Sélection d'une édition

    Suicide

    Inévitablement, la guerre fait son lot de victimes et ils ne meurent tous pas sur le champ de bataille. Durant la guerre de 1812, plusieurs déserteurs seront fusillés ou pendus dans la commune de La Prairie, près des casernes nouvellement construites. Dans une lettre datée du 8 mai 1813, le curé Boucher cite le cas d’un lieutenant qui s’est suicidé :

    « […] Un pauvre Lieutenant des Voltigeurs, à l’heure de la seconde parade s’est tiré dans l’oreille avec un petit pistolet, sur son lit, et il est mort quelques minutes après, sur le rapport des témoins, les jurés ont pu donner pour verdict insanity. […] »

    Inévitablement, la guerre fait son lot de victimes et ils ne meurent tous pas sur le champ de bataille. Durant la guerre de 1812, plusieurs déserteurs seront fusillés ou pendus dans la commune de La Prairie, près des casernes nouvellement construites. Dans une lettre datée du 8 mai 1813, le curé Boucher cite le cas d’un lieutenant qui s’est suicidé : « […] Un pauvre Lieutenant des Voltigeurs, à l’heure de la seconde parade s’est tiré dans l’oreille avec un petit pistolet, sur son lit, et il est mort quelques minutes après, sur le rapport des témoins, les jurés ont pu donner pour verdict insanity. […] » ...

    Faits divers

    UN ACCIDENT DE VOITURE

    Durant les mois d’hiver, le pont de glace était l’unique moyen de se rendre à Montréal. Des individus étaient autorisés à y tenir des cabanes dans lesquelles on vendait des boissons alcooliques. L’ivresse de certains charretiers était parfois la cause d’accidents.

    Vendredi le 25 du courant vers les 8 heures du soir, comme Mr. J. M. Raymond qui s’en retournait de Montréal à Laprairie était entré dans une cabane sur la traverse pour parler à quelqu’un à qui il avait affaire, un homme pris de boisson et partant de la cabane donna un coup de fouet à son cheval. Le cheval de Mr. Raymond qui en était tout près, partit à l’épouvante, et, après avoir fait plusieurs détours sur la glace, se précipita dans une mare qui est à quelque distance de la Pointe St. Charles.

    La Minerve, janvier 1828

    TUÉ PAR LA FOUDRE

    Mardi dernier entre trois et quatre heures de l’après-midi, le tonnerre tomba dans la cheminée d’une maison qui était occupée par un nommé Pigeon, Ferblantier, au Village de Laprairie. Un petit garçon d’environ 3 ans qui était assis au coin de la cheminée tomba mort; on ne put y découvrir aucune blessure. Il parait qu’étant à la proximité d’où le tonnerre a fait son chemin, il fut étouffé par l’air, quelques moments après le coup ses lèvres et son estomac devinrent extrêmement noirs.

    La Minerve, juin 1828

     

    MILICIENS RÉCALCITRANTS

    Il s’est tenu à Laprairie Samedi dernier une Cour Martiale présidée par le Lt. Col. Metzler et le Major Barbeau, aux fi ns de procéder à la poursuite de 27 miliciens de la Paroisse de St. Constant, qui avaient refusé d’assister aux parades, sous les ordres d’un certain Capitaine. Huit ou dix nous dit on ont été condamnés à deux piastres d’amende et un d’entre-eux à dix piastres.

    La Minerve, le 18 août 1828

    FAUSSE MONNAIE

    Alexis et Joseph Moquin ont été conduits à la prison de Montréal sous accusation d’avoir passé de la fosse argent.

    Extrait des procès-verbaux du premier conseil municipal de La Prairie, juillet 1846.

    UN ACCIDENT DE VOITURE Durant les mois d’hiver, le pont de glace était l’unique moyen de se rendre à Montréal. Des individus étaient autorisés à y tenir des cabanes dans lesquelles on vendait des boissons alcooliques. L’ivresse de certains charretiers était parfois la cause d’accidents. Vendredi le 25 du courant vers les 8 heures du soir, comme Mr. J. M. Raymond qui s’en retournait de Montréal à Laprairie était entré dans une cabane sur la traverse pour parler à quelqu’un à qui il avait affaire, un homme pris de boisson et partant de la cabane donna un coup de fouet à son cheval. Le cheval de Mr. Raymond qui en était tout près, partit à l’épouvante, et, après avoir fait plusieurs détours sur la glace, se précipita dans une mare qui est à quelque distance de la Pointe St. Charles. La Minerve, janvier 1828 TUÉ PAR LA FOUDRE Mardi dernier entre trois et quatre heures de l’après-midi, le tonnerre tomba dans la cheminée d’une maison qui était occupée par un nommé Pigeon, Ferblantier, au Village de Laprairie. Un petit garçon d’environ 3 ans qui était assis au coin de la cheminée tomba mort; on ne put y découvrir aucune blessure. Il parait qu’étant à la proximité d’où le tonnerre a fait son chemin, il fut étouffé par l’air, quelques moments après le coup ses lèvres et son estomac devinrent extrêmement noirs. La Minerve, juin 1828   MILICIENS RÉCALCITRANTS Il s’est tenu à Laprairie Samedi dernier une Cour Martiale présidée par le Lt. Col. Metzler et le Major Barbeau, aux fi ns de procéder à la poursuite de 27 miliciens de la Paroisse de St. Constant, qui avaient refusé d’assister aux parades, sous les ordres d’un certain Capitaine. Huit ou dix nous dit on ont été condamnés à deux piastres d’amende et un d’entre-eux à dix piastres. La Minerve, le 18 août 1828 FAUSSE MONNAIE Alexis et Joseph Moquin ont été conduits à la prison de Montréal sous accusation d’avoir passé de la fosse argent. Extrait des procès-verbaux du premier conseil municipal de La Prairie, juillet 1846. ...

    Agir ensemble pour demain

    Le 24 janvier dernier nous étions présents au forum des intervenants dans le cadre de la planification stratégique en développement durable. Cette journée de consultation, à laquelle participaient plus de soixante-dix personnes, était organisée conjointement par la ville de La Prairie et le Technocentre en écologie industrielle.

    Notre contribution consistait à présenter notre point de vue sur l’état actuel et sur l’avenir du patrimoine de La Prairie, compte tenu de la définition élargie du patrimoine contenue dans la nouvelle loi sur le patrimoine.

    Au nom de la SHLM, nous avons insisté sur les éléments suivants :

     

    • L’importance du patrimoine bâti à La Prairie.
    • La protection des espaces verts et des milieux humides.
    • L’urgence d’identifier et de dresser un inventaire de ce que l’on souhaite protéger.
    • La pertinence de créer un Conseil local du patrimoine qui soit différent du Comité consultatif en urbanisme.

     

    Reste à espérer que notre intervention ainsi que les souhaits des autres intervenants se traduisent en gestes concrets et durables.

    Le 24 janvier dernier nous étions présents au forum des intervenants dans le cadre de la planification stratégique en développement durable. Cette journée de consultation, à laquelle participaient plus de soixante-dix personnes, était organisée conjointement par la ville de La Prairie et le Technocentre en écologie industrielle. Notre contribution consistait à présenter notre point de vue sur l’état actuel et sur l’avenir du patrimoine de La Prairie, compte tenu de la définition élargie du patrimoine contenue dans la nouvelle loi sur le patrimoine. Au nom de la SHLM, nous avons insisté sur les éléments suivants :   L’importance du patrimoine bâti à La Prairie. La protection des espaces verts et des milieux humides. L’urgence d’identifier et de dresser un inventaire de ce que l’on souhaite protéger. La pertinence de créer un Conseil local du patrimoine qui soit différent du Comité consultatif en urbanisme.   Reste à espérer que notre intervention ainsi que les souhaits des autres intervenants se traduisent en gestes concrets et durables....

