Sélection d'une édition

    Bijouterie Guy Serres

    Dans le numéro du Au jour le jour de mai 2014, nous avons raconté l’histoire de ce commerce de La Prairie de grande réputation.
    Après 65 années d’activité, la Bijouterie Guy Serres fermera définitivement ses portes à la fin de décembre 2023.

    Dans le numéro du Au jour le jour de mai 2014, nous avons raconté l’histoire de ce commerce de La Prairie de grande réputation. Après 65 années d’activité, la Bijouterie Guy Serres fermera définitivement ses portes à la fin de décembre 2023....

    Notice aux censitaires

    Le non-paiement des cens et rentes en 1830 est-il attribuable au climat politique de l’époque ou encore aux difficultés financières?
    Selon l’historien Fernand Ouellet, « Dans Laprairie en 1837 […] seulement 15% des propriétaires sont libres de toutes dettes à l’endroit du seigneur qui est le gouvernement. »
    Le système seigneurial a été aboli en 1854.

    Source BAnQ

    Le non-paiement des cens et rentes en 1830 est-il attribuable au climat politique de l’époque ou encore aux difficultés financières? Selon l’historien Fernand Ouellet, « Dans Laprairie en 1837 […] seulement 15% des propriétaires sont libres de toutes dettes à l’endroit du seigneur qui est le gouvernement. » Le système seigneurial a été aboli en 1854. Source BAnQ...

    Repères sur le plan

    Quelques repères sur le plan ci-joint.

    1. Inauguration de l’église de pierre (1705)
    2. Ajout d’un choeur en hémicycle et de deux chapelles latérales (1725)
    3. Élargissement de l’église par l’ouverture de deux bas-côtés en
    arcades (1774)
    4. Érection d’une nouvelle tour du clocher dont le périmètre est visible
    face à la Maison à tout l’monde (1784)
    5. Ajout d’une sacristie (1813)

     

    Quelques repères sur le plan ci-joint. 1. Inauguration de l’église de pierre (1705) 2. Ajout d’un choeur en hémicycle et de deux chapelles latérales (1725) 3. Élargissement de l’église par l’ouverture de deux bas-côtés en arcades (1774) 4. Érection d’une nouvelle tour du clocher dont le périmètre est visible face à la Maison à tout l’monde (1784) 5. Ajout d’une sacristie (1813)  ...

    Fouilles sous le parvis de l’église de La Nativité

    Dallage de l’ancienne place publique (Photo Arkéos)

    Depuis 1975, le périmètre du Vieux-La Prairie a été le site de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques. Au fil des ans, ces travaux en archéologie ont permis la mise au jour de milliers d’artefacts de toutes dimensions : bases des pieux de l’ancienne palissade, structures de pierre, sépultures européennes et amérindiennes, objets d’origine amérindienne, etc.

    D’ailleurs, selon la firme Arkéos : « Le site de La Prairie est unique et inédit au Québec par l’état de préservation et de conservation exceptionnel ainsi que par la présence de tous les éléments architecturaux intouchés du cœur villageois et paroissial. »

    Le nombre et la richesse des artefacts recueillis dans le sous-sol de La Prairie allaient mener à la création du Musée d’archéologie de Roussillon qui a ouvert ses portes au public en septembre 2013.

    Les collections archéologiques du Musée comptent actuellement plus de 200 000 artéfacts et écofacts. Ces collections, qui ne cessent de s’enrichir, restaurées, elles sont soumises à l’interprétation des experts.

    L’église de la Nativité, érigée en 1841, est un joyau du patrimoine bâti sis à l’intérieur du site patrimonial créé en 1975. L’église actuelle a été précédée en 1687 par une modeste église de bois, suivie en 1705 d’un temple en pierre dont la façade était orientée vers le fleuve. Les fondations de cette seconde église sont aujourd’hui en partie recouvertes par le parvis et la façade actuels.

    Compte tenu de l’importance patrimoniale du bâtiment, le gouvernement du Québec a, depuis quelques années, subventionné d’importants travaux : fenestration, toiture et maçonnerie. C’est donc en toute logique qu’en septembre dernier, M. Christian Dubé, député de La Prairie, annonçait une aide financière de 315 000 $ pour la restauration complète du parvis de l’église de La Nativité.

    Fouilles archéologiques

    En octobre, concurremment aux travaux d’excavation, deux archéologues de la firme Arkéos ont assuré une surveillance qui a permis la mise au jour de nombreux vestiges dont les murs ouest et est de l’annexe de la seconde église, une section du dallage de l’ancienne place publique, une section du bas-côté sud de l’agrandissement de la deuxième église, divers artefacts des 18e et 19e siècles, des ossements humains épars, etc. Bref, le site est extrêmement riche et bien conservé.

    Mur du bas-côté, vu de l’est

    Or, « C’est la première et probablement la seule fois que le secteur du parvis sera disponible pour une expertise archéologique. Des recherches approfondies et extensives permettraient de combler les connaissances, jusqu’à présent incomplètes du secteur, particulièrement en ce qui a trait au XVIIIe siècle, la construction et l’utilisation de la seconde église ainsi que du début l’occupation de la troisième. De plus, le potentiel d’occupation plus ancienne autochtone demeure présent […] ». Il faut absolument que les fouilles soient approfondies.

    Voilà pourquoi, selon l’archéologue Marie-Claude Brien, « il est proposé de réaliser un inventaire archéologique d’une durée de dix jours afin de recueillir des données inédites sur la seconde église de La Prairie, l’ancienne place publique, mais également la continuité de la palissade et le premier cimetière. »

    Une question d’argent

    Or, la SHLM, en collaboration avec l’Assemblée de fabrique, a évalué qu’il en coûterait 192 000 $ pour réaliser cet inventaire archéologique. Une réunion de nombreux intervenants (la SHLM, l’Assemblée de fabrique, le MCC, Desjardins Caisse La Prairie, Arkéos, la Ville de La Prairie, la représentante du député Christian Dubé et le député fédéral Alain Therrien) a permis de constater que les sommes nécessaires à de tels travaux n’étaient pas actuellement disponibles.

    On comprendra qu’il faille certains délais pour recueillir une telle somme. De plus, pour poursuivre les fouilles en novembre, la saison froide étant avancée, il aurait fallu couvrir le périmètre et installer des abris ainsi qu’un système de chauffage afin de retarder le gel du sol et de permettre aux archéologues de travailler dans des conditions acceptables. En ce sens, le report des travaux au printemps prochain permet donc d’économiser près de 25 000 $ de frais.

    La mise en pause du chantier pour l’hiver fait également épargner des frais d’assurances.

    Mur du bas-côté, vu de l’ouest

    Ainsi, ce délai obligé de quelques mois va permettre à l’Assemblée de fabrique ainsi qu’aux nombreux collaborateurs de poursuivre leur quête de financement. La Ville de La Prairie a déjà assuré la fabrique d’une aide de 10 000 $ et la Société d’histoire contribue pour 5 000$. Alors que l’assemblée de fabrique est en attente d’une somme de plusieurs milliers de dollars de la part du MCC, somme à laquelle elle devra contribuer à parts égales, le bureau de M. Christian Dubé assure une contribution de 10 000 $ répartie sur deux années.

    Le terrain est prêt pour les travaux subséquents. Toute personne ou organisme intéressé peut collaborer financièrement au projet.

