
- Au jour le jour, avril 1997
Histoire populaire du Québec (Tome III)
Voici donc la troisième tranche des extraits de l’Histoire populaire du Québec de Jacques Lacoursière qui apportent quelque lumière sur l’histoire de La Prairie. Je vous rappelle que les extraits des deux premiers tomes sont déjà parus dans des numéros antérieurs de Au jour le jour.
Tome trois :
Page 91 : En 1858, Thomas-Jean-Jacques Loranger, de la circonscription électorale de Laprairie, est convaincu que la double majorité, si elle est strictement appliquée, va engendrer l’instabilité ministérielle. (La suite des événements allait lui donner raison.)
Page 123 : Pendant ce temps-là, Champlain and St. Lawrence Railway Company améliore son service entre Laprairie et Saint-Jean et adopte, le 20 janvier 1845, de nouveaux règlements concernant les passagers et le fret. Différents articles illustrent la vie à bord d’un wagon à cette époque :
[…] 3. Tous les passagers qui désirent prendre avantage des cartes qui permettent d’aller à Saint-Jean, à Montréal ou à Laprairie, et retour dans la même journée doivent avertir que telle est leur intention avant d’obtenir ces cartes; autrement le prix du passage sera exible pour aller et pour revenir; ils sont aussi requis de faire attention à l’avis qui se trouve sur l’une des cartes données en cette occasion afin d’assurer leur place pour revenir. […] 5. Toute personne qui ira sur la locomotive ou sur le wagon de service encourra la pénalité de dix chelins pour chaque offense. 6. Il ne sera pas permis de fumer dans les chars de première classe sous la pénalité de dix chelins pour chaque offense. 7. Il ne sera pas permis à qui que ce soit de monter sur le haut des chars pour les passagers sous la pénalité de vingt-cinq chelins pour chaque offense. 8. Il ne sera pas permis d’amener des chiens dans les chars de première classe sous la pénalité de vingt-cinq chelins pour chaque offense
Page 125 : En 1849, pour devenir éligible à l’aide gouvernementale, la St.Lawrence and Atlantic Railway décide de prolonger sa ligne de Saint-Hyacinthe à Richmond, alors que la Montreal and Champlain Railway construit un nouveau tronçon reliant Saint-Jean à Rouses Point. Autre amélioration : le terminus nord de la compagnie déménage de Laprairie à Saint-Lambert, juste en face de Montréal.

- Au jour le jour, avril 1997
Histoire populaire du Québec (Tome III – Partie 2)
Page 258 : Si les affrontements violents sont plutôt rares lors de ces élections générales provinciales de 1871, il y a quand même quelques scènes désagréables. Le jour de la mise en nomination pour la circonscription de Laprairie, le candidat indépendant Andrew Esinhart est élu par acclamation.
Il revenait de l’élection suivi par un grand nombre de voitures, raconte le journaliste de l’Opinion publique dans l’édition du 13 juillet, et passait devant le camp [militaire de Laprairie]. Des volontaires anglais se jetèrent soudain sur la voiture où il se trouvait, en arrachèrent un drapeau français, le mirent en pièces et le foulèrent à leurs pieds. Lorsque les volontaires canadiens-français eurent connaissance de cet acte de fanatisme, ils furent transportés d’indignation, menacèrent de se ruer sur les Anglais et passèrent une partie de la soirée à chanter des aires patriotiques, mais l’énergie des officiers français parvint à calmer l’effervescence. Quant aux volontaires anglais, ils craignaient tant une revanche de la part de nos compatriotes qu’ils furent sur le qui-vive toute la nuit.
Page 427 : Depuis la mort du dernier jésuite, au tout début du XIXe siècle, le gouvernement anglais s’est emparé des propriétés et autres biens des jésuites et avait consacré à l’éducation la majeure partie des revenus générés par ces biens. En 1842, les jésuites se réinstallent au Canada et demandent qu’on leur remette leurs biens et qu’on les indemnise. L’affaire traîne en longueur jusqu’à ce que Mercier, en 1888, décide de proposer un règlement. Selon le père Adrien Turgeon, procureur, des pères jésuites, la valeur des propriétés de la communauté atteindrait la somme de deux millions de dollars. Le 4 juin, Mercier écrit au religieux que le province ne peut offrir plus de 400 000$ comme indemnité. La communauté recouvrera aussi la propriété de la commune de Laprairie. Quatre jours plus tard, Turgeon accepte l’offre.