    Logements ouvriers

    Au tournant des années 1920, les briqueteries de La Prairie et les autres manufactures (chaussure, textile, machinerie agricole, etc.) emploient de nombreux ouvriers. Malgré l’apparition récente des syndicats, leurs conditions de travail demeurent difficiles. Au lendemain de la Grande Guerre et de la pandémie de grippe espagnole de 1918, les médecins devaient encore se battre avec les administrations municipales afin de convaincre celles-ci de l’importance cruciale de l’hygiène pour la santé de la population. À La Prairie le docteur Thomas-Auguste Brisson était chargé de veiller aux bonnes règles de l’hygiène publique.

    Les logements ouvriers étaient souvent dépourvus de salles de bain, beaucoup de logements mal chauffés, mal aérés n’avaient ni eau courante ni cabinet de toilette intérieure. Les conditions d’hygiène étaient insuffisantes et les épidémies nombreuses.

    À preuve : Le secrétaire-trésorier est autorisé à aviser messieurs Romulus et Joseph Deneault qu’à la demande du Bureau d’Hygiène, le Conseil se voit dans l’obligation de les aviser d’avoir à faire immédiatement les améliorations qui s’imposent dans leur immeuble, ainsi qu’à y installer des cabinets d’aisance pour chaque famille habitant le dit immeuble.Procès-verbal du conseil municipal, réunion du 19 octobre 1942.

    Les promoteurs privés de l’époque trouvèrent donc rentable de répondre à la forte demande des ménages moins fortunés en construisant des immeubles dont les loyers, quoique peu coûteux, constituaient cependant une amélioration notable par rapport aux conditions de logement antérieures. Une partie de la classe ouvrière allait enfin pouvoir goûter aux petites commodités d’un chez-soi convenable.

    C’est dans ce contexte qu’en juin 1922 le Conseil municipal de La Prairie reçoit une lettre de la Compagnie Métropolitaine de Maisons Limitée qui affirme être disposée à construire des maisons, en vertu de la Loi des Logements, du moment que la Corporation (c’est-à-dire la ville de La Prairie) se prévaudra des avantages de cette Loi pour lui assurer les fonds provenant de cet emprunt (loi 4, George V, ch. 47 et loi 9, George V, ch. 10). Les actionnaires de la Compagnie Métropolitaine étaient commerçant, architecte, entrepreneur, avocat, comptable et publiciste, habitant tous la ville de Montréal.

    Sans acquiescer immédiatement à la demande de l’entreprise concernée, le Conseil soumet sans délai au Premier Ministre de la province une requête afin d’obtenir une subvention de 150 000 $ devant servir à la construction de logements ouvriers.

    En octobre de la même année, le ministre des Affaires municipales accorde la somme de 50 000 $ à la Ville et la Compagnie Métropolitaine soumet aussitôt sa demande pour l’obtention d’un prêt de 28 000 $.

    C’est ainsi que le 20 décembre 1922, la ville de La Prairie prêtait la somme de 27 200,00 $ (hypothèque sur 20 ans à compter du 1er janvier 1923) à la Compagnie Métropolitaine d’Habitation pour la réalisation de 4 maisons jumelées à 2 étages contenant chacune 2 logements.

    Deux des maisons construites sur des terrains acquis du Dr Jean-Marie Longtin en décembre 1922, ont leur façade sur le boulevard Édouard VII (chemin de Saint-Jean) et les deux autres sont situées en arrière avec façade sur le rue Saint-Georges. Elles occupent respectivement les lots 200-3, 200-4 (numéros d’immeuble 69, 71, 73 et 75 ch. de Saint-JeanAujourd’hui les numéros d’immeuble sont 368, 370, 372 et 374. ) et 220-3, 220-4 (22,24,26 et 28 rue Saint-GeorgesNuméros d’immeuble actuels : 369, 371, 373 et 375. ). Au moment de leur construction, ces édifices étaient soumis à la loi régissant les logements ouvriers.

    La convention entre les deux parties prévoit que si l’emprunteur ne respecte pas ses obligations, la ville pourra réclamer le remboursement immédiat de l’hypothèque ou, à défaut, elle prendra possession des immeubles sans obligation de rembourser à l’emprunteur aucun des versements déjà payés.

    Fin 1923, sans doute à cause de retards importants dans la poursuite des travaux de construction, le Conseil municipal exige que les logements soient inspectés par l’ingénieur du gouvernement. Ce dernier constate que des réparations s’imposent afin de protéger les habitations contre une plus grande détérioration.

    Pourtant, il faudra plusieurs mois avant que la Ville ne se décide à faire exécuter certains travaux urgents : charroi de terre autour des solages afin de les protéger du gel, réfection des toitures en tôle importée d’Angleterre et posée à la canadienne. Le tout exige une dépense de 1 829,52 $. Une seconde inspection permettra d’établir la liste des autres travaux indispensables afin de rendre les logements habitables.

    En décembre 1925 il est clairement démontré que la Compagnie Métropolitaine d’Habitation a fait défaut de se conformer à plusieurs de ses engagements; elle aurait permis à deux entrepreneurs d’enregistrer des privilèges sur ces immeubles, omis de payer les taxes scolaires et municipales, et accusé des retards importants dans le remboursement du capital et des intérêts.

    La Compagnie d’Habitation est donc dissoute et mise en demeure d’abandonner les immeubles au profit de la ville de La Prairie. L’affaire passe aux mains des liquidateurs qui cèdent officiellement les propriétés à la ville en décembre 1926. Nous ignorons ce qu’il est advenu des dizaines de milliers de dollars du prêt hypothécaire.

    Bien que les procédures judiciaires n’aient pas encore désigné officiellement le nouveau propriétaire, dès février 1926 les élus municipaux reçoivent des demandes pour la location des logements ouvriers qui sont tous demeurés vacants depuis le début de leur construction trois ans plus tôt. Après qu’on y aura fait faire le ménage, ils seront loués à 12 $ par mois et les baux vaudront pour un an à compter du 1er mai. En juillet de la même année, le Conseil municipal décide qu’il serait opportun de ne pas refuser l’offre de louer les logements encore libres, mais que cette location sera faite de mois en mois, pour ne pas perdre l’occasion de louer pour tout le temps qui reste jusqu’au mois de mai. On louera au prix de 15 $ par mois.

    En avril 1927, on procède au charroi de briques et de matériaux afin d’élever les terrains des cours arrière dans lesquelles seront érigés des hangars, un pour chaque logement. Le dallage de briques aura une épaisseur de trois rangs. Ces espaces de rangements auraient été réclamés par les locataires, et les conseillers municipaux croient que leur construction permettra de louer les logements vacants avec plus de facilité. Cependant, la décision finale au sujet des hangars ne sera prise qu’en novembre de la même année. Leurs dimensions seront chacun de 16 pieds par 14 pieds, formant un ensemble de 32 pieds de largeur par 56 pieds de longueur. Ces hangars, transformés depuis en garages, ont été démolis en 1979.