    Dallage de l’ancienne place publique (Photo Arkéos) Depuis 1975, le périmètre du Vieux-La Prairie a été le site de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques. Au fil des ans, ces travaux en archéologie ont permis la mise au jour de milliers d’artefacts de toutes dimensions : bases des pieux de l’ancienne palissade, structures de pierre, sépultures européennes et amérindiennes, objets d’origine amérindienne, etc. D’ailleurs, selon la firme Arkéos : « Le site de La Prairie est unique et inédit au Québec par l'état de préservation et de conservation exceptionnel ainsi que par la présence de tous les éléments architecturaux intouchés du cœur villageois et paroissial. » Le nombre et la richesse des artefacts recueillis dans le sous-sol de La Prairie allaient mener à la création du Musée d’archéologie de Roussillon qui a ouvert ses portes au public en septembre 2013. Les collections archéologiques du Musée comptent actuellement plus de 200 000 artéfacts et écofacts. Ces collections, qui ne cessent de s’enrichir, restaurées, elles sont soumises à l’interprétation des experts. L’église de la Nativité, érigée en 1841, est un joyau du patrimoine bâti sis à l’intérieur du site patrimonial créé en 1975. L’église actuelle a été précédée en 1687 par une modeste église de bois, suivie en 1705 d’un temple en pierre dont la façade était orientée vers le fleuve. Les fondations de cette seconde église sont aujourd’hui en partie recouvertes par le parvis et la façade actuels. Compte tenu de l’importance patrimoniale du bâtiment, le gouvernement du Québec a, depuis quelques années, subventionné d’importants travaux : fenestration, toiture et maçonnerie. C’est donc en toute logique qu’en septembre dernier, M. Christian Dubé, député de La Prairie, annonçait une aide financière de 315 000 $ pour la restauration complète du parvis de l’église de La Nativité. Fouilles archéologiques En octobre, concurremment aux travaux d’excavation, deux archéologues de la firme Arkéos ont assuré une surveillance qui a permis la mise au jour de nombreux vestiges dont les murs ouest et est de l’annexe de la seconde église, une section du dallage de l’ancienne place publique, une section du bas-côté sud de l’agrandissement de la deuxième église, divers artefacts des 18e et 19e siècles, des ossements humains épars, etc. Bref, le site est extrêmement riche et bien conservé. Mur du bas-côté, vu de l'est Or, « C'est la première et probablement la seule fois que le secteur du parvis sera disponible pour une expertise archéologique. Des recherches approfondies et extensives permettraient de combler les connaissances, jusqu’à présent incomplètes du secteur, particulièrement en ce qui a trait au XVIIIe siècle, la construction et l’utilisation de la seconde église ainsi que du début l’occupation de la troisième. De plus, le potentiel d’occupation plus ancienne autochtone demeure présent […] ». Il faut absolument que les fouilles soient approfondies. Voilà pourquoi, selon l’archéologue Marie-Claude Brien, « il est proposé de réaliser un inventaire archéologique d’une durée de dix jours afin de recueillir des données inédites sur la seconde église de La Prairie, l’ancienne place publique, mais également la continuité de la palissade et le premier cimetière. » Une question d’argent Or, la SHLM, en collaboration avec l’Assemblée de fabrique, a évalué qu’il en coûterait 192 000 $ pour réaliser cet inventaire archéologique. Une réunion de nombreux intervenants (la SHLM, l’Assemblée de fabrique, le MCC, Desjardins Caisse La Prairie, Arkéos, la Ville de La Prairie, la représentante du député Christian Dubé et le député fédéral Alain Therrien) a permis de constater que les sommes nécessaires à de tels travaux n’étaient pas actuellement disponibles. On comprendra qu’il faille certains délais pour recueillir une telle somme. De plus, pour poursuivre les fouilles en novembre, la saison froide étant avancée, il aurait fallu couvrir le périmètre et installer des abris ainsi qu’un système de chauffage afin de retarder le gel du sol et de permettre aux archéologues de travailler dans des conditions acceptables. En ce sens, le report des travaux au printemps prochain permet donc d’économiser près de 25 000 $ de frais. La mise en pause du chantier pour l’hiver fait également épargner des frais d’assurances. Mur du bas-côté, vu de l'ouest Ainsi, ce délai obligé de quelques mois va permettre à l’Assemblée de fabrique ainsi qu’aux nombreux collaborateurs de poursuivre leur quête de financement. La Ville de La Prairie a déjà assuré la fabrique d’une aide de 10 000 $ et la Société d’histoire contribue pour 5 000$. Alors que l’assemblée de fabrique est en attente d’une somme de plusieurs milliers de dollars de la part du MCC, somme à laquelle elle devra contribuer à parts égales, le bureau de M. Christian Dubé assure une contribution de 10 000 $ répartie sur deux années. Le terrain est prêt pour les travaux subséquents. Toute personne ou organisme intéressé peut collaborer financièrement au projet....

    Conférence 1691 – Bataille de La Prairie

    Que s’est-il réellement produit à La Prairie en cette journée du 11 août 1691 ? Comment se
    sont déroulés les deux affrontements ?

    Le conférencier et historien Gaétan Bourdages apportera certaines précisions sur ce fait militaire particulier.

    De plus, il traitera des résultats des recherches archéologiques réalisées sur le site présumé de la seconde bataille.

    Que s'est-il réellement produit à La Prairie en cette journée du 11 août 1691 ? Comment se sont déroulés les deux affrontements ? Le conférencier et historien Gaétan Bourdages apportera certaines précisions sur ce fait militaire particulier. De plus, il traitera des résultats des recherches archéologiques réalisées sur le site présumé de la seconde bataille....

    La maison Brossard est sauvée

    Le 1er décembre 2014, le « Comité pour la sauvegarde de la maison Brossard[1] » présentait un volumineux rapport réclamant le classement de ce bâtiment exceptionnel, classement auquel s’opposera fermement le propriétaire.

    De nombreux arguments plaidaient alors en faveur de la protection de la maison. Construite à la fin du 18e siècle, elle demeure, à l’intérieur du territoire de Brossard, le seul témoin intact d’un modèle architectural très en vogue à l’époque. La maison Brossard revêt également une grande valeur historique puisque la famille Brossard a occupé le site à partir de 1743 et les ancêtres de monsieur Georges-Henri Brossard, maire fondateur de la ville, ont habité l’édifice. De plus, la terre des Brossard, sur laquelle la maison a été construite, a été transmise de père en fils jusqu’à l’aube du vingt et unième siècle.

    Inoccupée depuis le départ de Jean-Paul Brossard en 1998 à la suite de la crise du verglas (M. Brossard est décédé quelques années plus tard), la maison, en plus de subir les affres du climat et du vandalisme, a été l’objet d’une saga judiciaire qui s’est poursuivie de 2005 à 2011.

    C’est que Robert Brossard, un citoyen américain, cousin et héritier du dernier propriétaire, réclamait à la succession de Jean-Paul Brossard le paiement des coûts de rénovation de la propriété. Finalement, sa demande fut rejetée par la cour et, en conséquence, le nouveau propriétaire s’occupa peu ou pas de la maison qui était pourtant considérée comme un véritable trésor architectural par d’importantes firmes d’architectes.

    Face à la lente détérioration de la maison, Mme Yolande Sainte-Marie prit l’initiative, en 2014, de mettre sur pied le « Comité pour la sauvegarde de la maison Brossard ». Pendant que le Comité exerçait des pressions auprès de la municipalité et du ministère des Affaires culturelles (MCC), le propriétaire envisageait de céder une partie du terrain à un promoteur pour la construction de logements (en copropriété). M. Robert Brossard, qui pourtant était très à l’aise financièrement, souhaitait utiliser l’argent de la vente des terrains adjacents pour financer la restauration de la maison ancestrale.