Page 481 : Les élections de 1896 soulèvent les passions entre les ultramondains de Mgr Laflèche de Trois-Rivières et les libéraux. Le clergé de la province déconseille à la population de voter pour les libéraux de Laurier qui refuse d’intervenir au sujet de la loi sur les écoles catholiques séparées du Manitoba…
L’archevêque de Saint-Boniface, il va sans dire, approuve hautement les prises de positions des évêques de la prochain de Québec. Pour lui, les libéraux sont des traîtres. Dans une lettre à Conrad Pelletier, candidat dans Laprairie, il déclare «Je suis en droit de conclure qui ceux qui, le 20 mars dernier, ont volé la mort de ladite loi au lieu de l’amender, ont trahi la cause catholique et française au Manitoba. »

- Au jour le jour, mars 1997
Le Canadien ou l’Habitant en Nouvelle-France
Avant 1760, 30 000 Français sont venus en Nouvelle-France dont 10 000 ont fait souche et sont devenus les ancêtres des Canadiens-français.
Déjà vers 1680 nos ancêtres se disent Canadiens et plusieurs les désignent sous le nom d’Habitants. Cent ans plus tard, vers 1780, des anglophones réclament également de porter le nom de Canadiens. Après 1840, on s’appellera Canadiens-français jusque vers 1960 où nous commencerons à nous présenter comme des Québécois.
Voici, selon les voyageurs de l’époque, quels étaient les principaux traits de caractère de l’Habitant. Les reconnaissez-vous encore aujourd’hui ?
- Arrogant et rebelle à l’autorité, il aime braver la loi
- Doté d’une grande résistance physique, robuste et vigoureux
- Aime boire un coup et adore fêter et danser
- A l’esprit de liberté et d’égalité sociale
- Hospitalier et accueillant envers les étrangers
- Parfois grivois, légèrement anticlérical
- Déteste la guerre
- Mauvais sujet et mauvais maître selon le Père Charlevoix
- Les femmes sont belles, paresseuses et aiment le luxe
- Les femmes ont des qualités d’administratrices et s’illustrent en affaires

- Au jour le jour, mars 1997
Généalogie de Martine Bourdages
Martine Bourdages Charles Trudel |
La Nativité de La Prairie 10 août 1996 |
Jean Trudel Lise Roberge |
Gaétan Bourdages Louise Péloquin |
Saint-Clément de Viauville de Montréal 15 août 1970 |
Bernard Péloquin Germaine Lacharité |
Léopold Bourdages Pauline Gagnon |
Notre-Dame-de-Lourdes de Montréal 02 décembre 1944 |
Télesphore Gagnon Marie-Anne Houde |
Nicolas-Bénélas Bourdages Geneviève Gauthier |
Bonaventure 27 novembre 1888 |
Ambroise Gauthier Zoé Bujold |
Eugène Bourdages Marie-Louise Cavanagh |
Bonaventure 18 janvier 1858 |
Nicolas Cavanagh Marie-Olive Arbour |
Antoine Bourdages veuf de Charlotte Bourg Vénérande Bernard |
Bonaventure 08 février 1825 |
Jean-Marie Bernard Marie-Osite Babin |
Raymond Bourdages Esther Leblanc |
Rivière Saint-Jean Nouveau-Brunswick 1755 ou 1756 |
René Leblanc Marguerite Tibeau |
Pierre Bourdages Marie-Anne Chevalier |
Port La Joye, île Saint-Jean Acadie 11 août 1721 |
Guillaume Chevalier Jeanne Ménard |
Jean Bourdages Marie Duseau |
De Saint-Jean d’Angoulême (Charente-Maritime) France. |
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- Au jour le jour, février 1997
Histoire populaire du Québec (Tome II)
Dans un numéro antérieur de « Au jour le jour » je vous avais déjà présenté des passages susceptibles de jeter quelque lumière sur l’histoire de La Prairie. Ces extraits étaient tirés du tome premier de l’Histoire populaire du Québec de Jacques Lacoursière publié aux Éditions du Septentrion. Voici donc maintenant les extraits du tome second où il est question de La Prairie.
