Bulletins

Le Bastion, volume 2, numéro 4, janvier 1986

Encouragez nos annonceurs
...
Éditorial - Un Bastion pour tout le monde?
Que cela plaise ou non, il faut bien l’admettre, malgré ses treize années d’existence et les multiples efforts de diffusion, à l’intérieur des limites de LaPrairie la Société historique reste peu ou pas connue. D’aucuns la perçoivent toujours comme une assemblée savante qui a su garder les curieux à distance. Et pourtant elle se meut, travaille fort et avance à petits pas incertains. Que lui faut-il faire alors pour être plus et mieux connue et attirer les collaborateurs en plus grand nombre? Certains songent à ouvrir les portes du “Vieux marché” plus fréquemment, d’autres parlent d’une présence plus assidue dans les média régionaux, tandis que des groupuscules de nos membres s’épuisent dans des recherches sans intérêt pour le grand public. Ne vaudrait-il pas mieux savoir avec sagesse repartager les énergies et repenser nos actions à long terme? La recherche pure c’est bien honorable mais ce n’est certes pas le meilleur moyen de gagner l’appui de nos concitoyens. Et puis, soyons réalistes, nous sommes si peu nombreux à mettre l’épaule à la roue. Pourtant il y va de notre survie que nous obtenions la sympathie du plus grand nombre. Pour y parvenir (i.e. changer notre image) les publications doivent se faire plus nombreuses, moins savantes et répondre aux attentes de ceux qui composent notre vraie clientèle : écoliers, résidents des quartiers neufs, gens d’affaires, avec bien sûr ceux qui étaient déjà là il y a plus de vingt ans. Cessons donc de produire des travaux qui n’intéressent que quelques-uns de nos membres et demandons-nous sérieusement ce que le public attend d’une Société comme la nôtre. Devenons plus populaires sans être populistes. La toponymie, la petite histoire, les légendes et la généalogie ça peut intéresser beaucoup plus de monde à condition de savoir s’y prendre. D’ailleurs un premier pas a déjà été fait en ce sens puisque depuis peu le Bastion et les autres cahiers de la Société sont présents à la bibliothèque municipale. Allez-y, n’hésitez pas, prenez un crayon et un bout de papier et écrivez quelque chose de votre histoire qu’il vous plairait de raconter simplement. Essayez et vous verrez que l’exercice n’est pas si difficile. Et c’est ainsi que peu à peu nous rendrons ensemble l’histoire plus séduisante. Cette nouvelle attitude ne limiterait en rien la poursuite d’études plus savantes; elles demeurent tout de même l’un de rôles majeurs de notre groupe. Mais toute recherche ne doit-elle pas servir la diffusion? Mieux connaître notre histoire pour mieux la transmettre à nos concitoyens c’est faire œuvre de patriotisme et de culture. Et une production qui ne servirait qu’à garnir tablettes et classeurs serait peine perdue. Bref profitons de l’attrait des fêtes de 150e anniversaire du premier train pour pénétrer dans tous les foyers de LaPrairie. Sachons écrire des choses que les gens souhaitent lire et vous verrez comme nous serons mieux appréciés de tous. Sous peu on viendra d’ailleurs prendre exemple ici. N.L.D.R. Les propos qui précèdent n’engagent que leur signataire. ...
Documents
À l’occasion des fêtes du 150e anniversaire du premier train canadien, la direction du Bastion offre à ses lecteurs la copie exacte d’un document de l’époque relié à l’histoire de ce premier chemin de fer.   Pardevant les notaires publics du District de Montréal, province du Bas Canada, résidant au village Laprairie de LaMagdeleine, dans le Comté de Laprairie, soussignés. Furent présents Gabriel Marchand, Écuyer de la paroisse St Jean l’Évangéliste et Hubert Bourassa, Écuyer de la paroisse la Nativité de Notre-Dame dite Laprairie de LaMagdeleine, arbitres nommés : savoir le dit Gabriel Marchand, Écuyer par William Dobie Lindsay, Écuyer, en sa qualité d’Agent de la Compagnie des propriétaires du chemin à lisses de Champlain et du St-Laurent, et le dit Hubert Bourassa par Edme Henry, Écuyer, Agent de la Seigneurie Laprairie, aux fait d’évaluer et mesurer certains terrains dont la dire compagnie a besoin pour l’usage du dit chemin près du dit village Laprairie étant tout le terrain dont la dit Compagnie peut avoir besoin à l’extrémité Sud-ouest du dit village Laprairie et au côté Sud-ouest du chemin de St-Philippe, lequel terrain appartient en pleine propriété à Sa Majesté, comme faisant partie du domaine de la dite Seigneurie Laprairie de LaMagdeleine. Lesquels dits arbitres nous ont dit et déclarés, qu’à la réquisition des dits Sieurs Edme Henry et William D. Lindsay en leurs dites qualités, ils se sont rencontrés dans le cours de l’hiver dernier au dit village Laprairie afin de procéder à l’évaluation du susdit terrain et que s’étant trouvés d’avis contraire ils sont convenus de référer la nomination d’un tiers-arbitres aux dits Sieurs Edme Henry et W.D. Lindsay lesquels ont nommé la personne de Laurence Kidd, Écuyer, marchand de la cité de Montréal, pour tiers-arbitres. Et de suite le dit Laurence Kidd, Écuyer, étant ainsi comparan avec les dits Sieurs Gabriel Marchand et Hubert Bourassa, les dits arbitres et tiers-arbitres, nous ont dit et déclaré qu’ils se sont assemblés de nouveau au dit village Laprairie, à la demeure de Sr. Monza Hotchkiss, aubergiste, aujourd’hui, le quatorze de juillet, mil huit cent trente six, qu’ils se sont personnellement transportés sur le terrain à estimer, ils ont fait la visite et examina aussi bien que de tous plans et documents y relatifs et après avoir maintenant délibéré sur le tout les dits Sieurs Marchand et Kidd se sont trouvés d’opinion unanime et le dit Sieur Bourassa a déclaré différer d’opinion avec le premier quart au quatrième de leur évaluation. Dernier souvenir de la Dorchester, sa plaque, trouvée dans un champ. En conséquence les dits Srs Gabriel Marchand et Laurence Kidd ont unanimement et d’un commun avis fait le rapport qui suit : Savoir, Que la compagnie des propriétaires dudit chemin à lisses prend et occupe tout le terrain appartenant à Sa Majesté, au dit côté Sud-ouest du dit village Laprairie et compris dans les bornes suivantes, c’est-à-dire à prendre de la distance des quarantes pieds de la ligne latérale sud-ouest de l’emplacement du nommé Louis Amable Marie dit Ste-Marie, qui est le dernier emplacement du dit village et de là prendre tout le terrain qui se trouve au côté Nord-Ouest de chemin de St-Philippe jusqu’à la distance de trente pieds au Sud-ouest du moulin à vent, s’étendant depuis le dit chemin de St-Philippe jusqu’à la grève du fleuve St-Laurent, alors et dans ce cas, la dite Compagnie sera tenue de payer à Sa Majesté la somme de cinq shellings, cours actuel, pour toute et chaque toise en superficie du sudit terrain, d’après le mesurage qui en sera fait, bien entendu que la dite compagnie ne paiera rien pour la partie de terrain qui sera occupée par le chemin qui conduit au dit village à la côte Ste-Catherine – que si la dite Compagnie juge à propos, de n’occuper qu’une certaine partie du sudit terrain et non la totalité —– d’icelui, alors et dans ce cas, la dite Compagnie des propriétaires du dit chemin à lisses sera tenue de payé la somme de sept shellings et six deniers, cours actuel, pour chaque toise en superficie de la partie qu’elle occupera, avec les cents et rentes foncières seigneurial et (…..) au dit village Laprairie, soit que ce soit pour le tout, pour partie au dit terrain. Premier voyageur ? Louis-Joseph Papineau, président de l’Assemblée du Bas-Canada, invité d’honneur lors du premier parcours du premier train, a dirigé la révolte des Patriotes en 1837.   De tout a que dessus dits —– arbitres nommés ayant requis acte nous leur avons octroyés le présent au dit Village LaPrairie, en l’étude des notaires soussignés, qui ont signé avec les dits Gabriel Marchand et Laurence Kidd, Écuyer, quant au dit Hubert Bourassa à déclaré ne savoir le faire, de ce requis, à fait sa marque, lecture fait, l’an mil huit cent trente six, le quatorze de juillet après-midi (Signé) Gab. Marchand. Lau. Kidd, Hubert (x) Bourassa (Signé) Bte Varin et L.A. Moreau N.P. Appert à la minute des présentes restée en l’étude du soussigné. L.A. Moreau   Recherche et retranscription : Mme Claire Handfield. Le 21 juillet 1836, notre premier train entrait dans l’histoire et lançait l’entreprise qui devait ouvrir un continent et unir une jeune nation.   ...
Les noms des lieux
Fontarabie Les Pères Jésuites, seigneurs de la Seigneurie de LaPrairie, décident en février 1699 de l’ouverture d’une nouvelle côte : c’est Fontarabie. L’arpentage en est fait par Gédéon de Catalogne. Il semble bien que ce range doive son nom à Pierre Legros dit Fontarabie, jeune soldat français du fort des Trois-Rivières. Accoutumé à la vie des “sauvages” et fidèle compagnon des Jésuites, Pierre Legros accompagnait souvent ces derniers dans leurs périples chez les amérindiens. Le 10 mai 1652 lui et le Père Jacques Buteux furent surpris, attaqués et tués par les Iroquois. Leurs corps furent par la suite dénudés et jetés à la rivière St-Maurice près de la chute de Shawinigan. Il est loisible de croire que les Jésuites aient décidé de laisser le nom de Fontarabie à une côte de leur seigneurie en souvenir de ce courageux compagnon mort avec l’un des leurs. D’ailleurs les Ursulines de Trois-Rivières ont aussi donné ce nom à un rang dans la paroisse de Sainte-Ursule dans le comté de Maskinongé.   Rivière Saint-Jacques Le 7 juin 1611, Champlain part en reconnaissance sur la rivière Saint-Jacques, “par où vont quelquefois les Sauvages à la guerre, qui va se rendre au sault de la rivière des Iroquois (riv. Richelieu)”; il la trouve “fort plaisante, y ayant plus de trois lieues de circuit de prairies et force terres qui se peuvent labourer”. Cependant, sur la carte de la région qu’il dresse à cette époque, Champlain désigne la rivière Saint-Jacques sous l’appellation de “petite rivière”. Deux hypothèses ont été retenues quant à l’origine du nom actuel : la première porte à croire que les Jésuites lui auraient donné le nom de Jacques de la Ferté, abbé de la Madeleine supposé donateur de la seigneurie. Or, il n'est pas du tout certain que Jacques de la Ferté soit le bienfaiteur des Jésuites, du moins en ce qui concerne LaPrairie. La seconde hypothèse voudrait que ce soit Jacques Frémin s.j. qui ait laissé son nom au cours d’eau. Né à Reims le 12 mars 1628, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à Paris le 21 novembre 1646 et se trouve à Québec dès 1655. L’année suivante, il est envoyé à Onnontagué et il servira au pays des Iroquois jusqu’à ce qu’il soit obligé en 1680 de se retirer à Québec à cause de nombreuses infirmités. Jacques Frémin est le second curé de la mission Saint-François-Xavier-des-Prés de LaPrairie, du 2 novembre 1671 au 20 juillet 1672. Or la première mention connue du nom de rivière Saint-Jacques apparaît dans un contrat du notaire Tissot en 1672 : est-ce suffisant pour croire en la seconde hypothèse?   Source des informations : CHEVALIER, Joseph. Laprairie; notes historiques à l’occasion du centenaire de la consécration de l’église. Laprairie, 1941. Page 254. ROCHEMONTEIX, Camille de. Les Jésuites et la Nouvelle-France. (au XVIIe s.). Letouzy et Ané, Editeurs. Paris, 1895. Tome II p. 406 note 2 et Tome III p. 365 note 5. Candiac Le nom de Candiac rappelle le domaine de Candiac où la famille de Montcalm possédait un château. Situé dans le Languedoc, cet endroit est le lieu de naissance du marquis de Montcalm. La ville de Candiac est née le 31 janvier 1957 sur un domaine de 105 millions de pieds carrés acheté par la Candiac Development Corporation, société québécoise de placements et aménagements immobiliers. L’agglomération pourra recevoir 50 000 habitants et 400 acres seront réservés à l’industrie. Cependant, elle ne commencera vraiment à se développer qu’en 1959 et, en mars 1963, elle ne compte que 2 000 résidents. Aujourd’hui la ville peut s’enorgueillir d’un parc industriel bien garni et sa population dépasse les 8 500 habitants. N.B. Une partie des informations qui précèdent est tirée de LA PRESSE du 22 novembre 1956. ...
Le fonds des Jésuites
Il y a déjà 8 ans monsieur Jacques Denault, de la Société canadienne du Microfilm, informait Mme Patricia McGee-Fontaine, notre actuelle présidente, que les documents des Jésuites relatifs à LaPrairie étaient conservés à Québec depuis 1940 et qu’il était certainement possible de les récupérer. Dès cette époque madame Fontaine s’Est empressée de faire les demandes nécessaires auprès de M. Jacques Grimard conservateur des Archives nationales à Québec. Ce dernier s’était d’ailleurs déjà intéressé au Fonds Élisée Choquet. Différentes démarches furent effectuées tant aux Archives nationales à Québec qu’aux bureaux de Montréal. Ce n’est qu’il y a deux ans que nous avons appris que la classification complète du Fonds Élisée Choquet était enfin achevée et que de ce fait le rapatriement des documents seigneuriaux était devenu chose possible. La Société historique de Laprairie a donc reçu pendant l’été 1984, douze mille documents se rapportant à l’administration de la seigneurie par les Pères Jésuites durant la période s’étendant de 1647 à 1876. Mais nous n’étions pas pour autant au bout de nos peines puisque ces milliers de documents étaient autant de microfiches qu’on avait jointes pour former sept longs microfilms. Il fallut donc se procurer d’urgence une visionneuse, lire une fois toute la documentation et reproduire les microfilms sur papier afin d’en rendre la classification possible. Le travail fut ardu à cause du très grand nombre de pièces et du petit format (16 mm) des clichés. Qu’à cela ne tienne, la pagination et le découpage sont maintenant en cours de réalisation. Simultanément une classification particulière identifiée par les “costes” et également par la chronologie des évènements s’effectue. Suite à ces efforts la Société historique a donc pu, dans un premier temps, produite une liste complète des documents contenus dans le fonds des Jésuites. C’est ainsi que nous y retrouvons des actes légaux concernant : 1.les concessions des terres aux premiers colons de la région. 2. les achats de terrains par les Jésuites 3. les cens et rentes 4. les procès-verbaux d’arpentage 5. les déclarations et reconnaissances des censitaires envers les seigneurs Jésuites. 6. le recensement seigneurial 7. les biens administratifs des Jésuites tels que les baux des moulins. 8. les procès administratifs pour rentes non payées. 9. des documents permettant d’identifier les individus ayant occupé des sites précis dans la seigneurie Dans un proche avenir de nombreux cahiers-index seront rédigés à la fois selon l’ordre alphabétique et selon l’ordre chronologique, et aussi en fonction de certains thèmes. Ces cahiers-index seront ensuite mis à la disposition de tous ceux qui voudront ou qui auront besoin de les consulter puisqu’à partir des informations recueillies chacun arrivera à situer physiquement l’endroit où certains parmi ses ancêtres habitaient à l’intérieur de l’immense seigneurie de Laprairie de la Magdeleine. Comme chacun de nous peut le constater, il y a une foule de sujets à fouiller et de plus d’une façon, selon le centre d’intérêt de chacun. Si vous en avez le goût et que vous soyez curieux et patient à fouiller, il ne vous reste qu’à communiquer avec notre directrice des Archives; Mme Claire Handfield. Elle se fera un plaisir particulier à vous guider dans les dédales des milliers de documents dont nous avons la garde. ...
Frères de l'instruction chrétienne: 100 ans au Québec
L’année 1986 marquera pour les Frères de l’Instruction chrétienne le centenaire de leur établissement au Québec. C’est en effet le vendredi 21 mai 1886 qu’arrivait à Montréal, chez les Jésuites du collège Sainte-Marie, le Frère Ulysse Baron, un solide Breton qui venait de passer dix ans à Saint-Pierre et Miquelon. Le Frère Ulysse accueillera bientôt cinq autres de ses confrères et, dès le mois de septembre 1886, tous seront au travail : quatre au collège Sainte-Marie et deux à l’école du village de Chambly. Répondant à l’appel des évêques de la métropole et suivant l’exemple des Frères des Écoles chrétiennes (1837), les Frères enseignants avaient déjà commencé à s’implanter au Québec : Saint-Viateur (1847), Sainte-Croix (1847), Sacré-Cœur (1872, Maristes (1885). Les Frères de l’Instruction chrétienne, pour leur part, furent fondés en France, en 1819, au lendemain de la Révolution française par Gabriel Deshayes et Jean de la Mennais. Avec les années, ils couvrirent peu à peu les cinq départements bretons et s’empressèrent de donner suite aux appels de service dans les colonies françaises : Guadeloupe (1838), Martinique (1839), Sénégal (1841), Saint-Pierre et Miquelon (1842), Guyane (1843) et Tahiti (1860). Puis, viendront Haïti en 1864 et le Québec en 1886. Au nombre de six à leur arrivée en 1886, les Frères seront soixante-quinze, dix ans après, répartis en seize écoles. Et quand viendra en 1903 la suppression des congrégations religieuses en France, plus de cent FIC demanderont l’hospitalité au Québec en retour d’une contribution quotidienne et généreuse à l’instruction et à l’éducation chrétienne des enfants du peuple. Et pour bon nombre d’entre eux, cela durera vingt, quarante et même soixante ans et plus. S’ils tiennent à diriger les écoles publiques qu’on leur confie parce qu’ils croient à l’éducation chrétienne et à des principes pédagogiques qui ont fait leurs preuves, ils collaborent volontiers à des œuvres déjà mises sur pied au Manitoba, en Ontario, aux États-Unis. Au Québec, ils prêteront longtemps leurs services dans les collèges des Jésuites (Sainte-Marie, Loyola, Brébeuf), au collège de Saint-Jean et à celui de Mont-Laurier. Et quand arrivera l’année du Jubilé en 1936, on retrouvera les Frères aussi bien dans les régions de Montréal, de Québec et de la Mauricie que dans celles de l’Estrie et d’Ottawa-Hull. En tout, 700 Frères répartis en 60 établissements. Leurs traditions pédagogiques, ce sont celles que leur ont transmises les Frères venus d’Europe (262 entre 1886 et 1922); ce sont aussi celles qu’ils ont eux-mêmes mises par écrit et offertes à leurs jeunes confrères qui arrivaient des scolasticats de LaPrairie, de Pointe-du-Lac ou d’Alfred. Celles qu’ils ont également présentées à leurs collègues de l’enseignement primaire et secondaire du Québec. Les plus âgés de nos lecteurs auront vu ou utilisé l’un ou l’autre des volumes suivants : Méthode de lecture, Cours de langue française, Lectures littéraires, Éléments de Géométrie, Éléments d’Algèbre, Notions de Trigonométrie, Éléments de Philosophie, Histoire Sainte, Recueil de Cantiques, Mots usuels, etc. Les œuvres les plus célèbres d’avant-guerre furent sans aucun doute La Classe en Anglais, série de cinq volumes constituant un cours complet de langue anglaise et le fameux Cours de langue française, communément baptisé la grammaire du frère Louis-Arsène ou plus familièrement La Brique. Peut-on passer sous silence L’Abeille périodique fondé en 1925 et qui fit les délices de milliers de jeunes pendant plus d’un quart de siècle? L’après-guerre et les décennies suivantes amènent des changements de programmes, de méthodes, de manuels. Les FIC demeureront dans l’édition et offriront aux professeurs la revue L’ÉCOLE qui rejoindra chaque mois quelque 33 000 d’entre eux. Quant à L’Étudiant destiné aux élèves du primaire et du secondaire, il atteindra 210 000 jeunes à chaque parution. Le domaine des productions scolaires sera sans cesse bien fourni en français, histoire nationale, connaissances usuelles et mathématiques. La collection Mathématiques nouvelles a couvert le Québec pendant vingt ans et elle est encore en demande pendant qu’une autre collection D’un infini à l’autre prend la relève. La Bonne Chanson, idée originale de l’abbé C.-E. Gadbois, poursuit toujours l’œuvre de son fondateur grâce aux Entreprises culturelles, maison d’édition qui publie les œuvres des frères et de leurs collaborateurs. Et que dire de l’aide apportée aux pays du Tiers-Monde? Il y a des FIC québécois en Haïti depuis 1903. Ils furent jadis en Égypte et ils maintiennent leur présence en Uganda (1926), au Kenya (1931), en Tanzanie (1946) et au Japon (1951). Depuis 1968, ils sont également en poste au Burundi, au Rwanda et au Zaïre. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, les descendants spirituels de ces vaillants Bretons sont encore 500 répartis au Québec, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis. Beaucoup sont à leur retraite; d’autres oeuvrent dans des organismes diocésains ou paroissiaux comme responsables ou bénévoles. On les retrouve aussi dans l’enseignement à Dolbeau, Saint-Romuald, Pointe-du-Lac, Cap-Rouge, Philipsburg, Oka, La Prairie, Plattsburg (NY) et Canton (OH) où ils dirigent externats et pensionnats, certains d’entre eux à orientation vocationnelle. Et, dans l’enseignement public, les Frères travaillent dans plus de deux douzaines d’établissements au collégial, au secondaire, au primaire ou dans les services administratifs des commissions scolaires. Leur joie, c’est d’avoir été utile à la société et de constater que là où leurs collègues plus jeunes oeuvrent encore, ils peuvent rendre maints services dans le monde si complexe de l’enseignement. Et le centenaire : Les Frères de l’Instruction chrétienne d’Amérique du Nord tiennent à célébrer ce premier centenaire de l’arrivée du Frère Ulysse Baron et de ses cinq compagnons d’armes. Ils ont aussi à cœur de souligner l’apport important des 255 autres Frères français qui sont venus, entre 1886 et 1922, mettre leur savoir-faire, leur ténacité et leur désintéressement au service de la jeunesse du nouveau continent. Leur premier geste en fut un de reconnaissance et ils le posèrent le samedi 19 octobre dernier, à la Maison mère de La Prairie, alors que le Frère Roch Bourbonnais, provincial de La Prairie, accueillit une délégation internationale composée du conseil général et des provinciaux de toutes les parties de la Congrégation, c’est-à-dire des cinq continents. Ce fut aussi l’occasion de dire toute leur admiration et leur fierté pour cette race de bâtisseurs dont les noms et les actions sont synonymes d’un valeureux passé. Et au cas où la mémoire viendrait à faillir, une plaque de bronze inaugurée par le Frère Bernard Gaudeul, supérieur général, rappellera aux générations présentes et futures les réalisations de leurs prédécesseurs. ...