    En 2016, l’administration du maire Paul Leduc donnait un avis de motion gelant l’émission d’un permis de démolition de la maison et entreprenait des démarches auprès du MCC en vue du classement de l’édifice. Ces décisions étaient, à n’en pas douter, une suite logique d’une lettre adressée au maire par le Comité de sauvegarde en janvier 2015.

    Entre 2013 et 2017, la ville de Brossard refusait dix-neuf propositions d’aménagement du site. Il faut comprendre que le promoteur immobilier devrait avoir accès aux terrains adjacents par une rue qui contournerait la maison et cela en conformité avec les règlements municipaux.

    En 2017, une modification au règlement de zonage vint par la suite contrecarrer les plans de Robert Brossard et du promoteur. Le dossier s’enlisait pendant que la maison et ses dépendances se détérioraient.

    Heureusement, en juillet 2020, pour donner suite à son intention manifestée auprès du Comité à l’été 2019, la ministre de la Culture et des Communications, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, Mme Nathalie Roy, annonce le classement, de la maison Brossard et du site patrimonial de la Maison Brossard.

    De ce qui précède s’ensuit une nouvelle saga judiciaire. En 2018, Robert Brossard conteste devant la cour le nouveau règlement de zonage arguant que ce dernier constitue une expropriation déguisée, alors que le promoteur immobilier exige des dédommagements pour les constructions qui n’auront pas lieu. Plus tard, le propriétaire réclamera devant la justice l’annulation du classement de la maison par le MCC.

    Ces actions judiciaires traînent en longueur alors que M. Robert Brossard décède de la Covid 19 à l’automne 2021. Les procédures de sa succession aux États-Unis ont pour effet de prolonger les délais des règlements des poursuites au Québec. Cependant, les négociations de la municipalité avec sa succession seront grandement facilitées.

    En juin dernier, cette longue lutte pour la sauvegarde de la maison Brossard se conclut d’heureuse façon. À la séance du 13 juin, à l’instigation de la mairesse, Mme Doreen Assaad, le conseil municipal de Brossard a approuvé à l’unanimité l’acquisition de la maison Brossard pour un montant de 2,4 M$. L’acquisition inclut l’ensemble du site, aussi classé patrimonial, soit le bâtiment du chemin des Prairies et ses dépendances, ainsi que le terrain de 16 000 mètres carrés. Une entente hors cour est également intervenue avec le promoteur immobilier dont l’entente avec Robert Brossard n’avait pas été respectée.

    Au cours de l’été, la végétation a envahi le terrain. Des travaux devront être entrepris pour s’assurer de l’intégrité et de l’étanchéité de la maison. Désormais propriété municipale, on songe déjà à son utilisation future au service de la population de Brossard.

    On comprendra qu’il s’agit là d’un immense soulagement pour les membres du Comité de sauvegarde.

     

    ______________________________

    [1] Gaétan Bourdages, Hélène Sainte-Marie, Yolande Sainte-Marie, Bertrand Thibodeau et Stéphane Tremblay

    Le 1er décembre 2014, le « Comité pour la sauvegarde de la maison Brossard[1] » présentait un volumineux rapport réclamant le classement de ce bâtiment exceptionnel, classement auquel s’opposera fermement le propriétaire. De nombreux arguments plaidaient alors en faveur de la protection de la maison. Construite à la fin du 18e siècle, elle demeure, à l’intérieur du territoire de Brossard, le seul témoin intact d’un modèle architectural très en vogue à l’époque. La maison Brossard revêt également une grande valeur historique puisque la famille Brossard a occupé le site à partir de 1743 et les ancêtres de monsieur Georges-Henri Brossard, maire fondateur de la ville, ont habité l’édifice. De plus, la terre des Brossard, sur laquelle la maison a été construite, a été transmise de père en fils jusqu’à l’aube du vingt et unième siècle. Inoccupée depuis le départ de Jean-Paul Brossard en 1998 à la suite de la crise du verglas (M. Brossard est décédé quelques années plus tard), la maison, en plus de subir les affres du climat et du vandalisme, a été l’objet d’une saga judiciaire qui s’est poursuivie de 2005 à 2011. C’est que Robert Brossard, un citoyen américain, cousin et héritier du dernier propriétaire, réclamait à la succession de Jean-Paul Brossard le paiement des coûts de rénovation de la propriété. Finalement, sa demande fut rejetée par la cour et, en conséquence, le nouveau propriétaire s’occupa peu ou pas de la maison qui était pourtant considérée comme un véritable trésor architectural par d’importantes firmes d’architectes. Face à la lente détérioration de la maison, Mme Yolande Sainte-Marie prit l’initiative, en 2014, de mettre sur pied le « Comité pour la sauvegarde de la maison Brossard ». Pendant que le Comité exerçait des pressions auprès de la municipalité et du ministère des Affaires culturelles (MCC), le propriétaire envisageait de céder une partie du terrain à un promoteur pour la construction de logements (en copropriété). M. Robert Brossard, qui pourtant était très à l’aise financièrement, souhaitait utiliser l’argent de la vente des terrains adjacents pour financer la restauration de la maison ancestrale. En 2016, l’administration du maire Paul Leduc donnait un avis de motion gelant l’émission d’un permis de démolition de la maison et entreprenait des démarches auprès du MCC en vue du classement de l’édifice. Ces décisions étaient, à n’en pas douter, une suite logique d’une lettre adressée au maire par le Comité de sauvegarde en janvier 2015. Entre 2013 et 2017, la ville de Brossard refusait dix-neuf propositions d’aménagement du site. Il faut comprendre que le promoteur immobilier devrait avoir accès aux terrains adjacents par une rue qui contournerait la maison et cela en conformité avec les règlements municipaux. En 2017, une modification au règlement de zonage vint par la suite contrecarrer les plans de Robert Brossard et du promoteur. Le dossier s’enlisait pendant que la maison et ses dépendances se détérioraient. Heureusement, en juillet 2020, pour donner suite à son intention manifestée auprès du Comité à l’été 2019, la ministre de la Culture et des Communications, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, Mme Nathalie Roy, annonce le classement, de la maison Brossard et du site patrimonial de la Maison Brossard. De ce qui précède s’ensuit une nouvelle saga judiciaire. En 2018, Robert Brossard conteste devant la cour le nouveau règlement de zonage arguant que ce dernier constitue une expropriation déguisée, alors que le promoteur immobilier exige des dédommagements pour les constructions qui n’auront pas lieu. Plus tard, le propriétaire réclamera devant la justice l’annulation du classement de la maison par le MCC. Ces actions judiciaires traînent en longueur alors que M. Robert Brossard décède de la Covid 19 à l’automne 2021. Les procédures de sa succession aux États-Unis ont pour effet de prolonger les délais des règlements des poursuites au Québec. Cependant, les négociations de la municipalité avec sa succession seront grandement facilitées. En juin dernier, cette longue lutte pour la sauvegarde de la maison Brossard se conclut d’heureuse façon. À la séance du 13 juin, à l’instigation de la mairesse, Mme Doreen Assaad, le conseil municipal de Brossard a approuvé à l’unanimité l’acquisition de la maison Brossard pour un montant de 2,4 M$. L’acquisition inclut l’ensemble du site, aussi classé patrimonial, soit le bâtiment du chemin des Prairies et ses dépendances, ainsi que le terrain de 16 000 mètres carrés. Une entente hors cour est également intervenue avec le promoteur immobilier dont l’entente avec Robert Brossard n’avait pas été respectée. Au cours de l’été, la végétation a envahi le terrain. Des travaux devront être entrepris pour s’assurer de l’intégrité et de l’étanchéité de la maison. Désormais propriété municipale, on songe déjà à son utilisation future au service de la population de Brossard. On comprendra qu’il s’agit là d’un immense soulagement pour les membres du Comité de sauvegarde.   ______________________________ [1] Gaétan Bourdages, Hélène Sainte-Marie, Yolande Sainte-Marie, Bertrand Thibodeau et Stéphane Tremblay...
    Texte alternatif

    Le 179, rue Saint-Laurent

    N.D.L.R. Voici le second d’une série d’articles sur des maisons patrimoniales de La Prairie, dont la survie est due au travail et à la ténacité de femmes admirables. Dans le cas présent, nous tenons à remercier Mme Monique Dugal, l’ancienne propriétaire, pour la documentation et l’histoire de la maison. Notre reconnaissance se porte également vers Mme Zoé Belk, l’actuelle propriétaire depuis 2020, pour avoir acheté la maison et pour son chaleureux accueil.