Tome deux :
Page 24 : A propos des circonscriptions électorales lors de la première élection de 1792; « Le dernier comté sur la rive sud se nomme Huntingdon et comprend sept paroisses : La Prairie, Saint-Philippe, Saint-Pierre, Sault-Saint-Louis, Châteauguay, Saint-Régis et Saint-Constant, avec comme représentants, Le Comte Dupré et Lorimier. »
Page 249 : « (en 1829) Les députés adoptent une projet de loi faisant passer de 27 à 44 les circonscriptions électorales. On profite de la circonstance pour franciser les noms de plusieurs comtés. […] Ainsi Huntingdon devient L’Acadie, Beauharnois et Laprairie. »
Page 54 : En 1796 les autorités anglaises craignent la désaffection la population canadienne face à la couronne britannique. « Les craintes et les appréhensions des autorités civiles ne sont pas sans fondement. Un citoyen de Laprairie, probablement Jean-Baptiste Norau, écrit au consul de la république française à New York :
Recevez les vœux de la plus grande partie des Canadiens. Ils aiment tous la France, détestent l’Anglais et désirent ardemment de se voir réunis à la mère patrie dont ils ont été séparés depuis trop longtemps. Ils voient avec peine que la Convention paraît les oublier depuis qu’ils gémissent sous le joug anglais. […] Les citoyens ci-après nommés entraînent avec eux le suffrage de tous nos habitants, bons patriotes et bons guerriers, ils se réuniront avec les Français qui viendront les arracher au jour anglais au premier signal. Ils seront suivis de tous ceux qu’il est impossible de nommer ici mais qui ont tous le même courage et le même amour pour la France et pour les Français. J’ajouterais que tous m’ont chargé d’offrir aux Français leurs cœurs et leurs bras et que, s’ils eussent pu le faire sans risques, je serais muni de la signature de tous. Papineau à Montréal, Delisle et fils, Perreau à Québec Dorion Roy, la paroisse entière de Laprairie dont je suis membre.

- Au jour le jour, février 1997
Histoire populaire du Québec (Tome II – Partie 2)
Page 123 : Lors des élections de 1810 Mgr Plessis invite le clergé catholique à plonger indirectement dans la campagne électorale en demandant aux curés de favoriser les candidats qui plaident en faveur de la soumission au gouvernement britannique. « Le curé de Laprairie, Joseph Boucher, craint que l’attitude du clergé dans le conflit actuel ne tourne à son désavantage. « Mais, monseigneur, écrit-il à son évêque le 28 mars, après l’éclat que vient de faire le clergé, nous ne devons plus nous attendre qu’à une haine implacable de la part du parti Révolutionnaire et si, malheureusement, le même choix avait lieu [que pour l’élection précédente], nous nous trouverions exposés à toute sorte de persécutions de la part des mauvais membres et de la Chambre même, s’ils en composaient la majorité, nous serions probablement traduits à leur barre pour recevoir leur sentence. »»
Page 146 et 147 : Lors de la guerre de 1812 contre les Américains les Voltigeurs canadiens s’organisent et établissement leurs quartiers généraux au fort Chambly. « Au début du mois d’août, les Voltigeurs aménagent à Saint-Philippe de Laprairie, «le plus maudit endroit du monde connu», selon Viger.» En mai 1812 il y a conscription de 2 000 hommes devant former quatre bataillons. «Le point de rencontre du premier bataillon est Pointe-aux-Trembles, près de Portneuf; celui du deuxième, Laprairie […]» «Le recrutement s’effectue parfois plus difficilement. Certains préfèrent la désertion au camp militaire. La division de Pointe-Claire, sur l’île de Montréal, doit fournir 59 miliciens. Vingt-huit seulement se présentent au camp de Laprairie […]»
Page 152 : Au cours de la même guerre, «le 28 novembre, Prevost, qui est à Laprairie […]»
Page 401 et 402 : Au cours du soulèvement de 1838 les Frères Chasseurs préparaient une attaque générale fixée au 3 novembre. Un groupe devait attaquer Beauharnois et Laprairie.
