Sélection d'une édition

    Mystérieuse monnaie (suite)

    En lisant une première fois le texte qui précède nous avons cru à tort que l’expression « Comité des fêtes du 150e » désignait le comité « La Prairie en fête » créé expressément pour commémorer le 150e anniversaire du chemin de fer à La Prairie. Or M. André Taillon, le président de « La Prairie en fête » en 1986 nous a répondu en ces termes au sujet de la commande des pièces de monnaie :

    « […] Je suspecte encore Via Rail qui était vraiment dans le coup. Cependant les gens impliqués dans ce dossier, malgré leur ouverture, ont toujours voulu garder l’initiative.

    Deux autres partenaires auraient pu agir dans ce domaine : le Musée ferroviaire de St-Constant et la ville de St-Jean. Les gens du musée, plus transparents, n’ont jamais fait allusion aux pièces. Du côté de St-Jean, je serais fort surpris. Quand nous avons fait des rencontres de planification pour les festivités, la ville était représentée par un « junior » et leur planification portait beaucoup plus sur l’animation populaire, ce qui était bien cependant.

    Je me souviens aussi qu’à la conférence de presse conjointe, de toutes les parties impliqués lors du lancement du programme des Fêtes, (La Prairie, St-Jean, le Musée de St-Constant, etc.) le personnage vedette était Laurence Hannigan, le président du C.A. de Via Rail, ce qui indique un haut degré d'implication de cet organisme. […] »

    Or nous avons retracé un carton d’invitation au lancement d’une pièce de monnaie qui indique clairement que c’est la Corporation du 150e anniversaire du Premier Chemin de fer de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu qui a eu l’idée de faire frapper des pièces commémoratives pour célébrer d’une façon particulière l’avènement du train au Canada.

    Or nous soupçonnons que les gens de La Prairie ignoraient tout de cette démarche et qu'ils ont tout simplement décidé de « bouder » l'invitation d'assister au lancement des pièces de monnaie à Saint-Jean.

    Plusieurs questions demeurent malgré tout sans réponse. Nous poursuivons notre enquête avec l’intention de vous en dire davantage dans une prochaine édition…

    Mille mercis à M. André Montpetit pour sa précieuse collaboration.

    En lisant une première fois le texte qui précède nous avons cru à tort que l’expression « Comité des fêtes du 150e » désignait le comité « La Prairie en fête » créé expressément pour commémorer le 150e anniversaire du chemin de fer à La Prairie. Or M. André Taillon, le président de « La Prairie en fête » en 1986 nous a répondu en ces termes au sujet de la commande des pièces de monnaie : « […] Je suspecte encore Via Rail qui était vraiment dans le coup. Cependant les gens impliqués dans ce dossier, malgré leur ouverture, ont toujours voulu garder l’initiative. Deux autres partenaires auraient pu agir dans ce domaine : le Musée ferroviaire de St-Constant et la ville de St-Jean. Les gens du musée, plus transparents, n’ont jamais fait allusion aux pièces. Du côté de St-Jean, je serais fort surpris. Quand nous avons fait des rencontres de planification pour les festivités, la ville était représentée par un « junior » et leur planification portait beaucoup plus sur l’animation populaire, ce qui était bien cependant. Je me souviens aussi qu’à la conférence de presse conjointe, de toutes les parties impliqués lors du lancement du programme des Fêtes, (La Prairie, St-Jean, le Musée de St-Constant, etc.) le personnage vedette était Laurence Hannigan, le président du C.A. de Via Rail, ce qui indique un haut degré d'implication de cet organisme. […] » Or nous avons retracé un carton d’invitation au lancement d’une pièce de monnaie qui indique clairement que c’est la Corporation du 150e anniversaire du Premier Chemin de fer de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu qui a eu l’idée de faire frapper des pièces commémoratives pour célébrer d’une façon particulière l’avènement du train au Canada. Or nous soupçonnons que les gens de La Prairie ignoraient tout de cette démarche et qu'ils ont tout simplement décidé de « bouder » l'invitation d'assister au lancement des pièces de monnaie à Saint-Jean. Plusieurs questions demeurent malgré tout sans réponse. Nous poursuivons notre enquête avec l’intention de vous en dire davantage dans une prochaine édition… Mille mercis à M. André Montpetit pour sa précieuse collaboration....

    Du nouveau dans l’arrondissement

    Archéologie

    À propos de ceux qui souhaitent que l’enfouissement des fils dans le Vieux La Prairie permette la découverte de nouveaux artefacts archéologiques, madame Annie Tétreault du Ministère de la Culture et des Communications précise que le mandat des archéologues vise davantage à protéger ce qui est dans le sol et non pas nécessairement à retirer des objets du sol. Il s’agit vraisemblablement d’une approche axée sur le principe de la « préservation pour les autres générations ».

    La ville de La Prairie possède déjà 37 boîtes d’artefacts divers (céramique, verre, bois, os etc.) conservés dans un entrepôt à Québec. Une bonne partie de ces artefacts a déjà été traitée pour leur préservation. La Prairie aurait tout intérêt à récupérer ces objets pour les mettre en valeur et les conserver dans les meilleures conditions possibles.
     

    Maisons anciennes

    Depuis 1975 tant les organismes gouvernementaux que les individus ont investi énormément d’énergie et d’argent pour la restauration et la conservation des bâtiments anciens situés à l’intérieur de l’arrondissement historique. Plusieurs suggèrent maintenant qu’un recensement des bâtiments anciens sur le territoire de la municipalité soit réalisé et que les propriétaires desdits bâtiments soient avertis de la valeur patrimoniale de leur maison.
     

    Identification du Vieux La Prairie

    Afin d’identifier clairement le secteur Vieux La Prairie le ministère des Transports du Québec n’autorise qu’une seule enseigne qui serait installée sous l’enseigne de l’autoroute 15/132. Selon le service d’urbanisme de la ville cette identification n’est pas suffisante : l’installation d’une autre série d’enseignes sur l’autoroute 30 s’impose.
     

    Bruit autoroutier

    Depuis la reconstruction de l’autoroute 15/132 les résidents du Vieux La Prairie ont tôt fait de constater que l’intensité sonore d’un pavage de béton est plus élevée que celle d’un pavage de bitume. Le ministère des Transports avait retenu comme mesure corrective la construction d’un mur antibruit le long de l’autoroute. Ces travaux sont estimés à 17 M$ avec une participation de 50% de la part de la municipalité. Le ministère de la Culture et des Communications s’est déjà prononcé contre cette mesure pour le secteur de l’arrondissement historique. De plus de nombreux résidents craignent que la vue sur le fleuve ne soit compromise.