    La présence de la brique

    Petite habitation de 7,80 m (25,5 pieds) sur 7,22 m (23,7 pieds), sise sur la rive nord-est de la rue Saint-Laurent à proximité du chemin de Saint-Jean. Elle est à l’extérieur du périmètre du site patrimonial (arrondissement historique). À l’origine, maison à deux étages avec solage en pierres des champs, murs en pièce sur pièce, revêtement extérieur et cheminée de briques (voir la photo ci-jointe). Selon une inscription située au-dessus de la porte d’entrée, elle aurait été construite en 1853, une date tout à fait plausible selon l’architecte Michel Létourneau. Si le revêtement de brique était antérieur à l’ouverture de la première briqueterie industrielle à La Prairie en 1890, nous ignorons la provenance de ce matériau.

    Cependant, plusieurs indices plaident en faveur d’une production artisanale de briques à La Prairie dans la seconde moitié du 19e siècle. Au Fort-Lennox de l’Île-aux-Noix, on m’a déjà affirmé que la poudrière, bien antérieure à 1890, était construite de briques de La Prairie. Il en serait de même pour certaines demeures dont l’ancienne maison de Toussaint Moquin qui était au 1125, chemin de Saint-Jean, face au Marché des jardiniers. Démolie en septembre 2007, elle avait été bâtie en 1856 par Ambroise Hébert sur une terre de 50 arpents.

    Le 179, rue Saint-Laurent avant 1976.

    « La maison aurait été construite avec trois rangs de brique “américaine” transportée par chemin de fer ou avec de la brique provenant de la briqueterie Coupal-Lareine à La Tortue. Il existe une autre maison de même type et de la même époque sise au 1215 chemin de Saint-Jean (Centre chiropratique Guy Briand). »

    À cela, ajoutons que : « De par son sol argileux, La Prairie est un lieu privilégié pour la fabrication de briques. En 1872, M. Thibodeau commence à exploiter le sol pour faire les premières briques d’argile entièrement fabriquées à la main. En 1877, les frères Coupal achètent la briqueterie et la modernisent en implantant un moule. Cette entreprise artisanale ferme ses portes en 1891 ne pouvant concurrencer avec la première grande industrie de briques fondée en 1890 », lit-on dans le document Collection St-Lawrence Brick Company Limited. »[1]

    Bref, l’origine de la brique devra faire l’objet de futures recherches.

    L’état réel du bâtiment

    Au cours du 20e siècle, le lot 44, sur lequel se situe le 179, a été l’objet de nombreuses transactions immobilières dont la cession de plusieurs parties du lot original.

    En février 1976, Mme Monique Dugal achète la maison de M. Gérard Fournier pour la somme de 8 500$. Ce dernier l’avait acquise moins d’un an plus tôt, en avril 1975, pour 6 500 $.

    Au moment de la signature du contrat d’achat devant le notaire Jean-Guy Lamarre dont l’étude était située au 950 chemin du Sault St-Louis, madame Dugal déclare prendre l’immeuble dans son état actuel, affirmant l’avoir bien vu et visité et en être satisfaite. Toutefois, dans les faits, si l’acquéreuse affirme être bien informée de l’état réel du domicile, elle ignore sans doute ce qu’il lui en coûtera d’efforts et d’investissements pour rendre la maison habitable.

    En réalité, le bâtiment est dans un état de délabrement avancé. Le 1er mai 1976, la nouvelle propriétaire s’attaque à la démolition des murs de briques et des planchers. À l’intérieur, les trois planchers superposés étaient pourris et les combles étaient isolés avec de la terre. Des murs intérieurs, il ne restait que les pièces de bois équarries dont neuf étaient pourries et ont dû être remplacées. Les travaux achevés, la maison n’est plus le taudis qu’elle était, les combles sont habitables et sur les murs extérieurs, les planches en bois debout (planches posées à la verticale) ont remplacé la brique.

    Le plancher de l’appentis est formé de briques des anciens murs de la maison. Le plancher de pin du rez-de-chaussée est composé de planches récupérées d’une ancienne maison de la même époque.

    Un an plus tard, le coût des travaux de « restauration » s’élevait à 60 000 $, nettement plus que les 3 000 $ de subvention accordée par le projet PAQ (programme d’amélioration de quartier) et deux fois plus que le prix, à l’époque, d’un bungalow neuf dans le quartier de la Magdeleine.

    Encore des travaux

    Douze ans plus tard, en juin 1989, à la demande du ministère de la Culture, il faut remplacer la toiture qui était en bardeaux d’asphalte par du bardeau de cèdre et refaire la galerie qui devra avoir la longueur de la façade.

    Au printemps 2001, de nouveaux travaux s’imposent, on doit remplacer les portes avant et arrière et réparer la cheminée de briques. Tous les propriétaires de maisons anciennes savent pertinemment que ces habitations exigent une surveillance et des soins constants.

    D’ailleurs, à l’automne 2019, d’importants travaux de décontamination fongique dans le vide sanitaire s’imposent (présence de moisissures sur la fondation en moellons). On doit également procéder à l’isolation du plancher avec du polyuréthane giclé, car de la moisissure apparaît également sur le plancher du rez-de-chaussée. Ces interventions sont complétées par le nettoyage de la fondation, la réparation des fissures et l’ajout d’un traitement imperméable.

    Plus encore, la végétation autour de la propriété provoque une pression hydrostatique sur la fondation en moellons. Il faut donc excaver sur le pourtour de la maison afin d’enlever le vieux drain de fondation et le remplacer par un nouveau drain en PVC. Au surplus, afin d’éviter de futurs problèmes, on creuse deux bassins de rétention des eaux de surface avant et arrière. Tout cela a exigé des sommes très importantes.

     Une maison patrimoniale?

    « Immeuble patrimonial : tout bien immeuble qui présente un intérêt pour sa valeur archéologique, architecturale, artistique, emblématique, ethnologique, historique, paysagère, scientifique ou technologique. »

    « Les termes de maisons ancestrales désignent plus généralement celles datant de plus d’une centaine d’années, donc celles dont la construction remonte au début du 20e siècle ou avant. »

    On aura compris que les vieilles maisons ne sont pas toutes des maisons dites patrimoniales.

    Avant les travaux majeurs de 1976, par son architecture et son historique, le 179 rue Saint-Laurent pouvait certainement être désigné « maison patrimoniale ».

    Murs intérieurs en pièce sur pièce.