« Des patriotes, réunis à Saint-Constant le 3, reçoivent l’ordre de se rendre à Laprairie. En chemin, ils s’emparent des armes des loyaux sujets de Sa Majesté. Rendus à Rivière-à-la-Tortue, non loin de Laprairie, ils veulent forcer la porte de la maison d’un nommé Vitty où sont réfugiés plusieurs bureaucrates. Au cours d’un échange de coups de feu, l’un des occupants de la maison, Aaron Walker, est tué. Il devient, avec Weir et Chartrand, un autre martyr de la rébellion. Le lendemain, une vingtaine de familles de Laprairie cherchent refuge à Montréal, «parce qu’on s’attendait d’un moment à l’autre que ce village serait attaqué par les rebelles dont il y avait un immense rassemblement à L’Acadie.»»
Page 406 : En représaille aux mouvements de révolte, des volontaires anglophones, aidés de soldats réguliers et de miliciens, incendient fermes isolées et villages où habitaient les supposés rebelles. «Dimanche au soir [le 11 novembre], tout le pays en arrière de Laprairie présentait l’affreux spectacle d’une vaste nappe d flamme vivide, et l’on rapporte que pas une seule maison rebelle n’a été laissée debout.»

- Au jour le jour, novembre 1996
Histoire populaire de…
Depuis le dernier trimestre de 1995 l’historien Jacques Lacoursière nous offre aux Éditions du Septentrion sa monumentale Histoire populaire du Québec, soit plus de 2 000 pages de textes à paraître en quatre tomes. Il s'agit en fait de la réédition revue et corrigée du contenu de la populaire série Nos Racines, avec en moins les illustrations, les légendes, les encarts et les notices généalogiques. J'ai déjà lu pour vous les trois premiers tomes, le dernier ne devant paraître qu'en février 1997, en y recensant tous les passages susceptibles de jeter quelque lumière sur l'histoire de La Prairie. Je vous livre donc dans cette parution les résultats de la première partie de mon travail.
Tome premier
Page 176 : on y raconte l'expédition menée en février 1690 par des Canadiens et des Amérindiens contre Corlaer (Schenectady). « Une soixantaine d’habitants de Corlaer, dont plusieurs femmes et enfants, meurent tués ou brûlés. » À l'époque Peter Schuyler est maire de l’agglomération voisine d'Albany et doit prendre en charge l'organisation des sépultures et des représailles. Cet événement nous aide à mieux comprendre son zèle lors de l'attaque du fort de La Prairie en août 1691.
