rue Sainte-MarieLa banque Ville-Marie était située à l’emplacement de l’actuel 217-219-221, rue Sainte-Marie. et Théodule en est le gérant. De 1897 à 1899, son fils Théodule travaille comme comptable à ses côtés. La banque Ville-Marie a fait faillite à l’été 1899 et ses principaux dirigeants ont été arrêtés et emprisonnés pour fraude. La faillite de la banque, et surtout les accusations de fraude contre ses dirigeants, ont probablement fait beaucoup de tort à la réputation de Théodule. Voilà sans doute pourquoi il a quitté La Prairie et n’y est jamais revenu. Dans une lettre datée du 2 mai 1900, Théodule demande au docteur Thomas Auguste Brisson de l’aider à se trouver un emploi. La réponse du docteur Brisson, datée du 15 mai, est peu encourageante. Par contre, le ton de la lettre laisse entrevoir que M. Brisson continue d’apprécier Théodule et le considère, non pas comme un acteur corrompu, mais plutôt comme une victime de la faillite.
Au printemps 1901, voilà Théodule rendu à Plessisville avec Marie-Louise et leurs enfants Armand, Arthur, Marie-Louise, Yvonne et Juliette. Leur aîné, Théodule, n’est pas encore marié, mais il ne vit pas avec eux. Théodule ne demeurera pas longtemps à cet endroit puisqu’il est de retour à Montréal vers 1903 et s’établit au 693 de la rue Berri. Le voilà redevenu commis comptable. Il habitera à la même adresse jusqu’à son décès en 1909 et sera inhumé au cimetière de La Prairie.

- Au jour le jour, décembre 2012
Des nouvelles de nos archives
ANNUAIRE LOVELL
En mars dernier, nous vous annoncions que nous avions extrait des annuaires Lovell, pour les années 1880 à 1904, la liste des résidents du village de La Prairie. Pendant l’été, nos étudiants ont mis toute cette information dans une base de données Excel. Grâce à cet outil, vous pouvez, par exemple, facilement identifier un résidant dans le bottin ou bien trouver tous les résidents d’une rue en particulier pour une année donnée.
REVUE DE PRESSE
Depuis plusieurs années, de nombreux bénévoles ont participé à la collecte des articles de journaux régionaux concernant La Prairie et la SHLM. Depuis deux ou trois ans, cette collecte est effectuée en période estivale par nos guides étudiants. L’été dernier, en plus de découper et de photocopier ces articles, ils ont commencé à les enregistrer dans une nouvelle base de données en Excel. Les données des années 2008 à 2012 ont déjà été traitées. Vous pouvez faire une requête par nom, titre ou sujet. Avec l’aide de bénévoles, nous prévoyons ajouter au moteur de recherche l’ensemble des articles des collections La Prairie d’hier et La Prairie d’aujourd’hui. Avis aux intéressés, nous avons besoin de bénévoles pour poursuivre ce projet.
JOURNAL DU CURÉ BOURGEAULT
Durant l’été et une partie de l’automne, Mme Solange Lamarche a paléographié la copie du journal du curé Bourgeault conservée dans le fonds Élisée Choquet. Ce journal raconte des événements marquants de la vie à La Prairie pendant la période 1877-1890. Ce journal est complété de notes historiques sur la vie à La Prairie de 1890 à 1932. L’auteur de ces notes demeure inconnu. En transcrivant le texte dans un document Word, il nous est maintenant possible de le lire plus facilement et d’effectuer des recherches par mot. Mme Lamarche s’attaque maintenant au journal d’Hyacinthe Sylvestre dont les extraits dactylographiés font aussi partie du fonds Élisée Choquet. La présentation sera plus aérée que celle de l’original et, afin de faciliter la recherche, les abréviations seront remplacées par les mots entiers.

- Au jour le jour, septembre 2012
Le Conseil de généalogie
Le 25 août dernier, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine était l’hôte du Conseil de généalogie 2012 de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie.
Les activités ont débuté le 24 août en soirée. Après une visite guidée de l’arrondissement historique offerte par M. Stéphane Tremblay, et un buffet composé de nombreux plats alsaciens, les membres du conseil d’administration de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie ont tenu leur réunion à l’étage du Vieux Marché, dans l’ancienne salle de la Société littéraire. Trois membres du C.A. de la SHLM, ainsi que l’auteure de ce compte-rendu, étaient invités à assister à ces échanges.