    Bien que son état ait exigé des interventions importantes, le bâtiment n’a pas changé d’endroit ni de vocation. Les murs intérieurs sont toujours en pièce sur pièce et il y a un reste d’une ancienne cheminée de briques à l’intérieur de la maison (côté nord).

    Bref, jusqu’où peut-on aller dans les rénovations sans altérer le caractère patrimonial du bâtiment?

    Un exemple parmi plusieurs

    Parfois, il faut savoir jusqu’où aller trop loin dans les travaux. Dans certains cas, comme celui du 179 rue Saint-Laurent, des modifications majeures risquent d’effacer le caractère patrimonial du bâtiment. Mais, il arrive hélas qu’il n’existe d’autre choix que de tout refaire ou presque.

    Autrefois, à Saint-Guillaume (anciennement Saint-Guillaume-d’Upton) on pouvait admirer une maison patrimoniale en pièce sur pièce construite en 1840 à l’époque de la naissance de la municipalité. Inoccupée depuis quelques décennies, en 2000, la maison, pourtant en très bon état, menaçait de basculer dans le ruisseau du Chêne à cause de l’érosion.

    « Sa propriétaire, sachant que cette maison ancestrale allait être démolie, fit numéroter chaque pièce avant sa démolition. Ensuite, elle l’a fait remonter par des experts sur un terrain qu’elle possédait à Terrebonne. Il a fallu sept mois à une équipe de travailleurs spécialisés pour que la maison retrouve tout l’attrait qu’elle avait au milieu du dix-neuvième siècle. Les parties manquantes ont été trouvées parmi d’autres maisons anciennes détruites. »[2]

    Reconstruite à plus de 100 kilomètres de son lieu d’origine, cette demeure conserve-t-elle encore son caractère patrimonial ? Elle conserve certes un certain cachet dans son nouveau site, mais elle est définitivement privée de ses valeurs historiques, ethnologiques et paysagères. Certes, le déménagement valait quand même mieux que sa destruction.

     

    Maison centenaire à Saint-Guillaume: rang du ruisseau des Chênes.
    La maison de Saint-Guillaume reconstruite

    Bien sûr, il existe de nombreux exemples du même genre à travers le Québec.

    Maison patrimoniale ou pas ? Peut-être que dans le cas dont il est ici question, il s’agit d’un faux débat. Madame Monique Dugal a habité la petite maison de bois durant 44 ans. Elle y a consacré beaucoup d’intérêt ainsi que des sommes considérables afin de la maintenir en état.

    Vendue en 2020, la maison est aujourd’hui occupée par une jeune famille qui en prend grand soin. Malgré ses transformations, avec ses murs en pièce sur pièce, ses planchers de larges planches, ses combles et son extérieur de planches verticales, le 179 conserve un cachet particulier. Il s’agit certes d’un bâtiment d’intérêt et surtout d’un endroit où il fait bon vivre.

    ______________________________

    [1] Le Reflet, le mardi 13 août 2019.

    [2] Le Journal de Montréal, samedi, le 8 avril 2006, page 27.