    Il serait compréhensible que l’on s’interroge sur les capacités du Conseil municipal à bien gérer ses nouvelles propriétés : en août 1928 la Ville se voit forcée d’effectuer un emprunt afin de payer les intérêts dus au gouvernement du Québec depuis le 1er juillet précédent. En 1939, on a toléré chez un des locataires 8 mois d’arrérages dans le paiement de son loyer avant qu’on l’avise de quitter l’endroit dans les 3 jours, sinon ses meubles et ses effets mobiliers seraient saisis. Cette tolérance s’expliquait sans doute par les séquelles engendrées par la crise économique. Moins de vingt ans après leur construction, des réparations s’imposeront à la tuyauterie ainsi qu’au système de chauffage.

    La Ville étant devenue propriétaire des deux édifices par la force des événements, c’est donc le Conseil municipal qui devra réglementer le prix des logements : le 21 janvier 1929, le loyer est fixé à 14 $ par mois pour un bail de 12 mois, et en janvier 1933, en pleine crise économique, le coût du loyer mensuel est abaissé à 13 $. Quinze ans plus tard, preuve d’une certaine stabilité des prix, le coût mensuel des loyers oscillera entre 12 $ et 14 $.

    À l’époque, la voie maritime du Saint-Laurent n’était pas encore creusée, et La Prairie subissait de fréquentes inondations printanières. Voilà sans doute pourquoi la municipalité fit l’acquisition, en 1937, de 2 pompes pour retirer l’eau des caves des logements.

    On raconte même qu’une année, l’immeuble du chemin de Saint-Jean connut une crue des eaux si intense que l’eau monta jusqu’au rez-de-chaussée; un des locataires dut se résoudre à relever son lit sur quatre chaises afin de pouvoir continuer à y dormir.

    Attendu qu’il est dans l’intérêt de la Corporation de la Ville de Laprairie de vendre les immeubles acquis de la Compagnie Métropolitaine d’Habitations Limitée, il est résolu à l’été 1942 de vendre de gré à gré les logements des rues Saint-Jean et Saint-Georges. Une rumeur voudrait qu’on ait à l’époque décidé de vendre dans le but de mettre fin aux querelles des employés municipaux, à savoir qui d’entre eux méritait d’y habiter. Or cela semble peu probable puisqu’en 1941 la Ville n’avait que 6 employés permanents, chacun ayant déjà sa propre maison ou son logement. Suite à un appel d’offres, et après avoir reçu l’autorisation du ministre des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce, le 8 septembre 1942 le Conseil de ville de La Prairie cède les deux immeubles au profit de M. Roch Despatis, un médecin célibataire habitant Montréal. Ce dernier verse 8110,00 $ à la ville et s’engage à respecter les baux en vigueur jusqu’à leur échéance.

    En conséquence, il est résolu d’inscrire au Rôle d’évaluation le nom de monsieur Roch Despatis, médecin, comme propriétaire de partie du lot No.200, avec les bâtisses dessus construites, portant une évaluation de $6,000.00, ainsi que comme propriétaire de partie du lot No.220, avec les bâtisses dessus portant une évaluation de $6,000.00, et ces deux inscriptions sont faites au lieu et place, du nom de la Corporation de la Ville de La Prairie.Procès-verbal du conseil municipal, réunion du 16 novembre 1942.

    En mars et en juin 1943, le Dr Despatis vend séparément les 2 édifices, celui de la rue Saint-Jean est cédé pour 6 000 $ à Joseph Longtin et celui de la rue Saint- Georges pour 5 500 $ à Eugène Lussier; un gain appréciable réalisé en quelques mois.

    Joseph Longtin était marié à Blandine Laplante qui décède le 22 janvier 1979. Le couple avait une fille adoptive, Émilia Lévesque, originaire de Mont-Joli. Selon le testament olographe de Blandine, rédigé le 15 juillet 1959, elle fait don à Émilia, épouse de Rodolphe Guérin, de la moitié de la propriété, moitié qui ira à son fils Maurice Guérin lors du décès de sa mère. Blandine Laplante fait également don de l’autre moitié de la propriété à Maurice Guérin. La mère et le fils en deviendront officiellement les propriétaires en août 1980.

    De nos jours, dans l’édifice du chemin de Saint-Jean, les poêles à bois ont disparu depuis longtemps. Les logements du rez-de-chaussée sont encore chauffés à l’huile alors que ceux de l’étage bénéficient de plinthes électriques. Les fenêtres intérieures de bois sont munies d’un système de suspension à guillotine dont les cordes ont été coupées. Les portes des pièces sont originales, et de petites lattes de bois retenues à certains endroits par des clous forgés composent le plancher.

    Maurice Guérin, l’actuel propriétaire, raconte que jusqu’aux années 1950, les champs de l’autre côté du chemin de Saint-Jean s’étendaient au-delà de la rivière Saint-Jacques, jusqu’aux limites de Brossard. Ainsi, certains hivers, l’eau des inondations complètement gelée, les gens y patinaient et pouvaient parcourir près d’un kilomètre sur la surface glacée.