Le lendemain avait lieu le Conseil de généalogie 2012. Une cinquantaine de représentants de 25 sociétés de généalogie du Québec étaient présents. L’avant-midi a été consacré à une session d’information sur différents dossiers touchant les sociétés de généalogie : droits d’auteur, Semaine nationale de la généalogie, qui aura lieu du 23 au 30 novembre 2012, et le 2e Salon des auteurs en généalogie et en histoire.
Après un excellent dîner, la réunion a repris avec une présentation de Mme Gisèle Monarque du Bureau québécois d’attestation des compétences en généalogie (BQACG). Mme Monarque a exposé un compte-rendu des deux dernières sessions d’examens du BQACG et a remis à M. Stéphane Tremblay son titre de généalogiste de filiation agréé (GFA). Elle m’a ensuite présenté mon titre de généalogiste recherchiste agréée (GRA). Les discussions se sont par la suite poursuivies entre la FQSG et les membres. Nous avons appris que le colloque 2013 sera présenté à Saguenay simultanément avec le congrès de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec. Par la suite, les membres ont accepté la proposition de la Fédération voulant qu’après 2013, le colloque de la FQSG ait lieu aux deux ans et se tienne à l’automne afin de permettre aux membres d’assister aux deux colloques (histoire et généalogie).

- Au jour le jour, juin 2012
Résumé des conférences offertes
Voici un résumé des conférences offertes aux participants à l’occasion du récent congrès de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie.
1ère CONFÉRENCE : « ARCHIVES MUNICIPALES ET GÉNÉALOGIE : UN PARTENARIAT À EXPLORER. »
M. Bernard Savoie, archiviste à la municipalité de Gatineau, a expliqué la structure des archives municipales en soulignant les sections susceptibles d’être d’un plus grand intérêt pour les généalogistes. Deux d’entre elles méritent notre attention, ce sont, les dossiers des organismes et la correspondance échangée avec ceux-ci et, deuxièmement, les rôles d’évaluation.
Tous les organismes, du hockey mineur à l’AFEAS, échangent des informations avec leur municipalité et cette correspondance peut nous renseigner sur les individus qui en assurent la gestion. En ce qui concerne les rôles d’évaluation, selon les municipalités et les années, les rôles d’évaluation peuvent inclure, pour chaque ménage, le nombre d’enfants qui fréquentent l’école, le nombre de bêtes, et parfois le métier du père, en plus des adresses et de la valeur des propriétés.
2e CONFÉRENCE : « LE DUR MÉTIER DE GARDE-NOTES »
M. Jean-Claude Trottier a souligné les grandes étapes de l’évolution de la profession de notaire depuis la Rome antique jusqu’à l’époque de la Nouvelle-France.
3e CONFÉRENCE : « LA GÉNÉALOGIE PAR L’ADN PEUT-ELLE S’ARTICULER À LA GÉNÉALOGIE DOCUMENTAIRE ? »
M. Jacques P. Beaugrand nous a expliqué les bases de la généalogie par l’ADN et comment celle-ci peut servir à confirmer la généalogie documentaire.
Chaque cellule d’un être humain possède 23 paires de chromosomes, la dernière paire déterminant le sexe d’un individu. Chez l’homme, cette paire est composée d’un chromosome X et d’un chromosome Y alors que la femme possède deux chromosomes X. L’homme étant le seul à posséder un chromosome Y, il ne peut donc lui être transmis que par son père qui l’a reçu de son propre père et ainsi de suite. Cette transmission par les hommes signifie que M. Untel, qui est né à notre époque par exemple, possède le même chromosome Y que son ancêtre masculin en ligne directe. Naturellement, nous ne possédons aucun échantillon d’ADN des premiers arrivants. Par contre, si deux descendants en ligne directe de deux lignées différentes d’un même ancêtre font analyser leur chromosome Y, ceux-ci seront identiques et ainsi confirmeront leur lignée documentaire.
De même, le chromosome X que possède un homme ou une femme lui a été transmis par sa mère. Donc, deux individus ayant la même ancêtre utérine peuvent aussi faire analyser leur ADN et confirmer leur lignée documentaire.