Le chemin des sauvages
  Il y a près de quatre siècle lorsque nos ancêtres colonisèrent ce coin de pays il était tout naturel que les fleuves et les rivières devinssent les principales voies de communication. Non seulement s’installa-t-on d’abord en bordure de cours d’eau, et ce pour des raisons pratiques fort compréhensibles, mais le Saint-Laurent et ses affluents accélérèrent grandement la pénétration du continent et le développement des échanges commerciaux avec les peuples autochtones. Comme les premières agglomérations essaimèrent bientôt entre Québec et Montréal l’on dut bientôt songer à une route moins capricieuse et plus sûr que le fleuve. Ainsi le 13 mai 1665 le Conseil supérieur régla alors que “toutes les personnes qui avaient ou qui auraient des clôtures à faire sur le bord du fleuve devaient les mettre en sorte qu’il restât deux perches libres au-dessus des plus hautes marées pour la liberté tant du passage des charrettes et des bestiaux que de la navigation”. Ce chemin de deux perches de largeur, soit trente-six pieds français, fut le premier chemin du Roi de la colonie. Nous ignorons depuis quand un chemin “semblable” existait sur la rive-sud entre Saint-Lambert et Laprairie. Nous savons par contre qu’envahie par les glaces en hiver, inondée à l’automne et au printemps et labourée par le passage des hommes et des bêtes; cette voie de terre dut souvent être impraticable. Ne l’avait-on pas baptisée avec mépris “le chemin des sauvages” ? Nul doute aussi que les amérindiens avaient dû emprunter ce passage longtemps avant la venue des Européens. De plus on devait y entretenir de nombreux ponts afin de franchir la rivière Saint-Jacques et une bonne douzaine de petits ruisseaux; sans compter cette partie basse appelée le “mouille-pied”. Bien sûr la route était fort ancienne car les Surprenant, Moquin, Boyer, Racine et autres cultivateurs avaient pris soin depuis longtemps d’y ériger leurs demeures en bordure avec façade sur le fleuve. Et lorsqu’en 1912 on résolut, après trois ans d’hésitation, d’excommunier cette voie antique pour construire un boulevard convenable loin de la grève et de ses inconvénients, tous ces gens durent accepter que le “Chemin de la Côte Saint-Lambert” coupât maintenant leurs terres. Et qui plus est, soudain on verrait à quelque distance de la nouvelle route, non plus les jolies devantures, mais bien l’arrière des habitations. Quelques-unes de ces maisons (e.g. celle de M. Surprenant près du boulevard De Rome) témoignent encore, tristes reliques près du cher fleuve, du tracé du vieux “chemin des sauvages”. Bref, chacun donnant gratuitement une largeur de cent pieds sur sa terre pour le passage du chemin nouveau, ce ralliement permit de mener à terme le projet. En plus d’ouvrir aux cultivateurs les marchés les plus avantageux, la nouvelle voie permettrait, aux dires de ses promoteurs, d’augmenter la valeur foncière et d’atteindre “un haut degré de développement social et industriel”. Ainsi jusqu’à la construction de la voie maritime (1959) et de l’autoroute actuelle, la route Édouard VII, depuis le pont Victoria, relia Saint-Lambert à Préville, la Côte Saint-Lambert (aujourd’hui Brossard), Laprairie, Saint-Philippe, Saint-Jacques le Mineur et Napierville. Recherche : Héléna Doré-Désy Texte : Gaétan Bourdages ...
Index des numéros précédents
LE BASTION VOL. 1 NO. 1, Janvier 1982, 16 pages 1,50$ Michel Létourneau : Architecture maison Lavallée-Pommainville. Robert Mailhot et André Taillon : Le Royal-Roussillon. Viateur Robert : Généalogie. Gaétan Bourdages : Nos églises… LE BASTION VOL. 1 NO. 2, Juillet 1982, 20 pages 1,50$ Michel Létourneau : Architecture maison Cuillerrier. Gaétan Bourdages : Deux compagnies du Royal-Roussillon. Gaétan Bourdages : Nos églises… (suite et fin). Gaétan Bourdages : D’art en or (sur l’orfèvrerie à l’église de LaPrairie). LE BASTION VOL. 1 NO. 3, Novembre 1982, 20 pages 1,50$ Jules Sawyer : Hommage au docteur André Barbeau. Michel Létourneau : Architecture de la maison Lussier. René Perron : Marguerite Bourgeoys. Gaétan Bourdages : Trois compagnies du Royal-Roussillon. Michel Létourneau et Gaétan Bourdages : Le zonage dans le vieux LaPrairie. Gaétan Bourdages : La commune de LaPrairie. LE BASTION VOL. 1 NO. 4, Février 1983, 28 pages 2,00$ Gaétan Bourdages : La culture : un service essentiel. André Taillon : le Prix Thomas-Auguste Brisson. Michel Létourneau : Histoire de l’Académie St-Joseph. Gaétan Bourdages : le 10e anniversaire de la Société historique. Gaétan Bourdages : Trois compagnies du Royal-Roussillon. Gaétan Bourdages : Le dernier forgeron à LaPrairie. André Taillon : Connais-tu LaPrairie? Patricia McGee-Fontaine : Histoire du Fonds Élisée-Choquet. Aussi : Outils généalogiques. LE BASTION VOL. 2 NO. 1, juin 1983, 24 pages 2,00$ Jules Sawyer : Edme Henry. Gaétan Bourdages: Quatre compagnies du Royal-Roussillon. Patricia McGee-Fontaine : Histoire du Fonds Élisée-Choquet (suite). Gaétan Bourdages : Outils généalogiques. Michel Létourneau : Architecture de la “maison fortifiée”. LE BASTION VOL. 2 NO. 2, décembre 1983, 36 pages 2,50$ Patricia McGee-Fontaine : Histoire du Fonds Élisée-Choquet (fin). Anonyme : Un bedeau à LaPrairie il y a 150 ans ça travaillait fort. Emmanuel Desrosiers : La punition de Dieu (légende sur L’île au Diable). Michel Létourneau : Le moulin à vent de LaPrairie. Gaétan Bourdages : L’île du Seigneur (toponymie). LE BASTION VOL. 2 NO. 3, décembre 1984, 34 pages 2,50$ Gaétan Bourdages : le Canal de la Rive-sud et le Ruisseau de la Bataille (toponymie). Michel Létourneau : Architecture de la maison Patenaude. La Minerve : Le grand feu de Laprairie. (1846) Emmanuel Desrosiers : Revenants (récit). Ildège Brosseau : Dernière tranche de l’histoire des Communes de LaPrairie. Relevé effectué par Gaétan Bourdages (directeur du BASTION) le 20 janvier 1986. ...
L'album de famille
Janvier 1986 ...
Le Bastion
Bulletin officiel de la Société Historique de La Prairie de la Magdeleine C.P. 131, La Prairie P.Q. J5R-3Y2 Rédacteur en chef : Gaétan Bourdages Collaborateurs à ce numéro : André Taillon Jean-Michel Rouan Héléna Doré-Désy Patricia McGee-Fontaine Jean Laprotte f.i.c. Gaétan Bourdages Montage : Paul Hébert Michel Létourneau Henri-Paul Rousseau André Taillon Photographies : Gaétan Bourdages Graphismes : Henri-Paul Rousseau Page couverture : Michel Létourneau Services techniques : Imprimerie Longueuil Limitée Dépôt légal : Second trimestre 1982 ...
Un mot de la présidente - Du pain sur la planche...
En poste depuis déjà six mois et comme je trouve qu’il y a beaucoup à faire. Je comprends mes prédécesseurs… La Société d’histoire est captivante jour et nuit et malgré les efforts déployés je réalise qu’il reste énormément à faire. Pourtant, depuis qu’il y a eu “Défi 85”, un projet d’emplois-étudiants. Le groupe de trois employés a fait du bon boulot : une étudiante en arts graphiques a réalisé deux expositions durant l’été, alors que sa compagne, étudiante en tourisme, recevait les groupes de visiteurs. Enfin un adjoint aux archives a aidé à la “finalisation” du projet cartographie “Jos Riel” (index dactylographié de la carte de 1861). Somme toute ce travail efficace fut un apport marquant pour la Société. Plus tard les Aînés ont fait photocopier les sept microfilms du “Fonds des Biens des Jésuites“ : plus de 12 000 documents en rouleaux, à numéroter, à découper et à classifier. À l’œuvre dès la réception des documents, le Comité des Archives s’est attaqué depuis à la patiente lecture de ces textes et découvre ce faisant des pages, jusque là inconnues, de la passionnante histoire des habitants de chez-nous. Pour répondre à la demande créée par la diffusion du dépliant intitulé “Train des retrouvailles”, 5 000 actes notariés issus du fonds des Jésuites et couvrant la période 1820-1840 devront être scrutés, répertoriés et indexés. Travail passionnant mais combien essoufflant quand on songe que cette partie du travail doit être terminée avant juin 1986. Il y a donc du pain sur la planche et les collaborateurs éventuels sont les bienvenus.  Il y a eu également des fouilles archéologiques. Le sous-sol des lots 99 et 85 (coin St-Ignace et St-Jean) a été exploré et de nouveaux artéfacts recueillis par les spécialistes d’“Archéos” viendront compléter les découvertes d’”EthnoScop” les précédents archéologues. Qu’on n’oublie pas au passage le Comité de généalogie, toujours fidèle au poste, qui reçoit les chercheurs tous les mardis soirs. Des cours d’initiation sont offerts aux débutants de tous âges et on y accueille avec enthousiasme de nombreux visiteurs. Il ne faudrait pas passer sous silence la “journée d’amitié” du 26 octobre où les amis de l’histoire ont pris un contact particulier avec nos activités et ont manifesté leur désir de s’impliquer davantage dans la réalisation des projets de 1986. En ce qui concerne l’organisation des fêtes du 150e anniversaire du premier train canadien, l’exécutif de la S.H.L.M. s’est joint à l’automne dernier aux élus municipaux de La Prairie ainsi qu’aux représentants de quelques groupements sociaux pour répondre à l’invitation de la compagnie Via Rail. Tous transportés dans de luxueux wagons de Brosseau (Brossard) à la gare de Saint-Jean, avec en tête de ligne l’impressionnante LRC. Le voyage et la cérémonie qui s’ensuivit devaient commémorer la pose du dernier crampon du chemin de fer de 1836. Nous étions du coup tous conquis et prêts…pour de belles fêtes à La Prairie en 1986. Récemment, monsieur Denis Lamarche, maire de La Prairie, et les conseillers municipaux ont confié à M. André Taillon, ancien président de notre Société, le mandat de coordonner l’organisation des “Fêtes du 150e anniversaire du premier train canadien”. Nous ne pouvons que les féliciter de ce choix et assurer M. Taillon de notre étroite collaboration lors de la préparation de ces fêtes. L’année 1986 s’annonce donc riche en projets de toutes sortes : souper bénéfice, conférences, publications, expositions, centenaire de l’arrivée des Frères de l’Instruction chrétienne et fêtes du 150e anniversaire du premier train canadien. Vous comprendrez que l’implication de tous et chacun d’entre nous est indispensable à la réalisation d’objectifs aussi intimement liés à la mise en valeur de notre patrimoine local. ...
Rencontre du 26 octobre 1985
Une réunion pas comme les autres s’il en fut une. L’assemblée tenait autant des retrouvailles que d’un colloque tant l’atmosphère était à l’enthousiasme. Dans une chaude poignée de main on s’inquiétait de la santé de chacun tout en s’enquérant de la croissance du dernier projet. Point n’est besoin, lors de pareils échanges, de s’inquiéter de la vitalité du groupe. Notre présidente sut dès le départ cadrer ce mini-colloque dans une atmosphère empreinte de simplicité et de complicité. D’entrée de jeu M. Édouard Doucet, le conférencier invité, entretint le groupe sur l’un des buts premiers des sociétés d’histoire, à savoir : la recherche historique et la diffusion des résultats. Ce fut là l’occasion pour tous d’apprécier chez notre invité ses dons de pédagogue et son ardeur à défendre l’histoire. Il a su démontrer sa capacité d’interroger avec perspicacité les documents historiques et de les interpréter avec justesse. Suivit Mme Berthe Favreau. Toujours alerte et fort active elle dressa, dans un style bien personnel, un tableau détaillé des récentes, activités des Aînés; de quoi faire rougir de honte les plus jeunes. Plus tard M. Viateur Robert fit le bilan des réalisations du groupe de généalogie et laissa transpirer un peu de secret des projets à venir. L’audace était également au menu du jour puisque Mme Claire Handfield avoua à tous son intention de mener à terme l’imposante tâche de structurer un mode de gestion et de consultation de l’ensemble de nos archives et de notre documentation. L’enjeu est de taille et l’équipe fort réduite, mais l’acharnement donne souvent des résultats surprenants. N’avions-nous pas d’ailleurs déjà été agréablement surpris par les productions cartographiques de M. Jean-Michel Rouan ? Et beaucoup reste à venir de ce côté semble-t-il! Les guides bénévoles bénéficièrent de l’intervention de Mme Thérèse Girard. Elle sut habilement mettre en évidence l’extraordinaire évolution du groupe et la disponibilité des Aînés, toujours prêts à dépanner sans préavis. Plus tard, après une courte pause qui permit au groupe de reprendre son souffle, M. Michel Létourneau servit tout chaud le plat principal. Avec force dessins et explications pertinentes chacun put enfin s’y retrouver dans l’impressionnant et savant dossier des fouilles archéologiques. Puis c’est en philosophie que le grand argentier lança : “l’argent c’est comme l’oxygène, on commence à en parler lorsqu’on en manque. N’en doutez pas, la preuve est établie, nos argents sont administrés par des mains expertes. Enfin avant de clore les débats de la journée, j’eus droit à quelques mots sur  une éventuelle activité de financement intégrée à un souper-conférence qui devrait avoir lieu quelque part au début du printemps. Bref une journée lourde de travail mais combien stimulante pour tous les participants. À l’an prochain, peut-être? ...
Membres actifs
Asselin Neil Audren Jeannine Babeu Monique Barbeau André Barbeau René Beauvais Guy Boismenu Albert, F.I.C. Boudreault Yvette Bourdages Gaétan Boyer Georges Boyer-Godin Denise Brault Pierrre Brisson Henriette Brosseau Rolan Chouinard-Bouthillier Léon Cuillerrier Réal Côté Jean-René Côté Suzanne Des Noyers Rolland Domingue Jean-Paul Doré-Désy Héléna Doucet Édouard Dugrenier-Murray Yolande Dubuc-Favreau Berthe Dulude Monique Dupré Guy Déziel Julien O.F.M. École Notre-Dame Favreau Paul Fontaine Albert Fontaine Patricia Fontaine-Santerre Lise Gareau G.-Robert, ptre Gatien Denise Gauthier Michel Gauthier Rosario Girard Thérèse Handfield Claire Houde Claudette Hrychiw Paulette Juteau Jeanne-D’arc Juteau Roland L’heureux Jean L.-Labelle Colette La Berge-Gélinas Réjane Lacroix Yvon Lamarche Marcel Lamarre Aimé Lamarre Georges-Hector Lamarre Rosario A. Laprotte Jean F.I.C. Larose-Melançon Jacqueline Lazure Laurent G. Le Chasseur-Brosseay Colombe Le François Lucien G. Leclerc-Fredette Laurette Legault Bernard Lessard Rodolphe Lussier Gilles Lussier Jeannine S. Létourneau Michel Lévesque Cécile Mailhot Robert Martin Aurore Mayer-Cadieux Pierrette Mcgee Jeannette Monchamp Jacques Monette Conrad Monette Germaine Monette Raymond Moquin Alphonse Moquin Françoise Moquin Jacqueline Oligny Marcel Ouellet-Surprenant Lucille Patenaude J.-Z. Léon Perron René, ptre-curé Poupart J. Ernest Péladeau Gérard Péladeau Léopold Racine Paul Raymond Gilles Robert Réal Robert Viateur Rouan Jean-Michel Rouillier Diane Rouillier Léo Roy-Mailhot Denise Sawyer Jules Sénécal Yves Soc. D’histoire Mouillepied Spénard Maurice St-James Gilbert Ste-Marie Alice Ste-Marie Richard Surprenant Alexis Surprenant Martine Surprenant-Laplante Marie-Jeanne Taillon André Tessier Jean-Guy Trudeau Yvon Van Leynseele Claire ...