    N.D.L.R. Voici le second d’une série d’articles sur des maisons patrimoniales de La Prairie, dont la survie est due au travail et à la ténacité de femmes admirables. Dans le cas présent, nous tenons à remercier Mme Monique Dugal, l’ancienne propriétaire, pour la documentation et l’histoire de la maison. Notre reconnaissance se porte également vers Mme Zoé Belk, l’actuelle propriétaire depuis 2020, pour avoir acheté la maison et pour son chaleureux accueil. La présence de la brique Petite habitation de 7,80 m (25,5 pieds) sur 7,22 m (23,7 pieds), sise sur la rive nord-est de la rue Saint-Laurent à proximité du chemin de Saint-Jean. Elle est à l’extérieur du périmètre du site patrimonial (arrondissement historique). À l’origine, maison à deux étages avec solage en pierres des champs, murs en pièce sur pièce, revêtement extérieur et cheminée de briques (voir la photo ci-jointe). Selon une inscription située au-dessus de la porte d’entrée, elle aurait été construite en 1853, une date tout à fait plausible selon l’architecte Michel Létourneau. Si le revêtement de brique était antérieur à l’ouverture de la première briqueterie industrielle à La Prairie en 1890, nous ignorons la provenance de ce matériau. Cependant, plusieurs indices plaident en faveur d’une production artisanale de briques à La Prairie dans la seconde moitié du 19e siècle. Au Fort-Lennox de l’Île-aux-Noix, on m’a déjà affirmé que la poudrière, bien antérieure à 1890, était construite de briques de La Prairie. Il en serait de même pour certaines demeures dont l’ancienne maison de Toussaint Moquin qui était au 1125, chemin de Saint-Jean, face au Marché des jardiniers. Démolie en septembre 2007, elle avait été bâtie en 1856 par Ambroise Hébert sur une terre de 50 arpents. Le 179, rue Saint-Laurent avant 1976. « La maison aurait été construite avec trois rangs de brique “américaine” transportée par chemin de fer ou avec de la brique provenant de la briqueterie Coupal-Lareine à La Tortue. Il existe une autre maison de même type et de la même époque sise au 1215 chemin de Saint-Jean (Centre chiropratique Guy Briand). » À cela, ajoutons que : « De par son sol argileux, La Prairie est un lieu privilégié pour la fabrication de briques. En 1872, M. Thibodeau commence à exploiter le sol pour faire les premières briques d’argile entièrement fabriquées à la main. En 1877, les frères Coupal achètent la briqueterie et la modernisent en implantant un moule. Cette entreprise artisanale ferme ses portes en 1891 ne pouvant concurrencer avec la première grande industrie de briques fondée en 1890 », lit-on dans le document Collection St-Lawrence Brick Company Limited. »[1] Bref, l’origine de la brique devra faire l’objet de futures recherches. L’état réel du bâtiment Au cours du 20e siècle, le lot 44, sur lequel se situe le 179, a été l’objet de nombreuses transactions immobilières dont la cession de plusieurs parties du lot original. En février 1976, Mme Monique Dugal achète la maison de M. Gérard Fournier pour la somme de 8 500$. Ce dernier l’avait acquise moins d’un an plus tôt, en avril 1975, pour 6 500 $. Au moment de la signature du contrat d’achat devant le notaire Jean-Guy Lamarre dont l’étude était située au 950 chemin du Sault St-Louis, madame Dugal déclare prendre l’immeuble dans son état actuel, affirmant l’avoir bien vu et visité et en être satisfaite. Toutefois, dans les faits, si l’acquéreuse affirme être bien informée de l’état réel du domicile, elle ignore sans doute ce qu’il lui en coûtera d’efforts et d’investissements pour rendre la maison habitable. En réalité, le bâtiment est dans un état de délabrement avancé. Le 1er mai 1976, la nouvelle propriétaire s’attaque à la démolition des murs de briques et des planchers. À l’intérieur, les trois planchers superposés étaient pourris et les combles étaient isolés avec de la terre. Des murs intérieurs, il ne restait que les pièces de bois équarries dont neuf étaient pourries et ont dû être remplacées. Les travaux achevés, la maison n’est plus le taudis qu’elle était, les combles sont habitables et sur les murs extérieurs, les planches en bois debout (planches posées à la verticale) ont remplacé la brique. Le plancher de l’appentis est formé de briques des anciens murs de la maison. Le plancher de pin du rez-de-chaussée est composé de planches récupérées d’une ancienne maison de la même époque. Un an plus tard, le coût des travaux de « restauration » s’élevait à 60 000 $, nettement plus que les 3 000 $ de subvention accordée par le projet PAQ (programme d’amélioration de quartier) et deux fois plus que le prix, à l’époque, d’un bungalow neuf dans le quartier de la Magdeleine. Encore des travaux Douze ans plus tard, en juin 1989, à la demande du ministère de la Culture, il faut remplacer la toiture qui était en bardeaux d’asphalte par du bardeau de cèdre et refaire la galerie qui devra avoir la longueur de la façade. Au printemps 2001, de nouveaux travaux s’imposent, on doit remplacer les portes avant et arrière et réparer la cheminée de briques. Tous les propriétaires de maisons anciennes savent pertinemment que ces habitations exigent une surveillance et des soins constants. D’ailleurs, à l’automne 2019, d’importants travaux de décontamination fongique dans le vide sanitaire s’imposent (présence de moisissures sur la fondation en moellons). On doit également procéder à l’isolation du plancher avec du polyuréthane giclé, car de la moisissure apparaît également sur le plancher du rez-de-chaussée. Ces interventions sont complétées par le nettoyage de la fondation, la réparation des fissures et l’ajout d’un traitement imperméable. Plus encore, la végétation autour de la propriété provoque une pression hydrostatique sur la fondation en moellons. Il faut donc excaver sur le pourtour de la maison afin d’enlever le vieux drain de fondation et le remplacer par un nouveau drain en PVC. Au surplus, afin d’éviter de futurs problèmes, on creuse deux bassins de rétention des eaux de surface avant et arrière. Tout cela a exigé des sommes très importantes.  Une maison patrimoniale ? « Immeuble patrimonial : tout bien immeuble qui présente un intérêt pour sa valeur archéologique, architecturale, artistique, emblématique, ethnologique, historique, paysagère, scientifique ou technologique. » « Les termes de maisons ancestrales désignent plus généralement celles datant de plus d’une centaine d’années, donc celles dont la construction remonte au début du 20e siècle ou avant. » On aura compris que les vieilles maisons ne sont pas toutes des maisons dites patrimoniales. Avant les travaux majeurs de 1976, par son architecture et son historique, le 179 rue Saint-Laurent pouvait certainement être désigné « maison patrimoniale ». Murs intérieurs en pièce sur pièce. Bien que son état ait exigé des interventions importantes, le bâtiment n’a pas changé d’endroit ni de vocation. Les murs intérieurs sont toujours en pièce sur pièce et il y a un reste d’une ancienne cheminée de briques à l’intérieur de la maison (côté nord). Bref, jusqu’où peut-on aller dans les rénovations sans altérer le caractère patrimonial du bâtiment? Un exemple parmi plusieurs Parfois, il faut savoir jusqu’où aller trop loin dans les travaux. Dans certains cas, comme celui du 179 rue Saint-Laurent, des modifications majeures risquent d’effacer le caractère patrimonial du bâtiment. Mais, il arrive hélas qu’il n’existe d’autre choix que de tout refaire ou presque. Autrefois, à Saint-Guillaume (anciennement Saint-Guillaume-d’Upton) on pouvait admirer une maison patrimoniale en pièce sur pièce construite en 1840 à l’époque de la naissance de la municipalité. Inoccupée depuis quelques décennies, en 2000, la maison, pourtant en très bon état, menaçait de basculer dans le ruisseau du Chêne à cause de l’érosion. « Sa propriétaire, sachant que cette maison ancestrale allait être démolie, fit numéroter chaque pièce avant sa démolition. Ensuite, elle l’a fait remonter par des experts sur un terrain qu’elle possédait à Terrebonne. Il a fallu sept mois à une équipe de travailleurs spécialisés pour que la maison retrouve tout l’attrait qu’elle avait au milieu du dix-neuvième siècle. Les parties manquantes ont été trouvées parmi d’autres maisons anciennes détruites. »[2] Reconstruite à plus de 100 kilomètres de son lieu d’origine, cette demeure conserve-t-elle encore son caractère patrimonial ? Elle conserve certes un certain cachet dans son nouveau site, mais elle est définitivement privée de ses valeurs historiques, ethnologiques et paysagères. Certes, le déménagement valait quand même mieux que sa destruction.   Maison centenaire à Saint-Guillaume: rang du ruisseau des Chênes. La maison de Saint-Guillaume reconstruite Bien sûr, il existe de nombreux exemples du même genre à travers le Québec. Maison patrimoniale ou pas ? Peut-être que dans le cas dont il est ici question, il s’agit d’un faux débat. Madame Monique Dugal a habité la petite maison de bois durant 44 ans. Elle y a consacré beaucoup d’intérêt ainsi que des sommes considérables afin de la maintenir en état. Vendue en 2020, la maison est aujourd’hui occupée par une jeune famille qui en prend grand soin. Malgré ses transformations, avec ses murs en pièce sur pièce, ses planchers de larges planches, ses combles et son extérieur de planches verticales, le 179 conserve un cachet particulier. Il s’agit certes d’un bâtiment d’intérêt et surtout d’un endroit où il fait bon vivre. ______________________________ [1] Le Reflet, le mardi 13 août 2019. [2] Le Journal de Montréal, samedi, le 8 avril 2006, page 27....

    Élections 2023

    Élections 2023

    Conformément aux règlements de la SHLM, deux postes étaient en élection au conseil d’administration pour l’année 2023. Seules deux mises en candidature ont été reçues dans les délais prescrits. En conséquence, lors de l’assemblée générale annuelle du 21 mars dernier, messieurs Antoine Simonato et Samuel Castonguay ont été réélus au CA pour les deux prochaines années.

    Élections 2023 Conformément aux règlements de la SHLM, deux postes étaient en élection au conseil d’administration pour l’année 2023. Seules deux mises en candidature ont été reçues dans les délais prescrits. En conséquence, lors de l’assemblée générale annuelle du 21 mars dernier, messieurs Antoine Simonato et Samuel Castonguay ont été réélus au CA pour les deux prochaines années....

    Extraits des procès-verbaux du conseil municipal de La Prairie.

    Des histoires de police

    3 mai 1880 : Monsieur le Maire soumet à ce Conseil que le vapeur Laprairie tiendra à l’avenir une ligne régulière entre Montréal et La Prairie les dimanches et fêtes d’obligations. Et qu’il serait convenable de former un comité de police aux fins de nommer des constables, les faire habiller convenablement dans le but que le bon ordre soit maintenu en tout temps en cette municipalité.

    7 juillet 1890 : Le comité de police est autorisé à faire des arrangements avec un constable pour faire maintenir l’ordre au carré public où des gamins s’amusent parfois à insulter les Frères de l’Académie.

    18 mars 1924 : Il est décidé de faire l’achat de 2 pistolets et d’une garcette pour les hommes de police.

    19 juillet 1926 : Le constable devra avoir à porter continuellement son uniforme.

    Au sujet de l’ancien chemin de fer

    28 février 1887 : Sur motion de Monsieur Doré. Secondé par Monsieur Hébert. Il est résolu unanimement que le secrétaire-trésorier soit chargé de faire les recherches nécessaires pour arriver à connaître les véritables propriétaires du terrassement de l’ancien chemin de fer et de s’enquérir à quelles conditions ce terrassement pourrait être cédé à la Corporation (c’est-à-dire la municipalité) dans toute l’étendue des limites du village en vue de l’exaucer pour prévenir les inondations.

    N.D.L.R.   C’est sans doute cette intervention qui a donné naissance à la rue de la Levée (digue).

    Le prix de l’essence – 19 mars 1934

    Rien de nouveau sous le soleil : Le Conseil municipal de La Prairie vote une résolution pour demander au gouvernement fédéral de combattre le trust de la gazoline.