    Archéologie À propos de ceux qui souhaitent que l’enfouissement des fils dans le Vieux La Prairie permette la découverte de nouveaux artefacts archéologiques, madame Annie Tétreault du Ministère de la Culture et des Communications précise que le mandat des archéologues vise davantage à protéger ce qui est dans le sol et non pas nécessairement à retirer des objets du sol. Il s’agit vraisemblablement d’une approche axée sur le principe de la « préservation pour les autres générations ». La ville de La Prairie possède déjà 37 boîtes d’artefacts divers (céramique, verre, bois, os etc.) conservés dans un entrepôt à Québec. Une bonne partie de ces artefacts a déjà été traitée pour leur préservation. La Prairie aurait tout intérêt à récupérer ces objets pour les mettre en valeur et les conserver dans les meilleures conditions possibles.   Maisons anciennes Depuis 1975 tant les organismes gouvernementaux que les individus ont investi énormément d’énergie et d’argent pour la restauration et la conservation des bâtiments anciens situés à l’intérieur de l’arrondissement historique. Plusieurs suggèrent maintenant qu’un recensement des bâtiments anciens sur le territoire de la municipalité soit réalisé et que les propriétaires desdits bâtiments soient avertis de la valeur patrimoniale de leur maison.   Identification du Vieux La Prairie Afin d’identifier clairement le secteur Vieux La Prairie le ministère des Transports du Québec n’autorise qu’une seule enseigne qui serait installée sous l’enseigne de l’autoroute 15/132. Selon le service d’urbanisme de la ville cette identification n’est pas suffisante : l’installation d’une autre série d’enseignes sur l’autoroute 30 s’impose.   Bruit autoroutier Depuis la reconstruction de l’autoroute 15/132 les résidents du Vieux La Prairie ont tôt fait de constater que l’intensité sonore d’un pavage de béton est plus élevée que celle d’un pavage de bitume. Le ministère des Transports avait retenu comme mesure corrective la construction d’un mur antibruit le long de l’autoroute. Ces travaux sont estimés à 17 M$ avec une participation de 50% de la part de la municipalité. Le ministère de la Culture et des Communications s’est déjà prononcé contre cette mesure pour le secteur de l’arrondissement historique. De plus de nombreux résidents craignent que la vue sur le fleuve ne soit compromise....

    Diagnostic culturel

    Le 30 mai dernier avait lieu à l’île Saint-Bernard une rencontre de consultation entre 23 participants représentant différents organismes culturels de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. La SHLM y était représentée par Mme Lucie Longtin, trésorière. En plus de ces représentants on y retrouvait 14 personnes désignées par des partenaires du domaine de la culture : la Conférence régionale des Élus de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent (CRÉ – VHSL), le Conseil Montérégien de la culture et des communications (CMCC) et le Ministère de la Culture, des communications et de la condition féminine (MCCCF). Somme toute beaucoup de monde pour discuter de culture.

    L’objectif premier de cette rencontre était de déterminer par vote cinq priorités à développer dans le secteur culturel dans notre région. Voici donc dans l’ordre ce qui a été retenu :

    Il faut avant tout s’occuper de financement. Tous les organismes présents déplorent que leur financement n’ait pas connu d’amélioration depuis de nombreuses années. On faut constamment quémander des fonds avec la crainte qu’on n’aura pas le même argent l’année suivante. Dans ces conditions il est difficile de planifier à long terme.

    En second lieu on a retenu comme important le positionnement de la culture au sein du CRÉ. Tous constatent que nos élus ne sont pas suffisamment conscientisés à l’importance de la culture : que faire pour améliorer cette situation?

    Troisièmement l’ensemble des participants étaient d’accord pour voir à consolider et entretenir les équipements existants. Trop d’organismes sont mal logés : locaux exigus ou requérant des travaux majeurs ; comment être efficace quand le toit coule à chaque averse? Notre région a un urgent besoin de locaux et de salles de réunion. On déplore l’absence quasi complète de lieux d’hébergement et de salles de grandes dimensions capables d’accueillir des congrès.

    Dans le domaine culturel les ressources nécessaires pour assurer une permanence ; le répondeur téléphonique fait office de secrétaire. On reconnaît également qu’il est de plus en plus difficile de recruter des bénévoles, surtout que les bénévoles n’ont hélas souvent pas accès à la même formation que les employés. Une situation qu’il importe de corriger.

    Enfin la cinquième priorité retenue est l’amélioration des communications avec et entre les différents organismes qui supervisent le développement de la culturels dans notre région. Les intervenants sont nombreux, chacun ignorant trop souvent les décisions des autres. L’absence de communications efficaces résulte en une mauvaise économie des ressources. Souvent on ne sait plus à qui s’adresser pour satisfaire nos demandes. Un dossier à suivre absolument…

    Le 30 mai dernier avait lieu à l’île Saint-Bernard une rencontre de consultation entre 23 participants représentant différents organismes culturels de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. La SHLM y était représentée par Mme Lucie Longtin, trésorière. En plus de ces représentants on y retrouvait 14 personnes désignées par des partenaires du domaine de la culture : la Conférence régionale des Élus de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent (CRÉ – VHSL), le Conseil Montérégien de la culture et des communications (CMCC) et le Ministère de la Culture, des communications et de la condition féminine (MCCCF). Somme toute beaucoup de monde pour discuter de culture. L’objectif premier de cette rencontre était de déterminer par vote cinq priorités à développer dans le secteur culturel dans notre région. Voici donc dans l’ordre ce qui a été retenu : Il faut avant tout s’occuper de financement. Tous les organismes présents déplorent que leur financement n’ait pas connu d’amélioration depuis de nombreuses années. On faut constamment quémander des fonds avec la crainte qu’on n’aura pas le même argent l’année suivante. Dans ces conditions il est difficile de planifier à long terme. En second lieu on a retenu comme important le positionnement de la culture au sein du CRÉ. Tous constatent que nos élus ne sont pas suffisamment conscientisés à l’importance de la culture : que faire pour améliorer cette situation? Troisièmement l’ensemble des participants étaient d’accord pour voir à consolider et entretenir les équipements existants. Trop d’organismes sont mal logés : locaux exigus ou requérant des travaux majeurs ; comment être efficace quand le toit coule à chaque averse? Notre région a un urgent besoin de locaux et de salles de réunion. On déplore l’absence quasi complète de lieux d’hébergement et de salles de grandes dimensions capables d’accueillir des congrès. Dans le domaine culturel les ressources nécessaires pour assurer une permanence ; le répondeur téléphonique fait office de secrétaire. On reconnaît également qu’il est de plus en plus difficile de recruter des bénévoles, surtout que les bénévoles n’ont hélas souvent pas accès à la même formation que les employés. Une situation qu’il importe de corriger. Enfin la cinquième priorité retenue est l’amélioration des communications avec et entre les différents organismes qui supervisent le développement de la culturels dans notre région. Les intervenants sont nombreux, chacun ignorant trop souvent les décisions des autres. L’absence de communications efficaces résulte en une mauvaise économie des ressources. Souvent on ne sait plus à qui s’adresser pour satisfaire nos demandes. Un dossier à suivre absolument…...