    Au tournant des années 1920, les briqueteries de La Prairie et les autres manufactures (chaussure, textile, machinerie agricole, etc.) emploient de nombreux ouvriers. Malgré l’apparition récente des syndicats, leurs conditions de travail demeurent difficiles. Au lendemain de la Grande Guerre et de la pandémie de grippe espagnole de 1918, les médecins devaient encore se battre avec les administrations municipales afin de convaincre celles-ci de l’importance cruciale de l’hygiène pour la santé de la population. À La Prairie le docteur Thomas-Auguste Brisson était chargé de veiller aux bonnes règles de l’hygiène publique. Les logements ouvriers étaient souvent dépourvus de salles de bain, beaucoup de logements mal chauffés, mal aérés n’avaient ni eau courante ni cabinet de toilette intérieure. Les conditions d’hygiène étaient insuffisantes et les épidémies nombreuses. À preuve : Le secrétaire-trésorier est autorisé à aviser messieurs Romulus et Joseph Deneault qu’à la demande du Bureau d’Hygiène, le Conseil se voit dans l’obligation de les aviser d’avoir à faire immédiatement les améliorations qui s’imposent dans leur immeuble, ainsi qu’à y installer des cabinets d’aisance pour chaque famille habitant le dit immeuble.Procès-verbal du conseil municipal, réunion du 19 octobre 1942. Les promoteurs privés de l’époque trouvèrent donc rentable de répondre à la forte demande des ménages moins fortunés en construisant des immeubles dont les loyers, quoique peu coûteux, constituaient cependant une amélioration notable par rapport aux conditions de logement antérieures. Une partie de la classe ouvrière allait enfin pouvoir goûter aux petites commodités d’un chez-soi convenable. C’est dans ce contexte qu’en juin 1922 le Conseil municipal de La Prairie reçoit une lettre de la Compagnie Métropolitaine de Maisons Limitée qui affirme être disposée à construire des maisons, en vertu de la Loi des Logements, du moment que la Corporation (c’est-à-dire la ville de La Prairie) se prévaudra des avantages de cette Loi pour lui assurer les fonds provenant de cet emprunt (loi 4, George V, ch. 47 et loi 9, George V, ch. 10). Les actionnaires de la Compagnie Métropolitaine étaient commerçant, architecte, entrepreneur, avocat, comptable et publiciste, habitant tous la ville de Montréal. Sans acquiescer immédiatement à la demande de l’entreprise concernée, le Conseil soumet sans délai au Premier Ministre de la province une requête afin d’obtenir une subvention de 150 000 $ devant servir à la construction de logements ouvriers. En octobre de la même année, le ministre des Affaires municipales accorde la somme de 50 000 $ à la Ville et la Compagnie Métropolitaine soumet aussitôt sa demande pour l’obtention d’un prêt de 28 000 $. C’est ainsi que le 20 décembre 1922, la ville de La Prairie prêtait la somme de 27 200,00 $ (hypothèque sur 20 ans à compter du 1er janvier 1923) à la Compagnie Métropolitaine d’Habitation pour la réalisation de 4 maisons jumelées à 2 étages contenant chacune 2 logements. Deux des maisons construites sur des terrains acquis du Dr Jean-Marie Longtin en décembre 1922, ont leur façade sur le boulevard Édouard VII (chemin de Saint-Jean) et les deux autres sont situées en arrière avec façade sur le rue Saint-Georges. Elles occupent respectivement les lots 200-3, 200-4 (numéros d’immeuble 69, 71, 73 et 75 ch. de Saint-JeanAujourd’hui les numéros d’immeuble sont 368, 370, 372 et 374. ) et 220-3, 220-4 (22,24,26 et 28 rue Saint-GeorgesNuméros d’immeuble actuels : 369, 371, 373 et 375. ). Au moment de leur construction, ces édifices étaient soumis à la loi régissant les logements ouvriers. La convention entre les deux parties prévoit que si l’emprunteur ne respecte pas ses obligations, la ville pourra réclamer le remboursement immédiat de l’hypothèque ou, à défaut, elle prendra possession des immeubles sans obligation de rembourser à l’emprunteur aucun des versements déjà payés. Fin 1923, sans doute à cause de retards importants dans la poursuite des travaux de construction, le Conseil municipal exige que les logements soient inspectés par l’ingénieur du gouvernement. Ce dernier constate que des réparations s’imposent afin de protéger les habitations contre une plus grande détérioration. Pourtant, il faudra plusieurs mois avant que la Ville ne se décide à faire exécuter certains travaux urgents : charroi de terre autour des solages afin de les protéger du gel, réfection des toitures en tôle importée d’Angleterre et posée à la canadienne. Le tout exige une dépense de 1 829,52 $. Une seconde inspection permettra d’établir la liste des autres travaux indispensables afin de rendre les logements habitables. En décembre 1925 il est clairement démontré que la Compagnie Métropolitaine d’Habitation a fait défaut de se conformer à plusieurs de ses engagements; elle aurait permis à deux entrepreneurs d’enregistrer des privilèges sur ces immeubles, omis de payer les taxes scolaires et municipales, et accusé des retards importants dans le remboursement du capital et des intérêts. La Compagnie d’Habitation est donc dissoute et mise en demeure d’abandonner les immeubles au profit de la ville de La Prairie. L’affaire passe aux mains des liquidateurs qui cèdent officiellement les propriétés à la ville en décembre 1926. Nous ignorons ce qu’il est advenu des dizaines de milliers de dollars du prêt hypothécaire. Bien que les procédures judiciaires n’aient pas encore désigné officiellement le nouveau propriétaire, dès février 1926 les élus municipaux reçoivent des demandes pour la location des logements ouvriers qui sont tous demeurés vacants depuis le début de leur construction trois ans plus tôt. Après qu’on y aura fait faire le ménage, ils seront loués à 12 $ par mois et les baux vaudront pour un an à compter du 1er mai. En juillet de la même année, le Conseil municipal décide qu’il serait opportun de ne pas refuser l’offre de louer les logements encore libres, mais que cette location sera faite de mois en mois, pour ne pas perdre l’occasion de louer pour tout le temps qui reste jusqu’au mois de mai. On louera au prix de 15 $ par mois. En avril 1927, on procède au charroi de briques et de matériaux afin d’élever les terrains des cours arrière dans lesquelles seront érigés des hangars, un pour chaque logement. Le dallage de briques aura une épaisseur de trois rangs. Ces espaces de rangements auraient été réclamés par les locataires, et les conseillers municipaux croient que leur construction permettra de louer les logements vacants avec plus de facilité. Cependant, la décision finale au sujet des hangars ne sera prise qu’en novembre de la même année. Leurs dimensions seront chacun de 16 pieds par 14 pieds, formant un ensemble de 32 pieds de largeur par 56 pieds de longueur. Ces hangars, transformés depuis en garages, ont été démolis en 1979. Il serait compréhensible que l’on s’interroge sur les capacités du Conseil municipal à bien gérer ses nouvelles propriétés : en août 1928 la Ville se voit forcée d’effectuer un emprunt afin de payer les intérêts dus au gouvernement du Québec depuis le 1er juillet précédent. En 1939, on a toléré chez un des locataires 8 mois d’arrérages dans le paiement de son loyer avant qu’on l’avise de quitter l’endroit dans les 3 jours, sinon ses meubles et ses effets mobiliers seraient saisis. Cette tolérance s’expliquait sans doute par les séquelles engendrées par la crise économique. Moins de vingt ans après leur construction, des réparations s’imposeront à la tuyauterie ainsi qu’au système de chauffage. La Ville étant devenue propriétaire des deux édifices par la force des événements, c’est donc le Conseil municipal qui devra réglementer le prix des logements : le 21 janvier 1929, le loyer est fixé à 14 $ par mois pour un bail de 12 mois, et en janvier 1933, en pleine crise économique, le coût du loyer mensuel est abaissé à 13 $. Quinze ans plus tard, preuve d’une certaine stabilité des prix, le coût mensuel des loyers oscillera entre 12 $ et 14 $. À l’époque, la voie maritime du Saint-Laurent n’était pas encore creusée, et La Prairie subissait de fréquentes inondations printanières. Voilà sans doute pourquoi la municipalité fit l’acquisition, en 1937, de 2 pompes pour retirer l’eau des caves des logements. On raconte même qu’une année, l’immeuble du chemin de Saint-Jean connut une crue des eaux si intense que l’eau monta jusqu’au rez-de-chaussée; un des locataires dut se résoudre à relever son lit sur quatre chaises afin de pouvoir continuer à y dormir. Attendu qu’il est dans l’intérêt de la Corporation de la Ville de Laprairie de vendre les immeubles acquis de la Compagnie Métropolitaine d’Habitations Limitée, il est résolu à l’été 1942 de vendre de gré à gré les logements des rues Saint-Jean et Saint-Georges. Une rumeur voudrait qu’on ait à l’époque décidé de vendre dans le but de mettre fin aux querelles des employés municipaux, à savoir qui d’entre eux méritait d’y habiter. Or cela semble peu probable puisqu’en 1941 la Ville n’avait que 6 employés permanents, chacun ayant déjà sa propre maison ou son logement. Suite à un appel d’offres, et après avoir reçu l’autorisation du ministre des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce, le 8 septembre 1942 le Conseil de ville de La Prairie cède les deux immeubles au profit de M. Roch Despatis, un médecin célibataire habitant Montréal. Ce dernier verse 8110,00 $ à la ville et s’engage à respecter les baux en vigueur jusqu’à leur échéance. En conséquence, il est résolu d’inscrire au Rôle d’évaluation le nom de monsieur Roch Despatis, médecin, comme propriétaire de partie du lot No.200, avec les bâtisses dessus construites, portant une évaluation de $6,000.00, ainsi que comme propriétaire de partie du lot No.220, avec les bâtisses dessus portant une évaluation de $6,000.00, et ces deux inscriptions sont faites au lieu et place, du nom de la Corporation de la Ville de La Prairie.Procès-verbal du conseil municipal, réunion du 16 novembre 1942. En mars et en juin 1943, le Dr Despatis vend séparément les 2 édifices, celui de la rue Saint-Jean est cédé pour 6 000 $ à Joseph Longtin et celui de la rue Saint- Georges pour 5 500 $ à Eugène Lussier; un gain appréciable réalisé en quelques mois. Joseph Longtin était marié à Blandine Laplante qui décède le 22 janvier 1979. Le couple avait une fille adoptive, Émilia Lévesque, originaire de Mont-Joli. Selon le testament olographe de Blandine, rédigé le 15 juillet 1959, elle fait don à Émilia, épouse de Rodolphe Guérin, de la moitié de la propriété, moitié qui ira à son fils Maurice Guérin lors du décès de sa mère. Blandine Laplante fait également don de l’autre moitié de la propriété à Maurice Guérin. La mère et le fils en deviendront officiellement les propriétaires en août 1980. De nos jours, dans l’édifice du chemin de Saint-Jean, les poêles à bois ont disparu depuis longtemps. Les logements du rez-de-chaussée sont encore chauffés à l’huile alors que ceux de l’étage bénéficient de plinthes électriques. Les fenêtres intérieures de bois sont munies d’un système de suspension à guillotine dont les cordes ont été coupées. Les portes des pièces sont originales, et de petites lattes de bois retenues à certains endroits par des clous forgés composent le plancher. Maurice Guérin, l’actuel propriétaire, raconte que jusqu’aux années 1950, les champs de l’autre côté du chemin de Saint-Jean s’étendaient au-delà de la rivière Saint-Jacques, jusqu’aux limites de Brossard. Ainsi, certains hivers, l’eau des inondations complètement gelée, les gens y patinaient et pouvaient parcourir près d’un kilomètre sur la surface glacée....