Le Bastion, volume 2, numéro 3, décembre 1984

Revenants
(Écrit spécialement pour la “Presse” le 17 Septembre 1927 par Emmanuel Desrosiers de Laprairie).   Je ne voudrais pas rééditer l’histoire classique des revenants, avec son décor funèbre et ses terreurs sans nom; je parlerai d’une aventure vécue il y a quelque quinze ans. Ma famille avait acheté une énorme maison de pierre, située sur une côte assez escarpée. Pour y parvenir, il fallait, gravir des massifs d’arbustes très touffus, poser les pieds sur des marches taillées dans le roc rouge, s’agripper à une rampe irrégulière et délabrée. Dès lors qu’essoufflé on parvenait à la terrasse où pesait lourdement l’énorme masse de pierre, l’œil embrassait très loin le pays d’alentour. Tout près coulait une rivière tortueuse et pleine de rapides; là-bas, un petit bois faisait tache dans le paysage clair et semblait être le repaire de quelque sorcier ou revenant. La maison, ancien manoir, était inhabitée depuis des années. Les caves étaient immenses et partout dans les fondations, on distinguait des portes murées; dans une des pièces du soutassement, un puits béait, et on distinguait à fleur d’eau un trou ouvert sur je ne sais quel abîme; partout d’obscurs réduits, des escaliers de pierre, très larges, fuyaient vers les étages supérieurs et d’autres plus petits se perdaient sous les combles. Ma famille n’habitait qu’une partie de cette maison. Il y avait là d’immenses pièces percées de larges fenêtres où pénétrait abondamment le soleil du matin. Nous n’avions pas apporté de meubles ou à peu près pas. D’ailleurs nous n’y passions que l’été, et malgré l’abandon prolongé du manoir, celui-ci contenait encore force couchettes de vieux chêne, bahuts de cèdre, fauteuils aux étoffes fanées, massives tables et même, piano antique, couleur vieil ivoire. Le premier été, il fut convenu que j’irais préparer l’entrée de la famille. Personne n’avait encore visité le domaine qui avait été acheté, l’hiver précédent. La première journée fut employée à nettoyer les pièces que nous devions habiter par la suite. Le soir venu, il fallait songer au repos. J’avais congédié une couple de petits bonhommes qui m’avaient aidé tout le jour et je goûtais la solitude délicieusement. J’avais mis du bois dans l’âtre et bientôt la flamme joyeuse montait et tournoyait dans la cheminée aux pierres disjointes et comme le soleil se couchait, des ombres passaient sur les murs et s’évanouissaient aussitôt. Bientôt la nuit envahit le manoir. Le rougeoiement de l’âtre empourprait par moment les murailles enténébrées pendant que le bois craquait et se fendillait dans le brasier. J’avais fermé les lourds volets des fenêtres et verrouillé la porte de la pièce où j’étais. J’avoue que je n’aimais pas ce lourd silence que seul le crépitement de la braise rompait. Les heures passèrent, les tisons s’éteignirent et la formidable nuit pénétra opaque et pleine de rêves dans la vieille maison de pierre. D’abord je m’étais assoupi dans un large fauteuil rembourré et bientôt une invincible torpeur m’avait engourdi, anéanti presque. Tout à coup, – il me semble ressentir encore un frisson qui glace – d’épouvantables cris troublent l’écho du vieux manoir; longtemps ils se succèdent sans interruptions; ils montent au paroxysme, deviennent saccadés, haletants, diminuent et semblent se perdre dans les profondeurs des caves; maintenant des plaintes déchirent l’air : il semble que ce sont des enfants qu’on égorge; ces plaintes ont tellement d’expression qu’il est impossible de définir la lancinante douleur qu’elles veulent exprimer; et puis on frappe dans les murs, on heurte les boiseries, on semble traîner de lourds colis; soudain on dirait qu’un corps-à-corps terrible s’engage dans les ténèbres et puis tout s’arrête comme si quelqu’un avait donné un commandement. La terreur m’envahit. Nul doute que des choses extraordinaires se passaient dans le soubassement. Je ne rêvais pourtant pas, j’avais bien entendu d’atroces cris retentir dans les pièces du bas, des pas heurter les escaliers, des gémissements s’étouffer et se perdre dans les profondeurs de la maison. Cela se passait en 1912, en plein siècle de lumière, à l’heure où de tous les coins du globe les mystères les plus insolubles étaient éclaircis; je ne croyais pas aux revenants; je sortais du collège et je me piquais d’une certaine indépendance de pensée et de beaucoup de scepticisme. Selon moi, tout pouvait s’expliquer et se comprendre. Malgré cela, je restais figé dans le grand fauteuil vétuste, mes yeux ouverts n’entrevoyaient rien : la nuit s’écrasait dans la vaste pièce et il me semblait que bientôt le Mané, Thécel, Pharès de Anciens s’écrirait en lettre fulgurantes sur la muraille. Imaginez-vous endormi, seul en un lieu désert, et que soudain des plaintes de trépassés vous réveillent en sursaut; le tableau est certes lugubre et incroyable et imaginé, selon vous, par quelque romancier extravagant. Non, de terribles aventures sont encore réservées aux humaines et le sceptique croira quand il aura vécu des heures d’angoisse comme celles qui j’ai vécues par cette nuit d’épouvante. Le silence s’était fait et bientôt le matin chassait les ombres mouvantes qui peuplaient le manoir; avec le soleil la peur s’atténuait,  mais cependant le frisson ne m’abandonnait pas. J’ouvris les fenêtres. Le roc de la pente était rouge comme si du sang  y avait coulé; çà et là des touffes d’arbustes s’accrochaient au flanc de la butte, comme prises elles aussi d’une invincible peur; là-bas, dans l’aube claire, la fumée montait des cheminées, elle semblait vouloir fuir très vite vers le grand ciel bleu. Je descendis vers la plaine sans regarder derrière moi et j’arrivai à la gare une heure avant le passage du train. Je devais avoir l’air hagard, car les gens rencontrés me regardaient drôlement. J’avais décidé de retourner à la ville et de ne jamais revenir au vieux manoir. Le train arriva, je dis adieu à l’endroit et bientôt le roulement du wagon m’endormit. Le voyage me sembla court et vers midi j’étais au milieu de ma famille fort surprise de mon retour si subit. Je racontai les évènements qui s’étaient passés, je narrai ma terrible aventure sans pouvoir me défendre d’un invincible effroi. Mon père, très sceptique, hocha les épaules et me dit : “Tu as eu le cauchemar, petit, ne répète pas cela, on en rirait.” Je voulus protester, il m’arrêta : “Voyons, dit-il, on n’est plus au temps des sorciers, que diable!” Je n’avais pourtant pas rêvé et je gardais en mon âme le souvenir l’inoubliable nuit. Malgré ma promesse de ne plus revoir le vieux manoir, il me fallut deux semaines plus tard, suivre ma famille à la campagne. La journée du départ avait été très chaude. Tout le jour de petits nuages noirs s’étaient promenés à travers l’espace; vers le soir, sans doute, l’orage éclaterait et nous assaillerait au manoir. Le souper s’expédia vite et la famille se rassembla devant la vaste construction. Nous devisâmes quelque temps. Bientôt chacun gagna ses quartiers pour y passer la nuit. On m’avait assigné une grande chambre que je devais partager avec un jeune frère. Je ne dormis pas. Une atmosphère de plomb pesait et pas un souffle ne venait du dehors. J’eus l’intuition que quelque chose de singulier allait se passer. Vers onze heures l’orage éclata. Le vent s’était levé et criait sa fureur à travers les colonnades de la vieille maison de pierre; le tonnerre roulait, éclatait et se perdait au loin; la pluie inondait les vastes galeries, elle croulait par moment et les gouttières geignaient sous l’effort de l’eau et du vent. Tout à coup j’entendis ma mère qui disait la nuit : ”Mon ami, on fait de la forge à la cave!” Elle s’adressait à mon père qui se leva aussitôt. Dans une autre chambre mes deux sœurs jetaient les hauts cris et appelaient avec des voix que je ne reconnaissais pas. Dans la cave le marteau exécutait un rythme étrange sur une enclume imaginaire. Je n’essaierai pas de décrire la terreur qui m’envahit. Mon jeune frère était venu s’écraser près de moi, il pleurait silencieusement, s’agrippait à ma robe de nuit, se haussait à mon oreille et se lamentait tristement. À la cave la clameur couvrait maintenant le bruit de forge; il semblait qu’on travaillait sous les fondations et que les artisans de l’œuvre étaient des désespérés; tantôt un grand cri s’étouffait, sorte de plainte formidable qui montait des abîmes et qui mourait comme étranglée; tantôt des escadrons semblaient se mouvoir, passer très près de nous, descendre et se perdre dans de lointains corridors. A dehors la nuit était affreuse, le tumulte des éléments ne parvenait cependant pas à couvrir les bruits étranges du soubassement. Le jour se montra enfin. Il était laiteux, là-haut des paquets de brume s’effilochaient, des trouées se faisaient dans le chaos des nuages, une brise molle passait sur la plaine. Tout le monde fut sur pieds au plus tôt, tel était l’avis général : fuir ce lieu maudit où par des nuits sans lune des sarabandes diaboliques ébranlaient les vieux murs. Mon père était navré. Il ne cessait de répéter : “C’est incroyable, c’est impossible.” Mais il lui fallait bien se rendre à l’évidence. Nous quittâmes donc la vieille demeure; les portes furent verrouillées, les fenêtres condamnées et nous descendîmes vers la plaine. Mon père, par la suite, vendit le manoir à un homme riche qui résolut de le mettre à neuf. Les années avaient fait oublier à ma famille la terrible nuit de jadis quand un jour l’acheteur vint trouver mon père et lui dit : “Vous m’aviez parlé d’un mystère, je l’ai résolu. Des ouvriers préposés aux réparations de la maison se sont plaints qu’elle était hantée et que le diable, chaque nuit, y venait mener sarabande et horrible tintamarre. Je voulus découvrir l’origine de ces bruits. Après bien des recherches les ouvriers constatèrent que le système d’aqueduc, défectueux, imitait en se vidant tout ce que l’imagination humaine pouvait inventer. Après réparations les bruits disparurent complètement”. Mon père resta tout surpris et ronchonna, rageur : “Faut-il être bête, tout de même!” ...
Le centenaire du grand feu de Laprairie
         Cette semaine, au lieu de l’habituelle rubrique “AU FIL DE NOS SOUVENIRS”, nos lecteurs trouveront dans “Le Canada-Français”, une colonne historique d’une provenance spéciale.          Ce n’est pas en effet à même les réminiscences de nos pages d’autrefois que nous puiserons aujourd’hui; mais dans les annales d’un journal maintenant disparu, après avoir connu une grande popularité : “LA MINERVE”.          Il y a eu cent ans dimanche dernier, que le village de Laprairie disparaissait presque complètement sous les cendres du “Grand Feu”, selon l’expression demeurée consacrée par nos gens en parlant de ces effroyables fléaux qui affligeaient périodiquement nos populations jusqu’à ce que, – il n’y a pas encore si longtemps, – nos autorités songent à se mieux armer contre l’incendie.          C’est grâce à l’entremise de M. Jean-Jacques Lefebvre, secrétaire de la Société Historique de Montréal, dont il nous fait plaisir de signaler ici l’initiative, que nous devons à nos lecteurs de leur offrir, cette semaine, la rétrospective centenaire de cet incendie qui avait si durement frappé Laprairie, marquant de son empreinte l’histoire de cette localité de notre région, dont l’histoire nous est particulièrement chère.          Nous reproduisons ci-après le texte littéral paru dans “La MINERVE” du temps, obligeamment exhumé par M. Jean-Jacques Lefebvre :- Jean FREDERICK. ENCORE UN DESASTRE Le village de Laprairie en cendres          Un bras de fer s’appesantit depuis quelques temps sur notre pays. Tous les jours nous avons à enregistrer des calamités, des désastres qui étaient autrefois inconnus parmi nous. Et ces calamités, ces désastres se multiplient et se succèdent les uns aux autres avec une rapidité vraiment effrayante. Le beau et florissant village de la Prairie est en cendres; quelques heures ont suffi pour accomplir cet acte de destruction et la ruine totale d’un grand nombre de familles. Voici quelques détails que nous nous sommes procurés sur les lieux touchant cette affreuse catastrophe.          Mardi soir, vers 7 heures et quart, on s’aperçut que le feu s’était déclaré au toit d’une forge située à l’extrémité sud-ouest du village près du chemin de fer. Malgré les efforts des citoyens qui étaient accourus, les flammes sortirent bientôt d’un grenier à foin qui avoisinait la forge. C’est alors qu’on s’aperçut du danger que courait le village entier. Le vent soufflait avec force du sud-ouest, et portait des tisons enflammés à une grande distance. En effet, le feu se déclara bientôt à une maison en bois, située à plusieurs arpents du siège de l’incendie et au milieu du village. Pour le coup, tout espoir de salut semblait perdu, et le découragement se manifesta au milieu de cette population sans expérience dans ces sortes de désastres, et dépourvue entièrement de cette organisation si nécessaire dans les grandes conflagrations.          D’ailleurs, les pompes à feu qui appartiennent au village, n’étaient pas, faute d’entretien, en état de fonctionner, et l’élément destructeur qui ne reconnait pour ainsi dire aucune opposition et qui était attisé par le vent qui redoublait de violence à mesure que la nuit s’avançait, s’étendit sur tout le village et consuma tout ce qui se trouvait sur son chemin; à l’exception de quinze ou vingt édifices qui échappèrent comme par miracle.          C’est ici le lieu de remarquer que la pompe qui appartient aux casernes, et qui est en très bon ordre, aurait pu être d’un grand secours; mais, il faut le dire sans déguisement, les habitants de la Prairie n’ont pas à se louer de la conduite des soldats en cette occasion. Ces hommes dont la mission est de veiller à la sureté des citoyens, ont forfait à leurs devoirs dans cette déplorable circonstance. Au plus fort du danger, la plupart des soldats étaient ivres; on les a vu enfoncer les magasins, ouvrir les vaisseaux qui contenaient de la boisson et s’amuser à boire au lieu de porter secours. On vante beaucoup la belle conduite du colonel en cette occasion. Aussi les citoyens de la Prairie n’en parlent que dans des termes de respect et de reconnaissance.          Aussitôt qu’on s’aperçut à Montréal, que les flammes dévastaient le village de la Prairie, une foule immense se porta sur les quais, impatient de voler à son secours. On attendait de minute en minute l’arrivée du steamboat traversier, le Prince Albert, afin d’embarquer des pompes et des bras qui auraient été d’un secours efficace. Mais le steamboat ne vint pas. Il ne faut pas blâmer l’administration de chemin de fer, car malgré le clair de lune; l’atmosphère était obscurci par les vapeurs et la fumée, et le trajet de Montréal à la Prairie si difficile en plein jour, vu la baisse des eaux, était impraticable de nuit. D’ailleurs, le pilote, l’ingénieur et l’équipage qui habitent la Prairie, avaient déserté le vaisseau pour courir au secours de leur famille et de leurs propriétés. Il aurait été impossible au capitaine de les rallier.          Cependant, des citoyens courageux et zélés, les capitaines des pompes de Montréal, l’Union et le Protector, ne purent contempler d’un œil indifférent le désastre qui avait lieu de l’autre côté du fleuve. Ils rassemblèrent quelques-uns de leurs hommes et engagèrent le petit steamboat Lord Stanley, pour transporter leurs pompes à Longueuil, seule route praticable de nuit pour se rendre à la Prairie. Un autre obstacle les attendait là. Ils eurent mille difficultés à se procurer des chevaux pour traîner leurs pompes. Le Herald signale un nommé McVey, de la traverse, qui avait plusieurs chevaux dans son écurie et qui refusa de les prêter ou de les louer, menaçant de tuer ceux des pompiers qui oseraient s’en emparer. Cet homme devrait être marqué au front d’un stigmate de réprobation ineffaçable! Nous avons appris depuis que les pompiers se sont rendus jusqu’au village de Longueuil, où ils ont obtenu les chevaux dont ils avaient besoin.          Malgré toutes les difficultés que les courageux pompiers eurent à rencontrer, ils arrivèrent à la Prairie vers une heure du matin, exténués de fatigue. Mais ils furent récompensés de leurs peines, car ils arrivèrent à temps pour sauver l’église, où le feu venait de se déclarer. Ce vaste et superbe édifice, bâti tout récemment, aurait infailliblement été la proie des flammes sans le secours des pompiers, à la tête desquels était le capt. Lyman. On nous a parlé aussi de M. Benjamin Lespérance, de Longueuil, qui est monté sur l’édifice et qui a porté le premier secours avec un seau d’eau. On ne saurait trop apprécier de semblables dévouements et en particulier celui des pompiers qui parvinrent à arrêter le progrès des flammes car sans eux, le peu d’édifices qui restent debout auraient sans doute été réduits en cendre. Les RR. PP. Jésuites qui desservent la cure de la Prairie, ont été infatigables; ils ont été sur pieds toute la nuit, excitant par l’exemple les citoyens à travailler et à ne pas perdre courage. Nous ne pouvons passer sous silence l’acte généreux du capt. Lambert du Steamer Pioneer qui a volontairement pris le commandement du steamboat Lord Stanley avec son propre équipage (le capitaine du Lord Stanley et son équipage étaient absents), a fait embarquer les pompes avec les pompiers et autant de personnes que le steamboat a pu en contenir, pour aller au secours des incendiés, et qui, ne pouvant à cause de la noirceur, monter à La Prairie, s’est dirigé vers Longueuil où il a tout débarqué sans accident. Malgré tous les efforts réunis, l’élément destructeur a triomphé; le beau village de la Prairie est en cendres; il ne reste maintenant de tous ces beaux et vastes édifices que quinze à vingt maisons dispersées çà et là; tout le milieu du village n’offre plus qu’un immense monceau de ruines.          Parmi les édifices qui ont échappé aux flammes se trouvent l’église catholique, le couvent, la maison et le magasin (seul magasin qui ait été épargnée) de M. Gariépy, la maison et le moulin de la succession Plante, l’ancien hôtel Duclos et quelques autres petites maisons le long du fleuve qui se trouvaient hors de la portée des flammes; le vent comme nous l’avons dit déjà, soufflait du sud-ouest.          Il nous est impossible de donner la liste des victimes de ce terrible incendie. Le progrès des flammes a été si rapide que presque rien n’a pu échapper à leur ravage. Des meubles, des marchandises, qu’on avait transporté à une certaine distance sont devenus leur proie. Parmi ceux dont la perte est considérable, se trouvent : M. Sauvageau dont les maisons, brasserie et distillerie ont été consumés. MM. Varin, Dupré, Dr. D’Eschambault, Hébert, Mme Denault, McFarlane, Lanctôt, Fortin, Dupuis, Gagnon et une foule d’autres personnes, dont il est impossible de donner la liste. Il suffit d’ajouter que le nombre de maisons incendiées se monte à près de 150 avec un plus grand nombre d’autres édifices, ce qui porterait la quantité de bâtisses réduites en cendres à plus de 350.          Hier encore, après 9 heures du matin, les pompes de Montréal venant de partir, le feu se déclara de nouveau dans l’asile de la Providence dont l’étage supérieur avait été détruit. Le vent soufflait encore avec force et le feu se serait bientôt communiqué à quelques vieux édifices voisins s’il n’avait été éteint de suite. On s’aperçut ensuite que tout l’intérieur d’un hangar en pierre, couvert en fer-blanc avec contrevents en tôle, était en flammes. Mais par les efforts réunis des citoyens de Montréal et de ceux de la paroisse, le feu fut bientôt éteint.          Une foule immense se porta hier vers la Prairie : le bateau était encombré à ses deux voyages. Les uns, mûs par un sentiment de devoir allaient porter des secours et des consolations aux malheureux incendiés, tandis que d’autres ne se rendaient là que pour contempler les ruines! Du nombre des premiers, se trouvaient Monrg. de Montréal, qui avait fait embarquer à bord, une quantité de pain et plusieurs quarts de lard. Monseigneur, aidé des RR. PP. et de quelques citoyens, fit distribuer de suite des secours à la population indigente qui était dispersée sur la grève et dans les champs. Et vous qui allez contempler cette scène de désolation sans répandre une larme et sans donner une obole à cette population, hier dans l’aisance et aujourd’hui dénuée de tout, vous n’avez donc pas d’entrailles.          Cependant on nous dit qu’à la suggestion de C.S. Hodier, écr, le prix du passage au second voyage du steamboat a été augmentée de vingt et un sous à un écu et que le surplus était destiné aux infortunés incendiés. Cette collecte indirecte à laquelle se sont volontiers prêtés tous les passagers a produit une somme assez considérable.          Hier après-midi, la Banque du Peuple a envoyé à la Prairie, un secours de 14 barils de fleur et 11 sacs de biscuits, ce qui suffira pour quelques jours à donner le strict nécessaire aux indigents.          On estime la perte causée par cet incendie tant en propriétés qu’en marchandises de $75,000. à $80,000.          On espère que le maire convoquera tout de suite une assemblée des citoyens de Montréal pour aviser aux moyens de porter les premiers secours à cette population infortunée.          Nous n’avons pu nous procurer encore des détails corrects sur les assurances effectuées sur les propriétés qui ont été détruites. Mais ce dont nous sommes certains, c’est que pas un quart de ces propriétés n’étaient assurées.   LA MINERVE – 6 août 1846. ...
René Brisson
Le 8 décembre 1983 décédait René Brisson un des membres de la S. H. L.M. Né le 18 septembre 1897 à LaPrairie, il était le fils de Joseph-Auguste Brisson et d'Hermine Dumouchel. Il fit ses études à l'Académie St-Joseph où il obtint son diplôme de 10e année. On dit qu'il aurait préféré devenir médecin, comme son oncle Thomas-Auguste, mais la famille Brisson, qui comptait 13 enfants, avait besoin d'un coup de main plutôt que d'un étudiant. Il deviendra donc vendeur itinérant. D’abord à Montréal, puis dans les Laurentides où il vendait les produits “Rawleigh”. C’est peut-être avec cet emploi qu’il prit goût aux voyages. Au début des années 20, il se rendit travailler à la briqueterie de la compagnie “National Brick” à Cooksville en Ontario. Il revint à LaPrairie comme commis de bureau. Il adorait les sports. Il jouait au baseball dans la Commune, au hockey derrière l’église de la Nativité et au soccer à Delson où ses talents de gardien de buts furent beaucoup appréciés. C’est vers la fin des années 20 qu’il fréquentera “la belle Henriette”, la fille d’Hector et d’Amanda Lamarre. Des fréquentations qui firent jaser. D’abord parce que René était du “vieux fort” et Henriette du “fort neuf”. Ensuite et surtout, parce que Hector, le père d’Henriette, était “rouge” alors que René affichait “bleu foncé”. Le mariage eut lieu en 1930, et en “blanc”. Ils habitèrent une des maisons de la rue Saint-Henri que la “National Brick” réservait à ses employés de bureau. Les maisons des rues St-Paul et Levée étaient plutôt habitées par les travailleurs manuels. La crise et le chômage allaient le forcer à chercher un autre emploi. Il devint “homme-à-tout-faire” au garage Beaulé que l’on retrouvait au coin des rues St-Georges et St-Laurent. Passionné des chiffres et des statistiques, et doué d’une excellente mémoire, il se spécialisa dans l’achat, le classement et la numérotation des pièces d’automobiles. Il en fit son métier. Métier qu’il exerça à St-Rémi durant les années quarante, puis de retour à LaPrairie, au garage Phylias Lanctôt sur le boulevard St-Elizabeth. De 1958 à 1963 il fut maître de poste au bureau de LaPrairie, en même temps que John Diefenbaker était premier ministre à Ottawa; simple coïncidence diront ses meilleurs amis!!! En 1963, à l’âge de 65 ans il retourne chez Lanctôt jusqu’en 1975, pour ensuite s’accorder une retraite bien méritée à l’âge de 77 ans. Mais René Brisson n’aimait pas que travailler. Il adorait la compagnie de ses semblables. Il manquait rarement les cérémonies religieuses, les réunions des anciens élèves des Frères de l’Instruction Chrétienne, les parties de cartes à la salle littéraire, les “parties” d’huîtres, les soirées dansantes du Centre d’Accueil et plus récemment, les activités de la Société historique. Il avait été particulièrement touché par la décision de S.H.L.M. d’honorer de façon particulière le docteur Thomas-Auguste Brisson, son oncle de qui il avait hérité, dit-on, de l’amour des enfants et d’une sensibilité peu commune. Il laisse dans le deuil sa femme Henriette, ses cinq enfants et deux sœurs, Jeannette Brisson-McGee et Marcelle. ...