    Joseph Garnet Wolseley – De La Prairie au Soudan

    Présentation

    Le texte qui suit est pour l’essentiel inspiré de l’émission « Des idées plein la tête » animée par l’anthropologue Serge Bouchard et diffusée sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Le 30 octobre 2006 M. Bouchard présentait, dans le cadre d’une heure consacrée aux remarquables oubliés de l’histoire, un portrait élogieux de Joseph Garnet Wolseley. On peut en apprendre davantage sur ce personna ge en consultant le Dictionnaire Biographique Canadien (DBC) Volume XIV pp. 1176-1179 par O.A. Cooke ainsi que Canadians on the Nile de Roy McClaren.
     

    Séjour à La Prairie

    Joseph Garnet Wolseley est né en Irlande en 1833. Jeune encore il choisit la carrière militaire et à partir de 1852 il prend part à plusieurs guerres coloniales à travers l’immense empire britannique : Birmanie, Inde, Crimée et Chine.

    En 1862, Wolseley arrive en garnison à Montréal après avoir été affecté au commandement canadien en qualité d’adjoint au quartiermaître général. « Promu colonel le 5 juin 1865, il eut ses premiers véritables contacts avec la milice canadienne à l’automne, quand on le prêta au camp d’instruction de Laprairie (La Prairie), près de Montréal, à titre de commandant. Ce camp avait pour mission d’offrir une expérience pratique aux diplômés des écoles militaires tenues au Canada par l’armée britannique. […] Chacun des 1 105 élèves-officiers inscrits au stage de trois semaines, exerçait successivement toutes les fonctions militaires, depuis celle d’officier supérieur de troupe jusqu’à celle de simple sentinelle ». (DBC) Les supérieurs de Wolseley parlèrent de son séjour à La Prairie en termes très élogieux. Il aura contribué de façon marquante à la formation des futurs dir igeants de la milice canadienne. On se souviendra ici que, suite à l’invasion américaine de 1812, l’armée britannique avait décidé de construire une série de fortifications dans des endroits stratégiques à proximité des frontières avec les É.-U. Vers 1822 on érigea à La Prairie d’importantes casernes militaires en pierre qui étaient situées sur le site actuel de l’école secondaire La Magdeleine. Ces casernes après avoir été abandonnées, disparurent dans un incendie à la fin du 19e siècle.
     

    L’affaire Riel

    En 1870 Wolseley prend la tête d’une expédition dans l’ouest canadien afin de « négocier » avec le gouvernement de Louis Riel.

    « Du point de vue de l’organisation, l’expédition de la Rivière-Rouge fut exemplaire. Les détails en furent réglés avec un tel soin que les militaires purent franchir, avec tout leur équipement, les quelque 600 milles de terrain inhospitalier séparant le lac Supérieur et les Prairies. Il conduisit, […] jusqu’à la Rivière- Rouge, une force composée de près de 400 soldats britanniques, de plus de 700 miliciens canadiens et de nombreux voyageurs et ouvriers civils – et ce sans perdre un seul homme. En tout, les membres de l’expédition firent 47 portages et parcoururent 51 milles de rapides. » (DBC)

    Wolseley gardera un souvenir impérissable des nombreux voyageurs qui ont participé à cette expédition.

    Rappelons-nous que les voyageurs sont des hommes forts et fiers, habiles à transporter passagers et marchandises sur de petits bateaux à travers tout le réseau hydrographique canadien.

    Leur efficacité sur l’eau et sous des conditions difficiles est légendaire.

    Présentation Le texte qui suit est pour l’essentiel inspiré de l’émission « Des idées plein la tête » animée par l’anthropologue Serge Bouchard et diffusée sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Le 30 octobre 2006 M. Bouchard présentait, dans le cadre d’une heure consacrée aux remarquables oubliés de l’histoire, un portrait élogieux de Joseph Garnet Wolseley. On peut en apprendre davantage sur ce personna ge en consultant le Dictionnaire Biographique Canadien (DBC) Volume XIV pp. 1176-1179 par O.A. Cooke ainsi que Canadians on the Nile de Roy McClaren.   Séjour à La Prairie Joseph Garnet Wolseley est né en Irlande en 1833. Jeune encore il choisit la carrière militaire et à partir de 1852 il prend part à plusieurs guerres coloniales à travers l’immense empire britannique : Birmanie, Inde, Crimée et Chine. En 1862, Wolseley arrive en garnison à Montréal après avoir été affecté au commandement canadien en qualité d’adjoint au quartiermaître général. « Promu colonel le 5 juin 1865, il eut ses premiers véritables contacts avec la milice canadienne à l’automne, quand on le prêta au camp d’instruction de Laprairie (La Prairie), près de Montréal, à titre de commandant. Ce camp avait pour mission d’offrir une expérience pratique aux diplômés des écoles militaires tenues au Canada par l’armée britannique. […] Chacun des 1 105 élèves-officiers inscrits au stage de trois semaines, exerçait successivement toutes les fonctions militaires, depuis celle d’officier supérieur de troupe jusqu’à celle de simple sentinelle ». (DBC) Les supérieurs de Wolseley parlèrent de son séjour à La Prairie en termes très élogieux. Il aura contribué de façon marquante à la formation des futurs dir igeants de la milice canadienne. On se souviendra ici que, suite à l’invasion américaine de 1812, l’armée britannique avait décidé de construire une série de fortifications dans des endroits stratégiques à proximité des frontières avec les É.-U. Vers 1822 on érigea à La Prairie d’importantes casernes militaires en pierre qui étaient situées sur le site actuel de l’école secondaire La Magdeleine. Ces casernes après avoir été abandonnées, disparurent dans un incendie à la fin du 19e siècle.   L’affaire Riel En 1870 Wolseley prend la tête d’une expédition dans l’ouest canadien afin de « négocier » avec le gouvernement de Louis Riel. « Du point de vue de l’organisation, l’expédition de la Rivière-Rouge fut exemplaire. Les détails en furent réglés avec un tel soin que les militaires purent franchir, avec tout leur équipement, les quelque 600 milles de terrain inhospitalier séparant le lac Supérieur et les Prairies. Il conduisit, […] jusqu’à la Rivière- Rouge, une force composée de près de 400 soldats britanniques, de plus de 700 miliciens canadiens et de nombreux voyageurs et ouvriers civils – et ce sans perdre un seul homme. En tout, les membres de l’expédition firent 47 portages et parcoururent 51 milles de rapides. » (DBC) Wolseley gardera un souvenir impérissable des nombreux voyageurs qui ont participé à cette expédition. Rappelons-nous que les voyageurs sont des hommes forts et fiers, habiles à transporter passagers et marchandises sur de petits bateaux à travers tout le réseau hydrographique canadien. Leur efficacité sur l’eau et sous des conditions difficiles est légendaire. ...

