Interventions archéologiques à La Prairie

Le grand potentiel archéologique que recèle le sous-sol du Vieux-La Prairie est depuis longtemps reconnu par tous les intervenants bien informés. En effet, La Prairie, qui connaît une occupation eurocanadienne depuis le XVIIe s., était déjà, bien avant, un endroit privilégié par les Amérindiens. Grâce à sa situation géographique propice, La Prairie a connu un développement progressif intense entre le début du XVIIIe et le milieu du XIXe s. Malheureusement, d'un point de vue économique, un incendie allait stopper cette progression en 1846. Mais cette même conflagration allait faire en sorte que le site du Vieux-La Prairie soit demeuré depuis ce temps une zone très peu perturbée par le progrès, conservant ainsi dans son sol les artéfacts qui servent si bien à décrire son histoire et même sa pré-histoire.

Conservant toujours les vestiges de plusieurs structures intéressantes d'un autre âge telles les palissades de bois, les moulins, le blockhaus, et bien d'autres, en plus d'objets témoins d'une occupation amérindienne, le Vieux-La Prairie offre aux chercheurs des sites de choix pour les fouilles archéologiques. Si bien que depuis 1973, pas moins de vingt-deux interventions archéologiques y ont été faites.

Parmi les plus récentes citons celles qui ont davantage retenu l'attention des gens, dont celles effectuées en 1984 sur les lots cadastraux 86 et 89, site de l'ancienne Académie St-Joseph, où on a retrouvé des composantes archéologiques historiques aussi bien que préhistoriques. En 1994 les fouilles entreprises suite à l'incendie de la taverne Laprairie sur le lot 94, angle Ste-Marie et St-Georges alors que l'on a mis à jour les traces de la palissade de bois de 1689. Dernièrement, une surveillance archéologique lors de travaux effectués par Gaz Métropolitain angle des rues Ste-Marie et Chemin St-Jean alors que l'on a retrouvé une partie des fondations de l'hospice des Sœurs-de-la-Providence, construit en 1868 et incendié en 1901.

D'autres interventions récentes, d'abord en 1995, sur la propriété de M. Marcel Oligny et cette année sur le lot 178, derrière la station Shell rue St-Henri, ont été trop brèves pour localiser précisément les structures recherchées, soit le blockhaus et le vieux moulin; mais il n'en reste pas moins que ces endroits de même que beaucoup d'autres recèlent un potentiel indéniable.

Présentement, la Ville de La Prairie, dans le cadre d'une entente avec le ministère de la Culture et des Communications du Québec, a mandaté la firme Arkéos Inc. pour réaliser un plan de gestion des ressources archéologiques du Vieux-La Prairie. La réalisation de ce projet devant inclure une vérification du potentiel par des sondages et tranchées sur deux ou trois sites vacants prioritaires, des fouilles ont été faites sur les lots 59, 60 et 61, face à la Maison-à-tout-le-monde, Chemin St-Jean. Cette intervention aura permis d'abord de préciser la localisation de l'église construite en 1705 et remplacée par l'église actuelle en 1841, de confirmer l’occupation de ce site par les Amérindiens avant l'arrivée des blancs et de localiser un édifice ancien et les traces de la palissade de bois qui entourait autrefois le vieux village.

Compte tenu de ce grand potentiel, la Société historique souhaiterait la création d'un parc archéologique dans le Vieux-La Prairie où se succèderaient années après années durant la période estivale des fouilles intensives. Espérons qu'un jour ce vœu sera réalisé.

Marcel Lamarche, août 1996.

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