Maison Patenaude
L’emplacement fut concédé par le R.P. Vaillant, Jésuite, le 4 mai 1694 à René Dupuis. D’après le censier de 1702, le terrain est bordé au sud-est par la rue St-Ignace, au côté nord, par Jean Cailloud, dit le Baron, du côté sud par M. Lamarche et l’arrière par la palissade du fort. Le terrain reste sans bâtiment jusqu’en 1729, alors que les nouveaux acquéreurs, Dame Tristal et M. Jos Lefaivre y bâtiront une maison de bois, une boucherie et une grange entre 1729 et 1748. Les Lefaivre vendront la propriété en 1748 à Pierre Dumay et Madeleine Goujeau et ces derniers revendront en 1765 au Baron McKay (juge de paix). A partir de cette période, soit de 1778 à 1816 nous comptons pas moins de treize ventes successives dont la période d’occupation la plus longue ne dépasse pas quelques années. Les Crons (1778), Louis Jourdain dit Labrosse (1778), Antoine Sénécal (1778), Gaspard Dejeu (1783), Georges Stubinger (1785), Joseph Lesage Dufour, médecin, (1787), M. Ignace Bourassa (1788), M. Joseph Ignace Hébert (1807), Louise Hébert (1809), et enfin Joseph Ignace Hébert (1809). Bref, il semble qu’il faille attendre que M. Louis Hyppolite Denault, riche commerçant de LaPrairie, se porte acquéreur de la vieille maison de bois pour la remplacer après 1816 par une imposante structure de pierres de deux étages avec quatre cheminées. Cette splendide demeure sera ensuite occupée par M. J. R. McKay, médecin, jusqu’au moment du terrible incendie de la nuit du 3 au 4 aout 1846 où d’énormes dégâts seront causés à la bâtisse; les travaux de reconstruction seront entrepris sans délai par M. Mckay. Ce dernier profite du fait que la façade rue St-Ignace soit partiellement détruite pour la rebâtir en briques; il choisit aussi ce matériau pour fermer les pignons des combles, autrefois de bois, le toit fut refait complètement et fut couvert de bardeaux de cèdre. On y percera aussi six lucarnes décorées selon l’esprit classique anglais. Une fois les travaux achevés, M. McKay revend sa propriété à M. Ménard Hébert en 1848… “avec une maison de briques de deux étages et bâtiments”. A ce moment, les titres deviennent moins claires et le lien entre M. Hébert et M. E.D. Julien Barbeau n’a pu être retrouvé. Quoi qu’il en soit, le dit Julien Barbeau cédera la propriété par procuration au capitaine George Grant d’Ottawa. M. Grant la revendra en 1868 au médecin Hector Pelletier de Montréal. La famille Pelletier conservera la maison jusqu’en 1885 alors que M. James Thompson, marchand de Montréal s’en porte acquéreur. Encore une fois, une longue série de propriétaires successifs transigeront cette propriété entre 1885 et 1903 : M. Edouard Archibald, commis (1886), Dame Georges Daveley (1892), Mary-Jane Ross (1894), Louis Pacifique Normandin (1901) et enfin Lawrence McGee, marchand bien connu de LaPrairie (1903). Vous reconnaîtrez sur les photos la petite Patricia McGee (Mme Patricia Fontaine, actuelle directrice du Comité des Archives de la SHLM), petite fille de l’illustre Lawrence, posant fièrement devant la vieille maison familiale. La maison devait appartenir aux McGee jusqu’en 1944 alors que M. Omer Patenaude, fabricant d’habits mortuaires et voiturier de St-Constant viendra y habiter. Petit à petit le rez-de-chaussée de la maison se convertira en atelier de fabrication d’habits et une allonge sera construite à l’arrière de la maison. Ce commerce est maintenant dirigé par M. Eloi Patenaude qui continue discrètement ces activités et donne de l’emploi à une demi-douzaine d’employés de LaPrairie. L’étage et les combles ont été convertis en logements, occupés par Mme Diane Patenaude, qui depuis 1978 s’enhardit à décaper les superbes boiseries de la maison et s’occupe patiemment à redonner à ce “monument” son air d’autrefois. ...
La Commune de La Prairie
Un livre a déjà été écrit par l’abbé Élisée Choquet, lequel a pour titre “Les Communes de Laprairie”, “Communes” dont l’origine remonte au 19 mars 1694 lors d’un contrat passé devant Me Adhémar notaire. Dans ce livre l’auteur a fourni de nombreux détails sur à peu près tout ce qui s’est passé depuis la date d’acquisition des Communes par la Compagnie de Jésus jusqu’au 25 mars 1936. Si j’ai songé à donner une suite au livre de l’abbé Choquet, c’est dans le seul but de compléter l’histoire de la Commune de Laprairie de la Magdeleine de 1935 jusqu’à sa phase finale à laquelle j’ai participé avec beaucoup d’intensité. Toute l’affaire s’est terminée le 8 juillet 1966 après dissolution de la Corporation des Président et Syndics et annulation de la charte. Ildège Brosseau Syndic et assistant greffier. Ainsi de 1935 à 1941 tout se passe de façon habituelle, c’est-à-dire que les censitaires font paître leurs animaux dans la dite commune alors que les Président et Syndics exercent une surveillance et voient à l’entretien des clôtures afin de s’assurer que les animaux soient toujours gardés à l’intérieur des limites de la commune. Cependant en octobre 1941, l’honorable Ministre des Munitions et Approvisionnements a requis pour fins de mesures de guerre, (il devait s’agir d’exercices de tir et de cible pour les aviateurs attachés au champ d’aviation de St-Jean P.Q.) l’occupation d’un certain emplacement sis près de Laprairie dans le Comté de Laprairie. L’emplacement précité faisait partie du terrain communément appelé la Commune de Laprairie, c’est-à-dire de toute la partie du lot 673 contenant en superficie 900 arpents plus ou moins. La durée de l’occupation des dits lieux fut fixée à toute la période de la guerre ainsi qu’à l’année qui devait suivre, avec effet rétroactif depuis la prise de possession en date du 19 novembre 1941. Le bail prévoyait des versements de 2,00$ par arpent en superficie par année ce qui représentait un loyer annuel de 1 800,00$ pour toute la durée de la guerre. Cependant comme le bail fut prolongé jusqu’au 31 décembre 1943, la Corporation reçut donc du gouvernement fédéral un montant total de 4 193,00$. L’acte fut signé le 20 juillet 1944 devant Me Émile Gravel, notaire, résidant et pratiquant en la cité de St-Lambert; étaient présents le président Arthur Lanctot et les syndics Clovis Page, Raoul Lussier, Roch Dupuis et Ernest Régnier ainsi que le greffier Paul Boucher, notaire. Faut-il ajouter ici qu’à partie de 1941 les censitaires n’ont plus usé de leur droit de pacage s’étant départis d’un grand nombre d’animaux, et ce pour la durée de la guerre et par la suite, pour un temps illimité. Or le 11 juin 1948 la Corporation des Président et Syndics, d’un commun accord avec la Compagnie de Jésus, cède pour la somme de 1,00$ à la Communauté des Frères de l’Instruction chrétienne de Laprairie, pour fins éducationnelles seulement, un lopin de terre mesurant environ huit cents pieds de front, par une profondeur d’environ quatorze cents pieds plus ou moins. Ledit lopin est prélevé sur le lot partie 673 de la Commune de Laprairie. L’année suivante la Commune devait subir une nouvelle amputation puisque le 13 juillet 1949 la Corporation des Président et Syndics et la Compagnie de Jésus consentaient à une vente de terrain à la ville de Laprairie pour la somme de 1,00$ et ce pour tous les terrains achetés dans la Commune de Laprairie. Or comme il existait une loi qui stipulait que la Corporation des Président et Syndics de la Commune de Laprairie était autorisée à consentir ces ventes pour les ayants droit, à la condition expresse que la ville paie aux dits syndics une somme de 20,00$ pour chaque arpent vendu. Et tout porte à croire que la Ville de Laprairie a bel et bien payé cette somme. Considérant que les censitaires n’usaient plus de leur droit de pacage dans la Commune de Laprairie depuis quelques années et que par voie de conséquence les Jésuites n’en touchaient plus aucun revenu; la Compagnie de Jésus résolut en 1952 de s’adresser au premier ministre Maurice Duplessis afin d’obtenir qu’elle soit désignée comme  la seule propriétaire de la Commune de Laprairie. C’est ainsi qu’en 1953 l’honorable Duplessis fit voter le Bill 204 qui retirait aux ayants droit l’accès au pacage, mais obligeait par contre les Jésuites, au moment de la vente totale de la Commune, à verser 20% du produit de la vente aux censitaires en compensation de la perte de leur droit de pacage. Plusieurs ignoraient sans doute que de 1953 à 1963 des acheteurs sérieux s’étaient présentés à la Compagnie de Jésus avec le dessein d’acheter la dite Commune de Laprairie. Or la Compagnie de Jésus ne pouvait donner suite aux offres d’achat sans au préalable avoir conclu une entente définitive avec les censitaires. Par contre le président de l’organisme légal qui naguère les représentait n’avait tenu aucune assemblée des Syndics depuis au moins 10 ans et n’avait tenu non plus aucune élection, alors que le statut juridique exigeait des élections à tous les 2 ans. Qu’il soit bien clair ici que le désir de la Compagnie de Jésus était de mettre fin de façon équitable et définitive à un régime qui ne correspondait plus ni aux besoins, ni aux conditions économiques du temps. À noter que déjà, à titre de compensation partielle pour la perte des droits de pâturage des censitaires, la Compagnie de Jésus avait cédé une ferme à la Société d’Agriculture du Comté de Laprairie, à une prix nominal de six mille dollars (6 000,00$). C’est ainsi que le 23 février 1963 la Cie de Jésus par l’entremise de son chargé de pouvoirs le révérend père Arthur Dubois s.j., s’adressait au premier Ministre Jean Lesage, et qu’en conséquence le paragraphe 4 du Bill 204 qui obligeait la Cie à verser 20% du produit de la vente de la Commune, fut abrogé et remplacé par le suivant : “la Compagnie de Jésus versera au comptant aux Président et Syndics de la Commune de Laprairie de la Magdeleine, ou à défaut de tel organisme légalement constitué à Me Paul Boucher notaire et greffier dudit organisme, la somme de 200 000,00$. Le versement de la dite somme entraînera l’acquittement de toute redevance aux censitaires pouvant résulter du bail à cens du 19 mai 1694 devant Me Adhémar, par le représentant des Jésuites”. Par voie de conséquence une période de neuf mois fut par la suite accordée aux censitaires pour s’identifier légalement et ce à la satisfaction de Me Denis Durocher avocat à Laprairie. Plus tard le 5 avril 1963 la Compagnie de Jésus convoquait les censitaires à une assemblée générale à la salle du Bureau d’Enregistrement de Laprairie, à laquelle assemblée, un très grand nombre de censitaires étaient présents. Comme la Corporation des Président et Syndics ne comptait plus alors que 2 membres et se trouvait de ce fait dans l’illégalité, les censitaires ont donc sur le champ procédé à la formation légale d’un corps de syndics composé de 5 membres; messieurs Donat Duquette, Pierre Gagnon, Lucien Ferdais, Robert Coupal et Ildège Brosseau, ont été proposés et élus par acclamation formant la “Corporation des Président et Syndics” maintenant légalement constituée. Une fois élus les syndics ont nommé M. Donat Duquette président et réengagé Me Paul Boucher à titre de notaire et greffier. Par la suite, les 2 représentants de la Cie de Jésus, dont le Père Dubois chargé de pouvoirs ont exposé l’essentiel du contenu du Bill 195; à savoir 200 000,00$ à titre de compensation. Suite à cet exposé les censitaires se réunirent afin de délibérer sur la pertinence d’accepter ou de refuser cette somme. S’ensuivit une proposition par Clément Brosseau à l’Effet que la somme ne devrait pas être moindre que 350 000,00$; l’assemblée acquiesça à l’unanimité. Cette demande n’a pas été acceptée séance tenante, les deux parties se sont rencontrées par la suite et c’Est seulement en juin 1963 que la Compagnie de Jésus a accepté de verser cette somme aux censitaires comme compensation finale. Compte tenu que le père Dubois croyait que la répartition s’avérait impraticable et que le greffier de la Corporation des Syndics abondait dans le même sens, c’est à ce moment que le Président et les Syndics ont proposé que M. Ildège Brosseau, syndic, soit nommé assistant-greffier et il a accepté, étant ainsi désigné, de faire tous les efforts qui s’imposeraient pour en arriver à une juste répartition. Au cours des années 1963 et 1964 l’assistant-greffier a fait le recensement de tous les censitaires habitant dans la Ville de Laprairie et dans les autres paroisses concernés; ce qui a demandé un travail très considérable. Consulter les rôles municipaux de chaque paroisse, les bureaux d’enregistrements de Laprairie et de St-Jean, nombreux voyages à Québec, rencontres avec le notaire Richard attaché au service des Rentes seigneuriales, pour vérification de la rente de chaque propriétaire de la Ville de Laprairie, confection du bordereau de distribution, préparation des avis publics, réunions de la Corporation souventes fois et rencontre avec Me Denis Durocher avocat pour le bill 104 qui a été accepté au Comité des bills privés le 15 juillet 1965. Enfin l’assistant-greffier Ildège Brosseau déclare que le bill 104 suit son cours tel que rédigé; à savoir qu’un bordereau de distribution des biens de la Corporation indique les noms des personnes qui ont droit à un paiement, ainsi que le montant de ce paiement. Qu’un avis a été donné le 17 septembre 1965 dans toutes les paroisses concernées afin que chaque personne intéressée puisse porter plainte, si c’est sa volonté, dans les trente jours à partir du 18 octobre 1965 et que la somme mentionnée sur le bordereau de distribution sera remise à chaque intéressé. Qu’un acte authentique de quittance dans lequel apparaît la signature de toutes les personnes qui ont reçu paiement a été fait par le greffier de la Corporation des président et syndic Me Paul Boucher notaire et que cet acte sera remis à qui de droit. Cette déclaration prouve que l’échéancier a suivi son cours et que les 350 000,00$ ont été partagés et payés aux 713 censitaires mentionnés au bordereau de distribution, tel que précisé au bill 104 et décrit à l’article 1 a) b) c) et d). Par la suite le syndic et assistant-greffier Ildège Brosseau prouva que la somme de 350 000,00$ fut partagée entre le 713 censitaires d’une façon satisfaisante pour chacun : en fait foi le rapport du comptable Gilles Lussier c.a., demeurant à Laprairie, et communiqué au Ministère du Revenu du Québec, confirmant l’acquittement complet des dettes d’impôts envers ce même Ministère dans les rapports T2 et C17 pour les années 1965-1966. Le 30 mai 1966 l’assistant-greffier Ildège Brosseau faisait parvenir à Me Louis Gravel notaire une missive l’informant que le 10 mars 1966 les représentants de la “Corporation des Président et Syndics de la Commune de LaPrairie de la Magdeleine” accompagnés du greffier Paul Boucher notaire, s’étaient présentés au secrétariat de la Province de Québec, pour demander la dissolution de la dite Corporation ci-haut mentionnée et que c’est Me Lalonde qui les avait alors reçus. “Ce même jour nous avons remis à Me Lalonde le bordereau de distribution sur lequel apparaissaient les noms de tous les censitaires de la dite Corporation, ainsi que le montant désignant la part de chacun, et aussi l’acte de quittance préparé par le greffier Paul Boucher, notaire, sur lequel acte apparaît la signature de chaque censitaire qui a participé au partage des biens de la Corporation.” Par la suite monsieur Gilles Lussier, comptable, a communiqué avec le Ministère du Revenu du Québec déclarant que toutes dettes avaient été acquittées envers le dit Ministère. “C’est la raison pour laquelle avec l’autorisation du président Donat Duquette, je vous adresse la présente, pour que demande soit faite à l’honorable Secrétaire de la Province de Québec, d’accorder la dissolution de la Corporation des Président et Syndics de la Commune de Laprairie de la Magdeleine.” Le 8 juillet 1966 le greffier Me Paul Boucher recevait la lettre suivante : “Nous accusons réception de votre lettre du 18 mars dernier ainsi qu’une requête et autres documents concernant la dissolution de la Corporation ci-haut mentionnée. Nous désirons vous informer que la requête pour dissolution de cette Corporation a été acceptée et qu’un avis de dissolution de cette Corporation sera publié une fois par l’Honorable Secrétaire de la Province dans la Gazette officielle de Québec et que la Corporation cessera d’exister, et que sa charte sera annulée à compter de la date fixée dans cet avis, conformément à l’article 5 de la loi concernant les Président et Syndics de la Commune de Laprairie de la Magdeleine, 12-13 Elizabeth II chapitre 114.” Et c’est signé : Louis de B. Gravel, notaire, Directeur du Service des Compagnies. Ainsi prend fin, en 1966, l’existence de la Commune de Laprairie de la Magdeleine. La Compagnie de Jésus se trouve donc par voie de conséquence libérée des droits accordés aux censitaires depuis 1694. Soulagée de ces contraintes, elle peut donc disposer de ces terrains comme bon lui semble. Ildège Brosseau N.D.L.R. Le texte qui précède est conservé aux archives de la SHLM dans sa forme originale et manuscrite. ...
Le ruisseau de la bataille
Les “deux batailles” de 1691 à LaPrairie s’inscrivent dans le contexte des guerres indiennes doublées d’un conflit continuel avec les Treize Colonies. Après avoir subi deux raids français en Nouvelle-Angleterre, les Anglais méditent une revanche. Ainsi le 11 août l’attaque anglo-iroquoise commandée par le Major Peter Schuyler atteint le fort de LaPrairie vers cinq heures du matin. En quelques heures les troupes françaises sont anéanties et les pertes sont très élevées. L’envahisseur, qui sort sans contredit vainqueur du premier engagement, se replie vers Saint-Jean afin de rejoindre ses embarcations. Or pendant que se déroulait ce premier engagement au fort de LaPrairie, les deux cents hommes du capitaine de Valrennes étaient en route pour le fort de Chambly. Après avoir entendu la rumeur de l’engagement, ils font demi-tour et, à mi-chemin entre les deux forts, ils aperçoivent les troupes anglo-iroquoises. Rapidement, les forces françaises gagnent un côteau et bloquent à l’ennemi la route vers Saint-Jean. Les hommes de Schuyler n’ont d’autre choix que d’engager le combat. Après une heure les Anglais subissent un revers : la seconde bataille de LaPrairie prend fin. Le ruisseau dit de la Bataille coule encore timidement près du côteau où eut lieu le second engagement du 11 août 1691. ...
Canal de la Rive-sud
Depuis que Jacques-Cartier et Champlain se heurtèrent tour à tour aux eaux tumultueuses du Sault Saint-Louis, ces rapides posèrent pour longtemps un sérieux problème à la navigation intérieure. Il était pourtant impérieux pour le commerce des fourrures et plus tard pour la pénétration des Grands-Lacs de pouvoir franchir les obstacles naturels qui parsèment le Saint-Laurent. Depuis Dollier de Casson qui, dès 1680, eut le premier l’idée de la construction d’un canal qui relierait le lac Saint-Louis et Montréal, jusqu’aux multiples élargissements que subit le canal de Lachine durant le XIXe siècle; la navigation sur le Saint-Laurent connaissait toujours des difficultés imposées par des flottes de navires de plus en plus imposantes. L’ouverture de la Voie maritime, en avril 1959, marquait donc la réalisation d’un rêve vieux de 400 ans et l’aboutissement de négociations intenses pendant 50 ans entre les gouvernements des États-Unis et du Canada. La mise au point du projet nécessita, entre autres, la création d’un canal artificiel d’environ 32 kilomètres de long qui s’étend du pont Jacques-Cartier jusqu’à l’extrémité ouest du village de Kahnawaké (Caughnawaga). Ce canal a une largeur minimum de 61 mètres lorsqu’il a deux berges, de 91,4 mètres lorsqu’il n’a qu’une berge et de 137,2 mètres sur le parcours libre. Sa profondeur atteint partout 8,2 mètres. Il porte, comme il se doit, le nom de Canal de la Rive-sud, puisqu’il longe la rive sud de l’île de Montréal. ...