    Joseph Garnet Wolseley – De La Prairie au Soudan (suite)

    L’Égypte

    Dix ans plus tard, en 1880, la Grande- Bretagne décida d’intervenir en Égypte à la suite d’une révolte contre la domination turque. Wolseley se vit offrir le commandement de près de 31 000 hommes. Rawson, qui a servi sous les ordres de Wolseley à La Prairie, guide l’armée britannique à travers le désert. Au moment où Wolseley prend le contrôle de l’Égypte, les Anglais rentrent au Soudan pour enrayer la traite des esclaves et libérer des populations civiles.

     En réalité on veut éviter que le Soudan n’envahisse l’Égypte et par le fait même prenne le contrôle du Canal de Suez. Le major-général Charles George Gordon qui dirige les troupes au Soudan, est piégé à Khartoum par les troupes du Mahdi.

    En 1882, la Grande-Bretagne confie à Wolseley le commandement d’un corps expéditionnaire chargé de libérer Gordon. Se rappelant l’efficacité des voyageurs canadiens Wolseley a l’idée folle d’atteindre le Soudan en remontant le Nil sur 400 petits bateaux construits en Angleterre. Il obtient l’autorisation de faire appel aux vétérans de la Rivière Rouge pour conduire les bateaux sur les Nil. Quatre cents portageurs canadiens sont recrutés : métis, Iroquois de Caughnawaga, également des hommes de Trois-Rivières, Ottawa et Winnipeg. La troupe est composée de 50% de francophones catholiques et 50% d’anglophones protestants. Wolseley insiste pour avoir plusieurs Iroquois de Caughnawaga car ils sont habiles à sauter les rapides de Lachine sur des radeaux de poutres bois équarries (les cages), ce que les autres cageux ou raftman craignent de faire. N’oublions pas qu’à cette époque les Iroquois de Caughnawaga sont catholiques et ont le français comme seconde langue. C’est à partir du début du XXe siècle qu’ils se sont anglicisés.

    La liste de ces 400 voyageurs existe : il faudrait pouvoir la consulter pour voir s’il ne s’y trouvait pas des gens de La Prairie. On traverse sur l’Ocean King à partir de Québec. Le père Bouchard servira de leader spirituel auprès des franco-catholiques de l’expédition.

    Nos voyageurs sont délinquants, souvent ivres mais vaillants au cours de cette remontée du Nil. Ils feront 4 des 6 cataractes du grand fleuve. Lorsque Wolseley se rend compte en décembre qu’il arrivera un mois en retard pour sauver Gordon, il décide qu’une moitié de l’armée poursuivra son périple par le désert. Seuls 100 des 400 voyageurs continuent l’expédition. Les 300 autres devenus inutiles reviennent au Caire et font la fête. Leur retour au Canada sera héroïque, ils rentrent pleins de fierté.

    Wolseley arrive trop tard et Gordon ne sera pas sauvé. L’armée britannique finira quand même par reprendre Khartoum.
     

    Conclusion

    « Les années que Joseph Garnet Wolseley passa au Canada furent décisives. Les futurs dirigeants de la milice canadienne qui sub irent son influence au camp de La Prairie bénéficièrent de ses talents d’instructeur. » (DBC) Son ouverture d’esprit et sa capacité de faire confiance à ceux qu’il jugeait compétents ont permis à de nombreux canadiens de s’illustrer auprès de lui. Wolseley est décédé à Menton en France le 26 mars 1913.

    L’Égypte Dix ans plus tard, en 1880, la Grande- Bretagne décida d’intervenir en Égypte à la suite d’une révolte contre la domination turque. Wolseley se vit offrir le commandement de près de 31 000 hommes. Rawson, qui a servi sous les ordres de Wolseley à La Prairie, guide l’armée britannique à travers le désert. Au moment où Wolseley prend le contrôle de l’Égypte, les Anglais rentrent au Soudan pour enrayer la traite des esclaves et libérer des populations civiles.  En réalité on veut éviter que le Soudan n’envahisse l’Égypte et par le fait même prenne le contrôle du Canal de Suez. Le major-général Charles George Gordon qui dirige les troupes au Soudan, est piégé à Khartoum par les troupes du Mahdi. En 1882, la Grande-Bretagne confie à Wolseley le commandement d’un corps expéditionnaire chargé de libérer Gordon. Se rappelant l’efficacité des voyageurs canadiens Wolseley a l’idée folle d’atteindre le Soudan en remontant le Nil sur 400 petits bateaux construits en Angleterre. Il obtient l’autorisation de faire appel aux vétérans de la Rivière Rouge pour conduire les bateaux sur les Nil. Quatre cents portageurs canadiens sont recrutés : métis, Iroquois de Caughnawaga, également des hommes de Trois-Rivières, Ottawa et Winnipeg. La troupe est composée de 50% de francophones catholiques et 50% d’anglophones protestants. Wolseley insiste pour avoir plusieurs Iroquois de Caughnawaga car ils sont habiles à sauter les rapides de Lachine sur des radeaux de poutres bois équarries (les cages), ce que les autres cageux ou raftman craignent de faire. N’oublions pas qu’à cette époque les Iroquois de Caughnawaga sont catholiques et ont le français comme seconde langue. C’est à partir du début du XXe siècle qu’ils se sont anglicisés. La liste de ces 400 voyageurs existe : il faudrait pouvoir la consulter pour voir s’il ne s’y trouvait pas des gens de La Prairie. On traverse sur l’Ocean King à partir de Québec. Le père Bouchard servira de leader spirituel auprès des franco-catholiques de l’expédition. Nos voyageurs sont délinquants, souvent ivres mais vaillants au cours de cette remontée du Nil. Ils feront 4 des 6 cataractes du grand fleuve. Lorsque Wolseley se rend compte en décembre qu’il arrivera un mois en retard pour sauver Gordon, il décide qu’une moitié de l’armée poursuivra son périple par le désert. Seuls 100 des 400 voyageurs continuent l’expédition. Les 300 autres devenus inutiles reviennent au Caire et font la fête. Leur retour au Canada sera héroïque, ils rentrent pleins de fierté. Wolseley arrive trop tard et Gordon ne sera pas sauvé. L’armée britannique finira quand même par reprendre Khartoum.   Conclusion « Les années que Joseph Garnet Wolseley passa au Canada furent décisives. Les futurs dirigeants de la milice canadienne qui sub irent son influence au camp de La Prairie bénéficièrent de ses talents d’instructeur. » (DBC) Son ouverture d’esprit et sa capacité de faire confiance à ceux qu’il jugeait compétents ont permis à de nombreux canadiens de s’illustrer auprès de lui. Wolseley est décédé à Menton en France le 26 mars 1913....

