Fonds Élisée-Choquet

Nombreux sont ceux qui depuis quelques années ont eu la chance de consulter la vaste documentation du Fonds Élisée Choquet. Plus de 30 000 documents y relatent l’histoire de LaPrairie de la Magdeleine, de la Seigneurie et de la région, ainsi que la généalogie des familles qui ont vécu et façonné cette histoire.

Cependant à peu près personne ne peut prétendre connaître la véritable histoire qui a présidé à la naissance de ce recueil imposant. Patricia McGee-Fontaine entreprend ici de nous livrer la première tranche de ce que récit passionnant.

Le Fonds Élisée Choquet est né il y a très longtemps. En y regardant de près cette imposante masse de documents, on peut en effet situer son origine au milieu du siècle dernier. C’est l’époque où Richard-Casimir Dugresne, clerc médecin chez le docteur Aza-Taylor Alexander, fondait en 1853 (le jour ses 21 ans) l’“Institut de LaPrairie” qu’on nommera plus tard la “Société Littéraire”. La dite Société, équipée d’une bibliothèque, d’une salle de lecture et d’une salle de “discussion”, cherchait à promouvoir l’union, l’instruction mutuelle et le progrès général. La SHLM possède actuellement une copie de toutes les archives de la Société Littéraire.

Le docteur Richard-Casimir Dugresne fut également en 1855 fondateur et premier secrétaire de la Société St-Jean Baptiste à LaPrairie. Il sera plus tard préfet de comté et maire de LaPrairie en 1864. De son mariage avec Marie-Louise-Alphonsine Charlebois naître une fille, Marie-Louise, qui deviendra en 1881 l’épouse de Thomas-Auguste Brisson. Cette dernière n’est âgée que de deux ans au décès de sa mère, et son père Richard-Casimir décide dès lors d’accéder à la prêtrise. Il sera ordonné prêtre en 1869, pour devenir plus tard chanoine à la Cathédrale de Montréal où il agit comme procureur de l’évêché (gestionnaire des affaires de la Cathédrale). Cette seconde carrière fut brève, terrassé par la maladie, il décédait le 24 septembre 1881 à l’âge de 48 ans. Sur son lit de mort, ici à la Providence de LaPrairie, il recommande au Docteur T.A. Brisson de ne pas laisser sa fille seule, et de l’épouser malgré le deuil; ce qui fut fait le 10 octobre 1881.

A ce moment T.A. Brisson habitait LaPrairie depuis quelques années déjà. Admis à la pratique de la médecine en 1876, il s’était d’abord établi à Saint-Constant où son oncle Pierre-Thomas Hurteau était curé. Deux ans plus tard il allait se fixer à LaPrairie. Très près de la famille Charlebois par son alliance avec Marie-Louise Dufresne, (cette dernière à la mort de sa mère avait été éduquée par la famille de sa mère, les Charlebois) Thomas-Auguste Brisson se familiarisera avec le rouages de la vie politique pour tenter, sans succès, de remplacer à la législature provinciale le député conservateur Léon-Benoît-Alfred Charlebois, décédé subitement en 1887 en cours de mandat.

Habile médecin et homme d’action T.A. Brisson fut nommé Chirurgien-Major du 85e Bataillon (actuellement le Régiment de Maisonneuve) et maire de LaPrairie à deux reprises après 1885. Son œuvre magistrale mérite d’être soulignée : dès 1888 il facilite l’installation des Frères de l’Instruction Chrétienne; habiles éducateurs de la jeunesse. Suivront les briqueteries en 1892, industries de première importance pour notre ville. L’année suivante il fonde “Société générale de Colonisation et de Rapatriement de la province de Québec” dont il sera l’agent général pendant quinze ans. T.A. Brisson fut également archiviste de la Société Littéraire de LaPrairie et “membre actif de la Société Historique de Montréal et comme tel, a consacré une forte portion de ses loisirs à rassembler les documents relatifs à l’histoire de Laprairie, à exhumer les pièces significatives sur cette région toute chargée d’histoire.” Lefebvre, Jean-Jacques. Biographies canadiennes-françaises. Editions 1927, page 30.

Les trente dernières années de la vie de Thomas-Auguste Brisson furent presqu’entièrement partagées entre la médecine et les recherches historiques et généalogiques. Sa correspondance avec les Benjamin Sulte, E.Z. Massicotte, Gérard Malchelosse, Pierre-Georges Roy et autres grands nom de l’histoire en fait foi.

 

(à suivre…..)

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