    La compagnie Lallemand

    21 janvier 1935 : Étude de la question de l’établissement de la manufacture de levain de Lallemand et Frère. Le CNR veut construire une voie d’évitement sur la rue de la Levée pour desservir la Cie Fred A.  Lallemand and Refining Company of Canada Limited.

    N.D.L.R. : Cette importante entreprise de sirops alimentaires fut plus tard remplacée par la Cie Rose & Laflamme. Elle occupait un immense terrain entre les rues Saint-Georges, Saint-Ignace et Saint-Jacques. Ce vaste périmètre est aujourd’hui abandonné depuis plus de 40 ans.

     

     

     

    Des histoires de police 3 mai 1880 : Monsieur le Maire soumet à ce Conseil que le vapeur Laprairie tiendra à l’avenir une ligne régulière entre Montréal et La Prairie les dimanches et fêtes d’obligations. Et qu’il serait convenable de former un comité de police aux fins de nommer des constables, les faire habiller convenablement dans le but que le bon ordre soit maintenu en tout temps en cette municipalité. 7 juillet 1890 : Le comité de police est autorisé à faire des arrangements avec un constable pour faire maintenir l’ordre au carré public où des gamins s’amusent parfois à insulter les Frères de l’Académie. 18 mars 1924 : Il est décidé de faire l’achat de 2 pistolets et d’une garcette pour les hommes de police. 19 juillet 1926 : Le constable devra avoir à porter continuellement son uniforme. Au sujet de l’ancien chemin de fer 28 février 1887 : Sur motion de Monsieur Doré. Secondé par Monsieur Hébert. Il est résolu unanimement que le secrétaire-trésorier soit chargé de faire les recherches nécessaires pour arriver à connaître les véritables propriétaires du terrassement de l’ancien chemin de fer et de s’enquérir à quelles conditions ce terrassement pourrait être cédé à la Corporation (c’est-à-dire la municipalité) dans toute l’étendue des limites du village en vue de l’exaucer pour prévenir les inondations. N.D.L.R.   C’est sans doute cette intervention qui a donné naissance à la rue de la Levée (digue). Le prix de l’essence - 19 mars 1934 Rien de nouveau sous le soleil : Le Conseil municipal de La Prairie vote une résolution pour demander au gouvernement fédéral de combattre le trust de la gazoline. La compagnie Lallemand 21 janvier 1935 : Étude de la question de l’établissement de la manufacture de levain de Lallemand et Frère. Le CNR veut construire une voie d’évitement sur la rue de la Levée pour desservir la Cie Fred A.  Lallemand and Refining Company of Canada Limited. N.D.L.R. : Cette importante entreprise de sirops alimentaires fut plus tard remplacée par la Cie Rose & Laflamme. Elle occupait un immense terrain entre les rues Saint-Georges, Saint-Ignace et Saint-Jacques. Ce vaste périmètre est aujourd’hui abandonné depuis plus de 40 ans.      ...

    Contretemps et malheurs du patrimoine bâti – Le 191, rue Saint-Henri

    Pourquoi habiter et entretenir de vieilles maisons si ce n’est qu’on est habité par la passion, qui est chez certains presque une religion, car leur entretien représente un lot de défis. Bien que solides parce qu’elles sont réalisées avec des matériaux qui vieillissent bien, comme la pierre, la brique et le bois, elles exigent des soins constants. Il faut y mettre du temps et de la patience et travailler avec des gens de confiance (maçon, plombier, électricien, etc.), car tout cela peut vite devenir un gouffre financier. Si possible, on mettra la main à la pâte pour que ce soit moins dispendieux.

    Dans l’exemple qui suit, nous tenons à mettre en lumière l’apport de mesdames Lina et Anne-Marie Chopin aux travaux majeurs effectués au 191, rue Saint-Henri, alors qu’elles y habitaient. Des interventions qui ne se firent pas sans difficulté. Heureusement qu’Anne-Marie était jeune et passionnée, car on était loin de se douter que les travaux allaient s’étaler sur deux années.

    À l’intérieur, retrait de l’ancienne cuisine qui donnait sur le salon. Remplacement du recouvrement de vinyle de cette cuisine par des planches faites sur mesure pour s’agencer au plancher déjà en place.

    Démolition de la salle de bain à l’étage, et retrait du vieux bain de fonte. C’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de plancher dans cette pièce, il n’y avait que quelques lattes de bois sur lesquelles plusieurs épaisseurs de vinyle avaient été installées au fil des ans. Retrait de la vieille tuyauterie et construction d’une grande salle de bain et d’une salle d’eau dans la pièce adjacente (le 2logement).

    Enlèvement du gypse sur le mur de l’entrée arrière donnant sur le salon, c’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait plus de mortier entre les pierres. Ce mur ainsi que le linteau de la fenêtre arrière donnant sur le grand balcon ont été refaits. Le pire était à venir.

    Toute l’électricité était à refaire. Il a fallu retirer d’anciens fils électriques noirs qui couraient entre l’ancienne cuisine, la salle de bain et jusqu’au grenier. Plusieurs sections de ces fils n’avaient plus de gainage et, dans d’autres sections, ils étaient transpercés par des clous de 6 à 8 pouces. L’électricien a dû également refaire toute l’électricité dans chacune des pièces de la maison et recalibrer les panneaux. Une mise à la terre a été installée pour le hangar… il n’y en avait pas !

    Il a fallu se départir du système de chauffage biénergie (fournaise et réservoir d’huile), devenu désuet, avec pour conséquence le retrait de tous les conduits d’air dans la maison. Le tout fut remplacé par un chauffage par convecteurs dans chaque pièce.

    Les propriétaires n’étaient pas au bout de leurs peines. Le bris de l’entrée d’eau inonde la cave en terre battue rouge. Le sol devient très instable en plus de se transformer en un terrain de boue. Intervention d’urgence faite par l’excavateur Serge Germain.

    Pendant la réfection du boulevard, de nombreux camions à fort tonnage circulent sur la rue Saint-Henri, ce qui provoque des poussées latérales sur la maison et son entrée d’eau. De plus, la pression du nouveau système d’eau de la Ville est devenue trop forte. Ces deux facteurs combinés causent à nouveau la rupture de la conduite d’eau, mais du côté de la maison cette fois. Il faut agir d’extrême urgence pour sauver la maison. Sans aide financière, la propriétaire se voit obligée de mettre en vente le terrain adjacent à l’arrière de la maison afin de disposer des fonds nécessaires pour effectuer les travaux.

    Un spécialiste en fondations procède au retrait de 500 tonnes de terre dans le but de permettre une pente adéquate pour une nouvelle colonne d’égout.

    Comme si cela ne suffisait pas, les fondations montrant des signes inquiétants, on doit procéder au remplacement de l’ancien mortier des murs de la cave. Robert Hill a ensuite solidifié les murs de la fondation les plus problématiques, ainsi que le cointage de toutes les poutres de la cave.

    Une ceinture de béton a été ajoutée tout autour du mur de soutènement, puis un plancher de béton a été coulé.

    On a remplacé l’ancien mortier des murs de la cave.

    Ensuite, Lina, la mère d’Anne-Marie a nettoyé toutes les pierres de la fondation et Maxime Letendre a refait tout le mortier. « J’ai aussi nettoyé à fond les poutres (des troncs d’arbres d’origine)[1] avec du sel de bore pour éliminer toute trace de moisissure possible, et j’ai appliqué une huile haut de gamme pour nourrir le bois et arrêter leur dégradation en raison de l’excès d’humidité pendant toutes ces années. Finalement, j’ai poli et gratté toutes les pierres pour qu’elles soient belles et apparentes. »

     

    Le plancher est supporté par les troncs d’arbres d’origine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans le but d’améliorer la ventilation de la cave, on a enlevé la petite galerie en façade car elle cachait l’unique entrée d’air de la cave.