    Rajuster le tir?

    Voilà plus de trente ans (depuis 1972) que notre société d’histoire consacre ses énergies à la protection du patrimoine de La Prairie. Les efforts des pionniers devaient mener à la création de l’arrondissement historique en 1975. Ce fut un mal pour un bien puisque, dans les décennies qui suivirent, la SHLM allait en quelque sorte s’enfermer dans l’arrondissement afin d’en protéger le patrimoine bâti, de poursuivre ses recherches sur l’histoire locale, de collectionner ses archives, de constituer sa bibliothèque et son centre de généalogie.

    Cela fut fait avec brio malgré les difficultés de financement et de recrutement de bénévoles !
     

    Hélas! une telle attitude a sa contrepartie : la SHLM demeure peu connue de la population de La Prairie ; trop souvent nous sommes perçus comme une société savante et les gens hésitent à franchir nos portes. On craint ce qu’on ne connaît pas. Bien sûr les activités du club de généalogie et nos publications ont réussi à gagner quelques adeptes, mais cela est peu face à une population de plus de 20 000 habitants. Des efforts de sensibilisation et d’éducation ont également été déployés auprès de la clientèle scolaire ; notre succès est temporaire, souvent la mémoire des enfants se vide avec la fin de l’année scolaire.

    Défendre avec énergie le Vieux La Prairie c’était aussi négliger tout le patrimoine bâti situé à l’extérieur de l’arrondissement historique. De belles demeures anciennes ornent pourtant le Chemin de St-Jean, Fontarabie et La Bataille. Rien n’a été fait pour les protéger ou encore pour s’assurer de restaurations conformes aux caractéristiques architecturales des bâtiments. En outre, peut-être faudrait- il que la SHLM, comme cela se fait ailleurs, étende ses préoccupations à la protection du milieu naturel.
     

    Nous sommes absents des grandes manifestations populaires comme «La Prairie en fête». Pourquoi ne pas organiser des expositions itinérantes dans les maisons d’enseignement, au centre culturel ou au centre d’achat La Citière ? Pour nous faire connaître, il nous faut aller vers les gens et multiplier les partenariats.
     

    Enfin, sans doute à cause de l’absence de complices évidents, la SHLM joue de plus en plus le rôle de bureau d’information touristique. Compte tenu de ce qui précède, n’est- il pas venu pour nous le temps de jouer pleinement ce rôle en association étroite avec les élus municipaux et les gens d’affaires ? Finie la réclusion; ouvrons nos portes plus grandes sans pour autant délaisser notre mission première. Avec une saine collaboration et un appui financier adéquat, nous pouvons devenir un leader dans l’accueil des visiteurs et le rayonnement de notre ville.
     

    Il faut prendre la place qui nous revient. Allons-nous oser ?

    Voilà plus de trente ans (depuis 1972) que notre société d’histoire consacre ses énergies à la protection du patrimoine de La Prairie. Les efforts des pionniers devaient mener à la création de l’arrondissement historique en 1975. Ce fut un mal pour un bien puisque, dans les décennies qui suivirent, la SHLM allait en quelque sorte s’enfermer dans l’arrondissement afin d’en protéger le patrimoine bâti, de poursuivre ses recherches sur l’histoire locale, de collectionner ses archives, de constituer sa bibliothèque et son centre de généalogie. Cela fut fait avec brio malgré les difficultés de financement et de recrutement de bénévoles !   Hélas! une telle attitude a sa contrepartie : la SHLM demeure peu connue de la population de La Prairie ; trop souvent nous sommes perçus comme une société savante et les gens hésitent à franchir nos portes. On craint ce qu’on ne connaît pas. Bien sûr les activités du club de généalogie et nos publications ont réussi à gagner quelques adeptes, mais cela est peu face à une population de plus de 20 000 habitants. Des efforts de sensibilisation et d’éducation ont également été déployés auprès de la clientèle scolaire ; notre succès est temporaire, souvent la mémoire des enfants se vide avec la fin de l’année scolaire. Défendre avec énergie le Vieux La Prairie c’était aussi négliger tout le patrimoine bâti situé à l’extérieur de l’arrondissement historique. De belles demeures anciennes ornent pourtant le Chemin de St-Jean, Fontarabie et La Bataille. Rien n’a été fait pour les protéger ou encore pour s’assurer de restaurations conformes aux caractéristiques architecturales des bâtiments. En outre, peut-être faudrait- il que la SHLM, comme cela se fait ailleurs, étende ses préoccupations à la protection du milieu naturel.   Nous sommes absents des grandes manifestations populaires comme «La Prairie en fête». Pourquoi ne pas organiser des expositions itinérantes dans les maisons d’enseignement, au centre culturel ou au centre d’achat La Citière ? Pour nous faire connaître, il nous faut aller vers les gens et multiplier les partenariats.   Enfin, sans doute à cause de l’absence de complices évidents, la SHLM joue de plus en plus le rôle de bureau d’information touristique. Compte tenu de ce qui précède, n’est- il pas venu pour nous le temps de jouer pleinement ce rôle en association étroite avec les élus municipaux et les gens d’affaires ? Finie la réclusion; ouvrons nos portes plus grandes sans pour autant délaisser notre mission première. Avec une saine collaboration et un appui financier adéquat, nous pouvons devenir un leader dans l’accueil des visiteurs et le rayonnement de notre ville.   Il faut prendre la place qui nous revient. Allons-nous oser ?...