    Maudite boisson

    Voici un fait divers paru dans le journal La Patrie du 3 avril 1902. C’était à une époque où les jeunes gens en état d’ivresse ne risquaient pas l’accident d’automobile.

    « À Laprairie – Lundi, un jeune homme de St-Philippe, venu pour passer la journée au village dans le but de s’amuser un brin s’est oublié au point de s’enivrer comme un polonais. Le soir, un cultivateur venant au village, aperçut le jeune homme couché à plat ventre dans le fossé du chemin, le visage dans la boue claire, près du cimetière. Le cultivateur se rendit chez l’hôtelier Donat Lefebvre près de la stationIl s’agit de la gare de chemin de fer. demander de l’aide; on hissa le jeune homme sur une grande charrette et on le transporta à la station de police du village où le Dr Brosseau fut appelé. Ce n’est que le lendemain matin que le jeune homme a pu retourner chez lui. »

    Voici un fait divers paru dans le journal La Patrie du 3 avril 1902. C’était à une époque où les jeunes gens en état d’ivresse ne risquaient pas l’accident d’automobile. « À Laprairie - Lundi, un jeune homme de St-Philippe, venu pour passer la journée au village dans le but de s’amuser un brin s’est oublié au point de s’enivrer comme un polonais. Le soir, un cultivateur venant au village, aperçut le jeune homme couché à plat ventre dans le fossé du chemin, le visage dans la boue claire, près du cimetière. Le cultivateur se rendit chez l’hôtelier Donat Lefebvre près de la stationIl s’agit de la gare de chemin de fer. demander de l’aide; on hissa le jeune homme sur une grande charrette et on le transporta à la station de police du village où le Dr Brosseau fut appelé. Ce n’est que le lendemain matin que le jeune homme a pu retourner chez lui. »...

    Quelques résolutions pour 2013

    Avec la nouvelle année qui s’amorce nous vous proposons de poursuivre la tradition en adoptant quelques résolutions à observer durant 2013. Et toujours selon la tradition, nous savons très bien que plusieurs de ces bonnes intentions ne tiendront pas la route très longtemps. Voici malgré tout quelques suggestions :

    • Renouveler ma carte de membre sans délai
    • Assister aux conférences mensuelles
    • Visiter le nouvel aménagement des locaux de la SHLM
    • Lire régulièrement le bulletin Au jour le jour
    • Assister à l’assemblée générale annuelle
    • Faire un saut à notre exposition estivale
    • Faire don de livres usagés
    • Acheter des livres usagés lors de la vente du mois de mai
    • Enrichir les archives de la SHLM par des dons de photos ou de documents

     

    Confiants que nous sommes dans la nature humaine, nous vous souhaitons une merveilleuse année 2013.

    Avec la nouvelle année qui s’amorce nous vous proposons de poursuivre la tradition en adoptant quelques résolutions à observer durant 2013. Et toujours selon la tradition, nous savons très bien que plusieurs de ces bonnes intentions ne tiendront pas la route très longtemps. Voici malgré tout quelques suggestions : Renouveler ma carte de membre sans délai Assister aux conférences mensuelles Visiter le nouvel aménagement des locaux de la SHLM Lire régulièrement le bulletin Au jour le jour Assister à l’assemblée générale annuelle Faire un saut à notre exposition estivale Faire don de livres usagés Acheter des livres usagés lors de la vente du mois de mai Enrichir les archives de la SHLM par des dons de photos ou de documents   Confiants que nous sommes dans la nature humaine, nous vous souhaitons une merveilleuse année 2013....

    Généalogie

    Avis aux généalogistes, les Annuaires Marcotte de Québec et leurs prédécesseurs (1822-1920) sont maintenant disponibles sur le site web de la BAnQ. Ces annuaires étaient pour la ville de Québec, l’équivalent des annuaires Lovell pour Montréal et la région.

    Avis aux généalogistes, les Annuaires Marcotte de Québec et leurs prédécesseurs (1822-1920) sont maintenant disponibles sur le site web de la BAnQ. Ces annuaires étaient pour la ville de Québec, l’équivalent des annuaires Lovell pour Montréal et la région....

    Le butome à ombelle

    Dans sa récente livraison du calendrier municipal 2013, la ville de la Prairie nous propose pour illustrer le mois d’avril, la photo d’une plante en fleurs située en bordure du lac de la Citière. Or, peu de gens savent qu’il s’agit du butome à ombelle ou jonc fleuri. Selon le frère Marie-Victorin, c’est le frère Euphrosin-Joseph f.i.c. qui, en 1897, fut le premier à remarquer sur les grèves de La Prairie une belle plante d’origine européenne, semi aquatique, qui commençait alors la conquête des rivages du Saint-Laurent, il s’agissait du butomus umbellatus.

    Plus tard, au cours d’une excursion à Varennes en août 1908, Marie-Victorin constate à son tour la présence du butome à ombelle sur les rives du fleuve. Peut-être l’avait-il déjà observé lors d’une promenade à La Prairie en août 1905 : nous avons aussi rendu visite aux frères Lamennais qui y ont leur maison-mère. […] J’ai glané au bord du fleuve deux belles plantes que je n’ai pu analyser.Frère Marie-Victorin, Mon miroir, Journaux intimes 1903-1920, Fides, Montréal, 2004, pages 178 et 314

    Il faudra bien un jour trouver une façon de protéger cette magnifique plante de la présence agressive de la phragmite, ce roseau envahisseur. D’ici là, afin de rendre hommage à la découverte du frère Euprhosin-Joseph, nous proposons que le butome à ombelle soit désigné l’emblème floral de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.