    On a pratiqué un accès au sous-sol et coulé un plancher de béton.

    Enfin, il a fallu ouvrir le mur de fondation à l’arrière afin d’y pratiquer un accès au sous-sol à partir de l’extérieur. Cela pour éviter que cet endroit soit une impasse sans qu’il ait d’issue comme c’était le cas depuis la construction de la maison.

    Ouf… un chantier colossal qui a heureusement pris fin sans catastrophe. Il aura fallu aux dames Chopin (Lina et Anne-Marie, mère et fille) beaucoup de foi, de chance et de cœur au ventre pour passer à travers tout ça.

    « Il a fallu vendre le terrain adjacent à l’arrière de la maison pour financer les travaux d’entretien et de rénovation »

    Sources consultées :

    Jean-Louis Bordeleau, Reconvertir nos églises, un chemin de croix, Le Devoir,28 décembre 2022.

    Louise-Maude Rioux Soucy, Pas de protection sans vision, Le Devoir, 29 décembre 2022.

    Jean-François Nadeau, Un couvent trop cher pour Saint-Gédéon, Le Devoir,5 janvier 2023.

    ______________________________

    [1] D’immenses troncs d’arbres supportent également le plancher de l’église de La Nativité construite en 1841.

    Pourquoi habiter et entretenir de vieilles maisons si ce n’est qu’on est habité par la passion, qui est chez certains presque une religion, car leur entretien représente un lot de défis. Bien que solides parce qu’elles sont réalisées avec des matériaux qui vieillissent bien, comme la pierre, la brique et le bois, elles exigent des soins constants. Il faut y mettre du temps et de la patience et travailler avec des gens de confiance (maçon, plombier, électricien, etc.), car tout cela peut vite devenir un gouffre financier. Si possible, on mettra la main à la pâte pour que ce soit moins dispendieux. Dans l’exemple qui suit, nous tenons à mettre en lumière l’apport de mesdames Lina et Anne-Marie Chopin aux travaux majeurs effectués au 191, rue Saint-Henri, alors qu’elles y habitaient. Des interventions qui ne se firent pas sans difficulté. Heureusement qu’Anne-Marie était jeune et passionnée, car on était loin de se douter que les travaux allaient s’étaler sur deux années. À l’intérieur, retrait de l’ancienne cuisine qui donnait sur le salon. Remplacement du recouvrement de vinyle de cette cuisine par des planches faites sur mesure pour s’agencer au plancher déjà en place. Démolition de la salle de bain à l’étage, et retrait du vieux bain de fonte. C’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de plancher dans cette pièce, il n’y avait que quelques lattes de bois sur lesquelles plusieurs épaisseurs de vinyle avaient été installées au fil des ans. Retrait de la vieille tuyauterie et construction d’une grande salle de bain et d’une salle d’eau dans la pièce adjacente (le 2e logement). Enlèvement du gypse sur le mur de l’entrée arrière donnant sur le salon, c’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’il n’y avait plus de mortier entre les pierres. Ce mur ainsi que le linteau de la fenêtre arrière donnant sur le grand balcon ont été refaits. Le pire était à venir. Toute l’électricité était à refaire. Il a fallu retirer d’anciens fils électriques noirs qui couraient entre l’ancienne cuisine, la salle de bain et jusqu’au grenier. Plusieurs sections de ces fils n’avaient plus de gainage et, dans d’autres sections, ils étaient transpercés par des clous de 6 à 8 pouces. L’électricien a dû également refaire toute l’électricité dans chacune des pièces de la maison et recalibrer les panneaux. Une mise à la terre a été installée pour le hangar… il n’y en avait pas ! Il a fallu se départir du système de chauffage biénergie (fournaise et réservoir d’huile), devenu désuet, avec pour conséquence le retrait de tous les conduits d’air dans la maison. Le tout fut remplacé par un chauffage par convecteurs dans chaque pièce. Les propriétaires n’étaient pas au bout de leurs peines. Le bris de l’entrée d’eau inonde la cave en terre battue rouge. Le sol devient très instable en plus de se transformer en un terrain de boue. Intervention d’urgence faite par l’excavateur Serge Germain. Pendant la réfection du boulevard, de nombreux camions à fort tonnage circulent sur la rue Saint-Henri, ce qui provoque des poussées latérales sur la maison et son entrée d’eau. De plus, la pression du nouveau système d’eau de la Ville est devenue trop forte. Ces deux facteurs combinés causent à nouveau la rupture de la conduite d’eau, mais du côté de la maison cette fois. Il faut agir d’extrême urgence pour sauver la maison. Sans aide financière, la propriétaire se voit obligée de mettre en vente le terrain adjacent à l’arrière de la maison afin de disposer des fonds nécessaires pour effectuer les travaux. Un spécialiste en fondations procède au retrait de 500 tonnes de terre dans le but de permettre une pente adéquate pour une nouvelle colonne d’égout. Comme si cela ne suffisait pas, les fondations montrant des signes inquiétants, on doit procéder au remplacement de l’ancien mortier des murs de la cave. Robert Hill a ensuite solidifié les murs de la fondation les plus problématiques, ainsi que le cointage de toutes les poutres de la cave. Une ceinture de béton a été ajoutée tout autour du mur de soutènement, puis un plancher de béton a été coulé. On a remplacé l’ancien mortier des murs de la cave. Ensuite, Lina, la mère d’Anne-Marie a nettoyé toutes les pierres de la fondation et Maxime Letendre a refait tout le mortier. « J’ai aussi nettoyé à fond les poutres (des troncs d’arbres d’origine)[1] avec du sel de bore pour éliminer toute trace de moisissure possible, et j’ai appliqué une huile haut de gamme pour nourrir le bois et arrêter leur dégradation en raison de l’excès d’humidité pendant toutes ces années. Finalement, j’ai poli et gratté toutes les pierres pour qu’elles soient belles et apparentes. »   Le plancher est supporté par les troncs d’arbres d’origine.                   Dans le but d’améliorer la ventilation de la cave, on a enlevé la petite galerie en façade car elle cachait l’unique entrée d’air de la cave. On a pratiqué un accès au sous-sol et coulé un plancher de béton. Enfin, il a fallu ouvrir le mur de fondation à l’arrière afin d’y pratiquer un accès au sous-sol à partir de l’extérieur. Cela pour éviter que cet endroit soit une impasse sans qu’il ait d’issue comme c’était le cas depuis la construction de la maison. Ouf… un chantier colossal qui a heureusement pris fin sans catastrophe. Il aura fallu aux dames Chopin (Lina et Anne-Marie, mère et fille) beaucoup de foi, de chance et de cœur au ventre pour passer à travers tout ça. « Il a fallu vendre le terrain adjacent à l’arrière de la maison pour financer les travaux d’entretien et de rénovation » Sources consultées : Jean-Louis Bordeleau, Reconvertir nos églises, un chemin de croix, Le Devoir,28 décembre 2022. Louise-Maude Rioux Soucy, Pas de protection sans vision, Le Devoir, 29 décembre 2022. Jean-François Nadeau, Un couvent trop cher pour Saint-Gédéon, Le Devoir,5 janvier 2023. ______________________________ [1] D’immenses troncs d’arbres supportent également le plancher de l’église de La Nativité construite en 1841....