Cap au large...
Les membres de notre Société reçoivent depuis quelques années déjà, de façon bien irrégulière il faut en convenir, un modeste bulletin désigné sous le nom de “Le Bastion”. L’idée était née presque d’elle-même; le dynamisme des membres, l’élargissement de nos cadres et les réalisations d’envergure requéraient une diffusion plus large de nos acquis sur l’histoire local de même qu’une meilleure connaissance du bouillonnement des nouveaux projets. Une équipe s’étant rapidement constituée elle n’avait d’autre choix que de faire paraître dans la joie d’une naissance les premiers numéros; quoique l’expérience, les moyens matériels, l’argent et les textes prêts pour l’édition faisaient à ce moment grandement défaut. Peu s’en faut, grâce au talent créateur de quelques pionniers, grâce aussi à leur passion et à leur fidélité, Le Bastion allait non seulement survivre et grandir, mais devenir une parution d’une qualité fort respectable. Bien sûr la formule ouvrait ses pages aussi bien aux généalogistes qu’aux archéologues; l’historien et l’annaliste y avaient également droit de cité. Et si tout n’allait pas toujours sans quelques heurts et retards, à l’heure prévue (ou presque) le bulletin paraissait avec fierté. Hélas les règles du jeu ayant été quelque peu modifiées, les éditeurs doivent après seulement sept numéros faire face à de dures réalités. Qu’on ne se leurre pas cependant, les coûts élevés d’impression et d’expédition ne sont pas seuls au banc des accusés. Trop peu de nos membres se laissent convaincre à écrire leurs souvenirs ou leurs connaissances, quand certains ne boudent pas tout simplement “Le Bastion” ou ne le dénigrent. Il devient difficile dans ces conditions, voire intenable, de maintenir le rythme. Nous réitérons à ce sujet nos convictions des débuts : ce bulletin appartient à tous nos membres et ils sont responsables de son maintien aussi longtemps que ces pages reflètent avec fidélité la vie de notre Société. Compte tenu de ce qui précède un changement de cap s’impose. En ne paraissant qu'une fois l'an les coûts en seront réduits d'autant sans cela fermer la porte à tous ceux et celles voudront bien y publier les résultats de pour qui leurs travaux sur l'histoire de LaPrairie. De plus il sera sûrement possible d'augmenter le nombre de pages et d'illustrations, quoiqu'il faille en éliminer toutes les informations à caractère anecdotique ou fugitif (nécrologie, nouvelles brèves, invitations etc… ). Bref un nouveau “Bastion”, une revue d'histoire sans ce charmant portrait de la vivacité quotidienne de notre groupe; d'aucuns diront un corps sans âme. Nous verrons bien … ! ...
En bref...
Cartographie : quelques personnes et particulièrement M. Jean-Michel Rouan, habile cartographe, ont travaillé à reproduire la carte de Jos. Riel (cadastres de la seigneurie de LaPrairie vers 1866) en y superposant les cadastres actuels sur les premiers cadastres, ceci afin de permettre aux gens de la région de repérer facilement les terres de leurs ancêtres. Un index détaillé des noms et cadastres accompagné d’un catalogue des différents secteurs de la carte viendront bientôt compléter ce travail. Élections : lors de notre assemblée générale annuelle tenue le 16 mai dernier, étaient élus par acclamation messieurs Viateur Robert (1er vice-président) et Jules Sawyer (secrétaire). Archives : Mme Patricia McGee-Fontaine acceptait récemment la direction du Comité des archives de la Société. Nous vous rappelons à ce sujet que le Comité des Archives a pour rôle de récupérer toute la documentation de la SHLM, de la sélectionner et de classifier tous ses documents pour les bien conserver et pour les retrouver facilement. Son rôle est également d’acquérir de nouveaux documents. Le Comité a en tout temps, le souci de rendre les “Archives” accessibles aux chercheurs. Le responsable du Comité a pour rôle particulier de coordonner l’ensemble de la documentation, de l’administration et des différents comités; il est assisté par le secrétaire du Conseil exécutif. Il doit également faire un rapport constant des activités du Comité. Biens des Jésuites : la Société possède depuis peu une liseuse à microfilm de grande qualité. Cette acquisition s’imposait depuis l’arrivée des sept (7) bobines de microfilms 16mm provenant du Fonds des Jésuites conservé à Québec. L’ensemble représente plus de 12 500 documents relatifs aux concessions et transactions, ainsi qu’aux cens et rentes des seigneuries de LaPrairie de 1647 à 1863 et du Sault Saint-Louis de 1672 à 1799. Vue l’absence totale de quelque index que ce soit, les chercheurs impatients sont priés de s’abstenir. I.Q.R.C. : M. Paul Favreau et Mme Patricia McGee-Fontaine ont participé au dernier concours annuel de l’Institut québécois de recherche sur la culture. Ce concours (“Mémoire d’une époque”) est organisé dans le but de créer une banque de données sur la vie des personnes âgées et sur leurs réactions face aux nouveautés de la vie moderne. M. Favreau, célèbre pour la qualité de sa tradition orale, et Mme Fontaine se sont classés parmi les 13 finalistes sur un total de 400 concurrents. Bravo à tous les deux et voilà une heureuse initiative à répéter. L’évènement : la SHLM sera à l’avenir chargée du contenu de la page d’histoire régionale qui est publiée à toutes les deux semaines dans le journal l’Évènement. ...
Le Bastion
“Le Bastion”                   Décembre 1984 Bulletin officiel de la Société Historique de La Prairie de la Magdeleine C.P. 131, La Prairie P.Q. J5R-3Y2 Rédacteur en chef : Gaétan Bourdages Collaborateurs à ce numéro : Pierre Brisson Ildège Brosseau Michel Létourneau Gaétan Bourdages André Taillon Paul Hébert Montage : André Taillon Secrétaire de rédaction : Claudette Rousseau Photographies : Pierre Brisson Patricia McGee-Fontaine Graphismes : Henri-Paul Rousseau Page couverture : Michel Létourneau Services techniques : L’imprimerie Longueuil Limitée Dépôt légal : Second trimestre 1982 ...
Remerciement au Bienfaiteur
L’imprimerie Longueuil Limitée 549 St-Thomas, suite 7, Longueuil, Qué. J4H 3A7 679-6650 ...
Membres actifs
Audren Jeannine Boudreault Yvette Brisson-McGee Jeannette Boismenu Albert F.I.C. Brault Pierre Brosseau Roland Boyer Georges Brosseau Lucille Côté Suzanne Brosseau Ildège Côté Jean-René Deniger Pierre Comité D’histoire Mouillepied Demers-Lamarre Lucille Domingue Jean-Paul Dion Normand Dubuc-Favreau Berthe Cuillierrier Réal Doucet Édouard Dumouchel Hélèna Des Noyers Rolland Dulude Jeanne École Notre-Dame Doré-Désy Hélèna Déziel Julien O.F.M. Fontaine Albert Dubé Georgette Favreau Paul Gauthier Michel Dupré Guy Gareau G.-Robert Girard Thérèse Falcon-Gatien Denise Girard Réjean L’Heureux Jean Fredette Laurette Hrychiw Paulette Laframboise Gérard Gauthier Rosario Lacroix Yvon Lamarre Georges-Hector Houde Claudette Lamarre Aimé La Berge G. Réjane Laprotte Jean Larose-Melançon Jacqueline Lamarche Marcel Lazure Laurent Lamarre Rosario A. Lessard Rodolphe Le François Lucien Lavallée Louis Lussier Jeannine Longtin Éveline Legault Bernard Mailhot Robert Létourneau Michel Lussier Gilles Mayer-Cadieux Pierrette Martin Anne Lévesque Cécile Monet Conrard McGee-Fontaine Patricia Martin Aurore Moquin Jacqueline Monette Mlle Germaine Monchamp Jacques Perron René Morin Benoit Moquin Alphonse Péladeau Gérard Patenaude J.Z. Léon Oligny Marcel Raymond Robert Racine Paul Poupart J.-Ernest Robert Viateur Robert Albertine Raymond Gilles Roy Thérèse Rouillier Léo Robert Réal St-James Gilbert Roy-Mailhot Denise Rousseau Claudette Surprenant Alexis Ste-Marie Alice Sawyer Jules Surprenant-Barrette Claire Surprenant Martine Ste-Marie Richard Sénécal Yves Surprenant Reine Tessier Jean-Guy Van Leynseele Claire Taillon André Blais Jacques Legault Léonie Barbeau André Bourdages Gaétan Péladeau Léopold Barbeau René L. Gagnon Germaine Rouan Jean-Michel Chouinard-Bouthillier L. Labelle Colette L. Dugrenier-Murray Y. Dugrenier-Murray Y. Santerre Lise ...

Le Bastion, volume 2, numéro 2, décembre 1983

Offre d'emploi – Un bedeau à LaPrairie il y a 150 ans ça travaillait fort
Voici pour votre information et la petite histoire, d’après les archives de la paroisse de La Nativité, les principales tâches du bedeau vers 1840. 1.Le bedeau sonnera, tous les jours, l’angélus matin (2 minutes), midi et soir (6 minutes), et les glas des défunts aux angélus de la St-Marc, à la Semaine Sainte, au jour des morts, aux 40 heures et aux Neuvaines publiques. Aux dimanches et fêtes, il tintera la cloche pendant les élévations. 2. Il préparera ce qu’il faut pour chaque messe de chaque jour de l’année et pour la communion des malades. 3. Il entretiendra la lampe du sanctuaire et une lampe à l’huile, à la sacristie, le matin et le soir, durant l’hiver. Il nettoiera toutes les lampes à l’huile et tous les bénitiers. 4. Il balayera la sacristie tous les jours, le sanctuaire, la nef et les bancs 2 fois par semaine l’été et une fois l’hiver. La Fabrique fournit balais et époussettoires. Il lavera les planchers, meubles et croisées de la sacristie tous les mois; les plancherse et meubles du sanctuaire tous les 3 mois; les planchers, meubles et bancs de la nef et des jubés une fois par année, au mois de juin. 5. Il achètera le bois nécessaire au chauffage pour l’église et la sacristie, et il fendra et serrera le bois à ses frais. En automne, il remontera, pour l’hiver, les poêles de l’église et de la sacristie, il frottera et les minera à ses frais. Il démontera et serrera le tout au printemps. 6. En hiver, il entretiendra libre de neige : les plateformes, marches, perrons et chemins conduisant à l’église, à la sacristie et au charnier. Il mettra de la cendre sur la glace. 7. Il fera les commissions des marguilliers aux magasins dans les limites du village. Il n’achètera rien à crédit sans l’ordre du marguillier en charge. 8. Les dimanches et fêtes, et lors de l'aspersion, il précédera le célébrant avec la verge ou la bannière. Il coupera et distribuera aussi le pain béni, s'il y a lieu.   9. Il creusera les fosses des défunts à 3 pieds pour un enfant et à 4 pieds pour un adulte, et entretiendra impeccablement le cimetière. Il fermera la clôture pour que les animaux n'y passent pas. Le 1er mai, il enterrera les corps des défunts déposés au charnier durant l'hiver, dans une fosse commune ou, si les gens lui donnent un écu, dans une fosse privée. 10. Au printemps, il ouvrira les soupiraux de la cave de l'église et de la sacristie, et les refermera à l'automne. Quand il fait beau, l'été, il ouvrira 4 fenêtres à l'église, le matin, et les refermera le soir. S'il vient un orage, il accourt immédiatement. En été, aussi, il balayera, chaque samedi, les marches de l’église et il entretiendra la rue en face de l'église. Il remplacera les vitres cassées et le mastic à l’église. 11. Il aidera à faire et défaire les reposoirs du Jeudi-Saint et de la Fête-Dieu, la crèche de Noel et toutes les autres parures. Il fera tous les préparatifs pour les funérailles: tentures, mausolée, chandeliers, cierges, il défera le tout pour les serrer proprement. 12. Il fera la criée pour la vente des bancs.- Il préparera les rues de la Fabrique et plantera des balises.- Il fournira les rameaux pour le dimanche des Rameaux.- Il fournira aussi l'eau pour l'eau bénite. 13. Il entretiendra proprement la voiture du Sacrement et le corbillard. 14. Son salaire sera de 800 francs, ancien cours! Ce texte vous est offert grâce aux recherches de M. René Perron, prêtre et curé. ...
Toponymie - L'Ile du Seigneur
Voici le premier d’une série d’articles sur la toponymie de la région immédiate de LaPrairie. Puisse cette démarche créer un intérêt nouveau pour cette facette de l’histoire si souvent ignorée. Quelle étonnante histoire que celle de l’île du Seigneur. C’est avec surprise d’abord que le chercheur constate que ce mince îlot n’apparaît que tardivement sur les cartes (secondes moitié du XXe siècle). Comment expliquer semblable phénomène ? Mentionnons d’abord qu’il existait à la Côte Sainte-Catherine, sur les bords du fleuve juste en amont de l’île à Boquet, un immense moulin de pierre construit par les Jésuites dans le premier quart du XVIIIe siècle. Ce moulin actionné par une roue à aubes, servait à produire de la farine et plus tard fut utilisé comme moulin à carder. Incendié à la fin des années 1940, on choisit de démolir l’imposante structure en ruine lors des travaux de construction de la Voie maritime du Saint-Laurent. Or, afin d’assurer un débit d’eau constant à la roue du moulin, les Jésuites avaient fait ériger sur le lit du fleuve un petit rempart de pierre (les anciens disaient une “dam”) qui servait à diriger l’eau des rapides vers le moulin. Vers 1905-1910, les frères Médéric et Moïse Guérin, qui logeaient dans le moulin, eurent l’idée d’accumuler de la terre et des pierres sur le petit rempart déjà existant. Avec les années, le muret devint un îlot de 50 sur 100 pieds auquel un petit point de bois (de lourdes planches déposées temporairement) permettait d’accéder pendant la belle saison. Environ 25 pieds séparaient la petite île naissante de la terre ferme. Médéric Guérin y installa une petite cabane (elle eut jusqu’à 5 chambrettes) qui lui servait de logement en été et de point de vente illicite de bière et de “whisky blanc” durant les années 1920.          Comme le poisson abonde à cet endroit (proximité des rapides), Médéric en profita pour préparer des bouillons de poissons (carpe, maillé, alose) à ses visiteurs, ce qui lui assurait un revenu supplémentaire. Une bonne part du poisson capturé était aussi cédée à des marchands de Montréal. Qu’on ajoute à cela l’argent recueilli dans la petite boîte à aumônes qu’il plaçait à côté d’une statue de Saint-Antoine exposée bien à la vue sur l’île, et l’on comprendra comment M. Guérin parvenait à subsister. Célibataire, “bon vieux”, Médéric Guérin était apprécié et recevait à chaque été sur “son île” un nombre impressionnant de visiteurs. Cela alla tant et si bien qu’on finit par l’appeler “le seigneur de la dam” et plus tard “le seigneur de l’île”. De “seigneur de l’île” à “l’île du seigneur”, il n’y a qu’un pas que l’imagination populaire eut tôt fait de franchir. Le “seigneur” décédé dans les années 1940, l’île fut abandonnée pour être intégrée plus tard au rempart de retenue du canal de la Rive-sud. L’île apparaît maintenant sur les cartes et loge une partie du parc provincial de la Côte-Sainte-Catherine. Informateurs : M. Paul Favreau et Mme Berthe Dubuc-Favreau de LaPrairie.      ...
Légendes de chez-nous - La punition de Dieu
Afin d'assurer la préservation des plus belles légendes de chez-nous, la direction du Bastion offre à ses lecteurs la version intégrale d'un texte paru dans Mon Magazine en Janvier 1931. Son auteur, M. Emmanuel Desrosiers, était l'oncle d'une de nos membres les plus assidue; Mme Claudette Houde. La punition de Dieu Si vous laissez la ville, à l'été, alors que les autos, par centaines, roulent très vite sur le boulevard Edouard VII et que vous vous dirigiez vers le sud vous apercevez bientôt au bout des terres basses qui forment le "domaine", un oasis de verdure, c'est Laprairie. L'idée vous prend que c'est une sorte de Carcassonne transplantée sur les rives du grand fleuve, qui baigne ses énormes murs gris dans les eaux calmes de la baie, mais bientôt votre poétique pensée s'atténue et elle meurt quand pénétrant sous les arches de feuillage qui bordent la rive vous entendez le jazz hystérique qui déferle des haut-parleurs des hôtels où les touristes étalent leur sans-gène et leur … richesse. L'odeur des vieux siècles persiste cependant malgré la tentacule du progrès qui étreint toutes les choses; on y entend encore, lorsque l'ombre des crépuscules monte à l'assaut des murailles comme une sorte de plainte des onze mille cadavres qui dorment près de l'église paroissiale. Les deux boulevards Edouard VII et de Salaberry sont toujours en rumeur, des trombes d'acier y passent le jour, la nuit et les pauvres morts dorment mal sous le tertre léger. Qu'y a-t-il donc là qui pourrait nous intéresser? L'histoire? Laissons là les pages admirables que M. l'abbé Elisée Choquette est à recueillir. Ce serait trop vaste, ce serait trop beau. Nous serions trop orgueilleux de nos ancêtres et de nos prêtres. Que de grands noms évoquerions-nous, géants dans le passé, tellement grands qu'aujourd'hui la légende les entoure presque, comme la brume se pose sur la cime des chênes quand l'aube vient interrompre la rêverie dans la forêt. Alors, si ce n'est pas l'histoire ce sera la légende, ce récit dont on berce nos jeunes années.  "Risque un oeil, risque pas, Risque un oeil, risquera." La vieille Claire "brassait" son beurre en s'accompagnant de cette chanson. Il était tôt. C'est tout à l'heure que le soleil s'était levé. Elle avait vu son gars, Valérie, revenir de la grève avec plusieurs belles anguilles, il faudrait maintenant les vider et les saler dans un énorme pot de grès à la cave. Enfin, le beurre "brassait" dur, les "mottons" se faisaient. La vieille Claire leva le couvercle, il y avait dans la baratte une belle motte jaune. Plus tard elle la battrait et la salerait. Le plus pressé c'était de préparer le déjeuner de la famille. François son époux, qu'on surnommait "France", était à l'étable avec Domina et Dalvida à traire les vaches et faire le "train"; ils arriveraient affamés, elle le savait car ils avaient toujours faim. Ses filles, Eugénie, Euphrasie, Pacifique, Alexina et Barbe préparaient la lessive à l'arrière de la maison. La vieille Claire, en un rien de temps pela les patates, trancha force grillades de lard qu'elle fit cuire avec un monceau de pommes fameuses. Le fumet odorant remplit vite la maison et c'est avec joie que tout le monde se mit à table pour le repas du matin. -Je crains qu'avant longtemps nous ayons les Iroquois sur les bras, surtout si le pont de glace se forme entre l'île et la terre ferme, fit François. La gaieté tomba, le silence se fit. L'île au diable est située en pleins rapides de Lachine. Autrefois la famille de Montigny la possédait et l'habitait. Elle y avait construit une solide maison de pierre des champs et une sorte de fortin qui servait en cas d'attaque des Iroquois de Caughnawaga, A l'époque où François de Montigny s'établit sur cette île, les Sauvages du Sault n'étaient pas encore complètement pacifiés et le site presque inaccessible de l'endroit assurait la sécurité des habitants. Les de Montigny vivaient de culture, d'élevage et de pêche. A l'été tout le monde était aux champs et le soir on tendait une ligne dormante qui fourmillait d'anguilles le matin suivant. Cette anguille, l'hiver venu, procurait de superbes matelotes. Ces gens étaient heureux. La famille était venue: Domina, Dalvida, Barbe, Eugénie, Pacifique, Euphrasie, Alexina, Valérie, L'épouse de François de Montigny, Claire Labonté, avait amené avec elle, sur l'île, son frère Alfred qui connaissait autant que les Iroquois, les rapides de Lachine et qui avait le coup de feu très sûr. On était au 10 janvier. Depuis quelques jours des Sauvages rôdaient sur la côte sud et leur vue ne manquait pas d'alarmer la petite famille de colons. Comme le soir tombait, François de Montigny aperçut en amont de l'ile un canot qu'il savait appartenir aux Iroquois. Pour plus de sûreté, il enjoignit à tout son monde de s'enfermer dans le fortin. On avait eu la précaution d'approvisionner cet endroit de toutes choses utiles en cas d'attaques de la part des Sauvages. La vieille Claire y tenait en permanence un garde-manger bien garni et les bûches n'y faisaient pas défaut. On avait verrouillé la lourde porte de chêne, et bientôt la cheminée du fortin flamboya, Domina, l'aîné, était monté sous les combles et à travers une meurtrière surveillait l'approche du canot. Les Sauvages avançaient rapidement à travers les chutes mugissantes et les glaçons nombreux. Bientôt le canot toucha terre. Malgré les ténèbres qui montaient de partout le guetteur reconnut Martin La Hache le plus sanguinaire des Iroquois de Caughnawaga. Avait-il un compte à régler avec François de Montigny ou venait-il en ami? personne ne le savait. On le laissa approcher. Sa silhouette gigantesque se profilait sur la neige durcie par le froid. Il était chaussé de mocassins, vêtu de peaux à la façon des Indiens du temps. Il se dirigea sur le fortin, donc il venait en ennemi. A distance, deux autres complices attendaient. Quand l'indien fut à une portée de fusil du fortin, il visa une des meurtrières et tira. La balle vint se loger dans une des boiseries à l'intérieur. Il avait compté sans le vieux Alfred Labonté, et peut-être croyant l'habitation déserte venait-il pour y voler, toujours est-il qu'il reçut une charge de chevrotines en plein dans les jambes. Il s'écroula, criant de désespoir, En toute hâte les deux Indiens qui guettaient à distance, sous le couvert des broussailles, vinrent chercher le blessé. Les ténèbres étaient complètes et les occupants du fortin ne virent plus rien. Seule la clameur des rapides de Lachine montait dans la nuit. Les Sauvages étaient partis. Mais ils reviendraient, François de Montigny le savait. Ils reviendraient peut-être cette même nuit. Qu'importaient pour eux les traîtrises des rapides, les blancs étaient détestés et Martin la Hache, blessé ne manquerait pas de tirer vengeance de la réception peu cordiale du vieil Alfred. Le fortin était bien fourni de munitions et de mousquets; on pouvait tenir là des jours, des semaines. Et puis, à Ville-Marie on entendrait la fusillade advenant une attaque de la part des Iroquois. Le maître de céans sortit et alla en reconnaissance avec une lanterne sourde. Dans les étables, tout était en ordre, les bêtes n'avaient pas été dérangées. Sur la neige, près de la grève, il y avait du sang mais aucune trace du canot. Il revint au fortin où tout le monde était dans l'anxiété la plus grande. -Quelle nuit, fit la vieille Claire. Et dire que c'est l'anniversaire de notre cher Paul. Paul avait un an. Il était né sur l’ile de l’union de Barbe de Montigny et de Claude Faille. Leur fils était alors engagé pour la Compagnie de la Baie d’Hudson au prix de "700 livres par année pour travail dans canots, berges et bateaux, et dans les Terres Sauvages ou Postes d’hivernement". Il avait consenti à "faire tout ce qui lui serait ordonné et ce que doit faire un bon et fidèle engagé, suivant le coutume des Pays Sauvages." A la faveur de la nuit les Iroquois pouvaient assaillir la maison non fortifiée et massacrer ses habitants. Il était donc prudent de rester au fortin, le lendemain, on aviserait. Les bûches se succédaient dans l’âtre et une clarté fauve éclairait la pièce silencieuse. Le temps s'écoulait. Il pouvait être onze heures lorsque le guetteur qui était resté sous les combles perçut le bruit des avirons des Iroquois. Ils étaient revenus vingt canots, on le constata le lendemain. Vingt canots? Oui, vingt canots que l'on retrouvera vides de leurs occupants. Que s'était-il passé? Quelque chose d'inouï et de simple à la fois, châtiment terrible pour ceux qui étaient venus avec l'idée d'exterminer la famille de Montigny. Sitôt débarqués les Sauvages constatèrent qu'ils n'emporteraient pas le fortin sans lutte, de la lumière y brillait à travers les meurtrières et la place paraissait en état de défense. Ils s'en furent donc forcer la porte de l'habitation principale dans l'espérance de faire ripaille, car les Indiens avaient faim, la récolte de maïs ayant été presque nulle rien, rien … qu'une énorme cuve de vin. Ce ne fut pas long, les Iroquois médusés à la vue du breuvage de feu ne pensèrent qu'à boire. Ce fut une affreuse beuverie qui dura fort longtemps. Les occupants du fortin entendirent les chansons rauques, les hurlements de défi des sauvages, puis petit à petit les bruits cessèrent, le calme revint. Le froid, cette nuit-là, était excessif, un des plus grands de l'hiver. Les colons grelottaient sur les dernières heures de la nuit malgré les bûches qui se succédèrent dans l'âtre du fortin. Le jour arriva avec une bourrasque de neige et un chuchotement inconnu venant des rapides. Les Indiens étaient-ils repartis, on ne voyait pas les peaux-rouges, on ne distinguait rien à travers la tempête. François de Montigny, sous le couvert des armes de défenses du fortin, se risqua au dehors. Il atteignit la maison d'habitation sans encombre. Ce qu'il vit le remplit de terreur. La porte de sa demeure était ouverte et une quarantaine d'indiens étaient jetés pêle-mêle sur le plancher. Tous étaient morts gelés après s'être enivrés. La famille de Montigny y vit la main de Dieu. Les hommes embarquèrent les Indiens morts dans les canots et confièrent aux rapides le soin de les inhumer. Les femmes prièrent le Seigneur pour ces pauvres enfants des bois qu'Il avait frappés si durement, puis elles lui rendirent grâce d'avoir protégé leur famille. Aujourd'hui si vous allez à la Côte Ste-Catherine et que ce soit le soir, écoutez la plainte des rapides. Vous entendrez, atténué par la distance, le hurlement des sauvages, le cri de mort inachevé de ces sanguinaires Iroquois. Vous me direz: "Ce n'est qu'une légende'" mais pensez que notre pays était leur pays, qu'ils étaient là avant nous et qu'aujourd'hui ils s'en vont …. comme l'onde des Rapides de Lachine. ...