    Dans sa récente livraison du calendrier municipal 2013, la ville de la Prairie nous propose pour illustrer le mois d’avril, la photo d’une plante en fleurs située en bordure du lac de la Citière. Or, peu de gens savent qu’il s’agit du butome à ombelle ou jonc fleuri. Selon le frère Marie-Victorin, c’est le frère Euphrosin-Joseph f.i.c. qui, en 1897, fut le premier à remarquer sur les grèves de La Prairie une belle plante d’origine européenne, semi aquatique, qui commençait alors la conquête des rivages du Saint-Laurent, il s’agissait du butomus umbellatus. Plus tard, au cours d’une excursion à Varennes en août 1908, Marie-Victorin constate à son tour la présence du butome à ombelle sur les rives du fleuve. Peut-être l’avait-il déjà observé lors d’une promenade à La Prairie en août 1905 : nous avons aussi rendu visite aux frères Lamennais qui y ont leur maison-mère. […] J’ai glané au bord du fleuve deux belles plantes que je n’ai pu analyser.Frère Marie-Victorin, Mon miroir, Journaux intimes 1903-1920, Fides, Montréal, 2004, pages 178 et 314 Il faudra bien un jour trouver une façon de protéger cette magnifique plante de la présence agressive de la phragmite, ce roseau envahisseur. D’ici là, afin de rendre hommage à la découverte du frère Euprhosin-Joseph, nous proposons que le butome à ombelle soit désigné l’emblème floral de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine....

    Pour mieux vous servir

    Nos membres et chercheurs en généalogie pourront sous peu profiter de l’installation d’un nouvel espace de travail en informatique. Grâce à une aide financière de 4 000 $ de Desjardins Caisse La Prairie et grâce au travail acharné de M. Robert Mailhot, notre spécialiste en informatique, onze ordinateurs seront désormais mis à votre disposition.

    M. Bernard Lacombe, archiviste à la ville de La Prairie, nous a gracieusement offert, en format numérique, tous les procès-verbaux du conseil municipal de La Prairie de 1933 à 2005. Un index permet au chercheur de s’y retrouver rapidement et d’économiser ainsi de nombreuses et fastidieuses heures de recherche.

    Les efforts conjugués de Mme Brigitte Tremblay de la bibliothèque municipale et de notre bibliothécaire, Mme Geneviève Dumouchel ont permis l’ajout d’une quarantaine de nouveaux titres dans notre bibliothèque. À vous d’en profiter!

    Nos locaux seront fermés à compter du 21 décembre et ouvriront à nouveau le 8 janvier.

    La dernière rencontre du club de généalogie aura lieu le 19 décembre. Les activités du club reprendront le 14 janvier.

    Au nom des membres du conseil d’administration, je profite de l’occasion pour vous souhaiter de très Joyeuses Fêtes.

    Gaétan Bourdages, président

    Nos membres et chercheurs en généalogie pourront sous peu profiter de l’installation d’un nouvel espace de travail en informatique. Grâce à une aide financière de 4 000 $ de Desjardins Caisse La Prairie et grâce au travail acharné de M. Robert Mailhot, notre spécialiste en informatique, onze ordinateurs seront désormais mis à votre disposition. M. Bernard Lacombe, archiviste à la ville de La Prairie, nous a gracieusement offert, en format numérique, tous les procès-verbaux du conseil municipal de La Prairie de 1933 à 2005. Un index permet au chercheur de s’y retrouver rapidement et d’économiser ainsi de nombreuses et fastidieuses heures de recherche. Les efforts conjugués de Mme Brigitte Tremblay de la bibliothèque municipale et de notre bibliothécaire, Mme Geneviève Dumouchel ont permis l’ajout d’une quarantaine de nouveaux titres dans notre bibliothèque. À vous d’en profiter! Nos locaux seront fermés à compter du 21 décembre et ouvriront à nouveau le 8 janvier. La dernière rencontre du club de généalogie aura lieu le 19 décembre. Les activités du club reprendront le 14 janvier. Au nom des membres du conseil d’administration, je profite de l’occasion pour vous souhaiter de très Joyeuses Fêtes. Gaétan Bourdages, président...

    Adieu la maison Sainte-Marie

    Le 31 octobre 2012, les démolisseurs, mandatés par le propriétaire qui détenait un permis émis par le service d’urbanisme de la municipalité, ont procédé avec célérité pour jeter par terre la maison Sainte-Marie située au 1305 route Marie-Victorin. Toute l’opération s’est déroulée en catimini sans que la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine et les médias locaux n’en soient informés au préalable. À n’en pas douter, cette façon de procéder a suscité de nombreuses interrogations tant chez les citoyens qu’auprès des défenseurs du patrimoine. Certains nous reprochent de ne pas être intervenus. Tenus dans l’ignorance, qu’aurions-nous pu faire ?

    UNE DÉMOLITION DOUTEUSE

    Construite vers 1750 par Louis Marie dit Sainte-Marie, cette solide bâtisse de pierre avait abrité six générations de la famille Sainte-Marie jusqu’à ce qu’elle fut vendue en mars 2003. Deux frères de Louis Sainte-Marie s’étaient, à la même époque, également fait bâtir chacun une maison de pierre. L’une de ces maisons est la maison Marsil de Saint-Lambert et l’autre est située à Saint-Hubert. Contrairement à ce qui s’est passé à La Prairie, ces deux maisons existent toujours et sont en excellent état.

    La maison Sainte-Marie à La Prairie était contemporaine de la maison Melançon (1787) sise dans le parc André-J. Côté (anciennement le parc de la Promenade) à Candiac. Ces deux maisons de ferme de familles prospères, érigées le long du Sault-Saint-Louis, représentaient les derniers vestiges de l’architecture d’esprit français en pierre dans le périmètre de l’ancienne seigneurie de La Prairie. La maison Melançon avait failli subir un sort identique dans les années 1990. Abandonnée et barricadée pendant plus de 20 ans, elle fut finalement restaurée par la municipalité de Candiac à la suite de pressions exercées par une poignée de citoyens durant plusieurs années. Aujourd’hui, elle constitue, à n’en pas douter, un joyau architectural et un élément de fierté dans cette municipalité.

    Or, la maison Sainte-Marie était habitée, entretenue et en bien meilleur état que ne l’était la maison Melançon avant sa restauration. Pourtant, elle a été sacrifiée pour des raisons économiques, nous dit-on. La démolition s’est faite rapidement, sans bruit, suivie immédiatement d’une reconstruction et ce, malgré sa valeur patrimoniale exceptionnelle bien connue de la municipalité de La Prairie.

    De plus, nous ne comprenons pas pourquoi, tant la ville de La Prairie que la MRC de Roussillon, ont toujours refusé de remettre à la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine une copie officielle du travail d’inventaire du patrimoine bâti réalisé sur l’ensemble du territoire de la MRC.

    LES INTERVENTIONS ANTÉRIEURES

    Suite à la démolition, en septembre 2007, de la maison Moquin, dont la construction remontait au milieu du 19e siècle, notre organisme s’était empressé d’intervenir auprès de nos élus municipaux afin de leur suggérer des moyens d’éviter à l’avenir de nouvelles démolitions d’édifices d’une grande valeur patrimoniale. Nous recommandions :

    1. de procéder à un inventaire exhaustif et documenté des constructions à valeur patrimoniale situées à l’extérieur de l’arrondissement historique.