Page 178 : mais Schuyler était venu à Laprairie à l'été 1690 car « le premier septembre Frontenac passe en revue sa petite armée forte de 1200 hommes qui campe à Laprairie, attendant un ennemi qui ne se présente pas. Le 4, Peter Schuyler et quelques miliciens attaquent des soldats et des habitants qui travaillent dans les champs de la région de Laprairie. Ils tuent ou capturent une vingtaine de personnes. Schuyler retourne ensuite au lac Champlain. »
Page 398 : en 1775, dans le cadre du projet d’indépendance des colonies anglaises de l'Amérique du nord, un comité du Congrès du Massachusetts charge le colonel John Brown de venir évaluer dans la province de Québec le désir de participation des Canadiens à ce projet. Pour illustrer la sympathie du petit peuple envers la cause américaine, Brown raconte l’anecdote suivante :·« À Laprairie, petit village à environ neuf milles de Montréal, je remis à mon bourgeois, Irlandais catholique, un exemplaire de l'adresse, et comme il y avait dans le village quatre curés à prier au corps d'un vieux frère, le pamphlet leur parvint bientôt. Ils envoyèrent un messager pour en acheter plusieurs. Je leur en fis cadeau d’un à chacun et ils me prièrent de leur faire une visite au couvent chez les bonnes Sœurs. Ils paraissent n'avoir aucune indisposition à l'égard des colonies, mais ils préfèrent plutôt demeurer neutres… »
Page 409 : au cours de l'invasion américaine en septembre 1775 « pendant que la majeure partie des troupes de Montgomery assiège Saint-Jean, de petits groupes s’installent à Laprairie et Longueuil. »
Page 412 : « La chute de Saint-Jean, après 45 jours de siège, ouvre le chemin de Montréal. Le 3 novembre, un officier américain, cantonné à Laprairie, fait le bilan de la situation. […] Pour moi je suis posté à Laprairie avec cent hommes de notre régiment. […] Quelques jours après la reddition de Saint-Jean, l'armée de Montgomery vient s'établir au fort Laprairie. »
Lecture et recherche par : Gaétan Bourdages

- Au jour le jour, septembre 1996
Jean L’Heureux sur Internet
Notre président M. Jean L'Heureux est devenu bien malgré lui une célébrité internationale depuis que son nom apparait sur internet. Pour s'en convaincre il suffit de consulter la liste des sociétés d'histoire membres de la Fédération des sociétés d'histoire du Québec; l'internaute a accès à cette liste à travers le site de l'Association des archéologues du Québec. Mais attention, il est toujours possible d'accéder à cette information à travers d'autres sites ou web (www).
D'ailleurs il m'a suffi d'à peine quelques heures de navigation sur internet pour constater qu'il existe de l'information sur La Prairie disponible sous de nombreuses rubriques. En voici quelques exemples parmi plusieurs :
- Le CD Canadisk (http://www.schoolnet.carleton.ca/cdisk/) propose près de 2000 images sur l’histoire du Canada dont « Le premier train » par J. D. Kelly ou encore cette vue de Longueuil par Krieghoff que l’on retrouve dans cet article.
- Le CD E-Stat offre à travers le site CANSIM des tonnes de statistiques sur le Canada et il est donc possible d’y consulter et de télécharger des données sur La Prairie.
- Le site des Ressources naturelles du Canada, section Toponymes, propose également de l’information sommaire sur La Prairie.
- Le site « Francêtres : la page de généalogie du Québec! » fera l’envie de tous les généalogistes, particulièrement pour ses informations sur les premiers Acadiens. Ce site est en progression continuelle.
- Le site « 1775 : The French and Indian War », hélas uniquement en anglais, fournit la liste des noms de tous les soldats des régiments français venus combattre en Nouvelle-France entre 1755 et 1760. On y retrouve donc tous les soldats du régiment de Roussillon. L’auteur prépare la publication d’un volume qui contiendra des informations sur chacun de ces soldats et particulièrement sur ceux qui se sont installés ici après la guerre. Un site à surveiller de près…
Bien sûr la liste qui précède est loin d'être exhaustive et j'invite tous les membres de la société qui sont branchés sur internet à nous faire part de leurs découvertes. L'information abonde pour les amateurs d’histoire, de généalogie et d'archéologie. Les sites francophones intéressants se multiplient. N’oubliez pas que vous pouvez toujours télécharger l'information offerte et choisir de la conserver sur disquette ou l'imprimer. Il est également possible de communiquer avec les auteurs des sites (la plupart réclament des commentaires) grâce au courrier électronique (E-mail) et ce quel que soit l'endroit où ils habitent sur la planète.
Je vous souhaite une excellente ballade à travers le réseau des réseaux.
Gaétan Bourdages

- Au jour le jour, septembre 1995
Le nom de Rousillon
Comme nous parlons du Royal-Roussillon dans la généalogie de ce mois-ci, nous vous présentons les résultats d'une recherche qui avait été faite il y a quelques années sur les origines du nom Rousillon.
Mentionnons d'abord que Rousillon est relié au nom d'un régiment français qui s'est illustré pendant la guerre de Sept Ans (1756-63), le Royal Rousillon, et dont le 2e bataillon s'est battu ici en Nouvelle-France.