    Pont chômeur

    À cause de la construction imminente d’un triplex le «Pont Chômeur» devra bientôt être déplacé de son site d’origine. Voici le texte de la lettre adressée à monsieur Guy Brossard du service d’urbanisme de la ville de LaPrairie :

    Le «Pont Chômeur» est un modeste monument de béton placé en bordure de la rue Sainte-Rose. Il fut construit en 1932 par les chômeurs lors de la grande crise économique (1929-1939) afin de permettre aux eaux de drainage des terres de s’écouler sous la rue Sainte-Rose. Ces eaux s’écoulaient parallèlement à la rue Levée. Ce pont est toujours à l’endroit exact où on l’érigea en 1932.

    Comme l’assurance-chômage et l’aide sociale n’existaient pas à l’époque, les gouvernements durent mettre sur pied des mesures d’urgence (le secours direct) afin de venir en aide aux trop nombreux chômeurs. On lança également une série de grands travaux publics afin de remettre les chômeurs à l’œuvre : le Jardin botanique de Montréal, le boulevard Taschereau, la  construction de la conduite principale d’aqueduc en tuyau de huit pouces à La Prairie et le Pont Chômeur en sont des exemples. En retour de leur participation à ces travaux les chômeurs recevaient, en plus de la fierté, des bons échangeables contre de la nourriture, des vêtements ou du bois de chauffage.

    Les chômeurs de La Prairie étaient donc très fiers de leur «pont», bien que la lettre N y soit placée à l’envers (voir la photo).

    Aujourd’hui ce pont, malgré sa mine pitoyable et sa fragilité, constitue le dernier souvenir tangible de la crise de 1929 à La Prairie. Il demeure le seul témoin d’une époque difficile et mal connue, et mérite d’être conservé.

    Nous recommandons qu’il soit déplacé avec précautions vers un espace vert, soit Place du Centenaire ou Place de la Mennais. On pourrait également choisir de le conserver et de le reloger dans un parc lors de la réouverture de la rue Saint-Louis (ancien site de Rose et Laflamme). Dans tous les cas le pont devrait être accompagné d’une plaque commémorative expliquant son origine.

    À cause de la construction imminente d’un triplex le «Pont Chômeur» devra bientôt être déplacé de son site d’origine. Voici le texte de la lettre adressée à monsieur Guy Brossard du service d’urbanisme de la ville de LaPrairie : Le «Pont Chômeur» est un modeste monument de béton placé en bordure de la rue Sainte-Rose. Il fut construit en 1932 par les chômeurs lors de la grande crise économique (1929-1939) afin de permettre aux eaux de drainage des terres de s’écouler sous la rue Sainte-Rose. Ces eaux s’écoulaient parallèlement à la rue Levée. Ce pont est toujours à l’endroit exact où on l’érigea en 1932. Comme l’assurance-chômage et l’aide sociale n’existaient pas à l’époque, les gouvernements durent mettre sur pied des mesures d’urgence (le secours direct) afin de venir en aide aux trop nombreux chômeurs. On lança également une série de grands travaux publics afin de remettre les chômeurs à l’œuvre : le Jardin botanique de Montréal, le boulevard Taschereau, la  construction de la conduite principale d’aqueduc en tuyau de huit pouces à La Prairie et le Pont Chômeur en sont des exemples. En retour de leur participation à ces travaux les chômeurs recevaient, en plus de la fierté, des bons échangeables contre de la nourriture, des vêtements ou du bois de chauffage. Les chômeurs de La Prairie étaient donc très fiers de leur «pont», bien que la lettre N y soit placée à l’envers (voir la photo). Aujourd’hui ce pont, malgré sa mine pitoyable et sa fragilité, constitue le dernier souvenir tangible de la crise de 1929 à La Prairie. Il demeure le seul témoin d’une époque difficile et mal connue, et mérite d’être conservé. Nous recommandons qu’il soit déplacé avec précautions vers un espace vert, soit Place du Centenaire ou Place de la Mennais. On pourrait également choisir de le conserver et de le reloger dans un parc lors de la réouverture de la rue Saint-Louis (ancien site de Rose et Laflamme). Dans tous les cas le pont devrait être accompagné d’une plaque commémorative expliquant son origine....

    Fouilles archéologiques

    Quelqu’un a dit un jour que « l’histoire c’est la répétition des faits ». On ne saurait donner tort à cette affirmation lorsqu’on observe ce qui se passe dans le dossier des fouilles archéologiques dans le Vieux La Prairie; sauvetage, incertitudes et absence de plan de fouilles à long terme.

    Pendant un mois (de la mi-août à la mi-septembre) l’archéologue François Grondin et deux techniciens ont procédé à des fouilles sur l’ancien site Oligny rue du Boulevard. Il s’agissait en fait de la dernière phase d’une opération de sauvetage et de supervision sur un site déjà envahi par des condominiums.

    Plan
    Partie du plan de Chaussegros-de-Léry (1815). On y reconnaît l’église et ce qu’on croit être le blockhaus.

     

    L’objectif avoué de toute l’opération était de comprendre l’organisation globale du site. Outre la découverte de plusieurs latrines datant de la fin du 18e siècle et la mise à jour d’artefacts amérindiens : pipes micmacs, perles et clôture de bois (on pense ici à la mission St-François-Xavier dont on ignore toujours l’emplacement), l’élément le plus intéressant de cette opération fut la mise à jour, en plein centre du terrain, d’une structure de pierre rectangulaire de 11,5 m par 7 m avec mur de refend et foyer central.

    Cette structure est légèrement désaxée par rapport à la rue actuelle et aurait été, lors de sa construction, alignée sur l’ancien Chemin de Saint-Jean.

    M. Grondin croit avoir découvert là la fameuse maison fortifiée. Cet édifice au toit à quatre versants a été incendié en 1901; selon le Dr T.A. Brisson, alors maire de La Prairie, une partie de la pierre des murs aurait été utilisée dans les fondations de la maison Bouthillier, angle Ste-Marie et du Boulevard.

    On a également identifié plus à l’ouest les bases d’un autre édifice qui correspondrait à celui représenté sur un croquis (1815) de Louis-René Chaussegros de Léry, grand voyer dans le district de Montréal depuis 1806. L’archéologue Grondin croit être en présence du fameux blockhaus, solide construction de pierre à deux étages avec balcon et quatre cheminées qui aurait été utilisé par les Américains lors de l’invasion de 1775. Cette structure est sur l’ancienne terre de Soumande (lot 301) ou de Gagné sur la Côte de la Borgnesse. Malheureusement les chaînes de titres sont incomplètes et demeurent muettes quant à la présence d’un édifice aussi imposant sur ce lot.