Architecture - Le Moulin à vent de La Prairie
En acceptant la concession de la Seigneurie de LaPrairie de la Compagnie des Cent -Associés en 1647, les Seigneurs jésuites s'engageaient à fournir à leurs futurs censitaires deux services de première nécessité pour l'époque: le moulin d'abord devant servir à moudre le grain et une chapelle. Même si l'établissement définitif des premiers colons à LaPrairie date du printemps 1668, les Seigneurs ne perdront pas de temps à remplir ces deux obligations. Sitôt le manoir seigneurial achevé on y aménagea une chapelle afin d'y tenir les offices religieux. Les premiers registres paroissiaux datent de 1670. Nous présumons que la construction du moulin à vent débuta vers cette date car il était déjà en opération en 1672. Cet effort financier que les Jésuites devaient assumer était de taille, car la construction et l'entretien d'un moulin étaient des charges très onéreusesArrêté du Conseil souverain du 20 juin 1667.. De fait, les moulins du Canada coûtaient trois fois plus cher qu'en France car les meules, les instruments de fer, les cordages et les voiles ét aient tous importés de la mère-patrie. Les relations de la bataille de 1691 écrites par M. de Bénac et Peter Schuyler nous aident à situer ce premier moulin où le meunier Mathieu Fayes vint s'établir en 1672. M. de Bénac raconte en effet le 2 septembre 1691: "Les ennemis se coulèrent une heure avant le jour le long de la prairie du costé de la petite rivière et vinrent jusqu’au moulin, La sentinelle quy y estoit postée cria quyvala, et sur le quon ne repondoit point tira criant aux armes et se sauva aussytost. Dans le moulin, les Ennemis decouverts se jettent sur le Corps de Garde quy estoit entre le moulin et le fort et en chasserent Les habitants quy senfuirent en Desordre dans le fort."M. de Benac, 2 septembre 1691, France : Archives des colonies, C11A, vol.11, p.557. Il est donc clair de ce qui précède que ce premier moulin était au nord du fort, entre celui-ci et la rivière St-Jacques. Qu’en est-il advenu? nous n'en savons rien pour le moment. Aurait-il été détruit ou déménagé? Quoi qu’il en soit la carte de Gipoulou (vers 1775) fait mention cette fois d'un autre moulin situé au sud du fort, à peu près derrière l'actuel garage Shell rue St-Henri, dans le prolongement de la rue St-Ignace. Ce second moulin est sur "un lopin de terre d'environ 600 toises en superficie aboutissant sur la devanture sur la rivière St-Laurent, sur l'arrière et au côté Sud-Ouest à la Commune de La Prairie, l'autre côté au nommé Guérin". Déjà vétuste vers 1780, il est donc facile de croire que l'édifice avait été érigé plusieurs décennies auparavant. La meilleur description du moulin et de la maison du meunier est celle du Notaire Dandurant datant du 29 février 1820 : “…“Moulin au Sud-Ouest du Bourg, garni de deux moulanges, tournans et mouvans, plus sur l’emplacement du moulin, une petite maison de bois, 18’-0 x 18’-0”, chassis vistrés. portes et contre-vents, écurie. Clôture qui existe actuellement en alignement avec côté “Est” d’une certaine rue qui se termine à l’emplacement du moulin. (…) Le moulin a besoin de réparations; les deux vergues à l’arbre du moulin, raccomoder les fusées des mouvements, consolider le chapeau, les deux escaliers, crépir le corps du moulin, refaire la cheminée et foyer, peindre le chapeau, faire un nouveau sommier et un nouveau CABESTAN.” En 1846, ledit moulin est incendié. Les Jésuites étant revenus depuis peu à LaPrairie, reprennent leurs activités en tant que Seigneurs et entreprennent la construction d’un autre moulin. Cette fois ce sera un bâtiment carré à deux étages, et son mécanisme à aubes fonctionnera selon le même principe que celui du moulin de la Côte-Ste-Catherine. Lorsque le droit seigneurial est aboli en 1854, les Jésuites vendent le moulin au Capitaine du bateau “l’Aigle”; M. Julien Brosseau. Fait étonnant, le nouveau moulin garde encore le nom de “moulin à vent”. D’ailleurs dans les cahiers des comptes des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame de LaPrairie, la dernière mention d’argent versé pour “voyage au moulin” est en date du premier avril 1855. Deux ans plus tard le gouvernement vend à l’encan le moulin à farine pour la somme de 7 240,00$. C’est un monsieur Dorion qui s’en porte acquéreur. Durant quelques années il sert d’entrepôt, étant donné qu’il est tout près du quai de l’Aigle. Cependant les inondations et les glaces l’auront rapidement détérioré et il ne sera plus que ruines au début du siècle actuel. M. T.A. Brisson le situait “tout près du dernier brise-glace”. Quoiqu’il n’existe plus aucune trace de ces moulins à LaPrairie, une de nos membres et directrice du comité eut l’heureuse idée de faire renaître le premier moulin de LaPrairie. Sur un promontoire près de sa demeure à Candiac, elle fit reconstruire cette tour conique (voir photo) en se basant sur les plans des moulins qui existent encore au Québec et qui ont été bâtis durant le Régime français. Cet imposant volume de trois étages sera sous peu doté de son mat, de ses tournans et fusées. Bien que le nouveau moulin soit situé à quelques milles plus à l’ouest que l’ancien, il est malgré tout près du fleuve. La galerie qui l’entoure à l’étage offre une vue imprenable sur le Vieux LaPrairie. Le visiteur peut du même coup d’œil observer la plus imposante colonie d’hirondelles noires du Canada, amoureusement soignées par M. et Mme Girard. ...
Nécrologie - Frère Ernest Rochette F.I.C.
Le 8 juillet 1983 la S.H.L.M. perdait le doyen de ses membres en même temps que l’un de ses fondateurs. Nous reproduisons ici un texte paru lors de la célébration de son 70e anniversaire de vie religieuse en mai 1983. Puissions-nous garder un ardent souvenir de cet homme de grande valeur! “Je n’ai pas vieilli; j’ai connu plusieurs jeunesses successives”. Cette phrase de Lacordaire s’appliquait parfaitement au Frère Ernest Rochette (Frère Damase). Officiellement à sa retraite depuis 1965, il était toujours alerte et actif. Il s’occupait de sa station de météorologie, il distribuait le courrier dans la Maison principale et il consacrait le meilleur de son temps à la lecture, à la préparation de rapports sur des thèmes sociaux et culturels, à la rédaction d’articles de revues. Sa lumière veillait tard dans la nuit! Et il s’intéressait toujours aux sports. Il trouvait encore le moyen de donner des cours privés à des jeunes et il apportait son aide à des chercheurs en histoire. Il avait même fondé avec d’autres voici 11 ans, la Société historique de LaPrairie de la Magdeleine. Il était toujours le modérateur des Amicales d’anciens élèves. Et ceux qui avaient eu la chance de l’avoir comme professeur lui étaient demeurés très attachés. Il les enthousiasmait pour l’étude et les menait au succès, tambour battant, toujours avec le sourire. Il a laissé sa marque à LaPrairie où il a enseigné de 1920 à 1927. Sa carrière dite “active” fut aussi riche que longue, depuis sa première affectation à l’Académie Saint-Paul, en 1914, jusqu’en 1965. Professeur apprécié, il fut également un directeur d’école remarqué, à Sainte-Elisabeth, à Sainte-Clotilde et à l’E.S.S.S. Au Séminaire de Sherbrooke, où il enseigna de 1942 à 1947, le Frère Damase était un personnage! Et il ne faudrait pas oublier ses cours à l’Université de Montréal et les dix années où il fut le Directeur des Etudes des F.I.C. Pendant dix autres années, il fut le directeur du Comité des Livres et, à ce titre, responsable des publications pédagogiques des Frères. Ce qui ne l’empêchait nullement d’être membre actif du Comité de Régie, de sous-comités (mathématiques, sciences, géographie) et de la sous-commission des programmes et des manuels, pour le Département de l’Instruction publique. Le Surintendant le tenait en haute estime. Il trouvait également le temps de préparer le Bulletin de la Société de Pédagogie de Montréal dont il fut le président, de cultiver la musique et de rendre d’innombrables services à ses frères. Oui, le 7e enfant de Joseph-Misael Rochette et de Marie-Jessée Dussault, né le 25 janvier 1895 à Pointe-aux-Trembles, aujourd’hui Neuville, dans le célèbre comté de Portneuf, a connu une vie riche et bien remplie de dévouement et de service. Le novice de 1913 a fait honneur au nom de religion qu’il avait reçu : Frère Damase. Puisse-t-il rester longtemps vivant dans le cœur de ceux qu’il a côtoyés. ...
Finances
Du 1er juillet 1983 au 31 novembre 9183 Actif Octrois “Connais-tu La Prairie” : 3 000.00 Dont Comité des guides : 200.00 Dont Comité de Généalogie – Musée des Beaux Arts : 50.00 Dont Comité de Généalogie – Arthur Sénécal : 20.00 Octrois Ville de La Prairie : 958.33 Octrois Ville de La Prairie : 335.00 Remboursements Interurbains et photocopie – Ginette : 33.83 Cotisations 8 à 12.00 : 96.00 Magasin : 50.75 Dont Comité de Généalogie : 10.00 Intérêts B Nationale 3501509 : 149.46 Total : 4966.73 31/6 Balance Banque Nationale 3501509 : 4583.73         Balance Banque Nationale 0122329 : 449.30          Petite caisse : 30.24 Total : 9966.73 -1200.00 = 8766.73 Passif Entretien des locaux : 130.00 Papeterie et timbres : 66.77 Téléphone : 226.89 Assurances : 335.00 Achats Comité Généalogie : 110.00 Frais bancaires : 22.07 Sentier pédestre : 500.00 Connais-tu La Prairie : 425.41 Total : 1856.14 30-11 Banque Nationale 3501509 : 6626.61          Banque Nationale 0122329 : 240.63          Petite Caisse : 43.25 Total : 8766.73 juin 1983 – Correction 3501509 : 1200.00 Total : 9966.73 ...
Mot du président
Mon prédécesseur à la présidence a déjà prononcé une phrase qui traduit bien mon état d'esprit actuel: "Ce sont d'abord les activités qui donnent vie à notre Société". Ces activités sont en grande partie générées par nos comités, toujours très actifs, qui réalisent de nombreux projets sans ménager leurs efforts. Le Comité de Généalogie pour une part continue de susciter un intérêt grandissant auprès de nos membres et des visiteurs venant de partout, au-delà même des limites de notre région. De nombreux articles et publications ainsi que des cours sur la généalogie sont offerts par ce Comité sous l’habile gouverne de M. Viateur Robert. Quant au Comité des Guides, il nous a déjà soumis un premier rapport en conseil général; rapport dans lequel il élabore sa structure et ébauche sa stratégie sur le plan des activités d'accueil et de visites guidées à l'intérieur de l'arrondissement historique. Mesdames Girard et Boudreault songent déjà à la préparation d'un programme préliminaire d'activités concernant le 150e anniversaire de la construction du premier chemin de fer canadien à LaPrairie. Groupe des guides bénévoles   Lyne Murray, Thérèse Girard, Yvette Boudreau, Stéphane Beaudin Le 15 déc. dernier M. André Taillon et Madame Claudette Rousseau nous présentaient les cahiers du projet "Connais-tu LaPrairie?" dans leur version définitive. C'est là l'aboutissement de plusieurs mois de travail. Il y a également le Comité de Cartographie qui se révèle toujours présent auprès des chercheurs. Si la subvention demandée au Gouvernement fédéral reçoit un accueil positif, ce Comité pourra bénéficier de moyens spéciaux pour la mise en marche de son programme d'activités. D'ailleurs le directeur, M. Moquin, nous fournira sous peu dans un prochain numéro du Bastion, un résumé des travaux en cours. N’oublions pas le Comité des Aînés qui est à évaluer la possibilité d'introduire l'informatique dans le traitement des informations contenues dans notre centre de documentation. Mesdames Patricia McGee-Fontaine et Berthe Dubuc-Favreau songent même à confier un second mandat au groupe "Nouveaux Horizons". Bien que les fouilles sur les lots 198 & 199 soient pour le moment terminées, le Comité d’Archéologie demeure fort actif, Les archéologues membres de la firme Ethnoscop ont d’ailleurs promis de nous livrer les résultats de leurs recherches en avril prochain: sans doute des conférences à ne pas manquer. Enfin le Bastion, dirigé par une nouvelle équipe, paraît à un rythme régulier et la qualité du bulletin s‘améliore d‘une parution à l’autre. Cependant, M. Bourdages, responsable de la rédaction, déplore le faible nombre de collaborateurs et invite de nouveau chacun des membres à y écrire. Il peut s‘agir de résultats de recherches, d'interviews ou simplement de lettres ouvertes; car le “Bastion" se veut surtout être un moyen privilégié de communication entre nos membres. Bref, les Comités existent, ils sont ouverts à tous. Ne fournissent-ils pas l'eau qui fait fonctionner le moulin dont la roue tournera à la condition que tous les filets d'eau coulent dans le même sens. Il est donc compréhensible que je prône la collaboration étroite des Comités entre eux, car il ne faut pas éparpiller les efforts, mais plutôt offrir toujours le même standard de qualité qui, jusqu’à maintenant, a toujours identifié notre Société et lui a assuré une place de choix parmi les autres groupes du même genre. ...
Fonds Élisée-Choquet
Dans les parutions précédentes nous avons vu ensemble de quelle façon s’était constituée notre riche documentation historique et généalogique. Un lien particulier de solidarité “historiographique” unit tous ces patients chercheurs : de Pierre-Casimir Dufresne et la Société Littéraire à Thomas-Auguste Brisson maître d’œuvre de cette richesse unique en son genre, et jusqu’à Élisée Choquet, l’historien, l’archiviste et surtout le conservateur de ces biens. Mais si vous le voulez bien reprenons notre histoire du Fonds là où nous l’avions interrompue dans le précédent numéro du Bastion. Au décès d’Élisée Choquet en 1972, les nombreuses boîtes de documents qu’il conservait jalousement sont remises aux responsables des archives du diocèse de Saint-Jean. Un an plus tard, à l’occasion du déplacement de l’Évêché de St-Jean vers Longueuil, l’ensemble de ce qui constitue le “Fonds Elisée Choquet” est offert aux Archives nationales du Québec à Montréal. C’est là qu’après un inventaire sommaire, les documents seront enfin mis à la disposition des chercheurs en histoire locale et nationale. Trésor inestimable, le “Fonds Élisée Choquet” c’est l’histoire de La Prairie présentée presqu’“au jour le jour” à travers les greffes des notaires de Montréal et de La Prairie, ce sont aussi des “notes” du Docteur Brisson et de ses proches collaborateurs, des cartes et des plans, des cahiers des rapports des Syndics de la Commune, des relations de procès et de milliers d’autres publications toutes aussi intéressantes. Le Fonds c’est de plus l’histoire culturelle et religieuse de La Prairie, le récit en capsules de sa vie économique, politique et sociale. N’est-ce pas aussi la vie de ses habitants? Près de 8 000 pièces s’y rapportent aux familles de La Prairie et de la région depuis leur arrivée au pays jusqu’aux débuts de ce XXe siècle (répertoires de naissances, mariages et sépultures, inventaires d’actes notariés concernant les premiers arrivants et leur descendance, coupures de journaux d’intérêt familial soulignant tantôt les anniversaires et les évènements sociaux, tantôt les décès ou les faits d’arme à caractère politique). Le Fonds Élisée Choquet c’est tout cela et bien d’autres choses encore… “Cette documentation déborde aussi sur les questions d’ordre national et international. Bref on y aborde tous les sujets selon M. Raymond Dumais des A.N.Q. à Montréal. Bref on y distingue 31 400 pièces différentes. Convaincue de l’importance du Fonds et stimulée par quelques visites aux A.N.Q. à Montréal, l’idée nous vint de rapatrier vers La Prairie ce précieux élément de notre patrimoine afin de pouvoir l’utiliser plus pleinement encore. Cela n’alla pas sans quelques difficultés, mais après quelques déceptions les portes s’ouvrirent enfin et nous recevions alors l’aide des gouvernements municipal, provincial et fédéral. UN rêve prenait allure de réalité; nous allions pouvoir photocopier les sections de généalogie et d’histoire locale du fonds : un total de 18 460 pièces. Cette réalisation ne s’est cependant pas accomplie sans des efforts incessants. Trois bénévoles de la Société historique de LaPrairie (Mesdames Berthe Dubuc-Favreau, Héléna Doré-Désy et Patricia Mc-Gee-Fontaine) grâce à un accueil sympathique, à beaucoup de compréhension et avec l’aide des responsables des A.N.Q. à Montréal, purent à raison de 165 visites, rafraichir, reclasser et distribuer dans de nouvelles chemises (1 112) et de nouvelles boîtes (33) un fonds qui s’avérait plus pratique tant pour la conservation, la consultation que la reprographie. Plus tard le même groupe obtint l’autorisation de préparer et de réaliser le “Répertoire numérique du Fonds Elisée Choquet”; travail auquel collabora étroitement M. René Côté f.i.c.. Egalement favorisés par les responsables des A.N.Q. à Montréal, le fichier de référence et le travail de reprographie furent accomplis par deux collaboratrices étudiantes remarquables : Joanne Côté et Anne Martin. Il ne reste plus aux générations présentes qu’à protéger et compléter cet héritage. N’est-il pas du devoir de chacun de collaborer à la mise à jour des documents qui témoignent de l’histoire actuelle? ...