    2. de mettre en place et d’intégrer dans le PIIA (plan d’intervention et d’intégration architecturale) des mécanismes sévères de protection des édifices ainsi reconnus.

    3. de prévoir des budgets pour l’aide à la conservation et à la restauration de ces bâtisses.

    4. d’informer la population de La Prairie de l’existence de ces maisons et des mesures mises en place pour les protéger.

    Suite aux récents événements, nous devons hélas constater que nos suggestions sont demeurées lettre morte depuis cinq ans.

    Au surplus, à l’été 2008, grâce à une subvention du Fonds culturel régional de la MRC de Roussillon, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine distribuait gratuitement dans tous les foyers de La Prairie, un cahier couleur de vingt-quatre pages destiné à informer la population sur l’existence des maisons patrimoniales sises en dehors de l’arrondissement historique. Des 23 maisons illustrées, la maison Sainte-Marie n’existe plus et une autre, située sur le chemin de Saint-Jean et inhabitée depuis un an, est en sursis de destruction.

    Nul ne peut affecter l’ignorance.

    LA NOUVELLE LOI

    Cet automne, l’Assemblée nationale du Québec adoptait une nouvelle loi sur le patrimoine, loi qui a valeur officielle depuis le 1er novembre 2012. Cette dernière élargit de façon importante le concept de patrimoine et permet aux municipalités de citer ou de classer des bâtiments historiques.

    Article 127. Une municipalité peut, par règlement de son conseil et après avoir pris l’avis de son conseil local du patrimoine, citer en tout ou en partie un bien patrimonial situé sur son territoire dont la connaissance, la protection, la mise en valeur ou la transmission présente un intérêt public.

    Nous reconnaissons que cette façon de procéder doit être exceptionnelle et n’est pas la plus souhaitable, tant pour le propriétaire que pour un éventuel acheteur. Que faire alors ?

    La loi prévoit également, sans le rendre impératif, la création d’un conseil local du patrimoine. Ce conseil, créé par un règlement, est composé de trois membres, dont l’un est choisi parmi les conseillers municipaux. Les deux autres membres sont nommés et leur mandat ne peut dépasser deux ans. La municipalité peut cependant statuer que le comité consultatif d’urbanisme constitué en vertu de l’article 146 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme joue le rôle de conseil local du patrimoine. Nous insistons donc pour que soit mis sur pied à La Prairie un conseil local du patrimoine autonome non assujetti au comité consultatif d’urbanisme et que les membres nommés soient connus pour leur ardeur à protéger le patrimoine.

    De plus, l’article 148 prévoit que « Lorsque le conseil de la municipalité est d’avis qu’il existe une menace réelle ou appréhendée que soit dégradé de manière non négligeable un bien susceptible de présenter une valeur patrimoniale, il peut, pour une période d’au plus 30 jours :

    1° ordonner la fermeture d’un lieu ou n’en permettre l’accès qu’à certaines personnes ou à certaines conditions et faire afficher un avis à cet effet, à la vue du public, à l’entrée du lieu ou à proximité de celui-ci ;

    2° ordonner la cessation de travaux ou d’une activité ou la prise de mesures de sécurité particulières ;

    3° ordonner des fouilles archéologiques ;

    4° ordonner toute autre mesure qu’il estime nécessaire pour empêcher que ne s’aggrave la menace pour le bien, pour diminuer les effets de cette menace ou pour l’éliminer. »

    Voilà qui est clair, le conseil municipal peut donc, depuis l’entrée en vigueur de la loi, s’opposer à toute démolition d’un édifice dont le caractère patrimonial est exceptionnel.

    LE PAYSAGE PATRIMONIAL

    Comme le passé n’est en rien garant de l’avenir et que d’éventuels aménagements sont à prévoir le long des berges de la rivière Saint-Jacques, particulièrement dans le secteur situé en bordure de la rivière et traversé par la piste cyclable, nous exhortons nos élus locaux à se prévaloir du droit de désigner, en collaboration avec la MRC, un ou des paysages culturels patrimoniaux.

    À ce sujet, les articles suivants de la nouvelle loi sont clairement définis :

    18. La désignation d’un paysage culturel patrimonial doit être demandée par l’ensemble des municipalités locales, des municipalités régionales de comté et des communautés métropolitaines dont le territoire comprend tout ou partie du territoire du paysage visé.

    20. Les demanderesses qui ont reçu l’avis de qualification positif du ministre pour l’élaboration d’un plan de conservation ne peuvent obtenir la désignation du paysage culturel patrimonial que si elles élaborent et soumettent au ministre, à sa satisfaction, le plan de conservation qu’elles entendent mettre en œuvre et appliquer en cas de désignation. Celui-ci doit comprendre l’identification du territoire concerné, la description des usages économiques, sociaux et culturels, les mesures de protection et, le cas échéant, de mise en valeur du paysage.

    29. Le ministre peut, après avoir pris l’avis du Conseil Le mot Conseil désigne ici le Conseil du patrimoine culturel du Québec institué en vertu de l’article 82., classer en tout ou en partie tout bien patrimonial dont la connaissance, la protection, la mise en valeur ou la transmission présente un intérêt public.

    Pourquoi donc ne pas définir au plus tôt le patrimoine, qu’il soit architectural, paysager, culturel, matériel ou immatériel, à protéger à l’intérieur des limites de la municipalité et mettre en place les moyens financiers et autres nécessaires à sa protection. Le temps n’est-il pas venu d’agir dans ce sens?

    Bien au fait du changement de perception que cela exige, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine souhaite non seulement la mise en place pressante de ces mesures, mais elle offre son appui inconditionnel et ses ressources pour en faciliter leur élaboration. Conscients que nous sommes d’œuvrer pour le mieux-être des générations futures, nous réitérons une fois encore auprès des élus municipaux l’assurance de notre pleine et entière collaboration dans ce domaine.