    Bref, l’incertitude demeure au sujet de l’emplacement exact de la maison fortifiée et du blockhaus.

    Ces fouilles ont également permis d’exhumer une multitude de graines d’arbres fruitiers, d’ossements d’animaux et d’insectes. L’étude ultérieure de ces éléments permettra d’en savoir davantage sur la composition de la faune, de la flore et du régime alimentaire des habitants de La Prairie aux 18e et 19e siècles. Qu’en saurons-nous un jour? C’est un dossier à suivre…

    Gaétan Bourdages

    Avec la collaboration de Marcel Lamarche

    Quelqu’un a dit un jour que « l’histoire c’est la répétition des faits ». On ne saurait donner tort à cette affirmation lorsqu’on observe ce qui se passe dans le dossier des fouilles archéologiques dans le Vieux La Prairie; sauvetage, incertitudes et absence de plan de fouilles à long terme. Pendant un mois (de la mi-août à la mi-septembre) l’archéologue François Grondin et deux techniciens ont procédé à des fouilles sur l’ancien site Oligny rue du Boulevard. Il s’agissait en fait de la dernière phase d’une opération de sauvetage et de supervision sur un site déjà envahi par des condominiums. Partie du plan de Chaussegros-de-Léry (1815). On y reconnaît l’église et ce qu’on croit être le blockhaus.   L’objectif avoué de toute l’opération était de comprendre l’organisation globale du site. Outre la découverte de plusieurs latrines datant de la fin du 18e siècle et la mise à jour d’artefacts amérindiens : pipes micmacs, perles et clôture de bois (on pense ici à la mission St-François-Xavier dont on ignore toujours l’emplacement), l’élément le plus intéressant de cette opération fut la mise à jour, en plein centre du terrain, d’une structure de pierre rectangulaire de 11,5 m par 7 m avec mur de refend et foyer central. Cette structure est légèrement désaxée par rapport à la rue actuelle et aurait été, lors de sa construction, alignée sur l’ancien Chemin de Saint-Jean. M. Grondin croit avoir découvert là la fameuse maison fortifiée. Cet édifice au toit à quatre versants a été incendié en 1901; selon le Dr T.A. Brisson, alors maire de La Prairie, une partie de la pierre des murs aurait été utilisée dans les fondations de la maison Bouthillier, angle Ste-Marie et du Boulevard. On a également identifié plus à l’ouest les bases d’un autre édifice qui correspondrait à celui représenté sur un croquis (1815) de Louis-René Chaussegros de Léry, grand voyer dans le district de Montréal depuis 1806. L’archéologue Grondin croit être en présence du fameux blockhaus, solide construction de pierre à deux étages avec balcon et quatre cheminées qui aurait été utilisé par les Américains lors de l’invasion de 1775. Cette structure est sur l’ancienne terre de Soumande (lot 301) ou de Gagné sur la Côte de la Borgnesse. Malheureusement les chaînes de titres sont incomplètes et demeurent muettes quant à la présence d’un édifice aussi imposant sur ce lot. Bref, l’incertitude demeure au sujet de l’emplacement exact de la maison fortifiée et du blockhaus. Ces fouilles ont également permis d’exhumer une multitude de graines d’arbres fruitiers, d’ossements d’animaux et d’insectes. L’étude ultérieure de ces éléments permettra d’en savoir davantage sur la composition de la faune, de la flore et du régime alimentaire des habitants de La Prairie aux 18e et 19e siècles. Qu’en saurons-nous un jour? C’est un dossier à suivre… Gaétan Bourdages Avec la collaboration de Marcel Lamarche ...

    Fouilles archéologiques : été 2002

    Une fois encore cet été une équipe d'archéologues était présente dans le Vieux-La Prairie. C'est sous la direction de madame Hélène Côté, chargée de cours en archéologie à l'université Laval, que 9 finissants du premier cycle et 2 étudiants du second cycle se sont livrés, du 22 juillet au 23 août, à des fouilles sur le site de ce qui était connu autrefois sous le nom d'Hospice des Sœurs de la Providence, angle des rues St-Jean et St-Ignace. Ces fouilles faisaient suite à des sondages effectués à l'été 2001.

    Deux secteurs ont fait l'objet de fouilles : un premier situé en bordure du chemin de St-Jean et de l'ancienne ruelle St-Michel a permis la découverte d'un âtre et d'un four à pain qui sont cependant difficiles à situer dans le temps. On y a également mis à jour un mur de pierre dont une partie appartenait probablement à la maison de la veuve Le Borgne. Cette maison construite à la fin du 18e s., et qui servit au milieu du 19e siècle de première résidence aux Sœurs de la Providence, aurait été assise, entièrement ou en partie, sur les fondations du manoir des Jésuites, lequel fut « une grande maison, partye de pièces de bois sur pièce et partye en coullice (…) ».

    Sur ce même emplacement on a aussi trouvé des perles de chapelets et des petites croix en grande quantité, ce qui laisse croire que les Sœurs avaient mis sur pied une petite fabrique de chapelets.

    Le second secteur de fouilles, situé plus au nord, révélait avec grande précision l'emplacement du mur nord de la palissade de bois, le tout correspondant en tous points aux plans existants. Des traces, bien visibles dans le sol, laissent croire qu'on aurait à l'époque (fin 18e s.) récupéré de lourdes pièces de bois ayant supporté le chemin de ronde, sans doute dans le but de les réutiliser pour une autre construction. La fosse recelait aussi une latrine de la période 1800-1830 très riche en objets domestiques trahissant la présence d'une famille relativement à l'aise. Les deux étudiants à la maîtrise seront chargés à l'automne de la rédaction du rapport des fouilles dont madame Côté nous livrera l'essentiel lors d'une conférence prévue pour mars 2003.

    Malgré des journées difficiles sous une chaleur torride et humide, cette campagne de fouilles fut couronnée de succès, avec promesse d'un retour certain à La Prairie l'an prochain.