Éditorial - Un plan dans la poche...
Nul ne contestera que notre Société est bien connue pour son dynamisme et son "agressivité", particulièrement lorsqu'il s'agit de mise en valeur et de sauvegarde. Les bons exemples foisonnent: expositions, conférences, interventions en milieu scolaire, sauvetages archéologiques, informations touristiques, visites guidées, archives et consultations de toutes sortes. Cependant dans grand nombre de cas les résultats obtenus étaient bien inférieurs aux énergies investies: malgré deux employés permanents et un groupe de guides bénévoles solidement formés, bien peu de gens sont venus nous visiter l'été dernier. Il arrive aussi que l'on fasse trop peu et trop tard: la démolition de l'entrepôt Rémillard, les fouilles à la hâte lors de la rénovation du Vieux Marché et le sauvetage de dernière minute sur les lots 98 et 99 (Académie St-Joseph) en sont de tristes illustrations. Sans être alarmistes et sans laisser croire que la Société donne constamment des coups d'épée dans l'eau, sans non plus que l'on mette en cause la compétence des intervenants; la réalité s'impose d'elle-même malgré tout. Bref toutes les actions qui ne s'articulent pas autour d'un plan d'ensemble de développement de l'arrondissement historique sont tôt ou tard vouées à l'échec. L'heure de la concertation a sonnée, la Société ne doit plus faire cavalier seul et s’immoler en de vains efforts. Elle ne doit plus non plus être constamment tiraillée entre la sauvegarde et le progrès. Qu'on le reconnaisse enfin, l'avenir du Vieux LaPrairie appartient aussi à ses habitants, à ses commerçants, au conseil de ville et au Ministère des Affaires culturelles. Ces gens, un jour réunis à la même table, devront s'entendre sur la vocation future de ce secteur de la ville. Lors des discussions les meneurs auront la délicate tâche d'éviter la confusion et la mésentente. Il leur faudra aussi être habiles à concilier des besoins parfois aux antipodes les uns des autres. Et que sera alors le rôle de notre Société dans cette nouvelle Arche de Noé? figure de proue ou ancre flottante ? Nous verrons bien et bientôt je l'espère! ...
Grande vente
En terminant l’année 1983 la SHLM publie sept nouveaux documents. Il s’agit de cahiers pédagogiques produits dans le cadre du projet “Connais-tu LaPrairie ?”, lequel projet est destiné aux jeunes élèves du cours primaire. Cependant parmi cet ensemble, deux documents vous intéresseront plus particulièrement : il s’agit d’un “rallye” à pied dans le Vieux LaPrairie (32 pages) et d’une maquette de carton représentant le “vieux fort”, laquelle doit être découpée et assemblée. Deux productions de grande qualité ! Nos prix : le “rallye” et la maquette se vendent chacun $3 ,00 l’exemplaire. Pourquoi ne pas les offrir à des enfants ou à des amis ? Toujours disponibles : LACROIX, Yvon. Les origines de La Prairie. 205 pages. 12$ Répertoire numérique du Fonds Elisée Choquet. 10$ l’exemplaire. ...
Le Bastion
“Le Bastion” Décembre 1983 Bulletin officiel de la Société Historique de La Prairie de la Magdeleine C.P. 131, La Prairie P.Q. J5R-3Y2   Rédacteur en chef : Gaétan Bourdages Collaborateurs à ce numéro : Michel Létourneau Patricia McGee-Fontaine Bernard Legault René Perron, ptre André Taillon Montage : Henri-Paul Rousseau et Graphismes : Paul Hébert Secrétaire de rédaction : Claudette Rousseau Page couverture : Luc St-Martin Services techniques : Fourniture de bureau Prestige enrg. Dépôt légal : Second trimestre de 1982 ...

Le Bastion, volume 2, numéro 1, juin 1983

Fonds Élisée-Choquet
Les jours et les années passent. Pour quelle raison a-t-on oublié de signaler en 1917 les 250 ans de la fondation de LaPrairie? Peut-être à cause de la guerre qui faisait rage en Europe? Quoi qu’il en soit, on confie en 1923 à T.A. Brisson le soin d’organiser des fêtes grandioses soulignant les 250 ans de la fondation de la “paroisse” de LaPrairie. Un cairn (petite pyramide de pierre) rappelant la bataille de 1691 sera dévoilé au “Carré La Mennais”. Nous sommes en juin 1923 et Elisée Choquet vient d’être ordonné prêtre, il est tout jeune, à peine 23 ans. En attendant son départ pour Rome en septembre, où il étudiera pour obtenir un doctorat en philosophie, il est nommé “vicaire de vacances” à LaPrairie. Une “visite de paroisse” lui permet de rencontrer en sa demeure le docteur Thomas-Auguste Brisson. Ébloui par la richesse de sa bibliothèque et de sa documentation, épaté aussi par les connaissances de l’homme, Elisée Choquet se lie très rapidement à T.A. Brisson et devient bientôt son “bras doit” : organisateur des fêtes de LaPrairie qui auront lieu en août; ce sera une réussite. Elisée Choquet revint comme vicaire à LaPrairie en 1929. Thomas-Auguste Brisson a déjà 77 ans à cette époque. Il habite depuis plusieurs années dans la famille de Joseph-Auguste, son frère, demeure qu’il devra bientôt quitter. Le grenier de son ancienne demeure sur le Chemin de St-Jean (aujourd’hui la maison Aubin) déborde de journaux accumulés depuis plus de 40 ans. L’abbé Choquet conscient de la valeur historique de ces documents demande au docteur Brisson l’autorisation de faire l’inventaire de ce riche contenu; c’est ainsi que commence à prendre forme l’actuel “Fonds Elisée Choquet”. Les deux compères sont liés par une passion réciproque pour l’histoire : Thomas-Auguste Brisson fournit la documentation tant et si bien qu’à son entrée comme résident à l’hospice de la Providence vers 1931 il aura presqu’entièrement cédé tous ses documents. T.A. Brisson est décédé le 18 décembre 1937. Elisée Choquet, homme d’action, étudie, classifie, note et se renseigne et avec l’aide de secrétaires de circonstance, Yvette Jubinville et Annette Lafond, les notes manuscrites sont dactylographiées. L’éloquence d’Elisée Choquet était bien connue. Suite à une conférence fort appréciée, donnée à la “Société Historique de Montréal” paraître son volume sur les “Communes de Laprairie” en 1935. Sous la rubrique “En vidant mon carquois” il fera connaître LaPrairie et ses habitants aux lecteurs du Richelieu (journal hebdomadaire régional). Se basant également sur une vieille carte de la Seigneurie de Laprairie signée Joseph Riel et à l’aide des terriers (actes de concessions des terres) Elisée Choquet établira des cartes situant les concessions des premières familles de la seigneurie. Riche de la documentation à laquelle il a lui-même éminemment travaillé; Elisée Choquet quittera LaPrairie en 1936. Les précieuses caisses de dossiers le suivront d’un endroit à l’autre : Longueuil, Delson, Saint-Edouard, Saint-Isidore et Varennes. Les recherches historiques sur LaPrairie se terminent presqu’entièrement au début des années 30, mais l’abbé Choquet complètera son documentation par de nombreux sujets et poursuivra les études généalogiques dans les paroisses du diocèse de St-Jean jusqu’à sa retraite en 1970. Il devait nous quitter le quitter le 14 mai 1972. Voilà donc comment s’est constitué le “Fonds Elisée Choquet”. (à suivre)   Références : Fonds Elisée Choquet, Musée du Vieux Marché, Société Historique de LaPriarie. Biographies Canadiennes-françaises, J.J. Lefebvre, Edition 1927, page 30. Biographie d’Elisée Choquet, Archives du Diocèse de St-Jean, Québec. Notes personnelles de Marcelle Brisson, nièce du docteur T.A. Brisson. ...
Outils généalogiques
On dit souvent “faire sa généalogie”; voilà une expression pour le moins ambigue car si on la prenait à la lettre elle signifierait “choisir ses ancêtres”. Quoi qu’il en soit nous comprenons tous que la phrase désigne l’ensemble des recherches effectuées pour arriver à connaître les noms de nos ancêtres maternels et paternels de génération en génération. Les répertoires de mariages et les registres de baptêmes et de sépultures sont des outils indispensables pour arriver à cette fin. S’y ajoutent de patientes et laborieuses lectures d’actes notariés et la consultation d’une publication récente par un groupe de chercheurs en démographie de l’Université de Montréal, à savoir : la liste informatisée des noms de tous les résidents de la Nouvelle-France et des renseignements qui les concernent (baptême, mariage, sépulture, métier etc…). L’information ainsi recueillie doit par la suite être organisée de façon à ce que chacun puisse s’y retrouver assez rapidement. La méthode la plus fréquemment utilisée consiste à inscrire ces renseignements sur des feuilles (voir illustration), chacune permettant de connaître les quatre générations qui ont précédé un ancêtre donné. Chaque ancêtre y porte un numéro et son père est désigné par le double de ce numéro (nombre pair) alors que sa mère est identifiée par le double plus un (nombre impair). Pareille façon de travailler offre ses avantages et ses inconvénients; ainsi puisque les noms sont en ordre numérique il devient impossible de repérer un nom par ordre alphabétique, de plus les mariages consanguins y sont difficilement décelables. Déçu de ne pouvoir vérifier rapidement si j’avais des ancêtres communs avec certains de mes amis et soucieux de mesurer les risques génétiques légués par mes aieux, j’ai pensé mettre au point un fichier que je vous propose aujourd’hui. Vous le constaterez rapidement, tout comme la précédente, cette manière de faire a aussi ses limites et ses profits. A chaque ancêtre sa fiche et son numéro, le nom étant toujours suivi de celui du conjoint (voir illustration) ainsi que des renseignements concernant le mariage, le baptême et la sépulture. Suivent les indications sur le lieu d’origine et des informations à caractère historique. Comme ce fichier est destiné à mes enfants, ils peuvent donc y retrouver leurs ascendants paternels et maternels, aussi pour ne pas confondre les deux, les ancêtres de leur père voient leur numéro précédé de la majuscule B (pour Bourdages) et ceux de leur mère de la majuscule P (pour Péloquin). S’il s’agit en plus d’un ancêtre maternel, son numéro sera suivi de la majuscule M. Ainsi on aura vite compris que le numéro B 3114M indiquera à mon fils qu’il est en présence d’un ancêtre de son père et qu’il s’agit d’un ancêtre maternel. Toutes les fiches sont par la suite classées par ordre alphabétique et lorsqu’un personnage est plusieurs fois mon ancêtre sa fiche porte donc plusieurs numéros. Cette manière de procédér m’a permis de découvrir entre autre que j’avais des ascendants qui étaient communs à mon père et à ma mère ainsi qu’à mon épouse et à moi. J’y ai de plus appris qu’en Acadie nombreux sont ceux qui parmi mes ancêtres étaient frères et sœurs. Bref un fichier ainsi conçu permet un repérage rapide de n’importe quel prédécesseur et facilite la compilation de certaines statistiques. Tout compte fait je crois bien que l’effort en vaut la peine. Bon travail… ...
Edme Henry
Edme Henry (1760-1841) Edme était le fils unique de Edme Henry, chirurgien-major dans le Royal-Roussillon, régiment ayant servi en Nouvelle-France et commandé alors par le lieutenant-colonel de Poularies durant la guerre de Sept Ans (1756-1841). Après avoir terminé son cours classique au collège de Montréal et trois ans de droit, Edme, reçut le 2 juillet 1783 une commission de notaire du général Haldimand, gouverneur de la Province. Le 17 février 1794, il alla se fixer à LaPrairie et résider là où devait se fixer plus tard l’Académie St-Joseph, au coin des rues St-Ignace et Chemin de St-Jean. Dès 1796, il devint notaire du général Christie et bientôt l’agent de ses six seigneuries : Lacolle, Noyan, Sabrevois, De Léry, Bleury, Repentigny ainsi que de vastes intérêts à Chambly. Le gouvernement y joignit l’agence de la seigneurie de LaPrairie. Vers 1811 s’annonce la guerre avec les États-Unis. Nommé major au 2e bataillon de la milice de Beauharnois il se distingua sous les ordres du lieutenant-colonel De Salaberry et fut promu lieutenant-colonel commandant du 2e bataillon de Huntingdon le 2 juillet 1822. Cédant aux besoins et instances de ses compatriotes le 7 juin 1837, il ouvre une banque dont le bureau principal est à LaPrairie : c’est en pleine crise économique; une centaine de banques aux États-Unis font faillite et, au Canada, elles suivent. Pour venir en aide aux gens de LaPrairie et des environs, il fonde sa banque : “La Banque Henry”. Il émet des billets de 5, 2 et 1 dollars et en petites coupures de 75 sous, un écu et 30 sous, et ce, en billets strictement bilingues. A travers toutes ces occupations, il pratiqua le notariat jusque vers 1831 : 4831 actes, greffe important d’une époque de transition. Il s’occupa de l’aménagement des routes du comté de LaPrairie, aida à la création d’écoles, et encouragea la colonisation. Il fonda Napierville, Christieville (Iberville), Burtonville (St-Césaire) et Henryville. Il créa le Fort Neuf en 1822 pour les artisans qui affluèrent à LaPrairie, et se lança dans une compagnie de bateaux à vapeur : “Edmund Henry” et “Montréal”, puis, avec M. Ryland allongea le quai pour permettre à des bateaux de plus fort tonnage, d’accoster. ...
Architecture - La maison fortifiée
Construite vers 1688, cette petite maison mesurait environ 25’x30’ et était surmontée d’une énorme cheminée centrale de pierre; un toit à quatre versants en croupe la coiffait. C’était une maison d’habitation qu’on pouvait transformer en redoute sitôt qu’un danger se présentait; de lourds contrevents fermaient les ouvertures et des meurtrières étaient percées au niveau des combles, de sorte qu’on pouvait y tirer sur l’ennemi. Cette curieuse redoute fit couler beaucoup d’encre à la fin du siècle dernier; le courrier de Montréal le 24 août 1880 expliquait en ces termes : “On construisit vers cette époque un fort de pierre d’environ 25’x30’ pour mettre les colons à l’abri. Cette construction après avoir défié les ravages de plus de deux siècles, est demeurée intacte, seulement le maçon en a fait disparaître les meurtrières et les a remplacées par des croisées, ce qui déroute l’étranger sur sa destination primitive. Ce vieux fort est transformé en maison d’habitation…” ! A cette époque on prenait cette maison pour le fort de LaPrairie mais le docteur T.A. Brisson démentit cette rumeur dans un article qu’il écrivit dans la Minerve du 20 mai 1882 : “Quant à la maison de pierre qu’on a prise et donnée pour le fort de LaPrairie; il est certain qu’elle est bien ancienne et les meurtrières qu’on y voit dans les mansardes donnent raison de croire qu’elle a été bâtie dans un but militaire, cependant elle n’a jamais été ni le Fort ni dans la fort; elle pouvait être une redoute à défendre le fort comme le moulin à vent construit au sud du fort…” Le bâtiment a été occupé par les Américains en 1775 du 8 septembre au 6 mai, ils en avaient transformé une partie en cachot. Ce qui expliquerait pourquoi Elisée Choquet confondait ce bâtiment avec un blockaus que les Américains avaient dû ériger durant leur séjour. On aurait même retrouvé après leur départ un boulet de canon marqué du sceau anglais et qui a été conservé par un Monsieur Ingalls de LaPrairie (où se trouve-t-il aujourd’hui ?). La petite maison fortifiée a hélàs été démolie au début du siècle; elle était située sur un terrain occupé présentement par les entreprises Oligny, rue du Boulevard. ...
Élection
Nouveau conseil exécutif Le 4 juin dernier était jour d’élection chez les membres de la SHLM. Trois postes étaient à combler; le poste de trésorier occupé jusqu’alors par M. Robert Mailhot, celui de premier vice-président occupé par M. Michel Létourneau, ainsi que la fonction de président assurée par M. André Taillon. La présidente d’élection, Mme Denise Mailhot et le secrétaire d’élection M. Jules Sawyer entreprirent les procédures d’usage et en moins d’une heure tous les postes étaient comblés; à savoir : M. Michel Létourneau fut élu président, Mme Claudette Rousseau première vice-présidente et M. André Taillon accepta d’occuper les fonctions de trésorier. Dès le 9 mai le nouvel exécutif se réunissait dans le but de dresser les principales avenues de l’orientation future de la Société. Denise Mailhot, présidente d’élection En sortie de scène… Chers membres, Au terme de ce mandat j’ai cru souhaitable de vous faire grâce de la traditionnelle et fastidieuse énumération des réalisations du président sortant de charge. Il m’a semblé préférable de mettre l’accent sur les acquis plus personnels des deux dernières années. En effet, deux années au gouvernail… c’est vite passé ! Plus encore lorsque le travail ne manque pas et que des gens dévoués et efficaces vous accordent leur appui de façon soutenue. Sentir que la SHLM maintenait son rythme de croissance des débuts; ce fut là l’une de mes grandes satisfactions. Que l’on songe un instant à la lourde tâche qu’impose la présidence à notre époque. Si au surplus l’heureux élu ne se croit pas fait pour le poste, qu’il ne pense pas non plus avoir la compétence pour intervenir auprès des organismes officiels dans des dossiers où des milliers de dollars sont en cause, et que le temps lui fait défaut pour assurer la coordination de tant de projets… que penser alors de l’inquiétude qui m’habitait il y a deux ans. Les heures de loisirs investies et les sacrifices imposés à la vie personnelle et familiale ne se comptent plus. Cependant je réalise aujourd’hui toute la richesse de l’aventure. Et si des mots comme réunions, discussions, budget, appels téléphoniques et décisions résonnaient continuellement dans ma tête, ils étaient vite absorbés par l’écho des appuis, de la collaboration, de l’accomplissement et de la fierté qu’obligeait le travail accompli. J’ai appris que la profondeur et la sincérité de mon engagement auprès de la Société se mesurait à l’estime, au respect, voire même à l’amitié de plusieurs des membres du groupe. Je vous suis redevable aujourd’hui de beaucoup de patience, de compréhension et de disponibilité. Je m’en voudrais enfin d’achever cette missive sans transmettre mes vœux de bon succès à mon successeur Michel Létourneau. Qu’il vive avec les membres de la SHLM une aventure aussi passionnante et aussi enrichissante que la mienne. Car c’est à la mesure de la montagne que l’on prend la mesure de celui qui l’a conquise… André Taillon Mot du nouveau président Lorsque M. André Taillon m’approcha il y a quelques semaines pour me demander d’accepter le poste de président, convaincu qu’il était de la faveur des membres envers ma candidature, je n’ai pu m’empêcher de frissonner à la seule pensée que cette situation pouvait se produire. Cette relève à assurer est de taille si on se donne la peine de consulter le travail gigantesque que les Bourdages et les Taillon ont exécuté depuis plus de cinq ans. Ces deux hommes ont établi la “SHLM” parmi les sociétés d’histoire les plus respectées du Québec. Maintenant, c’est chose faite, vous m’avez élu et je dois maintenant mériter la confiance que vous m’avez témoignée; je vous en remercie de tout cœur. Nous nous sommes donc mis à la tâche sans tarder et lors de notre réunion du 9 mai dernier, le nouvel exécutif dégageait les grandes lignes des dossiers en cours et des autres à prévoir à plus ou moins brève échéance; ainsi : 1.Le poste d’archiviste est resté trop longtemps vacant au sein de notre société et il faut de toute urgence trouver quelqu’un en mesure de le combler. Car il faut à tout prix poursuivre le travail de nos pionniers Brisson et Choquette et organiser de façon définitive le centre documentation en ce sens. 2. Notre constitution, révisée il y a quelques années, doit être complétée et modifiée au besoin de façon définitive. 3. Il faut mettre un terme aux dossiers en cours : notamment l’installation de capsules didactiques, le renouvellement de l’exposition permanente et l’achèvement du diaporama. 4. Même si présentement l’accueil au Musée est solidement assuré par Ginette Duphily et Gaétan Bouchard, ce jusqu’en août 1983, il faut dès maintenant songer à en assurer la continuité par la suite. 5. Des fouilles archéologiques sur le site des anciennes Académies sont attendues avec impatience pour l’été qui vient. Il faut sans tarder organiser un comité pour en assurer la bonne marche. 6. La “SHLM” endosse maintenant de plus en plus de publications. Outre notre bulletin officiel “Le Bastion” dont la qualité s’améliore d’une façon impressionnante d’une publication à l’autre, il faut mettre sur pied des politiques afin de centraliser l’information propagée, ce qui permet de toujours offrir le même standard de qualité. N’est-ce pas l’image de la SHLM qui est projetée de cette façon ? 7. Les fêtes de la St-Jean approchent; je crois que la participation de la “SHLM” est souhaitée par plusieurs. L’exécutif va tenter, malgré le délai très court, d’y prendre part. Car ne sommes-nous pas l’un des rares organismes à caractère culturel à LaPrairie ? Ces grandes lignes ne sont en fait qu’une première ébauche et nous savons par expérience qu’une foule de projets viendront bientôt s’y greffer grâce à l’initiative de nos membres et des directeurs de comités toujours très actifs. En terminant, je tiens personnellement à inviter chacun des membres à venir me rencontrer au sujet de tout nouveau projet susceptible d’être mis en marche et dont les vues coïncident bien sûr avec les objectifs majeurs de notre société. Je demeure à votre entière disposition, Michel Létourneau, Président.   ...