    Le 31 octobre 2012, les démolisseurs, mandatés par le propriétaire qui détenait un permis émis par le service d’urbanisme de la municipalité, ont procédé avec célérité pour jeter par terre la maison Sainte-Marie située au 1305 route Marie-Victorin. Toute l’opération s’est déroulée en catimini sans que la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine et les médias locaux n’en soient informés au préalable. À n’en pas douter, cette façon de procéder a suscité de nombreuses interrogations tant chez les citoyens qu’auprès des défenseurs du patrimoine. Certains nous reprochent de ne pas être intervenus. Tenus dans l’ignorance, qu’aurions-nous pu faire ? UNE DÉMOLITION DOUTEUSE Construite vers 1750 par Louis Marie dit Sainte-Marie, cette solide bâtisse de pierre avait abrité six générations de la famille Sainte-Marie jusqu’à ce qu’elle fut vendue en mars 2003. Deux frères de Louis Sainte-Marie s’étaient, à la même époque, également fait bâtir chacun une maison de pierre. L’une de ces maisons est la maison Marsil de Saint-Lambert et l’autre est située à Saint-Hubert. Contrairement à ce qui s’est passé à La Prairie, ces deux maisons existent toujours et sont en excellent état. La maison Sainte-Marie à La Prairie était contemporaine de la maison Melançon (1787) sise dans le parc André-J. Côté (anciennement le parc de la Promenade) à Candiac. Ces deux maisons de ferme de familles prospères, érigées le long du Sault-Saint-Louis, représentaient les derniers vestiges de l’architecture d’esprit français en pierre dans le périmètre de l’ancienne seigneurie de La Prairie. La maison Melançon avait failli subir un sort identique dans les années 1990. Abandonnée et barricadée pendant plus de 20 ans, elle fut finalement restaurée par la municipalité de Candiac à la suite de pressions exercées par une poignée de citoyens durant plusieurs années. Aujourd’hui, elle constitue, à n’en pas douter, un joyau architectural et un élément de fierté dans cette municipalité. Or, la maison Sainte-Marie était habitée, entretenue et en bien meilleur état que ne l’était la maison Melançon avant sa restauration. Pourtant, elle a été sacrifiée pour des raisons économiques, nous dit-on. La démolition s’est faite rapidement, sans bruit, suivie immédiatement d’une reconstruction et ce, malgré sa valeur patrimoniale exceptionnelle bien connue de la municipalité de La Prairie. De plus, nous ne comprenons pas pourquoi, tant la ville de La Prairie que la MRC de Roussillon, ont toujours refusé de remettre à la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine une copie officielle du travail d’inventaire du patrimoine bâti réalisé sur l’ensemble du territoire de la MRC. LES INTERVENTIONS ANTÉRIEURES Suite à la démolition, en septembre 2007, de la maison Moquin, dont la construction remontait au milieu du 19e siècle, notre organisme s’était empressé d’intervenir auprès de nos élus municipaux afin de leur suggérer des moyens d’éviter à l’avenir de nouvelles démolitions d’édifices d’une grande valeur patrimoniale. Nous recommandions : 1. de procéder à un inventaire exhaustif et documenté des constructions à valeur patrimoniale situées à l’extérieur de l’arrondissement historique. 2. de mettre en place et d’intégrer dans le PIIA (plan d’intervention et d’intégration architecturale) des mécanismes sévères de protection des édifices ainsi reconnus. 3. de prévoir des budgets pour l’aide à la conservation et à la restauration de ces bâtisses. 4. d’informer la population de La Prairie de l’existence de ces maisons et des mesures mises en place pour les protéger. Suite aux récents événements, nous devons hélas constater que nos suggestions sont demeurées lettre morte depuis cinq ans. Au surplus, à l’été 2008, grâce à une subvention du Fonds culturel régional de la MRC de Roussillon, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine distribuait gratuitement dans tous les foyers de La Prairie, un cahier couleur de vingt-quatre pages destiné à informer la population sur l’existence des maisons patrimoniales sises en dehors de l’arrondissement historique. Des 23 maisons illustrées, la maison Sainte-Marie n’existe plus et une autre, située sur le chemin de Saint-Jean et inhabitée depuis un an, est en sursis de destruction. Nul ne peut affecter l’ignorance. LA NOUVELLE LOI Cet automne, l’Assemblée nationale du Québec adoptait une nouvelle loi sur le patrimoine, loi qui a valeur officielle depuis le 1er novembre 2012. Cette dernière élargit de façon importante le concept de patrimoine et permet aux municipalités de citer ou de classer des bâtiments historiques. Article 127. Une municipalité peut, par règlement de son conseil et après avoir pris l’avis de son conseil local du patrimoine, citer en tout ou en partie un bien patrimonial situé sur son territoire dont la connaissance, la protection, la mise en valeur ou la transmission présente un intérêt public. Nous reconnaissons que cette façon de procéder doit être exceptionnelle et n’est pas la plus souhaitable, tant pour le propriétaire que pour un éventuel acheteur. Que faire alors ? La loi prévoit également, sans le rendre impératif, la création d’un conseil local du patrimoine. Ce conseil, créé par un règlement, est composé de trois membres, dont l’un est choisi parmi les conseillers municipaux. Les deux autres membres sont nommés et leur mandat ne peut dépasser deux ans. La municipalité peut cependant statuer que le comité consultatif d’urbanisme constitué en vertu de l’article 146 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme joue le rôle de conseil local du patrimoine. Nous insistons donc pour que soit mis sur pied à La Prairie un conseil local du patrimoine autonome non assujetti au comité consultatif d’urbanisme et que les membres nommés soient connus pour leur ardeur à protéger le patrimoine. De plus, l’article 148 prévoit que « Lorsque le conseil de la municipalité est d’avis qu’il existe une menace réelle ou appréhendée que soit dégradé de manière non négligeable un bien susceptible de présenter une valeur patrimoniale, il peut, pour une période d’au plus 30 jours : 1° ordonner la fermeture d’un lieu ou n’en permettre l’accès qu’à certaines personnes ou à certaines conditions et faire afficher un avis à cet effet, à la vue du public, à l’entrée du lieu ou à proximité de celui-ci ; 2° ordonner la cessation de travaux ou d’une activité ou la prise de mesures de sécurité particulières ; 3° ordonner des fouilles archéologiques ; 4° ordonner toute autre mesure qu’il estime nécessaire pour empêcher que ne s’aggrave la menace pour le bien, pour diminuer les effets de cette menace ou pour l’éliminer. » Voilà qui est clair, le conseil municipal peut donc, depuis l’entrée en vigueur de la loi, s’opposer à toute démolition d’un édifice dont le caractère patrimonial est exceptionnel. LE PAYSAGE PATRIMONIAL Comme le passé n’est en rien garant de l’avenir et que d’éventuels aménagements sont à prévoir le long des berges de la rivière Saint-Jacques, particulièrement dans le secteur situé en bordure de la rivière et traversé par la piste cyclable, nous exhortons nos élus locaux à se prévaloir du droit de désigner, en collaboration avec la MRC, un ou des paysages culturels patrimoniaux. À ce sujet, les articles suivants de la nouvelle loi sont clairement définis : 18. La désignation d’un paysage culturel patrimonial doit être demandée par l’ensemble des municipalités locales, des municipalités régionales de comté et des communautés métropolitaines dont le territoire comprend tout ou partie du territoire du paysage visé. 20. Les demanderesses qui ont reçu l’avis de qualification positif du ministre pour l’élaboration d’un plan de conservation ne peuvent obtenir la désignation du paysage culturel patrimonial que si elles élaborent et soumettent au ministre, à sa satisfaction, le plan de conservation qu’elles entendent mettre en œuvre et appliquer en cas de désignation. Celui-ci doit comprendre l’identification du territoire concerné, la description des usages économiques, sociaux et culturels, les mesures de protection et, le cas échéant, de mise en valeur du paysage. 29. Le ministre peut, après avoir pris l’avis du Conseil Le mot Conseil désigne ici le Conseil du patrimoine culturel du Québec institué en vertu de l’article 82., classer en tout ou en partie tout bien patrimonial dont la connaissance, la protection, la mise en valeur ou la transmission présente un intérêt public. Pourquoi donc ne pas définir au plus tôt le patrimoine, qu’il soit architectural, paysager, culturel, matériel ou immatériel, à protéger à l’intérieur des limites de la municipalité et mettre en place les moyens financiers et autres nécessaires à sa protection. Le temps n’est-il pas venu d’agir dans ce sens? Bien au fait du changement de perception que cela exige, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine souhaite non seulement la mise en place pressante de ces mesures, mais elle offre son appui inconditionnel et ses ressources pour en faciliter leur élaboration. Conscients que nous sommes d’œuvrer pour le mieux-être des générations futures, nous réitérons une fois encore auprès des élus municipaux l’assurance de notre pleine et entière collaboration dans ce domaine....