    Une fois encore cet été une équipe d'archéologues était présente dans le Vieux-La Prairie. C'est sous la direction de madame Hélène Côté, chargée de cours en archéologie à l'université Laval, que 9 finissants du premier cycle et 2 étudiants du second cycle se sont livrés, du 22 juillet au 23 août, à des fouilles sur le site de ce qui était connu autrefois sous le nom d'Hospice des Sœurs de la Providence, angle des rues St-Jean et St-Ignace. Ces fouilles faisaient suite à des sondages effectués à l'été 2001. Deux secteurs ont fait l'objet de fouilles : un premier situé en bordure du chemin de St-Jean et de l'ancienne ruelle St-Michel a permis la découverte d'un âtre et d'un four à pain qui sont cependant difficiles à situer dans le temps. On y a également mis à jour un mur de pierre dont une partie appartenait probablement à la maison de la veuve Le Borgne. Cette maison construite à la fin du 18e s., et qui servit au milieu du 19e siècle de première résidence aux Sœurs de la Providence, aurait été assise, entièrement ou en partie, sur les fondations du manoir des Jésuites, lequel fut « une grande maison, partye de pièces de bois sur pièce et partye en coullice (...) ». Sur ce même emplacement on a aussi trouvé des perles de chapelets et des petites croix en grande quantité, ce qui laisse croire que les Sœurs avaient mis sur pied une petite fabrique de chapelets. Le second secteur de fouilles, situé plus au nord, révélait avec grande précision l'emplacement du mur nord de la palissade de bois, le tout correspondant en tous points aux plans existants. Des traces, bien visibles dans le sol, laissent croire qu'on aurait à l'époque (fin 18e s.) récupéré de lourdes pièces de bois ayant supporté le chemin de ronde, sans doute dans le but de les réutiliser pour une autre construction. La fosse recelait aussi une latrine de la période 1800-1830 très riche en objets domestiques trahissant la présence d'une famille relativement à l'aise. Les deux étudiants à la maîtrise seront chargés à l'automne de la rédaction du rapport des fouilles dont madame Côté nous livrera l'essentiel lors d'une conférence prévue pour mars 2003. Malgré des journées difficiles sous une chaleur torride et humide, cette campagne de fouilles fut couronnée de succès, avec promesse d'un retour certain à La Prairie l'an prochain....

    15 février 1839: le film (suite)

    Dans une suite de procès expéditifs devant la cour martiale, cent prisonniers seront condamnés à mort. Douze monteront sur l’échafaud dont cinq le 15 février 1839. Cinquante-huit autres verront leur sentence commuée en exil en Australie alors que la plupart des autres finiront par être relâchés.
     

    Fort bien documenté et fidèle au contexte historique, le film de Pierre Falardeau raconte la nuit des cinq pendus du 15 février 1839. Centré sur le personnage de François-Marie Thomas Chevalier de Lorimier [dont le portrait apparaît au début de ce texte], notaire âgé de 35 ans, marié et père de trois enfants, le scénario accorde une place importante à l’énigmatique Charles Hindenlang, cet officier d’origine suisse, mais né à Paris, qui déteste tout ce qui est anglais.

    Toute l’action du film se déroule à l’Intérieur des murs de la prison et les images magnifiques illustrent parfaitement les conditions de détention de l’époque : cellules froides, pas de lit pour dormir, promiscuité et solidarité, aide appréciée des religieuses, techniques de communication avec les prisonniers des autres étages, trucs pour passer le temps et oublier un peu sa condition, etc.

    Sur un fond de drame permanent, Falardeau a su mettre en équilibre les causes politiques des condamnations à mort [la haine de l’Anglais et le désir de liberté] et les profonds déchirements humains qui en résultent. Cela donne lieu à des scènes inoubliables entre de Lorimier (Luc Picard) et son épouse (Sylvie Drapeau). Chacun à leur façon, Hindenlang et de Lorimier y crient leurs regrets de devoir quitter ceux qu’ils aiment tout en portant toujours aussi haut leurs convictions politiques.
     

    Mes seules réserves face à ce film se situent au niveau des dialogues : j’avais souvent l’impression que c’est Falardeau lui-même qui exprimait son propre discours politique à travers les prisonniers. De plus, je ne suis pas certain que de Lorimier ait pardonné aussi facilement à son délateur.

    Enfin, il me semble que ces pendaisons étaient publiques afin de donner une leçon à la population : dans le film, les pendaisons ont lieu à l’intérieur des murs de la prison sous les regards du fabricant de cercueil et de sa petite fille censée retenir une leçon d’histoire politique [cette scène n’ajoute rien au film].

    Dans l’ensemble, Falardeau nous propose un moment de cinéma exceptionnel.
     

    À voir absolument !

    Dans une suite de procès expéditifs devant la cour martiale, cent prisonniers seront condamnés à mort. Douze monteront sur l’échafaud dont cinq le 15 février 1839. Cinquante-huit autres verront leur sentence commuée en exil en Australie alors que la plupart des autres finiront par être relâchés.   Fort bien documenté et fidèle au contexte historique, le film de Pierre Falardeau raconte la nuit des cinq pendus du 15 février 1839. Centré sur le personnage de François-Marie Thomas Chevalier de Lorimier [dont le portrait apparaît au début de ce texte], notaire âgé de 35 ans, marié et père de trois enfants, le scénario accorde une place importante à l’énigmatique Charles Hindenlang, cet officier d’origine suisse, mais né à Paris, qui déteste tout ce qui est anglais. Toute l’action du film se déroule à l’Intérieur des murs de la prison et les images magnifiques illustrent parfaitement les conditions de détention de l’époque : cellules froides, pas de lit pour dormir, promiscuité et solidarité, aide appréciée des religieuses, techniques de communication avec les prisonniers des autres étages, trucs pour passer le temps et oublier un peu sa condition, etc. Sur un fond de drame permanent, Falardeau a su mettre en équilibre les causes politiques des condamnations à mort [la haine de l’Anglais et le désir de liberté] et les profonds déchirements humains qui en résultent. Cela donne lieu à des scènes inoubliables entre de Lorimier (Luc Picard) et son épouse (Sylvie Drapeau). Chacun à leur façon, Hindenlang et de Lorimier y crient leurs regrets de devoir quitter ceux qu’ils aiment tout en portant toujours aussi haut leurs convictions politiques.   Mes seules réserves face à ce film se situent au niveau des dialogues : j’avais souvent l’impression que c’est Falardeau lui-même qui exprimait son propre discours politique à travers les prisonniers. De plus, je ne suis pas certain que de Lorimier ait pardonné aussi facilement à son délateur. Enfin, il me semble que ces pendaisons étaient publiques afin de donner une leçon à la population : dans le film, les pendaisons ont lieu à l’intérieur des murs de la prison sous les regards du fabricant de cercueil et de sa petite fille censée retenir une leçon d’histoire politique [cette scène n’ajoute rien au film]. Dans l’ensemble, Falardeau nous propose un moment de cinéma exceptionnel.   À voir absolument !...