Finance$
Société Historique de La Prairie de la Magdeleine États financiers pour la période du 7 janvier au 3 mai 1983. SOLDE au 6 janvier 1983 : 3414 ,88$ DEPENSES : salaires et frais reliés au travail des deux employés : 6218 ,18$ reliées à “Connais-tu La Prairie” : 81 ,88$ d’exploitation : 679 ,28$ entretien du Musée (ménage) : 64 ,88$ impression du Bastion no 4 : 267 ,59$ photos du dixième anniversaire : 148 ,58$ Comité de généalogie : 81 ,90$ TOTAL : 7532 ,45$ REVENUS : subvention des emplois : 5280 ,67$ cotisations (107 membres) : 1284 ,00$ dons : 31 ,75$ vente de Bastions et recouvrement du coût de l’impression du no 3 : 359 ,61$ livres, photocopies etc… : 89 ,51$ du Comité de généalogie : 185 ,00$ TOTAL : 7230 ,54$ Solde du 3 mai 1983 : 3414 ,88$ + 7532 ,45$ + 7230 ,54$ = 3112 ,09$ Fonds gelés : Subvention pour le renouvellement de l’exposition : 1000 ,00$ Subvention pour “Connais-tu La Prairie” : 2869 ,72$ pour le Bastion : 23 21$ pour le Comité de généalogie : 183 ,10$ TOTAL : 3996 ,03$ SOMMES RECOUVRABLES troisième tranche de subvention (emplois) : 1600 ,00$ photos du dixième anniversaire : 150 ,00$ TOTAL : 1750 ,00$ AVOIR NET : 3112 ,09$ + 1750 ,00$ – 3996 ,03$ = 866 ,06$ ...
Royal-Roussillon
         Le Bastion a déjà offert à ses lecteurs dans les numéros précédents la liste des soldats de neuf des treize compagnies du Royal-Roussillon venues en Nouvelle-France entre 1756 et 1760. Nous publions aujourd’hui les noms des membres des quatre compagnies manquantes. Le lecteur assidu aura sans doute remarqué que cette fois-ci les noms apparaissent selon une structure nouvelle dans laquelle chaque individu est représenté par une série de paramètres répartis sur sept colonnes. La première contient le nom de famille de chaque soldat, la seconde son prénom immédiatement suivi de son surnom. Viennent ensuite le grade s’il y a lieu (AN : anspessade, CL : caporal, CP : capitaine, SG : sergent, LT : lieutenant, EN : enseigne et TB : tambour), l’âge, la taille (e.g. 62 signifie 62 pouces ou encore 5 pieds et 2 pouces en mesures françaises) et le numéro de la compagnie. D’aucuns conviendront que cette mise en page, quoique moins élégantes qu’à l’habitude, a l’avantage d’offrir beaucoup plus d’informations dans un espace plus restreint. Nous espérons sous peu dans ce même bulletin faire suivre ces listes d’une notice historique sur ce régiment célèbre pour ses exploits à Carillon et sur les plaines d’Abraham. Compagnie de Rouyn Adam, Jean Baptiste, Laroze, 28, 62, 10 Alexandre, Pierre, St-Pierre, TB, 21, 62, 10 Anecey, Noel, Pretaboire, 28, 62, 10 Aubin, Jean, Champagne, 22, 63, 10 Bart, Jacques, Lacroix 18, 61, 10 Bart, Jean Louis, Vivarois, 19, 68, 10 Bonnars, Claude, Lajeunesse 24, 64, 10 Bonniface Jean Louis Lafeuillade CL, 31, 63, 10 Boudiere, Jacques, St-Jacques, 25, 62, 10 Bourgeois, Pierre, Lajoye, 22, 62, 10 Bousquet, Joachim, Sansoucy, AN, 33, 66, 10 Brahy, Jean, Bouville, 17, 61, 10 Butet, Francois, Laloire, 22, 63, 10 Casail, Pierre, Laviolette, SG, 30, 63, 10 Comptois, Nicolas, Comptois, 18, 61, 10 Coste, Jean, Crepin 22, 64, 10 Crevel, Joachim, Crevel, SG, 30, 65, 10 Derouyn, CP, 10 Diau, Pierre, Latreisse, 19, 62, 10 Farizot, Jacques, Lagirofle, CL, 24, 62, 10 Fede, Jean Jacques, Vadeboncoeur, 16, 61, 10 Filion, Jacques, Lafrance, 39, 63, 10 Giboulon, Louis, St-Louis, S, 29, 62, 10 Guarigue, Agnan, St-Laurent, 24, 62, 10 Guigne, Pierre, Jolyboir, AN, 25, 64, 10 Lombars, Charles, Lombars, 23, 64, 10 Loup, Jean Germain, St-Germain, CL, 24, 66, 10 Martin, Jean, Tranchemontagne, 27, 62, 10 Mathieu, Jean Baptiste, Deslauriers, 22, 62, 10 Naire, François, Lavictoire, 17, 61, 10 Perier, Claude, Ladouceur, 21, 61, 10 Peris, Sebastien, Peris, 26, 63, 10 Platet, Martin, St-Martin, 23, 64, 10 Quidam, Claude, Beausoleil, 24, 63, 10 Racle, Remy, St-Amour, 30, 64, 10 Renard, Nicolas, Lafleur, 22, 61, 10 Renars, Charles, Latulipe, AN, 26, 63, 10 Richard, Pierre, Jolycoeur, 21, 62, 10 Robert, Claude, Robert, 38, 62, 10 Routechars, Francois Joseph, Laforce, 23, 63, 10 Salabery, Joseph, St-Joseph, 20, 62, 10 Serrurier, LT, 10 Compagnie de Bourgat Antoine, Nicolas, St-Antoine, 25, 63, 11 Audinot, Jean Claude, Lagirofle 29, 63, 11 Aureol, Joseph, Lapierre, 26, 63, 11 Baisse, Germain, Sanscartier, 18, 61, 11 Barthelemy, Claude, Provencal 19, 62, 11 Baussegrotte (?), Nicolas, Sanschagrin, 22, 63, 11 Bennes (?), Antoine, St-Pons, 23, 62, 11 Billier, Marg, Perpignan, 25, 64, 11 Billon, Jean Pierre, St-Dies, 22, 62, 11 Bonnet, Jean, Lasonde, 23, 65, 11 Bourgat, CP, 11 Camurat (?), Bonavatenture, Roussillon 33, 65, 11 Capset, Joseph, Latulippe, 19, 61, 11 Carabin, Michel, Latendresse, 22, 62, 11 Cherrier, Jean-Baptiste, Divertissan, 26, 63, 11 Chevre (Chevve), Nicolas, Dupont, 26, 65, 11 Colin, Dominique, St-Eloy, 24, 62, 11 Colin, Francois, Colin, CL, 27, 63, 11 Corieux, Jean-Nicolas, Haumon, TB, 25, 65, 11 Cuny, Jean Claude, Bellerdze, AN, 30, 63, 11 Degelin, Dominique, Lafleur, 24, 62, 11 Degnere, Joseph, Deslauriers, AN, 28, 63, 11 Depierre, Jean, Lacouture 26, 65, 11 Desplaise, Michel, Passepartout, 24, 64, 11 Durand, Jean, Laroze, 40, 63, 11 Guery, Jean-Baptiste, Serscourt, CL, 29, 64, 11 Hacars, François, Jolycoeur, AN, 27, 63, 11 Idaine, Antoine, Sansfacon, 27, 65, 11 Le Drole, Dominique, Dominique, SG, 38, 64, 11 Leblanc, LT, 11 Lerminat, Jean, Lerminat, SG, 24, 65, 11 Loirette, Jean, Lalancette, CL, 42, 62, 11 Longer (?), Pierre, St-Pierre, 29, 67, 11 Modet, Pierre, Lapalme, 29, 65, 11 Montuit (?), Dominique, St-Martin, 29, 64, 11 Nignot, Nicolas, Beausejour, 21, 65, 11 Perdigaud, Guillaume, Lavigueur, 25, 63, 11 Philippe, Joseph, Avignon, 35, 63, 11 Racussel, Christophe, Lalime 27, 63, 11 Richer, Jacques, Balade, 25, 63, 11 Sage, Jean, Monpellier, 23, 64, 11 Tareve, Jean Louis, Beausoleil, 17, 62, 11 Compagnie de Servier Abriq, Pierre, Laroze, AN, 22, 63, 12 Andrieux, Antoine, Laforge, CL, 19, 65, 12 Autemon, Etienne, Laliberte, 17, 62, 12 Azeman, Jacques, St-Martin, TB, 21, 61, 12 Bataille, Jacques, Bataille, 19, 63, 12 Bellon, Laurent, Martegue, 20, 63, 12 Bertrons, Francois, Bertrons, SG, 19, 64, 12 Breau, Jean, Montplaisir, 19, 65, 12 Brouce, Antoine, Tranchemontagne, AN, 21, 62, 12 Carriere, Philippe, Bourguignon, 33, 66, 12 Charles, Francois, Sansregret, 17, 63, 12 Colounniere (?), Pierre, Belhumeur, 26, 64, 12 Cron, Jean, Francoeur, 19, 63, 12 D'Auriolle, Louis Mathieu, Sanschagrin, CL, 24, 63, 12 De Fontaine, LT, 12 De Servier, CP, 12 Delboir, Jean-Baptiste, Delboir, SG, 24, 66, 12 Durieu, Jean, Vivelamour, 22, 62, 12 Fermeve, Antoine, Cette, 21, 63, 12 Francois, Germain, Francois, 25, 62, 12 Garuer, Peran, Lacouture, 21, 64, 12 Gregoire, Nicolas, Gregoire, 20, 61, 12 Jourdan, André, Jourdan, 16, 63, 12 Labatu, Thomas, Lajoye, 19, 62, 12 Labrugne, Jean, St-Jean, 18, 60, 12 Lafond, Jean Francois, Lafond, 20, 62, 12 Legrand, Gregoire, Dufresne, 25, 62, 12 Lemaire, Jacques, St-Hilaire, 24, 63 ,12 Loroid, Joseph, Montferan, 33, 61, 12 Manniot, Guillaume, Pleinpont, 30, 61, 12 Metrot, Alexis, St-Alexis, 22, 62, 12 Milhaud, Antoine, Beausoleil, 19, 63, 12 Pager, François, Laverdure, AN, 19, 63, 12 Papoux, Jean, Lafortune, 18, 61, 12 Quaboder, Jean, Ladeveze, 32, 62, 12 Ramond, Barthelemy, St-Aman, 21 63 12 Ripotan, Mathieu, Niort, 18, 62 ,12 Seran, Jean, Lagrandeur, 27, 65, 12 Tallard, Jean, Tallard, 20, 62, 12 Tonelle, Pierre, Sansquartier, 19, 63, 12 Tortochot, Denis, Dijon, CL, 27, 63, 12 Vidal, Jean Antoine, Limour, 22, 63, 12 Compagnie de Thiballier Alin, Francois, Vadeboncoeur, 22 62 13 Aubergete, Claude, Laforge, 24, 63, 13 Audigny, Nicolas, Avignon, 25, 6,2 13 Bareseus, Hugues, Bareseus, 26, 62, 13 Bart, Jean, St-Jean, AN, 36, 63, 13 Bernard, Nicolas, Beausejour, 25, 62, 13 Bonhomme, André, Lamagnificience, CL, 30, 62, 13 Bornet, Pierre, Lagirofle, 30, 63, 13 Briseunier, Baptiste, Baptiste, 20, 62, 13 Castel, Francois, Laviolette, TB, 20, 63, 13 Causvand (?), Louis, Dominique, 26, 66, 13 Cazin, Joseph, Belamour, 21, 64, 13 Colin, Jacques, Jassemin, 19, 62, 13 Collomin, Francois, Blondin, 20, 62, 13 Delas, Joseph, Belair, SG, 33, 63, 13 Desbois, François, Langueille, 18, 62, 13 Des Breaux, LT, 13 Dufour, Thibaut, Brind'amour, 19, 63, 13 Duprez, Etienne, St-Etienne, 25, 63, 13 Gibers, Etienne, Laforme, 24, 63, 13 Gisquet, Antoine, Beziers 40, 64, 13 Henry, Jean, Missein, 24, 62, 13 Lambert, Louis, St-Lambert, 22, 62, 13 Lasalle, Jerome, Lasalle, AN, 31, 64, 13 Lebreau, Nicolas, Deslauriers, 19, 61, 13 Leraus, Bernard, Latulippe, 27, 62, 13 Majou, Nicolas, Lajeunesse, 23, 63, 13 Pary, Claude, Dupuis, 30, 63, 13 Pietrenier, Jean, Chevalier, AN, 30, 64, 13 Platrier, Bernard, Sanschagrin, 36, 63, 13 Portes, Jean, Contois, 43, 62, 13 Ravur, Jean Baptiste, Olivier, SG, 20, 63, 13 Resplendy, Antoine, Provencal, 27, 62, 13 Riquet, Jean, Lagrandeur, 20, 65, 13 Roussel, Pierre, St-Pierre, CL, 39, 63, 13 Roussel, Francois, Lafleur, 24, 64, 13 Tailleur, Francois, Francoeur, 21, 64, 13 Tartara, Antoine, St-Antoine, CL, 36, 64, 13 Theodore, Louis, Adenvir, 23, 62, 13 Thiballier, CP, 13 Tourlat, Pierre Louis, Pretaboire, 23, 64, 13 Vergue, Jean, Sanssoucy, 25, 63, 13 ...
Éditorial - Une histoire d'informatique...
Notre Société historique n’allait pas laisser passer le virage technologique actuel sans y entrer de plain-pied. En effet cette accélération de l’histoire qui a envahi en vingt ans toutes les facettes de notre vie et qui touche à tout et partout, met également en cause l’étude même de l’histoire. L’ordinateur n’est plus la chasse gardée des mathématiciens ou des grandes entreprises à caractère scientifique ou financier; depuis l’invention des microprocesseurs l’ordinateur est devenu l’affaire de tout le monde, ou presque. Bref, le raisonnement paraît fort simple, si cette machine complexe peut effectuer rapidement des opérations de toutes sortes et les garder en mémoire tout en offrant à l’utilisateur des copies écrites des résultats; elle offre dès lors à l’historien un outil indispensable. Que l’on songe à ce qui a déjà été fait : liste informatisée des membres de la Société, laquelle permet l’impression de plus de 110 étiquettes des adresses en moins de 20 secondes, classement des 556 soldats du Royal-Roussillon par ordre alphabétique de noms et de surnoms, classement des mêmes soldats par ordre de taille et d’âge et calcul des moyennes. Compte tenu des milliers de pages du Fonds Elisée Choquet, inutile d’ajouter que la micro-électronique offre là comme ailleurs des possibilités qui dépassent largement celles d’un classement sommaire sur fiches cartonnées (ce qui n’enlève rien au travail déjà fait). Et que dire des inventaires de journaux, de la cartothèque, de la généalogie et quoi encore : là où le cerveau humain doit travailler pendant des heures, la machine le réalise en quelques milliardièmes de seconde. Dans la foulé de ce qui précède, voilà maintenant que l’ordinateur se fourre le nez dans la Bastion : n’en n’a-t-il pas permi la correction de toutes les fautes avant l’impression et calculé en plus le nombre de mots, de lignes et de pages ainsi que la largeur des colonnes et leur disposition? C’est ce qui donne à ce numéro ce caractère si particulier. L’avenir s’ouvre donc sur un vaste champ d’utilisations variées. Mais soyez sans crainte il n’existe pas encore d’ordinateur capable d’écrire le Bastion . . . ...
Quatrième de couverture
Organigramme SHLM ...
Le Bastion
Juin 1983    “Le Bastion” Bulletin officiel de la Société historique de LaPrairie de la Magdeleine C.P. 131 LaPrairie, P.Q. J5R 3Y2 Dépôt légal : Second trimestre de 1982. L’équipe du Bastion tient à remercier et à féliciter de façon particulière mesdames Berthe Dubuc-Favreau et Héléna Doré-Désy pour leur zèle exemplaire à distribuer et à faire connaître notre bulletin. Directeur : Gaétan Bourdages Maquette : André Taillon Rédaction : Gaétan Bourdages André Taillon Michel Létourneau Robert Mailhot Patricia McGee-Fontaine Jules Sawyer Traitement de texte par ordinateur : Robert Mailhot et Gaétan Bourdages. La page couverture est due à la plume de Michel Létourneau. ...
Membres actifs
Audren Jeannine Barbeau André Beauvais Guy Blais Jacques Boismenu Albert F.I.C. Bourdages Gaétan Bouthillier Alice Bouthillier Denise Boyer Denise Boyer Georges Boyer-Godin Denise Brault Pierre Brisson Marielle Brisson Mme René Brisson René Brossard Mariette Brosseau Roland Chouinard-Bouthillier Léona Coache Robert Comité d'Histoire Mouillepied Côté Chantal Côté Jean-René Côté René F.I.C. Côté Suzanne Cuillierrier Demers-Lamarre Lucielle Des Noyers Rolland Desrosiers Viviane Dion Normand Dionne Louise Domingue Jean-Paul Doré-Désy Héléna Doucet Édouard Dubuc-Favreau Berthe Duchesneau Jeannèse Dulude Jeanne Dulude Monique Dupré Guy Déziel Julien O.F.M. Favreau Lucille Favreau Paul Fontaine Albert Fontaine Patricia Gagnon Germaine Gauthier Andrée Gauthier Michel Geoffroy Jean Geoffroy Jeanne Gouin Léonard Houde Claudette Hrychiw Paulette Mrs. L’Heureux Jean La Berge-Gélinas Réjane Lacroix Yvon Lamarche Marcel Lamarre Georges-Hector Laprotte Jean Larose-Melançon Jacqueline Lazure Laurent Le François Lucien Lecavalier Léo Lefebvre Rodrigue Longtin Éveline Lussier Céline Lussier Gilles Lussier Jeannine Létourneau Michel Lévesque Cécile Mailhot Robert Marcotte Marcel Martin Aurore Mcgee Jeannette Melançon Serge Monchamps Jacques Monet Conrad Monette Mlle Germaine Moquin Alphonse Moquin Françoise Moquin Jacqueline Morin Benoit Novak Andrew Oligny Marcel Patenaude J.Z. Léon Perron René Ptre Poupart J.-Ernest Péladeau Gérard Péladeau Léopold Racine Paul Raymond Robert Robert Albertine Robert Viateur Rouillier Léo Rousseau Claudette Roy Thérèse Roy-Mailhot Denise Sawyer Jules Spénard Maurice St-James Gilbert Ste-Marie Alice Surprenant Alexis Surprenant Martine Surprenant-Barrette Claire Surprenant-Laplante M.J. Surprenant-Lemieux Reine Sénécal Yves Taillon André Tessier Jean-Guy Tremblay Céline Van Leynseele Claire ...

Soumettre un rapport

Formulaire de rapport

Hidden
Hidden
Hidden
Nom
Hidden
Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.