Pour plus de renseignements de même que les coûts afférents aux tests, veuillez consulter le site du projet Héritage ADN français à www.frenchdna.org.
4e CONFÉRENCE : « DIX GÉNÉRATIONS DE PAPINEAU EN OUTAOUAIS. »
M. Jean-Yves Papineau nous a ouvert les pages de son album de famille et présenté un résumé de dix générations de la famille Papineau

- Au jour le jour, mars 2012
Chronique généalogique – les annuaires
Bien avant l’invention du téléphone, il existait des annuaires. En 1819, Thomas Doige publie un annuaire des commerçants et des propriétaires de Montréal ; il y liste leur profession et leur adresse. L’annuaire sera publié à nouveau l’année suivante mais il faudra ensuite attendre jusqu’en 1842 pour voir apparaître le Montreal Directory publié par l’écossais Robert Stewart MacKay. À sa mort en 1854, sa femme continue la publication et elle rebaptise l’annuaire MacKay’s Directory en 1856. En 1863, la publication est prise en charge par John Lovell qui en changera le nom en 1875 pour Lovell’s Montreal Directory. La compagnie Lovell sera responsable de la publication de l’annuaire jusqu’en 1999.
L’annuaire Lovell de Montréal se compose de trois sections : une liste de résidents en ordre alphabétique, une liste de professionnels et de commerçants répartis en catégories et une liste d’institutions diverses. En 1864, on ajoutera une liste des résidents par ordre de nom de rue et d’adresse municipale.
Même si ces annuaires comportent des erreurs et des omissions, ils peuvent être d’une grande utilité en généalogie. Lorsqu’on fait une recherche historique sur une personne, ils nous permettent de déterminer où vivait cet individu et quelle était sa profession. En effectuant une requête par adresse, on peut connaître le nom des voisins et établir des liens entre les familles.
Ce qui est aussi intéressant est que, même si l’annuaire porte le nom de « Montréal », il couvre une population bien plus grande que celle de la ville de Montréal. Dans l’édition 1842-43 apparaît un répertoire d’affaires pour La Prairie The Montreal Directory for 1842 – with supplement for Chambly, Laprairie, and St Johns. By Robert W. S. Mackay – Montreal, Lovell & Gibson., Chambly et Saint-Jean ; cette section disparaît des éditions suivantes. Dès l’édition 1871-1872, il y a une section intitulée Lieux dans le voisinage de Montréal en dehors des limites de la ville (traduction libre). Cette section inclut entre autres Côte Saint-Luc, Côte Saint-Paul, Hochelaga et Longue-Pointe. Dans l’édition 1876-77 s’ajoutent Lachine, Longueuil et Saint-Lambert. Dans l’édition 1880-81 jusqu’à celle de 1903-04, on retrouve La Prairie. Pour ce qui est de La Prairie, on ne couvre que le Vieux Fort et le Fort Neuf mais l’information disponible est très intéressante. Ces données nous permettent de connaître le nom des commerçants et des habitants, leur profession et la rue où ils demeuraient. Bien qu’il existe des numéros d’immeuble à cette époque à La Prairie, ils ne sont malheureusement pas indiqués dans l’annuaire. Par la suite, les séries « Banlieue Rive-Sud », en 1958, 1960, 1962-63, et 1966 et « Criss-Cross » de 1962 à 1974 comprennent le nom et le numéro de téléphone des résidents et des commerces de La Prairie. Vous trouverez l’intégrale des annuaires de Montréal de 1842 à 1999 et la série Banlieue de 1956 à 1974 sur le site de la BAnQ à http://bibnum2. banq.qc.ca/bna/lovell. Nous avons aussi fait une copie de la section La Prairie de l’annuaire Lovell pour les années 1880-81 à 1903-04. Elle est disponible à la bibliothèque de la SHLM.
Le site Ancestry possède les annuaires de plusieurs villes canadiennes, dont Québec, Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières et Saint-Boniface et ce, pour diverses époques. Y sont aussi disponibles les annuaires de plusieurs villes américaines, notamment ceux de plusieurs villes de la Nouvelle-Angleterre où ont souvent vécu nos ancêtres.