À cette époque, l'empire colonial était très étendu puisqu'il englobait les Grands Lacs et même la Louisiane au sud. Il ne comptait pourtant que 75 000 Français qui étaient constamment menacés par 1 300 000 Anglais dans la Nouvelle-Angleterre. Le bataillon dut se déplacer souvent et faire face à des conditions pénibles à cause du climat, des grandes distances et des difficultés de ravitaillement.
Les soldats du Royal Rousillon étaient surtout chargés de la défense du sud du Québec actuel. Ils ont donc sillonné notre région dans tous les sens. Leurs quartiers d'hiver furent installés à La Prairie pendant quelques années. Le Royal Rousillon s'est illustré à la plupart des batailles qui se sont déroulées entre 1756 et 1760. Il a également participé à la guerre de la Conquête et a déployé ses énergies jusqu'à la bataille des Plaines d'Abraham. L'histoire mentionne que c'est le régiment dont le pourcentage de soldats tués fut le plus faible.
Ce régiment connut une existence assez longue et même contemporaine puisqu'il ne fut dissous qu'après la défaite française de 1940.
Le nom de Rousillon perpétuera donc la mémoire de ces défenseurs de la patrie qui ont évolué sur notre sol, dans notre coin de pays.
Tiré du journal Communic-Action, mars 1982, extrait de la conférence du 16 décembre 1981 de Gaétan Bourdages

- Au jour le jour, septembre 1994
Passé, présent et … à venir?
Nous sommes trois sur le site par un matin incertain de la mi-juillet; l'archéologue, un technicien en archéologie et moi-même. L'objectif de cette dernière journée d'activité sur le lot 94 (angle Sainte-Marie et Saint-Georges) est de procéder à trois sondages d'un mètre carré chacun en des points stratégiques sur les restes de la palissade.
Bien que l'empreinte des pieux soit visible en plusieurs endroits, le choix demeure ambigu car la palissade semble s'étirer dans toutes les directions à la fois. L'archéologue décide donc d'un premier sondage à l'angle du bastion, d'un second plus au nord et d'un troisième là où la ligne des pieux s'oriente vers la rue Sainte-Marie en direction du Vieux Marché.
Les travaux s'amorcent lentement, il nous faut y aller avec prudence et éviter de poser les pieds dans le réseau de rigoles imposé par un sol saturé d'eau. D'ailleurs nos travaux de drainage n'ont qu'un succès mitigé, car dès que nos truelles creusent à plus de 15 centimètres nous sommes forcés d'extraire à mains nues une boue sablonneuse et lourde qui laisse peu d'espoir à la découverte d'artefacts de petites dimensions. N'oublions pas que nous travaillons sur le sol originel à près de deux mètres sous le niveau actuel de la rue.
Malgré les difficultés du site les fouilles avancent et après quelques heures l'émotion est grande lorsque je réussis à dégager la base d'un second pieu en très bon état de conservation. Il me faut beaucoup de patience et de minutie avant de l'extraire complètement de sa gaine de boue. Les coups de hache y sont encore très visibles. Songez qu'après plus de trois siècles j'imagine nos ancêtres là devant moi, ahanant sous le soleil à creuser un fossé dans lequel ils enfoncent des pieux afin d'établir une enceinte qui assurera la sécurité du village naissant. Cette découverte représente pour moi un moment privilégié.
Enhardis par ces trouvailles, nous poursuivons les fouilles pendant une heure ou deux encore pour découvrir qu'à l'angle du bastion on solidifiait le fortin en entourant la base des pieux de mottes d'argile et pour constater que, pour notre malheur, le tracé de la palissade n'était pas aussi simple qu'il y paraissait et que cette dernière avait sans doute, au cours des ans, subi de nombreuses modifications.
Bien que faute de fonds, le site n'ait été que partiellement fouillé, la reprise des travaux de construction marquera la fin d'une source unique d'informations sur le passé de LaPrairie. Cela doit nous inciter à la vigilance dans le futur.
Gaétan Bourdages